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Diplomacy & Defense Think Tank News

Facebook et les défis de l’information en ligne : 3 questions à Gilles Babinet

Institut Montaigne - Wed, 30/05/2018 - 10:08

La semaine dernière fut riche en émotions pour les acteurs du monde de la technologie. Mardi 22 mai, Mark Zuckerberg, CEO de Facebook, s'exprimait devant le Parlement européen. Un mois après un…

Facebook et les défis de l’information en ligne : entretien avec Gilles Babinet

Institut Montaigne - Wed, 30/05/2018 - 10:08
Facebook et les défis de l’information en ligne : entretien avec Gilles Babinet Institut Montaigne mer 30/05/2018 - 10:08 La semaine dernière fut riche en émotions pour les acteurs du monde de la technologie.

Unfinished business: an appraisal of the latest UNDS reform resolution

Can the United Nations Development System (UNDS) become a resourceful, well-organised partner for member states in implementing the 2030 Agenda? The UNDS is the biggest multilateral development actor, accounting for $18.4 billion, or 33 per cent, of multilateral aid in 2015. Its functions range from providing a forum for dialogue, decision-making and norm-setting, to research, advocacy, technical assistance and humanitarian aid. Numerous governments, including those of high-income countries, are counting on the UN’s assistance for advancing their development in a sustainable way. More than any other development organisation, the UNDS needs to adjust in order to fulfil these expectations.
In May 2018, UN member states set the course for reforming the UNDS by agreeing on a draft resolution. The resolution contains five potentially transformative decisions that will bring the UNDS a step closer to being “fit for purpose”, the term under which the reform process was initiated more than three years ago. The global structures of the UNDS are to be strengthened, making the system more strategic and accountable; Resident Coordinators are to coordinate more effectively and objectively; their funding will be guaranteed by a new 1 per cent levy on tightly earmarked contributions; common business operations are to be advanced, with potential efficiency gains of $380 million per year; and the UN’s vast network of country offices is to be consolidated for more efficiency and effectiveness.
In the context of a resurgence of nationalist agendas and mistrust of multilateral approaches in many corners of the world, agreement on the draft resolution is a significant achievement.
However, the resolution falls short of the reform proposals suggested by the Secretary-General and others. Member states chose, yet again, an incremental approach. Key novelties of the 2030 Agenda, such as universality and policy integration, have not been translated into meaningful organisational adjustments. There is still a long way to go if the UNDS is to become the UN’s universal branch, facilitating the implementation of the 17 Sustainable Development Goals (SDGs) in and by all countries of the world.
Nevertheless, the resolution is a viable starting point. Member states must play their part in making the reform a success. They need to push for reform in the respective governing boards across the system – this should be the most obvious and effective way of advancing the reform. They could ask the heads of all UNDS entities to subscribe to the reforms and to initiate all necessary adjustments. Furthermore, they should ensure coherence within their own governments and speak with one voice – for the implementation of the reforms, as well as for the acceleration of the implementation of Agenda 2030.
A more reliable funding for the UNDS as a whole, and specifically for the strengthened country coordination, will also be decisive for the changes to be effective. Member states across all income groups should show their support for the reforms and engage in the Funding Compact. They should be prepared to bolster multilateralism in uncertain times by stepping up core contributions and reducing tight earmarking. Specifically, they could link an increase in core-funding to advances in the area of common business operations, which would improve efficiency and enable smoother collaboration among UN agencies.


<p>Le 30 mai, l'Institut Montaigne

Institut Montaigne - Wed, 30/05/2018 - 08:30

Le 30 mai, l'Institut Montaigne recevait Jean-Pierre Mustier, président-directeur général d'UniCredit Group. Cet événement, modéré par Eric Chaney, a été l'occasion pour Jean-Pierre Mustier de revenir sur les derniers rebondissements de la politique italienne qui ont secoué les marchés financiers ainsi que sur l'état de l'économie globale.

Echanges avec Jean-Pierre Mustier

Institut Montaigne - Wed, 30/05/2018 - 08:30
Echanges avec Jean-Pierre Mustier Institut Montaigne mer 30/05/2018 - 08:30 Le 30 mai, l'Institut Montaigne recevait Jean-Pierre Mustier, président-directeur général d'UniCredit Group. Cet événement, modéré par Eric Chaney, a été l'occasion pour Jean-Pierre Mustier de revenir sur les derniers rebondissements de la politique italienne qui ont secoué les marchés financiers ainsi que sur l'état de l'économie globale. Blanc 30 mai 2018 Activé Avec Jean-Pierre Mustier, président-directeur général d'UniCredit Group Fermé Non Non

"Il faut désormais s’attendre à de nouvelles élections." Trois questions à Marc Lazar sur la crise politique en Italie

Institut Montaigne - Tue, 29/05/2018 - 18:09

Sergio Mattarella, président de la République, a finalement décidé de s’opposer à la nomination de Paolo Savona au poste de ministre de l’Économie. Dans la foulée, Giuseppe Conte renonçait à former un gouvernement. Marc Lazar décrypte pour nous cette nouvelle séquence de la crise politique qui secoue la péninsule depuis les élections du 4 mars dernier.

Après le retrait de Giuseppe Conte et l'échec d'un nouveau…

"Il faut désormais s’attendre à de nouvelles élections." Trois questions à Marc Lazar sur la crise politique italienne

Institut Montaigne - Tue, 29/05/2018 - 18:09
"Il faut désormais s’attendre à de nouvelles élections." Trois questions à Marc Lazar sur la crise politique italienne Institut Montaigne mar 29/05/2018 - 18:09 Sergio Mattarella, président de la République, a finalement décidé de s’opposer à la nomination de Paolo Savona au poste de ministre de l’Économie. Dans la foulée, Giuseppe Conte renonçait à former un gouvernement.

Intelligence artificielle : quel risque terroriste ?

IRIS - Tue, 29/05/2018 - 16:28

L’intelligence artificielle (IA) dessine un nouvel horizon d’attente pour les sociétés contemporaines. Mais la crainte de voir les technologies de l’IA se substituer aux humains sur le champ de bataille, physique, et cyber, s’est elle aussi considérablement diffusée. Les armées à travers le monde y prêtent particulièrement attention, et elles ne sont pas les seules : les groupes terroristes eux aussi cherchent désormais à s’emparer de l’IA pour accroître leurs capacités d’action.

Les services de contre-terrorisme ont pour habitude de sous-estimer la capacité des groupes terroristes à s’emparer des technologies émergentes, à en maîtriser l’utilisation et à les mettre au service de leur lutte. Or, l’essor de Daech nous l’a suffisamment prouvé, les terroristes se sont avérés particulièrement habiles dans le maniement de ces technologies, en particulier celles de l’information et de la communication (TIC). En témoignent leur intense activité sur les réseaux sociaux au cœur de la conflagration syrienne et leur aptitude à attirer nombre de combattants étrangers sur les champs de Bellone.

La capacité d’adaptation des terroristes face aux progrès technologiques

Grâce aux nouvelles avancées dans le domaine du cryptage, les réseaux sociaux sont devenus de véritables plateformes opérationnelles, des instruments de planification virtuelle pour une multitude de tâches, allant du recrutement à la définition de cibles, en passant par la coordination des attaques. Ce sont des réseaux comme Telegram qui permettent aux différentes cellules terroristes de communiquer entre elles, quelle que soit leur localisation, et ce pour des motifs très variés, depuis la logistique jusqu’à l’assistance technique, pour la fabrication de bombes par exemple.

Leur maîtrise des nouvelles technologies ne se limite pas au cyber. En 2017, des journalistes du New York Times ont filmé une attaque de drones de Daech, durant la bataille de Mossoul : contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, les terroristes ont su adapter le maniement des drones à leurs capacités stratégiques, sans reproduire l’utilisation qui en est faite par les Occidentaux. Les drones déployés par les terroristes durant cette bataille étaient de simples drones commerciaux, de faible taille, donc difficilement détectables, que l’on avait équipés de grenades pour attaquer les forces irakiennes cherchant à reprendre la ville.

Ironie de l’histoire, les terroristes ont su tirer profit de l’extension de la société de consommation à l’échelle planétaire, en dépit des valeurs libérales qui lui sont attachées. Les réseaux sociaux, les logiciels de chiffrage et les drones sont autant d’instruments que les terroristes sont parvenus à adapter en fonction de leurs propres intérêts et objectifs.

L’IA, une technologie parmi d’autres pour les terroristes ?

Sans aucun doute, l’IA sera elle aussi utilisée à des fins terroristes. À mesure que les technologies qui lui sont associées seront moins coûteuses et plus accessibles, certains n’hésiteront pas à les détourner de leurs fins premières.

Certes, pour lors, l’intelligence artificielle n’a pas atteint un niveau de complexité tel que son utilisation pourrait se généraliser à court terme sur le champ de bataille, à travers l’utilisation de systèmes d’armes létales autonomes (SALA) par exemple. De plus, les technologies d’IA sont pour le moment réservées aux entreprises occidentales, en particulier les géants technologiques, et aux États. Néanmoins, il est à prévoir que certaines applications pourraient être rapidement utilisées par des groupes terroristes.

D’abord, on peut imaginer que ces groupes sauront utiliser l’IA pour améliorer leurs capacités de renseignement, notamment grâce à des outils d’analyse des réseaux sociaux. Les premières victoires obtenues par Daech sur le champ de bataille se sont pour partie fondées sur la capacité d’anciens membres des services de renseignement baasistes d’établir une cartographie rigoureuse des acteurs-clés des villes qu’ils souhaitaient conquérir, afin d’aider le groupe terroriste ensuite à les arrêter ou à les éliminer. Associer l’IA à ces opérations aura sans doute l’avantage de les rendre moins pénibles et de réduire les risques d’être découvert ; elles permettront également d’accélérer le traitement des données de renseignement et de prendre de meilleures décisions pour accroître les chances du groupe de s’emparer de lieux stratégiques.

L’utilisation de drones autonomes est une piste qui doit être également explorée. L’armée américaine comme l’armée chinoise investissent des moyens financiers substantiels dans des programmes de développement de drones de petite taille, de faible coût (environ 200 dollars l’unité), capables de se déplacer en « essaim » (technique du swarm), de manière autonome, et de saturer le système de défense des porte-avions ou des avions de chasse. Face à un essaim de drones, les moyens de riposte actuels sont largement inefficaces. On imagine aisément l’utilisation que pourraient en faire des groupes terroristes, à mesure que ce type de technologies deviendra plus accessible, en particulier à travers les filières clandestines.

Avec la généralisation de l’accès à l’intelligence artificielle, ce sont également l’impact et la précision des cyberattaques qui risqueront de s’accroître à l’avenir : les infrastructures vitales (centrales nucléaires, systèmes électroniques hospitaliers, usines pétrochimiques…) seront confrontées à de nouvelles menaces (pannes de courant, déni de service…) ; l’information et l’opinion publique seront plus aisément manipulables grâce à la propagande ciblée (utilisation de chatbots haineux, filtrage de l’information…). Tout cela nous amène à bien réfléchir à la manière dont nous concevons ces technologies, selon quelles fins et au sein de quel cadre de régulation. Pour le moment, les rivalités entre États empêchent tout dialogue serein et constructif. Mais gageons que, confronté à une menace globale à laquelle personne ne peut raisonnablement prétendre échapper, le système international saura dépasser provisoirement ses contradictions pour instaurer des règles qui satisfassent le plus grand nombre et encadrent de façon appropriée le développement de ces technologies.

EuropaCity : le projet du Triangle de Gonesse où certains voudraient créer une nouvelle ZAD

IRIS - Tue, 29/05/2018 - 14:54

Quelles sont les raisons qui suscitent l’opposition à ce projet ?

Eddy Fougier : Principalement l’artificialisation des 80 hectares de terres agricoles très fertiles , qui a déclenché une mobilisation réunissant José Bové, la FNSEA et Pierre Rabhi, ce qui assez exceptionnel, mais au-delà, la contestation est surtout le fait des fédérations de commerçants qui craignent la désaffection du centre-ville au profit des commerces implantés sur le site Europcity. Les riverains n’y sont pas opposés, ils manifestent plutôt un certain intérêt pour cet investissement potentiellement créateurs d’activités et d’emplois.
A l’heure actuelle, ce site est une zone en friche, et la commune pourrait logiquement bénéficier d’importantes retombées économiques.

Europacity s’inscrit-il dans les « projets inutiles et controversés » de type Notre Dame des Landes ou encore le site de Bure qui prévoit l’enfouissement des déchets nucléaires ?

Contrairement à ce que laissent entendre certains opposants, ce projet ne réunit pas les caractéristiques ni les conditions pour susciter une mobilisation d’ampleur. En dehors de l’opposition des agriculteurs soutenus par des écologistes “venus de Paris” et des commerçants qui s’inquiètent pour des raisons économiques justifiant éventuellement une compensation, ce complexe ne représente pas d’enjeux politiques et sociétaux concrets. Au contraire, ce projet représente peu d’inconvénients au regard des bénéfices qu’il peut apporter. Par ailleurs, pour qu’une mobilisation prenne forme, il faut qu’elle se manifeste sur des lieux que les opposants vont pouvoir occuper sur le long terme. Non seulement la géographie du site ne le permet pas, mais de plus, ces terres sont actuellement exploitées par des agriculteurs. On voit mal comment une « ZAD » pourrait prendre forme…

Le site a donc toutes les chances de voir le jour, même si une bataille juridique a été lancée ?

Cette bataille est un procédé classique de ralentissement des projets contestés. Mais il est peu probable qu’un tel investissement – c’est le plus gros investissement privé en France depuis Disneyland- échoue. Au contraire, c’est un projet « post-Notre-Dame-des-Landes », dans la mesure où le groupe Auchan et l’investisseur Wenda ont parfaitement pris en compte les impératifs locaux d’acceptabilité sociale de leur projet. Ils ont « coché toutes les cases » en organisant des présentations et des consultations auprès des différentes parties prenantes. Même si des éléments imprévisibles peuvent toujours se produire, le projet en lui-même n’est pas foncièrement clivant. C’est plutôt un projet « tiède » qui n’offre pas d’effet de levier pour une réelle contestation.

« Le foot va-t-il exploser ? » – 3 questions à Richard Bouigue et Pierre Rondeau

IRIS - Tue, 29/05/2018 - 14:53

Richard Bouigue est Premier adjoint à la mairie de Paris 12e et responsable du pôle Sport à la fondation Jean-Jaurès. Pierre Rondeau est économiste du sport et professeur à la Sports Management School. Ils répondent à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage, « Le foot va-t-il exploser ?  Pour une régulation du système économique du football », aux éditions de l’aube.

Y a-t-il trop d’argent dans le football ?

Le marché du football est un secteur en pleine croissance, qui draine beaucoup d’argent. C’est indéniable. Depuis le début des années 2000, la croissance annuelle moyenne du budget des 98 clubs du big-five (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne, France) est de 9%. La masse salariale a quant à elle augmenté de 450% entre 1996 et 2016. Les dépenses en matière de transfert ont également considérablement crû, passant de 1 million d’euros, dans les années 1970, pour la superstar Johan Cruyff, de l’Ajax d’Amsterdam au FC Barcelone, à 222 millions d’euros cet été pour Neymar, du Barca au Paris Saint-Germain.

La première question qui se pose est de savoir si cette évolution exponentielle est saine et durable, ou si elle traduit un grossissement incontrôlable d’une bulle jusqu’à son éclatement. La plupart des spécialistes et des observateurs, satisfaits de la toute-puissance du football, rappellent que son économie est pérenne, que ce sport attire de plus en plus de monde et que les diffuseurs paient de plus en plus cher les droits télévisuels à destination des clubs. Pour la ligue 1 française, les droits sont ainsi passés de 800 000 € par an dans les années 1980, à 748 millions d’€ aujourd’hui (et on annonce le milliard dès 2021). Ne craignez donc rien, tout va très bien dans le meilleur des mondes. Sauf que, et c’est l’objet de notre livre, quand bien même l’argent afflue dans le foot, quand bien même les clubs bénéficient d’une économie florissante et d’un assainissement des comptes certain, nous nous inquiétons des conséquences externes, des défaillances et des inégalités créées par ce système et des risques systémiques. En effet, l’argent est finalement accaparé par une petite caste particulière de joueurs et de clubs. À titre d’exemple, en France, les 10% des joueurs les plus riches touchent 48% de l’ensemble des salaires versés. L’intensité compétitive et l’équité sportive ont disparu, le suspense a été annihilé, qu’il s’agisse des compétitions européennes ou des compétitions nationales, le classement est quasiment déjà couru d’avance. Il y a en somme moins d’intérêt à regarder le football tant la glorieuse incertitude du sport tend à disparaître.

La deuxième question qui se pose est celle de la télédépendance du football. Or, si l’argent est grandement dépendant des droits de diffusion payés par les chaînes de télévision, que se passera-t-il si ces dernières ne font plus l’audience escomptée et qu’elles n’ont plus intérêt à payer autant pour du foot ? Le risque est grand, d’autant plus que certains clubs sont dépendants à 60% de ces droits télévisuels.

La troisième question qui se pose est celle de la pérennité d’un système qui génère beaucoup d’argent, mais aussi de fortes inégalités salariales ainsi qu’une incroyable précarité, souvent peu évoquée. D’après l’UNFP, le principal syndicat des joueurs dans l’hexagone, le taux de chômage moyen dans le football français est de 15% depuis quatre ans, alors qu’il est passé sous la barre des 10% en France en 2017. Le syndicat estime en outre que 25% des joueurs commencent la saison, chaque année, sans avoir signé le moindre contrat professionnel. En France, où la situation est en comparaison moins difficile, on estime qu’un aspirant footballeur sur six deviendra professionnel, ce qui en laisse cinq sur le bas-côté, sans aucune formation qualifiante ni diplômante et avec le goût amer d’avoir échoué à réaliser leur rêve. La situation des entraîneurs n’est pas plus enviable. Si quelques-uns, très connus, sont bien payés, la plupart ne le sont pas et la durée de vie moyenne d’un entraîneur à la tête d’une équipe professionnelle, en Europe, n’est que de dix-sept mois…

C’est pourquoi nous voulons tout mettre en œuvre pour réguler le football, renforcer la protection des joueurs, entraîneurs et formateurs. L’argent n’a pas à être diabolisé, le marché n’a pas à être contraint. Au contraire il faut, en bonne intelligence, profiter de l’hypercroissance du football et assurer sa pérennité.

Pourquoi le football est-il davantage critiqué que d’autres sports (Formule 1, golf, etc.) ou milieux culturels (cinéma, etc.), qui attirent pourtant également énormément d’argent ?

Le football continuera à être méprisé et jugé par les classes dominantes, par les classes d’influence. Du fait de son origine populaire et sa population, les clichés et les stéréotypes sociaux ne s’arrêteront pas de véhiculer. Pratiqué et célébré par les classes précaires, les classes pauvres, les classes laborieuses, suivi par des millions de fans et de supporters, il serait victime d’une forme de racisme social.

L’élite verra toujours d’un mauvais œil cette pratique sportive et jugera incompréhensible l’intérêt accordé au sport numéro 1 sur Terre. Le sociologue Stéphane Beaud, dans son livre Traitres à la Nation ! présente très bien ce phénomène. Lors d’un séminaire à l’École normale supérieure, il a subi les foudres de certains de ses collègues, qui s’étonnaient qu’un « intellectuel tel que lui » s’intéresse à un sport aussi méprisable et vil, pratiqué par des « abrutis milliardaires ».

L’un des auteurs du livre Le foot va-t-il exploser ?, Pierre Rondeau, a lui-même été victime des moqueries de ses pairs, à l’université, qui s’étonnaient de son intérêt porté aux phénomènes entourant le ballon rond. « Le football n’est pas un objet académiquement acceptable » lui a-t-on répété. Pourtant, le football est un sport, un business, une religion, un métafait social planétaire auquel il est impossible de ne pas s’intéresser.

Ces éléments expliquent en partie les critiques adressées à ce sport, alors même que d’autres, comme la Formule 1 ou le golf, drainent autant de richesses. Le football, et les footballeurs, parce que sport numéro 1, sera toujours victime de moqueries et d’un mépris de classe.

Cela est surement dû à son caractère profondément désuet. C’est un sport facile à pratiquer, facile à comprendre : n’importe qui, avec un ballon, peut jouer au foot ; n’importe qui, devant sa télévision, peut comprendre les règles. À l’inverse, piloter une voiture de formule 1, pratiquer le golf ou jouer dans un blockbuster hollywoodien, demanderait peut-être un peu plus de travail et la rémunération des agents s’en trouverait ainsi légitimée pour l’opinion publique. Ce n’est pas donné à tout le monde, alors que le football, finalement, c’est facile.

Qu’est-ce que la taxe coubertobin ?

Nous proposons la mise en place, à échelle internationale, de la contribution Coubertobin, en référence au baron Pierre de Coubertin, militant de l’équité sportive internationale, et de l’économiste James Tobin, fondateur d’un impôt sur les opérations de change internationales. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une taxe, mais plutôt d’une contribution qui consisterait en une part de 1% sur toutes les indemnités de transferts. Cela permettrait d’abonder un fonds de développement qui financera la mise en œuvre effective de programmes scolaires et de formations professionnelles ainsi que d’un fonds dédié à la reconversion des sportifs.

L’idée d’un tel prélèvement est gagnante-gagnante. Il agirait comme un outil désincitatif pour les clubs acheteurs refusant de payer une somme supplémentaire sur les joueurs, et comme un outil de financement pour la protection sociale des sportifs, en cas de paiement.

Nous préconisons de rendre la contribution dégressive en fonction de l’âge des footballeurs. Plus ils sont achetés jeunes, plus le taux augmenterait jusqu’à atteindre un montant confiscatoire dans le seul but de limiter « la fuite des muscles » et de veiller à la formation et au développement des jeunes joueurs.

Nous voulons imposer un grand débat national et international. Le football, sport le plus populaire du monde, ne peut pas se laisser prendre par l’idéologie mortifère de l’égoïsme libéral. En imposant une telle contribution, nous allons plus loin que la simple volonté de contrôler juridiquement le marché, en internalisant toutes les externalités négatives.

 

Los riesgos del español en Brasil

Real Instituto Elcano - Tue, 29/05/2018 - 13:27
Comentario Elcano 30/2018 - 28/5/2018
Ángel Badillo y Carlos Malamud

La historia de la reciente debilidad del español en Brasil refuerza una conclusión inevitable: la necesidad de apoyarse en la cooperación multilateral panhispánica para defender nuestro recurso cultural más preciado.

Italie : l’Europe contre la volonté des peuples ?

Fondapol / Général - Tue, 29/05/2018 - 12:00

ITALIE : L’EUROPE CONTRE LA VOLONTÉ DES PEUPLES ? Le 27 mai, le président italien a refusé la proposition d’un gouvernement de coalition eurosceptique formé par Guiseppe Conte poussant ce dernier à refuser la fonction de chef de gouvernement. À la demande de Sergio Mattarella, Carlo Cottarelli, ancien haut fonctionnaire du FMI est appelé à former un […]

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La Palestine est-elle une cause perdue ?

IRIS - Tue, 29/05/2018 - 11:07

Gaza subit un blocus depuis plus de dix ans. Enclavée entre l’État d’Israël, la mer Méditerranée et l’Égypte, cette bande du territoire palestinien concentre une densité de population parmi les plus élevées au monde, avec 1,5 million d’habitants sur 45 kilomètres de long et 5 à 12 km de large, soit une superficie totale de 365 kilomètres carrés. Aux prises avec une situation humanitaire dramatique, sa population se mobilise depuis le 30 mars. Dans l’indifférence générale de la communauté internationale des États. À moins que la Cour pénale internationale ne soit à l’origine d’un sursaut d’un semblant de conscience mondiale.

Destinée à commémorer la « Nakba » (« grande catastrophe » de l’exode des réfugiés palestiniens en 1948), des dizaines de milliers de Palestiniens se sont mobilisés le long de la bande de Gaza. Leur manifestation fondamentalement pacifique a été réprimée dans le sang par l’armée israélienne qui continue à revendiquer une éthique d’exception…

UN NOUVEAU MASSACRE DE PALESTINIENS

C’est dans ce conteste que le 14 mai dernier, jour de l’implantation illégale de l’ambassade américaine à Jérusalem et veille de la triste commémoration de la Nakba, les soldats israéliens ont tiré à balles réelles sur des manifestants à Gaza, faisant des dizaines de morts (62 officiellement) et plus de 1 300 blessés (destinés à devenir des handicapés à vie). Des Palestiniens qui manifestaient pour leurs droits et leur liberté, le long de la bande de Gaza, seuls face au recours à la violence disproportionnée des snipers de l’armée israélienne.

Il revenait à l’ONU de pouvoir mener une enquête indépendante sur ces faits. Ce à quoi le gouvernement de droite et d’extrême droite dirigé par Benjamin Netanyahou, via le soutien de l’administration Trump, a pu à nouveau s’opposer. Une position de force renforcée par l’absence de « solidarité arabe ». Le sentiment palestinien est exprimé par cette interpellation populaire : « Wen Al-‘Arab ? » (« où sont les Arabes ? »)…

LE SENTIMENT D’IMPUNITÉ D’ISRAËL

Le massacre est intervenu dans un contexte où le gouvernement de droite et d’extrême droite israélien jouit d’un sentiment d’impunité et de toute puissance, fort de l’appui inconditionnel des États-Unis et de la passivité de la communauté internationale (y compris des pays arabes en général, et de l’Arabie saoudite en particulier, devenue l’alliée objective d’Israël dans la région). Le gouvernement nationaliste dirigé par Benjamin Néthanyaou a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante sur ces faits et le recours à la violence armée contre des manifestants pacifiques. Le cynisme du Premier ministre israélien l’a conduit à féliciter son armée. Un cynisme indigne d’un responsable d’un État de droit démocratique digne de ce nom.

Les Palestiniens sont-ils condamnés à l’injustice ? Le 22 mai dernier, le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a officiellement référé à la Cour Pénale Internationale (CPI) les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, dont l’apartheid, commis par « le gouvernement d’Israël ou ses agents. » Il a ainsi appelé la procureure de la CPI, la Gambienne Fatou Bensouda, d’ouvrir une enquête de manière « immédiate ». S’adressant à des journalistes à La Haye, Riyad Al-Maliki a expliqué avoir « pris cette mesure en raison de l’intensification de la fréquence et de la gravité des crimes commis contre notre peuple, y compris l’expansion des colonies, l’accaparement des terres et l’exploitation illégale de nos ressources nationales, ainsi que le ciblage brutal et calculé de manifestants non armés, en particulier dans la bande de Gaza. »

LE RECOURS À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE

Cette saisine de la CPI est intervenue quelques jours après celle de l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF), qui vise « la perpétration de crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens. » L’organisation explique avoir saisi la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, sur le fondement de l’article 15 du statut de Rome, qui stipule que la procureure peut ouvrir une enquête si des faits qui lui sont transmis relèvent de la compétence de la cour. Dans la requête transmise à Madame Bensouda, Reporters Sans Frontières mentionne des tirs directs de snipers israéliens sur des journalistes palestiniens.

Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF : « Les autorités israéliennes ne pouvaient ignorer la présence, parmi les civils manifestant, de journalistes. Elles ont manqué à leur élémentaire devoir de précaution et de distinction en visant à balles réelles ces personnes protégées. Ces violations délibérées et répétées du droit humanitaire international sont constitutives de crimes de guerre. En saisissant la Cour Pénale Internationale, RSF appelle les autorités israéliennes au strict respect du droit international. »

Certes, l’État israélien n’est pas membre de la Cour. En conséquence, pour que ses actes criminels puissent être portés devant la CPI, l’adoption d’une Résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies est théoriquement nécessaire. Il s’agit en effet du seul organe habilité à rendre le statut de la CPI applicable à un État non-partie, comme ce fut le cas pour le Soudan et la Libye. Or, il est évident que le véto américain écarte d’emblée une telle hypothèse.

Afin de contourner cet obstacle, l’Autorité palestinienne avait déjà déposé une requête en son nom propre pour qu’une enquête soit ouverte à propos des « événements » de 2009 à Gaza, requête rejetée à l’époque par le procureur de la CPI, au motif que la Palestine ne serait pas un « État » capable de faire une telle demande auprès de la Cour. Toutefois, La CPI est compétente depuis que l’Autorité palestinienne y a adhéré fin 2014, à la suite de l’échec d’une négociation pour obtenir des Nations unies un calendrier du retrait israélien des territoires occupés de Cisjordanie. Quelques jours après, et à la demande de Ramallah, la procureure avait ouvert un « examen préliminaire ». Mais cette première étape n’a jamais abouti. Jusqu’ici, Fatou Bensouda n’a pas osé ouvrir une quelconque enquête.

Pourtant, lors de la récente tragédie, la procureure de la CPI a appelé à mettre fin à l’escalade de la violence à la frontière de Gaza, et affirmé que l’utilisation de tirs réels par Israël afin de disperser les protestations et l’utilisation de civils par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans les affrontements avec les soldats israéliens pourraient être constitutives de crimes violant le droit international.

Une analyse que partage Francis Perrin, vice-président d’Amnesty International France : « Très clairement, il y a eu une nouvelle fois un usage excessif de la force de la part de l’armée israélienne à qui l’on donne des ordres illégaux consistant à tirer sur des manifestants qui sont non-armés (…).

Cette assimilation [de Benyamin Netanyahou qui assimile chaque manifestant à un représentant du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël] permet aux autorités israéliennes de se dédouaner complètement de toutes les graves violations des droits humains commises ce lundi et depuis des semaines », s’est-il insurgé, en insistant sur le fait que « plusieurs de ces violations peuvent probablement s’apparenter à des crimes de guerre au regard des conventions de Genève. »

En attendant une hypothétique issue judiciaire à ce dernier épisode du conflit israélo-palestinien, la résolution de celui-ci suppose un accord politique global. Si l’assertion relève de l’utopie aujourd’hui, une chose est sûre : le statu quo est moralement et politiquement intenable.

“Les patients peuvent aider à soigner le soin”.

Institut Montaigne - Tue, 29/05/2018 - 09:38

Avec plus de 15 millions de malades chroniques, quelle place notre système de santé fait-il au patient ? Quelle expertise complémentaire les malades chroniques peuvent-ils apporter dans les parcours de soins ? Comment faire de l’expérience douloureuse d’une maladie un atout et une expertise ? Entretien avec Catherine Tourette-Turgis, Professeur en Sciences de l'Éducation et fondatrice de l’Université des Patients…

“Les patients peuvent aider à soigner le soin”. Entretien avec Catherine Tourette-Turgis

Institut Montaigne - Tue, 29/05/2018 - 09:38
“Les patients peuvent aider à soigner le soin”. Entretien avec Catherine Tourette-Turgis Institut Montaigne mar 29/05/2018 - 09:38 Avec plus de 15 millions de malades chroniques, quelle place notre système de santé fait-il au patient ? Quelle expertise complémentaire les malades chroniques peuvent-ils apporter dans les parcours de soins ?

»Kein Blick in die Glaskugel«

SWP - Tue, 29/05/2018 - 00:00

 

 

Prof. Dr. Norbert Lammert: „Keine Gründe, sich vom westlichen Projekt loszusagen“

Konrad Adenauer Stiftung - Tue, 29/05/2018 - 00:00
Der Vorsitzende der Konrad-Adenauer-Stiftung sprach beim Global Solutions Summit 2018 über die Verantwortung der G7, über Demokratie und Rechtsstaatlichkeit.

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