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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Updated: 1 day 3 hours ago

L’opération Sangaris : un échec politique qui avait été annoncé

Sun, 30/10/2016 - 11:27
Le dimanche 30 octobre 2016, la France a mis un terme à l’Opération Sangaris lancée au mois de décembre 2013 pour mettre fin aux massacres commis par la Séléka[1]. Aujourd’hui, le chaos centrafricain n’a pas cessé et le pays est largement aux mains de cette même Séléka et de ses divers chefs de guerre, souvent des Soudanais. L’échec est donc total[2] et il doit être imputé aux dirigeants politiques français qui ont constamment donné aux militaires des ordres aberrants.  Rappel des faits et exposé des responsabilités socialistes.
Dans le dossier de la RCA, François Hollande a constamment tergiversé et accumulé les erreurs :
1) La première date de la fin de l'année 2012 (voir mes communiqués de l’époque) quand, avec peu de moyens, il eut été possible de « traiter » rapidement et efficacement les coupeurs de route de la Séléka. Mais, harcelé par le Quai d’Orsay, François Hollande hésita.
2) Au mois de mars 2013, alors que tous les connaisseurs du pays le pressaient d'agir, il laissa la Séléka prendre Bangui. La Centrafrique sombra alors dans le chaos cependant que les chrétiens - 95% de la population de souche -, étaient persécutés.
3) Début 2014, face au désastre humanitaire dont ses hésitations étaient la cause, François Hollande décida finalement d’intervenir mais en précisant toutefois que l'entrée en scène des forces françaises n'avait pas de but militaire...  Nos troupes ne reçurent donc pas d'ordres clairs puisque ni l’ « ami », ni l’ « ennemi » ne furent désignés, Paris demandant simplement à nos soldats de jouer les « bons samaritains ». Pour cette intervention, nos forces n’ont donc pas eu d’objectif clair. Entre l’humanitaire et le désarmement des milices, quelle fut leur mission? On l’ignore toujours…
4) Le déploiement de notre contingent se fit d'une manière totalement contraire à toute tactique militaire cohérente. Alors que l'objectif militaire prioritaire aurait en effet dû être le verrou de Birao dans l'extrême nord du pays[3] afin de couper la Séléka de sa base soudanaise, il fut au contraire décidé d'enliser les forces françaises à Bangui dans une mission d'interposition relevant de la gendarmerie mobile. L'intérieur de la Centrafrique fut donc laissé à la Séléka qui eut tout le loisir d'y poursuivre ses massacres. L'actuelle situation catastrophique est clairement la conséquence de ce choix militairement incompréhensible. Ce dernier s’explique probablement parce qu’il ne fallait pas « choquer » l’opinion musulmane en paraissant intervenir aux côtés des chrétiens…
5) Dès le début de l’Opération Sangaris, au lieu de leur demander de détruire  les bandes de la Séléka, Paris ordonna donc à nos soldats de simplement séparer agresseurs et agressés, bourreaux et victimes. Alors qu’il fallait leur donner les moyens de sidérer l’adversaire et de saturer l’objectif, les chiches moyens alloués à nos troupes ne leur permirent que de lancer des patrouilles, non de quadriller et de tenir le terrain. Comment prétendre en effet rétablir la paix dans un pays plus vaste que la France avec seulement 1600 hommes dont plusieurs centaines affectés à la seule garde de l’aéroport ? L’impression d’impuissance fut accentuée par le fait qu’à Bangui, au lieu d’être désarmée, la Séléka voulut bien accepter d’être cantonnée...en conservant ses armes et en gardant ses gains territoriaux à travers le pays.
6) Alors que la solution était d'abord militaire, le Quai d’Orsay ne cessa d'affirmer que la résolution de la crise se ferait par la reconstruction de l’Etat à travers le mirage électoral de 2016. Or, le président Faustin-Archange Touadéra a naturellement été incapable de reconstituer un « Etat » centrafricain, lequel n'a d'ailleurs jamais existé; sauf peut-être à l'époque de Bokassa.
Aujourd’hui, les massacres sont quotidiens et le pays est coupé en deux. Aucun administrateur sudiste n’ose en effet s’aventurer dans le nord où il s’y ferait massacrer, cependant que les fonctionnaires nordistes ne sont guère volontaires pour venir se faire lyncher à Bangui… Quant aux bandes de la Séléka et à leurs diverticules, elles tiennent plus de la moitié du pays. Les malheureuses populations occupées sont ainsi revenues aux temps des raids à esclaves lancés depuis le Soudan et dont leurs grands-parents avaient été délivrés par la colonisation. Elles avaient naïvement cru que les troupes françaises étaient venues pour les libérer. Leur amertume est donc grande car l'Elysée n'avait en réalité décidé qu'une gesticulation humanitaire sous habillage militaire.
Bernard Lugan30/10/2016
[1] « La Séléka, une nébuleuse criminelle (…) une internationale criminelle organisée et prospère ». Rapport de la fédération internationale des droits de l’homme du mois de septembre 2013 intitulé « RCA : un pays aux mains des criminels de guerre de la Séléka ».[2] Je l’avais annoncé et même décrit. Voir à ce sujet les numéros de l’Afrique Réelle et mes communiqués des années 2013-2015.[3] Cette position clé avait été évacuée le 30 mars 2010 sur ordre du président Sarkozy.
Categories: Afrique

L'Afrique Réelle n°82 - Octobre 2016

Mon, 03/10/2016 - 17:58
Sommaire
Dossier : Le Niger entre Boko Haram, les Touareg et les Toubou- La paix est-elle définitivement faite avec les Touareg ?- Réveil identitaire toubou ou nouvelle forme de l’ethno-trafic ?
Dossier : Le Gabon après les élections présidentielles- Les Européens et le Gabon- L’alliance entre Téké et Fang de l’Estuaire, est-elle le secret de la longévité du clan Bongo ?- Le Gabon des Bongo- Une économie en quête d’un nouveau souffle- Les défis de la filière forestière

Editorial de Bernard Lugan : Gabon, encore une erreur des médias
Prisonniers de leurs dogmes, coupés des réalités et intoxiqués par une diaspora entreprenante, les médias français ont particulièrement illustré leur nullité partisane à l’occasion de la crise gabonaise. En effet, que n’avons-nous pas lu et entendu sur les « relations louches » et même « incestueuses » entre le Gabon et la France ? Que n’avons-nous pas lu et entendu à propos du « soulèvement démocratique » qui allait emporter le régime Bongo ? Un retour au réel est donc une fois de plus nécessaire. Il tient en deux points :
1) La « françafrique gabonaise » n’est qu’un fantasme de tiers-mondistes sur le retour. Quelques chiffres vont permettre de le montrer. Le Gabon est un minuscule pays qui occupe 0,9% de la superficie de l’Afrique, qui est peuplé par 0,18% de sa population et qui, économiquement, ne compte pas puisqu’il totalise à peine 0,9% de son PIB. Les perroquets de presse ne cessent d’écrire que la France y fait de juteuses affaires, les 120 entreprises ou filiales d’entreprises françaises présentes au Gabon détenant environ un quart des parts du marché local. Des Français font certes des affaires au Gabon, mais cela n’a aucun impact sur l’économie française comme le montrent les chiffres du commerce extérieur :
- En 2015, sur  500 764 millions d’euros de biens et marchandises importés par la France, 172,8 millions provenaient du Gabon, soit  0,003% de toutes les importations françaises. - En 2015, sur un volume de 454 999 millions d’euros de biens et marchandises exportées, la part du Gabon n’était que de 539,3 millions, soit 0,001% de toutes les exportations de la France. 
2) Le « soulèvement démocratique » tellement espéré  par les médias français était un mirage. L’affaire gabonaise va en effet se régler « à la Gabonaise », comme à l’époque de « papa » Bongo. Dès l’annonce officielle de sa « réélection » par la Cour constitutionnelle, Ali Bongo a ainsi appelé les partisans de Jean Ping à un « dialogue post-électoral ». Traduction : le « cadeautage » va préparer la voie à bien des ralliements. Voilà d’ailleurs pourquoi, après des déclarations pleines d’emphase destinées à donner le change, certains sont devenus subitement mesurés dans leurs propos. D’autant plus que, dans le futur « gouvernement d’union nationale », des maroquins seront réservés aux caciques dissidents  revenus à la gamelle... 
L’erreur des journalistes français fut, une fois de plus, en universalistes qu’ils sont, d’avoir analysé la situation comme s’ils étaient en présence d’une élection dans un pays européen. Or, au Gabon, les deux camps en présence ne s’opposaient pas sur des programmes politiques, mais en raison d’une brouille familiale. Les journalistes n’ont pas vu que nous étions face à une querelle opposant deux ex-beau-frères, Ali Bongo et Jean Ping. Que leur querelle faisait penser à un mélange de « Dallas » et de  « Game of Thrones » tropicaux dont certains des acteurs seraient sortis de « Plus belle la vie » ; ainsi, quand Jean Ping, dont le père est Chinois, accusait Ali Bongo de ne pas être Gabonais…
Le plus affligeant est que, n’ayant pas davantage de mémoire que de culture, ces mêmes journalistes vont continuer à se tromper. Ceux qui continuent à les lire ressemblent donc de plus en plus à des cocus complaisants.
Categories: Afrique

Ifora contre Imghad, Peul contre Bambara et contre Dogon, le Mali sombre…

Tue, 20/09/2016 - 18:14
Un an après les « accords d’Alger » qui devaient acter la réconciliation entre les belligérants maliens, un peu plus de trois ans après des élections qui devaient faire couler le lait et le miel du consensus démocratique, le Mali est plus que jamais à la veille d’exploser. Or, ce n’est pas une guerre de religion qui le menace, l’islamisme n’y étant que la surinfection d’une plaie ethnique, mais un conflit ethno-racial sur lequel les trafiquants de toutes sortes ainsi que les islamistes se greffent avec opportunisme.
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Libye : le général Haftar met en échec le plan de l’ONU et de l’UE

Thu, 15/09/2016 - 10:46
Le 11 septembre 2016, après une offensive aussi soudaine qu’inattendue, l’ANL (Armée nationale libyenne) basée en Cyrénaïque et commandée par le général Haftar, l’ennemi des Frères musulmans de Misrata et des islamistes de Tripoli, a pris le contrôle du « croissant pétrolier » libyen et des ports terminaux de Sidra et de Ras Lanouf. Cette victoire met à mal le plan de l’ONU soutenu par l’UE, qui était de refaire l’unité de la Libye à travers le gouvernement El Sarraj appuyé sur les Frères musulmans de Misrata et sur les islamistes de Tripoli.Comme de leur côté, les milices de Misrata ont pris Syrte à Daech[1], il n’y a donc plus de tampon entre les forces du général Haftar et celles de Misrata. Dans ces conditions, la guerre Misrata-Haftar est-elle inévitable[2] ?

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[1] Il y avait entre 1500 et 2000 combattants de Daech à Syrte or, seuls 450 ont été tués ou faits prisonniers. Où sont passés les autres ?
[2]Pour tout ce qui concerne la question libyenne, voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours. Pour le commander, cliquer ici
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L'Afrique Réelle N°81 - Septembre 2016

Mon, 05/09/2016 - 09:28
Sommaire
Actualité :- Ethiopie : le retour du balancier ethnique- Afrique du Nord-Sahel : quand le temps long donne la clé de lecture des conflits actuels
Dossier : L’Afrique du Sud après les élections municipales- Résultats du scrutin municipal du 3 août 2016- Analyse des résultats- Les fractures de l’ANC- La crise économique

Editorial de Bernard Lugan : Les Africains ne votent pas comme les habitués du Café de Flore
Les journalistes français n’ont cessé d’écrire et de dire qu’au Gabon, le « méchant » était le président sortant Ali Bongo et le « gentil », Jean Ping son challenger. Le « méchant » l’ayant emporté sur le « gentil », et comme les Gabonais n’ont évidemment pas voté pour un dictateur, c’est donc que ce dernier a bourré les urnes. Hypothèse probable. Mais qui peut assurer qu'il n'en fut pas de même chez son concurrent, hormis le fait que les opposants au président Bongo sont par définition de vrais démocrates et leur leader, Jean Ping, l’incarnation du renouveau politique et de la moralité face à un despote corrompu ? Abandonnant toute distanciation, les médias français n’ont pas dit, ou alors du bout des lèvres, que Jean Ping, ce « chevalier blanc », un homme de 74 ans, était un pur produit de la machine Bongo. Ami du parti socialiste français, ce profiteur du régime qu’il dénonce aujourd’hui, fut en effet ministre d’Omar Bongo durant 18 ans, de 1990 à 2008. Il a bénéficié de toutes ses « largesses ». D’autant plus qu’il fut le mari de sa richissime fille, Pascaline Bongo, avec laquelle il a eu 2 enfants.
Que l’on ne se méprenne pas. Je ne prends pas ici position dans l’affaire gabonaise. et encore moins dans ses magouilles électorales. Je me contente, à l’occasion de ce nouvel échec de la greffe démocratique en Afrique, de dénoncer l’arrogance et l’aveuglement de la caste médiatico-politique française. Le plus grave est que les leçons de l’histoire ne l'éclairent pas. Deux exemples. - Au mois de mars 2016, à l’occasion des élections au Bénin, les perroquets de presse avaient les « yeux de Chimène » pour M. Lionel Zinzou, véritable clone des élites parisiennes. Or, soutenu jusqu’à l’indécence par les médias français, ce proche de Laurent Fabius moulé dans la pensée unique a été battu par Patrice Talon, un self made man local. - Au Congo Brazzaville, également au mois de mars dernier, le président sortant, le Mbochi Denis Sassou N’Guesso, avait face à lui le Kongo Guy-Brice Parfait Kolelas, fils de son ancien adversaire Bernard Kolelas. Dans cette répétition électorale de l’atroce guerre civile de la fin des années 1990, les médias français ont outrageusement pris le parti de M. Kolelas. Ce faisant, au lieu d’éteindre les braises d’un conflit toujours prêt à se rallumer, ils ont joué au contraire aux pyromanes.
Depuis bientôt quatre décennies, je soutiens que la démocratie empêche l’Afrique de démarrer. Elle y entretient en effet le désordre en y ranimant à chaque échéance électorale, les affres de l’ethno-tribalisme. Partout sur le continent, la démocratie a abouti, au « mieux » à la gabegie, au pire à l’anarchie ou à des massacres. Même à un génocide, comme au Rwanda. L’ethno-mathématique électorale explique l’échec de la greffe démocratique car il y a incompatibilité entre le greffon et le porte-greffe. Pour une raison simple qui est que le vote africain étant communautaire, les plus nombreux l’emporteront toujours sur les moins nombreux. Le remède existe pourtant et il a un nom : le vote de groupe. Mais pour cela, le vote individuel, ce sacro-saint « one man, one vote » doit être abandonné. Un rêve en ces temps de triomphe des idéologies universalistes.
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Gabon : les deux crocodiles et le marigot

Wed, 31/08/2016 - 17:32
Vaste de 267 000 km2, le Gabon est peuplé par moins de deux millions d’habitants divisés en une multitude de tribus qu’il est possible de rattacher à huit principaux groupes linguistiques eux-mêmes subdivisés tout en étant régulièrement entrecroisés. Il s’agit  des Fang  32%, des Mpongwe 15%, des Mbédé 14%, des Myéné 10%, des Shira-Punu 12%, des Kota, des Tsogo, des Njabi et des Bété qui totalisent environ 90% de la population du pays.Ce désert humain recèle des richesses pétrolières. Depuis 1967, elles profitent au clan présidentiel gravitant autour de la famille Bongo, d’origine téké (Batéké), une des plus petites ethnies du pays.
Lors des élections présidentielles du 27 août dernier, le président sortant, Ali Bongo Ondimba né en 1959 et qui avait succédé à son père en 2009, avait face à lui Jean Ping Okoka, né en 1942. Ce dernier, ancien haut fonctionnaire de l’ONU et de l’Union africaine est de père chinois et de mère Nkomi-Myéné de la région de Lambaréné. C’est un vieux cheval de retour pur produit du clan Bongo puisqu’il fut ministre d’Omar Bongo durant 18 ans, de 1990 à 2008, tout en étant le compagnon de sa fille Pascaline Bongo avec laquelle il eut 2 enfants. Or, paradoxalement, toute sa campagne qui fut d’une grande violence de ton et d’une rare vulgarité, fut orientée sur deux thèmes :
- La dénonciation du clan qu’il a si longtemps servi et grâce auquel il a bâti sa fortune.- L’accusation portée contre  Ali Bongo Ondimba  de n’être pas le fils de son père, ni même d’être d‘origine gabonaise. Qu’un fils de Chinois accuse le président sortant d’être étranger prêterait à rire si les thèmes de la campagne étaient oubliés au lendemain du scrutin ; or, il est à craindre que tel ne soit pas le cas…
Les principaux soutiens de Jean Ping étaient des caciques du clan Bongo qui, sentant le vent tourner, avaient décidé de trahir celui auquel ils devaient tout. Ainsi l’ancien Premier ministre fang, Casimir Oyé Mba. Comme à cet apport ethnique déterminant, s’est ajouté celui des Myéné, le candidat du « renouveau » et de la « rupture » était donc assuré d’obtenir au minimum  40% des suffrages.
Les résultats du scrutin étant contestés, force est donc de constater que l’impératif démocratique vient donc de déstabiliser un nouveau pays d’Afrique.
Bernard Lugan31/08/2016
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Elections en Afrique du Sud : derrière la médiocrité des commentaires, la réalité du terrain

Fri, 05/08/2016 - 11:32
En France, les commentaires des élections sud-africaines sont à la fois affligeants de médiocrité et en total décalage avec la réalité. Avec leur habituel psittacisme, les médias français parlent ainsi d’un échec de l’ANC alors que nous observons au contraire une stabilité du corps électoral[1].Cinq remarques :
1) Comparons ce qui est comparable en nous tenant aux seules élections municipales. Lors du scrutin de 2011, l’ANC  avait obtenu 61,95% des suffrages. Le 3 août 2016, 54,30% des électeurs lui ont donné leurs voix. Le recul est donc de 6 à 7 points. Il est cependant loin des annonces d’effondrement pronostiquées par les « experts ». Non seulement le parti est encore largement dominant, mais dans les provinces rurales, il réalise des scores très élevés, ainsi, dans le Mpumalanga (68,34% des voix), dans le Limpopo (68,73%) et dans l’Eastern Cap (65,37%).
2) Les points perdus par l’ANC au plan national se retrouvent dans un parti qui n’existait pas en 2011. Il s’agit de l’EFF (Economic Freedom Fighters) de Julius Malema qui a obtenu 7,96% des voix. Cette dissidence gauchiste de l’ANC a pour programme la confiscation sans indemnisation des terres appartenant aux Blancs, la nationalisation des mines et des banques. Le recul relatif de l’ANC n’est donc pas la preuve d’un virage « à droite » de l’Afrique du Sud.
3) En dépit d’une consolidation dans sa base ethno-électorale du Western Cape où elle a obtenu 63.55% des voix, et d’une victoire spectaculaire à Port Elizabeth[2], vieux bastion ANC, la DA (Democratic Alliance), ne réalise pas la percée annoncée. Elle passe en effet de 23,94% des voix en 2011 à 26,57%, soit un gain d’un peu plus de deux points. En mettant à sa tête un Noir originaire de Soweto, ce parti blanc, métis et indien espérait mordre sur l’électorat urbain noir déçu par les promesses non tenues par l’ANC. Or, sa progression s’est faite à la marge. La DA reste donc le parti des minorités raciales.
4) Une fois de plus, le principal enseignement de ce vote est l’extrême racialisation de la société sud-africaine. L’étude circonscription par circonscription, montre en effet que les Noirs ont voté pour des partis noirs, alors que les Blancs, les Métis du Cap et les Asiatiques ont donné leurs suffrages à la DA. Ainsi :
- Les Noirs totalisent environ 80% de la population sud-africaine, or, si nous additionnons les voix de l’ANC (54,30%), de l’EFF (7,96%), de l’Inkhata (4,55%) et celles obtenues par une multitude de petits partis noirs locaux (6,78%), nous obtenons  quasiment 74% des voix.
- Les Blancs ( 9%), les Métis du Cap (10%) et les Asiatiques (2%) totalisent environ 20% des électeurs. Avec 26,57% des votes, la DA n’a donc attiré à elle qu’une fraction minoritaire de l’électorat noir urbain. Ces citadins noirs qui ont voté DA appartiennent à deux catégories, la première est celle d’une  frange de « bourgeois » ayant fait un vote d’adhésion ; la seconde, la plus importante est celle de Noirs rejetant la gestion ANC comme à Port-Elizabeth où le vote DA est l’expression du rejet d’une administration ANC particulièrement corrompue et inefficace.
5) Le plus important est que, en dépit d’un recul in fine relatif, la position de Jacob Zuma est fragilisée, ce qui va déboucher sur une féroce guerre de clans à l’intérieur de l’ANC. Avec en ligne de mire le congrès de 2017 qui verra la désignation du prochain candidat de l’ANC aux élections générales de 2019.
Bernard Lugan05/08/2016

[1]Une étude détaillée et cartographiée de ces élections sera faite dans le numéro du mois de septembre de l’Afrique Réelle. [2] La DA n’y étant cependant pas majoritaire, elle devra former une coalition.
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L'Afrique Réelle N°80 - Août 2016

Tue, 02/08/2016 - 09:20
SOMMAIRE
Actualité :Afrique du Sud : la «nation arc-en- ciel » entre naufrage économique, fractures raciales et implosion politique
Dossier : Quand le monde peul s’éveillera, le Sahel s’embrasera- Qui sont Les Peul ?- Mali : après l’Azawad, le Macina ?- Peul, Bambara et Dogon : des conflits séculaires
Idées :Charles Maurras et la colonisation

Editorial de Bernard Lugan
Deux politiques s’opposent en Libye[1] :

1) Celle de l’Union européenne, de la communauté internationale, du Qatar et de la Turquie repose sur l’illusion d’une réconciliation nationale à travers la fiction d’une Libye unifiée autour du Gouvernement libyen d’Unité nationale (le GLUN).
Installé à Tripoli, ce dernier est dominé par les Frères musulmans de Misrata et par les islamistes de diverses obédiences, dont les salafistes (voir mon communiqué daté du 25 juillet 2016).

2) De leur côté, en Cyrénaïque, l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite aident le général Haftar à combattre les islamistes. Or, tout renforcement du général, donc de l’identité cyrénénne, va à l’encontre de la politique visant, à travers le GLUN, à remettre la Libye unie aux Frères musulmans et aux islamistes de Misrata et de Tripoli.

Quant à la France, elle a soutenu la création du GLUN mais, en même temps, elle aide militairement le général Haftar. Le GLUN l’accuse donc de « violer » son territoire national quand l’UE et l’ONU lui reprochent d’affaiblir ce même GLUN.

Paris qui a, pour une fois, fait un bon choix, doit donc garder le cap et demeurer ferme face aux pressions internationales car, tout ce qui affaiblirait le général Haftar favoriserait les salafistes et les Frères musulmans.
*
Au Mali, la septicémie islamiste gagne le centre et le sud du pays. Ici, et je l’ai maintes fois expliqué, la religion est d'abord la surinfection d’anciennes plaies ethniques remontant à la période pré-coloniale[2].
Les beaux esprits persistent à dire que nous sommes uniquement face à un conflit politique… Certes, mais en l’occurrence le politique est ici à base ethnique... Or, ce qu’ils refusent obstinément de voir, c’est que la multiplicité et l’enchevêtrement des ethnies interdit toute solution démocratique. Le vote étant ethnique, les plus nombreux l’emporteront en effet toujours électoralement sur les moins nombreux.  C'est ce que j'ai baptisé du nom d'ethno-mathématique électorale.

A moins que, comme les Britanniques l’avaient primitivement pensé pour le Nigeria, il soit possible de définir un fédéralisme ethnique construit sur plusieurs grandes zones d’influence autour des ethnies régionalement dominantes. Dans un Mali qui conserverait ses frontières, mais qui deviendrait un véritable Etat ethno-fédéral, la région de Kidal serait ainsi confiée aux Touareg, celle de l’ouest de l’Azawad jusqu’à Tombouctou aux Arabes (Kunta), celle de Gao et de la Boucle aux Songhay et alliés, celle de Bamako aux Bambara et alliés, celle de Mopti aux Peul et celle de Bandiagara aux Dogon. La mosaïque ethnique ne serait  certes que partiellement calquée sur ces ensembles, mais existe-t-il une autre solution ?

[1] Pour tout ce qui concerne la question libyenne, voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours.
[2] Nous le montrons dans ce numéro de l’Afrique Réelle dont le dossier central a pour titre « Quand le monde peul s’éveillera, le Sahel s’embrasera ».
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Libye : le grand écart de la réalpolitique française face à la diplomatie idéologique de l’Union européenne

Mon, 25/07/2016 - 18:40
Le 17 juillet, près de Benghazi, la mort en service commandé de trois militaires français engagés dans une opération d’instruction-conseil auprès des forces du général Haftar démontre qu’en Libye et dans la sous-région, les intérêts de la France ne sont pas ceux de l’Union européenne[1]. Cette dernière est arc-boutée sur l’illusion d’une réconciliation nationale autour du Gouvernement libyen d’Unité nationale (le GLUN) installé en Tripolitaine. Tout au contraire, en Cyrénaïque, Paris aide le général Haftar à combattre les islamistes alliés aux vrais maîtres de ce même GLUN. La réalpolitique reposant sur les intérêts diplomatiques séculaires de la France est donc en contradiction avec les postures idéologiques de l’ectoplasme bruxellois. Entre son soutien officiel au GLUN et son appui militaire au général Haftar, la France pratique donc le grand écart. Le résultat de cette position inconfortable est que le GLUN l’accuse de « violer » son territoire national quand l’UE lui reproche d’affaiblir ce même GLUN en engageant ses forces aux côtés du général Haftar[2]. Explication :
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[1]L’intervention française devant être « discrète », c’est à bord d’hélicoptères libyens que nos militaires agissent alors qu’ils disposent d’appareils français fiables et équipés de contre-mesures.[2] Pour tout ce qui concerne la question libyenne, voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours
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Soudan du Sud : quand le Monde prend ses lecteurs pour des pigeons ou des demeurés.

Mon, 11/07/2016 - 23:32
Jean-Philippe Rémy qui est journaliste au Monde vit en Afrique depuis 1998. Dans le numéro du 11 juillet 2016, il signe un article dont le titre est : Soudan du Sud : qui se bat contre qui et pourquoi ? Attiré par cette accroche, le lecteur curieux se précipite afin de connaître enfin les causes et les implications d’un conflit mystérieux qui a fait, et qui continue de faire des milliers de victimes. Mais une fois l’article lu, il n’a rien appris. Quoi d’étonnant quand, à la question : Qui sont les belligérants, Jean-Philippe Rémy répond :
"Après l’indépendance en 2011, deux hommes ont vu leur rivalité grandir au point de menacer l’équilibre : le président, Salva Kiir, et son vice-président, Riek Machar. En décembre 2013, (…) Riek Machar a fui pour éviter d’être tué (…) Sous forte pression internationale, les deux ennemis et leurs troupes ont tenté de cohabiter dans la capitale (…) les tensions sont allées en crescendo ces jours derniers sans que quiconque ne semble en mesure de les arrêter (…)"
Qui sont Salva Kiir et Riek Machar ? Quelles sont leurs origines ? Pourquoi se battent-ils ? Le journaliste ne donne aucune information à ses lecteurs… si ce n’est que le président Salva Kiir est contesté par son vice-président Riek Machar. Nul besoin de lire le Monde, journal officiel de la pensée unique française pour l’apprendre…
Aurais-je eu l’incommensurable privilège doublé du bonheur quasi céleste de faire partie de la caste d’êtres supérieurs composant la rédaction du Monde, que j’aurais écrit différemment  cet article :
Soudan du Sud : qui se bat contre qui et pourquoi ?
« Les terribles massacres qui ensanglantent le Soudan du Sud depuis l’indépendance de 2011 sont la conséquence de la guerre que se livrent Dinka et Nuer, les deux principales ethnies du pays. Le président Salva Kiir est Dinka alors que Riek Machar, son vice-président,  est Nuer.De 1956 à 2005 les populations chrétiennes et animistes  de la partie méridionale du Soudan luttèrent contre  le pouvoir nordiste musulman de Khartoum. Cette guerre d’indépendance fut menée par les Dinka. Quant aux Nuer, ils changèrent constamment de camp, rejoignant tantôt les Dinka, tantôt épaulant les forces de Khartoum. De telles tergiversations ont laissé des souvenirs mitigés aux indépendantistes dinka.L’ethno mathématique électorale explique la suite. Comme les Dinka sont plus nombreux que les Nuer, c’est donc tout naturellement, en bonne logique démocratique, qu’après l’indépendance, quand il fallut désigner un gouvernement, les premiers en prirent naturellement le contrôle. Mais l’hégémonie dinka fut combattue par les Nuer. Le gouvernement de Khartoum attisa le conflit en soutenant les Nuer afin de demeurer présent dans cette région riche en pétrole. »
Voilà ce qu’en quelques lignes, Jean-Philippe Rémy aurait pu écrire s’il était libéré de ce pesant carcan idéologique qui emprisonne les journalistes du Monde. Tout au contraire, dhimmi de l’idéologie de l’universalisme, du « vivre ensemble », du « village-terre » et de la négation des différences, il est « par essence », contraint de nier le réel ethnique. Ce faisant, il prend ses lecteurs-pigeons pour des demeurés. Voilà pourquoi s’effondrent les ventes d’un quotidien nourri de nos impôts et qui aurait depuis longtemps disparu des kiosques si nous vivions dans une économie concurrentielle.

Bernard Lugan
11/07/2016
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L'Afrique Réelle N°79 - Juillet 2016

Sun, 03/07/2016 - 15:54
SOMMAIRE
Actualité :- Nigeria : après Boko Haram au nord, les Vengeurs du Delta du Niger au sud
Dossier : L’économie africaine en chiffres- L'Afrique : une part insignifiante dans l'économie mondiale- Un continent délaissé par les investisseurs mondiaux- Les réalités du commerce France-Afrique
Histoire et géopolitique :- Histoire de l'Afrique du Nord : Entretien avec Bernard Lugan

Editorial de Bernard Lugan :Libye : les trafiquants d’esclaves « alliés » de l’UE
En Libye, nous savons qui organise l’ignoble trafic d’êtres humains à destination du sud de l’Italie. Ce n’est pas l’Etat islamique puisqu’il est assiégé dans Syrte. Ce sont nos « amis » et « alliés », Frères musulmans de Misrata et salafistes de Tripoli ou d’autres cités littorales. Ils se refont actuellement une vertu aux yeux des Occidentaux en attaquant l'Etat islamique, leur ancien partenaire. 
Il n’y a donc pas à s’étonner de voir la déferlante de clandestins prendre de plus en plus de volume puisque c’est aux organisateurs du trafic que l’UE a sous-traité l’éradication de l’Etat islamique. Les passeurs préviennent les navires européens quand ils lancent sur les eaux des esquifs inaptes à prendre la mer ; pour ne pas avoir sur la conscience la mort de milliers de clandestins, les bons samaritains se précipitent alors afin de leur éviter la noyade. Et pour les installer en Europe... Le 25 mai, 5600 forceurs de frontière furent ainsi « secourus ». Le 26 juin ils furent 3324. Du jeudi 23 juin au mardi 28 juin, leur nombre explosa puisqu’ils furent 10 000. Du 1er janvier au 28 juin 2016, selon le HCR, 66 000 d’entre eux furent débarqués dans les ports italiens par les bâtiments de guerre européens. Sur ordre de qui ? La question ne mérite-t-elle pas d’être posée à nos hommes politiques ?
Soutenus militairement par la Turquie, par l’insatiable petit émirat du Qatar, par l’UE et par les Etats-Unis, ceux qui sont à l’origine du chaos libyen se présentent maintenant comme les garants du retour à la paix. Tout en continuant à organiser en l’amplifiant le juteux trafic des clandestins rebaptisés « migrants ». Pourquoi cesseraient-ils puisque l’ONU et la « diplomatie » de l’UE les ont mis au pouvoir à travers le gouvernement dit d’Union nationale constitué le 19 janvier 2016 ? Dirigé par Fayez el-Sarraj, cet appendice onusien est dominé par Misrata et placé à la merci de ses milices. Voilà les pyromanes devenus pompiers… 
Ce scénario risquant de déboucher sur une guerre entre la Tripolitaine gangstéro-islamique et la Cyrénaïque du général Haftar, il est donc urgent de changer de paradigme. Désormais, la priorité doit être l’éradication des gangs-milices au profit des vrais acteurs tribaux tenus à l’écart du processus politique. Une politique réaliste serait d’aider à la reconstitution des alliances tribales détruites par l’intervention franco-otanienne de 2011. L’opportunité existe car les avocats de Saïf al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, viennent de demander à la CPI d’abandonner les poursuites le visant pour « crimes contre l’humanité ». Or, lui seul, de par ses liens du sang avec, à la fois la confédération tribale de Cyrénaïque et celle de Tripolitaine[1], est à même de jouer le rôle fédérateur nécessaire à la pacification de la Libye. D’autant plus que, le 14 septembre 2015, le Conseil suprême des tribus de Libye l’a désigné comme son représentant légal.L’obstacle à ce retour au réel a un nom : l’ignorance (ou la complaisance) de l’UE qui s’obstine à soutenir les Frères musulmans de Misrata et les islamistes de Tripoli. Pourquoi ? Voilà une question qui devrait être posée à Bruxelles.
[1] Voir à ce sujet mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours, pp 127-136 et 187-188
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Libye : devons-nous applaudir à la victoire remportée à Syrte par le choléra salafiste sur la peste jihadiste ?

Sun, 12/06/2016 - 21:30
Analyse de Bernard Lugan

En Libye, l’Etat islamique (EI), surinfection d’une plaie jihadiste ouverte en 2011 avec la mort du colonel Kadhafi, est un commode « ennemi de confort » permettant d’éviter de désigner les vrais responsables du chaos. Que l’on réfléchisse un instant :
- L’Etat islamique n’étant implanté à Syrte que depuis 2015, ce n’est donc pas lui qui a provoqué une anarchie libyenne ayant commencé en 2011, mais les milices salafistes de Tripoli et celles des Frères musulmans de Misrata.
- Ce n’est pas davantage l’EI, dont la base démographique est insignifiante, qui envoie des dizaines de milliers de migrants en Europe, mais les cités côtières dont celles de Tripoli et de Misrata. Mêlées à tous les trafics, ce sont ces dernières qui se livrent à la forme contemporaine de la traite des esclaves.Or, soutenus militairement par la Turquie, par l’insatiable petit émirat du Qatar, par l’Europe et par les Etats-Unis,  ceux qui sont à l’origine du chaos -et qui en vivent-, viennent de se refaire une vertu auprès de la communauté internationale en chassant de Syrte un Etat islamique qu’ils avaient pourtant longtemps toléré… Cette victoire d’une fraction jihadiste sur une autre n’est en rien un gage de paix pour la Libye et pour toute la région. Le problème de fond est en effet ailleurs : les alliances tribales sur lesquelles reposait l’ordre socio-politique libyen ont été éclatées par l’intervention franco-otanienne de 2011. Dans le vide alors créé se sont engouffrés des acteurs secondaires devenus artificiellement les maîtres du jeu. Qu’il s’agisse des Frères musulmans de Misrata, des islamo-jihadistes de Tripoli ou de l’Etat islamique. Toute pacification de la Libye passe donc par le rééquilibrage entre les vrais acteurs tribaux actuellement tenus à l’écart du processus politique, et ces acteurs secondaires que la communauté internationale s’obstine à vouloir installer au pouvoir à travers le gouvernement dit d’Union nationale dominé par Misrata et placé à la merci de ses milices[1].
Dans cette analyse, je développerai quatre points :1) Les raisons de l’échec de l’Etat islamique en Libye,2) Les balbutiements du gouvernement d’Union nationale3) La situation sur le terrain militaire et diplomatique4) Les  vrais moyens de reconstruire la Libye
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[1]Voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours. Pour le commander, cliquer ici
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Nouveau livre de Bernard Lugan : Histoire de l'Afrique du Nord

Tue, 31/05/2016 - 19:00

























Présentation de l'éditeur :
L’Afrique du Nord est formée de cinq pays (Égypte, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc) que ce livre présente dans leur longue durée historique. À l’est, centrée sur l’étroit cordon du Nil, l’Égypte développa, dès le 5e millénaire av. J.-C., une civilisation aussi brillante qu’originale. À l’ouest, en Berbérie, apparurent au VIe siècle av. J-C., trois royaumes berbères dont les limites correspondaient aux actuels États du Maghreb. Rome imprégna ensuite toute la région de sa marque. L’empire byzantin qui lui succéda s’établit de l’Égypte jusqu’à l’est de l’actuelle Tunisie, renonçant à la plus grande partie du Maghreb où la « reconquête » berbère eut raison du vernis romano-chrétien. Aux VIIe-VIIIe siècles, l’islamisation provoqua une rupture entre les deux rives de la Méditerranée ainsi qu’une profonde mutation des sociétés nord-africaines. Au XVIe siècle, l’expansion turco-ottomane subjugua toute l’Afrique du Nord avant de buter sur le Maroc qui réussit à maintenir son indépendance en s’alliant à l’Espagne chrétienne. Durant la période coloniale, les Britanniques s’installèrent en Égypte, les Italiens disputèrent le vide libyen à la Turquie et, à l’exception de la partie nord du Maroc devenue protectorat espagnol, le Maghreb fut tout entier rattaché au domaine français. L’Égypte recouvrit son indépendance en 1922, la Libye en 1951. Quant au Maghreb, il connut des péripéties sanglantes avec la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962). En dépit d’une « arabité » postulée et d’une islamité commune, les cinq pays composant l’Afrique du Nord eurent ensuite des destins divers illustrés par l’épisode dit des « printemps arabes ». Riche d’une centaine de cartes en couleur, ce livre est l’outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître les constantes qui fondent la géopolitique de cette arrière-cour de l’Europe qu’est l’Afrique du Nord.

- 736 pages
- 72 cartes couleur
- Index et bibliographie
- Prix : 29€

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L'Afrique Réelle N°78 - Juin 2016

Thu, 26/05/2016 - 21:22
SOMMAIRE :  Actualité :La Centrafrique survivra-t-elle au départ de Sangaris ?
Dossier : La démographie africaine- Etat des lieux de la démographie africaine- La démographie empêche le développement et annonce les famines- Le mythe du développement- L’émigration, conséquence de la surpression démographique africaine
Livres :La Kabylie est-elle une création coloniale française ?

Editorial de Bernard Lugan
Deux dangers ont été exagérés : l’Etat islamique en Libye et Boko Haram au Nigeria. Aucun de ces deux périls n’est définitivement écarté, mais le premier est contenu quand le second recule. Tous deux ont initialement profité de situations politiques locales complexes et favorables avant de buter sur de solides définitions ethno-tribales.
En Libye, l’Etat islamique s’est implanté à Syrte, dans la zone tampon entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine. Interdisant le contact entre les forces du général Haftar et celles de Misrata, sa présence empêcha donc une guerre Cyrénaïque-Tripolitaine, ce qui permit aux deux principales forces militaires de Libye de consolider leur pouvoir sur leurs zones respectives d’influence. En Cyrénaïque, le général Haftar eut ainsi tout le loisir de liquider les dernières poches islamistes, cependant que Misrata apparaissait de plus en plus comme le principal acteur de Tripolitaine.La présence de l’Etat islamique ne leur étant plus utile, les deux principaux belligérants vont donc se lancer dans une course à celui qui, le premier, reprendra Syrte et les ports pétroliers de la région. Avant de s’affronter directement.L’Etat islamique qui ne dispose d’aucune base tribale et qui ne peut, comme au Levant, jouer de l’opposition chiites-sunnites, sera éliminé. Sauf naturellement si Misrata, donc la Turquie, a encore intérêt à sa survie. C'est en effet après la fin de l’Etat islamique que les choses sérieuses commenceront entre Misrata et la Cyrénaïque. Misrata, fief des Frères musulmans, est soutenue par la Turquie, le Qatar, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Italie. Le général Haftar est  appuyé par les Emirats arabes, par l’Egypte et dans une certaine mesure par l'Arabie saoudite et la France.
Boko Haram fut un temps instrumentalisé à la fois par les politiciens musulmans nordistes et par le président chrétien sudiste. Les premiers voulaient affaiblir le second quand ce dernier espérait, en laissant le mouvement gagner le plus grand territoire possible, écarter des urnes des millions d’électeurs nordistes, ce qui lui aurait assuré la victoire aux élections présidentielles de 2015.En 2014, quand les sultans nordistes comprirent que leur soutien à Boko Haram allait permettre la victoire électorale du président Goodluck Jonathan, ils changèrent de politique. Boko Haram fut alors isolé et réduit à sa base ethnique, c'est-à-dire le peuplement Kanouri, et se vit ainsi interdire toute expansion à la fois vers l’ouest et le sultanat de Kano et vers le sud et le sultanat de Yola. Le mouvement étant contenu, il ne reste plus aujourd’hui qu’à le réduire et c’est ce qui est actuellement en cours. L’éradication totale de Boko Haram ou de ses diverticules peut cependant prendre encore des années. Les actes terroristes ne sont donc pas terminés car il subsistera encore longtemps un foyer de déstabilisation dans le nord-est du Nigeria. Ce dernier pourrait à nouveau se développer si des évènements graves survenaient au Cameroun et au Tchad. Désormais, alors qu’au Nigeria, le plus difficile semble être passé, c’est donc sur les pays voisins que doit porter notre attention. Notamment au Cameroun où les élections de 2018 risquent d’avoir des effets dévastateurs dont pourraient profiter Boko Haram ou ses survivances.
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La France n’a pas gagné la Première guerre mondiale grâce à l’Afrique et aux Africains

Fri, 13/05/2016 - 18:00
(Ce communiqué peut être repris à condition d'en mentionner la source)

Dans la grande entreprise de réécriture de l’histoire de France par les partisans du « grand remplacement », la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement la bataille de Verdun, constitue un argument de poids. Son résumé est clair : les Africains ayant permis la victoire française, leurs descendants ont donc des droits sur nous.Voilà qui explique pourquoi ces ardents défenseurs du « vivre ensemble » que sont MM. Samuel Hazard, maire socialiste de Verdun, et Joseph Zimet, à la ville époux de Madame Rama Yade, et en charge de la Mission du centenaire de la Grande Guerre, ont voulu mettre le sacrifice de millions de Poilus au service de leur idéologie.
Laissons donc parler les chiffres[1] : 
1) Effectifs français (métropolitains et coloniaux)
- Durant le premier conflit mondial, 7,8 millions de Français furent mobilisés, soit 20% de la population française totale.
- Parmi ces 7,8 millions de Français, figuraient 73.000 Français d’Algérie, soit environ 20% de la population « pied-noir ».
- Les pertes françaises furent de  1.300 000 morts, soit 16,67% des effectifs.
- Les pertes des Français d’Algérie furent de 12.000 morts, soit 16,44% des effectifs.
2) Effectifs africains
- L’Afrique fournit dans son ensemble 407.000 hommes, soit 5,22 % de l’effectif global de l’armée française.
- Sur ces 407.000 hommes, 218.000 étaient des « indigènes » originaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, soit 2% de la population de ces trois pays.
- Sur ces 218.000 hommes, on comptait 178.000 Algériens, soit 2,28 % de tous les effectifs français.
- L’Afrique noire fournit quant à elle, 189.000 hommes, soit 1,6% de la population totale et 2,42% des effectifs français.
- Les pertes des unités nord africaines furent de 35.900 hommes, soit 16,47% des effectifs.
- Sur ces 35.900 morts,  23.000 étaient Algériens. Les pertes algériennes atteignirent donc 17.98 % des effectifs mobilisés ou engagés.
- Les chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens sont imprécis. L’estimation haute est de 35.000 morts, soit 18,51% des effectifs ; l’estimation basse est de 30 000 morts, soit 15.87%.

Pour importants qu’ils soient, ces chiffres contredisent donc l’idée-reçue de « chair à canon » africaine. D’ailleurs, en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils fussent composés d’Européens ou d’Africains.

Des Africains ont donc courageusement et même héroïquement participé aux combats de la « Grande Guerre ». Gloire à eux.
Cependant, compte tenu des effectifs engagés, il est faux de prétendre qu’ils ont permis à la France de remporter la victoire. Un seul exemple : le 2° Corps colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments. Les 2/3 d’entre eux étaient formés de Français mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés très majoritairement de Français d’Algérie, et du RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), unité alors très majoritairement européenne.

Autre idée-reçue utilisée par l’idéologie dominante : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, si la France importa six millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire, elle en importa 170 millions du reste du monde.

Conclusion : durant la guerre de 1914-1918, l’Afrique fournit à la France 3,5% de toutes ses importations et 5,22 % de ses soldats. Ces chiffres sont respectables et il n’est naturellement pas question de les négliger. Mais prétendre qu’ils furent déterminants est un mensonge doublé d’une manipulation.

Bernard Lugan
13/05/2016 
[1] Les références de ces chiffres sont données dans mon livre Histoire de l’Afrique du Nord des origines à nos jours. Le Rocher, en librairie le 2 juin 2016.
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L'Afrique Réelle N°77 - Mai 2016

Mon, 02/05/2016 - 12:12
SOMMAIRE  Actualité :  Libye : - L’Etat islamique piétineCongo Brazzaville :- La démocratie va-t-elle rallumer la guerre civile ?Algérie :- Trente ans après la crise de 1986, la crise de 2016…
Dossier : Sahara occidental- La guerre peut-elle reprendre ?

Editorial de Bernard Lugan :
Le 1er janvier 2017, le mandat de Ban Ki-Moon comme secrétaire général de l’ONU aura pris fin. Le Polisario, mouvement demandant l’indépendance du Sahara occidental, aura alors perdu un allié de poids. Pour le diplomate coréen, la présence du Maroc dans ses provinces saharienne est en effet vue comme une « occupation ».
Durant son calamiteux mandat, M. Ban Ki-Moon qui aurait gagné à étudier l’histoire de la région, aura ainsi réussi à rallumer un conflit qui était en passe de résolution. Faute de combattants, exsangue, le Polisario ne vivotait en effet plus qu’à travers les derniers survivants des mouvements anti-impérialistes des années 1960. N’étant plus reconnu que par 31 pays alors qu’il l’avait été par 82, gangrené par une dérive islamo-mafieuse, cet appendice des services algériens profite actuellement des derniers mois de présidence de l’actuel secrétaire général pour abattre ses dernières cartes en menaçant d’une reprise des hostilités.
Jeudi 14 avril à l’ONU, le « président » saharaoui, M. Mohamed Abdelaziz a été très clair à ce sujet : si le Conseil de sécurité n’exerce pas une pression réelle et directe sur le Maroc en le forçant à accepter un référendum d’auto détermination à ses conditions, « le peuple saharaoui sera alors de nouveau contraint de défendre ses droits par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée qui est légalisée par l’ONU pour tous les peuples colonisés ».

La Centrafrique a enfin un président élu. Et alors ? La fée démocratique n’a pas pour autant résolu les problèmes d’un pays qui n’existe pas, qui n’a ni armée, ni police, ni administration et dans lequel plusieurs milices tiennent la brousse. Dans le sud-est sévit l’Armée de résistance du seigneur, émanation de certains clans acholi ougandais, dans le nord et le nord-est, les coupeurs de route de la Seleka, au sud ouest les anti-Balaka ; sans oublier les divers groupes de bandits et les milices des éleveurs peul. Pour tout arranger, le dispositif Sangaris est en phase de démontage et le volapük de la Minusca est incapable de maintenir ne serait-ce qu’un semblant d’ordre.

Dans sa livraison du 21 avril 2016, Le Monde publie les « bonnes feuilles » d’un livre qui prétend - une nouvelle fois ! - faire des révélations sur le rôle de la France dans le génocide du Rwanda. Compilation d’accusations maintes fois démontées, ce livre contient une montagne d’erreurs. Je n’en relèverai que deux :

- Les auteurs font parler l’académicien Jean-Christophe Rufin qui, à l’époque aurait été chargé d’une mission confidentielle dans la région et qui aurait été reçu par « le pasteur Bizimungu ». Or, cet ancien Président du Rwanda n’a jamais été pasteur… Pasteur est son prénom…
- Le président Museveni aurait demandé au même J-C Ruffin s’il savait qui a abattu l’avion du président Habyarimana. Le président ougandais était pourtant bien placé pour connaître les auteurs de l’attentat qui fut l’élément déclencheur du génocide puisque les deux missiles sol-air tirés sur l'avions présidentiel et qui portaient les références 04-87-04814 et 04-87-04835 étaient des missiles ougandais[1]...

[1] Voir à ce sujet mon livre : Rwanda, un génocide en questions. Editions du Rocher, 2014.
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Pourquoi Manuel Valls a-t-il « twitté » une photo du président Bouteflika grabataire ?

Thu, 21/04/2016 - 13:31
La photo d’Abdelaziz Bouteflika prostré et quasi moribond rendue publique par Manuel Valls sur son compte twitter officiel a fait l’effet d’une bombe en Algérie. Jusque-là, tous les Algériens savaient bien que leur président était malade, mais les images soigneusement filtrées par son entourage le montraient, certes diminué et sur une chaise roulante, mais intellectuellement capable de tenir une réunion avec ses visiteurs étrangers, donc de gouverner le pays.
Sur l’image en question, la scène qui apparaît est pathétique, avec d’un côté un Manuel Valls en pleine forme et de l’autre, un Bouteflika hagard, absent et quasi momifié. Or, depuis plusieurs mois, la société civile algérienne demande l’application de l’article 88de la Constitution qui permet de constater la vacance du pouvoir. Au contraire, le clan présidentiel affirme contre toute évidence qu’Abdelaziz Bouteflika n’a qu’un problème de locomotion…
Pourquoi le Premier ministre français a-t-il publié cette photo qui fait exploser l’argumentaire officiel algérien et qui fragilise encore plus l’actuel pouvoir?
Il y a trois explications à cela :
1) Celle de la légèreté et de l’inconscience de Manuel Valls ne convainc pas.
2) Le désir du Premier ministre de « venger » le journal Le Monde dont les journalistes avaient été privés de visa par Alger, pas davantage.
3) Reste alors l’intervention volontaire et directe dans le jeu politique algérien. Mais pourquoi et au profit de qui?
Clés de compréhension et d’explication :
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Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika

Wed, 13/04/2016 - 19:15
(Ce communiqué peut être repris à la condition d’en citer le lien)

La visite que le Premier ministre français, M. Manuel Valls, vient d’effectuer à Alger, fut l’occasion de constater ce que les lecteurs de l’Afrique Réelle n’ignoraient pas, à savoir que l’Algérie est « dirigée » par un président moribond.
Depuis son accident vasculaire cérébral survenu le 27 avril 2013, Abdelaziz Bouteflika, paralysé, sourd et quasiment muet, n’apparaît plus en public que très rarement, et sur un fauteuil roulant. Ses trois frères, sa sœur -tous quatre conseillers à la présidence-, et leurs affidés, savent qu’ils vont vivre des moments difficiles dans les heures qui suivront son trépas. Il ne doit donc pas mourir tant que les clans qui, dans l’ombre, dirigent l’Algérie, ne seront pas parvenus à un accord permettant une succession contrôlée.
Acculée, l’équipe au pouvoir a épuré l’armée au profit du général Ahmed Gaïd Salah, chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense. Est-ce pour autant un gage de survie ? Il est permis d'en douter car, lesquels parmi les généraux, notamment chez les nouvellement promus, voudront en effet apparaître liés aux profiteurs du régime quand la rue grondera dans un dramatique contexte économique et social aggravé par l'effondrement du prix des hydrocarbures[1] ? L'Odjak des janissaires[2] pourrait alors être tenté de se refaire une "vertu" à bon compte en donnant au peuple la tête de Saïd Bouteflika et celles de ses proches, avant de placer l'un des siens aux commandes.
En Algérie, l’agonie présidentielle avec les mensonges et les tractations qui l’entourent, est ressentie comme une humiliation nationale. De plus en plus nombreux sont donc ceux qui demandent l’application de l’article 88 de la Constitution qui permet de constater la vacance du pouvoir. Pour l’entourage du président Bouteflika, la situation est donc devenue intenable.
Quant à la France, sorte de vaisseau ivre tanguant entre repentance et ethno-masochisme, son président a soutenu l’aberrant quatrième mandat d’un Bouteflika grabataire, espérant ainsi acheter la paix sociale dans les banlieues. Cette mise en dhimmitude mentale ne l’empêchera cependant pas de subir  directement les conséquences des évènements majeurs qui risquent de se produire bientôt en Algérie. Peut-être même à court terme.
Bernard Lugan13/04/2016


[1] Voir à ce sujet les dossiers consacrés à cette question dans les numéros de mai, de juillet, d'août et d’octobre 2015 ainsi que les numéros de l’année 2016  de l'Afrique Réelle.  [2] Commandement des Janissaires. Lire ici l'Etat-major de l'armée.
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