A lire ici sur le site web d'Ouest-France:
C’est le buzz de ce début de semaine.
Une carte publiée l’année dernière par Strava est passée totalement inaperçue, jusqu’à ce que Nathan Ruser, un étudiant australien en sécurité internationale, la commente sur Twitter. Ruser a prévenu que cette carte anodine constitue une mine de renseignements sur les utilisateurs de cette simple appli de fitness:
La "heatmap", ou carte de chaleur des 27 millions d’utilisateurs de l’appli, a été concoctée par le système de géolocalisation de l’application développée par Strava Labs. Elle montre les déplacements des utilisateurs ayant accepté de partager les infos relatives à leurs entraînements. Elle indique également l’intensité desdits déplacements sur un parcours donné, formant une "visualisation en direct du réseau mondial des athlètes de Strava".
Et parmi ces utilisateurs, on compte de nombreux militaires qui font du jogging, des patrouilles, des escortes etc.
Résultat : la chasse aux bases militaires constitue le nouveau jeu des utilisateurs de Twitter qui s’amusent de cet accès inédit à des informations potentiellement confidentielles.
Certes la plupart des sites militaires qui figurent sur la "heatmap" sont déjà connus. C’est le cas des bases de déploiement US en Irak, en Afghanistan et même en Syrie.
C’est aussi le cas, par exemple, de la base française de Madama, en plein nord du Niger, dont l’état-major français n’a jamais caché l’emplacement :
Certes encore, aucune donnée ne précise les effectifs, les moyens matériels, les missions affectées aux sites militaires ou sensibles dévoilés.
Mais les informations sur les trajets des utilisateurs de l’appli peuvent apporter des renseignements que les états-majors ne veulent sans doute pas rendre publics, comme les voies de passage les plus fréquentées ou les itinéraires des patrouilles ou des convois d’approvisionnement.
D’où l’inquiétude du Pentagone qui a confié au Washington Post qu’il étudiait les effets potentiellement dommageables de la publication de ces données personnelles.
Antidotes
Strava a rappelé aux utilisateurs qu’ils pouvaient désactiver le partage de lieux et que la carte n’inclut pas les activités privées ou les zones considérées comme privées.
Autre antidote: l'interdiction. Le Corps des marines a ainsi pris les devants dès 2016 en interdisant l’usage de ce type d’appli sur ses bases et sur les théâtres d’opérations extérieures.
Et puis, pas besoin de" heatmap" pour explorer les sites militaires : il suffit d’aller sur Google Map ou Bing et d’y traquer les sites suspects ou sensibles. Tous ne sont pas floutés car le floutage est une indication criante que le site n’est pas anodin.
Un peu d'actu "robot" de matin, qui fait suite à mon post du week-end (lire ici).
La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié le 29 décembre (le communiqué date de ce 29 janvier) à un groupement constitué de la société Safran Electronics & Defense et de la PME Effidence une étude visant à préparer la future capacité de robots des unités de combat de l’armée de Terre.
Cette étude est gentiment dénommée FURIOUS (FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué).
L’objectif est de tester trois démonstrateurs de tailles différentes au sein d’une section d’infanterie dès 2019 au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB) de Sissonne (Aisne). Parmi ces démonstrateurs figure le eRider de Safran (photo Marc Scudeletti) présenté au salon Eurosatory en 2016.
Sous le pilotage de l’unité de management des opérations d’armement terrestres de la DGA, les essais seront conduits par les experts en robotique du centre DGA Techniques terrestres de Bourges avec l’appui de la Section technique de l’armée de Terre (STAT).
Pour la réalisation du marché, Safran Electronics & Defense et Effidence s’appuieront ainsi sur une dizaine de PME et de laboratoires français de robotique, parmi lesquels le Centre de Recherche des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC).
Un livre sur les robots tueurs.
Je profite de cette actualité pour signaler la sortie d'un livre rédigé par Brice Erbland, auteur de l'ouvrage Dans les griffes du Tigre. Paru chez Armand Colin (174 pages, 13,5€), son dernier livre est titré: "Robots tueurs. Que seront les soldats de demain?".
Voici l'argumentaire de ce livre que je n'ai pas encore lu:
"Robots tueurs", le terme est à la mode mais il fausse d’emblée toute réflexion sur le sujet. Car ce seront des robots soldats qui combattront peut-être dans le futur, non des exterminateurs de la race humaine. Or, qui dit soldat dit faiblesses et vertus au combat. Pour que ces machines soient moralement acceptables, il faut donc qu’elles puissent agir au moins aussi bien qu’un soldat humain, qu’elles puissent "raisonner" d’elles-mêmes sur le plan moral. En d’autres termes, ces robots doivent être dotés d’une éthique artificielle.
L'idée de cette "éthique artificielle" et non intelligence artificielle, mérite certainement la lecture.
À l’occasion du lancement du "Projet Musée, 400 ans des Troupes de marine", le général Philippe Delbos, commandant l’état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger (EMSOME) et père de l’arme des Troupes de marine, organise un dîner-débat sur le thème "Armée, guerre et politique outre-mer de l’époque moderne à aujourd’hui".
Ce dîner sera présenté par Jacques Frémeaux, Professeur émérite à Sorbonne Université, Membre de l’Académie des Sciences d’outre-mer. Il aura lieu le jeudi 15 février, à 19 h 30 à la Rotonde Gabriel, de l’École militaire.
Le projet Musée:
Le projet d’extension consiste à créer un espace modulable d’environ 400 m² (en plus de 790m2 actuels) qui serait dédié aux expositions temporaires et aux activités pédagogiques, ainsi que 220 m² de réserves répondant aux normes muséologiques de conservation préventive des oeuvres.
"Ce projet s’attache à maintenir intact le subtil équilibre qui caractérise aujourd’hui le musée des troupes de marine et qui en fait l’intérêt : un musée d’histoire formant des militaires et un musée militaire largement ouvert à la société civile", précise-t-on du côté de l'EMSOME.
En 2022, les Troupes de marine célèbreront leurs 400 ans d’histoire. D'où l'ambition de disposer de ce musée rénové, agrandi et modernisé à cette date.
Pratique:
RSVP avant le 5 février 2018. Participation : 25 €.
Tenue interarmées D ou tenue de ville.
Inscriptions : emsome.cmi@gmail.com