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Diplomacy & Defense Think Tank News

« Pourquoi les Démocrates de Suède, un parti anti-immigration et nationaliste, progressent »

Fondapol / Général - Thu, 06/09/2018 - 17:46

Le professeur Johan Martinsson explique, dans une tribune au « Monde », que le décalage entre l’opinion publique et les responsables politiques suédois sur la question des réfugiés a largement contribué au succès du parti nationaliste. Johan Martinsson est l’auteur de l’étude « Les “ Démocrates de Suède ” : un vote anti-immigration », publiée par la Fondation pour […]

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Le Venezuela peut-il se sortir de la crise ?

IRIS - Thu, 06/09/2018 - 15:34

Le Venezuela connaît une grave crise économique depuis 2014. Hyperinflation, pénuries, instabilité politique… Face à ces difficultés, des milliers de Vénézuéliens quittent chaque jour le pays. En quatre ans, entre 1,6 et 2,3 millions de personnes ont ainsi choisi l’exil, soit 7 % de la population du pays. Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, c’est l’un des mouvements de population les plus massifs de l’histoire de l’Amérique latine. Le point sur la situation avec Christophe Ventura, chercheur à l’IRIS.

Pour quelles raisons la situation vénézuélienne a-t-elle à ce point dérapé ? Quelles sont les raisons de la crise ?

La crise vénézuélienne est multifactorielle. Plusieurs dimensions au départ dissociées se sont progressivement combinées pour atteindre aujourd’hui leur climax. Tout d’abord, il faut se souvenir qu’au Venezuela, la première élection du président Nicolás Maduro en 2013 s’est déroulée dans des conditions particulières puisque non prévues. En effet, à la suite de la mort du président Hugo Chávez (5 mars 2013), Nicolás Maduro devint président de la République par intérim, puis remporta l’élection présidentielle anticipée avec 50,6 % des voix face à Henrique Capriles. Dès le soir même de son élection, une partie de l’opposition ne va pas reconnaître cette victoire et se radicaliser pensant qu’elle peut enfin obtenir la chute du chavisme du fait d’un leadership qu’elle considère affaibli après la mort du Chávez et fragile à la sortie d’un résultat si serré. Ceci va jouer un rôle important dans la suite des événements. Au même moment, l’onde de choc provoquée par la crise mondiale de 2008 frappe l’Amérique latine de plein fouet. Au Venezuela, cela s’est traduit avant toute chose par le fait de faire face très rapidement et sans anticipation à l’effondrement des exportations et des cours du pétrole, dont le pays dépend très largement, et même exclusivement.

Ainsi, d’un côté, nous avons le nouveau cours que prend l’affrontement politique entre le chavisme et l’opposition – les deux courants s’opposent frontalement depuis 1998- avec l’élection que Nicolás Maduro. Et d’un autre côté, nous voyons le Venezuela entrer dans une crise économique qui va devenir sociale et alimenter, pour l’intensifier, la crise politique. L’opposition va voir dans ces difficultés économiques la confirmation de l’affaiblissement politique du gouvernement et la possibilité pour elle d’avancer. Cette période de crise se traduit par l’effondrement des ressources de l’État vénézuélien, notamment celles nécessaires aux financements des programmes sociaux et aux importations des produits de consommation. Cette situation est d’autant plus grave pour le Venezuela, car la population consomme largement plus ce qu’elle importe que ce qu’elle produit. L’Etat va manquer de ressources pour importer. Sur cette situation vont se greffer de multiples phénomènes de spéculation, de sabotages intentionnels et de corruption qui vont produire les séquences de pénuries à partir de 2016. C’est donc ce qui crée la première strate de la crise vénézuélienne.

La seconde strate de cette crise est constituée, dans ce contexte de crise économique que le gouvernement n’inverse pas, par l’intensification de la polarisation politique.  La dynamique d’affrontements s’aiguise entre l’opposition et le gouvernement de Nicolás Maduro dès 2014 et va prendre de multiples formes. L’aile dur au sein de l’opposition va s’imposer et opter, dès 2014 puis à partir de sa victoire aux élections législatives de décembre 2015, pour une « sortie » rapide du président par tous les moyens (politiques, institutionnels, mais aussi insurrectionnels et violents, et en cherchant des appuis extérieurs, notamment auprès des Etats-Unis et des nouveaux gouvernements de droite en Amérique latine). De son côté, Nicolás Maduro va répondre avec tous les moyens – y compris répressifs – du pouvoir d’Etat et va marginaliser l’opposition dans l’appareil d’Etat. En fin de compte, sans résolution politique et institutionnelle de toutes ces tensions accumulées, la situation est passée à un autre niveau, celle des violences politiques. Et ce, sur fond de crises sociale et économique toujours plus dégradées et non réglées.

Il faut aussi ajouter que l’opposition n’a cessé de se diviser pendant cette période entre durs rejetant toute reconnaissance du président et du gouvernement, ainsi que toute possibilité de dialogue, et secteurs prônant la voie légaliste et électorale.  Les violences de 2014 et de 2017 (très médiatisées dans le monde entier) ont largement décrédibilisé l’opposition au sein de la population, qui pouvait tout aussi bien être critique dans le même temps contre le gouvernement. L’opposition est apparue incapable de proposer un leadership unifié, une stratégie en mesure de répondre aux problèmes concrets des Vénézuéliens et un projet autre que celui de l’affrontement. Cette situation explique en partie les victoires électorales du chavisme – qui s’est de son côté remobilisé – dans les mois qui ont suivi.

Désormais, le Venezuela est également soumis aux sanctions financières et commerciales qui lui sont imposées depuis mars 2015 par les Etats-Unis (Barack Obama puis Donald Trump).  Celles-ci pèsent sur la non-résolution des problèmes économiques et sociaux – dont la question migratoire actuelle est une illustration – et politiques- les sanctions renforcent les dynamiques de radicalisation internes – que traverse le pays. C’est donc la troisième strate de la crise vénézuélienne.

Enfin, le dernier développement de cette crise est donc l’enjeu migratoire qui fait aujourd’hui l’actualité médiatique. Cette question n’est en réalité pas nouvelle, puisqu’elle existe depuis 2014. Mais elle a pris aujourd’hui des proportions importantes qui viennent s’ajouter à cette crise vénézuélienne et qui en révèlent la dimension régionale et non plus seulement nationale.

Quelles sont les conséquences régionales de la crise vénézuélienne ? 

La crise vénézuélienne est au cœur des recompositions des alliances régionales, au niveau latino-américain et surtout sud-américain. La situation au Venezuela s’accompagne d’un autre mouvement en Amérique latine : le basculement politique vers des choix d’alternance, plutôt à droite entre 2015 et 2018, mais aussi au centre gauche comme au Mexique. Le centre droit et la droite ont repris le pouvoir depuis 2015 en Argentine (par les urnes), au Brésil sous la forme d’un coup de force parlementaro-judiciaire, et dans d’autres pays sud-américains. Dans tous ces pays, le Venezuela est une question de politique intérieure et anime les clivages lors des campagnes électorales. La crise vénézuélienne cristallise aujourd’hui l’affrontement entre ces nouveaux gouvernements de centre-droit et de droite, et ce qui reste des gouvernements de la vague dite progressiste des années 2000.

Le cas vénézuélien ne trouve aucun consensus dans la région et reconfigure les alliances stratégiques. Les pays de droite ou de centre-droit sont désormais alliés au sein du groupe de Lima, qui rassemble les pays américains opposés au gouvernement de Nicolás Maduro et qui appuient l’opposition vénézuélienne et ses positions (non reconnaissance du gouvernement, qualification de « dictature », etc.). Néanmoins, de l’autre côté, la Bolivie, le Nicaragua et Cuba restent solidaires du Venezuela.

Une issue à la crise vénézuélienne vous semble-t-elle possible ? Quelles pourraient en être les solutions ?

Avant de discuter des solutions, il faut parler des conditions dans lesquelles elles pourraient voir le jour, afin de trouver une réponse d’ensemble cohérente pour le Venezuela. Sans quoi, ce pays pourrait connaître une véritable déflagration qui pourrait prendre la forme soit d’une guerre civile, soit de déstabilisations politiques et sécuritaires sans solutions alternatives et porteuses de conséquences régionales inflammables. Cela passe d’abord par la préservation maximale de ponts et de connexions pour qu’un dialogue minimal perdure entre le gouvernement chaviste et son opposition.

Afin que ce dialogue puisse exister, il est nécessaire que le Venezuela s’émancipe des sanctions imposées par Washington et, secondairement, l’Union européenne, qui, encore une fois, aggravent la situation politique et économique en renforçant les problèmes qu’elles sont censées régler.

Il faut aussi qu’un tel dialogue, comme tout dialogue de ce type, soit perçu comme porteur de plus d’intérêts pour les acteurs que la situation actuelle en termes de perspectives, de sécurité et de garanties politiques et juridiques, etc.

Ainsi, les conditions pour des solutions possibles sont de deux ordres. Tout d’abord, la résolution des problèmes économiques. Il faut que ce pays puisse recouvrir le chemin de la stabilité. Et sur le plan politique, il doit être libéré des interférences extérieures et miser sur la consultation du peuple.

« Le retour des populismes » – 3 questions à Dominique Vidal

IRIS - Thu, 06/09/2018 - 11:33

Dominique Vidal, journaliste et historien, dirige avec Bertrand Badie, expert en relations internationales, professeur des universités à Sciences Po, « L’État du monde ». Il répond à mes questions à l’occasion de la parution du nouvel ouvrage, « Le retour des populismes », aux éditions La Découverte.

Pour cette édition de L’État du monde 2019, vous avez opté pour le thème : « Le retour des populismes ». Comment définissez-vous ce concept, qui n’a pas le même sens partout ?

Commençons par le commencement : le populisme est devenu une des tendances majeures du monde contemporain. Coup sur coup, nous avons vécu la victoire-surprise du Brexit, puis l’élection de Donald Trump et le tremblement de terre italien. En Hongrie, le Fidesz et Jobbik ont totalisé plus de 68 % des voix, renforçant ainsi l’« arc populiste » Budapest-Varsovie-Bratislava, rejoint l’an dernier par la République tchèque. Sans oublier l’Autriche, où le FPÖ fondé par Jorg Haider participe au gouvernement et a même failli décrocher la présidence.

Les résultats cumulés des populistes de droite et des extrêmes droites dépassent 10 % des voix dans quinze pays européens et 20 % dans huit pays, avec, outre la Hongrie, des records en Suisse (29 %) et en République tchèque (40 %). Et le populisme ne progresse pas qu’en Occident : il suffit, pour s’en convaincre, de citer Poutine, Erdogan, Dutertre, Modi, Sissi, Kagame…

Cet inventaire à la Prévert, en bien plus triste, l’indique : le terme « populisme » se comprend mieux au pluriel qu’au singulier. Selon les périodes historiques durant lesquelles il apparaît, des narodniki du XIXe siècle au nazisme des années 1930-1940 et au nassérisme des années 1950-1960, selon qu’il se développe au Nord ou au Sud, selon qu’il est de droite ou de gauche, il présente des caractéristiques sensiblement différentes.

Mais, ces spécificités n’empêchent pas certains points communs. Ainsi le culte du chef, dont le mouvement porte même souvent le nom, du péronisme au lepénisme. De même la prétention de dépasser le clivage gauche/droite. N’oublions pas aussi l’exaltation du peuple et de la nation, menacés ou humiliés par les élites mondialisées, au point de constituer de nouveaux « ethno-nationalismes ». Tous ou presque partagent en outre un certain mépris de la démocratie, dont Benedetto Croce disait : « C’est le néant ! C’est le troupeau conduisant le berger, c’est le monde renversé, c’est le désordre, l’inanité et l’imbécillité organisée. » Autre trait commun : une religion de la souveraineté, face aux organismes supranationaux, Union européenne (UE) en tête.

Bref, le populisme représente moins une doctrine cohérente qu’un ensemble de discours et de pratiques politiques.

Les exemples nationaux que vous citez sont nombreux et impressionnants. Quelles sont les origines et causes de ces puissantes vagues ?

Ce qui unit ces discours et ces pratiques, c’est avant tout un contexte. Leur terreau, c’est notamment la quintuple crise dont nombre de pays et de peuples font les frais :

  • D’abord, la crise économique et sociale, dont l’explosion des inégalités constitue la première conséquence : un rapport d’Oxfam indique qu’en 2017 82 % de la richesse a profité au 1 % le plus riche ! Cette relative paupérisation alimente les mouvements populistes qui prétendent défendre les « petits » contre les « gros ». Non sans succès : comme le Rassemblement national en France, ces partis arrivent en général en tête dans l’électorat populaire ;
  • ensuite, la crise d’identité. Car le chômage, la paupérisation, la mise à la retraite forcée provoquent un ébranlement moral, qui vient s’ajouter au flottement de toutes les valeurs traditionnelles, qu’exploitent les populistes ;
  • la troisième est la crise de souveraineté d’États dépossédés de leurs prérogatives au profit des structures supranationales. D’où la tentation d’un repli sur l’État-nation, considéré comme une forteresse. Nombre de populistes prônent une sortie de l’euro, voire de l’UE. Certains glissent vers la xénophobie, parfois le racisme, l’antisémitisme et bien sûr l’islamophobie ;
  • la quatrième tient à la défiance vis-à-vis des institutions démocratiques, accusées de trahir le peuple au profit du grand capital mondialisé. Un récent sondage montre que les Français accordent, dans l’ordre, leur confiance aux PME[1] (80 %), aux maires (68 %), aux grandes entreprises (40 %), à l’UE (36 %), aux syndicats (34 %), à la présidence de la République (34 %), aux médias (30 %), aux députés (26 %) et… aux partis politiques (10 %) ! Ce désamour peut déboucher sur le pire ;
  • mais la cinquième crise, sans doute la plus importante, est celle des alternatives. Partout où ces partis ont connu un essor rapide, c’est en l’absence d’alternatives crédibles, de droite comme de gauche. Concernant ces dernières, la disparition de l’URSS a joué un rôle majeur. Je fais partie de ceux qui croyaient que la faillite du « socialisme réellement existant » lèverait l’hypothèque que le stalinisme avait longtemps fait peser sur la perspective même d’un autre socialisme. Il n’en a rien été. Et c’est un atout décisif des populistes, notamment en Europe.

Comment lutter efficacement contre ce phénomène ?

Le combat contre les populismes suppose évidemment une lutte contre leurs différentes thèses, et a fortiori contre leur mise en œuvre lorsque leurs tenants arrivent au pouvoir. Il ne s’agit évidemment pas là d’une bataille sur le seul plan moral. Ce qui sera capital, c’est la capacité à proposer des solutions différentes et cohérentes, mieux à même de répondre aux nouvelles attentes populaires dans tous les domaines.

Au-delà, la question décisive est celle de la reconstruction d’alternatives crédibles, aux plans national, mais aussi européen et, à certains égards, mondial. Ce changement radical de perspective est seul de nature à faire refluer les illusions populistes.

Car c’est dans l’absence d’alternative qu’elles s’enracinent. Si les Le Pen n’ont cessé de progresser, n’est-ce pas du fait des échecs de la droite et de la gauche françaises dans le cadre de politiques similaires ? Si le Mouvement des Cinq étoiles et la Ligue ont rassemblé la majorité des suffrages exprimés, n’est-ce pas en raison de l’épuisement des coalitions incarnées par Silvio Berlusconi et Matteo Renzi ? Si Viktor Orban, Jaroslaw Kaczynski, Andrej Babis et Peter Pellegrini dominent le groupe dit « de Visegrad », n’est-ce pas parce que le communisme, puis le postcommunisme ont trahi successivement leurs promesses dans leurs pays ?

C’est ce cercle vicieux qu’il convient de rompre en rouvrant une perspective.

[1] Petites et moyennes entreprises.

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Institut Montaigne - Wed, 05/09/2018 - 18:21

​La démocratie libérale est…

Les femmes en quête d’égalité sur les terrains

IRIS - Wed, 05/09/2018 - 17:38

Norvège, États-Unis, Danemark, Nigeria, Irlande, Australie, etc. La liste est longue… Depuis 2015, ces équipes nationales féminines de football dénoncent leurs conditions de travail et se mobilisent pour être mieux considérées par leurs fédérations. Les principales revendications concernent les salaires, les conditions d’entrainement, le traitement médiatique spécifique au sport féminin mais, plus globalement, les joueuses condamnent la différence de traitement de la part des fédérations entre les équipes masculines et féminines.

Le mouvement a réellement pris de l’ampleur à partir de 2016, avec la mobilisation des joueuses américaines et la plainte que cinq d’entre elles ont déposée contre l’US Soccer, leur fédération, pour discrimination salariale[1]. Leur mobilisation a eu un écho retentissant, car il s’agit de l’équipe la plus titrée en Coupe du Monde (1991, 1999, 2015), ainsi qu’aux Jeux olympiques (1996, 2004, 2008, 2012). De plus, les recettes de billetterie qu’elles génèrent rapportent plus d’argent à la fédération américaine que celles des hommes : 5 millions de dollars de gain pour les femmes contre 1 million de perte pour les hommes, selon les joueuses[2]. Et pourtant, les salaires sont loin d’être égaux. Selon un article du New York Times, alors que les joueuses de l’équipe féminine nationale reçoivent un bonus de 1 350$ en cas de victoire (et aucun bonus en cas de défaite), les joueurs, eux, perçoivent 5 000$ pour une défaite en match amical et jusqu’à 17 625$ en cas de succès contre une grande équipe [3].

Face à autant d’injustice, les Américaines ont décidé de se mobiliser, de dénoncer les choix de la fédération et de négocier à la hausse leurs salaires et leurs conditions de travail. Elles n’ont pas fait le choix de la grève comme les Danoises ou les Australiennes, ou du sit-in comme les Nigérianes, mais ont mis en place une démarche inscrite dans la durée. Elles ont fait de cette revendication un combat du quotidien : négociant dans l’avion, à l’hôtel, par SMS, par mail avec la fédération américaine. Mais surtout, elles ont cherché à définir clairement leurs priorités, en discutant entre elles et organisant des sondages anonymes, pour être sûres de présenter des revendications communes face à leur fédération. En d’autres termes, cette démarche a été celle d’un groupe, d’une équipe. Cette méthode a été payante : un accord valable jusqu’en 2021 a été signé avec leur fédération après plusieurs mois de négociations, dont les joueuses semblent satisfaites.

Par leur travail et leur engagement, les joueuses américaines sont devenues une source de motivation et d’inspiration pour les autres équipes et, plus généralement, pour les athlètes féminines. Elles ont notamment été contactées par les joueuses canadiennes de l’équipe nationale de football, par l’équipe américaine de basketball et par une joueuse américaine de hockey féminin, qui souhaitaient notamment échanger sur les sujets suivants : les clauses de maternité dans les contrats, les méthodes de négociation pour obtenir les meilleures conditions d’hôtel lors des déplacements ou pour des conseils concernant le recrutement d’un consultant marketing[4]. Ce mouvement ne concerne pas que le football, mais les sportives en général, et les footballeuses américaines l’ont très bien compris.

“I think right now there’s really a women’s coming-together movement, and it’s happening in sport and outside of sport,” Christen Press, joueuse de l’équipe nationale de Football américaine.

Cependant, toutes les équipes féminines qui ont voulu amorcer ce processus de discussion et revendiquer de meilleures conditions de travail n’ont pas connu les mêmes succès. D’ailleurs, bien que les joueuses de l’équipe norvégienne de football aient obtenu l’égalité salariale à partir de 2018, elles sont la seule équipe dans ce cas, parmi les 177 équipes féminines recensées au classement de la Fédération internationale de football association (FIFA)Et certaines revendications ont provoqué de vives réponses de la part de l’encadrement.

C’est notamment le cas de l’équipe féminine de Guingamp en D1 française, qui a mené une grève le 8 février 2018 à l’occasion de la visite de la sélectionneuse de l’équipe de France, Corinne Diacre, à Guingamp, à quelques jours de leur huitième de finale de la coupe de France, dénonçant le manque de considérations pour la section féminine.[5] Parmi les revendications, les joueuses demandaient le remplacement de Gilbert Castelélégué à la section féminine, (ce qui n’avait pas été le cas après son départ) et la mise à disposition d’un personnel médical propre à l’équipe. Selon un proche, les joueuses auraient essayé d’en parler avec la direction à plusieurs reprises, sans succès. Suite à cette grève, les joueuses ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre par Bertrand Desplat, président du club, qui a décidé de faire jouer les U19 à leurs places pour disputer le huitième de finale. Le Président Desplat, visiblement énervé, a même menacé les joueuses de sanctions disciplinaires en cas de « comportements inacceptables et irrespectueux envers l’institution d’En Avant ».[6] Comment comprendre cette réaction de la part de l’encadrement alors que les joueuses cherchaient tout simplement à attirer l’attention des dirigeants sur leurs conditions de travail afin d’amorcer un débat, une discussion ?

Le traitement de l’encadrement de l’En Avant Guingamp (EAG) concernant les joueuses est symptomatique d’un mal plus grand. Car bien que les questions salariales soient au cœur de leurs revendications, c’est bien le manque de considération que ces femmes dénoncent. C’est le sentiment d’abandon, d’être sous-considérées (« comme des citoyens de secondes classes » selon Carli Lloyd, capitaine de l’équipe américaine en 2015[7]) qui semble le plus affecter les athlètes féminines. Ce sentiment est d’autant plus fort que leurs homologues masculins reçoivent honneur et considération quand elles sont ignorées, qu’ils voyagent en classe business quand elles voyagent en classe économique[8], bénéficient de véritables infrastructures quand les Irlandaises se changent dans les toilettes de l’aéroport[9]. C’est ici que réside le cœur du problème : comment, au sein d’une même fédération, censée permettre à des athlètes de représenter leurs pays de la meilleure des manières, peut-il exister des différences de traitement aussi grandes ? Quelle image les choix de ces fédérations nationales renvoient-ils de nos sociétés ? Ces femmes demandent simplement à être considérées comme des athlètes nationales devraient l’être, avec des conditions décentes d’entrainement et que leur sexe ne soit pas prétexte à un traitement différencié.

Mais les différences de traitement ne se limitent pas qu’à l’enceinte du terrain ; on les retrouve également sur la scène médiatique… Par exemple, lorsque des journalistes, qui n’ont suivi que très peu de matchs (pour ne pas dire aucun match) de la saison régulière de D1 posent des questions peu pertinentes par rapport à la réalité du jeu. Dans le cadre d’une interview donnée à l’IRIS, Dounia Mesli, journaliste et co-fondatrice du média spécialisé Cœur de Foot, expliquait ainsi que lors des matchs de l’équipe de France féminine en France, seules les Bleues étaient interviewées à la fin des matchs par les journalistes français. Il est bien entendu compréhensible que plus de temps soit accordé aux joueuses du pays après le match, mais nous imaginerions mal qu’un journaliste ne cherche pas à obtenir les réactions d’un joueur de l’équipe adverse lors d’un match masculin. Toutes les raisons possibles et imaginables peuvent être évoquées (joueuses moins connues, moins de journalistes au bord des terrains, etc.), mais il s’agit avant tout d’une question de respect.

Or, aujourd’hui, c’est précisément ce respect et cette considération qui manquent dans le football féminin, affectant grandement le mental des joueuses et leurs performances. A l’inverse, on voit quelles peuvent être les conséquences d’une trop grande attention sur certains joueurs, qui perdent parfois vite pied avec la réalité. Les filles ont de la marge, donc n’utilisons pas cette excuse pour ne pas leur donner le traitement qu’elles méritent.

 

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[1] https://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-cinq-professionnelles-du-foot-reclament-legalite-salariale

[2] https://www.lci.fr/football/football-les-joueuses-americaines-pretes-a-faire-greve-pour-avoir-le-meme-salaire-que-les-hommes-2013569.html

[3] https://www.nytimes.com/2016/04/01/sports/soccer/uswnt-us-women-carli-lloyd-alex-morgan-hope-solo-complain.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&clickSource=story-heading&module=first-column-region&region=top-news&WT.nav=top-news

[4] https://www.nytimes.com/2018/03/04/sports/soccer/us-womens-soccer-equality.html

[5] https://www.letelegramme.fr/football/d1f-les-raisons-de-la-colere-13-02-2018-11849733.php

[6] https://www.ouest-france.fr/sport/football/ea-guingamp/ea-guingamp-feminines-un-vent-de-fronde-et-les-u19-alignees-5557362

[7] https://www.lci.fr/football/football-les-joueuses-americaines-pretes-a-faire-greve-pour-avoir-le-meme-salaire-que-les-hommes-2013569.html

[8] https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-44965630

[9] https://www.independent.ie/sport/soccer/international-soccer/sharing-tracksuits-and-changing-in-toilets-irish-womens-team-hit-out-at-treatment-as-fai-respond-with-statement-35592523.html

Le Sursaut 2018 – Les démocraties libérales en crise ?

Fondapol / Général - Wed, 05/09/2018 - 16:56

Pour un Sursaut des démocraties libérales : une nouvelle alliance transatlantique ? Rendez-vous jeudi 13 septembre 2018 à la mairie du 4ème arrondissement de Paris. Inscription gratuite et obligatoire : https://www.weezevent.com/sursaut  PROGRAMME Journée animée par Laure Mandeville, grand reporter au Figaro, Alexis Lacroix, directeur délégué de l’Express et Brice Couturier, éditorialiste à France Culture. 10h00 […]

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Globaler Klimaschutz: Eine Herkulesaufgabe für Lateinamerika und Europa

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 05/09/2018 - 10:39
Klimawandel und Klimaschutz nehmen auch in der Entwicklungszusammenarbeit eine immer wichtigere Rolle ein. Die Auswirkungen der Erderwärmung treffen heute schon besonders die ärmsten Bevölkerungsgruppen. Die globale Gemeinschaft ist alarmiert und es besteht weitgehend Konsens, dass dringend konkrete Aktionen beschlossen und umgesetzt werden müssen, um das Ziel, die Erderwärmung unter 2° Celsius zu halten, überhaupt noch erreichen zu können.

Chinas nukleare Abschreckung

SWP - Wed, 05/09/2018 - 00:00

Im Vergleich zu den großen Kernwaffenmächten USA und Russland hat China ein bescheidenes nukleares Abschreckungsdispositiv. Peking strebt keine Fähigkeit zur nuklearen Kriegsführung an, sondern sucht auf geringem Niveau mit einer gesicherten Zweitschlagsfähigkeit vor einer Aggression abzuschrecken. Anders als im Falle der rapiden konventionellen Aufrüstung hat China seine Atomwaffensysteme in der Vergangenheit nur langsam und in kleinen Stückzahlen modernisiert. Dies legt die Vermutung nahe, dass Peking prinzipiell keine Gleichrangigkeit mit der Nuklearwaffenkapazität der USA oder Russlands anstrebt und einen symmetrischen Rüstungswettlauf vermeiden will. Allerdings betreibt die chinesische Führung in jüngster Zeit eine immer ambitioniertere asymmetrische Nuklearrüstung. So werden mittlerweile auch Unterseeboote mit strategischen Nuklearwaffen ausgerüstet.

Die Stationierung von Nuklearwaffen auf Unterseebooten ist mit einem großen Aufwand, komplexen Herausforderungen und hohen Kosten verbunden. Warum hat sich China für diese Lösung entschieden und welche weiteren Folgen sind damit verbunden? Stellt sie unter Umständen eine Zäsur in der chinesischen Nuklearstrategie dar? Wie kann China insbesondere unter den Bedingungen der Verwundbarkeit strategischer Systeme an der Politik des Nichtersteinsatzes von Kernwaffen festhalten? Da die strategischen, mit ballistischen Langstreckenraketen bestückten Unterseeboote im Südchinesischen Meer stationiert sind, erhält der international ausgetragene Streit um den chinesischen Besitzanspruch auf dieses pazifische Randmeer zusätzliche politische Brisanz.

Élections législatives à risque en Suède

Institut Montaigne - Tue, 04/09/2018 - 10:29

Dimanche prochain, les électeurs suédois voteront, comme tous les quatre ans, pour élire les 349 membres du Riksdag, parlement à une seule chambre. C’est l’un des scrutins importants qui se tient avant les élections européennes de mai 2019 et il aura, comme beaucoup d’autres élections nationales, valeur de test… avec toujours la même question : les forces populistes, d’extrême droite et anti-européennes vont-elles l’emporter ? Et avec quelles conséquences…

NATO: US Strategic Dominance and Unequal Burden-Sharing Are Two Sides of the Same Coin

SWP - Tue, 04/09/2018 - 00:00
The asymmetry in NATO contributions between the United States and Europa is no accident, Johannes Thimm writes. Europeans should not be too alarmed about President Trump’s threats to withdraw from the alliance – and instead follow their own priorities.

Stipendien, Netzwerk, Know-How: So arbeiten wir in Zentralasien

Hanns-Seidel-Stiftung - Mon, 03/09/2018 - 17:15
Die besten Absolventen der HSS-Masterprogramme besuchen Bayern. Immer mehr der jungen aufstrebenden Studierenden gelingt der berufliche Aufstieg in Schlüsselfunktionen der Verwaltung.

Réforme de l'assurance chômage : comment changer de système ?

Institut Montaigne - Mon, 03/09/2018 - 16:41

L’assurance-chômage, on le sait, est un sujet techniquement et politiquement redoutable. Ce dossier comporte un invariant : tout bon débat politique sur ce thème commence par la question de l’indemnisation des salariés à haut salaire. Cette rentrée ne fait pas exception à cette règle, avec…

Cooperación tecnológica entre España y China

Real Instituto Elcano - Mon, 03/09/2018 - 14:11
Andrés Ortega. ARI 100/2018 - 3/9/2018

La cooperación tecnológica es hoy día básica en las relaciones entre España y China, que se ha convertido en una potencia tecnológica de primer orden. Las relaciones en este ámbito han de potenciarse, lo que requiere medidas específicas, con complementariedad y reciprocidad.

2018 sera-t-elle celle de l'arrivée au pouvoir d'Harmonie en Lettonie ?

Fondation Robert Schuman / Publication - Mon, 03/09/2018 - 02:00
Le 24 janvier dernier, on apprenait que les prochaines élections législatives seraient organisées en Lettonie le 6 octobre prochain, soit, comme il est d'usage, le premier samedi du mois d'octobre. Le vote par anticipation sera possible durant les trois jours qui précèdent le scrutin. 16 partis poli...

Développer une stratégie commune en matière d'aviation civile : une nécessité pour s'assurer du maintien des intérêts de l'Europe sur la scène internationale

Fondation Robert Schuman / Publication - Mon, 03/09/2018 - 02:00
I - Le transport aérien, un outil au service de l'influence et de la visibilité internationale des acteurs politiques   En tant qu'instrument symbolisant la souveraineté des Etats, notamment à travers l'espace aérien situé au-dessus de leurs territoires, le transport aérien reste perçu par de nomb...

Elections, Elections législatives en Lettonie

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 03/09/2018 - 02:00
Les élections législatives se tiendront en Lettonie le 6 octobre. Selon la dernière enquête d'opinion, le parti pro-russe Harmonie (S) devrait arriver en tête du scrutin avec 23% des suffrages. L'Union des Verts et des paysans (ZZS), parti du Premier ministre sortant Maris Kucinskis, prendrait la deuxième place avec 14% des voix, suivi par son partenaire au gouvernement, l'Alliance nationale (AN), qui recueillerait 13% des suffrages à l'instar de "à qui appartient le pays ?" (KPV), fondé en mai 2016 par Artuss Kaimins.

Elections, Elections législatives en Suède : percée attendue des populistes de droite

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 03/09/2018 - 02:00
En Suède, les sociaux-démocrates (SAP) arriveraient en tête des élections législatives le 9 septembre, suivis par les Démocrates de Suède (SD) et le Parti des modérés (M). Loin derrière, le Parti du centre (C), le Parti de la gauche (Vp), les Libéraux (L), et le Parti de l'environnement-Les Verts (MP) seraient représentés au Riksdag mais peut-être pas le Parti chrétien-démocrate (KD). La formation du prochain gouvernement risque d'être difficile.

Fondation, Décès de Jean Seitlinger

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 03/09/2018 - 02:00
Jean Seitlinger, ancien député de Moselle, ancien membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, ancien maire de Rohrbach les Bitche, est décédé le 1er septembre à l'age de 93 ans. Ancien vice-président de la Fondation, il était un grand Européen dans la lignée du Père fondateur de l'Europe, Robert Schuman, dont il avait été le colistier pour sa première élection de député en 1956.

Commission, Investissement numérique: financement pour le développement de la 5G chez Nokia

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 03/09/2018 - 02:00
La Banque européenne d'investissement (BEI) a signé le 27 août un prêt de 500 millions € avec l'entreprise de télécommunications finlandaise Nokia dans le cadre du Plan d'Investissement pour l'Europe. L'entreprise utilisera ce prêt pour accélérer ses travaux de recherche et développement sur la technologie 5G, la norme de télécommunication mobile de nouvelle génération. Le prêt est garanti par le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI).

Commission, Proposition concernant le changement d'heure

Fondation Robert Schuman / Actualités - Mon, 03/09/2018 - 02:00
Suite à une consultation publique réalisée cet été à travers l'Europe, la Commission européenne a proposé le 31 août d'abandonner l'heure d'hiver. Le Parlement européen avait déjà adopté une résolution en ce sens en février dernier. Il reste maintenant au Parlement et aux États membres à adopter cette proposition de manière définitive.

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