Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) sera-t-il adopté par les députés mardi ? Alors que le vote pourrait se jouer à quelques voix, le président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, invite les députés de son camp à ne pas le voter : « Ils auront le choix de l’abstention ou de voter contre ».
« C’est un des pires PLFSS depuis des années, pour moi ce texte n’est pas votable », a-t-il lancé ce dimanche 7 décembre sur BFMTV. C’est « un hold-up fiscal » avec l’augmentation de la CSG, « un hold-up social puisqu’on ne fait pas la réforme des retraites » et « un hold-up démocratique parce que jamais le pays n’a été autant à droite, jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche », a déclaré l’ex-ministre de l’Intérieur.
Bruno Retailleau dénonce surtout « la lâcheté » et « le renoncement » que représente selon lui la mesure phare du texte, la suspension de la réforme des retraites. « C’est une lâcheté », martèle-t-il, assurant qu’on lui « avait signifié que jamais on ne toucherait » à la réforme.
« C’est une catastrophe » lance le patron des LR, qui appelle Sébastien Lecornu à faire passer un budget de la Sécurité sociale - sans suspension de la réforme des retraites - par 49.3. Une option exclue par le Premier ministre.
« Chaque jour justifie mon départ »Interrogé sur son départ du gouvernement, Bruno Retailleau ne regrette pas d’avoir quitté la place Beauvau. « Chaque jour justifie mon départ », déclare-t-il. « J’avais senti que tout partait à gauche (…) Emmanuel Macron a repris la main sur Matignon », tacle le patron des Républicains.
Le scrutin de mardi sur le PLFSS reste très incertain au vu des divisions de l’Assemblée nationale, jusqu’au sein du « socle commun ». Dans un entretien accordé à La Tribune dimanche, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon s’est montrée optimiste : « On peut y arriver. L’Assemblée a débattu plus de cent vingt heures sur ce texte. Le gouvernement aurait pu utiliser déjà par quatre fois le 49.3 et cela n’a pas été nécessaire. C’est déjà un résultat d’en être arrivé là ».
« La droite incarne le sérieux budgétaire. On ne peut pas se permettre le vide budgétaire », a-t-elle ajouté concernant les hésitations des groupes Les Républicains et Horizons, qui se sont divisés vendredi sur la partie recettes.
Nicolas Sarkozy a assuré à Marine Le Pen qu’il ne s’associerait pas à un éventuel « front républicain » contre le RN et plaidé pour un « rassemblement le plus large possible », « sans anathème », selon les extraits de son prochain livre publiés dimanche dans La Tribune.
Dans « Le Journal d’un prisonnier », le livre consacré à ses 20 jours de détention, qui sort en librairie mercredi, l’ex-chef de l’État rapporte un échange téléphonique avec Mme Le Pen. Nicolas Sarkozy l’avait contactée après sa condamnation, le 25 septembre dernier, à cinq ans de prison au procès du financement libyen de sa campagne de 2007 pour la remercier d’avoir pris sa défense.
Au cours de cet échange, rapporte-t-il dans son livre, Marine Le Pen lui aurait demandé : « Votre voix porte sur l’électorat populaire, vous associerez-vous à un quelconque front républicain » lors de futures échéances électorales ?
« Ma réponse fut sans ambiguïté »« Ma réponse fut sans ambiguïté : Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet » , écrit l’ancien président, âgé de 70 ans. Plus loin dans l’ouvrage, il juge que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ».
Nicolas Sarkozy a en revanche des mots acerbes à l’égard d’Emmanuel Macron, qu’il a rencontré peu avant son incarcération, le 21 octobre : « Je n’avais rien à lui dire et n’avais guère envie d’une discussion amicale avec lui ». « Depuis la funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale, nos relations s’étaient distendues (…) La méfiance s’était même installée à la suite du retrait de ma Légion d’honneur » à la suite de sa condamnation dans l’affaire dite des écoutes, « j’avais décidé en conséquence de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique à sa politique », explique l’ancien locataire de l’Élysée, de 2007 à 2012.
Au sujet de son parti Les Républicains, l’ex-chef de l’État salue le caractère « courageux » de Michel Barnier, le seul dirigeant de sa famille à avoir émis le souhait de lui rendre visite à la Santé. « Bruno Retailleau m’appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage » , note-t-il en revanche au sujet de l’actuel patron de LR.
Emmanuel Macron hausse le ton face à la Chine, qu’il menace de droits de douane « dans les tout prochains mois » si Pékin ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l’Union européenne.
« Je leur ai dit que, s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes (…) à l’instar des États-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois », a déclaré le président français, de retour d’un voyage officiel en Chine, dans un entretien dans le quotidien français Les Échos, publié ce dimanche 7 décembre.
Washington impose de forts tarifs douaniers sur les produits chinois, qui ont toutefois été réduit de 57 % à 47 % dans le cadre d’un accord, annoncé fin octobre entre les deux pays.
« Une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne »« La Chine vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile », relève Emmanuel Macron. Et le protectionnisme de l’administration Trump ne fait qu’aggraver les choses. « Elle accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés », met en avant le président français.
« Aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », déplore-t-il. Mais il reste conscient que la constitution d’un front commun européen sur la question n’est pas facile, l’Allemagne, très présente en Chine, n’étant « pas encore totalement sur notre ligne ».
Lors de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a réitéré que l’Europe, pour réduire son déficit commercial avec la Chine, devait accepter des investissements chinois. « Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », plaide-t-il dans Les Échos.
« Réengager une politique de compétitivité »Une dizaine de secteurs sont concernés, parmi lesquels les batteries, le raffinage de lithium, l’éolien, le photovoltaïque, les véhicules électriques, les pompes à chaleur air-air, les produits d’électroniques grand public, les technologies de recyclage, la robotique industrielle ou encore les composants avancés.
Mais les investissements chinois en Europe « ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances », souligne Emmanuel Macron.
De son côté, selon lui, l’UE doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables - comme l’automobile face au rouleau compresseur des véhicules électriques chinois - et parallèlement « réengager une politique de compétitivité ».
Cela passe par « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée », développe-t-il.
Le retour de la polémique sur les crèches dans les mairies est un des « marronniers » du mois de décembre : un débat récurrent qui donne lieu aux mêmes excès et aux mêmes confusions. Mais cette année, alors qu’on célèbre le 120e anniversaire de la loi de 1905 qui consacre un des piliers de notre République, la laïcité, il est utile de rappeler sans acrimonie, sans agressivité, sans tomber dans le piège des provocations, que les installations de crèches dans les mairies sont illégales. Dans plusieurs villes où elles ont été installées, Beaucaire, Béziers ou Perpignan, le tribunal administratif a toujours statué dans le même sens : elles ne respectent pas les exigences de neutralité dictées par la loi.
Rappelons-en les principes : le texte du 9 décembre 1905 garantit la liberté de conscience, interdit à l’État de reconnaître ou de financer un culte, et par conséquent, exige la distance des bâtiments publics vis-à-vis de toutes les religions.
Une démission de Sébastien Lecornu, si le budget de la Sécurité sociale n’était pas adopté mardi, « n’aurait pas de sens », a assuré ce samedi 6 décembre dans la soirée soir la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. « Cela n’aurait pas de sens, sinon il aurait engagé la responsabilité du gouvernement », en ne renonçant pas à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, a-t-elle déclaré dans La Tribune dimanche.
« Cela ajouterait de la crise à la crise, de l’instabilité, et cela interromprait toutes les discussions budgétaires en cours », a-t-elle ajouté.
Après avoir adopté vendredi le volet recettes du budget de la Sécurité sociale, l’Assemblée nationale doit se prononcer mardi sur l’ensemble du texte. Le projet de budget de l’État est, de son côté, toujours en cours d’examen au Sénat : les sénateurs s’attaquant au volet des dépenses après avoir largement adopté la partie dédiée aux recettes.
Le scrutin de mardi sur le budget de la Sécu reste très incertain au vu des divisions, jusqu’au sein de la fragile coalition gouvernementale. Mais Maud Bregeon se veut optimiste : « On peut y arriver. L’Assemblée a débattu plus de cent vingt heures sur ce texte. Le gouvernement aurait pu utiliser déjà par quatre fois le 49.3 et cela n’a pas été nécessaire. C’est déjà un résultat d’en être arrivé là ».
« D’ici à 2027, notre réussite ne peut être que collective »« La droite incarne le sérieux budgétaire. On ne peut pas se permettre le vide budgétaire », a-t-elle ajouté concernant les hésitations des groupes Les Républicains et Horizons, qui se sont divisés vendredi sur la partie recettes.
« D’ici à 2027, notre réussite ne peut être que collective », a mis en garde Maud Bregeon alors que le patron d’Horizons Edouard Philippe, candidat à la présidentielle, a jeté un pavé dans la mare en annonçant, qu’« en l’état », son parti ne voterait pas le projet de budget de la Sécurité sociale.
De quoi potentiellement faire capoter son adoption malgré les nombreuses concessions au PS, dont la suspension de la réforme des retraites.
Ce fut « une concession douloureuse pour nous », a rappelé la porte-parole du gouvernement. « Désormais, pour que cette suspension s’applique concrètement dans la vie des Français, le budget de la Sécurité sociale doit être voté », a-t-elle martelé.
Enfarinages, tags et insultes. Le débat démocratique devient-il de plus en plus violent, comme l’affirme Jordan Bardella ? Samedi 29 novembre, le président du Rassemblement national a été visé par un jet d’œuf, lors d’une séance de dédicaces. Mardi, Christelle Morançais, présidente (Horizons) des Pays de la Loire, a, elle, porté plainte pour des intimidations. Et jeudi, Jean-Michel Aulas, candidat (LR) à la mairie de Lyon, a été la cible d’un tag sur les murs de la ville.
Au même moment, dans une Assemblée nationale fragmentée, un huissier s’est interposé entre les députés Éric Coquerel (LFI) et Laurent Baumel (PS) pour éviter des débordements.
La tâche que lui avait confiée François Bayrou avait été saluée de toutes parts, mais son successeur à Matignon n’a pas suivi. Comme l’a révélé Challenges, Sébastien Lecornu a mis fin à la mission menée par l’ancien député PS René Dosière sur les avantages accordés aux responsables politiques. Après avoir demandé à l’Eurois - dans un courrier - ce qu’il adviendrait de ses travaux après sa nomination rue de Varenne, René Dosière raconte n’avoir en fait jamais reçu de réponse de sa part. « Il a vraisemblablement d’autres problèmes à régler », admet-il, pointant toutefois que Lecornu « n’avait pas grand-chose à perdre » sur ce sujet. Résultat : sa mission établie début septembre est restée lettre morte… Mais Dosière n’en démord pas : « Ce sont des questions qu’il faudra bien éclaircir à un moment ou un autre ».
« Voilà, j’y suis, allons-y ! », lance d’un œil gourmand Jean-Luc Mélenchon, visiblement pressé de prêter serment et d’en découdre. Il est 14 heures, ce samedi 6 décembre, lorsque le chef de file de la France insoumise débute son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes.
Ce rendez-vous, le tribun admet avoir d’abord voulu le boycotter, flairant le piège de cette commission imaginée au printemps par le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, pour « démasquer LFI », et dont l’intitulé initial, ciblant uniquement le mouvement Insoumis, avait été retoqué en commission des Lois.