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Défense

La Norvège dans Takuba à l’automne. C’est officiel

Bruxelles2 - Tue, 07/13/2021 - 21:03

(B2) Oslo va envoyer pour la première fois des troupes dans la task-force Takuba au Mali. Le gouvernement norvégien l’a confirmé ce mardi (13 juillet). Cette contribution consistera en un « petit nombre de soldats » qui seront incorporés dans la contribution suédoise. Deux officiers participeront également au quartier général de la task-force Takuba. Ils arriveront « au cours de l’automne » et resteront sur la même durée que les Suédois, en 2022. Cette contribution s’ajoute aux Estoniens, Tchèques et Suédois (déjà présents) et aux Italiens (en cours de déploiement). (NGV)

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CBD contre anxiété et dépression – résumé et résultats des études cliniques

Aumilitaire.com - Tue, 07/13/2021 - 18:40
Pour lutter contre l’anxiété ou la dépression, le CBD semble être la nouvelle solution. Mais, devant tant d’engouement devant ce produit, il est important de prendre du recul et regarder ce qu’en dit la science. Infos, intox et études cliniques, voici ce qu’il faut savoir sur le rôle de CBDax CBD dans la dépression et l’anxiété. L’usage […]
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Vaccinoscepticisme dans l'ascenseur

Défense en ligne - Mon, 07/12/2021 - 21:13

À la fin d'un colloque récent, marquant une sortie timide de l'ère des visioconférences, nous prîmes un ascenseur pour remonter à la surface d'une station de métro. Dans la cabine, une dame d'une cinquantaine d'années nous avisa qu'elle mettait son masque pour nous. Je lui rétorquais gentiment que nous étions tous vaccinés. La dame déclara immédiatement son hostilité à la vaccination. Instant de surprise. « Mais alors, lui dis-je, c'est vous qui prenez des risques ici. Vous devriez vous faire vacciner pour (...)

- Régime d'opinion / , , , ,
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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juin 2021)

Bruxelles2 - Mon, 07/12/2021 - 16:03

(B2) La formation occupe une place prépondérante dans nombre de missions de l’Union européenne. Les circonstances dans lesquelles elle se déroule sont tout aussi variées, sous 45°C, sur terre, sur mer, en forêt, à Rome même… 

Lviv, Odesa, Kharkiv et Donetsk (Ukraine). Communiquer moins, mais mieux : le conseil fait à la police

La mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) s’était donnée deux ans pour améliorer la communication régionale de la Police nationale d’Ukraine (NPU). Le projet vient de se terminer. Des conseillers en communication de l’unité de communication stratégique (StratCom) de l’EUAM ont accompagné des équipes dans quatre régions du pays, en partant de l’analyse des pratiques, de conseils, formation et dons d’équipements pour faire évoluer ces pratiques. Une opération dont peuvent s’inspirer aujourd’hui les autres régions. Plus de détails ici

De nouveaux équipements (caméras, logiciels de montage, etc.) participent à l’amélioration de la communication (crédit : EUAM Ukraine)

Gao (Mali). Sur les terrains d’entraînement, le mercure ne descend jamais en dessous de 44°C…

Des visages « burinés et endurcis ». Ce sont ceux d’ex-combattants non gouvernementaux. Ils ont été dans des camps opposés lors de conflits passés. Ils sont depuis engagés dans le DDR comme on l’appelle, le processus « désarmement, démobilisation et réinsertion », ils ont été constitués en unités au sein des FAMA (les forces armées maliennes) et sont redéployés dans le Nord du pays. En juin, c’était au tour de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne d’assurer la formation de 68 d’entre eux. La suite du reportage est à lire ici

(crédit : EUTM Mali)

Centrafrique. Formation sous escorte…

Fin juin, le vice amiral Hervé Bléjean, directeur de l’état-major militaire de l’UE, s’est déplacé à Bangui pour suivre, sur le terrain, les activités de formation de la mission d’entraînement militaire en République centrafricaine (EUTM RCA). Il a également assisté aux entraînements de l’EUTM (BIT7 et bataillon amphibie) en même temps que la presse.

(Crédits : EUTM RCA)
(Crédits : EUTM RCA)

Niamey (Niger). Bilan, perspectives et nouveauté !

C’est le 5e bilan, à mi-parcours, rendu par la mission d’appui aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Niger) depuis son premier déploiement, en août 2012. L’occasion aussi de dresser les perspectives compte tenu des « nouvelles orientations » du partenariat entre le Niger et l’Union. La mission va développer son soutien au niveau stratégique auprès des ministères et des forces de sécurité intérieure. Plus de détails ici. La mission a débuté fin juin, une formation destinée au personnel des Eaux et Forêts. Une première ! Le motif ? Ce personnel participe bel et bien à la sécurité en contribuant à la protection de l’environnement, la lutte contre le braconnage, l’orpaillage illégal et la pollution des eaux. 

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Golfe d’Aden (Somalie). Le partage d’informations s’exerce aussi 

Les exercices en mer entre la Task Force 465 de la forme maritime européenne chargée de combattre la piraterie maritime (EUNAVFOR Somalia) et le navire Trikand de la marine indienne, mi juin, se sont complétés, sur terre, d’exercices entre les centres d’opérations maritimes de l’EUNAVFOR et de l’IFC-IOR Gurugram de la marine indienne. Au coeur de ces échanges, la plateforme de partage d’informations sur la région de l’océan Indien développée par le CRIMARIO, IORIS. Plus de détails ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Libye. Week-end à Rome 

La capitale italienne a servi de terrain pour un voyage d’étude de procureurs libyens, d’officiers du ministère des affaires étrangères et d’enquêteurs du CID. Ils ont pu y rencontrer le chef de la direction nationale italienne de lutte contre la mafia et le terrorisme ainsi que des procureurs et des enquêteurs. Une visite pensée et organisée par la mission d’assistance frontalière à la Libye (EUBAM Libya), dont le mandat vient d’être prolongé jusqu’au 30 juin 2023.

(crédit : EUBAM Libya)

Iraq. Préparatifs électoraux

La mission d’observation de l’UE en Iraq (EUAM Iraq) a participé à plusieurs rencontres en juin avec le ministère de l’Intérieur et la mission exploratoire du Service européen d’action extérieure (SEAE) pour discuter de la sécurité des élections nationales iraquiennes prévues en octobre 2021. Cet engagement dans la sécurité des élections est d’autant « plus pertinent » que Bruxelles a depuis annoncé le déploiement d’une mission d’observation de l’UE en Iraq de ce prochain scrutin. 

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaître des dernières évolutions de la politique de défense européenne, n’hésitez pas à vous procurer la nouvelle ‘boîte à outils’ de la défense européenne, qui vient de paraître, ainsi que notre ouvrage de référence sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en juin) :

Et sur le blog : 

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L’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers. La menace est au Sud, cap sur le Niger dit Emmanuel Macron

Bruxelles2 - Sun, 07/11/2021 - 16:15

(B2) Réduction de l’emprise militaire et de l’efectif sur place, réorientation des efforts vers la menace au Sud et à l’Ouest, recentralisation du commandement au Niger… Voici quelques unes des pistes présentées par Emmanuel Macron vendredi (9 juillet). Trois missions sont fixées dans l’après Barkhane : neutraliser les terroristes, accompagner la montée en puissance des forces du G5 Sahel et réaction rapide en cas de menace

Emmanuel Macron présentant les détails de la reconfiguration de Barkhane à la fin de la réunion du G5 Sahel (Flux Elysée – Sélection B2)
  • Ces annonces ont eu lieu à la fin d’une réunion du G5 Sahel en format hybride (à moitié par vidéo-conférence) et en présentiel, le président nigérien étant seul présent aux côtés du président français à l’Élysée.
  • Le président français vient ainsi détailler les annonces faites fin juin. Les raisons de ce dégengagement sont multiples et ne résument pas juste à une évolution de la menace (lire : Le Barkhane Exit de Emmanuel Macron. Sauve-qui-peut opérationnel ou raisonnement politique ?)

Objectif : fermer Barkhane

On ne se cache plus devant une terminologie plus floue, tels le mot ‘transformation’. L’objectif présidentiel est clair : « l’opération Barkhane sera fermée », dès que la réorganisation — le « cheminement » dans le langage présidentiel — sera « accompli[e]. »

Aller vite

Après avoir longtemps hésité à acter un changement de pied pour Barkhane, Emmanuel Macron ne veut désormais plus traîner. Cette volonté d’aller vite revient à plusieurs reprises dans le propos présidentiel. Il faut« sans plus attendre », entamer ce redéploiement, profitant du « reflux de l’emprise terroriste » dans le Nord du Mali et de la « stabilisation de la zone frontière ». Le nouveau dispositif au Niger sera mis en œuvre « dans les prochains mois ». La « reconfiguration » de l’opération Barkhane va débuter « dès les prochaines semaines ». Elle devrait ainsi être achevée courant 2022, si on en croit les éléments mentionnés, juste à temps avant la période électorale en France.

Le retrait du Nord Mali

La France va ainsi réduire ses emprises militaires au nord du Mali, de façon « progressive » mais assez rapide. Kidal, Tessalit, Tombouctou vont ainsi être « dégraffées » (selon la terminologie officielle). « Ces fermetures s’étaleront sur le second semestre 2021 et seront achevés d’ici le début de l’année 2022. » NB : Le terrain devrait être laissé aux Casques bleus de la MINUSMA et aux forces maliennes.

Une réduction du format des troupes

A terme, il y aura entre 2500 et 3000 forces sur place (à comparer aux plus de 5000 aujourd’hui) qui seront moins éparpillées sur le terrain, mais concentrées sur quelques points essentiels : Niamey (Niger) et Gao et Ménaka (Mali), auxquels il faut ajouter la base historique dans la région : N’Djamena (Tchad – sur la base aérienne 172 Camp Kossei).

Relocaliser le commandement au Niger

Le commandement central de la Task Force Takuba et le commandement de la coordination entre Takuba et les dispositifs des forces conjointes du G5 Sahel déménage. Actuellement à Gao et N’Djamena, ils vont être relocalisés à Niamey. Avec les forces aériennes, le pôle ‘Niamey’ va être « très fortement musclé » confirme le président. La France reste « engagée au Sahel ». Même si elle « n’a pas vocation, encore moins la volonté, de rester engagée éternellement au Sahel » affirme Emmanuel Macron.

Les trois éléments de la présence

La présence militaire va s’articuler autour de trois missions (et non pas deux comme indiqué) qui ont toutes trois pour objectif la « lutte contre le terrorisme ».

Premier axe : « poursuivre la neutralisation et la désorganisation » du commandement des deux organisations « ennemies » : Etat islamique au Grand Sahara et Al Qaida. Elle sera essentiellement assurée par la Task Force Sabre, composée des forces spéciales françaises et d’autres éléments de soutien.

Deuxième axe : « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ». Cette « dimension partenariale de combat » avec l’accompagnement des partenaires africains lors « des opérations communes » sera menée par la Task Force Takuba qui aura « donc [aussi] donc une mission de lutte contre le terrorisme », mais aussi par des actions de formation bilatérales et via la mission européenne EUTM Mali.

Troisième axe : la réaction rapide (ou « réassurance » dans la terminologie présidentielle). Les forces françaises resteront « en permanence en mesure d’intervenir rapidement au profit des forces alliées ou partenaires », à partir de plusieurs pôles : Niger, Mali et Tchad (pour le Sahel) ainsi que la Côte d’Ivoire (qui n’est pas expressément mentionnée, mais figure bel et bien dans le dispositif).

La task-force Takuba en pôle position

La task-force Takuba monte en puissance, au moins au plan politique. Elle s’est vue reconnaitre un rôle à part entière dans les dernières conclusions du Conseil européen (1) comme dans le mandat de la Minusma (2). La France reste la « nation cadre » de cette force, y apportant une « contribution significative ». Mais Paris espère bien agréger de nouvelles composantes. « Nous avons sollicité plusieurs autres partenaires non-européens et nous sollicitons sur des missions d’appui des partenaires africains » explique le dirigeant français. Les USA devraient occuper une place de choix dans cette coopération. Le fait que la ministre française des Armées, Florence Parly, vient tout juste de signer à Washington un mémorandum pour la coopération entre les forces spéciales ne tient pas du hasard.

NB : trois pays participent déjà concrètement à la mission (Estonie, Tchéquie, Suède) rejoint par l’Italie. Ils devraient être suivi en fin d’année par la Roumanie et la Portugal et, début 2022 par le Danemark, et (peut-être) les Lituaniens.

Renforcer la partie coopération-formation

Cette dimension s’appuiera sur deux éléments principaux : le dispositif français de « partenariat militaire opérationnel » déjà existant à « l’échelle régionale de l’Afrique de l’Ouest » (la coopération bilatérale) ; et la mission européenne de formation EUTM Mali. Deux objectifs sont fixés par la France à ce partenariat : « la préparation à l’engagement opérationnel, et la construction des outils de défense capables de former, d’entraîner et de gérer dans la durée les soldats, d’entretenir les matériels, d’acquérir aussi des compétences ».

Avec la mission EUTM Mali en pôle central sur le Sahel

La transformation est déjà engagée pour les Européens puisque le mandat V de la mission EUTM Mali, décidé il y a plus d’un an au niveau européen (en mars 2020 !) vise à augmenter ses effectifs et étendre son action dans trois directions : le Centre du Mali, le Burkina-Faso et le Niger. La crise sanitaire et le premier coup d’État d’août 2020 ont un peu retardé la mise en place de cette évolution. Mais elle est déjà engagée. Le général espagnol Gracia Herreiz nous l’a confirmé dans une interview exclusive.

Mes six mois à la tête d’EUTM Mali. Le général Gracia Herreiz se confie

La réassurance des forces locales sur trois pôles géographiques

La France devrait maintenir un dispositif de réaction assez conséquent : des « capacités aériennes » basées au Niger (base aérienne projetée de Niamey avec drones Reaper notamment et avions de chasse) ; certaines capacités de soutien basées au Mali — soutien « santé » (hôpital Rôle 2 de Gao), « aéromobilité » (hélicoptères de transport et d’attaque) et « force de réaction rapide » ; une « présence aérienne et terrestre significative » basée à N’Djamena au Tchad (groupement terre et groupement ‘Air’). Les militaires français (basés près de l’aéroport au camp Kossei) devrait garder leur fonction première de « coopération avec les forces armées tchadiennes » (aide renseignement, défense territoire, etc.). A ceux-là, il faut ajouter les éléments français en Côte d’Ivoire, sur la zone Afrique de l’Ouest.

Un changement de focus vers le Niger

Le changement de focus, davantage porté vers le Niger, est net. Une « feuille de route » va être établie « dans une semaine » pour accroitre le rôle au Niger et développer « un partenariat de combat et de lutte contre le terrorisme ». Cette évolution répond à une nécessité politique tout comme militaire.

Un ilot démocratique

Avec le Tchad et un Mali dirigés vers des gouvernements militaires de ‘transition’ issus d’un coup de force ou d’un coup d’État, et par conséquent instables, le Niger demeure un ilot démocratique et stable. Même s’il reste fragile et sujet à des raids des djihadistes, hors zone de ‘conflit’ au sens politique du terme. Il est donc plus facile de s’y engager pour la plupart des pays européens. Il peut permettre ainsi un déploiement d’avions de soutien ou d’officiers au quartier général sans approbation formelle du parlement pour les pays soumis à cette procédure (ex. Allemagne ou Pays-Bas).

Une coopération militaire déjà entamée par plusieurs pays européens

Au plan militaire, les Italiens, comme les Allemands ou les Belges ont déjà entamé des coopérations bilatérales avec l’armée nigérienne. Ajouté à cela la présence américaine, en fait, tout milite aujourd’hui pour faire du Niger le centre de l’activité militaire européenne. Ce changement a été déjà été illustré par l’opération ‘Soltice’ menés par les Takuba en juin avec les forces nigériennes, au Niger (le leurre du terme ‘Liptako malo-nigérien’ utilisé dans la communication officielle vole ainsi en éclat).

Les raisons avancées de ce changement

Les ‘succès’ engrangés

Emmanuel Macron justifie essentiellement ce changement par deux raisons. Premièrement, les « succès » engrangés dans la zone des trois frontières — « le projet d’enracinement territorial a été entravé, empêché par la concentration des efforts et des forces » décidée lors du sommet de Pau. « Nous avons pu tous ensemble reprendre le contrôle de ces territoires ».

… et le pivot terroriste vers l’Afrique de l’Ouest

Deuxième cause : « l’évolution de la nature de la menace » qui se diffuse davantage vers le « Sud » et l’Ouest. Un véritable « pivot » des organisations terroristes est en train de s’effectuer. Le schéma actuel de la présence française « ne correspond plus ni à la géographie, ni [à] la menace ». « Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace » qui ne concerne « plus seulement le Sahel mais « l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest ». Un « changement de paradigme » qui s’illustre dans « la pression [exercée] par les groupes terroristes dans les zones se situant à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ». La pression vers « l’ensemble des pays du golfe de Guinée est d’ores et déjà une réalité ».

La menace vers l’Europe évacuée

On peut remarquer que la menace vers l’Europe, qui a été un temps évoqué comme une justification de la présence française, n’est pas mentionné, sauf de façon indirecte. En revanche, est mise en avant la solidarité européenne et africaine. « Les attaques que nous avons vécues sur notre territoire nous enseignent que ce combat est aussi le nôtre, nous, Français et Européens. C’est pour cette raison que nous le menons à vos côtés. »

Le rôle des Européens mis en avant

De la même façon, sauf de façon sibylline, la situation politique complexe au Mali ou au Tchad, est évacuée. En revanche, Emmanuel Macron invoque plusieurs fois l’Europe ou les Européens, dans son propos (à cinq moments j’ai compté), comme s’il entendait démontrer que cette présence n’était plus française mais européenne.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sur les motifs de ce retrait, lire notre analyse : Le Barkhane Exit de Emmanuel Macron. Sauve-qui-peut opérationnel ou raisonnement politique ? Pour découvrir un peu ce que font les ‘Takuba’ dans la formation et l’accompagnement des #FAMA maliennes dimanche sur LCP à 19h30 dans le Journal de la défense. Lire aussi notre analyse (janvier 2021) : Les multiples contradictions de l’opération Barkhane et de l’engagement français au Sahel

  1. « L’UE et ses États membres continueront de soutenir la stabilisation des pays du G5 Sahel, en particulier la Force conjointe du G5 Sahel, par la poursuite des missions PSDC de l’UE et de l’engagement au sein de la task force Takuba. » (point 38 des conclusions du Conseil européen du 24 et 25 juin 2021.
  2. La résolution 2584 approuvée le 29 juin par le Conseil de sécurité des Nations Unies insiste en particulier sur « La coordination, l’échange d’informations et, selon qu’il convient, l’appui opérationnel et logistique entre la MINUSMA, les Forces de défense et de sécurité maliennes, la Force conjointe du G5 Sahel, les forces françaises et les partenaires européens, dont le groupement de forces Takuba et les missions de l’Union européenne au Mali ». Et elle demande au secrétaire général de faire rapport tous les trois mois sur cette question.

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EUTM Mozambique : une nouvelle mission pour les Européens

Bruxelles2 - Fri, 07/09/2021 - 18:55

(B2 – exclusif) Les Européens vont donner lundi (12 juillet) leur feu vert au lancement d’une nouvelle mission de formation militaire, la quatrième EUTM en Afrique. Une mission dirigée par les Portugais. La France participera de façon ‘mesurée’

Les fusiliers marins portugais, une des unités d’élite de l’armée portugaise, pourraient venir former leurs homologues mozambicains (Armée portugaise)

Un feu vert politique

La décision va être adoptée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi. Mais, sans débat, dans ce qu’on appelle la partie des ‘points A’. Elle a, en effet, été préparée bien en amont, entre les États membres, l’état-major de l’UE et le service diplomatique européen, au sein des différents groupes de travail et avalisée lors de la réunion des ambassadeurs du COPS (comité politique et de sécurité) puis du COREPER (représentants permanents).

Deux décisions en une

En fait, il n’y a pas un texte, mais deux qui sont adoptés. L’un est une décision qui cadre la mission au point de vue politique (objectif, tâches, durée, chaine de commandement, budget). Ce document public sera publié au journal officiel dans toutes les langues officielles. L’autre document — le concept de gestion de crises (ou CMC dans le jargon) —, est plus technique et ne sera pas rendu public. Il décrit de façon plus précise les tâches à accomplir, les moyens développés sur place, comme le contexte (mozambicain, international, etc.). Il sera suivi de plusieurs autres documents de planification militaire (comme un plan de mission, les règles d’engagement, etc.) qui sont déjà en cours d’écriture.

Une mission de formation qui s’insère dans d’autres actions

Comme toutes les autres « European Union Training Mission », EUTM Mozambique n’aura pas de mandat exécutif. Elle n’aura pas vocation ainsi à imposer ou rétablir la paix, mais juste à former les forces armées de défense du Mozambique (FADM), ou plutôt une partie d’entre elles. EUTM n’est qu’un pan de l’action européenne qui comprend de l’action humanitaire dans le Nord du Mozambique, mais aussi du soutien en équipements aux FADM, non létaux (par exemple des véhicules, des radios, etc.).

Un État existant et une armée déjà constituée

Cette EUTM est cependant différente des autres déployées entre la Corne de l’Afrique et le Sahel. Il ne s’agit plus d’intervenir dans un État failli (Somalie) ou quasi-failli (Centrafrique, Mali) où l’armée est en lambeaux, mais dans un État assez structuré, avec une armée qui manque de capacités certes, mais existe bel et bien. Les Européens auront donc une seule tâche : former plusieurs compagnies de forces spéciales, pour arriver à terme à constituer une Quick Reaction force.

Une présence en milieu protégé

La mission européenne intervient aussi pour la première fois dans la partie australe de l’Afrique, dans une zone, a priori, calme. La mission européenne de formation ne sera pas en effet basée à proximité du Cabo Delgado, réputée dangereuse, où les rebelles et djihadistes agissent, mais très loin, soit dans les casernes mozambicaines des forces spéciales et des fusiliers marins, près de Maputo (la capitale).

Un format réduit, essentiellement fourni par les Portugais

Le format de la mission sera plutôt réduit : environ 120 personnes, dont près de deux tiers devraient être fournis par les Portugais, d’après nos informations — les Portugais déjà présents dans le cadre d’une formation bilatérale. La mission sera d’ailleurs dirigée par un officier portugais expérimenté, le général de brigade Nuno de Lemos Pires.

Un général portugais à la tête d’EUTM Mozambique

Une contribution française par les FAZSOI

Les Français ne devraient pas fournir beaucoup de personnel. Du moins en l’état des forces. Un ou deux officiers devraient être présents au Mozambique dans l’état-major de la mission. Mais les forces françaises de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), basées à la Réunion ou Mayotte, pourraient venir faire des formations ponctuelles et ciblées (par exemple entrainement au tir ou maritime), dans le cadre de détachements d’instruction opérationnelle (DIO). Une participation qui pourrait augmenter avec le temps (1). La destination n’est pas totalement inconnue pour les FAZSOI, qui sont déjà intervenues au profit des forces mozambicaines, mais surtout en mer.

Démarrage opérationnel de la mission : entre fin septembre et fin octobre. Si tout va bien…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. L’engagement français pourrait être assez réciproque de l’engagement portugais dans Takuba, d’après notre compréhension des discussions entre Paris et Lisbonne. Si le Portugal fournit ce que demande la France au Sahel (des unités sur le terrain, et non pas uniquement quelques officiers d’état-major), la France s’engagerait davantage au Mozambique. Un échange de bons procédés que personne ne nous a expressément confirmé, mais qui n’a pas été démenti énergétiquement…

D’autres détails ici, pour les abonnés de B2 Pro :

Où ? Quand ? Comment ? Les points clés de la future mission de formation de l’UE au Mozambique (EUTM)

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Comment préparer son projet de nouvelle carrière après l’armée ?

Aumilitaire.com - Thu, 07/08/2021 - 16:23
La reconversion professionnelle concerne chaque année des milliers de professionnels de fonctions. En tant qu’ancien militaire, les perspectives pour une reconversion après l’armée ont de quoi vous faire mûrement réfléchir. Cependant, une bonne dose de préparation suffit à dissiper vos doutes. Officier, sous-officier ou militaire de rang, retrouvez ici des astuces clés pour aborder au […]
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Pierre Schill nommé chef d’état-major de l’armée de terre

Blog Secret Défense - Thu, 07/08/2021 - 11:41

Il succède au général Burkhard, nommé chef d’état-major des armées

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Le Parlement européen prévient. La présidence slovène va être surveillée de près sur le respect des valeurs

Bruxelles2 - Wed, 07/07/2021 - 11:05
Sophie In’t Veld remet à Janez Jansa le questionnaire du groupe Démocratie auquel le premier ministre n’a toujours pas répondu depuis mars (crédit : PE)

Le premier ministre slovène, Janez Jansa, présentait mardi matin, 6 juillet, au Parlement européen, les priorités de sa présidence du Conseil de l’UE pour les six mois à venir. L’exercice rituel à chaque nouvelle présidence a viré cette fois à un jeu de ping-pong autour des valeurs de l’Union européenne. Les députés européens prenant l’ascendant de la présidente de la Commission européenne dans la virulence des accusations et mises en garde concernant le pluralisme des médias et l’indépendance de la justice notamment. À l’exception notable du groupe des droites nationalistes d’Identité et démocratie (ID) qui « salue la position courageuse contre la relocalisation des migrants » et des conservateurs du groupe ECR.

La question du Parquet européen

La première attaque est signée du PPE, le groupe auquel appartient le parti du Slovène. L’Allemand Manfred Weber (CSU) d’emblée aborde l’état de droit et le fait que la Slovénie soit le dernier État membre à ne pas avoir nommé de procureur délégué au Parquet européen, en charge d’enquêter sur les infractions portant atteinte au budget européen (fraude, corruption). « Le plus urgent, c’est de créer ce parquet européen pour pouvoir commencer à travailler. Nommez sans attendre un représentant à cet égard ! » Mais il relativise au passage la critique en pointant du doigt que tous les États peuvent avoir à l’heure actuelle des faiblesses, comme le Danemark et sa législation sur le droit d’asile. « Ils ont aboli le droit d’asile tout simplement ! Imaginez si une telle décision avait été prise en Hongrie ou Slovénie » fait-il remarquer à l’adresse de ses collègues cette fois.

Sommations

L’attaque est plus directe et virulente de la part du groupe Renew. « Vous voulez faire partie d’un sinistre club qui ne supporte pas le pluralisme des médias, l’indépendance judiciaire et ne respecte pas les droits LGBT. La corruption et la fraude font partie de ce club. Vous parlez mais n’agissez pas », lâche le Néerlandais Malik Azmani (VVD), vice-président du groupe. Les sommations s’enchaînent : « arrêtez de harceler les journalistes et les juges, de nommer vos amis juges et forces de police », « nommez les délégués au parquet européen ». Le Français Stéphane Séjourné (LREM) n’est pas plus tendre, mais ouvre une porte : « Je distingue les priorités constructives et la situation politique d’un pays qui se revendique de plus en plus ouvertement illibéral. Et nous sommes inquiets. Inquiet de la campagne de haine contre les journalistes, relayée par le gouvernement. (…) Il faut donner des preuves. Nous vous soutiendrons sur le fond, et serons vigilants sur les valeurs européennes ».

Surnommé ‘maréchal Twitto’

Le ton des échanges est resté aigre-doux tout au long de la matinée entre les députés européens et le premier ministre. « Trump n’était pas un modèle mais doit être un avertissement, quand on est appelé à exercer la présidence de l’Union européenne on ne doit pas suivre cet exemple » raille Martin Schirdewan, co-président du groupe de la gauche radicale (GUE), faisant référence aux tweets ravageurs dont le premier ministre slovène est coutumier, d’où son surnom de ‘maréchal Twitto’, et à son admiration de l’ancien président américain.

Pique…

Jusque là stoïque et impassible, Janez Janša est sorti de sa réserve en fin de matinée. Comme piqué au vif par la dernière banderille plantée par la Néerlandaise Sophia In’t Veld (D66). L’eurodéputée, à la tête du groupe de suivi de l’État de droit au sein de la commission des libertés publiques (LIBE) du Parlement européen, s’est avancée jusqu’à son fauteuil pour lui remettre une copie du questionnaire préparé pour une audition (lire Carnet 08.07 à venir), prévue en mars dernier, mais interrompue par le premier ministre slovène, pour de soi-disant problèmes techniques. « Nous vous avions posé des questions sur la situation en Slovénie, mais nous n’avons pas reçu de réponses alors je vous apporte une copie papier… ». Le premier ministre ne tend pas la main, laissant les feuilles A4 se déposer d’elles-mêmes sur sa tablette. À peine fait-il un signe de tête.

et réplique

La réponse arrive quelques minutes plus tard. Lors de son dernier tour de réponses aux commentaires, questions et propos des dizaines de députés qui se sont succédés ce matin au micro. La réplique est brève. Le ton reste austère, sans ébauche de sourire ni de gestuelle. « Vous avez parlé de liberté de médias mais le dernière journaliste qui a été mis en prison pour ce qu’il a écrit est devant vous ! Aujourd’hui, il n’y a aucune répression contre les journalistes ! » Sur le fond des critiques, le premier ministre argumente à peine. Il assure de son attachement aux valeurs européennes et de l’État de droit, « sans état de droit il n’y a pas d’Union européenne, c’est évident » explique-t-il quelques minutes plus tard en conférence de presse. « Il y a 400 prisonniers politiques qui meurent en Biélorussie et ont besoin de notre soutien, il y a beaucoup de problèmes plus importants que ceux sur lesquels on perd du temps maintenant ».

(Emmanuelle Stroesser)

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Opération Solstice contre l’EIGS. Takuba entame sa coopération avec les Nigériens

Bruxelles2 - Tue, 07/06/2021 - 10:30
Des moyens héliportés ont concouru à l’opération Solstice (DICOD / Etat-major des armées)

(B2) Plusieurs cadres de l’État islamique au Grand Sahara ont été neutralisés lors d’une intervention menée par Barkhane, Takuba et les Nigériens courant juin. Deux cadres de l’EIGS ont été arrêtés. L’organisation terroriste est affaiblie dit la ministre des Armées. Les Européens débutent leur coopération avec les forces nigériennes

L’opération Solstice : 1200 militaires engagés

Des Français, des Nigériens et des Européens

Dénommée ‘Solstice’, cette opération a été menée du 6 au 20 juin entre Niger et Mali associant Français, Européens et Nigériens. De l’aveu même du ministère « la frontière reste floue » dans cet endroit. Près de 300 militaires français et européens ainsi que 800 Nigériens ont été déployés « entre Ouallam au Niger et Ménaka au Mali, pour traquer les groupes armés terroristes dans leur sanctuaire, autour des villages d’Akabar, de Tabankort et d’In Araban » indique-t-on à l’état-major des Armées. Durant toute l’opération, ils ont été appuyés au niveau aérien par des avions « Mirage 2000, des hélicoptères Tigre, des drones armés ». Cette opération a été coordonnée à partir d’un poste de commandement colocalisé avec celui de l’armée nigérienne à Ouallam.

Suédois et Tchèques engagés, aux côtés des Nigériens

Selon nos informations, du côté européen sont intervenus des Tchèques et des Suédois de la task-force Takuba. Les Européens sont cependant intervenus « sans les Maliens des ULRI » qu’ils encadrent d’habitude, conformément à la suspension de coopération opérationnelle décidée par l’Élysée, a précisé à B2 une source officielle. Une association qui n’est pas fortuite. Cela permet « d’initier la coopération opérationnelle avec les forces armées nigériennes, appelée à se renforcer dans les mois et les années à venir ». NB : c’est apparemment lors de cette opération que des Tchèques ont été victimes d’un IED. Pas de blessés

Des combats violents

Les combats au sol ont été « violents » de l’aveu même de l’état-major. Un soldat nigérien est décédé. Tandis que trois soldats français et un soldat nigérien ont été blessés. Ils ont été rapidement évacués par hélicoptère vers les antennes chirurgicales militaires de Ménaka et de Gao. Ce qui a permis de « sauver leur vie ».

Des matériels saisis

La saisie de nombreuses ressources : treize motos, près de trente armes légères d’infanterie, une cinquantaine d’appareils de communication ou encore du matériel entrant dans la confection d’engins explosifs.

L’EIGS désorganisé

Des cadres de l’EIGS, l’État islamique au Grand Sahara, ont été atteints dans cette opération.

Six hommes neutralisés

L’opération a permis de « neutraliser » (tuer), six adversaires, notamment un des cadres de l’EIGS, réputé « proche de l’émir » de l’EIGS (Walid al-Sahaouiri), selon la ministre française des Armées Florence Parly qui a révélé l’information aux journalistes de l’AJD (dont fait partie B2) : Almahmoud Al Baye (alias Ikaray), « chef du groupe de combattants de Ménaka ».

… et deux autres arrêtés

Point plus notable, l’opération a aussi permis la capture de « deux lieutenants de l’émir de l’EIGS » : Daddi Ould Shouaib, plus connu sous son diminutif de combat Abou Dardar, et Sidi Ould Ahmed Mohamed, alias Katab el Mauritani. Une arrestation « dont on attend beaucoup en termes de renseignements », souligne Florence Parly, qui s’est cependant refusé à indiquer si les deux prisonniers avaient été, ou non, remis aux autorités maliennes.

NB : Selon l’accord avec les Maliens, toute personne arrêtée par Barkhane ou les Européens de Takuba, doit ensuite être transférée aux autorités maliennes pour être jugée et incarcérée (lire : Le statut des forces dans Takuba. Le texte du SOFA conclu entre Paris, Bamako et les partenaires européens). Mais le délai n’est pas exactement précisé.

L’EIGS gravement atteint

A cela il faut ajouter le fait que le numéro 2 de l’EIGS Abdel Akim, un proche al-Sahaouiri, « très médiatique, connu pour son application extrêmement stricte de la Charia auprès des populations locales » et sa cruauté « égorgeant lui-même ses victimes », serait « mort en mai dans des circonstances non connues et qui restent à élucider ». Paris n’indique pas « être à l’origine » de cette mort. L’EIGS, organisation proclamée ennemi numéro 1 par les Français, a été « gravement affaibli ces derniers mois » s’est réjoui Florence Parly. « Les opérations menées ont été utiles et efficaces. J’espère que ces coups vont désorganiser l’organisation. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Les forces armées nigériennes étaient « employées de multiples manières » indique l’état-major des armées. Elles ont mené « en autonomie des opérations dans le centre et le sud-est de la zone d’opération ». Des troupes nigériennes faisant preuve d’une « grande valeur combattante » ont également été intégrées au sein d’un Sous-groupement tactique désert (SGTD) et du Groupement commando (GC) de la Force Barkhane.

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Excursion au sommet pour Borrell et Jansa, pour le fun, les photos… et la politique

Bruxelles2 - Mon, 07/05/2021 - 18:28

(B2) Alors que dans la vallée, la polémique enflait entre la Commission européenne et la présidence slovène de l’UE, le premier ministre slovène, Janez Jansa, a emmené le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell en balade dans les montagnes slovènes

J. Borrell, U. Bacovnik (la femme de J. Jansa) et J. Jansa (crédit : twitter Jansa)

La randonnée en montagne

Josep Borrell durant la montée dans les passages pierreux (crédit : twitter Jansa)

Objectif : le plateau de Kredarica et le refuge Triglavski. Une montée assez exigeante, sur un chemin aménagé et balisé, avec des phases rocheuses, de type via Ferrata, cotée T2 à T4 dans les topos de montagne (selon l’endroit d’où l’on part). Le premier ministre slovène aime ces randonnées en montagne. Son dernier invité de marque : Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE. Le tout documenté par de nombreuses photos diffusées par le compte twitter du slovène. Une habitude. En septembre dernier, il avait ainsi convié son homologue autrichien Sebastian Kurz à venir crapahuter en montagne, comme le raconte le site d’actualité slovène siol.net.

Une discussion très politique

La rencontre entre les deux hommes, l’un socialiste, l’autre passé dans les rangs conservateurs, apparemment sympathique d’après les images diffusées par le Slovène, peut paraitre surprenante. Mais elle a plusieurs fondements très réels. Les deux hommes ont un riche passé politique et peuvent se dire certaines choses. Le vice-président de la Commission européenne était, là, certainement pour faire passer un message, amadouer un peu Janez Jansa le temps de la présidence slovène. Mais il y avait aussi nombre de sujets diplomatiques à évoquer, à commencer par les Balkans. Le chef de la diplomatie européenne tient aussi à éviter toute politique parallèle de Ljubljana dans le dialogue Belgrade-Pristina, du type initiative visant à redessiner les frontières de la région.

« [Nous avons eu] un échange ouvert et approfondi d’opinions et de points de vue sur les questions les plus urgentes de la politique étrangère et de sécurité de l’UE » raconte Janez Jansa. Entre autres : le Sahel, la Méditerranée, la question migratoire, les Balkans, l’élargissement, le voisinage oriental et l’État de droit.

J. Jansa et J. Borrell à la table du refuge, l’un des plus grands de Slovénie (crédit : twitter Jansa)

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Task-force Takuba : les Européens sont là. Ils ont pris conscience du danger au Sahel (Florence Parly)

Bruxelles2 - Mon, 07/05/2021 - 16:05

(B2) La ministre des armées, Florence Parly, indique combien elle mise sur les Européens pour prendre le relais. Elle donne aussi des précisions sur le soutien américain. Autres sujets tensions avec la Turquie ou en mer Noire

Florence Parly lors de l’échange avec les journalistes ‘défense’ (© NGV / B2)

Un propos qui intervient juste avant l’annonce officielle vendredi (soir) 2 juillet, de la reprise de sa coopération avec l’armée malienne (cf. encadré).

Au Mali et Sahel

La Task-force Takuba peine à monter en puissance. Les Européens semblent peu mobilisés ?

—  Je ne partage par la vision selon laquelle peu d’Européens sont là. Le déploiement se déroule à un bon rythme. Aujourd’hui, quatre pays sont déjà sur le terrain (Estoniens, Suédois, Tchèques et Italiens [NB : qui arrivent] ainsi que quelques Portugais). Les Roumains vont nous rejoindre avec une cinquantaine de militaires [NB : au dernier trimestre 2021]. Et les Danois [début 2022]. [Certes] Cela suppose beaucoup de dialogue avec nos partenaires européens. [Mais] les Européens ont pris conscience du danger qui existe au Sahel.

Vos partenaires européens vous ont-ils fait part de leurs réticences après le coup d’État ?

— À ce stade, je ne vois pas d’inflexion, ni de réticence ou remise en cause de la part de nos partenaires, liée à la situation — le coup [d’État] dans le coup [d’État].

Quel sera l’avenir de Takuba dans le nouveau dispositif. Y aura-t-il un changement ?

— Il y aura une place majeure de Takuba dans les prochains mois et années, dans le cadre de la transformation et de la réarticulation du dispositif Barkhane. [Mais] il n’y a pas de changement de la vocation de Takuba qui est d’accompagner au combat les forces maliennes. Il y aura un changement progressif d’échelle. Takuba n’a pas vocation à se battre à la place des Maliens. Notre principal chantier est d’organiser la disponibilité de ces unités. Trois groupes sont actuellement constitués avec les forces maliennes [les ULRI]. Deux autres, les quatrième et cinquième, sont en cours de constitution. La transformation de Barkhane ne signifie pas notre départ du Sahel ou que nous allons diminuer les opérations contre les terroristes au Sahel.

Le soutien américain a-t-il été confirmé ?

— Oui. Les Américains nous soutiennent. [Le Secrétaire d’État] Antony Blinken l’a confirmé. Une confirmation importante. Les moyens ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance) ou les drones, les capacités de ravitaillement en vol, le transport aérien… le soutien américain détermine de façon notable notre capacité à agir.

Huit ans après, on a l’impression de ne plus trop bien cerner l’objectif, le but de la guerre ?

— L’objectif n’a pas changé, c’est la lutte contre terrorisme. Celui-ci n’a pas disparu. Le fait que les groupes terroristes n’aient pas été en mesure d’organiser et projeter une opération sur le territoire national ne signifie pas que ces groupes ne sont pas dangereux, et ne puissent envisager de le faire. […] Nous avons une responsabilité : sécuriser le flanc sud de l’Europe, éviter que le Sahel ne devienne une zone refuge voire d’expansion de groupes terroristes, des groupes affilés aux organisations internationales… C’est une menace pour nous et pour les Européens. C’est une vraie raison pour poursuivre les opérations. Car pendant ce temps là les groupes terroristes ne chôment pas. Leur zone d’influence s’étend, notamment vers le Sud, vers le Golfe de Guinée, vers la Côte d’ivoire.

Méditerranée et mer Noire

Les tensions avec la Turquie s’apaisent-elle ?

— On a changé un tout petit peu de registre par rapport à ce qui se passait l’année dernière. Je n’ai pas connaissance de [nouvel] incident entre les marines turque et française. Je ne note pas d’escalade ni de tension particulière. Cela ne signifie pas que ce soit réglé.

Avez-vous des éléments sur ce qui s’est passé en mer Noire entre Russes et Britanniques ?

— Nous ne savons pas tout. Les Russes ont fait des déclarations dont je ne sais pas dire si elles sont exactes ou pas, en réaction à la présence de navires britanniques accompagnés d’un navire néerlandais. Les faits reprochés sont-ils ceux relatés par la partie russe ? Je n’ai pas d’éléments pour le dire. Ce qui est certain est que la mer, les océans, sont un bien commun qui doivent rester accessibles à tous. Nous voyons partout dans le monde, des tentatives de limitation de la navigation, d’accaparement des ressources, qu’il s’agisse de la pêche, des fonds marins ou des ressources naturelles. C’est un milieu où les tensions sont plus vives que par le passé. La France et les Européens souhaitons nous engager de façon plus attendue sur ce sujet. Avec la présence maritime coordonnée dans le Golfe de Guinée, la stratégie dans la zone Indo-Pacifique, nous souhaitons entrainer les Européens.

(Nicolas Gros-Verheyde)

La ministre s’est également exprimée sur la coopération industrielle en particulier avec les Allemands. Lire : Coopération industrielle franco-allemande. « L’Union est un combat » (Florence Parly)

Entretien réalisé, à l’Hôtel de Brienne (Paris), siège du ministère de la Défense, vendredi 2 juillet, dans une séance de questions-réponses, à bâtons rompus, avec les journalistes membres de l’AJD (dont fait partie B2)

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Remises exceptionnelles sur le High-Tech – le site à savoir

Aumilitaire.com - Sun, 07/04/2021 - 00:36
Vous connaissez déjà et sûrement de nombreux sites e-commerce, comme Amazon, Cdiscount, Fnac, entre autres. Vous connaissez peut-être moins d’autres plateformes qui proposent exactement la même chose. Que ce soit dans les choix des produits ou même parfois de la façon dont leur site a été conçu, on peut limite employer le mot plagiat pour […]
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Des éléments de la police militaire slovaque à bord d’un navire d’Irini en 2022

Bruxelles2 - Sat, 07/03/2021 - 13:16

(B2) Jusqu’à onze membres de la police militaire slovaque pourront éventuellement rejoindre l’opération européenne de contrôle de l’embargo en mer Méditerranée (EUNAVFOR MED Irini) pendant six mois à partir de mars 2022.

C’est ce qu’a proposé le ministère de la Défense à Bratislava, selon l’agence slovaque TASR. Ils feront partie d’une équipe d’intervention sur un navire battant pavillon allemand. Le ministre de la défense a soumis sa proposition en procédure interminstérielle.

Selon le mandat actuel, seuls cinq membres de l’armée slovaque peuvent servir dans l’opération. Ce n’est pas la première fois que les Slovaques s’engagent dans une opération maritime de l’UE. Un engagement similaire avait été fait lors de l’opération EUNAVFOR Med Sophia, de lutte contre les trafics d’êtres humains (lire : Des Slovaques en Méditerranée).

(NGV)

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Une patrouille suédoise visée par des tirs dans Takuba

Bruxelles2 - Fri, 07/02/2021 - 19:10

(B2) Les soldats effectuaient une mission de routine, lorsqu’ils ont été « visés par des tirs de gros calibre » mercredi soir (30 juin), indique un communiqué de la défense suédoise. Aucun soldat n’a été blessé. Tous les soldats sont revenus au camp principal. Cette situation « ne remet pas en cause l’engagement de la Suède dans la région », précise-t-on côté suédois.

(AF, st.)

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Le Fonds européen défense : est-ce un changement de paradigme ?

Bruxelles2 - Fri, 07/02/2021 - 12:30

(B2) 1,2 milliard d’euros de budget, 23 domaines prioritaires, voila à quoi ressemblera la première année du Fonds européen de défense qui démarre maintenant. Est-ce un vrai saut ?

Le commissaire Thierry Breton au lancement du Fonds européen de défense (crédit : Commission européenne)

L’Europe prend son destin en main

C’est « un changement de paradigme clair » s’est écrié le commissaire européen en charge du Marché intérieur, le Français Thierry Breton lors de la cérémonie de lancement mercredi (30 juin). « L’Europe prend son destin en main », s’est-il félicité. De la création et du lancement Fonds européen de défense (FEDef en abrégé), le commissaire y voit trois atouts : premièrement, « c’est une contribution absolument essentielle à une plus grande souveraineté européenne », deuxièmement, « l’Union européenne doit compléter son soft power par du hard power pour devenir progressivement un acteur de la sécurité au niveau mondial ». Enfin, « Le Fonds contribue à faire de nous un partenaire crédible vis-à-vis des partenaires et dans l’OTAN en particulier ».

Un changement de paradigme ?

Il y a sans conteste une évolution notable. Voir les Européens financer, avec le budget commun de l’Union européenne, la recherche et le développement de nouvelles armes, de nouveaux équipements de défense, létaux ou non létaux, de l’artillerie de précision aux drones, en passant par les capacités de lutte contre les menaces bactériologiques, chimiques ou nucléaires (NRBC), est tout sauf évident et anodin pour une organisation a priori dédiée sur des tâches civiles. Le changement de paradigme est donc évident.

Une pierre à la souveraineté européenne : à voir

Dire que cela contribuera à la souveraineté européenne, cela reste encore à prouver. On le verra au bout de la période de sept ans où le Fonds européen de défense se déroulera. Mais c’est bien parti. Deux dangers menacent les Européens : 1. céder à leur désir de rester avant tout lié aux Américains (un point clé important pour nombre de pays européens), la souveraineté acquise serait alors inutile. 2. se tromper de domaine de dépendance.

Devenir un acteur de sécurité mondiale ? Illusoire

Sur ce point, on peut se dire que c’est plutôt un volontarisme très avancé et pour le moins erroné. Ce n’est pas en faisant de la recherche ensemble pour se doter de nouveaux équipements militaires ni même en se dotant (ensuite) de nombreuses capacités militaires que l’Europe deviendra un acteur de sécurité. Cette qualité s’acquiert davantage par une stratégie politique et militaire claire, une capacité politique de décision (rapide si possible), une réactivité aux crises, une volonté d’agir, suivie d’actions concrètes. On peut avoir les meilleurs capacités au monde : si elles restent dans les hangars ou dans les ports, c’est de l’argent perdu. Les exemples récents (Syrie, Haut Karabagh, Ukraine) montrent un paysage contrasté. L’Europe, incapable d’agir (comme l’OTAN d’ailleurs) préfère s’abstenir. Et dans les différents opérations et missions déployées par l’UE (Atalanta, Irini, EUTM Somalia, EUTM Mali, etc.), il manque encore certaines capacités et quelques personnels…

Une Europe plus crédible vis-à-vis de l’OTAN ? Sans aucun doute

Sur la crédibilité de l’UE vis-à-vis de l’OTAN, on pourra discuter d’une notion qui reste très subjective. Mais il y a une réalité. La création du Fonds a réveillé l’intérêt des Américains comme de l’OTAN qui ont soudainement des « yeux de chimène » pour les Européens, lorgnant vers un instrument très intéressant à leurs yeux (OTAN), voire concurrentiel et dangereux (USA). Le temps où l’Europe quémandait à l’OTAN des moyens pour mener des opérations s’est sinon renversé, du moins rééquilibré. C’est aujourd’hui l’OTAN qui est intéressé par les capacités européennes (en matière industrielle). L’Alliance est en passe de mettre en place un fonds de soutien à l’innovation. Mais cela reste (pour l’instant) fondé sur des contributions volontaires.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)

Lire aussi sur B2 Pro :

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Soucieuse défense

Défense en ligne - Thu, 07/01/2021 - 09:47

Les armées françaises vont renouer, le 14 juillet prochain, avec les plaisirs et fiertés des défilés à l'ancienne — annulés l'an dernier pour cause de Covid-19 . En tête, sur les Champs-Élysées à Paris, elles ont placé de petits échantillons des « forces spéciales » prêtées par quelques pays européens pour épauler les soldats français au Sahel, au moment où leur opération-phare, « Barkhane », est dissoute par l'exécutif. C'est aussi le moment où les dossiers « défense » se bousculent à l'Élysée et au gouvernement, (...)

- Défense en ligne / , , , , , , , , , ,
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Un véhicule suicide contre la Minusma : douze militaires allemands et un Belge blessés

Bruxelles2 - Fri, 06/25/2021 - 19:24

(B2) Il était 8h30 (heure Europe) ce vendredi matin, au nord de Gao, quand un véhicule suicide (VBIED) a foncé sur une base opérationnelle temporaire de la mission des casques bleus au Mali

Hélicoptère Mi8 de la Minusma en évacuation médicale (Minusma 2018- Archives B2)

Cela s’est passé près du village d’Ichagara, dans la commune de Tarkint, à 180 km au nord de Gao.

Au moins quatre blessés graves

Douze soldats allemands ont été blessés, « dont trois grièvement » a confirmé rapidement la Bundeswehr. Un militaire belge a aussi été blessé, comme l’a indiqué la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder par tweet. Son état est « grave ».

Evacués sur Gao

Les blessés ont reçu des soins médicaux immédiats et ont été transportés sur Gao par hélicoptère (un hélicoptère contracté et un hélicoptère mi8 de l’ONU). Ils ont été pris en charge par les équipes médicales allemande, française et chinoise, a indiqué la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui est intervenue devant la presse en fin d’après midi (à écouter ici en allemand).

Un blessé en urgence vitale

L’état de deux soldats plus sérieusement blessés est « stable ». Le troisième est actuellement opéré. « Nous avons une pensée particulière pour lui » a indiqué AKK. NB : on peut parler donc d’urgence vitale.

Un rapatriement en cours par A400M

Ils devraient être rapatriés rapidement en Allemagne par moyen aérien (StratAirMedevac). Un avion d’évacuation médicale A400M a décollé directement vers Gao (qu’il devrait atteindre dans la nuit). Il devrait rapatrier vers l’Allemagne les blessés samedi matin a indiqué la ministre. Les circonstances exactes de l’attaque font l’objet d’une enquête.

Quinze blessés au total

En tout il y a quinze casques bleus blessés avait d’abord annoncé la MINUSMA. Il y a donc deux éléments dont soit la nationalité reste à préciser, soit qui finalement n’ont pas été blessés

Ce matin, une base opérationnelle temporaire de la Force de la MINUSMA près du village d'Ichagara, dans la commune de Tarkint, région de #Gao, a été la cible d’une attaque au véhicule piégé. 15 #Casquesbleus ont été blessés, leur évacuation est en cours. pic.twitter.com/l40GsrLFzd

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) June 25, 2021

Qu’est-ce qu’une base temporaire ?

Une base opérationnelle temporaire est généralement formée autour de véhicules blindés, formés en cercle (comme le veut la tradition dans le désert ou far west) qui protègent ainsi le camp. Cette base avait été établie pour « sécuriser le passage de la 3e compagnie du bataillon de l’armée malienne reconstituée (BAR) en route pour Kidal », précise la MINUSMA. Une compagnie qui a fait l’objet hier d’une attaque par un engin explosif improvisé (IED), comme l’a confirmé la MINUSMA.

NB : C’est la seconde attaque au véhicule piégé en quelques jours. Les Français de Barkhane avaient été visés lundi dernier (lire : L’opération Barkhane atteinte par un véhicule suicide).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La présidence française de l’UE percutée de plein fouet par un accident électoral

Bruxelles2 - Thu, 06/24/2021 - 18:15

(B2) La France doit assurer sa présidence de l’UE au premier semestre 2022. Problème : les élections présidentielles et législatives doivent se tenir sur la même période. Le président français, Emmanuel Macron, a pourtant refusé de permuter avec un autre État membre comme c’est l’usage dans ce cas de figure. Il pourrait s’en mordre les doigts

Emmanuel Macron au Conseil européen (par visio-conférence) de février 2021 (Conseil de l’UE)

Le pire moment pour une présidence

La présidence française de l’UE qui doit démarrer le 1er janvier prochain et se terminer le 30 juin 2022 à minuit, pourrait être stoppée nette à mi-course. Le premier tour des élections présidentielles doit se tenir le 10 avril et le second tour le 26 avril. C’est-à-dire juste au moment où une présidence européenne commence à tourner à plein régime. Avant, ce sera la campagne électorale qui tournera à plein régime. Après, quelle que soit l’issue du premier tour, viendra le temps des législatives, en juin 2022. Autrement dit, tous les esprits seront tournés ailleurs que vers le travail de l’Union européenne. L’Europe sera prise dans la ligne de mire de débats partisans. Quelle que soit l’issue du vote, un nouveau gouvernement devra se mettre en place, qui ne sera pas automatiquement celui qui aura démarré la présidence, voire sera radicalement différent (cf. encadré).

Le poids toujours irremplaçable d’une présidence

Certes, une présidence du Conseil de l’Union européenne n’a plus l’importance qu’elle avait avant le Traité de Lisbonne. La présidence portée par un État membre ne conduit plus les débats au Conseil européen (rendez-vous des chefs d’Etat et de gouvernement donnant les grandes impulsions politiques), elle ne préside plus le Conseil des Affaires étrangères ni l’Eurogroupe, car ses présidents sont permanents. Ses impulsions potentielles sont aussi plus mesurées à 27 qu’à 12 ou à 15 (et à quand la présidence revenait tous les six ou sept ans). Mais la présidence — avec ses ministres et ses diplomates —reste irremplaçable pour pousser des dossiers, négocier des compromis, débloquer des sujets. L’Europe reste encore un ‘objet’ politique où les rapports humains ont de l’importance. Un point souvent sous-estimé. Il y a souvent des échanges entre ministres sur le mode : « je te soutiens là, tu me soutiens plus tard ». En 2022, la crédibilité des ministres français sera quasi-nulle… Car comment faire confiance à quelqu’un qui a des chances de ne plus être là dans quelques semaines ?

Un choix délibéré

Il a cependant été proposé à plusieurs reprises au président de la République de permuter sa présidence avec un autre État membre — soit passer plus tôt ou plus tard dans le calendrier. C’est l’usage d’ailleurs souvent suivi quand une présidence de l’Union européenne arrive pendant des élections nationales. L’Allemagne et la Finlande avaient ainsi échangé leurs présidences en 2006 et 2007. Personne, en effet, au niveau européen n’a intérêt à voir une équipe gouvernementale occupée par sa réélection ou, pire, partir en plein milieu d’une présidence et remplacée par une autre qui n’a pas vraiment été initiée aux choix faits ou manœuvres en cours. L’Élysee a cependant refusé tout net, assumant, revendiquant même, de pouvoir exercer une présidence en pleine campagne électorale, nous ont confirmé plusieurs sources. Un choix de stratégie, et de communication politique, qui pourrait s’avérer néfaste aujourd’hui. C’est dommage pour la France, une présidence, c’est seulement tous les 13 à 14 ans aujourd’hui. Et, surtout, c’est dommage pour l’Europe.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un président qui risque de valser en avril prochain. Le résultat des dernières élections — municipales et surtout régionales — même ramené à l'aune locale et de l'abstention — laisse planer plus qu'un doute sur la reconduction du président de la République de la République en Marche dans ses fonctions. À droite, les Républicains relèvent la tête. À gauche, les Verts s'installent dans le paysage. Tandis qu'à l'extrême-droite, même affaibli, le Rassemblement national reste ancré dans les 20% de voix minimum, disent les élections passées comme les sondages. Le parti du président (LREM) n'a pas réussi à sortir de l'étiage habituel où était le parti centriste (MODEM), autour de 10-12%. En l'état des lieux aujourd'hui, Emmanuel Macron n'est plus assuré de passer le cap du premier tour. Il reste en effet un animal politique, doué pour semer le trouble parmi ses adversaires, pour s'imposer ensuite dans un champ de ruine (ex. en 2017). Mais la donne pourrait être différente dans un an.

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