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Diplomacy & Defense Think Tank News

Présidentielle russe : l’économie éclipsée par la politique étrangère ?

IRIS - Thu, 21/12/2017 - 10:39

Alors que les élections présidentielles russes auront lieu le 16 mars 2018, Vladimir Poutine a récemment confirmé son intention de se porter candidat à sa propre succession. En cas de victoire, l’homme fort du Kremlin pourrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024. Si la stagnation économique touche le pays depuis peu et la faible croissance est structurelle à la Russie, les questions internationales tendent à minorer l’impact électoral de la question économique. L’analyse de Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’IRIS, ancien ambassadeur de France en Russie.

Vladimir Poutine bénéficie d’une popularité et d’un taux d’intention de vote exceptionnels. Est-ce à dire qu’il s’agit d’une élection sans enjeux ?

Effectivement, le taux de popularité de Vladimir Poutine est resté très élevé. On impute cela à « l’effet Crimée » ou au « consensus de Crimée ». De fait, l’écrasante majorité de la population considère que le président a géré habilement le dossier. D’une manière générale, les dossiers de politique étrangère sont au bénéfice du régime. Il y a une conjonction particulière à laquelle s’ajoute le contexte économique qui, jusqu’à ces deux derniers mois, laissait prévoir une croissance de 2% avec nombre d’indicateurs positifs en matière de salaires, d’investissements et d’exportations.

Le président a bénéficié jusqu’à ces dernières semaines d’un ensemble de facteurs qui fait qu’effectivement il sera réélu sans problème. La seule véritable interrogation est le taux de participation et, sur ce point, on voit émerger au sein de l’Etat-major politique une préoccupation. A partir du moment où les jeux sont faits, même les personnes décidées à voter pour Vladimir Poutine ne seront finalement pas très incitées à se déplacer. Or, si le taux de participation passe sous la barre des 50%, cela serait considéré comme un élément négatif voir une critique de l’actuelle présidence et donc Vladimir Poutine verrait sa légitimité érodée pour son prochain mandat.

Comment se porte le pays sur le plan socio-économique ? La période de stagnation économique qui touche actuellement le pays peut-elle avoir un impact dans les urnes ?

2017 a été l’année de la reprise pour l’économie russe. Cela s’est traduit par un retour à la hausse des investissements, des salaires réels, une diminution de l’inflation jusqu’aux alentours de 3% permettant une progression du pouvoir d’achat. C’est un ensemble d’éléments qui, appuyé sur la remonté du prix du baril de Brent, a conduit à penser que l’économie nationale aller croître de plus de 2% en 2017.

En fait cette embellie s’est arrêtée assez vite et ces deux derniers mois ont été plutôt négatifs. Les revenus réels ont continué à décroître, l’investissement a stagné ainsi que la consommation et les ventes de détail ont même eu tendance à diminuer. Actuellement nous sommes dans une phase qui infirme les espérances que les économistes plaçaient dans le développement du pays.

Mais cela ne jouera pas lors des élections car, comme l’a rappelé Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse, les performances économiques depuis son accession au pouvoir en 2000 sont telles que cela lui donne matière à faire face à ses contradicteurs. Le PIB a augmenté de 75%, la production industrielle de 70%, les salaires ont été multipliés par 3,5, les retraites par 3,6, la mortalité infantile a été divisée par 3,6, l’espérance de vie est passée de 65 à 73 ans.

Tous ces indicateurs lui donnent un crédit suffisant pour passer cette période décevante. Le problème c’est qu’elle s’annonce ainsi mais personne ne sait exactement pourquoi. Les prix du pétrole ont augmenté, le budget russe a été calculé avec un baril de Brent à 40$ alors qu’il est actuellement proche des 65$ ce qui devait constituer une marge de manœuvre appréciable.
Mais le rouble reste très bas, l’économie ne redémarre pas et pour des économistes comme Alexeï Koudrine, ministre des Finances, la cause de cette atonie est l’absence de réformes structurelles. Il s’agira donc d’en mettre en place pour sortir de cette période de croissance faible qui, comme le ministre se plaît à le faire remarquer, avait une existence antérieure à la baisse du prix du baril et la crise ukrainienne.

Toute la question sera donc de savoir si pour son dernier mandat, Vladimir Poutine lancera des réformes structurelles ou non. S’il ne le fait pas, beaucoup de spécialistes considèrent que la Russie restera sur des taux de croissance très modestes.

Quel peut être l’impact des questions internationales sur la campagne électorale ?

Vladimir Poutine a déclaré, peu avant l’annonce de sa candidature, que les troupes russes se retireraient de Syrie hormis une couverture non chiffrée qui restera sur place. Cela correspond à une demande de l’opinion publique car les opérations en Syrie sont perçues différemment de celles en Ukraine.

Pour les Russes, l’Ukraine c’est affectif et émotionnel, la Crimée ayant toujours été russe depuis le début du 18ème siècle. Pour la plupart de l’opinion russe, c’était une erreur commise par Khrouchtchev que de céder la Crimée à l’Ukraine en 1954, puis par ses successeurs de ne pas être revenus sur ce décret ; le président ne sera donc pas critiqué. En revanche, que des citoyens russes aillent mourir en Syrie, c’est moins évident pour l’opinion russe. En annonçant le rappel des troupes, Vladimir Poutine donne un signal très clair : la guerre a été gagnée et le processus diplomatique de sortie de crise est en marche.

Ainsi, les dossiers internationaux jouent incontestablement un rôle important dans la popularité de Poutine. Pour les Russes le président a rendu à la Russie son statut de grande puissance. Pour l’heure, il s’agit d’un élément important et positif de la popularité de Vladimir Poutine.

Fin des énergies fossiles et environnement énergétique international : contradiction ou réalisme ?

IRIS - Thu, 21/12/2017 - 10:26

L’adoption par l’Assemblée nationale ce 19 décembre d’un texte portant sur la fin de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures sur le territoire français pour 2040 revêt une dimension à la fois politique et symbolique, la France souhaitant endosser le rôle de leadership mondial de la croissance verte. Ce volontarisme se heurte pourtant aux réalités d’un environnement international où les énergies fossiles sont et seront encore en amont de la stratégie des acteurs étatiques et des grandes firmes du secteur de l’énergie. L’analyse de Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS.

Quels étaient les enjeux de l’adoption de ce texte entérinant la fin de la recherche et l’exploitation des hydrocarbures produits en France à horizon 2040 ?

Il faut replacer ce texte dans un ensemble, le plan d’action sur le changement climatique, qui a été présenté par les autorités françaises et notamment le ministère de la Transition écologique et solidaire en juillet 2017. Ce plan vise à mettre la France en situation de contribuer à la mise en œuvre de l’Accord de Paris issu de la COP 21 qui s’est tenue en France il y a deux ans.

Très clairement, le président Emmanuel Macron, son gouvernement et Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, veulent placer la France en pôle-position parmi les pays qui mettent en œuvre l’Accord de Paris. On parle actuellement du pays comme l’un des leaders de l’économie verte et c’est dans ce cadre qu’est intervenu ce projet de loi, qui vient d’être adopté par le parlement français, visant à interdire l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, pétrole et gaz naturel.

Il y a des enjeux environnementaux et climatiques auxquels s’adossent des enjeux symboliques et politiques. Ils sont également industriels. Il faut montrer que la France possède les capacités lui permettant d’être l’un des leaders de la croissance verte. La France doit jouer un rôle d’exemple et entraîner dans son sillage d’autres pays.

Cependant il faut relativiser le caractère « exemplaire » qui est recherché par deux considérations. Tout d’abord, la France a une production d’hydrocarbures très marginale puisqu’elle ne représente que 1% de sa consommation nationale. Enfin, la production pétrolière française ne représente que 0,02% de la production pétrolière mondiale.

De ce point de vue, il est douteux qu’un pays avec une si faible production de pétrole et de gaz puisse être un exemple par rapport à des dizaines d’autres Etats dans le monde qui sont de grands ou moyens producteurs de pétrole et de gaz naturel. Il est évident que, pour ces pays, les hydrocarbures représentent un enjeu autrement plus important que ce qu’ils représentent pour la France si l’on met de côté notre potentiel en gaz de schiste, qui est sans doute significatif, et le pétrole conventionnel d’Outre-mer avec notamment la découverte en 2011 d’un gisement pétrolier au large de la Guyane française.

N’y a-t-il pas un contraste entre la volonté des décideurs politiques de faire de la fin des hydrocarbures un objectif prioritaire, et une conjoncture économique marquée par une hausse du prix du baril et de la demande et notamment une production mondiale qui devrait augmenter ces prochaines années ?

Il est clair que les énergies fossiles sont encore bien vivantes. Il est donc prématuré de rédiger leur acte de décès. On a souvent tendance à dire que ce sont des énergies du passé mais la réalité est qu’il s’agit d’énergies du passé, du présent et, dans une certaine mesure, de l’avenir également.

Il faut toujours partir de la réalité actuelle : le pétrole, le gaz et le charbon représentent de l’ordre de 85% de la consommation mondiale d’énergie aujourd’hui. Par conséquent, ces sources seront encore là et à un niveau important pour des dizaines d’années. C’est donc une chose d’affirmer des ambitions très élevées dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique, c’en est une autre de penser que l’on peut, dans un horizon de court/moyen terme, passer d’un monde dominé par les énergies fossiles à un monde où ce seraient les énergies renouvelables qui domineraient.

Nous sommes bien dans une période de transition énergétique mais celle-ci a commencé récemment. Elle va prendre du temps et, évidemment, les énergies fossiles joueront un rôle important dans cette transition, en particulier le gaz naturel.

A cet égard, il y a eu la mise en production toute récente de Yamal LNG, un gigantesque projet d’exportation de gaz naturel liquéfié piloté par un consortium composé de la société russe Novatek, du groupe français Total et d’intérêts chinois. Il s’agit d’un projet dont le coût d’investissement est évalué à 27 milliards de dollars et qui va produire du gaz pendant des décennies. Ces derniers jours, un consortium a lancé au Brésil le développement à grande échelle de Libra, un très gros champ pétrolier en mer profonde qui pourra produire plus de 600 000 barils par jour d’ici plusieurs années. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres.

De nombreux exemples montrent bien qu’au niveau des Etats exportateurs d’hydrocarbures, il s’agit d’impératifs énergétiques, économiques et géopolitiques. Et les compagnies pétrolières et gazières continuent à développer de gros projets parce qu’il y a des marchés. La consommation pétrolière mondiale, qui a diminué en 2008-2009 du fait de la crise économique, a augmenté de manière continue depuis 2010 et ce sera encore le cas en 2017 et en 2018 et au-delà. La consommation mondiale de gaz naturel est elle aussi orientée à la hausse.

Nous sommes toujours dans un monde assoiffé d’énergies fossiles et qui en a encore besoin, même si l’on observe que la consommation de charbon semble marquer le pas. Ces besoins énergétiques croissants, notamment des pays émergents et en développement, feront que la part des combustibles fossiles dans le mix énergétique restera fort importante pendant longtemps même si elle va diminuer. Il n’y donc pas de contradiction entre la volonté politique de lutter contre le changement climatique et la place encore majeure réservée aux énergies fossiles. Il faut prendre en compte les contraintes de calendrier.

Par contre, il faut évidemment, tout en développant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, accélérer la recherche-développement sur le captage et le stockage du carbone car, dans la mesure où nous savons que nous consommerons des énergies carbonées pour encore pas mal de temps, il faut prioriser ces technologies pour limiter les dégâts.

Le multilatéralisme climatique en matière d’hydrocarbures n’est-il pas voué à l’échec quand des Etats intègrent encore ouvertement les énergies fossiles au sein de leur politique énergétique tout en ouvrant la porte à de nouveau projets d’exploration et d’exploitation ?

Outre le cas de la France qui s’est dotée d’une loi pour interdire l’exploitation d’hydrocarbures à l’horizon 2040, un autre pays a pris des mesures similaires : le Costa Rica. Mais aucun pays qui est un producteur important d’hydrocarbures n’a pris de telles mesures ou n’a annoncé de futures décisions en ce sens.

Par conséquent, il est clair qu’il est parfaitement logique pour ces pays et la communauté internationale de continuer à intégrer les énergies fossiles dans leurs différentes stratégies, parce qu’elles font partie de la réalité du monde de l’énergie et vont encore en faire partie pour pas mal de temps.

N’oublions pas, par ailleurs, que plusieurs pays à travers le monde vont devenir dans les années qui viennent des producteurs et exportateurs d’hydrocarbures. Si l’on prend le continent africain, le Sénégal, la Mauritanie, le Mozambique et la Tanzanie vont devenir de futurs exportateurs de gaz naturel liquéfié. L’Ouganda et le Kenya seront probablement des pays producteurs et exportateurs de pétrole. Aucun de ces Etats n’est prêt à se priver de cette manne au nom de la protection de la planète.

La géopolitique des hydrocarbures continuera donc à jouer un grand rôle. Ce qui importe, c’est de prendre en compte cette réalité tout en luttant contre le changement climatique avec la promotion vigoureuse de l’efficacité énergétique, un développement accéléré de la production d’énergies renouvelables et le développement des technologies de captage et de stockage du carbone.

Emmanuel Macron au Proche-Orient – premiers éléments d’évaluation

Institut Montaigne - Thu, 21/12/2017 - 10:19
Emmanuel Macron au Proche-Orient – premiers éléments d’évaluation Institut Montaigne jeu 21/12/2017 - 10:19

En quelques mois à l’Elysée, Emmanuel Macron s’est déjà fortement impliqué dans les affaires du Proche et du Moyen-Orient.

L’Europe à l’épreuve d’un nationalisme identitaire

IRIS - Thu, 21/12/2017 - 10:03

Du Royaume-Uni à la Pologne, en passant par l’Allemagne, l’Autriche, la France ou l’Italie, l’Europe est traversée par une vague populiste portée par un discours conjuguant identitarisme et souverainisme, le poids de ces deux variables différant selon les pays. Face à cette vague, que peut faire l’UE ?

En Autriche, l’extrême-droite vient d’accéder au pouvoir et obtient des ministères régaliens (l’Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères), tandis que la Pologne est l’objet d’un fait sans précédent : le déclenchement de la procédure de sanction prévue par l’article 7 du traité UE. Selon la chercheure Anaïs Voy-Gillis, membre de Chronik.fr, « trois facteurs permettent d’expliquer cette montée de l’extrême droite. Elle repose d’abord sur une crise de la représentativité (…). Ensuite, l’Europe a été touchée très massivement par une crise des migrants, et l’on constate un rejet de l’islam et de l’immigration. Enfin, les citoyens ont le sentiment que leur pays est dépossédé de son attribut de souveraineté, au profit d’entités comme la finance. »

DES RÉPONSES SONT PRÉVUES PAR LES TEXTES EUROPÉENS

Dans une perspective plus large, les réactions suscitées par la globalisation trahissent un profond désenchantement. Ce sentiment n’est pas nouveau. La « globalisation heureuse » et la consécration universelle de la « démocratie de marché », pour reprendre l’expression de Francis Fukuyama, s’avèrent illusoires. La vague néolibérale a neutralisé le projet européen et, partant, l’ambition de réactiver un idéal supranational commun. Le sentiment de vide s’explique par l’absence de perspective politique alternative et par un doute grandissant sur l’universalité des valeurs humaines, celles qui sont censées nous unir dans un même destin…

Convaincu de sa propre existence, l’Occident craint aussi sa propre fin, du moins son déclin. Le sentiment d’être « en danger » ou d’être menacé par la civilisation islamique alimente la montée en puissance d’une idéologie « occidentaliste »…

Est-ce que l’Union européenne est armée pour faire face à ce phénomène ? Juridiquement, les traités institutifs de l’UE fondent ses institutions à s’immiscer dans les affaires internes de ses États membres, dès lors que l’action de ces derniers (risque de) porte(r) atteinte aux valeurs fondamentales de l’organisation politique, à l’identité commune de ses membres. Ainsi, selon l’article 2 du traité UE, « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Or non seulement tout État tiers désireux d’adhérer à l’Union doit veiller à respecter ces valeurs (art. 49 du traité de l’UE), mais une obligation analogue – de nature politique – pèse sur les États membres. Un dispositif de contrôle et de sanction visant à préserver l’intégrité des valeurs de l’Union est prévu par l’article 7 du traité. Deux procédures – à la fois distinctes et cumulatives – de sanction sont ainsi instituées. L’une est préventive et peut être enclenchée par la Commission en cas de « risque clair de violation grave », tandis que l’autre ne peut être actionnée que lorsque la violation de ces valeurs communes est « grave et persistante. »

UNE SOLUTION PLUS POLITIQUE QUE JURIDIQUE

Le champ d’application du mécanisme visé à l’article 7 a un caractère général et ne s’applique pas seulement aux actions menées dans la mise en œuvre du droit de l’Union. L’article 7, §3, précise que lorsque la violation « grave et persistante » est constatée, le Conseil de l’UE, statuant à la majorité qualifiée, peut décider de suspendre certains droits découlant de l’application des traités à l’État membre en cause, y compris les droits de vote du représentant du gouvernement de cet État membre au sein du Conseil de l’UE. Reste que la complexité de cette procédure de sanction la rend de facto inapplicable et donc inefficace. Le pouvoir polonais ne le sait que trop…

Transpartisane, la vague mêlée d’europhobie et d’euroscepticisme ne concerne pas les seuls « partis extrémistes ».

De toute manière, la solution n’est pas d’ordre juridique, mais politique. La vague d’euroscepticisme se nourrit du sentiment d’impuissance de l’Union européenne et des doutes sur la « volonté de construire ensemble » pour mieux se replier sur soi-même. Entre le Brexit, la montée des forces centrifuges et la tentation de la démondialisation, l’Histoire contredit le sens de la construction européenne. Pis, l’intégration, la fédéralisation et la supranationalité semblent appartenir à un passé révolu. La frontière, la nation et la souveraineté, tels sont les éléments constitutifs du triptyque du nouvel ordre européen. Retour au vieux paradigme de l’État-nation souverain .. plongé désormais dans un monde globalisé, structuré autour de pôles de puissances et dans lequel les Européens se cherchent encore et toujours…

En France, ce mouvement «réactionnaire» – au sens littéral du terme – est entretenu par des responsables politiques en général, et des candidats à la présidentielle en particulier, incapables de conjuguer l’Europe au futur. Trop souvent enfermés dans un discours franco-français, ils semblent vivre en autarcie, dans un huis clos stato-national, hors du monde, loin de l’Europe. Pis, lorsque le sujet est abordé, le simplisme et la binarité tendent à l’emporter : pour ou contre l’Union européenne, l’euro, une défense et une diplomatie européennes, etc. Au-delà du clivage transpartisan entre souverainistes et pro-européens, nulle vision constructive, ni stratégie d’ensemble ne se dégage clairement en faveur d’une croyance dans un projet européen à redéfinir.

L’incapacité politique à produire du sens et à définir les ressorts d’un destin commun nourrit les mouvements de contestation vis-à-vis d’une chose européenne perçue comme une matière aussi floue qu’inconsistante, incapable de protéger et de décider, illisible et inaudible. Transpartisane, la vague mêlée d’europhobie et d’euroscepticisme ne concerne pas les seuls «partis extrémistes». En témoigne le retour en force de l’idée de frontière ou d’identité nationale au sein des droites conservatrices nationales. Une tendance propice aux alliances avec l’extrême droite, comme l’atteste le nouveau gouvernement autrichien. Un spectre auquel la France n’échappe pas non plus…

Les 10 articles qui vous ont marqués en 2017

Institut Montaigne - Thu, 21/12/2017 - 09:00
Les 10 articles qui vous ont marqués en 2017 Institut Montaigne jeu 21/12/2017 - 09:00

Avant de tourner la page de 2017 marquée notamment par l’élection présidentielle, nous vous proposons de revenir sur les dix articles qui vous ont le plus intéressés cette année. Les avez-vous tous lu ?

Brexit: de renuncia en renuncia hasta el “progreso suficiente”… por ahora

Real Instituto Elcano - Thu, 21/12/2017 - 04:47
Comentario Elcano 54/2017 - 21/12/2017
Salvador Llaudes

El Consejo Europeo del 15 de diciembre finalmente aprobaba el paso a la segunda fase de las negociaciones entre el Reino Unido y la UE. Lo que hemos presenciado es que los británicos han tenido que ir asumiendo todos los postulados de la contraparte comunitaria.

Partnerschaften im Dienst der Agenda 2030 für nachhaltige Entwicklung

SWP - Thu, 21/12/2017 - 00:00

Die »Agenda 2030 für nachhaltige Entwicklung« der Vereinten Nationen benennt Multi-Stakeholder-Partnerschaften als ein Instrument, das dazu beitragen soll, die Ziele für nachhaltige Entwicklung (SDGs) zu realisieren. Bisherige Erfahrungen mit Partnerschaften zwischen staatlichen und nichtstaatlichen Akteuren, aus Privatwirtschaft oder Zivilgesellschaft, sind jedoch gemischt. Wichtige Erfolge werden durch zu viele Fehlschläge getrübt. Vor diesem Hintergrund untersucht die Studie, inwiefern die Politik und andere relevante Akteure bestehende Erkenntnisse zu Multi-Stakeholder-Partnerschaften aufgreifen – vor allem hinsichtlich ihrer Erfolgsbedingungen –, wenn nun neue Partnerschaften für die SDGs gefordert und gefördert werden.

Die Studie stellt Ergebnisse von Befragungen vor, bei denen ausgewählte Akteure ihre Ansichten und Forderungen zum Thema äußerten. Dabei stammen die Ansprechpartner aus vier Bereichen: den Vereinten Nationen und deren Umfeld, von Geberinstitutionen, Regierungen und privaten Initiativen. Zudem wird beleuchtet, inwiefern diese Akteure de facto bereits eine »Meta-Governance« erbringen, um Partnerschaften gezielter zu unterstützen, zu steuern und zu überprüfen. Unter Meta-Governance sind übergeordnete Prinzipien, Regeln und Orientierungshilfen zu verstehen, die Partnerschaften in ihrer Arbeit fördern oder fordern sollen. Auch hier sind die Ergebnisse gemischt. Zwar finden sich viele Bausteine einer Meta-Governance, doch ergeben sie ein eher fragmentiertes denn kohärentes Gesamtbild. Unter diesen Voraussetzungen ist zu befürchten, dass neue Partnerschaften alte Fehler wiederholen, statt von ihnen zu lernen. So dürfte es Partnerschaften kaum gelingen, im Sinne der Agenda 2030 inklusiv und verantwortlich zur »Transformation unserer Welt« beizutragen.

Für weiterführende Informationen siehe die Seite zu »Partnerschaften für nachhaltige Entwicklung« im Themendossier »Globale Nachhaltigkeitspolitik«.

Partnerships for the 2030 Agenda for Sustainable Development

SWP - Thu, 21/12/2017 - 00:00

The United Nations (UN) 2030 Agenda for Sustainable Development defines Multi-Stakeholder Partnerships (MSPs) as a tool for helping to realise the Sustainable Development Goals (SDGs). However, prior experience of such partnerships between state and non-state actors (from the private sector or civil society) has shown mixed results. Significant successes have been marred by too many failures. This study examines to what extent policymakers and other relevant actors integrate these insights into multi-stakeholder partnerships – especially as regards their conditions for success – when calling for and fostering new partnerships for the SDGs. This study presents the results of a series of interviews to establish the views and requirements of selected actors on the topic. These interlocutors come from four areas: the United Nations environment, donors and funders, governments and private initiatives. We will also examine the extent to which these actors already deliver de facto “meta-governance” to support, steer and verify partnerships in a more targeted manner. Meta-governance means overarching principles, rules and guidance intended to enable or ensure partnerships in their work. Here too the results are mixed. Whilst we identified many meta-governance building blocks, they add up to a fragmented rather than coherent overall picture. Given these conditions, there is a risk that new partnerships will repeat past mistakes instead of learning from them. In that case, partnerships will struggle to contribute inclusively and accountably to “transforming our world” along the lines of the 2030 Agenda.

For further information, see the page on “Sustainable Development Partnerships” in the “Sustainability, Climate and Energy” dossier.

Südafrika: Stabwechsel beim ANC

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 21/12/2017 - 00:00
Jacob Zuma hat eine heftige Niederlage einstecken müssen. Mit knapper Mehrheit wählten die Delegierten den Vizepräsidenten des Landes, Cyril Ramaphosa.

Une « norme intelligente » au service de la réforme

Fondapol / Général - Wed, 20/12/2017 - 18:40

Réformer la France est impératif afin d’améliorer durablement la situation économique du pays. Mais cette volonté affirmée s’est historiquement heurtée sans cesse à des échecs récurrents. En France, changer de paradigme permettrait à la norme d’embrasser de nouveaux outils au service d’une norme plus efficace, plus didactique et davantage conforme aux effets attendus. La mise […]

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2017, année charnière pour l'Institut Montaigne

Institut Montaigne - Wed, 20/12/2017 - 18:14
2017, année charnière pour l'Institut Montaigne Institut Montaigne mer 20/12/2017 - 18:14

De l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier aux législatives allemandes de novembre, sans oublier l’élection d’Emmanuel Macron en mai, l’année 2017 restera, pour la France, l’Europe et le monde, une année pivot.

Accord de coalition en Autriche : un laboratoire pour l’extrême droite en Europe ?

IRIS - Wed, 20/12/2017 - 14:44

L’accord de gouvernement entre le parti libéral autrichien et les conservateurs avec à sa tête Sebastian Kurz constitue une nette rupture après des décennies de grande coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates. L’extrême droite obtient des postes régaliens et y renforce son ancrage. Si des spécificités nationales demeurent, on peut néanmoins observer à l’échelle de l’Europe l’émergence d’un consensus idéologique sur le rapport à la mondialisation, l’immigration, et une crispation identitaire. L’analyse de Magali Balent, chercheuse associée à l’IRIS.

Comment expliquer que le parti libéral autrichien (FPÖ) ait obtenu 3 ministères régaliens : l’intérieur, la défense et les affaires étrangères au sortir des négociations avec les conservateurs (ÖVP) alors qu’il est arrivé en 3ème position derrière les sociaux-démocrates (SPÖ) ?

A l’issue de négociations qui auront duré près de deux mois, l’ÖVP et le FPÖ sont parvenus le 15 décembre 2017 à un accord pour former une coalition de gouvernement. Le FPÖ de Hans-Christian Strache obtient ainsi six ministères dont trois régaliens. Cette situation est le fruit d’une proximité idéologique entre les deux formations politiques qui s’est renforcée avec l’arrivée de Sebastian Kurz à la tête du parti de l’ÖVP en mai 2017. Dès ce moment, celui qui allait devenir le Chancelier le plus jeune de l’histoire autrichienne quelques mois plus tard, a récupéré les thèmes porteurs du FPÖ sur l’immigration, l’islam, la défense des valeurs autrichiennes et la protection aux frontières. En outre, les sondages d’opinion ont révélé après les élections législatives d’octobre 2017 qu’une coalition Kurz/Strache avait la préférence des Autrichiens au détriment d’une nouvelle coalition ÖVP/SPÖ qui a gouverné le pays pendant des décennies et s’est discréditée en échouant à faire face aux enjeux migratoires et identitaires.

L’atonie de la position de l’Union européenne au lendemain de cet accord gouvernemental tranche avec la réaction qu’elle avait eu dans les années 2000 : est-ce le prix à payer pour maintenir la cohésion de l’organisation ?

L’Union européenne (UE) doit faire face à une crise de légitimité sans précédent depuis que le séisme économique qui l’a frappée en 2008 puis la crise des migrants en 2015 ont révélé qu’elle était mal préparée à affronter les défis du XXIe siècle. En outre, l’UE manque de moyens pour interférer dans les affaires intérieures d’un Etat dès lors que celui-ci respecte les traités européens et les valeurs fondatrices de l’UE. On a d’ailleurs déjà pu constater son mutisme dans l’affaire catalane qui relevait de la stricte souveraineté espagnole et dans laquelle elle a préféré rester en retrait. Si l’on ajoute à cela le fait que depuis les années 2000 plusieurs partis populistes en Europe ont noué des accords avec les partis traditionnels, ce qui a créé des précédents, on comprend que la marge de l’UE est très étroite. En effet, souvenons-nous de l’Italie en 2009 où le parti de Berlusconi a fusionné avec le parti d’extrême droite Alliance Nationale pour devenir le Parti du peuple de la liberté (PDL), ou encore de la Suisse et de la Norvège, certes non membres de l’UE, mais où les populistes ont négocié des postes de ministres et sont entrés au gouvernement de leur pays respectif, ce qui a créé un précédent sur le continent européen. L’Union européenne restera néanmoins vigilante à l’égard du nouveau gouvernement autrichien quant au respect des valeurs fondatrices de l’UE.

Les extrêmes-droites européennes semblent de plus en plus nombreuses à se retrouver aux responsabilités. Comment expliquer ce phénomène ? Assiste-on à l’émergence progressive d’un corpus idéologique transnational au sein des différentes formations d’extrême-droite européennes ou chacun des pays a ses spécificités ?

La poussée des partis national-populistes dans de nombreux pays d’Europe depuis une décennie est le fruit d’un faisceau de causes profondes qui ont été exposées à de nombreuses reprises par les spécialistes du sujet. Outre la crise économique de 2008 qui fragilise les situations individuelles et rend la tentation du repli national défendu par ces partis attrayante, la crispation identitaire d’une partie de la population européenne est aussi un phénomène déterminant. Cette crispation est une réaction à l’évolution structurelle des sociétés occidentales sous le coup des nouveaux enjeux que sont la crise migratoire, le rapport à l’islam et les attentats terroristes, et plus largement le phénomène de mondialisation qui fait craindre une dilution des identités nationales. Tout ceci a rendu le discours des partis national-populistes attractif. Ces partis partagent en effet une même hostilité à l’égard des flux migratoires et de l’UE, une même perception de l’islam identifié comme une menace pour les traditions européennes et une volonté commune de rendre le pouvoir au peuple contre les élites mondialisées. Mais tous ces partis ne sont pas pour autant des clones et chacun cultive ses propres spécificités nationales. Le national populisme est bien une nébuleuse et non pas un bloc !

 

 

Trump élargit l’Atlantique

IRIS - Wed, 20/12/2017 - 10:36

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS

The Trouble with Transition

SWP - Wed, 20/12/2017 - 00:00

The transition will be the most important medium-term issue in the second phase of the Brexit negotiations. The United Kingdom is due to leave the European Union officially in March 2019, too soon to negotiate a detailed agreement on future relations. With neither side standing to gain from a cliff-edge, the British request for a transitional arrangement falls on open ears. But finding agreement will be no easy matter. From the EU’s perspective the only acceptable option is full and complete replication of the status quo, with the UK accepting and implementing EU rules for two years without having any say over them. This will include Prime Minister Theresa May needing to secure a parliamentary majority accepting “rule-taker” status for the UK – and breaking all the promises of the advocates of Brexit for at least two years.

UN Envoy on Gaza: “You Take Hope Away, Violence Follows”

European Peace Institute / News - Tue, 19/12/2017 - 21:41
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Nickolay Mladenov, the United Nations Special Coordinator for the Middle East Peace Process (UNSCO), detailed a decade of deteriorating conditions in Gaza, noting that it had “de-developed” over the past ten years of governance under Hamas and that a new agreement promising a reconciliation between Hamas and Fatah had stalled.

“Hope was created with the agreement, but it seems to have been taken away,” he said, referring to a pact signed in Cairo in mid-October between the two Palestinian parties. “This is where we are in Gaza,” he said, adding the grim prognosis that if “you take hope away, violence follows.”

Mr. Mladenov was speaking at a Dec. 19 event in IPI’s “Leading for Peace: Voices From the Field” series, just days after a decision by President Trump had roiled the already troubled waters of peacemaking in the Middle East by declaring that the United States would now unilaterally recognize Jerusalem as the capital of Israel.

“We’re certainly at a critical crossroads of the Middle East peace process,” he said. “It’s not just the American decision, but it’s also the stalled peace process itself, the situation in Gaza, and the political dynamic among Israelis and Palestinians that is creating a very different situation than we have had in a long time. The international architecture dealing with this is collapsing.”

He enumerated some stark figures to illustrate the desperation of life in Gaza. He said that in the year 2000, 98 percent of the water flowing in Gaza’s pipes had been drinkable but that today only 10 percent is. With the local aquifer becoming increasingly polluted, he said, the situation would be “irreversible” by 2020.

Desalinization is declining and hospitals are failing because normal electricity is available only 12 hours a day, he said. He noted that overall unemployment is now at 45 percent, and, for youths, at 67 percent, and 40 percent of the residents of Gaza live in poverty.

By contrast, he said, in the West Bank, where the Palestinian Authority governs, there has been progress, and international assistance exists. He compared that to Gaza, under Hamas governance, where there is no access to development financing, and institution-building has stopped.

The key, therefore, to alleviating this humanitarian crisis, he said, was bringing the legitimate Palestinian national authority back to Gaza–which is the stated purpose of the Cairo agreement.

He said that there were commonly acknowledged steps to be taken to put the agreement into practice, like clearing closures and moving to restore services and bringing back legitimate governance, but that neither side had followed up on them. What was missing, he was asked. “Political will,” he said.

He argued that there was movement in some Arab governments to building “centers of moderation” in the troubled region that could resist radicalization and start to create internal capabilities to deal with threats.

“However, it’s easy for the people of Gaza to blame everything on Israel if things are going wrong and not blame Hamas,” he said. “If you want to protest against the occupation, you are welcome to do so, but if you want to protest the rising prices of food or the lack of work, you’ll find yourself in a dark spot.”

In conclusion, he said, “People adapt to worsening situations, that is the way human nature is structured. I say that the situation is unsustainable, yet it’s gone on for half a century.”

Warren Hoge, IPI’s Senior Adviser for External Relations, moderated the conversation.

Reste à charge zéro : la Mutualité met en débat ses premières réflexions

Fondapol / Général - Tue, 19/12/2017 - 18:54

La Mutualité Française a présenté le 14 décembre 2017 ses premières pistes de réflexion sur le reste à charge zéro en optique, dentaire et audioprothèse. Celles-ci seront mises en débat avec différents acteurs du système de santé et des think tanks partenaires jusqu’au congrès de Montpellier, en juin 2018. Acteur incontournable du remboursement des soins […]

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Manipulation des questions sportives : quelle régulation ?

IRIS - Tue, 19/12/2017 - 17:52

Thierry Pujol est expert international, président de TP International Consulting. Il répond à nos questions à l’occasion de sa participation à la conférence « Lutte contre la manipulation des compétitions en France : quelles initiatives pour quel bilan? » organisée par l’IRIS, le 11 décembre 2017, autour de la présentation de l’outil Fix the fixing, un outil pédagogique destiné aux parties prenantes souhaitant sensibiliser les personnes investies dans le sport sur le risque de corruption, de fraude et de trucage de match dans le sport :
– Quelles sont les dernières évolutions notables en ce qui concerne les techniques de manipulation des rencontres sportives ?
– D’après votre expérience, comment les athlètes interprètent-ils la menace de la manipulation des matchs ? Quelle est leur vision du problème ?
– Quelles sont vos principales recommandations pour améliorer l’intégrité des compétitions en France ? Que manque-t-il au dispositif actuel ?

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