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Union européenne

Jeux olympiques, dopage, corruption, trucage, des réformes radicales pour en finir avec la crise ? 2016 annus horribilis.

EU-Logos Blog - jeu, 29/12/2016 - 21:21

Pourquoi ce dossier sur le dopage et les jeux olympiques ? Parce que le dopage corrompt tout, une véritable gangrène qui ne peut être éradiquée qu’en l’amputant de tous les membres atteints. Tout s’y mêle : la criminalité internationale organisée, les considérations géopolitiques puisque la Russie en est l’acteur principal. Ce qui est en jeu c’est plus que le respect d’une morale sportive. Il faut sensibiliser, informer l’opinion publique chez qui la prise de conscience grandit même si elle reste insuffisante. Les évènements qui suivirent les Jeux de Rio furent plus nombreux que ceux qui les précédèrent et leur gravité n’a fait que grandir au fur et à mesure des découvertes. La prise de conscience grandit la résistance s’organise :boycotts, médailles retirées, parfois de nombreuses années après qu’elles aient été décernées.

 

Et si le salut venait des athlètes eux-mêmes qui menacent de boycotter et supportent de plus en plus difficilement toutes les déviations, les fraudes, les manipulations systématiques constamment affinées, les mensonges, les centaines de noms transmis aux fédérations sportives etc … L’AMA (Agence mondiale contre le dopage) s’attaque à une œuvre de longue haleine. La Russie encore montrée du doigt ! Un tournant ? la Russie fait un aveu sur sa culpabilité, mais pour un bref instant avant de démentir. Cette année olympique se clôture par le rapport de Richard Mc Laren « une conspiration institutionnelle à un niveau sans précédent ». Dans le tableau d’ensemble apparaissent les Services secrets et une géopolitique digne de la guerre froide, cinq mois après le premier rapport qui avait débouché sur la privation d’une centaine se sportifs russes des JO de RIO. Un cocktail étonnant d’organisations étatiques et de bricolages déments. Il est impossible de savoir depuis quand et jusqu’où remonte cette conspiration » a conclu Mc Laren mais le tableau est riche et complet. C’est clair, le rapport démontre une attaque frontale contre l’intégrité du sport.

 

La Russie a comme à l’habitude démenti alors que tout était bon pour elle et pour que la stratégie d’Etat dans le sport soit efficace. On a vraiment reculé devant rien pour briller. La Russie est restée impavide comme face aux bombardements en Syrie, persistant dans sa culture du déni.

 

Au cours de cette année si riche en évènements , la Fédération internationale d’athlétisme a été la première, sans doute, à lancer des mesures contre le dopage .

Cernée par les affaires de dopage et de corruption, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) espère avoir trouvé la parade avec l’adoption samedi 2 décembre d’un train de réformes comprenant notamment la création d’une unité indépendante chargée des questions de dopage et d’intégrité.

« C’est un moment très important dans l’histoire de notre sport »: le président de l’IAAF Sebastian Coe s’est voulu solennel après le vote des membres de l’instance réunis en Congrès extraordinaire à Monaco.

L’heure est grave en effet pour une organisation qui n’en finit pas de se débattre avec les scandales à répétition. Il y a d’abord eu les révélations concernant un vaste système de dopage d’Etat en Russie, suspendue et privée des JO de Rio. Puis, dans la foulée, l’implication de hauts responsables de l’IAAF, soupçonnés d’avoir couvert ces agissements en échange d’argent, au premier rang desquels l’ancien président Lamine Diack, poursuivi pour corruption et blanchiment aggravé, et son fils Papa Massata Diack qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par la justice française. Face à ce climat délétère, la réponse de la Fédération internationale se veut à la hauteur des enjeux.

La nouvelle entité indépendante ainsi créée devrait gérer l’ensemble des questions relatives au dopage et à l’intégrité des acteurs de l’athlétisme. Elle aura la responsabilité de la réalisation des tests, des enquêtes et de la promulgation des résultats pour tous les athlètes de niveau international et leur encadrement personnel.

Les autres mesures approuvées par 180 fédérations nationales (10 ont voté contre et 5 bulletins n’ont pas été validés) comprennent notamment une limitation des mandats du président à 12 ans et la parité entre hommes et femmes parmi les 26 membres du Conseil de l’IAAF (le gouvernement de l’instance, ndlr) à partir de 2023, avec la nomination de deux vice-présidents de chaque sexe.

Un geste audacieux :

Symbole toutefois du travail qui reste à mener dans ce domaine: seulement 3 femmes ont pris la parole devant le Congrès, sur les 42 interventions effectuées avant le vote sur les réformes. Celles-ci ont d’ailleurs été rejetées par l’Arabie saoudite et le Qatar, hôte des Mondiaux d’athlétisme en 2019, et lui aussi sous le coup d’accusations de corruption pour l’obtention de cette épreuve.

Le quotidien français Le Monde a révélé le 25 novembre le versement par le fonds d’investissement Qatar Sports Investments (QSI) de près de 3,5 millions de dollars (2,5 M EUR de l’époque) à la société de marketing sportif Pamodzi Sports Consulting, dirigée par Papa Massata Diack, quelques semaines après l’annonce de la candidature de Doha pour les Mondiaux-2017, finalement attribués à Londres.

Fin octobre, la Fédération internationale avait indiqué qu’elle ne pousserait pas son enquête sur les accusations de corruption visant le Qatar, une enquête préliminaire n’ayant pas apporté de preuve pertinente.

Malgré ces couacs, la matinée a été une réussite pour Seb Coe. « Je n’aurais pas réclamé des changements si je ne pensais pas que nous en avions besoin. Je veux des vérifications. Je ne veux pas être dans un bureau à choisir la moquette tout en étant déconnecté des dépenses », a-t-il lancé après le vote.

L’ancienne star du demi-fond britannique (double champion olympique du 1500 m) a surtout reçu l’onction de la superstar de l’athlétisme, Usain Bolt: « Je sais que Sebastian Coe est en train de rendre l’athlétisme plus transparent. C’est un geste audacieux de sa part. Cela permettra d’augmenter la confiance des gens dans ce sport. Il st évident, l’IAAF ne désarme pas et poursuit ses recherches. La silhouette du Qatar se profile, aussi insistante que celle de la Russie, la corruption prenant le relai du dopage sans que celui- soit exclu.

La Russie encore montrée du doigt

L’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a pas apprécié d’avoir appris a posteriori l’organisation et la composition du comité de supervision de l’agence russe de lutte contre le dopage (Rusada), présidée par Yelena Isinbayeva. Une réaction dont la présence à sa tête de l’ancienne perchiste n’est sans doute pas étrangère. Dans un communiqué publié jeudi 8 décembre, l’AMA ne cite pas le nom de Yelena Isinbayeva, mais précise: « Nous nous attendions à être consultés sur les questions importantes (…) comme la structure de l’organisation, avant que les intéressés soient recrutés, conformément à la feuille de route fournie à la Rusada en novembre ». Yelena Isinbayeva avait été très critique envers l’AMA, en juillet dernier, avant les Jeux de Rio. Il lui reviendra désormais, dans le cadre de son rôle de présidente du comité de supervision, de gérer les relations avec l’agence internationale et de désigner un patron pour la Rusada, sans doute avant la fin de l’année 2016.

Les préliminaires à 48 heures de la publication du rapport Mac Laren. Les questions n’ont pu être évitées

On pouvait s’y attendre. Déjà au deuxième jour de la réunion de la commission exécutive du CIO, mercredi 7 décembre à Lausanne, un sujet a dominé les débats et alimenté les conversations. Le dopage en Russie. A 48 heures de la publication du dernier volet du rapport McLaren, prévue vendredi, l’organisation olympique n’a pas pu éviter la question. Au point de rendre presque secondaire un dossier pourtant très attendu: la validation des sites des cinq nouveaux sports admis au programme des Jeux de Tokyo 2020.

Solidaires dans leur fermeté et leur volonté de combattre le mal à sa source, les membres de la commission exécutive du CIO ne pouvaient éviter de prolonger les sanctions contre la Russie mises en place le 19 juillet, au lendemain de la publication de la première partie du rapport McLaren. (cf. Article de Eulogos)Une façon de signifier aux autorités du pays que leurs efforts en matière de lutte antidopage restent insuffisants.

Dans les faits, les sanctions en question consistent surtout de la part du CIO en un refus répété d’organiser ou d’apporter son « patronage » aux rencontres ou événements internationaux en Russie. Se dessine un appel aux fédérations internationales des sports d’hiver de « geler » les organisations dans le pays. Se dessinent également les conséquences des derniers chiffres de la vaste opération de ré-analyse des échantillons des Jeux de Pékin 2008 et Londres 2012. Ils laissent rêveurs ! Et le pire est encore à venir et la liste est longues des tests encore à effectuer.

Cinq mois après la publication de la première salve, que peut attendre la communauté sportive internationale d’une nouvelle série de révélations ?

Q: Quelle était la teneur de la première partie du rapport ?

R: Le 18 juillet, Richard McLaren avait lâché une bombe à quelques jours de l’ouverture des jeux Olympiques de Rio. Chargé deux mois plus tôt par l’Agence mondiale antidopage (AMA) d’enquêter sur les dires de l’ancien patron du laboratoire de Moscou, Grigori Rodtchenkov, le juriste canadien avait mis au jour un système de dopage d’Etat instauré avant les Jeux de Sotchi, en 2011, et poursuivi jusqu’en 2015, reposant sur la manipulation et/ou la falsification d’échantillons en amont et à l’intérieur du laboratoire russe. Déléguées par le Comité international olympique (CIO) aux fédérations internationales, les sanctions individuelles avaient frappé plus d’une centaine de Russes, impliqués de près ou de loin dans le premier rapport McLaren ; ils étaient interdits de participer aux Jeux de Rio, rien de moins.

Q: Que peut-on attendre du second volet du rapport qui allait être présenté ?

R: La suite du dossier devrait apporter de nouvelles preuves de la récurrence et du systématisme des tricheries russes et renforcer le premier volet. Mille sportifs seraient concernés par les cas de manipulation d’échantillons et de nouveaux noms devraient être rendus public. « Je ne sais pas ce qu’il y aura dans le rapport, mais il faut se souvenir qu’il s’agira du quatrième rapport concernant la Russie. Ce qui est clair, c’est que le sport en Russie est pourri jusqu’à l’os », a estimé Travis Tygart dans une interview à l’AFP. Même ton chez Dick Pound, membre du CIO et ancien président de l’AMA, également interrogé par l’AFP: « Je ne sais pas ce qu’il y aura dans le rapport (…) mais je m’attends à ce qu’il soit très, très accablant pour la Russie. Procéder à des échanges d’échantillons en pleins JO est une attaque grave contre les jeux Olympiques. » Même du côté russe on s’attend au pire. En l’occurrence « une violente attaque contre le sport russe », prédit Vitaly Moutko, ministre des sports russe au moment des faits, promu vice-premier ministre en charge des sports.

Q: Quelles peuvent être les conséquences de nouvelles révélations ?

R: C’est là que le bât blesse. Le CIO, dont la prochaine grande échéance, les Jeux d’hiver de Pyeongchang (Corée du Sud), ne pointe que dans quatorze mois, a plutôt fait preuve de laxisme jusqu’à présent, notamment en refusant de céder aux appels de l’AMA en punissant collectivement la Russie. « Si le Guatemala était concerné, la réponse aurait été différente et plus rapide. Le mouvement olympique va devoir réagir avec fermeté, sous peine de voir sa crédibilité encore plus entamée », poursuit Dick Pound. En cas de preuves massives sur un sport, rien n’empêchera cependant une fédération internationale de prendre des sanctions collectives, comme l’ont fait les fédérations d’athlétisme (IAAF) et d’haltérophilie (IWF) avant Rio. Mais déjà les signes inquiétants se multiplient comme la tenue des prochains Mondiaux de bobsleigh, en février 2017 à Sotchi. En juillet dernier, le CIO avait précisé qu’il n’organiserait ni n’accorderait « son patronage à aucune rencontre ou événement sportifs en Russie ». Mais avait laissé les fédérations internationales olympiques libres de suivre son exemple.

Q: La Russie a-t-elle sérieusement réformé son système antidopage ?

R: La Russie fait étalage de sa bonne foi depuis juillet dernier. Le 1er décembre, Vladimir Poutine en personne a annoncé le lancement en février 2017 d’un vaste programme national antidopage, censé devenir le « plus moderne » de tous ceux en vigueur. Juridiquement, la Russie s’appuie désormais sur une loi sanctionnant de peines de prison les entraîneurs et médecins reconnus coupables d’avoir poussé des sportifs à se doper. En revanche, alors que plusieurs responsables sportifs mis en cause dans la première partie du rapport McLaren ont été limogés ou démissionnés, le ministre des Sports Vitaly Moutko, cité nommément dans ces pages, a été lui promu fin octobre vice-Premier ministre chargé des Sports.

Le Rapport Mac Laren : explosif mais sans surprises, aucune surprise

Il s’annonçait explosif. Il n’a déçu personne. Vendredi 9 décembre, la version finale du rapport McLaren sur le dopage en Russie a fait trembler le mouvement sportif international à la façon d’une secousse sismique. Le juriste canadien, missionné par l’AMA pour faire la lumière sur la réalité de la triche et de la corruption dans le sport russe, a étalé ses chiffres et ses découvertes. Le résultat laisse sans voix.

Richard McLaren l’a expliqué en conférence de presse, depuis Londres: « Une conspiration institutionnelle a été mise en place pour les sports d’hiver et d’été, avec la participation du ministre des Sports et de ses services comme l’agence russe antidopage (Rusada), le laboratoire antidopage de Moscou et le FSB (les services secrets russes, ex KGB), afin de manipuler les contrôles antidopage. Cette manipulation systématique et centralisée des contrôles antidopage a évolué et a été affinée au fur et à mesure de son utilisation, aux Jeux olympiques de Londres en 2012, aux Universiades de 2013, aux championnats du monde d’athlétisme 2013 à Moscou et aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. »

Les Universiades à Kazan, au cours de l’été 2013, auraient ainsi été utilisées par les dirigeants russes comme un ballon d’essai pour tester les méthodes de manipulation dans la perspective des Jeux d’hiver de Sotchi, l’hiver suivant. Un événement olympique et paralympique où, selon le rapport McLaren, pas moins de 12 médaillés russes, dont 4 en or, auraient bénéficié de la manipulation de leurs échantillons afin d’échapper à une suspension. « Cela visait à assurer à la Russie, le pays hôte, qu’il pourrait décrocher le plus de médailles possible en permettant à ses meilleurs sportifs prétendant à une médaille de se doper et, parfois, dans certains cas, y compris pendant les Jeux », note Mc Laren.

Les chiffres en disent long sur l’ampleur du phénomène. A en croire Richard McLaren, « plus de 1000 athlètes russes participant à des disciplines d’été, d’hiver ou paralympiques ont été impliqués ou ont bénéficié de ces manipulations pour contourner les contrôles positifs. » Un bataillon entier, sans doute le plus imposant depuis la fin du bloc soviétique. Le phénomène concernerait 30 sports.

Autres découvertes : les méthodes de dopage auraient évolué en Russie en fonction des règles et des moyens de l’Agence mondiale antidopage. « L’évolution de l’infrastructure visait à répondre aux changements de règlement de l’agence mondiale antidopage (AMA) et de ses interventions inopinées », précise Richard McLaren.

Les autorités russes n’ont pas lésiné sur les moyens. Elles auraient formé très en amont de l’événement les futurs sélectionnés à contourner les contrôles avant et pendant les Jeux de Londres 2012.

Curieusement, le professionnalisme du système a parfois contrasté avec des techniques assez rudimentaires. Richard McLaren révèle, par exemple, que « du sel et du Nescafé ont été ajoutés dans les échantillons urinaires pour fausser les résultats. » Autre preuve des manipulations: deux hockeyeuses sur glace de l’équipe de Russie aux Jeux de Sotchi ont eu des tests d’urine révélant de l’ADN masculin.

Sans surprise, la publication du rapport final du juriste canadien a déclenché une avalanche de réactions dans le mouvement sportif. La Russie n’a pas été la dernière à se fendre d’un commentaire, cherchant à minimiser l’impact de la fraude. Le ministère des Sports a nié l’existence d’un dopage d’état systématique dans le sport, répétant comme une litanie sa détermination à lutter contre le dopage avec la volonté d’une « tolérance zéro ».

L’IAAF a annoncé, de son côté, avoir décidé d’analyser à nouveau les échantillons des athlètes russes depuis les Mondiaux 2007 à Osaka. Une opération qui aurait déjà permis de détecter trois cas positifs.

Le comité paralympique international (IPC) a qualifié les révélations du rapport McLaren d’incroyables et sans précédent. L’organisation a assuré que Mc Laren avait « frappé directement au cœur de l’intégrité et de l’éthique du sport. »

La réaction du CIO n’était pas la moins attendue. Elle est intervenue tardivement, plusieurs heures après la conférence de presse de Richard McLaren à Londres. Dans un communiqué, l’organisation olympique annonce sa décision de ré-analyser plus de 250 échantillons des athlètes russes aux Jeux de Sotchi 2014, et de soumettre à une nouvelle analyse tous les prélèvements réalisés deux ans plus tôt aux Jeux de Londres. Son communiqué évoque une « attaque fondamentale contre l’intégrité des Jeux et du sport en général. »

Mais la palme des réactions au rapport McLaren revient au Danemark. Michael Ask, le président de l’agence danoise antidopage, appelle à une exclusion de la Russie des événements sportifs. Le Scandinave estime que le pays ne devrait plus avoir le droit d’organiser de compétitions internationales, pas même la Coupe du Monde de football en 2018, en Russie.

Chronologie du scandale de corruption et de dopage qui touche la Russie, jusqu’à la publication du rapport final du juriste canadien Richard McLaren, vendredi, 9 décembre qui fait état « de fortes preuves d’un dopage institutionnalisé entre 2011 et 2015 » dans le pays.(Chronologie établie par l’AFP)

DECEMBRE 2014

« Dossier secret sur le dopage: comment la Russie produit ses vainqueurs »: ce documentaire de la chaîne allemande ARD révèle un dopage systématique couvert par les autorités russes dans l’athlétisme.

le Comité international olympique (CIO) demande l’ouverture d’une enquête.

deux membres de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) renoncent à leurs fonctions alors que des allégations de corruption et de dopage sont examinées par la commission d’éthique de l’instance: le président de la Fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF Valentin Balakhnichev, ainsi qu’un consultant marketing de l’IAAF, Papa Massata Diack, l’un des fils du président d’alors, Lamine Diack.

l’Agence mondiale antidopage (AMA) met sur pied une commission d’enquête afin d’enquêter sur les allégations de l’ARD. Elle est présidée par le fondateur de l’AMA, le Canadien Dick Pound.

AOUT 2015

juste avant les Championnats du monde à Pékin, ARD diffuse un nouveau documentaire « Dopage – top secret: le monde opaque de l’athlétisme », avec de nouvelles accusations à l’encontre d’athlètes russes et kényans. ARD et le journal britannique The Sunday Times évoquent des listes d’athlètes aux profils suspicieux, environ 5.000 tests sanguins troubles sur 12.000 échantillons. Le reportage émet également des doutes concernant des médaillés et des champions olympiques.

le Britannique Sebastian Coe, ex-athlète et figure de proue de la candidature de Londres pour les JO-2012, est élu à la présidence de l’IAAF, succédant à Lamine Diack en poste depuis 15 ans.

NOVEMBRE 2015

deux jours avant la publication du rapport de la commission d’enquête de l’AMA, un des co-auteurs affirme à la BBC que ce rapport pourrait « bouleverser le fonctionnement de ce sport ».

Coe déclare à l’AFP être « choqué, en colère et profondément attristé ».

L’AMA rend publique les premières conclusions du rapport d’enquête de sa commission indépendante. Elles sont accablantes pour la Russie, sévèrement pointée du doigt jusqu’aux plus hauts sommets. Ces cas de dopage n’auraient « pas pu exister » sans l’assentiment du gouvernement, écrit la commission d’enquête. Elle préconise la suspension de la Fédération russe d’athlétisme pour les prochains JO-2016 de Rio.

depuis Sotchi, le président russe Vladimir Poutine joue l’apaisement, pour ses premières déclarations depuis que le scandale a éclaté. Le chef du Kremlin ordonne une enquête interne et plaide pour des sanctions individualisées plutôt que collectives.

le Conseil de l’IAAF suspend provisoirement la Fédération russe d’athlétisme, ouvrant la voie à une possible absence des athlètes russes pour les JO-2016 de Rio.

la Fédération russe d’athlétisme (ARAF) renonce à faire appel et accepte sa suspension.

JANVIER 2016

l’AMA rend publique la seconde partie de son rapport, mettant en avant la responsabilité de l’IAAF. Ses dirigeants « ne pouvaient pas ne pas connaître l’ampleur du dopage dans l’athlétisme », énonce-t-elle.

MARS 2016

l’ARD diffuse un nouveau documentaire dans lequel la chaîne allemande affirme que la Russie enfreint toujours les règles antidopage.

la joueuse de tennis Maria Sharapova annonce qu’elle a été contrôlée positif au Meldonium, un médicament destiné à traiter des problèmes relatifs au diabète et vendu uniquement en Europe de l’Est, mais détourné pour un usage dopant. Près de deux cents sportifs de toutes disciplines ont été contrôlés positif au Meldonium, dont de nombreux russes.

le Conseil de l’IAAF, réuni à Monaco, maintient la suspension de la Fédération d’athlétisme de Russie malgré les « progrès considérables » faits par le pays depuis sa suspension. La décision définitive quant à la participation des athlètes russes aux JO de Rio est programmée pour juin.

MAI 2016

l’ancien directeur du laboratoire de Moscou, Grigory Rodchenkov, exilé aux Etats-Unis pour raisons de sécurité, révèle dans le New York Times que les Jeux d’hiver de Sotchi 2014 ont été l’objet d’une triche à grande échelle. Il implique les services secrets russes, coupables d’avoir échangé les échantillons douteux, et affirme qu’au moins 15 médaillés russes étaient dopés. C’est la génèse du rapport McLaren.

JUIN 2016

un nouveau documentaire de l’ARD, le quatrième, met en cause directement le ministre russe des Sports Vitali Moutko qui aurait couvert un cas de dopage dans le football russe en 2014. La chaîne estime que le dopage d’Etat dans le sport russe se poursuit.

Réuni à Vienne, le Conseil de l’IAAF maintient la suspension de la Fédération russe d’athlétisme prononcée en novembre 2015, mais laisse la porte ouverte à la présence d’athlètes russes aux JO de Rio (5-21 août).

Le CIO, lors d’un Sommet olympique, décide que les athlètes russes non suspectés de dopage et repêchés par l’IAAF pourront participer aux JO, sous bannière russe.

JUILLET 2016

la lanceuse d’alerte Yulia Stepanova, désormais réfugiée aux Etats-Unis, est déclarée éligible pour les JO de Rio par l’IAAF.

Anna Chicherova, championne olympique en titre à la hauteur, est contrôlée positive après une nouvelle analyse de l’échantillon prélevé lors des JO de Pékin 2008. Elle est suspendue par l’IAAF.

68 athlètes russes ont saisi le TAS pour obtenir la levée de leur suspension par l’IAAF. Le tribunal de Lausanne annonce sa décision pour le 21 juillet au plus tard.

Darya Klishina, spécialiste du saut en longueur, déclarée éligible pour les JO par l’IAAF, sous maillot neutre. Klishina, double championne d’Europe en salle (2011, 2013), est basée en Floride.

le premier volet du rapport McLaren provoque un séisme: commandé par l’AMA, il dénonce un « système de dopage d’Etat », touchant 30 sports, depuis 2011 et jusqu’en 2015, avec l’aide active des services secrets russes (FSB), et ce notamment lors des JO de Sotchi 2014 et des Mondiaux d’athlétisme de Moscou en 2013.

La commission exécutive du CIO déclare « explorer toutes les options juridiques » entre exclusion collective de la Russie et « droit à la justice individuelle » des sportifs russes. Concrètement, le CIO explique que « l’admission de chaque athlète russe devra être décidée par sa Fédération internationale, sur la base de l’analyse individuelle des contrôles antidopage auxquels il s’est soumis au niveau international ».

le CIO annonce qu’il se donne sept jours pour étudier le verdict du TAS attendu le lendemain.

le TAS rejette l’appel des athlètes russes de leur suspension par l’IAAF, les privant donc définitivement des Jeux de Rio.

le CIO ne suspend pas le Comité olympique russe. L’instance olympique confie le soin aux diverses Fédérations internationales de trier parmi les sportifs russes et d’éliminer des JO de Rio ceux qui ne pourraient prouver être « propres ». Tous les athlètes russes sanctionnés pour dopage n’iront pas à Rio, même ceux qui ont déjà purgé leur sanction. Ainsi, Stepanova est recalée pour Rio, en raison de son passé d’athlète dopée.

AOUT

Les sportifs russes sont finalement 276 aux JO de Rio qui débutent, après la réintégration en dernière minute des sept derniers nageurs, initialement exclus. A peine plus d’une centaine donc ont été exclus, à l’issue d’un processus qui pose question.

Sifflée après le 100 m brasse où elle décroche une médaille d’argent, la Russe Yulia Efimova, ouvertement critiquée par ses rivales pour son implication dans deux affaires de dopage et repêchée in extremis pour les JO, se défend, en larmes. « Je peux comprendre certains athlètes mais ce que je n’arrive pas à comprendre, ce sont ceux qui font de la politique. Peuvent-ils imaginer une seconde ce que je ressens ? ».

OCTOBRE

Tennis. Maria Sharapova, suspendue 2 ans pour avoir pris du meldonium, voit sa suspension réduite à 15 mois par le TAS. La Russe pourra reprendre la compétition le 26 avril 2017.

DECEMBRE

  1. La Fédération internationale d’athlétisme maintient la suspension de la Russie de toutes compétitions. Elle maintient donc les sanctions prises en novembre 2015, puis prolongées en mars et juin 2016, qui avaient privé les athlètes russes des jeux Olympiques de Rio.
  2. Le Comité international olympique décide à son tour de prolonger jusqu’à « nouvel avis » les mesures provisoires prises à l’encontre de la Russie en juillet après la publication du rapport McLaren.
  3. Le second volet du rapport McLaren enfonce le clou, puisqu’il étend la fraude à l’ensemble des grandes compétitions qui ont eu lieu durant la période 2011-2015, mettant au jour une « manipulation systématique d’échantillons et d’ADN » aux JO 2012 et 2014, par exemple. « Cette manipulation systématique et centralisée des contrôles antidopage a évolué et a été affinée au fur et à mesure de son utilisation, aux jeux Olympiques de Londres en

Les retombées ne se sont pas faites attendre.

Vitaly Mutko, l’ex ministre russe des Sports, aujourd’hui élevé au rang très envié de vice Premier ministre, l’a annoncé comme une faveur: la Russie accepte la décision du CIO de procéder à une nouvelle analyse des échantillons des Jeux de Londres 2012 et Sotchi 2014. Au surlendemain de la publication du rapport McLaren, un refus de sa part aurait été suicidaire. « Le CIO a décidé de re-tester tous les prélèvements, laissons-le faire », a lâché Vitaly Mutko au site R-Sport. Mais le dirigeant russe, qui était ministre des Sports en 2012 et 2014, s’est empressé de préciser que son pays surveillerait d’un œil le processus.

La machine est lancée. Jusqu’où ira-t-elle? Difficile de répondre. Vendredi 9 décembre, quelques heures seulement après la conférence de presse du juriste canadien missionné par l’AMA pour faire la lumière sur la réalité du dopage en Russie, était suggéré que la Russie n’ait plus le droit d’organiser d’événements sportifs majeurs sur son sol, y compris la Coupe du Monde de football en 2018.Menace reprise par Daniel Cohn-Bendit, l’ancien député européen vedette du Parlement européen, s’exprimait sur Européen dans son émission quotidienne sur Europe 1

Peu réaliste. A moins que les athlètes s’en mêlent et prennent la tête du mouvement. Ils sont les premiers concernés. Les premières victimes, également, de la triche d’état mise en musique par les autorités sportives russes depuis au moins deux olympiades.

A ce titre, le cas des prochains championnats du monde de bobsleigh et skeleton, prévus en février 2017 à Sotchi, sur la piste des Jeux d’hiver en 2014, pourrait servir de révélateur. En début de mois, le New York Times a informé que la commission des athlètes de la Fédération américaine avait voté à l’unanimité pour un boycott de la compétition. Depuis, une autre voix a repris le même refrain. Une voix très écoutée dans la discipline.

Au surlendemain de la publication du second rapport McLaren, la Fédération de Lettonie de skeleton a annoncé sa décision de boycotter à son tour les Mondiaux 2017 à Sotchi. Une initiative qui privera la compétition du plus illustre athlète de la discipline, Martin Dukurs , quadruple champion du monde (2011, 2012, 2015 et 2016), médaillé d’argent aux Jeux de Vancouver en 2010 puis Sotchi en 2014. La Fédération lettone a fait connaître sa décision dans un communiqué publié dimanche 11 décembre. Le texte se veut direct et sans langue de bois. « Trop c’est trop, écrit l’organisation nationale. Au moment où notre fédération internationale en est à « lire et assimiler » le rapport McLaren, nous faisons de notre côté ce que nous pouvons. Nous serons heureux de disputer les Mondiaux n’importe où dans le monde, mais nous ne PARTICIPERONS PAS aux championnats du monde à Sotchi, en Russie, où l’esprit olympique a été bafoué en 2014″.

Martin Dukurs ne s’est pas exprimé publiquement sur le sujet. Mais son père et son coach ont confirmé le boycott de l’équipe de Lettonie. Le numéro 1 mondial du skeleton a relayé le communiqué de sa fédération sur la page Facebook qu’il partage avec son frère Tomass, classé 4ème aux derniers Jeux d’hiver.

A Sotchi, en 2014, Martin Dukurs avait été privé du titre olympique par le Russe Alexander Tetriakov, sacré sur ses terres. Depuis, le nom du spécialiste russe de skeleton a été cité dans le rapport McLaren.

La Lettonie est la première nation à annoncer officiellement son boycott d’une compétition internationale organisée en Russie. Les Etats-Unis pourraient suivre. Au Canada et en Grande-Bretagne, plusieurs athlètes ont interpellé récemment la Fédération internationale de

Le biathlon mène l’enquête

Après l’athlétisme, le biathlon. A l’image de l’IAAF, l’Union internationale de biathlon (IBU) a décidé de mener sa propre enquête sur le dopage en Russie après les révélations de la dernière partie du rapport McLaren. L’organisation internationale a annoncé via un communiqué son intention de mettre sur pied un groupe de travail composé de juristes et d’experts de la lutte antidopage. Il aura pour mission de mener sa propre investigation sur les découvertes du rapport McLaren et d’en rapporter les conclusions, « le plus rapidement possible », au comité exécutif de l’IBU. Aux Jeux de Sotchi en 2014, la Russie avait remporté trois médailles en biathlon.

Les Britanniques suivent le mouvement

Le ciel est en train de s’assombrir au-dessus de Sotchi, en Russie, où étaient prévus les prochains championnats du monde de bobsleigh et skeleton (13 au 26 février 2017). Après les athlètes américains et la Fédération de Lettonie, au tour des Britanniques d’évoquer un boycott de la compétition. Hugh Robertson, le nouveau président du comité olympique du Royaume-Uni (BOA), a expliqué à la BBC sa volonté de soutenir tout athlète ou instance sportive qui prendrait la décision de boycotter la compétition. Martin-Fourcade l’exceptionnel n° 1 mondial en ski de fond a menacé de boycotter les compétitions internationales si la Russie n’était pas sanctionnée. Pressée de toutes parts de délocaliser les Mondiaux dans un autre pays, il devenait impossible de résister. Comme annoncé, la Fédération internationale de bobsleigh et skeleton (IBSF) a attribué à la station allemande de Koenigssee l’organisation des championnats du Monde 2017. L’événement devait initialement se dérouler à Sotchi, sur la piste des Jeux de 2014, mais l’IBSF l’a retiré aux Russes après les menaces de boycott brandies par plusieurs nations au lendemain de la publication du deuxième rapport McLaren. Les Mondiaux 2017 se tiendront aux dates prévues, du 13 au 26 février. La station de Koenigssee avait déjà été sollicitée pour organiser les championnats du Monde en 2011, après le retrait de Val Gardena, en Italie, où la piste ne présentait pas toutes les garanties, mais la décision de l’IBSF était intervenue deux ans avant la compétition. Cette fois, les organisateurs allemands ont moins de deux mois pour se préparer. Bonne chance !

Et maintenant c’est au tour des athlètes allemands de se rebiffer. Le salut viendra peut être des athlètes eux-mêmes ? Les athlètes allemands veulent une nouvelle analyse

Les athlètes allemands se sont invités au débat sur le dopage dans le sport russe. Réunie lundi 12 décembre, la commission des athlètes du comité national olympique (DOSB) a publié un communiqué dans lequel ses membres appellent à une ré-analyse de tous les échantillons des Jeux à partir de Pékin 2008. Les athlètes du DOSB demandent également à ce que les personnes reconnues coupables d’avoir organisé la triche dans le sport russe (entraîneurs, médecins, officiels) soient suspendus à vie.

Cette pression médiatique a porté ses fruits, d’elles mêmes les autorités russes on retiré la candidature de Sotchi.

L’AMA s’attaque à une œuvre de longue haleine. Vital !

L’AMA publie un projet de recherche d’une réelle ampleur sur la lutte contre le dopage axé sur la littérature actuelle en sciences sociales

Montréal, le 7 décembre 2016 – L’Agence mondiale antidopage (AMA) est heureuse de publier un projet de recherche qu’elle avait commandé, intitulé Social psychology of doping in sport: a mixed studies narrative synthesis. Ce projet, dirigé par la professeure Susan Backhouse et son équipe de l’Université de Leeds Beckett, au Royaume-Uni, fait suite à un projet de recherche effectué en 2007 par la même chercheuse.

Rob Koehler, directeur général adjoint de l’AMA , a déclaré ce qui suit : « L’AMA se réjouit de pouvoir affirmer, comme le corrobore ce projet de recherche, que la compréhension des comportements liés au dopage et au sport propre dans notre société s’est considérablement améliorée au cours des dix dernières années. Nous pouvons maintenant nous faire une image plus précise des approches qui seront les plus efficaces dans la lutte contre le dopage, même si la recherche est encore incomplète en ce qui a trait à l’évaluation des initiatives en éducation. L’AMA et ses partenaires se sont engagés à consacrer plus de ressources humaines et financières à l’éducation fondée sur les valeurs afin de rehausser l’efficacité des programmes antidopage à l’échelle mondiale. »

Le projet montre que la recherche en sciences sociales dans le domaine de la lutte contre le dopage a connu une croissance exponentielle depuis 2007, comme en témoignent les 27 documents évalués par des pairs publiés en moyenne chaque année, ce qui est encourageant. Cette croissance de l’ensemble des connaissances nous aide à mieux comprendre le dopage dans le sport.

Les constatations du projet viennent appuyer ce que nous savons déjà. Par exemple, la recherche confirme encore les limites d’un modèle antidopage axé sur les méthodes de détection et de dissuasion. Par conséquent, la prévention du dopage par le biais de l’éducation doit occuper une place plus centrale au sein du système et faire partie intégrante de tous les efforts menés dans le cadre de la lutte antidopage. Il s’agit donc d’enseigner des valeurs susceptibles de renforcer la capacité des sportifs et de leur personnel d’encadrement à prendre des décisions éthiques tout au long de leur carrière sportive.

Omettre de corriger les limitations inhérentes à la politique et aux pratiques antidopage actuelles risque de prolonger la crise de légitimité qui encourage les sportifs et d’autres partenaires du milieu du sport à remettre en question le bien-fondé du système de contrôles et des règles qui le régissent. Cette situation, combinée à la perception que le taux de détection est faible, risque d’accroître la vulnérabilité et la prédisposition des sportifs au dopage ou de les priver de leurs droits.

Le projet souligne aussi que les sportifs et le personnel d’encadrement des sportifs ont reçu très peu de formation structurée sur les mesures antidopage. Cette situation est surtout préoccupante dans le cas des entraîneurs et des parents : ils constituent en effet les principales sources d’information pour les sportifs et peuvent donc facilement les conduire au dopage par inadvertance. Internet et les médias sont aussi des sources d’information importantes pour les sportifs, c’est pourquoi les organisations antidopage doivent entretenir des liens avec ces plateformes pour s’assurer que les messages transmis sont exacts et précis.

Mais avant tout, le projet démontre que le dopage est un comportement d’une grande complexité que des solutions simples ne parviendront pas à corriger. Selon Susan Backhouse, « il faut de toute urgence cesser de se concentrer uniquement sur les sportifs individuels et chercher à ‘éliminer la pomme pourrie’ pour faire aussi la promotion de stratégies qui permettront de s’attaquer aux facteurs individuels, sociaux et environnementaux afin de prévenir le dopage dans le sport. Grâce à l’adoption d’une approche systémique, nous pourrons accorder la priorité à l’établissement d’une meilleure collaboration dans le sport et toucher ainsi plusieurs sphères d’influence. En outre, nous devons absolument tenir compte de la culture sportive et des milieux où les sportifs façonnent et définissent leurs comportements. Nous devons donc encourager une collaboration des diverses agences pour que la santé et le bien-être des sportifs passent en premier ».

Malgré la croissance évidente de ce secteur de recherche pendant le déroulement du projet, plusieurs lacunes et incertitudes demeurent. Voici quelques-uns des besoins qu’il faudra combler :

  • Priorité accrue aux programmes et plus grande compréhension de la conception, de l’exécution et de l’évaluation des interventions. Il faudra pour cela améliorer les partenariats entre les chercheurs et les intervenants.
  • Adoption d’un consensus international relativement aux priorités de la recherche sur la lutte contre le dopage.
  • Études plus longitudinales, avec méthodes expérimentales, ce qui exige de plus grands investissements.
  • Meilleure collaboration entre les disciplines et les pays.

Pour obtenir une copie du rapport intégral de ce projet de recherche (en anglais seulement), veuillez cliquer sur le lien suivant : https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/reviewing-the-social-science-of-drugs-in-sport-five-years-on.

AUTRES PROJETS DE RECHERCHE IMPORTANTS DU PROGRAMME DE RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES DE L’AGENCE

L’AMA souhaite aussi mentionner quelques projets de recherche importants qui ont été réalisés l’année dernière dans le cadre du Programme de recherche en sciences sociales de l’AMA.

Bujon – Sport intensif à l’adolescence : l’apprentissage de la douleur

Ce projet porte sur la conceptualisation de la douleur par les membres de l’entourage des sportifs (dissimulation et gestion de la douleur) et sur l’adoption éventuelle de pratiques de dopage. L’utilisation de substances qui apaisent la douleur et d’analgésiques par les athlètes passe souvent inaperçue et s’intensifie à mesure que la carrière du sportif progresse. L’utilisation accrue de ces médicaments subit l’influence normative de la culture sportive et peut inciter les jeunes sportifs à refuser de respecter le temps de repos recommandé par les médecins en cas de blessure.

https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/sport-intensif-a-ladolescence-lapprentissage-de-la-douleur

Corrion – « Dire non au dopage » : antécédents et modalités de développement des compétences psychosociales (CPS) chez les sportifs de haut niveau

Ce projet cherche à déterminer si les mécanismes d’autorégulation et les compétences psychosociales peuvent être transférables et donner aux sportifs le pouvoir de dire non au dopage dans des situations où ils pourraient être vulnérables. La recherche a permis de montrer que l’autorégulation des émotions et les réactions aux pressions sociales constituent chez les sportifs des facteurs de protection importants contre le dopage. Mais plus important encore, ces compétences de vie peuvent être enseignées et développées dans des situations quotidiennes, puis transférées au contexte sportif.

https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/dire-non-au-dopage-antecedents-et-modalites-de-developpement-des

Kamenju – Awareness, Perception and Attitude to Performance-Enhancing Drugs and Substance Use among Athletes in Teacher Training Colleges in Kenya (en anglais seulement)

Cette étude avait pour objectif d’évaluer la sensibilisation, la perception et l’attitude à l’égard du dopage et de l’utilisation des substances améliorant la performance dans les sports auprès d’athlètes suivant une formation pour devenir enseignants et participant à des sports de balle et à des compétitions d’athlétisme à l’échelle nationale. La population visée se composait de sportifs et de sportives participant à ces activités. Elle fournit des statistiques descriptives pour chacun de ces construits et permet d’obtenir des données de base qui pourront être étendues à d’autres populations sportives du Kenya.

https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/awareness-perception-and-attitude-to-doping-and-performance-enhancing

Kavussanu – A Cross-Cultural Approach to a Cross-Cultural Issue: Psychosocial Factors and Doping in Young Athletes (en anglais seulement)

Ce projet étudie la motivation et la moralité dans les sports d’équipe au Royaume-Uni, au Danemark et en Grèce, et l’influence de ces facteurs sur l’intention d’avoir recours au dopage. Les résultats ont montré que les sportifs qui avaient une faible identité morale et qui percevaient un climat de motivation axé sur la performance et approuvant le dopage étaient plus susceptibles de signaler leur intention d’utiliser des substances interdites pour améliorer leur performance et accélérer leur rétablissement à la suite d’une blessure. Le projet a aussi examiné la relation entre le niveau d’amour-propre, le désengagement moral et le sentiment de culpabilité anticipé relativement à leur intention de recourir au dopage.

https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/a-cross-cultural-approach-to-a-cross-cultural-issue-psychosocial

Wylleman – A lifespan and holistic approach to the influence of career transitions on athletes drug-taking behaviors (en anglais seulement)

L’étude cherche à déterminer les principaux facteurs décisionnels qui peuvent conduire un sportif à se doper ou à ne pas le faire à certains moments critiques de sa carrière. Fondée sur le modèle HAC (Holistic Athletic Career) et sur le modèle Push Pull Anti-push Anti-pull, elle illustre clairement ce qui incite des sportifs à se doper à divers niveaux de développement (sportif, psychologique, social, scolaire et financier) tout au long de leur carrière.

https://www.wada-ama.org/fr/ressources/sciences-sociales/analysis-of-multilevel-factors-and-transitions-influencing-athletes

Courage que l’AMA ne baisse pas les bras. Des nouvelles encourageantes : 28 Russes sanctionnés, des aveux russes en partie vite démentis !Les champions se rebiffent

L’heure des sanctions est arrivée pour le CIO. L’organisation olympique a annoncé, vendredi 23 décembre, sa décision de sanctionner 28 athlètes russes ayant participé aux Jeux d’hiver de Sotchi en 2014. Leurs échantillons d’urine, prélevés au moment des épreuves, auraient été manipulés. Parmi ces 28 tricheurs figurent 6 skieurs de fond. Leur identité n’a pas été révélée, mais la Fédération internationale de ski (FIS) les a déjà suspendus à titre provisoire. Aux Jeux de Sotchi, la Russie avait remporté cinq médailles, dont une en or, dans les épreuves masculines de ski de fond. Nous avons vu plus haut combien les jeux étaient menacés et aussi que les plus grands champions comme Martin-Fourcade se rebiffent et menacent de boycotter les épreuves.

Pendant combien de temps la Russie peut-elle persister dans son déni ? Peu de temps, avait- on espéré suite aux « aveux » de la directrice de la lutte anti-dopage avant que des démentis ne viennent doucher d’eau froide cet espoir.Un événement de taille, sur le dossier du dopage, les Russes passent aux aveux ! Trop beau pour être vrai ! Pour la première fois depuis le début du feuilleton sur le dopage dans le sport russe, une voix très officielle a reconnu l’existence d’un système de triche à grande échelle dans le pays. Une forme d’aveux, peu attendus à ce stade de l’histoire, recueillis après plusieurs jours d’interviews par le quotidien The New York Times.

Anna Antseliovich, directrice générale de l’agence russe antidopage (Rusada),a confié au quotidien new-yorkais: « C’était une conspiration institutionnelle » reprenant ainsi les mots du rapport Mc Laren. Elle a également avoué avoir été « choquée » en découvrant dans le rapport McLaren l’étendue du phénomène et le nombre de sportifs concernés. Vitaly Smirnov, 81 ans, l’ancien ministre russe des Sports et président du comité national olympique, s’est laissé aller lui aussi à admettre les faits. « De mon point de vue, nous avons commis beaucoup d’erreurs, a suggéré le dirigeant, très récemment désigné par Vladimir Poutine pour mener la réforme du système national de lutte antidopage. Nous devons maintenant comprendre les raisons qui ont poussé tous ces jeunes gens à se doper ou à accepter d’être dopés. »

L’avancée peut sembler timide. Anna Antseliovich et Vitaly Smirnov n’en sont pas encore à tout dévoiler. L’un comme l’autre se contentent de reconnaître l’ampleur du phénomène. Mais ils rejettent la thèse d’un système de dopage instauré par l’État russe. Selon eux, les dirigeants russes n’étaient pas impliqués.

Ils n’empêchent, leurs déclarations constituent un tournant dans une affaire débutée en juillet 2015(cf. article de Eulogos) avec les premiers documentaires de la chaîne allemande ARD. Début décembre, après la publication du second volet du rapport McLaren, faisant état d’un millier d’athlètes russes et d’une trentaine de sport touchés, l’ex ministre des Sports Vitaly Mutko avait nié en bloc toutes les accusations du juriste canadien. Il avait juré ses grands dieux que la thèse d’un dopage d’Etat piloté en haut lieu était diffamatoire. Il avait pointé que les accusations de « conspiration institutionnelle » n’étaient pas étayées par la moindre preuve.

A l’évidence, le ton est en train de changer dans le sport russe. Après le temps du complot vient celui de l’amorce d’une remise en question. Les dirigeants sont nombreux désormais à juger que la priorité est de restaurer l’image d’un sport et d’un pays montrés du doigt par le reste de la planète. Anna Antseliovich et Vitaly Smirnov viennent d’ouvrir la porte, d’autres suivront ? Une porte à peine entrouverte et vite refermée :  Anna Antseliovich fait marche arrière. Dans un communiqué, Rusada assure que les propos de sa directrice dans le quotidien américain ont été « déformés et sortis de leur contexte ». Anna Antseliovich envisagerait même, selon plusieurs sources, de porter plainte contre le New York Times.

Conclusions très provisoires

Très difficiles à tirer si non par une injonction : à suivre…Pour preuve la dernière information de l’année qui boucle de curieuse façon l’année olympique. Depuis la fin de la soirée du 28 décembre, le site officiel du CIO a rayé des résultats des jeux de RIO les noms de certains des médaillés les plus illustres, Mo Farah, David Rushida par exemple. Leurs noms ont disparu purement et simplement. A l’évidence l’organisation olympique a été victime d’un piratage informatique. Une cyber-attaque derrière laquelle on devine une nouvelle offensive des Fancy Bears, le groupe de hackers russes bien connu depuis plusieurs mois pour distiller des révélations plus ou moins crédibles sur le dopage dans le sport et suspecté d’être impliqué dans d’autres affaires (TV 5 Monde, OSCE, parti démocrate américain). C’est une information emblématique au regard de toutes celles qui ont jalonné toute l’année olympique et à ce stade il est difficile de déterminer la logique, les motivations profondes des hackers derrière cette opération encore inédite dans l’univers olympique.

Affaire brumeuse, affaire à suivre donc !

 

Pour en savoir plus

Rapport Mac Laren https://www.wada-ama.org/sites/default/files/resources/files/mclaren_report_part_ii_2.pdf

USA to day http://www.usatoday.com/story/sports/olympics/2016/12/09/more-than-1000-russian-athletes-involved-doping-mclaren-report-says/95187710/?csp=breakingnews BBC MC Laren Report http://www.bbc.com/sport/38261608#%22

Le sport en danger: articles de Eulogos http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3983&nea=177&lang=fra&arch=0&term=0


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Catégories: Union européenne

Six raisons d'encore croire à l'Europe

Coulisses de Bruxelles - jeu, 29/12/2016 - 14:41

Il faut avoir la foi du charbonnier pour encore croire à l’avenir glorieux de l’Union. La nouvelle « pensée unique » est clairement anti-européenne comme le montre l’omniprésence dans le discours public des mots « euroscepticisme » et « europhobie ». L’Union n’est plus la solution, mais une partie du problème que ce soit pour les partis de gouvernement ou pour les partis extrémistes. Pas un jour sans qu’un politique ou un média ne dénonce les méfaits de l’Europe ou/et annonce sa fin prochaine. Le pessimisme règne. Qui ose encore se proclamer « europhile » par les temps qui courent ? D’ailleurs, on ne dit plus « europhile » ou pro-européen, mais « européïste » un mot négativement connoté inventé par les eurosceptiques afin de mieux les disqualifier : on dit « européïste » comme on dit « fasciste » ou « communiste ».

Alors que, le 25 mars prochain, à Rome, on célèbrera les soixante ans du traité du même nom qui fut signé, entre les six pays fondateurs (Allemagne, France, Italie, Benelux), sur le Capitole, non loin de la roche Tarpéienne, sans doute au moment où Londres activera enfin l’article 50 du traité qui lancera le processus de sortie de l’Union, l’avenir de l’Union apparaît bien sombre. Pourtant, la construction communautaire n’a pas dit son dernier mot, n’en déplaise aux pessimistes et aux nationalistes. Six raisons d’y croire, six comme les États fondateurs.

1/ L’euro a passé l’épreuve du feu

La crise de la zone euro de 2010-2012 a vu fleurir les docteurs Philippulus (on les appelle docteurs « Doom » aux États-Unis) prédisant la disparition de la monnaie unique. En France, le démographe Emmanuel Todd (« je serais très étonné que l’euro, dans sa forme actuelle, survive à l’année 2011 »), l’économiste pro-Poutine Jacques Sapir (« la crise terminale de l’euro aura lieu à l’hiver 2011-2012 ») ou encore l’ancien conseiller de François Mitterrand Jacques Attali qu’on a connu plus inspiré (la question est de savoir si « l’euro existera toujours à Noël (2011)? Il y a plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu’elle soit en train de se défaire») se sont particulièrement illustrés… À l’orée de 2017, on mesure la pertinence de ces prédictions. Non seulement l’euro est toujours là, mais tous les pays qui ont été placés sous assistance financière de la zone euro, mis à part la pathologique Grèce, se portent mieux : Irlande, Chypre, Portugal, Espagne.

Surtout, la zone euro s’est fédéralisée sous les coups de boutoir des marchés, ce que personne n’aurait imaginé en 2009 : une union bancaire a été mise en place, le Mécanisme européen de stabilité a été pérennisé et doté de 700 milliards d’euros, ce qui lui permet de venir en aide à un pays attaqué par les marchés, la surveillance budgétaire a été renforcée, les marchés financiers ont été réglementés, etc. En outre, la Banque centrale européenne a totalement changé de doctrine : comme toutes les grandes banques centrales, elle a ouvert grand le robinet à liquidités, en janvier 2015, pour soutenir les économies (un quantitative easing qui permet un rachat d’actifs de 80 milliards d’euros par mois au moins jusque fin 2017), a ramené à zéro le coût de l’argent, ce qui a permis une baisse de l’euro (qui est à son plus bas niveau depuis 2003 face au dollar) et facilité le financement de l’économie et des publiques.

Certes, il manque encore des pièces au puzzle : un budget de la zone euro, une capacité d’emprunt fédéral ou encore un contrôle démocratique de la Commission et de l’Eurogroupe (l’instance qui réunit les ministres des Finances de la zone). Mais nul ne doute que l’édifice sera un jour achevé : le soixantième anniversaire du traité de Rome devrait lancer un nouveau cycle d’intégration.

2/ Le Brexit n’a pas suscité de nouvelles vocations

La messe était dite selon les eurosceptiques : si le 23 juin, les Britanniques votaient en faveur du « Brexit », d’autres pays suivraient dans la foulée. Comment ne pas voir dans un tel évènement le début de la fin, puisque pour la première fois un État quitterait l’Union ? À tout le moins, ses futurs ex-partenaires chercheraient à préserver leurs intérêts commerciaux et négocieraient chacun dans leur coin avec Londres, ce qui lui assurerait de garder un accès au marché unique. Bref, le Brexit serait gagnant-gagnant ce qui donnerait des idées à d’autres pays.

Qu’a-t-on vu ? Exactement l’inverse. Non seulement les États les plus eurosceptiques, comme la Pologne ou la Hongrie, ont protesté de leur ferme volonté de rester dans l’Union, mais ils ont demandé à ce qu’elle se dote enfin d’une défense digne de ce nom, un sujet jusque-là tabou. Il faut dire que la sortie de l’Union, un joli slogan, est infiniment plus compliquée qu’il n’y paraît : le fameux article 50 du traité européen qui lancera le processus ne sera finalement activé qu’en mars 2017, presque un an après le référendum. La complexité du divorce est telle qu’on estime qu’il faudra embaucher 30.000 fonctionnaires de plus pour le gérer, soit autant que d’eurocrates à la Commission. Un comble !

Et alors que la séparation n’a pas encore eu lieu (elle ne sera effective qu’en mars 2019), les mauvaises nouvelles s’accumulent : la croissance pour 2017 sera divisée par deux, la livre a chuté de 10 %, les embauches et les investissements sont au point mort. De quoi calmer bien des ardeurs. Si, comme c’est probable, le Brexit se termine mal pour Londres, c’est-à-dire qu’elle se retrouve dans la position d’un simple pays tiers et qu’une partie de ses activités, notamment financières, quitte l’île, cela enlèvera des arguments aux démagogues qui, d’ailleurs, s’inquiètent de voir que le Brexit ne débouchera pas sur des lendemains qui chantent, ce qui leur enlèvera un sacré argument. Dès lors, il n’est pas étonnant que les instituts de sondages aient constaté un rebond du sentiment pro-européen, y compris en Grande-Bretagne : non seulement 56 % des Britanniques voteraient maintenant pour rester dans l’Union, mais on a assisté à des manifestations pro-européennes ! Du jamais vu depuis son adhésion en 1973.

Enfin, à la grande déception des eurosceptiques, les Européens sont restés unis : pas question de négocier en solo avec Londres et surtout d’accepter que la Grande-Bretagne ait un accès au marché unique sans libre circulation des personnes. Boris Johnson, le secrétaire au Foreign office, a même réussi à faire l’unanimité contre lui en menaçant les Italiens de ne plus pouvoir vendre de Prosecco en Grande-Bretagne. Réplique de Rome : si l’Italie vend moins de Prosecco à 64 millions de Britanniques, le Royaume-Uni vendra moins de fish and chips à 27 pays…

3/ La crise des réfugiés et des migrants a permis un nouveau saut dans l’intégration

Lorsque la crise des réfugiés et des migrants éclate, début 2015 et surtout à partir de mi-juillet, les États européens réagissent en ordre dispersé, faute d’avoir voulu voir qu’un jour les conflits armés à ses portes finiraient par produire des flux de réfugiés. La Grèce, État failli aux avant-postes, l’a laissé passer faute d’avoir les moyens de bloquer qui que ce soit. Les pays balkaniques non membres de l’Union ont fait de même et c’est la Hongrie, puis l’Autriche qui se sont retrouvées à devoir gérer cet afflux massif et brutal. En application du règlement de Dublin, ils auraient dû renvoyer plus d’un million de personnes en Grèce, pays de première entrée, ce qui était évidemment impossible. La réaction de Budapest a été brutale : elle a construit un mur tout le long de sa frontière avec la Serbie, puis avec la Croatie. Cette dernière suivie par la Slovénie et la Macédoine ont alors fait de même pour empêcher les migrants de passer par leur territoire. Les images ont horrifié une partie des opinions publiques, mais en même temps, les candidats à l’accueil de cette masse de réfugiés n’ont pas été légion. Finalement Berlin et Stockholm, pour éviter un désastre humanitaire, ont décidé, unilatéralement, d’accueillir tous ceux qui voulaient se rendre chez eux, tout en évitant de condamner les Hongrois pour avoir fait le sale boulot.

La crise a révélé que les États européens étaient loin de partager les mêmes valeurs, les pays d’Europe centrale excluant d’accueillir des musulmans chez eux, considérant que leur culture était irréductible à celle de l’Occident. En outre, le système Schengen a montré qu’il ne fonctionnait que par temps calme. En effet, lorsque les contrôles fixes aux frontières intérieures ont été supprimés en 1995, on a laissé chaque État disposant d’une frontière extérieure la contrôler souverainement. Ou pas. En clair, au lieu d’européaniser ce contrôle, les États ont décidé de se faire mutuellement confiance…

Les tensions suscitées par cette crise humanitaire ont fait craindre une explosion du système Schengen et la remise en cause d’un principe fondamental de la construction communautaire, celui de la libre circulation des personnes. Il a fallu tâtonner un an pour parvenir à trouver une solution : un accord a été passé avec la Turquie en mars 2016 aux termes duquel Ankara s’engageait, contre espèces sonnantes et trébuchantes, à reprendre le contrôle de ses côtes pour empêcher les réfugiés et les migrants de passer. Le flux s’est immédiatement tari. Le contrôle des frontières extérieures a été renforcé et partiellement communautarisé avec la création rapide d’un corps européen de garde-frontières habilité à intervenir même contre la volonté d’un État. Seul point en suspend, le partage du fardeau : l’Union a bien essayé de mettre en place un système de quotas pour répartir les demandeurs d’asile entre les États européens, mais les pays d’Europe de l’Est persistent dans leur refus d’accueillir sur leur sol des musulmans. Mais l’essentiel a été préservé et plus personne ne remet en cause le fait que les frontières extérieures de l’Union relèvent de l’intérêt commun.

4/ L’élection de Donald Trump et la montée des périls extérieurs ont relancé la défense européenne

L’élection américaine, bien plus que le Brexit, a fait l’effet d’un électrochoc. Pour la première fois depuis 1945, les Américains ont élu un président isolationniste, pro-russe, et opposé à la construction européenne (l’ami de Nigel Farage, le leader du UKIP, le parti europhobe britannique, s’est réjoui du Brexit qualifié « d’extraordinaire » et de « fantastique »). Si Trump met en œuvre son programme, il se retirera du vieux continent, sauf si les pays sont prêts à payer pour la présence des GI’s et, surtout, il ne garantira plus automatiquement la sécurité des pays d’Europe de l’Est, alors même que les périls extérieurs augmentent : crise ukrainienne, crise des migrants et bien sûr terrorisme.

Autant dire que cela change totalement le paradigme de la sécurité européenne. Des pays qui, jusque-là, ne juraient que par les États-Unis ont brutalement redécouvert les vertus de la défense européenne. La Commission et le couple franco-allemand en ont profité pour pousser l’intégration militaire industrielle, ce qui est moins polémique qu’une hypothétique « armée européenne » : ainsi, la recherche militaire pourra être financée sur fonds communautaires ou encore la Banque européenne d’investissement pourra prêter de l’argent au secteur de la défense. L’idée est que l’opérationnel suivra. De même, le tabou de l’usage militaire de Galileo, le GPS européen qui émet depuis le 15 décembre, est tombé : il pourra bien servir à guider des missiles…

De même, dans le domaine de la lutte antiterroriste, les progrès ont été importants : après un premier réflexe de repli sur le réduit national, les États européens ont accéléré leurs coopérations policière et judiciaire. En particulier, un PNR et un ESTA européens sont en train d’être déployés et les compétences d’Europol, l’embryon de FBI européen, ont été renforcées.

5/ On se bouscule aux portes de l’Union

Si à l’intérieur de l’Union, la morosité face à la construction communautaire domine, ce n’est pas le cas à l’extérieur. Les candidats continuent à se bousculer aux portes et personne n’a renoncé à adhérer en dépit des crises qu’affronte l’Union. Mieux, des révolutions, comme en Ukraine, sont menées au nom de l’Europe… Car, vue de l’étranger, elle demeure un « pays de Cocagne » : en paix, démocratique, riche, très riche même, plus égalitaire que le reste de la planète, concentrant 50 % des dépenses sociales de la planète. Elle fait aussi rêver, car c’est la seule région du monde où des États ont accepté de partager volontairement une partie de leur souveraineté et ont mis en place des transferts financiers importants entre riches et pauvres (par exemple, la Pologne reçoit chaque année du budget européen 4 % de son PIB). Il n’y a pas que des pays qui veulent rejoindre l’Union, mais aussi des êtres humains : les migrants et les réfugiés votent avec leurs pieds, parfois au risque de leur vie. Jusqu’ici, on n’a jamais constaté de mouvement en sens inverse, en dépit des descriptions apocalyptiques des eurosceptiques sur l’état de l’Union…

6/ Les crises ont toujours renforcé l’Europe

Le fait que tout le monde parie sur la fin de l’Europe est sans doute sa meilleure chance : au fond, l’imprévisible est devenu le prévisible désormais, comme l’a montré l’élection de Trump ou la sèche défaite du candidat néo-nazi à la présidence de la République autrichienne. Plus sérieusement, l’effondrement de la construction communautaire est au programme depuis 1950, lorsque Robert Schuman a lancé son appel à la réconciliation franco-allemande. La coopération volontaire entre États souverains est toujours ressentie « contre nature » après les siècles de guerre qui ont ravagé le vieux continent. Qui aurait pu parier un kopek sur la mise en commun du charbon et de l’acier, les deux mamelles de l’industrie de l’armement à l’époque, entre l’Allemagne et la France à peine six ans après la fin du second conflit mondial ? Il suffit de songer à la haine qui perdure en Bosnie entre communautés vingt ans après la fin de la guerre pour mesurer la volonté politique qu’il a fallu déployer à l’époque pour parvenir à lancer le projet européen. Après le non français, en 1954, à la Communauté européenne de défense, comment imaginer que trois ans plus tard serait signé le traité de Rome donnant naissance à l’Union européenne et qu’en 1958 son plus farouche opposant, le général de Gaulle, le mettrait en œuvre ? On peut énumérer les crises soi-disant terminales de l’Europe, de la crise de la chaise vide en 1965 à celle de la zone euro en passant par le « non » franco-néerlandais de 2005 au traité constitutionnel européen, qui n’ont été en fait que des paliers avant que les États ne poursuivent le chemin ardu de la construction communautaire. Bref, le pire n’est jamais le plus sûr.

N.B.: version longue de mon article publié dans Libération du 29 décembre

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[Bilan 2016 : épisode 4] Commerce international : les 6 dates qui ont marqué l'année européenne

Toute l'Europe - jeu, 29/12/2016 - 14:00
Brexit, terrorisme, immigration, commerce, populismes : du 26 au 30 décembre, Toute l'Europe dresse le bilan de l'année 2016. Aujourd'hui, retour sur les succès et les échecs de la politique commerciale européenne, du CETA au TAFTA en passant par le Brexit et la Chine.
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[Bilan 2016 : épisode 3] Crise des réfugiés, l'Europe toujours démunie

Toute l'Europe - mer, 28/12/2016 - 14:00
Brexit, terrorisme, immigration, commerce, populismes : du 26 au 30 décembre, Toute l'Europe dresse le bilan de l'année 2016. Aujourd'hui, retour sur la crise des réfugiés et sa difficile gestion par l'Union européenne.
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Gerard Deprez: "Pour un FBI européen"

Coulisses de Bruxelles - mar, 27/12/2016 - 19:45

Pour Gérard Deprez, député européen (libéral belge), membre de la commission des Affaires intérieures, l’échange de renseignements entre les services européens est loin d’être optimale, faute de confiance. Au lendemain de l’attentat de Berlin, il milite pour la création d’un FBI européen.

La première réaction des démagogues en Europe a été d’incriminer la politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel.

Faut-il rappeler que les attentats qui ont ensanglanté les sols français et belges ont été commis par des Français et des Belges ou des étrangers titulaires d’une carte de séjour qui n’avaient rien à voir avec les réfugiés arrivés récemment ? Qu’il y ait parmi les réfugiés quelques terroristes infiltrés, c’est une évidence, mais cela ne signifie nullement qu’ils soient un vivier du terrorisme. Oui, il y a des criminels parmi les demandeurs d’asile, comme il y en a au sein de notre population, et c’est d’ailleurs pour ça qu’on a un code pénal et des prisons ! Cet amalgame entre réfugiés et criminalité est insupportable.

Néanmoins, plusieurs attentats ont été commis par des personnes infiltrées parmi les réfugiés ou par des Européens partis combattre en Syrie.

C’est pour cela que nous avons prévu le contrôle systématique de toutes les personnes qui pénètrent dans l’espace Schengen, y compris les ressortissants européens. C’est important, car les returnees, ceux qui sont partis combattre avec Daech et reviennent en Europe, ont la nationalité de nos pays : on pourra ainsi les arrêter lorsqu’ils franchiront la frontière. De même, on a créé un PNR européen qui permettra de repérer les personnes qui ont des comportements suspects. Dans les hotspots qui ont été installés en Grèce et en Italie afin d’enregistrer les demandeurs d’asile, des agents nationaux et d’Europol ont été détachés afin de repérer les individus suspects.

La coopération entre polices européennes dans la lutte anti-terroriste est-elle suffisante ?

Il est très difficile de répondre à cette question. Pourquoi ? Parce que les services de police ont l’habitude de coopérer et d’échanger des informations entre des personnes qui se font mutuellement confiance. Plus les gens se connaissent, plus ils se font confiance, plus ils échangent du renseignement. A l’inverse, moins on se connaît, moins on a de certitude sur la fiabilité de l’autre et plus on est réticent à communiquer des informations. La confiance ne se décrète pas, elle se construit.

L’Union ne peut-elle au moins fournir un cadre qui permette un échange minimal d’informations entre services européens ?

Nous nous sommes battus au Parlement européen, en vain, pour obtenir un échange automatique d’informations. Ainsi, nous voulions que, dans le Système d’information Schengen (SIS), accessible aux agents chargés du contrôle des frontières extérieures, figurent les personnes qui sont suspectées de terrorisme ou poursuivies pour des faits de terrorisme. Les États membres ont refusé tout net. Même chose pour le PNR européen qui est en fait constitué de 28 PNR nationaux et non d’un fichier central : l’échange de données est laissé à l’appréciation des Etats, y compris pour les faits de terrorisme… Autrement dit, l’utilisation des instruments européens existants n’est pas du tout optimale faute de confiance entre les services. C’est pour cela qu’il est important d’organiser des rencontres régulières entre les responsables européens des services antiterroristes afin qu’ils se connaissent et tissent des liens de confiance. Après, comme tout le monde a besoin de renseignements, la coopération se développera.

Faut-il créer une agence de renseignements européenne ?

J’y suis favorable. Il faut donner à Europol le pouvoir de mener des enquêtes en matière de terrorisme et lui permettre d’avoir accès à tous les renseignements détenus par les vingt-huit pays. Actuellement, il peut seulement accompagner des enquêtes ou organiser des échanges d’informations. Le problème est que le traité européen précise expressément que le renseignement est une compétence nationale…

Qui dit FBI européen dit contrôle judiciaire européen.

C’est pour cela que le Parlement voulait donner des compétences dans le domaine de la lutte antiterroriste au parquet européen qui va bientôt voir le jour. Mais il ne sera compétent que dans la lutte contre la fraude au budget communautaire… Si les États acceptent de coopérer, ils acceptent beaucoup plus difficilement de transférer de la souveraineté au niveau européen, surtout dans les domaines régaliens.

Les Européens doivent-ils réapprendre à vivre avec la violence sur leur propre sol ?

Après la chute du mur de Berlin, on a considéré qu’on était entré dans une ère de pacification et nous avons baissé la garde, tant du point de vue militaire que policier. Regardez les coupes sombres dans les budgets consacrés à la sécurité ! Aujourd’hui, nous sommes désarmés, tant psychologiquement que militairement parce que nous avons sous-estimé l’impact du monde extérieur sur nos sociétés. Nous devons nous réarmer dans tous les sens du terme pour réduire la menace et c’est collectivement que nous y ferons face. Le repli sur le réduit national prôné par les démagogues est une chimère. Mais soyons clairs : quelles que soient les mesures prises, on n’éliminera jamais le risque terroriste.

N.B.: article paru dans Libération du 21 décembre

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Les priorités législatives du Parlement européen, de la Commission et du Conseil pour 2017

EU-Logos Blog - mar, 27/12/2016 - 19:01

Les trois institutions de l’UE pourront ainsi conjuguer leurs efforts afin que des progrès importants puissent être enregistrés dans les domaines où les besoins sont les plus manifestes. Du moins espérons le. Eulogos retient plus particulièrement :

  • Mieux protéger la sécurité des citoyens, en d’autres termes mieux lutter contre le terrorisme ;
  • Réformer la politique migratoire dans un esprit de responsabilité et de solidarité. Un équilibre qui maintient la solidarité dans les limites de la « responsabilité », une formule peu convaincante et certainement peu mobilisatrice.

« C’est la première fois que l’UE se fixe un ensemble commun de priorités législatives pour l’année suivante. Les institutions de l’UE pourront ainsi coopérer plus étroitement afin de répondre aux grands défis à venir. » A commenté Miroslav Lajčák, ministre slovaque des affaires étrangères et européennes et président du Conseil.

En 2017, l’UE accordera la priorité à des initiatives législatives dans les domaines suivants:

  • donner un nouvel élan à l’emploi, à la croissance et à l’investissement en renforçant le Fonds européen pour les investissements stratégiques, en modernisant les instruments de défense commerciale, en améliorant la gestion des déchets dans une économie circulaire et en progressant dans les dossiers de l’union bancaire et de l’union des marchés des capitaux
  • prendre en compte la dimension sociale de l’Union européenne, notamment en renforçant l’initiative pour l’emploi des jeunes, en améliorant la coordination de la sécurité sociale, en facilitant l’accès au marché pour les produits et services abordables, et en créant un corps européen de solidarité
  • mieux protéger la sécurité des citoyens de l’UE, notamment en protégeant mieux les frontières extérieures (via un système d’entrée et de sortie, des frontières intelligentes et un système européen d’information et d’autorisation concernant les voyages), en renforçant la réglementation sur l’acquisition et de la possession d’armes à feu, en renforçant la lutte contre le terrorisme, contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et en échangeant des informations sur les ressortissants de pays tiers
  • réformer la politique migratoire de l’UE dans un esprit de responsabilité et de solidarité, notamment par la réforme de la réglementation de l’UE en matière d’asile et par le renforcement de l’investissement dans les pays tiers pour lutter contre les causes profondes de la migration mettre en œuvre un marché unique numérique, notamment par les réformes des télécommunications et du droit d’auteur dans l’UE, l’utilisation de la bande de fréquence des 700 MHz pour les services mobiles, la prévention des blocages géographiques injustifiés, la révision de la directive sur les services de médias audiovisuels et la modernisation des règles communes en matière de protection des données
  • réaliser une union de l’énergie et mener une politique visionnaire en matière de changement climatique, notamment par la mise en œuvre du cadre d’action en matière de climat et d’énergie à l’horizon 2030, le suivi de l’accord de Paris et le train de mesures pour une énergie propre pour tous les Européens

Le Conseil, le Parlement et la Commission sont convenus que des progrès doivent également être réalisés pour maintenir leur engagement à l’égard des valeurs européennes communes, lutter contre la fraude fiscale, préserver le principe de libre circulation et renforcer la contribution de l’Europe à la stabilité, à la sécurité et à la paix.

Contexte

L’accord entre le Conseil, le Parlement et la Commission sur les principales priorités législatives constitue une première dans l’histoire de l’UE. Il résulte de l’accord « Mieux légiférer » signé en avril 2016.

Pour en savoir Plus :

   -. Déclaration commune sur les priorités législatives de l’UE pour 2017 (EN) https://ec.europa.eu/priorities/sites/beta-political/files/joint-declaration-legislative-priorities-2017_en.pdf?_cldee=aGVucmktcGllcnJlLmxlZ3Jvc0Bza3luZXQuYmU%3d&recipientid=contact-2e5c93b6a42ce111963800155d043f10-51c477ade3594e47817c81d3cb3e16aa&esid=b161391d-fec8-e611-80ce-00155d040a3b&urlid=7 (FR) http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-15375-2016-INIT/fr/pdf

     -. Texte de l’accord « Mieux légiférer » (FR) http://eur-lex.europa.eu/legal-content/fr/TXT/PDF/?uri=OJ:L:2016:123:FULL&from=EN (EN) http://eur-lex.europa.eu/legal-content/en/TXT/PDF/?uri=OJ:L:2016:123:FULL&from=EN

 

 


Classé dans:BREVES, Citoyenneté européenne, QUESTIONS INSTITUTIONNELLES ET BUDGETAIRES
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L’artisanat, une force de notre modèle économique et social

Euractiv.fr - mar, 27/12/2016 - 14:58
Le tout nouveau président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat dénonce une attaque en règle contre des métiers d’avenir et porteurs des valeurs européennes.
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[Bilan 2016 : épisode 2] Daech continue de frapper les Européens

Toute l'Europe - mar, 27/12/2016 - 14:00
Brexit, terrorisme, immigration, commerce, populismes : du 26 au 30 décembre, Toute l'Europe dresse le bilan de l'année 2016. Aujourd'hui, retour sur les attaques terroristes qui ont frappé les Européens en 2016, à Bruxelles, Nice ou encore Berlin.
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[Bilan 2016 : épisode 1] Le Brexit, une déflagration pour l'Europe

Toute l'Europe - lun, 26/12/2016 - 14:00
Brexit, terrorisme, immigration, commerce, populismes : du 26 au 30 décembre, Toute l'Europe dresse le bilan de l'année 2016. Aujourd'hui, retour sur le Brexit et ses conséquences pour le Royaume-Uni et l'Europe.
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Volkswagen ne veut plus parler allemand

Euractiv.fr - lun, 26/12/2016 - 09:15
Volkswagen a décidé de remplacer sa langue de travail - l’allemand -  par l’anglais, dans l’espoir d’attirer davantage de cadres supérieurs. Une décision dénoncée par les défenseurs de la langue allemande.
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Réfugiés syriens: l'inhumanité du gouvernement belge

Coulisses de Bruxelles - ven, 23/12/2016 - 18:38

Alors que les derniers civils et rebelles quittent Alep, le gouvernement belge campe depuis plusieurs semaines sur son refus d’accorder un visa humanitaire à une famille musulmane de cette ville martyre, bien qu’il a été condamné à s’exécuter par plusieurs tribunaux. Une telle inhumanité ne surprend guère lorsque l’on sait que le secrétaire d’État à l’Asile et à la migration, Theo Francken, qui refuse d’obtempérer à ces décisions de justice, est un dur de la N-VA, le parti indépendantiste de droite radicale flamande. Il a même récemment envisagé une alliance avec l’extrême-droite du Vlaams Belang, un tabou absolu jusqu’ici outre-Quiévrain.

Cette famille d’Alep, un couple et deux enfants âgés de 5 et 8 ans, a décidé de passer par la voie légale pour se réfugier en Belgique plutôt que de fuir vers un pays voisin et de s’en remettre à des passeurs avec les risques que cela comporte. Ils ont donc demandé, par l’intermédiaire d’une famille belge de Namur, la capitale wallonne, un visa afin de pouvoir obtenir l’asile une fois sur place. Ces Syriens, dont l’identité n’a pas été révélée pour d’évidentes questions de sécurité, connaissent depuis longtemps les Belges qu’ils ont rencontrées lors de séjours à Istanbul : les Namurois se sont même engagés à les héberger et ont déjà trouvé une école pour accueillir les enfants et un emploi pour le père. En dépit de ces garanties, l’Office des étrangers a refusé la demande de visa. Saisi, le « Conseil du contentieux des étrangers », une juridiction administrative spécialisée, a annulé à deux reprises la décision de l’Office pour insuffisance de motivation. À chaque fois, comme il en a l’habitude, l’Office a copié-collé la même décision. Un rien lassé, le 20 octobre, les juges ont ordonné, en se fondant sur une jurisprudence du Conseil d’État belge sur les « mesures provisoires », que des visas de trois mois soient délivrés dans les 48 heures, vu la situation à Alep. Aussitôt, Theo Francken s’est pourvu devant le Conseil d’État.

Parallèlement, les avocats de la famille syrienne ont saisi le président du tribunal de première instance de Bruxelles qui a ordonné, en procédure d’extrême urgence, la délivrance des visas et laissez-passer sous peine d’une astreinte de 4000 € par jour de retard. Une ordonnance confirmée le 7 décembre par la Cour d’appel de Bruxelles qui, sans se prononcer sur le fond, a relevé que l’arrêt du Conseil du contentieux des étrangers s’impose à l’État belge et que le recours devant le Conseil d’État n’est pas suspensif.

Néanmoins, Theo Francken, soutenu par le Premier ministre Charles Michel (libéral francophone du MR) et les autres partis de la majorité (démocrates-chrétiens flamands du CD&V et libéraux flamands du VLD), a refusé de s’exécuter. Pour lui, accorder des visas relève du pouvoir discrétionnaire de l’État et céder aux juges « créerait un précédent ». Le fait que les Syriens soient musulmans n’est peut-être pas étranger à son inflexibilité, puisqu’il a par ailleurs déjà accordé 230 visas humanitaires à des familles syriennes chrétiennes… Avec un cynisme étonnant, Theo Francken et Charles Michel ont proposé que la famille syrienne soit accueillie par le Liban (qui n’a rien proposé), un pays qui héberge déjà 1,5 million de réfugiés syriens, soit 25 % de sa population...

Son parti, la N-VA, a aussitôt lancé une campagne sur les réseaux sociaux : « les juges doivent appliquer strictement la loi et ne pas ouvrir grandes nos frontières ». Ou encore : « pas d’astreinte et pas de juges hors du temps. Pas de papier belge pour chaque demandeur d’asile dans le monde #jesoutiensTheo ». Bart de Wever, le leader du parti indépendantiste et maire d’Anvers, en a rajouté une couche en dénonçant « le gouvernement des juges » : « si un juge veut faire les lois, il doit figurer sur une liste et demander le jugement du citoyen ». Une violente campagne relayée par quelques journaux néerlandophones, comme le quotidien Het Laatste Nieuws qui, le week-end dernier, n’a pas hésité à publier la photo d’une conseillère de la cour d’appel de Bruxelles en précisant qu’elle était mariée avec un étranger… «Solution» proposé par le gouvernement fédéral: envoyer la famille au Liban qui accueille déjà, dans des conditions précaires, 1,5 millions de réfugiés (pour une population de 4,5 millions d’habitants).

Outre l’inhumanité que manifeste Bruxelles, le refus de l’État d’exécuter une décision de justice est sans précédent dans une démocratie occidentale. La réaction du monde judiciaire est à la hauteur de l’événement : ainsi, pour le premier président de la Cour de cassation, la Belgique se comporte comme un « État voyou ». « L’État de droit et la démocratie belge sont gravement menacés », a estimé, de son côté l’Association syndicale des magistrats : « Les décisions de justice exécutoires doivent être respectées non seulement par les citoyens mais aussi par les politiciens et le fait qu’ils soient élus ne les autorise pas à violer la Constitution, les traités internationaux et la loi. Les juges ne sont pas leurs partenaires, ni leurs subordonnés encore moins les auxiliaires de leur politique ».

Il faut, comme toujours dans le Royaume, chercher la logique communautaire dans cette affaire. Le fait que les juges qui ont rendu la série de décision condamnant l’État belge soient tous francophones (la justice est scindée entre francophones et néerlandophones sauf dans quelques cas) n’est pas étranger à la mobilisation des indépendantistes flamands. Ainsi, Bart De Wever s’en est pris à « cette décision d’un magistrat, un francophone membre du Conseil du contentieux des étrangers », une précision qui a son importance tout comme le fait que la famille d’accueil soit wallonne et donc francophone… Le but de la N-VA est manifestement de fragiliser un peu plus la Belgique.

Au-delà, le gouvernement belge envoie le plus mauvais signal qui soit : en refusant un visa en bonne et due forme à une famille qui remplit manifestement les critères pour obtenir l’asile, il encourage les réfugiés à entrer clandestinement en Europe, puisqu’une une fois sur place, leur demande de statut de réfugié sera obligatoirement examinée…

N.B.: article paru dans Libération du 18 décembre. Theo Francken n’a guère apprécié et s’est défendu sur Twitter (voir ma TL) en néerlandais, nonobstant le fait que je suis Français. Il a finalement accepté que je l’interviewe, mais aucune nouvelle depuis.

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Noël en Europe

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 15:11
Noël est une fête très populaire dans tous les Etats membres de l'UE. De Paris à Varsovie, de Londres à Milan, les fêtes de fin d'année sont l'occasion de partager des moments souvent féeriques en famille ou entre amis. Cependant, les traditions de Noël ne sont pas les mêmes en Irlande, en Slovaquie, en Autriche ou en Espagne.
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Les galettes des rois ici et ailleurs !

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 15:08
Appelée "galette des rois", "bolo rei" ou "vassilopita", plusieurs pays européens maintiennent la tradition d'une galette pendant la période des fêtes dans laquelle ils cachent une fève ou une pièce de monnaie destinée aux plus chanceux. Toute l''Europe vous propose un petit panorama des différentes galettes des rois en Europe.
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Les traditions de Noël en Europe

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 15:07
Noël est une fête familiale célébrée avec enthousiasme dans tous les Etats membres.Malgré les ressemblances, les pays européens ont conservé des traditions qui leur sont propres. Touteleurope.eu vous propose de découvrir les coutumes de Noël de nos concitoyens européens.
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Les origines de Noël

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 14:56
Noël ne date pas d'hier ! Célébrant en France le jour de la naissance du Christ, le 25 décembre, Noël a avant tout une origine païenne !Découvrez comment cette fête s'est développée au fil des siècles pour devenir incontournable dans l'ensemble de l'Europe.
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Le repas de Noël

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 14:55
Partager un repas chaleureux en famille à Noël est d'usage dans tous les pays européens.Cependant, le menu de Noël n'est pas identique d'un pays à l'autre.A chaque Etat membre ses spécialités : parfois le poisson est à l'honneur alors qu'ailleurs la viande est obligatoirement au menu. Quant aux desserts, chaque pays rivalise de saveurs...Découvrez les traditions culinaires de Noël dans les Etats membres de l'UE !
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Joyeux Noël en 23 langues !

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 14:49
Merry Christmas, God Jul, Feliz Navidad ... découvrez comment souhaiter Joyeux Noël à nos voisins européens !
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2017, un tournant pour les démocraties libérales

Euractiv.fr - ven, 23/12/2016 - 14:16
L’avancée des partis populistes en Europe, à laquelle s’ajoute la montée en puissance de la Chine et de la Russie, risquent de peser lourd sur les démocraties libérales de l'UE en 2017.
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[Revue de presse] Le gouvernement italien à la rescousse de la banque Monte dei Paschi pour éviter une nouvelle crise financière

Toute l'Europe - ven, 23/12/2016 - 12:02
Après l'annonce par la banque Monte dei Paschi, jeudi 22 décembre, de son échec dans la quête de 5 milliards d'euros pour augmenter son capital, nécessaires à sa survie, le gouvernement italien a décidé d'intervenir. Il a approuvé un décret pour créer un fonds de 20 milliards d'euros afin d'aider les banques en difficulté. La création de ce fonds remet toutefois en cause les règles européennes en matière d'aides d'Etat aux banques en difficulté.
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Les 10 personnalités qui influenceront l’Europe en 2017

Euractiv.fr - ven, 23/12/2016 - 10:14
Entre la crise des réfugiés, le Brexit, la hausse de l’euroscepticisme et un nouveau président américain, l'UE aborde 2017 avec du pain sur la planche. Qui aura le plus d’influence sur l’Europe en 2017 ?
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