(B2) Un avion C101 de la Patrulla Aguila, l’escadrille de vol acrobatique de l’armée de l’air espagnole de l’armée de l’air espagnole, s’est écrasé en mer ce jeudi (27 février) après-midi au large de la ville de La Manga, dans la province de Murcie, tuant son pilote.
Un avion C101 de la ‘patrouille des aigles’ (crédit : armée de l’air espagnole)L’accident s’est « produit lors d’une répétition », indique l’armée de l’air. Des navires et un avion de patrouille maritime ont été dépêchés sur les lieux pour localiser l’épave de l’avion et tenter de porter secours au pilote. « Rien n’indique que le pilote ait pu s’éjecter. » On apprenait quelques temps plus tard que le cdt Eduardo Garvalena était décédé dans le crash.
Le Premier ministre Pedro Sanchez a adressé les « condoléances sincères de tout le gouvernement à la famille du commandant Garvalena et à tous ses camarades de la Patrouille des Aigles » indiquant avoir ressenti « une énorme tristesse en recevant les nouvelles qui nous parviennent après l’accident de l’avion C-101 de l’Académie Générale de l’Air à La Manga (Murcie).
Enorme tristeza al recibir las noticias que nos llegan tras el accidente del avión C-101 de la Academia General del Aire en La Manga (Murcia).
Un sentido abrazo de todo el Gobierno a la familia del comandante Garvalena y a todos sus compañeros de la Patrulla Águila. DEP.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) February 27, 2020
Deuxième accident en moins d’un an
C’est le deuxième accident similaire en quelques mois. Le 26 août dernier, un autre avion C101 s’était abîmé en mer non loin de là. Le commandant Francisco Marín avait réussi à s’éjecter mais était décédé avant d’avoir pu être repêché. En septembre dernier, un autre accident touchant cette fois un avion d’entrainement T35 Pillan avaient causé la mort du commandant instructeur Daniel Melero et de son élève l’enseigne Rosa Otero, âgé de 20 ans, au large de Santiago de la Ribera.
(NGV)
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(B2) La frégate Léopold I (F-930), sous le commandement du capitaine de frégate Nico Cottyn, a mis le cap sur la mer Méditerranée, depuis dimanche 23 (février). Mission : intégrer le groupe aéronaval 2020 formé autour du porte-avions nucléaire français, le Charles de Gaulle (la mission Foch).
Le Léopold Ier (crédit : MOD Belgique)La frégate belge, avec à son bord 150 membres d’équipages et un hélicoptère Alouette III embarqué, va mener divers exercices. Objectif : « maintenir et développer les compétences nécessaires à un engagement dans l’ensemble du spectre des opérations maritimes ». Fin de mission prévue : le 24 avril avec le retour du navire au port de Zeebruges.
(NGV)
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(B2) Trois soldats membres de la Minusma ont été blessés, légèrement, ce mardi (25 février) après-midi dans l’explosion d’un engin artisanal (IED) non loin de Gao sur la route de Kidal
(crédit : Forces irlandaises)Les trois soldats irlandais effectuaient une patrouille à l’Est, non loin de leur base de Gao, lorsqu’un engin explosif improvisé (IED) « a explosé à proximité de leur convoi ». « Légèrement blessés, […] Ils ont reçu des soins médicaux et se portent bien », précise selon le communiqué des forces irlandaises parvenu à B2.
D’autres soldats d’une autre nationalité pourraient être impliqués dans cet incident selon un blogueur malien. Mais cette information doit être prise au conditionnel. Information à suivre. Selon notre collègue de Augengeardeaus, Thomas Wiegold, il n’y pas de blessés allemands. La Bundeswehr l’a confirmé.
(NGV)
Lire : Combien de morts par IED au Mali ces dernières années
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(B2) Le constat est sévère. Malgré son effectif (environ 500 personnes) et son antériorité (sept ans), la mission de formation de l’armée malienne, EUTM Mali, n’est pas pleinement efficace. Elle souffre de sept grands problèmes, selon le chercheur Denis Tull de l’IRSEM qui vient de publier une étude
La gestion d’un double défi : combattre et reconstruire
Au Mali, le fait que les forces armées soient déjà engagées en opérations est une « contrainte importante » et « souvent négligée ». La priorité des Maliens est l’effort de guerre, et non la reconstruction de leur outil militaire. Non seulement Européens et Maliens ont des priorités différentes. Mais même lorsque les objectifs s’alignent, « les ressources et les capacités des partenaires maliens sont nécessairement limitées ». Avec environ 75% des forces maliennes engagées sur le terrain, souvent pour 9 à 12 mois, EUTM a du mal à recevoir un nombre suffisant de soldats à former. Les effectifs potentiellement disponibles sont « peu nombreux et épuisés ».
Une reconstruction orientée sur l’offre et non les besoins
Sans cadre stratégique défini, les Maliens rejettent rarement, « voir jamais », une offre de soutien (formation, équipement, conseils), que celle-ci soit adaptée, ou pas, à leur besoins et priorités réels. Une partie des véhicules (camions, ambulances…) souvent d’occasion offerts au Mali « ne verront jamais le champ d’opération ou tombent en panne à la première utilisation car ni budget, ni pièces de rechange, ni expertise mécanisme n’ont été programmés ». Résultat : l’aide axée sur l’offre entraîne des coûts importants, pose des problèmes de durabilité et d’interopérabilité et peut en fait ne pas contribuer beaucoup au renforcement des capacités — lorsqu’elle ne les affaiblit pas.
Un vrai manque de coordination
« Un autre inconvénient de la rupture entre l’offre et la demande est la mauvaise coordination de l’aide extérieure. Elle n’est ni appliquée par la partie malienne, ni assumée de manière adéquate par les donateurs », y compris Européens. Malgré quelques efforts récents, « il ne semble guère y avoir plus que des échanges d’informations ». D’ailleurs, au sein du ministère malien de la Défense, un seul agent sert de point de contact en matière d’assistance à la sécurité.
Les acteurs internationaux sont aussi pointés du doigt. Chacun tente de divulguer ses propres « concepts militaires et de cultures d’origine étrangère qui coexistent de façon malaisée ». Ceci contribue « à la saturation de l’armée malienne » Problème qu’EUTM Mali connait puisque malgré une tentative d’homogénéisation, chaque contingent (Suédois, Espagnol, Allemand ou Estonien) transmet surtout ses propres normes.
Une formation insuffisante et inefficace
La formation par EUTM Mali a été massive : plus de 5.000 soldats entre février 2013 et avril 2016. Mais elle fait l’objet de critiques fréquentes et persistantes, souvent partagées par les membres de la mission. En ligne de mire : la durée trop courte des formations, insuffisante pour avoir un impact important sur l’efficacité des FAMa sur le champ de bataille. Le recyclage des bataillons, commencé en 2015 pour améliorer et étendre les compétences, « n’a pas apporté de progrès significatif ». L’impact de la formation des formateurs reste, lui aussi, « incertain ».
Parfois, les soldats maliens sont formés avec des équipements que leur armée ne possède pas. Et dont elle ne disposera probablement pas dans un avenir proche. Cette incohérence mine la crédibilité politique de l’Union européenne et sa mission, alors que d’autres acteurs cherchent à prendre une place auprès des Maliens.
Des intérêts divergents
Si l’objectif de EUTM est de contribuer à la reconstruction d’une armée compétente, professionnelle et efficace, « il est douteux que les dirigeants politiques et/ou militaires du Mali partagent cet objectif ». Tout d’abord, le gouvernement malien a pris l’habitude de s’appuyer sur les forces étrangères, notamment la mission de l’ONU (MINUSMA), leur déléguant effectivement la sécurité. De plus, l’externalisation de la sécurité constitue une garantie de sécurité contre la propre armée malienne, sujette aux coups d’État.
La résistance au changement
EUTM Mali fait face à une résistance « particulièrement notable » pour les projets relatifs à la gouvernance et l’efficacité dans le secteur de la sécurité. Par exemple, EUTM n’a pas réussi à convaincre les autorités maliennes du bien-fondé d’un système d’information logistique (SILOG). Autre défi permanent : la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines, ou d’un nouveau système de paie, bloquée par les « intérêts particuliers, notamment le racket et la corruption » et les faibles capacités de supervision du processus de planification et de dépenses.
L’Union européenne a fini par lier un partie de son soutien budgétaire aux progrès dans ces réformes. Si le message politique est fort, la somme (14 millions) est dérisoire pour créer un véritable effet de levier.
Un vide institutionnel
La plus grande faiblesse de l’assistance au secteur de la sécurité au Mali est peut-être qu’elle s’articule autour de divers problèmes institutionnels plutôt que de chercher à les résoudre.
Le premier obstacle institutionnel est l’État malien. Une armée efficace ne peut être maintenue en l’absence d’autres structures étatiques efficaces. Le second concerne le réseau institutionnel du secteur de la sécurité, qui souffre de corruption et d’une culture organisationnelle dysfonctionnelle. Tant que ces problèmes ne montrent pas de signes d’apaisement, il y a peu de chances que les FAMa deviennent une armée plus professionnelle.
(Leonor Hubaut)
Télécharger l’étude (en anglais)
Lire aussi :
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(B2) L’opération Agénor, le volet militaire de l’initiative européenne de surveillance maritime du détroit d’Ormuz (EMASOH), portée par la France, les Pays-Bas et le Danemark, a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Une cérémonie officielle vient de marquer ce cap
Deux frégates disponibles…
Les frégates française Forbin et néerlandaise De Ruyter sont désormais placées sous le contrôle opérationnel et le commandement tactique de l’opération. Une cérémonie vient d’avoir lieu sur la place d’armes de la base navale française aux Émirats Arabes Unis, en présence de l’amiral Rob Kramer, chef d’état-major de la marine néerlandaise, du général Stéphane Mille, chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) à l’état-major des armées, et de Jeanette Seppen (la haute représentante civile de EMASOH) (1) et des Émiriens.
… sous un commandement français depuis Abu Dhabi
L’opération est commandée par un officier français, le vice-amiral Didier Maleterre, l’amiral commandant des forces françaises aux Émirats Arabes Unis (FFEAU) et la zone maritime océan Indien (ALINDIEN). L’état-major tactique (Force Head Quarter ou FHQ), est situé au sein de la base navale d’Abu Dhabi, rassemblant les représentants des États contributeurs et des officiers de liaison (notamment Belge et Danois).
Une étape décisive
« C’est une étape décisive dans l’engagement des partenaires européens au profit de la sécurité maritime et de la liberté de la navigation dans la région », affirme le ministère (français) des Armées. « Cette étape concrétise le projet politique, porté par huit pays européens, de mettre en œuvre une mission de surveillance et de sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz. » La capacité initiale opérationnelle avait été atteinte fin janvier (lire : Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Ruyter arrive).
Une opération pour la liberté de navigation et la stabilité régionale
Pourquoi ce petit nom d’Agénor ? La réponse c’est Florence Parly, la ministre française des Armées qui l’a donnée : « Fils de Poséidon et père d’Europe pour laquelle il s’est toujours battu, Agénor était roi de Tyr. Désormais, c’est aussi le nom du volet militaire de la mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz : ‘pour la liberté de navigation et la stabilité régionale’. »
Commentaire : une opération rondement menée
Remarquons au passage que les délais ont été respectés et que l’opération a été montée, sinon dans un temps record, du moins rapidement, pour une mission multinationale. Elle avait été initiée au départ par les Britanniques, puis les Allemands en juillet dernier (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Mais Londres comme Berlin avaient jeté l’éponge. Finalement c’est Paris qui a repris le gant, donnant officiellement le ‘la’ en novembre (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre), soutenu par plusieurs pays nordiques… Comme quoi rien n’est impossible
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) La commissaire européenne Jutta Urpilainen, chargée des ‘Partenariats internationaux’, va remettre officiellement à Nouakchott (Mauritanie), ce mardi (25 février), les clés de sept véhicules blindés au bataillon mauritanien de la Force conjointe du G5 Sahel.
Cela fait partie du lot de 46 véhicules fournis par l’Union européenne. D’autres avaient déjà été fournis au Mali en janvier (lire : 13 véhicules blindés pour les deux bataillons maliens du G5 Sahel). La remise a été faite symboliquement alors que les chefs d’État du G5 Sahel sont réunis en sommet dans la capitale mauritanienne et qu’un exercice multinational bat son plein.
Un exercice multinational en cours
Cet exercice, entamé le 17 février 2020, réunit les forces de la région. Il réunit environ 1600 militaires issus de 34 pays africains et occidentaux et devrait prendre fin le 28 février 2020. Au menu, diverses manœuvres axées sur les reconnaissances de points suspects, ou contrôle d’axes routiers. Y prend part notamment le bataillon autonome des forces spéciales selon les FAMA.
(NGV)
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(B2) L’échec du sommet européen de jeudi et vendredi sur le cadre budgétaire 2021-2027 est surtout le fait des divisions des ’27’. C’est certain. Personne n’avait vraiment envie d’un compromis. Ni les radins ni les dépensiers. Mais Charles Michel a une part, non négligeable, dans ce plantage. Sa méthode de travail, sa dispersion, son manque de style ont pesé
Tintin voyage
Alors que sa nomination est actée depuis fin juin et qu’il est en poste officiellement depuis début décembre, on ne peut pas dire que le nouveau président du Conseil européen ait pris sa tâche à cœur tout de suite. Sitôt nommé, Tintin Michel part se balader. Istanbul, Le Caire, Jérusalem et Tel Aviv, Addis Abeba, Tirana et Skopje. En quelques semaines, en janvier et début février, le nombre de déplacements officiels, hors de l’UE, n’est pas négligeable.
… blablate
À chaque fois, cela s’accompagne d’une déclaration, qui enchaîne des phrases types, plutôt banales. Même les communiqués du SEAE (le service diplomatique européen), pourtant taillés au cordeau, où chaque mot est soupesé à l’aune des diplomaties nationales, en disent davantage. Et si l’écrit collectif est trop succinct, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, au langage plutôt franc, permet d’avoir un langage autrement plus clair et direct, tout en restant diplomatiquement correct.
… et perturbe
Charles Michel ne s’arrête pas là. Il use de son téléphone. Il appelle le président iranien Rohani à qui il parle accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), position dans le Moyen-Orient, etc. Quelques jours plus tard, juste avant la conférence de Berlin, il téléphone au dirigeant russe V. Poutine pour parler, là encore, d’un peu tout (Libye, Moyen-Orient, Ukraine). Et, là encore, il le fait savoir. Car la diplomatie de ‘Tintin Michel’ semble davantage axée sur la volonté de se faire valoir, que sur celle d’apporter une ‘vraie’ valeur ajoutée (1).
Le diplomate débutant
Cela fait grincer un peu des dents, dans les couloirs européens. Du côté des diplomates expérimentés, on juge ces prises de position plutôt inutiles au mieux, et intempestives. « C’est l’enthousiasme des débuts » nous glisse-t-on. Du côté russe, on rigole, sachant comment faire vibrer la fibre ‘vanité’ de l’ancien Premier ministre belge. Ce qui n’était pas trop possible avec son prédécesseur, Donald Tusk…
Est-ce le rôle du président du Conseil européen ?
Si on interroge un diplomate européen, il vous répondra : oui, sans ambage.
Un rôle fixé par le Traité
De par le Traité, le président du Conseil européen a un rôle de représentation extérieure (2). Mais, il faut aussi le préciser, le traité considère cette fonction comme secondaire par rapport au rôle de présider, d’animer, de préparer les réunions du Conseil européen, et surtout d’assurer « la cohésion » du Conseil (3). Sur le dossier ‘Moyen-Orient’, malgré tous les efforts, deux voix dissonantes se font entendre (cf. encadré). Fait regrettable…
En étroite liaison avec le chef de la diplomatie européenne
Cette fonction de relations extérieures doit être assurée en étroite liaison avec le Haut représentant qui est, lui, le véritable chef de la diplomatie européenne. À lui, au jour le jour, la présence sur tous les dossiers chauds du moment, en particulier dans les zones de crise. De même que l’autorité sur les délégations de l’UE, la rédaction des télégrammes diplomatiques, comme la présidence des réunions des ministres des Affaires étrangères. La liaison avec le Haut représentant ne semble pas avoir été complètement effective.
Une parole précieuse à ne pas gaspiller
Cela ne veut pas dire que le président du Conseil européen n’a pas droit à la parole et que sa parole extérieure n’est pas importante. Mais elle ne doit pas être gaspillée. Elle est très précieuse notamment pour négocier avec les partenaires stratégiques, pour assurer la présence dans les grandes enceintes internationales, type G7 et, surtout, pour maintenir l’unité sur les grands sujets de politique étrangère. Malheureusement ce rôle là aussi est raté (cf. encadré).
Un oubli des priorités
En inversant les priorités, le président du Conseil européen a sans doute commis une erreur de débutant et surestimé ses forces.
Une certaine impréparation
Charles Michel avait une tâche importante : trouver un accord sur le cadre budgétaire futur de l’Union européenne. Une tâche délicate, ardue, qui requerrait une présence de tous les instants. Les positions très éloignées, durcies par le temps, méritaient un travail acharné. Le sommet raté de jeudi et vendredi l’a prouvé. Cet échec est aussi celui d’une certaine impréparation. Trouver un compromis ne se fait pas avec quelques vidéos conférences ou visites aux chefs de gouvernement ou d’État.
Adopter la méthode Barnier
Cela nécessite non seulement de voir chacun des protagonistes, mais aussi de visiter chacun des parlements, de rencontrer les groupes socio-économiques, de comprendre les tenants et aboutissants de chaque État, pour arriver à les faire fléchir, et amender la position. Un travail de bénédictin, qu’a mené par exemple Michel Barnier sur le Brexit (avec succès). C’est autrement moins glorieux que d’aller se balader dans quelques capitales du Moyen-Orient, des Balkans, ou d’Afrique. C’est vrai. Mais c’est le ‘job’.
Une erreur de jeunesse
En pensant se dispenser d’un tel travail, Charles Michel a surestimé sa force de conviction. Croire que quelques coups de fils, de longues discussions en bilatérale et qu’une négociation au ‘finish’, à la Belge, pouvait marcher était un pari. Sans une préparation sérieuse en amont, le pari était très risqué. Tel le jeune cadre dynamique à qui on offre tout d’un coup un ‘pass unlimited’, Charles Michel s’est cru autorisé à se projeter sous les ‘sunlights‘ pour pouvoir prétendre régler les problèmes du monde. C’est un peu présomptueux.
Un trio directorial qui a dû mal à trouver son style
Or l’actuel président du Conseil européen n’a ni l’expérience de son compatriote Herman Van Rompuy (qui la jouait discrète) ni la force et l’aura (il faut le reconnaître) du Polonais Donald Tusk. Deux personnalités qui l’ont précédé à ce poste, chacune avec son style. Charles Michel doit encore prendre ses marques. Il n’est pas le seul. Les premiers pas de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont aussi décevants. Le seul à tirer son épingle du jeu aujourd’hui est le ‘vieux’, Josep Borrell. Avoir deux maillons faibles sur trois, qui se ‘tirent la bourre’, au lieu de marcher, main dans la main, c’est dommage. Au moment où, plus que jamais, l’Europe a besoin de leadership, c’est une erreur.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un rôle limité dans l’unité européenne
N’en déplaise ce qu’aime à dire l’entourage du président du Conseil européen, Charles Michel (n’)a (pas) forcé l’unité européenne face au au plan américain pour la paix entre Israël et la Palestine. Ce n’est pas lui qui a été le principal artisan du rassemblement.
Le premier communiqué publié très vite dès la publication du plan US, ‘au nom des 28’ (le Royaume-Uni était encore membre), était un communiqué d’attente et de rappel de la position européenne. Le minimum syndical européen (lire : Le plan de paix US pour le Moyen-Orient accueilli avec prudence par les Européens).
Mais l’unité apparente s’est très vite fractionnée. Et il n’a pas été possible de répéter l’exercice quelques jours plus tard. Ce qui a obligé le Haut représentant de l’UE à faire un communiqué en son nom propre (soutenu par une majorité de l’UE) et non au nom de l’Union comme espéré. La République tchèque et surtout, la Hongrie, avec un déplacement à Washington et une déclaration tonitruante de son ministre des Affaires étrangères, a fait savoir publiquement son désaccord avec la position commune (lire : Le plan de paix américain pour le Moyen-Orient en infraction du droit international dénonce l’Union européenne).
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(B2) La question a été posée à la Chambre des députés (belge) et la réponse fournie par le ministre des Affaires étrangères et de la défense, Philippe Goffin, le 22 janvier dernier.
Fouille anti-IED par les militaires de l’opération Barkhane (crédit : EMA / DICOD avril 2019 – Archives B2)593 personnes on été victimes des suites d’engins explosifs artisanaux (IED) au Mali en 2018 et 459 –dont 137 morts – en 2019.
La MINUSMA a eu 93 victimes – dont 8 morts – en 2018 et 49 – dont 5 morts – en 2019. Les forces de sécurité maliennes ont eu 187 victimes en 2018 et 148 en 2019.
Les autres forces présentes ont eu au total 68 victimes en 2018 et 42 en 2019. Les troupes françaises de l’opération Barkhane ont perdu 27 militaires entre 2013 et fin 2018. Les IED ont causé la mort de sept militaires français.
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(B2 à Brest) Du Golfe de Guinée, avec la piraterie, à l’Arctique, avec l’ouverture de la route de la soie polaire, en passant par la lutte anti-pollution dans le Golfe de Gascogne ou la protection des sous-marins nucléaires de regards trop curieux, le vice-amiral d’escadre Jean-Louis Lozier ne manque pas de champs d’action
L’homme a trois casquettes, une civile et deux militaires (cf. encadré). Comment ne pas aborder tous les rôles.
La coopération européenne fonctionne bien aujourd’hui ?
Oui. Quand le CONRO [cargo porte-conteneurs-roulier] Grande America a coulé dans le Golfe de Gascogne, et que j’ai déclenché les opérations de gestion de crise, j’ai pu bénéficier rapidement des moyens anti-pollution espagnols. Facilement. Un peu comme si j’appelais mon collègue de la préfecture maritime de Méditerranée ! Nous avons une collaboration ancienne, qui a fait ses preuves, avec le ‘Biscaye plan‘ (1). La demande de soutien s’est faite directement entre nos organisations respectives, sans nécessiter d’accord politique préalable. Nous avons ensuite coordonné nos survols pour optimiser la détection des nappes de polluants. Leur radar était par exemple plus performant à certains moments du jour que les nôtres. On les a privilégiés à ce moment-là. Nous avons une coopération semblable avec l’agence européenne de sécurité maritime (l’EMSA basée à Lisbonne), qui fonctionne aussi très bien. Nous avons pu avoir deux moyens anti-pollution supplémentaires. Affrétés et financés par l’Union européenne, l’un basé à Vigo et l’autre à Brest, ils ont été déployés en moins de 24 heures. Une véritable opération européenne en fait !
Pendant ce temps, d’autres navires en profitent pour dégazer ?
Les temps ont changé. Nous avons désormais les moyens de surveiller plusieurs « feux » à la fois, grâce justement à cette coopération européenne. Nous bénéficions de produits satellitaires appelés Cleanseanet, fournis par la société CLS, et financés par l’EMSA. Des moyens très utiles pour repérer les pollutions. Ces clichés satellitaires nous permettent d’avoir une première alerte. Ils nous permettent de ne déployer qu’à bon escient nos moyens. On envoie un avion pour affiner la détection et agir ensuite.
Et si la même chose se passe en Espagne ?
On répondra bien évidemment présent ! Les Français seront là, demain comme par le passé, aux côtés de nos amis espagnols.
C’est le naufrage du Prestige qui a entraîné cette réorganisation ?
L’organisation espagnole a été revue après le Prestige. En effet. C’est un peu leur Amoco Cadiz (2). Une catastrophe qui nous avait obligé, côté français, à renforcer notre organisation. À chaque crise maritime, nous nous complétons notre dispositif et rendons compte que la coopération est vitale.
On est à Brest, à quelques encâblures de l’Île Longue, où est basée la force nucléaire sous-marine. C’est de votre ressort ?
Non. Le centre de commandement de la force océanique stratégique, qui est situé plusieurs dizaines de mètres sous nos pieds, dans le ‘granit’, dépend d’ALFOST [l’Amiral commandant la Force océanique stratégique]. Mon rôle, c’est d’assurer la protection des SNLE [sous-marin nucléaire lanceur d’engins] lors de leurs manœuvres d’entrée et de sortie de la base de l’île Longue, jusqu’à leur plongée et leur dilution dans les profondeurs. C’est ma responsabilité première. Pour cela, je dispose de chasseurs de mines qui garantissent la sûreté des chenaux d’accès, de frégates anti sous-marines ou de moyens aériens dédiés à la lutte anti sous-marine.
Les Russes sont là ?
On a assisté effectivement depuis plusieurs années à une recrudescence de l’activité sous-marine russe en Atlantique. Il ne faut pas exagérer le phénomène. Mais, avec nos alliés, nous devons rester vigilants. Nous les surveillons de près.
Votre commandement s’étend jusqu’à l’Arctique. Avec la fonte des glaces, la donne change, cela devient un passage ?
En effet, le Rhône [bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain] a d’ailleurs franchi en septembre 2018 le passage du Nord-Est allant de la mer de Norvège au détroit de Bering. C’est une zone stratégique et qui va le devenir de plus en plus. Ce n’est pas ma zone de responsabilité en termes de sauvetage en mer, mais s’il arrivait un problème à un navire français, on pourrait difficilement ne rien faire. Il faut donc tout envisager.
Il y a des différences par rapport à l’Atlantique ?
C’est un environnement très particulier. Par exemple, dans un fjord, les transmissions ne fonctionnent pas bien entre les avions et les bateaux. Pour bien appréhender le jour où un incident arrivera, il faut s’y déployer et s’y entraîner régulièrement, apprendre en quelque sorte. Depuis deux ans, nous participons ainsi activement à un exercice de sauvetage en mer au large du Groenland avec la marine danoise.
L’Arctique attire les Chinois également ?
Clairement, le grand Nord est une zone d’intérêt pour tous, France et Européens y compris. Les Chinois s’y implantent. Le transporteur maritime chinois COSCO a annoncé qu’il emprunterait cette voie maritime. Ses investissements en Islande, Norvège, ou au Groenland ne sont pas un hasard. La « route de la soie » polaire s’ouvre.
Autre zone d’intérêt, le Golfe de Guinée. Malgré tous les efforts, les actes de piraterie ou de brigandage se multiplient ?
C’est vrai. Mais cela progresse. Les pays africains s’équipent, se coordonnent. Il y a des opérations où des pirates sont mis en échec. Ce qui s’est passé avec le G-Dona 1 récemment (3), n’aurait pas pu se réaliser il y a cinq ans. Le MDAT-GoG (Maritime Domain Awareness for Trade – Gulf of Guinea), qui fait partie du centre d’expertise de sécurité maritime, le MICA Center, a été contacté rapidement. Le COM [Centre des opérations maritimes] du Togo a envoyé un patrouilleur. Les pirates ont été stoppés, arrêtés et ramenés à Lomé. Depuis le lancement du processus de Yaoundé [2013], on sent chez nos partenaires africains une réelle volonté de prendre en main leur sécurité maritime, de mieux partager l’information, de se coordonner et d’intervenir rapidement si nécessaire. C’est un changement de paradigme !
Pourquoi n’a-t-on pas mis en place une opération du type Atalanta ?
On n’est pas du tout dans la même situation à tous les plans, politique comme opérationnel. En Somalie, il y avait un État failli au lancement de l’opération. Ici, il y a 19 États souverains et une volonté politique de faire cesser cette insécurité maritime. Dans la Corne de l’Afrique, il y a un courant de navires (marchands) qui vont d’Ouest vers l’Est, et vice-versa. Ici, il y a de multiples ports d’arrivées, de départ, des plateformes pétrolières, etc. Enfin, dans le Golfe de Guinée, la plupart des incidents ont lieu dans les eaux territoriales. Le brigandage prend de plus en plus le pas sur la piraterie proprement dite (4). Les moyens d’action ne peuvent être les mêmes…
Vous en êtes sûr ?
Imposer une opération internationale serait contre-productif. Cela entraînerait les États à s’en désintéresser ou à rejeter l’opération, voire les deux en même temps. Et les Européens sont déjà là. Un patrouilleur portugais est en permanence à Sao Tomé. Nous avons l’opération Corymbe. L’Espagne déploie aussi régulièrement un navire dans la zone. Nous intégrons les équipes. À bord du BCR Somme, dernièrement, il y avait une équipe portugaise. C’est comme çà qu’on crée des réflexes de coopération européenne. Et avec les programmes GoGIN et Swaims (5), on est bien en complémentarité entre l’action des États et de l’UE.
Que faut-il faire de plus ?
Persévérer. On n’arrête pas des formes de criminalité, souvent endémiques, de cette ampleur en quelques années. Il faut un investissement tenace sur le temps long. On doit continuer de soutenir le processus de Yaoundé. Les marines africaines doivent continuer de renforcer leurs moyens de surveillance et d’intervention aéromaritimes. Les corpus juridiques doivent s’adapter, pour arriver à poursuivre les contrevenants. Tout comme on le fait en Europe. Surveiller, intervenir et dissuader par de lourdes sanctions sont indissociables pour lutter contre l’insécurité maritime.
Vous employez souvent le mot ‘européen’, l’Europe c’est indispensable ?
Cela fait partie de mon travail quotidien. J’héberge à quelques pas de mon bureau le MICA Center où travaillent des militaires français, espagnols, portugais et belges. Le fait de travailler ensemble, de faire des exercices ensemble crée des habitudes. La coopération devient naturelle. C’est important. L’Europe ne doit pas rester une idée virtuelle. On doit toujours faire du concret. Il faut que les Européens prennent confiance en eux.
(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)
Les trois casquettes de l’amiral
L’amiral Lozier a trois casquettes. Première casquette : celle, civile, de préfet maritime. Il coordonne l’action de l’État en mer dans trois secteurs : la mise en œuvre des actions de secours (en cas d’accident ou de catastrophe), la réglementation (prise d’arrêtés), le développement durable en mer. Deuxième casquette : militaire celle-là, il est le commandant en chef pour toutes les opérations maritimes de la Zone Atlantique, qui s’étend du Sud au Nord jusqu’à l’Arctique. Troisième casquette : il commande l’arrondissement maritime Atlantique (ports militaires et soutien des forces maritimes de la région). Enfin, même s’il n’a pas de responsabilité européenne en soi, l’Amiral a une étoile de plus à son actif : l’Europe.
Entretien réalisé en face-à-face dans les locaux de la préfecture maritime de Brest en novembre 2019
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(B2) Les militaires de l’opération Barkhane viennent de mener plusieurs actions dans le centre du Mali autour de la ville de Mopti. 50 ‘terroristes’ ont été neutralisés. Cela fragilise le dispositif selon l’armée française
Deux opérations distinctes, autour de Mopti
Ces opérations ont été menées en deux phases. La première s’est déroulée entre le 9 et le 10 février, au nord-ouest de Mopti. Des frappes aériennes de drone et de Mirage 2000, couplées à l’engagement d’hélicoptères de combat ont d’abord « permis de neutraliser une vingtaine de combattants armés. Parmi eux se trouvait un cadre de l’État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS) indique l’état-major des armées.
La deuxième action a été menée entre le 16 et le 17 février, au sud de Mopti, dans une région où la Katiba Macina est comme un poisson dans l’eau. Cette fois, « les frappes aériennes et tirs d’hélicoptères de combat ont été accompagnés d’un assaut héliporté. Une trentaine de combattants djihadistes ont été mis hors de combat. »
Une cinquantaine de terroristes tués
En tout, ainsi ces actions — bien préparées en amont par du renseignement, permettant d’identifier avec certitude les groupes terroristes — ont permis de « neutraliser une cinquantaine de membres [de groupes terroristes], de détruire une trentaine de motos et deux pickups, et enfin de saisir de l’armement, des téléphones et du matériel électronique ». Ces deux opérations « au bilan matériel et humain très lourd, fragilisent le potentiel offensif des groupes armés terroristes dans cette région » précise-t-on à l’EMA.
(NGV)
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(B2) Le Fonds européen de défense n’est pas encore né que certains effets commencent déjà à se faire sentir. L’ambiance change. Lors d’entretiens informels, avec certains industriels, nous avons pu nous en rendre compte
Le budget du Fonds européen de défense est un des points clés de la discussion aujourd’hui et demain entre les chefs d’État et de gouvernement sur le futur cadre budgétaire (MFF) pour 2021-2027. (Lire : Le Fonds européen de défense rapiécé. Est-ce grave docteur ?)
On se parle enfin !
Du fait du futur Fonds européen de défense (FEDEF), qui doit entrer en œuvre dans un an — et de son précurseur le Programme industriel de développement de la défense européenne (EDIDP) déjà en place — les industriels ont appris une chose : ils doivent coopérer. Ce n’est pas une question de volonté uniquement. C’est une obligation. Il n’y a pas d’autre moyen s’ils veulent bénéficier des subventions européennes. Et, pour cela, ils doivent dialoguer. Ce qui n’était pas vraiment tout à fait dans le karma des industriels de la défense auparavant. On se parlait, mais la méfiance était souvent là. Grâce au dialogue créé, les industriels reconnaissent l’expertise de leurs concurrents et partenaires. Ils apprennent à se faire confiance.
Le naturel change de camp
Les coopérations nationales, qui étaient encore jusqu’à peu la logique naturelle, perdent la cote. Il est impératif en effet de trouver des partenaires hors de ses frontières. Le Fonds européen défense pose en effet comme condition de réunir des entreprises de différents pays (trois au moins). Mais tout n’est pas gagné pour autant. Les plus petites entreprises doivent jouer des coudes pour s’imposer. La tentation est grande, en effet, chez les plus grosses entreprises de faire jouer leurs filiales, directes ou indirectes, déjà établies dans un autre pays pour remplir les conditions.
Des champions européens
Le risque est ainsi grand de voir les grandes entreprises continuer à gagner du terrain en formant des partenariats entre elles, au détriment des petites et moyennes entreprises (PME). Elles formeraient des champions européens, qui prendrait ‘en otage’ le marché de la défense européenne subventionné par le Fonds… sans laisser de place aux petits. Une crainte chez de nombreux industriels, mais aussi du côté des institutions européennes.
Faire que le FEDEF devienne l’affaire de tous
À la Commission européenne, on ne veut pas utiliser le terme de « champion européen », souvent très utilisé en France, pour se démarquer à l’international. L’implication des PME dans le Fonds est une « question très importante », jauge-t-on au Berlaymont (siège de la Commission). « Il faut faire en sorte que la défense européenne devienne l’affaire de tous ». Les projets candidats « devront intégrer des PME ».
Un défi : le volet acquisition
Une chose manque absolument dans le futur FEDEF : la promesse d’achat et de contrat d’État. Car si l’industrie s’engage dans le développement d’un projet sans contrat final — habituellement passé avec l’État —, ses coûts seront certes compensés par les subventions et il n’y aura pas de perte financière substantielle immédiate. Mais l’effort consacré l’empêchera de se concentrer sur une autre technologie, elle aura donc perdu des ressources et en rentabilité sur le long terme.
Le débouché des marchés de la Commission européenne
Au cas où les États ne sauraient garantir des contrats aux industriels développant leurs programmes dans le cadre du Fonds, la Commission européenne devrait s’en charger. Elle pourrait ainsi fournir les besoins de ses différentes agences (maritimes, de pêche, de protection des frontières…). Encore faut-il qu’elle joue le jeu. À voir les marchés et tests passés par l’agence Frontex, par exemple pour un drone israélien ou le Reaper américain, on peut en douter… (1)
Vers une communautarisation de la défense européenne
Par la création du Fonds, au travers duquel la Commission européenne finance les projets d’armement, on assiste à un transfert de l’expertise industrielle des capitales vers le Rond point Schuman. C’est lent, invisible. Mais cela ouvre certainement une porte à la communautarisation d’une relation jusqu’ici exclusivement intergouvernementale. (2)
(Aurélie Pugnet)
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(B2) D’intenses combats ont eu lieu lundi 17 février aux abords de Zolote en Ukraine. Après plusieurs heures de tirs (près de cinq heures selon les observateurs), on a relevé au moins cinq morts dix blessés.
Une attaque rebelle ou une avancée ukrainienne
Selon Kiev, les forces des rebelles ont lancé une attaque sur trois fronts contre les positions ukrainiennes après un intense barrage d’artillerie qui a commencé vers 5 heures du matin (heure locale). Du côté séparatiste, on dit que « les combats ont commencé après qu’une unité militaire ukrainienne avancée ait tenté de pénétrer sur un territoire non contrôlé par le gouvernement et se soit retrouvée dans un champ de mines », rapporte Radio Free Europe. Les combats ont cessé vers 10 heures du matin « après que les séparatistes soutenus par Moscou aient demandé un cessez-le-feu pour récupérer leurs blessés et leurs morts », a indiqué le général Ruslan Khomchak, chef de l’état-major général des forces ukrainiennes.
Une violation des accords de Minsk
Quoi qu’il en soit, « ces violations du cessez-le-feu et l’usage d’armes lourdes contreviennent aux accords de Minsk et aux conclusions du sommet des chefs d’État et de Gouvernement du 9 décembre dernier » a souligné le quai d’Orsay aujourd’hui (19 février). Et la France d’appeler les parties « à la retenue, afin d’éviter toute nouvelle escalade sur le terrain ». Paris appelle notamment la Russie « à user de son influence considérable sur les formations armées qu’elle soutient pour garantir la pleine application du cessez-le-feu ».
Un incident non isolé
« Ce dernier incident n’est pas isolé », selon le Premier ministre albanais Edi Rama, qui préside actuellement l’OSCE. « Chaque jour, le cessez-le-feu est violé, malgré les engagements pris dans les accords de Minsk. […] Il est essentiel que toutes les parties concernées fassent en sorte que l’engagement en faveur d’un cessez-le-feu complet et durable devienne une réalité ».
(NGV)
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(B2) La frégate espagnole ‘Numancia’ a pris le relais ce dimanche (16 février) de sa frégate sœur ‘Victoria’ au sein de la force navale de l’Union européenne déployée au large de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta).
(crédit : Armada espagnole)Un nouveau commandant de la force en mars
La cérémonie a eu lieu au port de Djibouti. Le Victoria, rentre en Espagne. Le commandement de la force en mer reste assuré, pour l’instant, par le Commodore portugais José Vizinha Mirones (au titre de la 33e rotation depuis le début de l’opération en 2008). Il devrait être relayé à la mi-mars par le contre-amiral espagnol Ignacio Villanueva Serrano.
Une triple mission
La mission du ‘Numancia’ reste la même que ses prédécesseurs : lutter contre la piraterie maritime et protéger les navires du Programme alimentaire mondial (PAM). Mais une mention particulière est faite par les Espagnols à la surveillance des activités de pêche au large des côtes somaliennes. Une part secondaire de l’activité de l’opération qui pourrait (peut-être) prendre de l’importance à l’avenir. Du moins on y réfléchit… Article à suivre
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2 – exclusif) L’opération militaire de l’UE en Méditerranée (EUNAVFOR Med) va changer de chef d’ici la fin de semaine. Une décision qui tombe à plat alors que le renouveau est à l’ordre du jour. Question sur toutes les lèvres aujourd’hui à Bruxelles : l’Italie gardera-t-elle au-delà du mois de mars le commandement de l’opération
Les ambassadeurs du comité politique et de sécurité doivent ce mercredi (19 février) valider la nomination d’un nouveau chef de l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) de lutte contre les trafics en Méditerranée.
Un relais italien prévu
Le vice-amiral italien Fabio Agostini devrait ainsi succéder officiellement à son compatriote le vice-amiral Enrico Credendino. Ce à compter de vendredi (21 février). L’amiral, qui préside depuis le début aux destinées de l’opération, termine sa carrière militaire et pourrait pressenti pour exercer d’autres responsabilités dans les mois qui viennent (chut…). Une cérémonie officielle de passation du bâton de commandant de l’opération est d’ailleurs prévue à Rome vendredi.
Une volonté de renouveau …
Ce changement était prévu depuis bien avant qu’éclate la polémique et le veto austro-hongrois sur la nouvelle opération (comme nos lecteurs fidèles le savent déjà, lire Carnet 07.02.2020). Du coup aujourd’hui, il tombe quelque peu à plat. Cette nomination en elle-même est un peu bizarre. Car tous les paramètres de l’opération EUNAVFOR Med doivent être revus. Pression politique oblige. Le plan d’opération, les règles d’engagement, la zone d’opération, vont être revus. Le nom de l’opération va être changé. Dans ce maëlstrom de renouveau, la question de changer le quartier général (basé à Rome) ou le commandement de l’opération qui appartient aux Italiens se pose de façon très concrète.
… qui pourrait emporter le nouveau chef
Chacun s’interroge : l’amiral fera-t-il juste un tour, pour quelques semaines ? La question est réellement posée, comme nous l’ont confirmé plusieurs sources diplomatiques et militaires. La porte-parole du SEAE n’a pas dénié ce point. « La nomination prévue est [bien] pour l’opération Sophia » a précisé ainsi Virginie Battu lors du point de presse de midi, interrogée par B2 ce mardi (18 février). « Dans les éléments de l’accord politique – intervenu hier entre les ministres (lire : Ne m’appelez plus Sophia ! Les points clés de la nouvelle opération de l’UE en Méditerranée) —, on ne parle plus de l’opération Sophia. Au-delà du commandement, [plusieurs points doivent être revus à commencer par le mandat ». Et d’ajouter : « L’opération Sophia court jusqu’à fin mars. Je ne préjugerai pas de la suite. On parle bien d’une nouvelle opération. »
Conclusion : un changement (peut-être) nécessaire
Il parait difficile à l’Italie de conserver à la fois le quartier général basé à Rome et le commandement de l’opération.
Une question très politique
Ce serait à l’inverse de l’effet recherché en matière politique qui consiste à faire table rase du passé pour redémarrer à zéro, une « nouvelle opération ». Même si chacun est conscient que le mot ‘nouvelle’ est surtout là pour justifier auprès des opinions publiques autrichienne et hongroise surtout, mais italienne également, le léger revirement de leurs gouvernements, des changements autres que cosmétiques sont nécessaires.
Changer de QG : plus délicat en un temps court
Changer le quartier général nécessite du temps — ne serait-ce que pour mettre en place au niveau technique les dispositifs. Maintenant si on demande aux militaires, ils savent faire avec promptitude, les deux doigts sur le béret du marin. Deux pays nécessitent de cette capacité d’adaptation, selon moi : 1° l’Espagne qui a déjà un quartier général dédié à une opération maritime, à Rota (lire : Au QG de l’opération anti-piraterie Atalanta à Rota (Cadiz)). 2° la France qui peut rapidement monter en puissance. Deux autres quartiers généraux existent dans l’Union européenne : Potsdam en Allemagne et Larrissa en Grèce. Mais le temps imparti pour monter en puissance un QG parait trop court. Pour démarrer fin mars, il aurait fallu déjà prendre les dispositions aujourd’hui.
Changer de commandant d’opération : pourquoi pas
Reste le changement de commandant. C’est ce qui est de plus facile au niveau symbolique. Et c’est dans cette optique que les regards se tournent. En la matière plusieurs pays pourraient prétendre au titre : l’Espagne ou la Grèce par exemple (qui n’a pas de commandement d’opération), voire l’Allemagne ou la France. Et, pourquoi pas une femme commandante pour l’opération. Cela changerait véritablement non ?
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont fini par tomber d’accord*, ce lundi (17 février), sur la relance de l’opération maritime européenne en Méditerranée centrale
L’Autriche participera-t-elle à la nouvelle opération ? Ce serait le minimum. Même si sa marine reste limitée à couvrir le Danube (ici le patrouilleur Niedersachsen, crédit : Armée autrichienne)Le retour des navires en mer
L’obstruction austro-hongroise a fini par être vaincue au prix d’une série de changements apportés, notamment sur la zone d’opération et les règles d’engagement (lire : La revanche de Piave. L’Autriche-Hongrie bloque. L’opération Sophia dans l’impasse). Ce retour des navires en mer intervient, après un an d’interruption de l’activité navale, et au terme de nombre de discussions et tractations entre ambassadeurs, voire entre ministres par téléphone, ces derniers jours, y compris au plus haut niveau lors de la conférence de sécurité de Munich (article à suivre).
L’embargo sur les armes en focus
L’objectif de l’opération est redéfini. Ou plutôt ses objectifs sont re-hiérarchisés. Elle sera centrée avant tout sur le contrôle de l’embargo sur les armes. Les objectifs de lutte contre le trafic des êtres humains et la formation des garde côtes et de la marine libyenne devenant secondaire.
La zone d’opération revue
Les navires européens seront déployés davantage sur la côte Est de la Libye, non loin de l’Égypte. Pour contrôler l’embargo sur le contrôle des armes, c’est plus justifié. D’une part, cela permet de contrôler les navires venant de l’Est de la Méditerranée : le canal de Suez pour les navires émiratis ou jordaniens qui approvisionnent le clan Haftar ou Turquie qui soutien Tripoli. De plus, avoir une présence non loin de Benghazi (contrôlée, justement, par le général Haftar) n’est pas non plus inutile.
Tous les moyens mobilisés
L’opération sera menée avec tous les moyens possibles : navals, aériens, satellitaires, voire sous-marins, tous les autres outils d’information et de renseignement. Les États se sont tous engagés à contribuer d’une manière ou d’une autre.
Le ‘pull factor’, clé de l’accord
Une clause de rappel a été apposée, permettant de convaincre les Autrichiens. Le processus de trafic des migrants sera observé de près. Si on détecte une augmentation supplémentaire du trafic dans une zone — ce que les spécialistes appellent le ‘pull factor’ (effet d’attraction) —, alors les moyens navals seront retirés de la zone concernée. Ils pourront opérer dans une autre zone au besoin, ou rentreront au port. Ce sera au commandant d’opération de le décider — ou aux autorités politiques (les ambassadeurs de l’Union) — selon le cas.
Le nom de l’opération changé
« Sophia fait désormais partie de l’histoire ancienne », a annoncé fièrement Alexander Schallenberg, le ministre autrichien des Affaires étrangères à la sortie de la réunion. L’opération ne s’appelle plus Sophia. Un nom donné en l’honneur d’un bébé né à bord d’un des navires de l’opération et trop connoté ‘accueil des réfugiés’ pour plusieurs pays. Elle continuera d’être nommée en revanche EUNAVFOR Med accolé avec le nom d’un Dieu grec de la mer qui a eu une nombreuse progéniture. Reste à finaliser tous les détails.
Une nouvelle décision à écrire d’ici le 23 mars
Les spécialistes militaires et ambassadeurs de l’UE sont appelés dès demain à plancher pour tout préciser. Délai donné : la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères, le 23 mars. Juste à temps avant la date-limite inscrite dans l’actuel mandat de Sophia : le 31 mars.
(Nicolas Gros-Verheyde)
*Les ministres des Affaires étrangères sont tombés d’accord sur 9 points, qui sont les suivants :
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(B2) L’attaque d’un porte-conteneurs au large des côtes nigérianes n’est pas un acte isolé. Les actes de piraterie ou de brigandage — on ne parle par de piraterie dans les eaux territoriales — sont relativement courants dans cette zone du Golfe de Guinée (Lire : Deux incidents au large du Nigeria).
Les ports nigérians sont particulièrement prisés des pirates. On recense ainsi trois autres incidents, selon les sources maritimes, dans les huit jours précédents.
Trois attaques dans des ports nigérians
Deux voleurs dans un bateau montent à bord, samedi (1er février) d’un pétrolier qui a jeté l’ancre dans l’anse de Lagos au Nigeria. Ils tentent de s’emparer du matelot de service qui effectue une ronde de routine. Mais celui-ci réussit à s’échapper. L’alarme est donnée. Les voleurs s’enfuient sans demander leur reste et sans rien voler. La marine nigériane envoie un patrouilleur sur les lieux.
Le matelot de garde d’un navire de ravitaillement offshore à quai dans le port de Onne (le second port principal du Nigeria, près de Port Harcourt, bordé par l’île de Bonny) remarque dans la nuit, mercredi (29 janvier) une personne non autorisée sur le pont. Alarmé et entendant l’équipage alerté, la personne s’est échappée avec les biens volés du navire. L’incident a été signalé aux autorités portuaires.
L’équipage de service à bord d’un pétrolier ancré dans l’anse de Lagos (au Nigeria), effectuant des opérations de transfert de navire à navire (STS), remarque au petit matin du samedi (25 janvier) une personne non autorisée près du gaillard d’avant. L’alarme est déclenchée. Voyant l’équipage alerté, la personne saute par-dessus bord et s’échappe avec ses complices dans un bateau en bois. Un patrouilleur naval arrive sur les lieux, et commence les repérages autour du pétrolier.
Un autre incident au large du Bénin
A environ 73 nautiques au sud de Cotonou, Bénin, le 19 janvier, durant la nuit, deux pirates armés de fusils AK47 arrivent à monter à bord d’un porte-conteneur Atlantic Discoverer. Ils sont repérés par l’homme de quart. L’alarme est déclenchée, les feux de pont éteints, les logements verrouillés. Les moteurs sont poussés et le navire se dirige à vitesse soutenue vers Tema, au Ghana. La marine ghanéenne est avertie et invitée à monter à bord pour fouiller le navire à son arrivée. Tout l’équipage est sain et sauf. Rien n’a été déclaré volé, selon les sources maritimes.
(NGV)
Lire aussi : Où agissent nos chers pirates des mers ? Selon quelles méthodes ? Quand ? Toutes les réponses … ou presque
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(B2) Le Maersk Tema, un porte-conteneurs allemand, a été attaqué vendredi (14 février) au large des côtes nigérianes, par un groupe pirate composé de deux petits bateaux rapides à moteur. L’équipage a pu s’en tenir sain et sauf avec l’intervention des marines nigériane et portugaise
Le patrouilleur NRP Zaire (crédit : Marine portugaise)Un signe clair d’attaque pirates
Selon le suivi AIS, relevé par le site Maritime Executive, le Maersk Tema (qui bat pavillon des iles Marshall, appartient à Bernhard Schulte Ship et est exploité par Peter Doehle Schiffart) filait vendredi matin à 20 nœuds au large de São Tomé dans le Golfe de Guinée. Mais vers 8h05 GMT, à une position d’environ 100 nautiques au nord-ouest de São Tomé, sa vitesse est tombée à 3,5 nœuds puis quasiment zéro dérivant ensuite à un demi nœud le reste de la journée. Un signe très clair, selon un spécialiste consulté par B2 d’un problème à bord. « Sauf avarie ou panne de machine, on peut alors soupçonner un acte de piraterie ».
L’intervention de la marine portugaise et nigériane
Les 21 membres de l’équipage de ce navire, ont suivi les procédures d’urgence, et se sont mis à l’abri dans la citadelle à l’intérieur du navire, communiquant alors de l’intérieur du navire. La marine nigériane alertée, renforcée ensuite par un navire portugais, le NRP Zaïre, sont intervenus samedi (15 février).
Venu de Sao Tomé-et-Principe
En mission de formation des garde-côtes à Sao Tomé-et-Principe, le patrouilleur « Zaïre » se trouvait dans la baie d’Ana Chaves dans ce pays quand il a reçu l’appel du Centre des opérations maritimes de la marine portugaise (COMAR), lui-même prévenu par le centre « Maritime Domain Awareness for Trade- Gulf of Guinea (MDAT-GoG), basé à Brest.
Aucune activité suspecte
C’est le navire nigérian qui est arrivé en premier faisant fuir les pirates. Les marins, montés à bord pour effectuer une inspection du navire, n’ont trouvé aucune activité suspecte. Le navire portugais est arrivé peu après vers 2 heures samedi. L’équipage est alors sorti de son réduit et a pu reprendre le commandement du navire. Le porte-conteneurs « a été considéré comme sûr à 5h00, poursuivant son voyage vers le port de Lagos au Nigeria » indique l’état-major des forces portugaises. Le navire portugais a effectué la surveillance du navire, pendant une période de navigation, et aucune activité suspecte n’a été détectée pendant le transit. Aucune victime n’est à déplorer. On ne connait pas le sort des pirates, toujours recherchés.
Deux pirates ont réussi à monter à bord, selon le bulletin maritime.
Il a fallu près de 15 heures après l’alerte au patrouilleur nigérian SVS Teach pour rejoindre le navire attaqué, s’étonne Mikhail Voytenko tenancier du ‘Maritime Bulletin‘ qui a donné le premier l’information. « Plusieurs bateaux ou navires de patrouille nigérians étaient beaucoup plus proches du porte-conteneurs en détresse, mais ils se sont tenus à leur mission et n’ont pas répondu ». NB : Même si un dysfonctionnement n’est pas à exclure, ce point peut aisément s’expliquer. L’intervention sur un groupe pirates ne peut se faire par n’importe par n’importe quel navire ni n’importe quelle équipe. Il faut du personnel un peu spécialisé, entraîné et armé dans cet objectif.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Des actes de brigandage courants dans les ports du Nigeria
Mis à jour le 17.2 avec des informations plus précises sur l’intervention du NRP Zaire. L’encadré a été séparé pour plus de lisibilité dans un article séparé
Cet article Un porte-conteneurs allemand attaqué au large du Nigeria. La marine portugaise intervient (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Sharifi G. vient de passer six mois dans le camp de réfugiés d’Athènes. Il a préparé les 85 euros qui doivent lui permettre d’avoir des papiers pour rejoindre sa soeur, en Allemagne
Sharifi G, devant l’entrée du camp de réfugiés d’Elaionas, à Athènes (© B2/Emmanuelle Stroesser)C’est en Allemagne que Sharif voulait aller lorsqu’il a été arrêté à Alexandroupolis. Il venait de passer la frontière terrestre avec la Turquie, le long du fleuve Evros. Il avait quitté l’Afghanistan plusieurs mois de cela déjà. Car après être parti d’Afghanistan, il a d’abord fait escale en Iran, trois mois. Mais l’avenir n’était pas là non plus pour lui. Il a continué vers la Turquie, puis la Grèce. Il ne livre pas tous les détails de la traversée, cela ne se fait pas à visage découvert. Il accepte d’être pris en photo et de raconter.
« Lot of walk »
Des chaussures abandonnées dans le camp (© B2/Emmanuelle Stroesser)Passé la frontière entre la Turquie et la Grèce, il a marché jusqu’à Didymoteicho, en redescendant le long du fleuve Evros. « Beaucoup de marche (Lot of walk) » glisse-t-il. Puis il s’est arrêté à Alexandroupolis, avant de quitter la région de la Thrace pour la Macédoine orientale. Il a rejoint alors Thessalonique, deuxième plus grande ville de Grèce. Il vivait en squatt.
La Grèce comme escale
Les barbelés du camps d’Athènes (© B2/Emmanuelle Stroesser)Il n’avait pas de visa en règle, donc il a été arrêté par les policiers. Il a fait quatre mois de détention. « Et puis j’ai passé un entretien et il était positif », explique-t-il. Sa situation administrative n’est pas très claire. Mais lui, assure qu’il devrait avoir un passeport dans quelques semaines. Alors, il reprendra la route pour Francfort, en Allemagne. Il veut y rejoindre sa grande soeur. Il pense pouvoir trouver du travail, avec son niveau d’ingénieur.
Cinq dans un container
L’entrée du camp (© B2/Emmanuelle Stroesser)Il est 17 heures, comme lui, beaucoup de réfugiés rentrent. Ils regagnent leurs containers. Les hommes s’y serrent par cinq. Les familles par deux. Sharif ne se plaint pas. Pour manger et le reste, le pécule mensuel de la « UN Card » permet de survivre. C’est quand l’électricité saute, comme durant cinq jours mi-janvier, que la vie au camp devient difficile. Pour le reste, il a vu visiblement bien pire.
Au large du capitole
Des enfants dans le camp d’Athènes (© B2/Emmanuelle Stroesser)Le camp d’Athènes est à cinq minutes à pied du métro d’Elaionas, un quartier périphérique d’Athènes. La route qui y mène est jonchée de détritus, bordée d’entrepôts de récupération en tous genres (vêtements, ferrailleurs). Le camp s’aperçoit à un jet de pierres d’une décharge à ciel ouvert. L’étranger curieux est vite repéré. Les gardiens à l’entrée veillent à ce qu’aucun n’entre. Pas même pour regarder. Le ton monte. Circulez.
(Emmanuelle Stroesser)
Tous les articles de notre reportage [Evros, porte de l’Europe]
Cet article [Evros, porte de l’Europe 8] Sharifi G. voulait rejoindre sa soeur en Allemagne, il a été emprisonné en Grèce est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2, à Athènes) Apostolos Veizis dirige en Grèce l’unité de soutien opérationnel médical de Médecins sans frontières. Il assure qu’il « n’y a pas de crise des réfugiés ni de l’accueil des migrants, mais une crise de gestion politique »…
Apostolos Veizis, dans son bureau de MSF à Athènes © Emmanuelle Stroesser 2020Selon le responsable de l’ONG, tout s’est aggravé depuis la signature de la facilité entre l’Union européenne et la Turquie, en mars 2016. Les conditions de vie dans les camps sont de pire en pire dans les îles de la mer Egée. « Ce n’est pas l’argent qui manque. Mais la volonté politique ». Celle qui devrait éviter que des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, de mineurs non accompagnés vivent dans des conditions indignes, au cœur de l’Europe.
Changement de réthorique
La réforme de la loi sur l’asile adoptée l’été 2019 par le gouvernement à peine installé est perçue comme un geste avant tout politique. Il fallait marquer le coup. Aller vite. D’ailleurs, « elle a été adoptée en quatre jours » soupèse Apostolos. Il fustige le discours qui s’est durcit. Qui fait que certains hommes politiques « ne parlent que chiffres, du nombre de containers et non plus d’êtres humains ».
L’accès aux soins entravé
La critique contre « l’Union européenne (qui) n’assume pas sa responsabilité » est directe. Médecins sans frontières a d’ailleurs choisi de ne plus recevoir de fonds européens depuis 2016. Un « choix politique » assumé. Qui lui offre la liberté de dénoncer aujourd’hui les restrictions d’accès aux soins imposées depuis l’été dernier aux réfugiés, dont « des enfants gravement malades ». MSF cible notamment « les autorités grecques (qui) refusent de soigner des enfants gravement malades » sur l’île de Lesbos (2).
(Emmanuelle Stroesser)
Tous les articles de notre reportage [Evros, porte de l’Europe]
Cet article [Evros, porte de l’Europe 7] Pour MSF, la seule crise est celle d’un manque de volonté politique est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Une patrouille de deux Mirage 2000D du détachement chasse ont décollé de N’Djamena, au Tchad, pour conduire jeudi (13 février) une mission d’appui aérien rapproché (Close air support) au-dessus de la ville de Birao en République centrafricaine (RCA). Un « show of force » destiné à appuyer la MINUSCA (mission des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique), indique l’état-major des armés vendredi. Les casques bleus avaient observé des regroupements de groupes armés à proximité de la ville. L’objectif de ce passage à très basse altitude, souvent impressionnant, était de les dissuader de lancer une offensive.
Cet article Deux Mirage 2000 font un ‘show of force’ à Birao (Centrafrique). Soutien à la MINUSCA est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.