La sélection algérienne de volley-ball a concédé une troisième défaite au Championnat arabe des nations (messieurs), en s’inclinant face à son homologue de Oman sur le score de 3 set à 1 (22-25, 20-25, 25-21, 12-25), en match comptant pour la 4e journée de compétition disputée mardi au Caire (Egypte). Il s’agit de la 3e défaite de suite concédée par le Six national après celles enregistrées face l’Egypte (3-1) et Bahreïn sur le même score, contre une victoire devant l’Irak 3 sets à 1. La sélection algérienne, qui affronte, aujourd’hui, jeudi 1er novembre, la Jordanie en match comptant pour la 5e journée, occupe la 6e place au classement avec trois points, très loin du duo Bahreïn-Oman, coleader, avec neuf points chacun. Le tournoi pour rappel, se joue en mini-championnat en une seule poule et le premier au classement sera sacré champion arabe.
Classement Pts J
1. Bahreïn 9 3
2. Oman 9 4
3. Egypte 6 2
4. Irak 3 2
5. Palestine 3 3
6. Algérie 3 4
7. Jordanie 0 4.
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Une opération d’envergure de distribution de 2 356 logements toutes formules confondues a été organisée hier dans la wilaya de Médéa dans le cadre des festivités du 1er Novembre.
Dans la commune de Mihoub par exemple, 20 familles ont été relogées dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire.
Il est à rappeler que cette commune a été sérieusement touchée par le séisme de magnitude 5,3 qui avait ébranlé la région en mai 2016, faisant de nombreux blessés et occasionnant de gros dégâts dans les habitations. A Benchicao, qui culmine à plus de 1 200 mètres d’altitude, 40 familles ont bénéficié de logements de différentes formules. Le wali, qui a chapeauté l’opération, a insisté sur le fait que les ménages doivent impérativement être reliés au réseau de gaz naturel eu égard à la rudesse de l’hiver qui caractérise la région.
Par ailleurs, la cérémonie symbolique de remise des clefs a eu lieu au niveau de la salle de l’APW dans le chef-lieu de la wilaya en présence d’un public nombreux et dans une ambiance de grande liesse ponctuée par les youyous des femmes.
Les bénéficiaires qui, pour leur grande majorité, attendent depuis de longues années l’heureux événement avec la crainte pour certains d’être lésés, n’ont pas caché leur joie et leurs larmes et se sont laissés aller à des louanges et des remerciements… quelquefois démesurés.
D’autre part, il est à noter que cette opération d’attribution de logements et de relogement est la huitième du genre à Médéa, et, à l’instar des autres wilayas, elle s’est étalée tout au long de l’année 2018 dont 2 000 unités en juillet dernier à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
Par ailleurs, plusieurs activités culturelles, sportives et historiques ont été programmées à travers tout le territoire de la wilaya pour commémorer la date symbole du 1er Novembre 1954 et les prouesses historiques de la wilaya IV.
Les souscripteurs des 78 logements LSP dans la tourmente
Les souscripteurs des 78 logements LSP de Sidi-Bel-Abbès ont observé un sit-in devant le siège de la Wilaya dans la journée d’hier pour interpeller le wali en vue de trouver une solution à leurs problèmes.
Ces citoyens disent avoir souscrit en 2011 à ce projet qui devait être livré en 2013. Or, déclarent-ils, «nous sommes en 2018 et le projet accuse un taux d’avancement de 50% seulement, car le promoteur a été emprisonné pour d’autres causes et nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous avons déboursé les 265 millions de centimes convenus, il nous a demandé de verser encore 212 millions de centimes. Et certains ont même payé. Nous n’avons pas d’acte de propriété, nous demandons à M. le wali de bien vouloir retirer le projet en souffrance et le confier à une autre entreprise afin que nous puissions entrer en possession de nos logements dans les meilleurs délais».
A. M.
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Des dizaines de citoyens du village Ighrem, relevant de la commune d’Ahnif, à 30 kilomètres à l’est de Bouira, ont procédé hier à la fermeture de la RN5 à l’aide de pierres et autres troncs d’arbres, ainsi que des pneus brûlés, pour réclamer en urgence la réalisation d’un véritable pont pour l’oued de Sidi Aïssa, ou Thassift n Sidi Aïssa qui traverse le village du sud au nord, ainsi que la RN5, en lieu et place du dalot qui existe depuis l’ère coloniale.
En effet, au niveau de cet endroit situé à l’entrée ouest du village Ighrem, le dalot existant a toujours été suffisant et même pendant les crues d’automne, tant le village qui était réduit à quelques maisons construites plus loin et en hauteur n’était pas vraiment en danger.
Or, actuellement, le village a pris de l’ampleur et des dizaines de maisons et de commerces ont vu le jour le long de cette route nationale. Résultat : les inondations devenues courantes ces dernières années se font de plus en plus menaçantes et dangereuses, et parfois meurtrières.
En effet, le 24 septembre 2014, lors d’un orage qui a frappé la région, l’oued de Sidi Aïssa a débordé et a coupé la route entre les deux communes d’El-Adjiba et Ahnif.
Ce jour-là, le directeur du CEM d’El-Adjiba qui habitait à Raffour dans la commune de M’chédallah, voyant que quelques collégiennes habitant dans le village d’Ighrem étaient bloquées, les invita à monter à bord de son véhicule pour les déposer sur son chemin.
Pour ce faire, et sachant que la RN5 était coupée, le défunt a utilisé une autre voie de détour en empruntant une piste située en amont de ce oued.
Or, lorsqu’il s’engagea sur la piste pour couper l’oued, le véhicule fut emporté par la crue jusqu’à l’endroit où se trouvait le dalot au niveau de la RN5.
Pris de panique, le véhicule sera envahi par les eaux et le directeur trouva la mort noyé en compagnie d’une autre collégienne, alors que les trois autres ont réussi à sortir depuis les fenêtres cassées du véhicule. Malheureusement, au moment de leur sauvetage par des jeunes du village, l’une d’elles sera emportée par les eaux impétueuses et mourra elle aussi noyée. Au total, trois personnes trouveront la mort à cet endroit.
Depuis, les villageois ne cessaient de réclamer un véritable pont pour éviter les débordements des eaux au niveau de cet endroit. Des débordements qui causent des inondations dans la moitié du village, entre habitations et commerces.
Plus récemment, le 20 septembre dernier, le village a encore une fois été envahi par les eaux suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région pendant une heure. Plusieurs habitations ainsi que des commerces ont été inondés causant des pertes matérielles considérables aux habitants et aux commerçants. Depuis, les villageois ne cessaient de réclamer la réalisation d’un véritable pont mais, malgré ces catastrophes récurrentes, aucun responsable n’est parti rassurer la population.
Mardi, informés de la visite du wali dans la daïra de M’chédallah, les villageois se sont mobilisés sur la route pour intercepter ce responsable et lui faire part de leur détresse. Mais, le wali a pris l’autoroute en évitant le village d’Ighrem.
Hier, les villageois ont procédé à la fermeture complète de la RN5 pour faire entendre leur voix. Ils veulent la réalisation d’un véritable pont en urgence afin que le problème de ces inondations soit réglé définitivement.
Pendant toute la matinée, la RN5 était fermée ; mais des responsables, personne ne s’était déplacé vers le village.
Le wali suivait normalement le programme des inaugurations des infrastructures et autres baptisations, tracé à l’occasion des festivités du 1er Novembre.
Y. Y.
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Le calvaire des locataires de la cité Tabereheit relevant de la commune d’El Milia menaçant ruine, se poursuit toujours.
Inaugurés en grande pompe en 2001 par le président Bouteflika lors de sa visite à Jijel dans le cadre d’un programme de 600 logements publics locatifs, quelques années après leur attribution, une partie de ces blocs de logements a été fissurée à cause d’un problème de glissement de terrain qui a touché au début les blocs 14 et 15.
Ensuite, ce glissement a pris de l’ampleur en menaçant d’autres blocs de ladite cité. Une situation qui, faut-il le souligner, a provoqué un climat de panique chez les locataires des blocs mitoyens, ce qui a contraint les autorités locales à reloger des habitants des blocs touchés dans de nouvelles habitations.
Cette opération, qui a ciblé 12 blocs totalisant 150 locataires et qui s’est déroulée en plusieurs étapes, a eu lieu en mai 2010 en vue d’éviter le pire.
Cette évacuation n’a pas permis de résoudre le problème d’une manière définitive car les blocs vidés de leurs locataires, au lieu d’être rasés, ont été laissés à l’abandon avec leur lot de désagréments pour les habitants d’autres blocs, selon un riverain qui a soulevé le problème de la dégradation de l’état des lieux de l’aménagement et l’obstruction du réseau d’assainissement en raison du glissement de terrain.
Dans une requête transmise aux services concernés, les habitants de cette cité affirment, par ailleurs, que les blocs évacués de leurs locataires se sont transformés en des refuges pour les délinquants de tous bords qui agissent en toute impunité de jour comme de nuit, mettant la vie des riverains en danger.
Ils ont également revendiqué le raccordement de leur cité au réseau de gaz naturel sachant que Tabereheit a déjà bénéficié d’un projet qui, malheureusement, traîne toujours, ont-ils ajouté. Ils ont rappelé, en outre, que leur cité a bénéficié d’un projet pour la prise en charge du glissement de terrain pour un montant de 170 millions de dinars vainement, en s’interrogeant sur le sort de la commission ministérielle dépêchée par la tutelle en vue de faire un diagnostic et prévoir les solutions idoines à ce problème crucial qui met la vie des citoyens en danger.
Bouhali Mohammed Cherif
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Le public vient toujours nombreux au 23e Salon international du livre d’Alger (Sila) qui a ouvert ses portes mardi, au Palais des expositions des Pins maritimes. Dès l’ouverture du Salon, les visiteurs, en majorité des jeunes, ont afflué, notamment au pavillon central qui accueille particulièrement des exposants spécialisés dans la littérature, le livre scolaire et parascolaire ainsi que le dictionnaire.
D’autres visiteurs, étudiants notamment, ont afflué vers des stands de maisons d’édition, proposant des ouvrages scientifiques, techniques ou de droit. Sur les quelque 20 000 m² de surface d’exposition des différents pavillons, les visiteurs peuvent aller, pendant une dizaine de jours, à la rencontre de nombreux auteurs algériens et étrangers qui viendront dédicacer leurs œuvres ou animer des conférences.
Le stand de 500 m² réservé à la Chine, invité d’honneur de cette édition, attire des visiteurs intéressés par la culture et la littérature de ce pays d’Asie de l’Est qui propose quelque 10 000 titres dans divers domaines, en arabe, en anglais et en mandarin. Par ailleurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a décoré lundi, l’homme de lettres chinois Mo Yan de la Médaille de l’Ordre du mérite national (Athir), que lui a décernée le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Décidée par le Chef de l’Etat à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Chine, cette distinction a été remise au prix Nobel de littérature 2012 dans le cadre de la 23e édition du Sila.
Exprimant sa joie «immense» pour cette distinction, d’autant qu’elle intervient, a-t-il dit, dans le cadre du 60e anniversaire de l’établissement des relations algéro-chinoises, Mo Yan a ajouté que cela constitue pour lui un encouragement.
M. Ouyahia a déclaré que «le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a donné, en compagnie de ses homologues chinois, de solides bases à la coopération entre les deux pays, conforte aujourd’hui ces fondements par un nouveau jalon culturel et populaire à travers la distinction de M. Mo Yan».
Pour le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, «la distinction de M. Mo Yan est l’expression même de la coopération complémentaire et exemplaire entre l’Algérie et la République de Chine dans différents domaines culturel, politique et économique». le vice-ministre chinois, Liang Yanshun, a exprimé, au nom de l’Instance nationale chinoise de l’information et des délégations participantes au Sila 2018, ses «vifs remerciements» à l’Algérie pour l’hommage rendu à l’écrivain chinois, plaidant pour une «plus grande activation» des passerelles de la coopération littéraire et artistique entre les deux pays. Ont assisté à la cérémonie de décoration de Mo Yan de la Médaille de l’Ordre du mérite national (Athir) nombre de ministres, le secrétaire général du Conseil de l’Ordre de mérite à la présidence de la République, Mohamed Saleh Akka, l’ambassadeur de la République de Chine en Algérie, Lie Lianhe, ainsi que le vice-ministre cubain de la Culture, Guellermo Selenzal Morales et plusieurs hommes du monde des arts et de la culture chinois. Mo Yan, de son vrai nom Guan Moye, est né en 1955 dans la province du Shandong, à Gomi, dans une famille de paysans. Il travaille en usine avant d’intégrer en 1976 l’Armée populaire de libération, puis le Parti communiste en 1979. Mo Yan démissionne de l’armée en 1999, où il travaillait au département de la culture. Il est ainsi un ancien militaire devenu un grand écrivain, tout comme l’Algérien Yasmina Khadra, le pseudonyme de Mohamed Moulessehoul. Bien qu’il ait écrit son premier ouvrage Le radis de cristal en 1981, il n’a rencontré véritablement le succès qu’en 1988, après l’adaptation cinématographique de son roman Le clan du sorgho, porté à l’écran sous le titre «Le Sorgho rouge» par Zhang Yimou et qui recevra l’Ours d’Or à Berlin. Trente ans après ses débuts, celui qui a choisi comme pseudonyme Mo Yan, signifiant «celui qui ne parle pas», voit l’ensemble de son œuvre récompensée par l’Académie suédoise du Nobel 2012.
«Il a créé un univers qui, par sa complexité, rappelle celui d’écrivains tels William Faulkner et Gabriel Garcia Marquez, tout en s’ancrant dans la littérature ancienne chinoise et la tradition populaire du conte», avait expliqué l’Académie. Toujours dans le cadre du Sila, une délégation d’hommes de lettres chinois conduite par le vice-ministre chinois de la Culture, Liang Yan Shun, a été honorée mardi à Alger du «Trophée de l’excellence culturelle», par le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi. Le prix Nobel 2012 de littérature, Mo Yan, décoré mardi à Alger de la Médaille de l’Ordre du mérite national (Athir»), décernée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été le premier à être honoré par Azzedine Mihoubi, qui a également remis le même trophée à Cao Wenxuan, Xu Zechen, Zhao Li Hong, Xin De Yong et Alaï, à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Chine. Les hommes de lettres chinois, ont été distingués pour leur «créativité, leur génie et leur humanisme», au cours d’une cérémonie organisée au Palais de la culture Moufdi-Zakaria d’Alger. le vice-ministre chinois s’est dit très heureux de visiter pour la première fois l’Algérie et de voir que cette visite coïncider avec les célébrations du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Chine.
Evoquant la «qualité des échanges» algéro-chinois, Mihoubi a souligné la volonté de les approfondir de manière à permettre «plus de présence et de visibilité» à la culture chinoise en Algérie, qui profitera, en retour, du «savoir-faire» chinois, particulièrement dans le domaine de l’industrie culturelle. Il a annoncé, par ailleurs, la présence en Chine, dès le 20 décembre prochain, date anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la Chine en 1958, d’une importante délégation culturelle algérienne.
Kader B.
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A l’instar des autres villes du pays, Alger a été ornée des lumières les plus éclatantes et parée d’emblème national flambant neuf spécialement conçu pour donner au pays un cachet tout particulier en prévision du 1er Novembre.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Comme partout ailleurs aussi à travers le territoire national, la Radio nationale et les chaînes régionales mettent le paquet en diffusant des chants patriotiques et en lançant des appels à une célébration massive de la glorieuse épopée ayant conduit à cet instant magique où fut proclamée l’indépendance de l’Algérie. Comme chaque année à la même époque, des appels invitent les Algériens à accrocher un drapeau à leur fenêtre.
L’initiative vise, à l’évidence, à faire participer le peuple, censé être le premier concerné par la célébration d’un anniversaire aussi grandiose et qui n’aurait pu se produire sans le soulèvement et les sacrifices extrêmes dont ont fait preuve les Algériens pour arracher leur indépendance.
Comme chaque année, les réponses à ces invitations suscitent cependant peu d’engouement auprès de la population. Les familles qui répondent à l’appel sont rares. Et la situation est visible cette année encore.
La célébration de cette date historique se limite d’ailleurs depuis de longues années à la retransmission par des images de télévision couvrant des réceptions officielles, de lectures de lettres de félicitations adressées par les chefs d’Etat étrangers… Dans les rues, quelques véhicules sortis des kasmates du FLN ont pour habitude de diffuser l’hymne national peu de temps avant que n’éclatent les traditionnels coups de feu marquant minuit.
Habitués à être tenus à l’écart des «manifestations» prévues à cette occasion, les Algériens suivent ces activités à partir de leur domicile, conscients que cette année, le 1er Novembre intervient dans un contexte marqué par une crise profonde. Une crise multiforme qui laisse surtout planer des perspectives incertaines pour l’avenir.
Dans les rues d’Alger, les propos tenus par de nombreuses personnes mettent à nu le malaise. «J’ai du mal à réfléchir, à vous dire ce que je pense de cette occasion, je viens de passer 25 minutes dans une queue pour acheter du lait… j’ai du mal à joindre les deux bouts, tout est cher, tout a augmenté, j’ai deux enfants scolarisés, j’ai du mal à joindre les deux bouts», se plaint un homme de 42 ans à la sortie d’une épicerie. Un autre prend le relais : «J’aime mon pays, mais on ne nous aime pas, rien n’est fait pour nous rendre la vie plus facile. Ce mois-ci, mon chef de service m’a enlevé deux jours de paie parce que la circulation m’avait empêché d’arriver à temps au travail. On passe notre vie dans les bouchons, pour nous, ce 1er Novembre signifie que je vais rester me reposer à la maison. Les élections, le 1er Novembre, le 5 Juillet vous pensez sincèrement que je puisse y penser ? Je vais en profiter pour rester avec ma mère et la consoler, mon frère est un harraga qui a disparu en mer.» «Allez-voir ailleurs, c’est pire, hurle une vieille dame qui promet, elle, d’accrocher un drapeau à sa fenêtre cette nuit, vous êtes des inconscients».
Elle quitte les lieux sans écouter la question que lui pose un marchand : «J’aime ce pays plus que toi, mais le 1er Novembre, le 5 Juillet, ça se passe à la télé ou dans les livres, ailleurs, on le fête en famille, chez nous, c’est comme si on nous disait que nous ne sommes pas concernés.»
Les propos amers s’accumulent, les plaintes sont pratiquement identiques : la cherté de la vie, les salaires inchangés, le trafic impossible, les longues heures passées dans les bouchons, et surtout, l’absence de perspectives durement exprimée par la jeunesse dans les stades d’Algérie où sévit une violence inouïe.
Les évènements qui s’y déroulent font d’ailleurs écho à travers le monde.
Décortiqués par la presse étrangère, ils sont perçus comme le reflet du malaise qui s’est emparé des Algériens déboussolés par une histoire écrite à la gomme, des vérités travesties et des promesses non tenues…
A. C.
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Par Michèle Riot-Sarcey et Kamel Chabane
La question coloniale fait débat, et depuis longtemps. Les uns œuvrent pour une réconciliation des mémoires, les autres souhaitent ardemment écarter un passé désastreux. Or, les reconnaissances fragmentaires ou ponctuelles des exactions d’hier ne suffisent pas à apaiser les rancœurs des héritiers de plus d’un siècle de mensonges et de silence dont le voile ne se déchire que parcimonieusement, pour se refermer aussitôt. La frilosité politique, liée notamment à l’ambiguïté des positions des partis politiques d’hier, l’emporte assez largement sur la volonté de dire le vrai des choses. Lorsque nous avons fondé le CVUH (Comité de vigilance face aux usages publics de l’Histoire, ndlr), il nous importait de protester, en tant qu’historiens, contre un projet de loi annonçant les effets positifs de la colonisation. Le temps a passé, mais les traces de la colonialité subsistent de part et d’autre de la Méditerranée, nous en voyons chaque jour les effets toujours plus délétères. L’oubli du passé s’apparente souvent au déni, c’est pourquoi les mémoires resurgissent d’autant plus vives et excessives qu’elles découvrent l’immensité des non-dits. La reconnaissance des méfaits de la colonisation est un bilan encore loin d’être partagé par les autorités actuelles. Combien de temps faudra-t-il encore pour saluer, par exemple, le courage des signataires du manifeste des 121, des porteurs de valises et de tous ceux qui dénoncèrent «cette guerre injuste, déshonorante par la systématisation de la torture» – ce propos est extrait d’un ouvrage de Charlotte Delbo, rescapée d’Auchwitz, dont la grande expérience de l’oubli l’incita, dès 1961, à exercer sa vigilance en rassemblant, en un volume, les écrits de ceux qui dénonçaient les pratiques légales de l’insoutenable ! Cette fois-ci en Algérie !
Au début du XXIe siècle, on pouvait entendre encore cet argument donné par quelque porte-voix de l’académie : si les historiens avaient tardé à rendre compte de la torture en Algérie, c’était tout simplement dû à l’inaccessibilité des archives (Rendez-vous de l’histoire à Blois en 2006).
Heureusement que d’autres chercheurs avaient osé prendre le relais des 121, avant que les archives ne soient ouvertes, tel Jean-Luc Einaudi. Certes, à la suite de travaux récents des historiens, Emmanuel Macron a cru bon de dire la vérité sur la mort de Maurice Audin.
Or, «des milliers d’Algériens ont subi le même sort» (Gilles Manceron, El Watan, 21 septembre 2018) et attendent désespérément une reconnaissance. Le salut, presque unanime, dont a bénéficié le geste présidentiel, s’explique aussi bien par les engagements directs des gens de pouvoir en faveur de la répression que par les ambiguïtés de l’opposition pendant le conflit (le PCF en particulier). Leurs héritiers hésitent à assumer et donc dénoncer les errements du passé : du vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet aux atermoiement sur les questions de l’autodétermination des Algériens. Le slogan commode de «Paix en Algérie» rassurait le plus grand nombre et évitait ainsi un soutien ouvert aux indépendantistes et aux insoumis (les vrais ceux-ci).
Que cette démarche présidentielle soit immédiatement suivie de l’attribution de la Légion d’honneur(1) à un groupe de harkis dévoile les arrière-pensées franco-françaises du moment. Que la France ait une dette envers les harkis, c’est indéniable, mais après des décennies d’humiliation, l’honneur reconnu est si tardif qu’il est loisible de douter de la pertinence d’un tel geste. Et que fait-on des héritiers des victimes du 17 octobre 1961 en France ? Evénement à propos duquel on a tant tardé à dévoiler la part maudite de la police française et donc de l’Etat ? Il faut, certes, tourner la page, mais les historiens, au sens large du terme, ne peuvent se contenter d’une intervention ponctuelle sur une question dont l’actualité nous échappe au détriment d’une réflexion globale sur les multiples oublis aux conséquences encore largement visibles aujourd’hui dans la société, dans les écoles et dans la rue.
La fragmentation de la question algérienne au cœur de la problématique coloniale et donc de l’Histoire nationale nous semble une erreur. Le rapport en tension entre mémoire et Histoire est constitutif de nos difficultés actuelles, autant sociales qu’éducatives.
La mémoire ne cesse de bousculer l’Histoire, non par devoir, mais par nécessité, à la fois individuelle et collective.
Or, si nous voulons transmettre un récit commun à toutes celles et ceux qui vivent en France, il est grand temps de rendre des comptes aux héritiers afin qu’ils ne découvrent plus fortuitement… la révolte des Mokrani en 1871, les massacres de Sétif et de Guelma en 1945 ou encore «la grande répression d’Alger» (Gilbert Meynier) en 1957, communément appelée «la bataille d’Alger» et tant d’autres exactions dont la remémoration s’effectue d’autant plus violemment que ces faits sont écartés de l’Histoire «globale». Plus largement, on le sait, le passé est moteur d’Histoire, en bien ou en mal, le rendre accessible et visible tel qu’il fut est de la responsabilité de tous pour éviter de nourrir les ressentiments.
Or, si nous voulons rendre justice à tous ceux et celles qui attendent en vain une prise en compte de leur Histoire, c’est-à-dire la nôtre, il serait bon de réviser l’esprit des programmes scolaires qui relègue à la marge cette part éminemment nationale du passé.
M. R.-S. et K. C.
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Pas moins de 4 800 milliards de dinars circulent en dehors des circuits bancaires. Près de la moitié est détenue par les ménages alors que le reste est échangé dans les circuits informels. Le gouverneur de la Banque d’Algérie espère capter 20 milliards de dollars grâce à une vision d’inclusion financière mais surtout la mise sur le marché de produits «islamiques». Les textes régissant ces derniers seront promulgués incessamment.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Les différentes mesures prises pour inciter les personnes réticentes à recourir aux banques pour déposer leur argent n’ont pas réussi à les convaincre. Le gouverneur de la Banque d’Algérie affirme que 4 800 milliards de dinars échappent toujours au circuit formel.
Beaucoup de ménages hésitent toujours à placer leur épargne dans les banques alors que des commerçants adoptent la même attitude, préférant les paiements en liquide au chèque. La Banque d’Algérie se fixe comme objectif de capter 20 milliards de dollars. Comment ? Grâce, dit-il, à une politique d’inclusion financière. La Banque d’Algérie compte également libérer les textes relatifs à la banque islamique en novembre. Les textes régissant des produits dits alternatifs seront bientôt promulgués. Ils permettront à des personnes jusque-là opposées aux financements traditionnels de se réconcilier avec les banques.
Le ministre des Finances partage cette vision en misant sur les produits alternatifs. Nour Medahi, professeur d’économie à l’Université de Toulouse, a abondé dans le même sens, rappelant que la monnaie fiduciaire en circulation était trop importante puisqu’elle égale 25% du produit intérieur brut alors que les dépôts au niveau des banques sont au même niveau faible. Pour attirer l’épargne, les produits financiers doivent non seulement assurer une rentabilité mais également être en conformité avec les convictions religieuses des épargnants. Il avertit néanmoins que la contrainte religieuse augmente les prix de 1 à 2%.
Les Algériens, dit-il, ont tendance à épargner même si cela se fait souvent en dehors des banques puisqu’ils ont tendance à investir dans l’immobilier ou dans l’achat de l’or. Des réflexions livrées à l’occasion de la tenue d’une rencontre dédiée à l’épargne à l’initiative de l’Association des banques et établissements financiers (Abef).
Une occasion qui a permis l’installation officielle de l’Observatoire national de l’épargne, un organisme qui sera chargé d’élaborer des études et de procéder à la collecte des données, des statistiques et des sondages d’opinion sur l’épargne, dont les résultats seront exploités par les banques pour une meilleure collecte de l’épargne.
N. I.
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Les vingt-deux qui se prononcent, lors de la rencontre historique du 23 juin 1954, en faveur du recours à la lutte armée, savent initier une rupture décisive dans l’histoire du nationalisme et aussi dans le cours de l’histoire coloniale.
La tentation peut exister de fonder ce choix dans une manière de filiation avec les résistances armées qui, du XIXe au début du XXe siècle, avaient marqué le refus algérien du fait accompli colonial. Cette lecture téléologique brouillerait notamment le changement de socle social des résistances algériennes et, plus particulièrement, le passage de confrontations armées rurales, communautaires à des confrontations politiques plus urbaines.
Le courant indépendantiste, porté sur les fonds baptismaux par le milieu ouvrier algérien, au cœur des années 1920, empruntera alors les modes accrédités de l’action politique – organisation partisane, meetings, presse militante – et élargira le champ ouvert dès 1891, par les notables constantinois, par leur réponse publique à la commission d’enquête sénatoriale initiée par Jules Ferry.
Les années 1930 avec la montée en puissance de la Fédération des élus indigènes, la création de l’association des Oulémas musulmans algériens, la création du Parti communiste algérien – dont l’organisation du «congrès musulman» en 1936 est l’illustration – consacreront les registres politiques de confrontations/négociations avec l’ordre colonial. Le courant indépendantiste subissait, une fois de plus, les foudres de l’interdiction coloniale et le Parti du peuple algérien (PPA) fondé en mars 1937 sera tôt contraint à la clandestinité.
En l’absence de Messali Hadj, emprisonné puis déporté au Congo, le PPA de plus en plus enraciné dans la société algérienne développe une culture politique ordonnée par les contraintes de la clandestinité et contribue à l’émergence progressive d’une nouvelle génération militante pour qui la question du recours aux armes – et éventuellement à une stratégie d’alliance – contre le pouvoir français avait sa légitimité comme ce fut le cas du Comité algérien révolutionnaire de la nation algérienne (Carna).
L’affaire du CARNA
Issus des rangs du PPA, ce groupe de militants était effectivement entré en contact avec les services allemands par le biais de l’ambassade du Reich et envisageait explicitement le recours à la lutte armée. Le Carna avait été désavoué par Messali Hadj mais la tentative portait bien en elle l’option d’une confrontation armée avec l’ordre colonial.
Au-delà même de la sauvage répression des manifestations pacifiques initiées le 8 mai 1945 par les AML – qui allait être au principe de la légitimation de la lutte armée pour les militants du courant indépendantiste -, l’affaire de l’ordre et du contre-ordre d’un début d’insurrection, en Grande-Kabylie notamment, réactive clairement l’option d’une résistance armée.
Messali Hadj, en résidence surveillée à la Bouzareah, en 1946, défendra l’option d’une participation du Parti à une vie politique légale et aux élections et c’est ce que consacrera la création du MTLD, Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques. Le congrès de février 1947 sera ainsi celui de tous les compromis. Le MTLD serait la vitrine légale d’un PPA toujours clandestin et le recours à la lutte armée, officiellement adoubé par la mise en place de «l’Organisation Spéciale» (OS), chargée de la préparation militaire de militants.
L’Organisation spéciale
Il est un fait que l’option du recours aux armes contre la domination coloniale n’est pas un surgissement conjoncturel et qu’elle avait été, d’une manière ou d’une autre, intégrée à la culture militante des indépendantistes. Le PPA/MTLD fut donc le seul mouvement politique qui, d’une part, faisait de l’indépendance l’objectif éminent de son action et, d’autre part, n’écartait pas l’idée d’une lutte armée à cette fin. Au lendemain du second conflit mondial, il s’était ainsi trouvé des militants – comme Issami, parrain notamment de Ben M’Hidi au sein de l’OS – qui travaillaient à rassembler et à cacher des armes.
Sur fond de crise politique majeure au sein du PPA/MTLD au début des années 1950 – à laquelle le démantèlement de l’Organisation spéciale de 1950 allait servir d’accélérateur -, le processus de scission entre messalistes et Centralistes n’avait pu être enrayé par l’entreprise du Crua, Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action, de mars 1954, dont l’enseigne avait été l’unité des rangs au sein du Parti, mais aussi l’appel à l’action.
Laquelle ? L’identification ambivalente des animateurs du Crua peut être prise en compte. «Neutralistes» en ce qu’ils ne se ralliaient à aucune des parties de la crise mais aussi «activistes» avec un certain halo de mystère sur la nature de l’activisme.
La Lutte armée des messalistes aux centralistes
De fait, est-ce bien le passage à un autre mode d’action que renvoyait la tentative du Crua, et le congrès d’Hornu des messalistes de juillet 1954 ne s’y trompait pas qui inscrivait clairement l’option de la lutte armée à ses débats. La question de quand déclencher des actions armées avait primé sur celles de savoir sous quelles formes et avec quels moyens. Le contexte, le degré de préparation, entre autres, hypothéquèrent l’engagement messaliste qui furent pris de court par le 1er Novembre. Il est établi que les initiateurs de l’insurrection avaient engagé plusieurs démarches auprès de Messali pour l’informer et solliciter son parrainage à l’entreprise envisagée. Sans succès.
Le congrès centraliste de Belcourt d’août 1954 pouvait difficilement récuser l’option à une résistance armée et l’affaire fut rondement menée sous la forme d’une habile recommandation signée M’hamed Yazid, qui pouvait donner à penser que les centralistes l’inscrivaient à leur agenda. Ainsi donc, l’option de la lutte armée formellement décidée par les «vingt-deux» au Clos Salembier, en juin 1954, était, d’une certaine manière, dans l’air du temps et, en tout état de cause, à l’agenda du courant indépendantiste.
Cela n’en marque que plus nettement le mérite des initiateurs de l’insurrection du 1er Novembre 1954 pour leurs capacités à organiser et à maintenir un strict secret sur les opérations envisagées en dépit des contraintes de la clandestinité et des surveillances policières.
En décembre 1954, Messali Hadj formalise la création du MNA (Mouvement national algérien) et donne son aval à l’action armée qui devait tourner à une tragique guerre fratricide.
A. M.
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C’est le «Front populaire», coalition des partis de la gauche française, qui décidait la dissolution de l’Etoile Nord-Africaine et c’est le «Front républicain» conduit par les socialistes qui fera voter, en mars 1956, les pouvoirs spéciaux renforçant l’arsenal répressif en Algérie.
C’est au nom du «mouvement national à sa phase de réalisation» que se constitue le Front de Libération nationale».
La modeste demeure des Boukechoura, sise 24, Comte-Guillot, est, de longue date, un peu plus que le refuge des clandestins de l’OS et, depuis le printemps de cette année 1954, la chambre d’enregistrement de l’accouchement, dans l’incertitude et la détermination, de l’insurrection salvatrice. En fait, il y a la chambre de Mohamed, son épouse et ses quatre enfants, celle de Mourad et sa petite famille, et puis la troisième, celle de tous les clandestins – qui y jouèrent même à la belotte – et de tous les rendez-vous. Celui du 23 octobre était – mais qui le savait réellement ? – celui de l’histoire. Ainsi, ils étaient six à l’heure du destin dont cinq – Boudiaf, Bitat, Ben M’hidi, Benboulaïd, Didouche – avaient vécu et tiré les conséquences de l’échec de l’entreprise de reconstruire l’unité de leur parti – le MTLD – et avaient tranché, en juin, en faveur du recours à la lutte armée. Krim Belkacem, le maquisard de 1947, encore attaché à la figure de Messali Hadj – il déléguera d’ailleurs Ali Zaamoun, l’un de ses proches, au congrès messaliste d’Hornu de juillet 1954 – ne fut ni de la tentative du Crua ni de la réunion du groupe des «22», et on sait que la médiation décisive pour son ralliement fut celle de Mostefa Benboulaïd, figure charismatique du PPA/MTLD et autorité morale et politique des Aurès.
Le procès-verbal de cette réunion du 23 octobre sera dressé par l’histoire qui enregistrera, notamment la nuit de la Toussaint pour le lancement de l’insurrection et plus particulièrement un sigle, celui du Front de libération nationale, le FLN, dont la proclamation, datée du 1er novembre et portée par les ondes de «Sawt El Arab», fixait les objectifs du mouvement.
Le FLN n’était pas, contrairement à ce qu’avait rapporté une presse algéroise, prise de court et sous le choc, Messali Hadj ni non plus le cadre de l’insurrection du peuple tout entier, comme continue de l’affirmer une histoire officielle de longue date disqualifiée.
Le choix stratégique du Front
Il ne fait pas de doute, pour autant, que des débats s’étaient bien tenus sur l’identité du mouvement insurrectionnel ; et le choix du sigle frontiste est tout sauf le fait du hasard, et qu’il était bien celui qui exprimait avec le plus de précision l’esprit même de l’insurrection, comme en atteste clairement la proclamation du 1er Novembre.
Le «Front» de libération nationale était plus qu’un sigle, un programme qui appelait au rassemblement de tous les militants de la cause nationale sur la seule base de l’acceptation des objectifs fixés de «l’indépendance et de la souveraineté nationale».
La proclamation du 1er Novembre est sans ambiguïté à ce sujet, qui en appelle à tous les militants quelles que soient leurs attaches partisanes. Le sigle du FLN a pour lui l’avantage de la clarté, le Front a pour objectif éminent «la libération nationale», mais s’inscrit aussi, peu ou prou, dans une tradition bien établie du mouvement national algérien.
En Algérie, même la première tentative de rassemblement d’acteurs politiques autour de la question nationale date de juin 1936 où, sous l’appellation de «congrès musulman», représentants de la fédération des élus indigènes – du Dr Bendjelloul – de l’association des oulémas musulmans, sous l’autorité de Cheikh Abdelhamid Benbadis, et de dirigeants d’un parti communiste algérien, en cours de formation et en mal d’encrage dans «la société indigène», posaient les questions d’un destin algérien sous les rets d’une colonisation sûre de son pouvoir.
Une quête de l’union
Le congrès musulman, au-delà des illusions sur une évolution politique de l’ordre colonial, aura eu le mérite de mettre le rassemblement des forces politiques algériennes à l’ordre du jour.
Il en sera aussi resté l’incontournable déclaration de Messali Hadj au stade municipal d’Alger, du 2 août 1936, «cette terre n’est pas à vendre», et le PPA, créé en mars 1937 et vite contraint à la clandestinité, allait être le vivier du premier rassemblement patriotique constitué en avril 1944 autour du «Manifeste du peuple algérien», le mouvement des AML, «Amis des Libertés et du Manifeste».
Le «Manifeste» publié en février 1943, à l’initiative d’élus indigènes, avait été présenté aux autorités de Vichy et au représentant des Alliés, et le rassemblement qui s’en est inspiré devait regrouper les proches de la fédération des élus, oulémas et militants du PPA clandestin. Les «AML» étaient parvenus à mailler l’essentiel du territoire national et le PPA, à la mesure de cette expansion, allait en devenir l’un des socles. La sauvage répression des journées de mai 1945 dans le Constantinois répondait à l’appel des «AML» à manifester pacifiquement à l’occasion de l’Armistice.
En 1951, l’hypothèse frontiste revient dans le cours des luttes sous la forme d’un «Front algérien pour la défense et le respect des libertés» (FADRL) associant le MTLD, l’UDMA, le PCA et les Oulémas qui valide, à tout le moins, l’option d’une union à construire sur fond d’approches politiques divergentes.
Le Front en marche
Quand bien même les six fondateurs du FLN étaient plus hommes de la clandestinité – au sein du PPA puis de l’OS – leur culture politique et les expériences acquises leur commandaient de construire l’unité des rangs – qui n’est pas l’union des appareils – et est-ce sans doute le sens de l’appel porté par la proclamation du 1er Novembre. «Le Front de Libération Nationale (…) offrant la possibilité à tous les patriotes algériens, de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.»
Le «Front» apparaît-il ainsi clairement comme un projet à concrétiser et non pas comme un fait politique acquis au lancement de l’insurrection, et les positions, au mieux réservées, exprimées par les formations politiques algériennes au lendemain du 1er Novembre, en marquaient sans ambiguïté la difficulté de l’entreprise.
Ceux qui avaient projeté le Front ne furent pas ceux qui lui donnèrent finalement son plein contenu, même si – et c’était un premier tournant historique – ils en imprimèrent une première assise territoriale et une représentation organique et furent, on le sait, tôt contraints par les violences de la répression.
L’objectif stratégique du rassemblement au sein du Front fut largement l’œuvre d’Abane Ramdane qui, s’il entreprit des contacts avec des personnalités représentatives de différents courants politiques, aura travaillé dans l’esprit et la lettre de la proclamation du 1er Novembre.
Les adhésions au Front devaient être individuelles et supposaient l’abandon de toute attache organique ou politique avec les anciennes appartenances.
C’est ainsi, à titre d’exemple, que Ferhat Abbas devait annoncer, au Caire, en avril 1956, son intégration au FLN et la dissolution de l’UDMA. Abane avait aussi travaillé, avec ses compagnons, à l’élargissement de la base sociale du Front en s’ouvrant notamment aux cadres syndicaux – UGEMA, UGTA-UGCA – et c’est ce long processus qu’allait sanctionner le Congrès de la Soummam en août 1956. A cette date, la sociologie de la lutte armée avait changé de socle et le FLN en était bien le cadre de référence.
A bien y regarder, moins de deux années séparaient la rencontre des Six chez les Boukechoura de celle des Six d’Ifri.
A. M.
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La photo des six chefs du FLN aura été l’un des premiers marqueurs visuels de l’insurrection algérienne. Aucune indication n’est venue, depuis, éclairer le choix des fondateurs du FLN de fixer par l’image leur regroupement au demeurant décisif pour le cours des évènements.
Il semble acquis que la photo ait été prise chez un photographe de l’avenue de la Marne en date du dimanche 24 octobre et tout semble indiquer que l’objectif était d’abord de fixer par l’image un moment qu’ils savaient exceptionnel, en ce sens qu’ils n’avaient plus, d’une part, la certitude de pouvoir se retrouver – même s’ils se sont formellement donné rendez vous en janvier 1955 à Alger – et d’autre part, ils savaient ne plus être totalement maîtres du mouvement au lendemain du déclenchement de l’insurrection.
Alors même qu’elle devait apparaître, par la suite, comme une photo augurale, fondatrice plus précisément, tout se passe en fait comme si le cliché sanctionnait une fin de cycle, un long travail d’élaboration, de mise en place, et à sa manière cette photo confirme, aux six hommes, face à la chambre noire de l’objectif, que ce temps est révolu et les inscrits désormais dans une tension inédite qui précède l’acte fondateur d’une résistance armée requise, projetée, fantasmée principalement au sein de l’Organisation spéciale.
Et cette résistance armée, ils viennent d’en décider, d’en fixer les termes, les territoires, les objectifs.
La question de l’incarnation du FLN
Les six avaient-ils, au moment où le photographe fixe leur pause, le sentiment qu’ils se projetaient aussi dans l’imaginaire de la guerre dont ils venaient d’arrêter les premières actions ? En d’autres termes, s’étaient-ils aussi assignés de donner figure à un FLN, pour un temps, réduit à un sigle et à des spéculations ?
Rien, en tout cas, ne permet de valider la thèse d’une posture délibérée d’incarnation du FLN que le cours de la guerre devait objectivement assigner à la photo.
Nous ne disposons, en tout cas pour ce travail, d’aucune information relative à la sortie de la photo sinon que la source de sa diffusion devait être dans la proximité des fondateurs. Il faut revenir aux lendemains du lancement de l’insurrection pour mesurer la charge informative et symbolique du cliché du 24 octobre.
Même si Jean Vaujour, directeur général de la Sûreté en Algérie, assure, dans ses Mémoires, être quasiment au fait des préparatifs de l’insurrection, les réactions officielles des autorités, comme la couverture de la presse d’Algérie et de France, signalent bien le choc de l’imprévu et le recours aux méthodes répressives accréditées.
Ainsi le MTLD – pourtant publiquement éclaté en deux entités politiques opposées depuis les tenues des congrès d’Hornu et de Belcourt – est dissous et ses cadres arrêtés sans distinction d’appartenance. La presse européenne désigne clairement le coupable, Messali Hadj, alors même que le vieux leader, résistant aux appels de ses proches – y compris de ceux qui contestaient sa volonté de contrôle exclusif du mouvement, des délégations multiples lui avaient été envoyées – de donner le signal du début de la lutte armée, et privilégiait désormais la démarche légaliste pour une Constituante algérienne.
Ce décalage dans la perception des origines de l’insurrection et de ses promoteurs atteste sans doute de la vigilance des fondateurs qui, par ailleurs, avaient pu évaluer, le 22 octobre, la pertinence des mesures de sécurité arrêtées.
L’avènement impromptu de la photo des «Six», qui devaient d’ailleurs être un temps identifié par ce chiffre, a aussitôt eu la vertu de recadrer le traitement politique et médiatique de l’insurrection, même si l’invention du «groupe des neuf» – les fondateurs auxquels se joignent les trois membres de la délégation extérieure du Caire, Aït Ahmed, Khider, Benbella, ouvre droit à la thèse récurrente de la main égyptienne.
En tout état de cause, la photo donne vie et corps au FLN, distinct du MTLD, marquant bien l’ouverture d’une nouvelle séquence dans le cours de la revendication nationale.
Certes, il convient de ne pas perdre de vue l’impact de la proclamation du 1er Novembre qui demeure au fondement de l’insurrection et au principe de la première communication du FLN.
Ce que dit la photo des Six
Le première observation est que la photo visualise le FLN, l’intègre dans le système d’information et sans doute dans l’imaginaire et, pour longtemps, dans celui des Algériens.
Prennent-ils la pose devant l’objectif et leur placement a-t-il un sens ? Il est quasiment impossible de répondre et il ne semble pas que l’épisode, au-delà de son inscription dans la logique de la guerre, ait fait l’objet de commentaires de la part des survivants.
On le saura par la suite – puisque le cliché sera abondamment commenté, diffusé, analysé – l’âge de chacun d’entre eux, natifs des années vingt, à l’exception de Boudiaf, leur origine géographique – quatre Estiens pour un Algérois et un Kabyle – majoritairement issus de l’Organisation spéciale.
Leur tenue retiendra nécessairement l’attention. Ils sont tous en costume-cravate. Les lectures de la photo s’accordent à mettre en exergue son côté banal, en somme sa conformité aux normes. Il s’agit bien d’un groupe sans originalité et au mieux de représentants d’une petite bourgeoisie indigène, soucieux de valider leur adhésion à un mode de vie et de fixer par l’image une forme d’intégration dans la société dominante.
Il faut, bien entendu, s’arrêter sur le costume et ce qu’il peut dire. N’oublions pas qu’il s’agit de clandestins – Krim tient même le maquis depuis 1947 – qui doivent leur survie à leur extrême vigilance et, notamment à leur capacité à se fondre dans les foules et à ne pas retenir le regard. De ce point de vue, le costume, qui n’est pas l’habit de référence des plus larges couches d’Algériens, tient lieu d’une manière d’uniforme du clandestin qui, s’il le distingue de ses coreligionnaires, le rapproche des normes de l’altérité européenne. En somme comme un poisson – algérien- dans une eau européenne qui peut voir une gratification de son mode de vie. Ainsi donc est-ce bien des clandestins qui fixent l’objectif du photographe.
Une incarnation en rupture
Quelle qu’ait été la raison qui avait conduit les «Six» à prendre ce cliché, et quand bien même ne pouvaient-ils pas en projeter l’usage qui en sera fait, ils allaient de fait proposer une première incarnation du FLN – d’autres s’y rajouteront au cours de la guerre – dont il est intéressant de relever qu’elle introduit une rupture dans l’iconographie nationaliste, dominée par la figure du zaim, sa célèbre gandoura blanche, sa chéchia rouge et sa canne.
Le décalage – qui prolonge les divergences politiques – entre la photo des Six et celles de Messali Hadj sanctionne un changement de socle dans la symbolique de l’enracinement.
Au choix de Messali pour un costume et un ensemble de signes consacrant l’enracinement algérien, répond l’affichage d’un socle urbain moderne des fondateurs du FLN. Ce déplacement est aussi représentatif du mouvement même de la société algérienne et plus singulièrement de l’ancrage de plus en plus urbain du nationalisme.
Différence enfin de générations, de trajectoires, plus ancrées à l’intérieur même de la société algérienne pour les Six, d’abord informée par le militantisme au sein de l’émigration pour Messali Hadj.
A. M
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ALGER – Le président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Habib Labane, a été convoqué pour donner sa version des faits concernant la prétendue décision de la Confédération africaine d’autoriser le Maroc à organiser le Championnat d’Afrique des nations en 2022 à Laayoune (Territoires sahraouis occupés), a indiqué mercredi le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab.
« Nous avons convoqué Habib Labane pour entendre sa version et une enquête sera diligentée pour plus d’informations concernant le prétendu vote de l’Algérie en faveur de Laayoune occupée. Nous allons prendre les décisions qui s’imposent. Il y a une ligne rouge à ne pas franchir surtout qu’il s’agit des principes fondamentaux de l’Etat algérien », a déclaré à la presse M. Hattab lors d’une visite de travail dans la wilaya d’Alger.
Cette décision intervient suite au communiqué qu’aurait diffusé la Fédération royale marocaine de handball (FRMHB) soulignant que « l’Algérie était parmi les pays » qui ont voté pour l’attribution du Championnat d’Afrique des nations-2022 à la ville sahraouie Laayoune occupée.
Contacté par l’APS, le président de la FAHB, Habib Labane, s’est dit « serein », expliquant qu’il « n’y a jamais eu de vote vendredi dernier à Abidjan tout simplement parce que le Maroc était seul candidat pour le rendez-vous de 2022, donc il est de facto l’hôte de l’événement. »
« J’étais présent en Côte d’Ivoire pour le congrès de l’instance continentale en tant que délégué technique de la CAHB et non pas en tant que représentant de l’Algérie », a-t-il souligné.
Pour Labane, le « document qui est en train de circuler sur les réseaux sociaux est un faux. Les Marocains n’ont jamais publié un tel communiqué, d’ailleurs il est inexistant sur le site internet de leur fédération et leur page facebook. C’est tout simplement une affaire fabriquée visant la FAHB dont la relance dérange certains ».
Le patron de la FAHB a rappelé que c’est « grâce à son intervention » auprès de la CAHB que le GS Pétroliers a pu participer au dernier Championnat d’Afrique des clubs en Côte d’Ivoire, au terme duquel il a pris la troisième place, après que les Marocains eurent tenté d’engager une équipe de Smara occupée.
« Pour que tout le monde sache, la CAHB connaît notre position et celle de l’Algérie, elle ne permettra jamais le déroulement d’une telle compétition dans un territoire occupé. Et même si un jour elle le fera –on est dans le conditionnel je précise-, l’Algérie n’y prendra jamais part. Au lieu de faire la promotion du Championnat d’Afrique 2024 qui aura lieu chez nous et qui sera qualificatif aux Jeux Olympiques, on est en train de le faire pour un autre pays, c’est dommage », a-t-il conclu.
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ALGER – Des fictions profondément ancrées dans la société ou l’histoire contemporaine algérienne, des introspections et des nouveaux départs comptent parmi les thèmes de prédilection des auteurs annoncés pour le Sila 2018.
Cette édition se distingue également par les publications de journalistes, lancés dans l’écriture romanesque.
Dans son roman, « Le naufrage de la lune » (Barzakh), la romancière Amira-Géhanne Khalfallah fait revivre à son lecteur un épisode important et oublié de l’histoire de Jijel attaquée par la marine du royaume de France en 1664 alors que la ville échappait à la domination ottomane: une première expérience de l’auteure qui plonge le lecteur dans la régence d’Alger et les salons de Versailles (siège du pouvoir français de l’époque), tout en exhumant un épisode méconnu de l’histoire.
Des auteurs, à l’image du journaliste Mustapha Benfodil, proposent une forme d’introspection, dans « Body Writing » (Ed. Barzakh), à travers le journal intime de Karim Fatimi disparu tragiquement en 2014.
Avec ce récit qui se transforme en une radiographie extravagante de l’Algérie, l’auteur signe son retour onze ans après son dernier roman « Zarta ».
Dans « Nulle autre voix » (Barzakh), la romancière Maïssa Bey dresse le protrait de l’anti-héroïne par excellence à travers des échanges entre une écrivaine, à la fois curieuse et effacée, et une criminelle fraîchement sortie de prison après 15 ans de détention.
A travers son dernier roman « Khalil » (Casbah), le romancier à succès, Yasmina Khadra, plonge lui aussi son lecteur dans l’univers d’un des terroristes, auteurs des attentats de 2015 au stade de France à Paris.
Reconstruction et nouveaux départs forment l’essentiel des œuvres de Nassira Belloula, « Aimer Maria » ou encore de Mohamed Magani « L’année miraculeuse »: deux fictions éditées chez Chihab, qui évoquent la vie après les affres de la déception, des séparations et de l’exil.
L’Histoire contemporaine de l’Algérie aura inspiré des plumes comme celle du célèbre chroniqueur Sid Ahmed Semiane qui a réuni dans « Octobre … ils parlent » (Barzakh) des textes et témoignages sur le 5 octobre 1988, ou encore celle de Djamel Mati qui revient dans son roman « Sentiments irradiés » sur les essais nucléaire français de 1960 dans le désert de Tanezrouft (Hoggar).
Pour sa part, Djilali Bencheikh depeint dans son roman « Le treillis et la mini-jupe » (El Kalima), la condition d’une jeunesse révoltée par le paternalisme pesant des années 1960 et qui se choisi l’exil comme seule échappatoire.
Des auteurs de retour, l’Histoire toujours présente
S’intéressant toujours à l’histoire et à la culture de Laghouat, sa ville natale, le journaliste et auteur Lezhari Labter revient cette année avec le roman historique « Laghouat la ville assassinée, ou le point de vue de Fromentin »(Hibr), un beau-livre « Oasis, Images d’hier, regards d’aujourd’hui » (Chihab), en plus d’un recueil de textes intitulé « Hiziya mon amour » (Hibr), un ouvrage coécrit par une dizaine d’écrivains et coordonné par ses soins.
Explorant les univers scientifique et métaphysique dans un même écrit, le journaliste-chroniqueur Amari Chawki traite du hasard dans un contexte purement algérien dans son roman « Balak » (Barzakh).
Après « Meursault, contre-enquête » et « Zabor ou Les psaumes », le journaliste et écrivain Kamel Daoud donne lui aussi rendez-vous à ses lecteurs pour leur faire découvrir « Picasso: le mangeur des femmes » (Barzakh), alors que le traducteur et universitaire Mohamed Sari présente cherz le même éditeur « Aïzer, un enfant de la guerre ». Comme chaque année, le livre d’Histoire est omniprésent dans les stands du Sila 2018, à l’image de l’ouvrage « GPRA un mandat historique » (Ed. du champ libre) du sociologue et historien Abdelmadjid Merdaci.
Dans cet ouvrage très documenté, l’auteur revient sur la création du premier gouvernement de l’Algérie combattante ainsi que sur les principaux événements survenus entre le 19 septembre 1958 et le 3 août 1962.
De son côté, l’historienne Malika Arezki publie « De l’ALN à l’ANP, la construction de l’armée algérienne », un livre édité chez Barzakh, alors que les éditions Chihab proposent « Economie de l’Algérie coloniale 1830-1954 », un ouvrage de Ahmed Henni, « La guerre d’Algérie dans le roman français » de Rachid Mokhtari, « Récits et témoignages de militants de la fédération du FLN de France » de Karim Younes.
A la faveur du 23e Sila, les éditions Anep proposent également des ouvrages sur l’Histoire comme « La péninsule de Collo » de Kamel Bakiri, « Les irradiés algériens » de Mustafa Khiati, « Dey Hussein, dernier dey d’Alger » de Mohamed Balhi.
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Par Abdelhakim MEZIANI
Faire de l’histoire, c’est marquer un rapport au temps, semblent nous suggérer les organisateurs de cette 23ème édition du Salon international du livre d’Alger. Il ne peut en être autrement tant l’historiographie de notre pays se définit, estiment certaines sources très au fait de la question, par une sorte de césure «qui d’un présent sépare le passé».
Pour Michel De Certeau, le geste qui met à distance la tradition vécue pour en faire l’objet d’un savoir est indissociable du destin de l’écriture: «Écrire l’histoire, c’est gérer un passé, le circonscrire, organiser le matériau hétérogène des faits pour construire dans le présent une raison; c’est exorciser l’oralité, c’est refuser la fiction.» En termes décodés, c’est pour une société, substituer à l’expérience opaque du corps social le progrès contrôlé d’un vouloir-faire. Ainsi, depuis Machiavel, l’histoire se situe-t-elle du côté du pouvoir politique qui, lui, fait l’histoire, souligne la même source. C’est, à juste titre, que l’historien Mohamed Harbi avait déclaré un jour, dans un de ses livres, que la production historique, idéologique et sociologique relative au Mouvement national est, à bien des égards, une anthologie de la falsification et de la dissimulation. Des pans entiers de l’histoire, estime la même source, ont été effacés ou voués au silence alors que militants et mouvements politiques ne sont pas appréciés en fonction de la place qu’ils ont occupée, mais en fonction de ce qu’ils sont devenus: «Le remodelage du passé à l’image du présent devient alors chose courante.»
Sont-ce ces raisons qui ont poussé en novembre 1974 Mohamed Boudiaf, alors président du Parti de la révolution socialiste (P.R.S.), à sortir de sa réserve pour vouer aux gémonies ceux-là mêmes qui ont écrit, et continuent de le faire en déformant par intérêt ou par ignorance les faits, en attribuant à des gens des rôles qu’ils n’ont pas joués, idéalisant certaines situations, et passant d’autres sous silence, refaisant l’histoire après coup? La réponse à un tel questionnement est aisé surtout lorsque l’un des principaux artisans de la Révolution nationale du 1er Novembre 1954 faisait remarquer, non sans pertinence, que le résultat le plus clair de ces manipulations, est d’entraîner une méconnaissance d’un passé pourtant récent chez les millions de jeunes Algériens qui n’ont pas vécu cette période et qui sont pourtant avides d’en connaître les moindres détails.
Dans «Aux sources du nationalisme algérien», un ouvrage paru aux Editions Casbah, Kamel Bouguessa conforte le constat fait par l’auteur de «Où va l’Algérie?» pour faire remarquer que les attitudes de certains chercheurs et celles de témoins oculaires convergent pour alourdir ce climat.
Il sait de quoi il parle, car au cours des enquêtes et des recueils de témoignages réalisés par ses soins, les réactions d’un certain nombre de militants et de dirigeants nationalistes ont bien montré l’importance des discontinuités et des silences qu’ils ont opposés à ses questions. Un seul exemple, édifiant à bien des égards, est avancé par l’universitaire algérien comme pour mieux étayer sa thèse: «Sur une vingtaine d’entre eux, interrogés ou contactés à propos des événements de 1945, nous avons pu noter que le dénominateur commun de leurs réactions a été la démission tandis que l’un des leaders les plus en vue durant cette période, le docteur Lamine Debaghine, principal dirigeant de la tentative insurrectionnelle de mai 1945, nous a donné pour seule réponse, sur un ton gêné et balbutiant derrière une porte ouverte, j’ai définitivement tourné la page sur le passé!»
Ce passé sera vite rattrapé par l’édition de nombreux ouvrages déifiant les acquis engendrés par la Révolution nationale du 1er Novembre 1954 quand ils ne mettent pas en exergue les discontinuités d’une épopée et ou déroulent des falsifications éhontées de l’histoire d’un peuple.
Des résultats déplorables dans les manuels scolaires
Témoin d’abord, et acteur ensuite du processus révolutionnaire déclenché le 1er Novembre 1954 par le FLN, Benyoucef Ben Khedda, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA. 1961-1962), n’a pas manqué, dans une de ses publications, de fustiger ceux-là mêmes qui se sont évertués, influencés qu’ils étaient par les théories marxistes, à ramener les causes les plus nobles à des jeux d’intérêts où l’économie détient une part décisive.
Pour l’auteur de «Les origines du 1er Novembre 1954» (Editions, Dahlab), l’histoire n’a d’intérêt que dans la mesure où l’on sait en tirer les leçons: «Autant alors puiser ces leçons dans notre patrimoine et dans les enseignements de notre passé, plutôt que d’aller les chercher ailleurs dans l’expérience d’autres pays.» Cependant, il n’hésite pas à reconnaître que l’écriture de l’histoire, «une histoire qu’on a vécue soi-même», n’est pas chose aisée. Elle peut donner lieu, et c’est lui qui souligne, à des règlements de comptes, comme elle peut être faussée par le subjectivisme et quelquefois la mythomanie: «N’a-t-on pas vu des gens s’attribuer les mérites d’actions qu’ils n’ont jamais réalisées et se faire passer pour des personnages qu’ils n’ont jamais été.» En d’autres termes, il faut donc prendre garde aux déformations et aux falsifications qui, à force de se répéter sans essuyer le moindre démenti, finissent par s’ériger en vérité officielle. A l’appui de ses dires, l’ancien président du GPRA. invoquera les résultats déplorables dans les manuels scolaires qui n’en sont plus à une contrevérité près.
Dans son ouvrage intitulé «Le mouvement d’Indépendance en Algérie entre les deux guerres 1919-1939», traduit de l’arabe au français par le regretté Sid Ahmed Bouali, Mohamed Guenanèche, militant de l’Etoile nord-africaine (E.N.A.) et du Parti du peuple algérien (P.P.A.), considère qu’il est dans le nature de l’Etat d’aller jusqu’au bout de sa logique. Une fois qu’il eut assis son pouvoir, il était dans sa norme de vouloir le pérenniser et, à cette fin, de le consolider en faisant disparaître tout vestiges de ses prédécesseurs: «Quant aux survivants, il convenait peut-être d’en laisser quelques-uns pour la couleur locale et pour garder bonne conscience, mais il fallait, pour toute assurance, les ravaler au niveau de la préhistoire». En termes plus clairs, il devenait dès lors possible, après semblable table-rase, pour l’idéologie dominante de créer de nouvelles conditions de vie, une civilisation à son idée. Il n’y avait plus d’histoire que la sienne: dans sa conception, l’histoire repartait d’un zéro absolu: «Pour nous qui la subissions, sujets pliants sous la férule, il s’ensuivit un état de rupture, un vide de deux générations dans la permanence de l’histoire, en tant qu’oeuvre continue de civilisation. Que nous reprenions le fil interrompu de l’historicité à partir de nous-mêmes, et voilà que nous tombons dans la chronique d’une génération coupée de ses racines, ne serait-ce qu’au simple point de vue de la causalité.»
Devant le silence complice des uns et l’anthologie de la falsification et de la manipulation des autres, la question de savoir d’où extraire les matériaux qui vont permettre une écriture de l’histoire sur des bases nationales n’a pas manqué d’attirer l’attention de l’ancien compagnon de Messali Hadj.
Pour Mohamed Guenanèche, l’énoncé qu’il propose dans son livre n’est nullement celui d’une recherche historique à caractère universitaire. Ce modeste travail, il se plaît à le souligner ainsi, se veut avant tout un apport d’informations, d’expériences, de choses vécues, éprouvées dans leur chair par certains des hommes qui ont assumé un rôle dans le mouvement pour l’indépendance.
On serait tenté de croire, confie Slimane Chikh, ancien membre de l’ALN. et universitaire réputé pour ses pertinentes analyses, que tout a été dit sur l’histoire de la lutte de Libération nationale en Algérie en considérant la masse imposante des écrits se rapportant à cette période particulièrement riche en événements: «Mais que l’on vienne à entreprendre la lecture et l’exploitation de ces informations, et l’on s’aperçoit que beaucoup reste encore à dire.»
Le rôle culturel et social du Salon du livre
C’est un peu pour cette raison que l’initiative du Sila consistant en l’organisation de conférences et de débats autour du rôle du livre dans l’écriture de l’histoire est des plus louables. De grands spécialistes de la question se succèdent en effet pour sérier la problématique et donner naissance à des réflexions remarquables sur l’engouement manifesté, depuis l’investiture du président de la République algérienne, pour immortaliser des pans importants de la mémoire collective. Une mémoire ankylosée qui ne manquera pas de donner des oeuvres remarquables comme des titres caractérisés par l’approximation et des contrevérités. Des rencontres thématiques prévues par la présente édition, notamment celle relative à la relation entre la littérature et l’écriture de l’histoire procède de cette logique où éditeurs et auteurs apportent leur pierre à l’édifice. Cette année, les éditions Casbah se taillent, s’il est permis de s’exprimer ainsi, la part du lion.
Notamment grâce à la publication d’un ouvrage particulièrement intéressant Le désordre colonial ou l’Algérie à l’épreuve de la colonisation de peuplement. Interpellé qu’il était par la période 1830-1871, son auteur, Hosni Kitouni, justifie son énoncé par le fait qu’il ait une absence quasi totale de travaux d’historiens sur la question: «Je suis allé voir la liste des thèses en histoire présentées en France depuis 1980, il n’y a qu’un très petit nombre consacré aux thèmes relatifs à ces périodes. Il y a comme un silence construit, voulu et entretenu sur cette partie de l’histoire de la colonisation.»
Les éditions Chihab ne sont pas du reste à la faveur de trois intéressantes publications. Première du nombre, Économie de l’Algérie coloniale 1830-1954 met en scène la violence des événements qui se sont succédé en Algérie de 1830 à 1962. Pour son auteur, Ahmed, ce livre couvre le champ économique qui manquait. Il offre de longues séries statistiques qui mettent un point définitif à beaucoup de questions ayant suscité polémiques et discussions. Certes, loin d’être un champ d’investissement économique, l’Algérie fut, pendant cinquante ans, un champ de guerre». Dans La guerre d’Algérie dans le roman français, notre confrère Rachid Mokhtari développe une approche comparative de romans sur différentes périodes de publication ayant pour principal protagoniste, le militaire de la guerre d’Algérie, le soldat appelé du contingent trahi par les mensonges d’Etat de son pays et la figure du parachutiste. Enfin, Récits et témoignages de militants de la Fédération du FLN de France Karim Younès met en exergue certains aspects historiques de notre glorieuse guerre de libération, à travers des faits vécus par des personnages quelque peu oubliés ou dont la participation à la cause nationale n’a pas bénéficié de l’éclairage mérité.
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Par Kamel BOUDJADI
La région de Makouda a été imprégnée de politique aux premières années de la naissance du Mouvement national.
Makouda est située entre la vallée d’Amraoua et le littoral. Intimement liée à Dellys à l’ouest et les Aït Ouaguenoun à l’est. La région a été marquée et a marqué l’histoire de la colonisation française par des traces indélébiles. Ses enfants, peu bavards et préférant la discrétion, ont dès les premiers pas de l’armée coloniale en Algérie donné leurs vies pour la stopper ou la faire reculer. Le langage des armes de la guerre de libération, dans la région, n’a pas commencé en 1954. Une dizaine d’années plutôt, en 1945, des hommes ont désobéi à l’administration coloniale et ont rejoint le maquis avant l’heure. Un voyage dans cette histoire nous a été permis par des témoignages d’acteurs de cette époque encore vivants. L’assistance précieuse du producteur de documentaires historiques et archiviste Youcef Limani nous a également été d’un apport considérable. Les lieux, les faits, et les témoignages des hommes et femmes parlent encore de cette période allant de la bataille de Staouéli, à la bataille de Taouerga et jusqu’à celle d’Azrou Ouguettouf qui a clôturé ce passage sombre de l’armée coloniale.
Des jeunes prennent le maquis en 1945
En 1939 Amar Besalah Amar N Ali N Hand, né en 1902, crée la première cellule du PPA à Agouni Hamiche, à Makouda, en compagnie de Moh Saïd Kasmi Hamouche M. Saïd, Hamouche Said et Chabni Saïd. En 1945 quatre jeunes rejoignent le maquis pour des raisons différentes, mais toutes relatives à l’insoumission aux diktats de l’administration coloniale: Akli Babou né en 1910 et mort en 1955, Semaoun dit Ahmed Hand Ousmaïl 1910- 1956, Ali Rabia dit Azzoug 1912-1952, Amar Lvachir 1912- 1954. Selon des témoignages recueillis, Akli Babou rappelé pour une seconde fois pour le service militaire, refusa d’y aller. Recherché pour insoumission, il se réfugie dans la forêt de Lemghsel située entre Makouda et Sidi Naâmane. Puis Hand Ousmaïl et Amar Lvachir. Ali Rabia, jeune vendeur de journaux à Makouda et le distribue aux militants du PPA ramené de Dellys. Recherché, il rejoint ses trois camarades. Krim Belkacem les a rejoints en 1947, deux ans plus tard, puis Amar Ouamrane.
Onze des 25 participants à la réunion de Bruxelles sont de Makouda
La région de Makouda a été imprégnée de politique aux premières années de la naissance du Mouvement national. A la réunion de Bruxelles en août 1954, 11 sur les 25 participants sont partis de Makouda avec instruction de Krim Belkacem qui était là depuis 1947. Amar Louis et Moh Akli Kasri, les deux moudjahidine qui ont pris part à la réunion, racontent comme si cela datait juste d’hier. La réunion d’avant leur départ s’est tenue à Tifilkout, à Ichariouen sur les hauteurs de Makouda avec Krim Belkacem. «J’ai été à la réunion et à notre arrivée à Bruxelles, nous avons été arrêtés par la police. Nous avons passé une nuit au commissariat. Le lendemain à notre sortie, un émissaire est venu nous dire qu’il y a un homme qui va passer devant vous en clinquant les clés dans sa main. On devait juste le suivre sans lui parler. Ce que nous avons fait jusqu’à la porte d’un café qui appartient à Khider, qui deviendra ministre après l’indépendance», raconte Akli Kasri. Le bruit des clés était toujours dans son esprit. Il ne perd aucun détail. Son ami Amar Lounis, se rappelle aussi que les 11 autres hommes partis à Bruxelles étaient originaires de Draâ El Mizan. Les trois autres sont des centralistes et ont voté contre l’action armée. Il s’agit, selon nos interlocuteurs, de Mustapha Lahouel, responsable à l’armement, Mhamed Mezghenna a voté contre alors qu’il était le responsable des finances et Moulay Merbah le troisième à voter contre l’action armée.
120 hommes pour la nuit du 1er Novembre dans l’Algérois
Lounès Boutlenj, ancien moudjahid encore vivant est l’un des hommes choisis par Moh Saïd Kasmi sur demande de Krim Belkacem pour aller à Alger, Blida et Boufarik pour prendre part aux actions de la nuit du 31 octobre. «Nous étions 120 à monter dans des camions pour être accueillis par Amar Ouamrane. Kasri nous avait instruit de ne pas emporter des mitraillettes, mais juste des pistolets pour ne pas se faire repérer. Une fois à Alger, nous avons été dispatchés en groupes de trois et quatre. A bord de camions, nous avons été envoyés vers des casernes ciblées pour la nuit à Boufarik et d’autres régions de Blida», De son côté, Omar Samet, moudjahid de Boufarik, raconte l’arrivée de ces jeunes guerriers kabyles disposés à mettre le feu partout. «Nous les avons transportés dans des camions avec Kanoun Boualem, un homme respecté à Boufarik. Il en a emmené 10 à Blida», raconte-t-il. Selon les témoins encore vivants et qui sont désormais portés dans le documentaire du réalisateur Youcef Limani, la demande a été faite par Rabah Bitat, responsable à l’époque de l’Algérois. Il avait demandé des renforts à Krim Belkacem. Chose que ce dernier a demandé à Saïd Kasmi d’Agouni Hamich à Makouda.
Premier ratissage de l’armée coloniale
Le 30 octobre, 120 hommes volontaires sont fin prêts pour les actions du déclenchement de la guerre de libération dans l’Algérois. L’armée coloniale sort, pour la première fois dans la guerre de libération, ses avions le 14 novembre 1954. Plusieurs villages de Makouda, Tighremt, Attouche, Tala Bouzrou sont bombardés. Les populations locales qui ont embrassé la lutte armée découvrent pour la première fois cette machine infernale qui décime des villages entiers par les bombes et le feu. La poursuite des rebelles s’est poursuivie et le 18 du même mois, les avions reviennent avec des bombardements qui touchent plus de villages. La zone comprend donc Makouda, Tala Bouzrou, Tarihant et Yaskren.
La bataille d’Azrou Ouguettouf
Elle a eu lieu les 10 et 11 octobre 1961. Les témoignages sont encore vivaces d’hommes et de femmes qui ont pris part à cette bataille où l’armée coloniale a utilisé ses avions et son armada militaires pour débusquer d’un abri moins d’une vingtaine de moudjahidine. Belmiloud Amar et Aouchiche Ahmed sont deux moudjahidine sortis vivants de cette bataille qui a duré 38 heures. Un cauchemar pour les villageois de Tala Bouzrou car Azrou Ouguettouf est un grand rocher situé sur les hauteurs du village.
Les abris qu’il cache dans ses entrailles en ont fait un refuge pour les combattants depuis longtemps.
Cette matinée du 10 octobre, rien n’indiquait que le village allait vivre l’horreur durant deux longues journées et une nuit cauchemardesque. Benmiloud Amar et Aouchiche Ahmed raconte qu’un maquisard a été blessé à Ighil et est venu se réfugier à Azrou Ouguettouf. Les militaires qui l’ont blessé l’ont poursuivi et ont repéré le lieu. Très vite encerclé, Azrou Ouguettouf sera le théâtre d’une bataille sanglante entre 16 combattants de l’ALN et les contingents de militaires dépêchés sur les lieux accompagnés d’avions. Les moudjahidine se retranchent dans l’abri. «La nuit, après le retour au calme, poursuit notre interlocuteur, les yeux perdus dans le souvenir, nous avons tenté de sortir. Certains réussiront à s’exfiltrer entre les broussailles qui entourent le rocher, mais d’autres sont restés à l’intérieur à cause des tirs de l’armée française qui a repéré nos mouvements.
Le moudjahid blessé sorti pour respirer fut abattu par un tir d’un militaire embusqué. A l’aube, alors que la lumière n’était pas arrivée, nous avons tenté un forcing et un grand accrochage a eu lieu. Nous perdrons quatre hommes, Amirouche Mohamed Moh N Blanchit, Rebib Moh Akli (Moh N Mhand), Bentoumi Belaïd en plus de Boukfoussa le blessé qui s’était réfugié. La bataille prit fin, mais le village de Tala Bouzrou est loin d’en connaître l’épilogue.» Les corps des moudjahidine tués sont transportés dans une jeep de l’armée vers le village. Exposés à la fontaine, les villageois sont invités à assister au spectacle atroce. Tassadit Boukfoussa, soeur d’un des combattants tués raconte les yeux en larmes comment elle reconnut son frère. «Il portait encore les chaussures qu’il avait ramenées de France. Je les ai reconnues sur ses pieds qui débordaient de la benne du véhicule militaire. Leurs corps sont jetés dans un ravin. Ils ne seront récupérés qu’une fois la guerre terminée. Je me souviens avoir reconnu le crâne de mon frère. C’est moi qui l’ai recueilli de mes propres mains», raconte-t-elle en pleurs. Ainsi, l’armée coloniale ne tardera pas à embarquer, laissant les villages de Makouda et toute l’Algérie devant un autre défi, la reconstruction. Une reconstruction économique moins difficile que la reconstruction psychologique des populations. La région pour rappel, est sortie de la guerre avec l’un des nombres les plus élevés d’orphelins de guerre.
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Par Massiva ZEHRAOUI
Le gouvernement avait lancé un projet portant la production de 4000 MGW, mais celui-ci tarde à voir le jour et seulement 150 MGW ont été livrés.
La promotion des énergies renouvelables en Algérie s’est placée ces derniers jours au coeur de l’actualité. Selon des voix gouvernementales, notre pays doit impérativement répondre aux besoins exprimés dans ce sens. L’Etat a récemment réitéré sa garantie d’en faire une ultime «priorité».
Toutefois, qu’en est-il de l’état des choses en temps réel? Et pour cause, cela va sans dire, l’Algérie accuse un sérieux retard dans le développement des énergies propres. Pourtant, les potentiels existent bel et bien, mais la capacité de production demeure dérisoire. Il faut quand même signaler que l’Algérie dispose d’un potentiel solaire d’une très haute importance par rapport à d’autres pays. Les experts parlent d’un taux d’ensoleillement de 2800 à 3500 h/an. Si l’on venait à rentabiliser cette ressource, on pourrait économiser jusqu’à 15% de gaz, dans un premier temps.
Par ailleurs, le gouvernement avait lancé un projet portant la production de 4000 MGW, mais celui-ci tarde à voir le jour, et seulement 150 MGW ont été livrés.
Interpellé justement sur cette question précise, Noureddine Yassa, directeur général des énergies renouvelables, a affirmé hier sur les ondes de la radio Chaîne 3 que les capacités d’installation en ressources solaires dépendent de la production nationale de panneaux photovoltaïques, laquelle «est caractérisée par une certaine faiblesse». L’intervenant a assuré dans ce sens, que «des appels d’offres sont attendus prochainement».
Selon lui, la cadence pourra éventuellement augmenter dans le futur, notamment avec le concours de l’entreprise Sonatrach, à travers un programme visant la production de 13.000 MGW, «opérationnel dés 2030». Nourredine Yassa a souligné que ce programme aura comme portée «la réorientation vers l’exportation d’un volume de 3 milliards de mètres cubes de gaz. Il fait également état du lancement «par le ministère de l’Intérieur d’un programme de large utilisation de lampes de faible consommation dans les écoles et les administrations».
En ce qui concerne la stratégie que compte initier le gouvernement pour réaliser la diversification énergétique, Nourredine Yassa rappelle qu’il est d’abord question d’assurer à la population l’accès à l’énergie. Il a tenu à relever que le taux de couverture du réseau électrique est évalué à 99%, tandis qu’il a atteint 62% pour le gaz. «L’objectif aujourd’hui est de continuer à assurer durablement ces acquis», a-t-il soutenu. D’un autre côté, il conviendra qu’en effet, il faut penser à varier les énergies, même si un travail a déjà été amorcé dans ce sillage à l’image de la solarisation de quelques établissements scolaires.
Sur ce dernier point, on peut rappeler que deux groupes scolaires fonctionnant à l’énergie solaire ont été mis en service en septembre dernier à Annaba. Certes, les opérations du genre se sont répandues avec le temps, mais elles restent insuffisantes par rapport au potentiel existant. Et ce, particulièrement au niveau des régions du Sud.
Par ailleurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a pour sa part, mis l’accent, en marge du sommet Algeria Future Energy qui s’est tenu les 29 et 30 octobre derniers, sur le défi que représente l’exploitation de l’énergie solaire en Algérie. Ce dernier a ainsi parlé de la démarche que doit adopter notre pays pour développer ses capacités énergétiques. Ahmed Ouyahia avait appuyé que ce projet ambitieux peut être réalisé, notamment avec le concours des partenaires étrangers.
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Le célèbre journaliste égyptien Hamdi Kandil s’est éteint dans la soirée d’hier mercredi 31 octobre 2018, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie, a annoncé son frère, l’avocat Assem Kandil.
Ce dernier a notamment fait savoir que les obsèques de son frère défunt auront lieu ce jeudi. Le lieu sera notamment annoncé plus tard.Kandil a présenté à la télévision des émissions très connues, à l’instar du rédacteur en chef et le crayon à mine (9alam Arrassass), sur la chaîne de télévision de Dubai. C’était un journaliste qui ne mâchait pas ses mots et s’élevait contre l’injustice quand il le fallait.
Le célèbre journaliste qui était plusieurs fois primé et honoré pour la qualité de ses écrits et de ses émissions, a occupé d’importants postes, comme président de l’ASBU et directeur de l’information à l’UNESCO.
Echoroukonline: Rachel Hamdi
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Par Mohamed BENHAMLA
La dernière étape qui reste est celle de passer, au courant de la semaine prochaine, à l’établissement des nouveaux statuts de la SSPA et la constitution d’un nouveau conseil d’administration.
L’avant-dernière étape pour l’acquisition par le Groupe Madar Holding de la majorité des actions de la SSPA/CRB a été conclue hier en début d’après-midi. Le conseil d’administration a validé, lors d’une réunion au siège dudit groupe, la cession des 67% des actions du CSA à Madar. Une réunion qui s’est déroulée en la présence du président du CSA/CRB, Karim Chettouf, l’ancien président et actuel actionnaire, avec 1%, Réda Malek, ainsi que le P-DG du Groupe Madar, Charaf-Eddine Amara. Ainsi, la dernière étape qui reste est celle de passer, au courant de la semaine prochaine, à l’établissement des nouveaux statuts de la SSPA et la constitution d’un nouveau conseil d’administration.
Ça parle de Saïd Allik
Jusqu’à l’heure, aucune information n’a été communiquée sur la composante de ce nouveau CA ainsi que l’identité de celui qui va le présider. Une information a circulé ces dernières heures concernant l’éventuelle arrivée de l’ancien président de l’USM Alger, Saïd Allik, pour occuper ce poste. Selon les informations en notre possession, le Groupe Madar Holding a fait la proposition à Allik, certes, pour occuper un poste au sein du nouvel organigramme, mais le concerné, qui s’est dit emballé par l’idée de rejoindre le Chabab et convaincu par le projet du nouvel acquéreur, a demandé un temps de réflexion. Ceci, étant donné qu’il occupe actuellement le poste de président du CSA/USMA et va devoir démissionner pour pouvoir rejoindre le Chabab. La réglementation en vigueur interdit un cumul de fonctions dans deux clubs différents.
Les dirigeants tirent sur la LFP
Par ailleurs, et sur le plan sportif, le Chabab est revenu à la case départ, après le faux pas enregistré mardi à domicile face au CA Bordj Bou Arréridj (1-1), dans un match qui s’est joué à huis clos. Les Belouizdadis ont tiré à boulets rouges sur l’arbitre Arab qui, selon eux, «a tout fait pour leur faire perdre le match», en les privant d’un penalty «valable» et accordant un autre, «imaginaire», à leurs adversaires. «A partir des bâtiments environnants, les gens ont vu que la balle a touché la main d’un défenseur du CABBA, mais l’arbitre, sur le terrain et à côté de l’action, affirme qu’il ne l’a pas vu», a déclaré le dirigeant Riyad Boucetta. Mehdi Rabehi, l’autre dirigeant en colère, est allé encore plus loin en indiquant que la LFP veut voir le Chabab en Ligue 2. «Qu’ils nous le disent clairement. On souffre avec les arbitres depuis l’entame de la saison et cela ne peut durer encore plus. Que la LFP nous dise clairement qu’elle veut nous voir en Ligue 2», a-t-il dit.
Ils menacent de saisir la FIFA pour les trois points
Les dirigeants du Chabab ont tiré à boulets rouges, ensuite, sur les responsables du football national, FAF et LFP, concernant l’affaire de la défalcation des trois points en début de saison. «Comment se fait-il qu’on n’accorde aucun délai au CRB pour le paiement de ses dettes, on le prive des licences et la suite tout le monde la connaît, avec cette défalcation de trois points. Par la suite, l’USM Annaba vient avec le même cas, on lui accorde un délai de six mois et on lui permet même de recruter. Nous sommes prêts à tout faire pour rétablir nos droits. Nous allons tenter de régler cela ici en Algérie, pour qu’on ne lave pas notre linge sale ailleurs, mais si la FAF et la LFP persistent, nous allons saisir la FIFA. Ce qui est sûr, c’est que nous n’allons pas nous taire», a déclaré encore Rabehi.
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La grosse défaite reçue par le Real Madrid à Barcelone lors du clasico (5-1) a forcément laissé des traces que même le départ de Julen Lopetegui ne pourra pas balayer. Et en interne, certaines attitudes interpellent.
Généralement, il n’est pas homme à se défiler… Sergio Ramos a gagné le respect de ses pairs pour son immense carrière, sa rage de vaincre sur le terrain et ses prestations de qualité. Pour ajouter à cela, lorsqu’il s’agit de faire face à une crise, le défenseur central ne s’évertue pas à fuir la presse. Il avait fait front l’été dernier au moment du naufrage de la Furia Roja en Russie, et a aussi répondu aux sollicitations médiatiques sur la zone mixte qui a suivi la déroute du Real Madrid en Catalogne, face au FC Barcelone au Camp Nou (5-1). Le capitaine de la Maison blanche n’abandonne pas le navire et se débrouille toujours pour prendre la défense de son club, de son coach et de ses coéquipiers. Au moins en apparence… Car le quotidien AS se demande si, en interne, l’ancien joueur du FC Séville ne se montre pas bien plus virulent avec certains hommes du vestiaire madrilène.
Quoi qu’il en soit, l’intéressé a «liké» la publication d’un anonyme sur Instagram, où certains de ses partenaires sont ouvertement critiqués pour leurs prestations au cours du dernier Clasico. «Vous rappelez-vous du maillot que vous portiez?, demande l’auteur de ces écrits à l’attention des joueurs du Real Madrid. Pourquoi Courtois est-il le gardien de but? Sait-il qu’il est gardien de but? Inutile… Une défense horrible, juste horrible. La pire performance de Nacho dans sa carrière. Varane ne sait plus quoi faire depuis qu’il a été champion du monde». Sergio Ramos aurait-il le même avis que le rédacteur de ce post, ou a-t-il seulement «liké» le message sans le lire entièrement? Car le numéro 4 de la Maison blanche est lui directement incriminé sur le quatrième but encaissé par son équipe au Camp Nou, puisque c’est son mauvais contrôle qui offre le contre à Sergi Roberto pour la finition de Luis Suarez. «Marcelo et Ramos, les seuls à avoir fait les choses bien, même s’ils ont aussi fait des erreurs en défense», note ladite publication sur le réseau social. Est-ce là la grande satisfaction du capitaine des Merengues?
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Par Kamel BOUDJADI
Depuis la libération de Mehdi Benaldjia, la polémique va bon train, d’autant qu’il s’agit d’un des meilleurs éléments de l’effectif de la JS Kabylie.
Une libération qui a divisé les supporters, surtout que plusieurs sont de ceux qui ne s’y attendaient pas. La direction du club, par le biais de son porte-parole, Mouloud Iboud, a apporté ses explications sur ce cas afin de mettre un terme à toute la polémique qui a suivi cette décision. «Le départ de Benaldjia est somme toute ordinaire. Il ne faut pas en faire tout une affaire. De grands joueurs sont passés et la JSK reste toujours un grand club», a-t-il affirmé. Questionné sur les raisons qui ont réellement conduit la JSK à libérer ce joueur cadre de l’équipe et qui est, il faut le reconnaître, difficile à remplacer, l’orateur dira: «C’est une proposition de l’entraîneur Franck Dumas, qui estimait que le joueur ne cadrait pas avec ses schémas tactiques.» Pour Iboud, la direction n’a fait qu’exécuter une décision prise par le coach. «Nous avons donné carte blanche à Dumas et nous demeurons fidèles à nos engagements. Il a demandé à remplacer Benaldjia et Chérif Mellal a exprimé son accord. Il n’y a ni raison cachée ni rien du tout. Les deux parties ont convenu d’un commun accord à la résiliation du contrat», explique-t-il.
D’ailleurs, ajoute le porte-parole de la direction kabyle, «c’est la première fois dans l’histoire du football algérien qu’un joueur et un président de club s’assoient à une table amicalement avec respect et sympathie pour résilier un contrat». Par ailleurs, l’occasion était bien offerte à Iboud pour rappeler que la direction du club kabyle tient beaucoup à son engagement avec le technicien français. A son arrivée à la barre technique, rappelle l’orateur, «Dumas a eu carte blanche pour prendre les décisions qui s’imposent afin de hisser l’équipe à son niveau optimal.» D’ailleurs, cet accord de principe est respecté à la lettre et les exemples sont nombreux. Des cas se sont déjà déroulés à la JSK prouvant que le technicien Dumas a tous les pouvoirs de décisions par rapport à la gestion de son effectif. Le cas de Boukhenchouche, suspendu à cause des absences aux séances d’entraînements illustre parfaitement ce deal qui tient encore plus que jamais. Pour sa part, Chérif Mellal, qui refuse de s’étaler sur ce sujet, a rappelé sa position de principe qu’il n’y a pas de joueur irremplaçable à la JSK. Bien au contraire, les compétences existent bel et bien dans le terroir et que le départ de Benaldjia est une occasion de révéler des jeunes du club et des équipes locales qui regorgent d’individualités.
En tout état de cause, il convient de rappeler que les parties concernées par ce cas n’ont jamais fait une quelconque déclaration portant sur une rancune. Benaldjia, s’est dit «heureux et fier de passer à la JSK». «A la JSK, j’ai trouvé des hommes et les supporters m’ont traité comme un de leurs frères. La résiliation du contrat est une chose ordinaire», avait-il dit. Pour l’instant, aucune information n’a circulé sur la destination réelle de ce joueur talentueux.
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