L’Europe un projet qui ne s’assume pas jusqu’au bout, elle n’a pas la capacité de créer un récit commun. Elle a un problème avec les symboles. L’espace public est colonisé par l’esprit individualiste. Ni structure, ni récit qui fassent un sens commun, qui permettent de souder et mobiliser les citoyens européens si divers. Ces phrases nous les avons lues cent fois sous la plume de penseurs, philosophes, journalistes, hommes politiques. Elles sont pertinentes, mais que fait-on alors ? On est tenté de répondre : rien ou trop peu. Qu’est-ce qui nous empêche de faire quelque chose? Une vigilance insuffisante par rapport à l’actualité de tous les jours : ces informations, multiples restent ignorées hormis le petit nombre des professionnels, alors qu’il suffit de s’en saisir, les diffuser, elles sont à la portée de la main , les amplifier par un bon éclairage. Qu’on ne les confine pas au petit nombre de « ceux qui savent », à l’entre soi. Le cas que nous rapportons, les enfants syriens, montre combien cette information est diverse, précise et qu’il y a matière à construire « un récit européen » au jour le jour, un récit valorisant.
Dans le cas contraire dominerait alors le récit actuel d’une absence de l’Europe totalement supplantée par la Russie, l’Iran, la Turquie, sans prise sur les grandes réalités internationales. Or il existe une autre réalité, une autre possibilité d’un autre récit. L’actualité nous pousse à évoquer le cas syrien, mais chaque jour surgissent d’autres exemples. Songeons à Erasmus qui fête ses 30 ans dont les acteurs, essentiellement les bénéficiaires, ont su construire un récit magnifique…Entre la réussite exceptionnelle et rien, ou presque, il y a place pour quelque chose. La place de l’Europe en matière d’aide au développement, d’aide humanitaire reste exceptionnelle, malgré ses défauts et ses insuffisances : 270 millions pour 70 000 enfants alors que l’UNICEF nous dit que 6 millions d’enfants ont été à un moment ou à un autre impactés par la guerre, qu’actuellement 400 000 restent en dehors de tout encadrement éducatif. Le rôle de l’UE sur ce point doit être reconnu. L’image de l’Europe dans le monde est bien meilleure que celle que lui attribuent habituellement ses citoyens encore qu’elle soit bien meilleure que celle donnée habituellement par ses commentateurs patentés. L’UE mérite mieux que les commentaires ironiques sur son « soft power ».
Syrie : 270 millions d’euros pour l’éducation des enfants réfugiés
La Commission européenne a signé des contrats à hauteur d’un total de 270 millions d’euros pour la construction et l’aménagement de bâtiments scolaires destinés aux enfants réfugiés syriens et à leurs communautés d’accueil en Turquie. En vertu de ces contrats, quelque 100 écoles seront construites et aménagées, permettant à plus de 70 000 enfants réfugiés syriens d’en bénéficier, principalement dans les provinces du sud et du sud-est de la Turquie. Le financement de l’UE aidera également le ministère turc de l’Éducation nationale (MoNE) dans la gestion de l’infrastructure scolaire.
« L’UE continue de donner suite à son engagement résolu en faveur des réfugiés syriens vivant en Turquie. Grâce aux contrats signés aujourd’hui pour un montant de 270 millions d’euros, nous poursuivrons l’amélioration de l’infrastructure scolaire sur le terrain, permettant à plus de 70 000 enfants réfugiés syriens d’avoir accès à l’enseignement dans tout le pays. Nous sommes impatients de signer des contrats supplémentaires dans un avenir proche dans les domaines de la santé, de l’assistance socio-économique et des infrastructures municipales, afin d’offrir aux enfants réfugiés et à leur famille de meilleures perspectives au sein du pays », a déclaré Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement.
Le financement émane du mécanisme de l’UE pour les réfugiés en Turquie (200 millions d’euros dans le cadre de la mesure spéciale de 1,4 milliard d’euros adoptée par la Commission fin juillet) et du Fonds régional d’affectation spéciale de l’UE en réponse à la crise syrienne (70 millions d’euros).
Depuis le mois de mars de cette année, l’UE a mobilisé 2,2 milliards d’euros du budget total de 3 milliards en faveur du mécanisme pour les réfugiés en Turquie. Ce mécanisme soutient à la fois le plan d’action conjoint UE-Turquie et la déclaration UE-Turquie et a été conçu pour répondre aux besoins les plus essentiels des réfugiés syriens et de leurs communautés d’accueil en Turquie aujourd’hui. »
Conclusion
D’autres informations ,nombreuses, sont possibles… Pour rester dans le même registre, la Commission vient à la mi décembre d’octroyer 25 millions d’euros d’aide humanitaire additionnelle pour faire face aux besoins découlant de la campagne militaire de Mossoul.
La rareté des ressources, désormais l’objet d’âpres disputes, l’interdépendance de la vie moderne, la redistribution géopolitique de la puissance rendent le modèle européen de la souveraineté partagée incontournable
Avoir un diagnostic juste ne suffit pas, une condamnation morale soulage mais est à peine utile. Ce dont nous avons besoin de façon urgente, c’est une vision, un projet qui soient opposés au projet populiste, anti européen. Donner du sens au projet européen et aux démocraties . Une prise de parole simple au bout du compte.
Pour en savoir plus
Le mécanisme pour les réfugiés en Turquie
Syrie: réponse du Conseil à la crise
Commission européenne – Fiche d’information sur l’Union européenne et la Syrie
Aide humanitaire et protection civile de la Commission européenne – Fiche d’information sur la crise syrienne
Une école pour les enfants de la guerre Les enfants syriens ont subi « le plus rapide et le plus net…
Coopération régionale dans le voisinage européen Une brochure qui met l’accent sur les priorités de la…
Manuel sur le financement européen Un manuel sur le « Financement européen pour le voisinage et…
Le glossaire du voisinage sud Le glossaire du vocabulaire communément utilisé .
Les organisations internationales partenaires de l’UE
Carte des programmes IEVP CT pour les frontières terrestres et maritimes
Partenariat euro-méditerranéen dans le domaine social, culturel et humain
(Source) Centre d’information pour le voisinage européen – Un projet IEVP
Unicef : crise syrienne en Turquie priorité à l’éducation https://www.unicef.fr/article/crise-syrienne-priorite-l-education-des-enfants-refugies-en-turquie
Human Rights Watch (HRW) 400 000 enfants syriens ne sont pas scolarisé https://www.hrw.org/fr/news/2015/11/08/turquie-400-000-enfants-syriens-ne-sont-pas-scolarises