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Défense

Orion, la phase 2 démarre le 21 février avec le déploiement initial des forces

Lignes de défense - Thu, 16/02/2023 - 13:29

Orion 2, c'est (presque) parti!

Le général de division Nicolas le Nen, commandant le Commandement pour les opérations interarmées (CPOIA) et directeur d'Orion 2, a présenté "les enjeux, l’ambition et le périmètre de la phase 2 de l’exercice ORION" qui se déroulera principalement dans le sud de la France.

Je rappelle le scénario: 
L'Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l'Etat Mercure. Une résolution de l'Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D'où l'intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d'Arnaland. Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l'Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d'Arnland, forçant à une action d'arrêt majeure.

Cette phase 2 est une phase d'entrée en premier dans un environnement contesté; elle comporte une phase amphibie avec un débarquement dans la région de Sète où sera installé un hub logistique, une phase aéroportée dans les secteur de Castres/Cahors, des frappes aériennes et maritimes sur les milices, des opérations dans les champs immatériels (cyber, influence).

En février et mars, 7 000 militaires seront engagés dont un millier qui joueront le rôle de l'ennemi (en l'occurrence des milices qui déstabilisent le pays Arnland). 

La 11e BP fournira une grande partie de ces effectifs. Ces soldats viendront des 8e RPIMa de Castres qui formera l’ossature d’un groupement tactique interarmes (GTIA), du 1er RHP et du 35e RAP de Tarbes et du 17e RGP de Montauban.

La contribution internationale est encore à finaliser mais des Britanniques seront engagés dans les opérations terrestres, des Américains dans les opérations aériennes et 7 pays étrangers prendront part au volet naval.

Sept composantes seront  actives:
cyber à partir de Lyon
spatiale à partir de Toulouse
logistique à Sète
forces spéciales à Paris
aéronautique à Lyon Mont-Verdun
amphibie à partir du PHA Tonnerre
terrestre à Castres après un aéro-larguage.

Selon le général le Nen, il s'agit de "gagner en expérience opérative", de "mener un entraînement réaliste", de s'assurer que "la planification se déroule comme prévu" et d'assurer "la sécurité des opérations".

Beaucoup d'ambition, en somme, mais sans trop d'imagination et de surprises.

 

 

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Les députés de la commission de la Défense vont évaluer l’impact de l’aide fournie à l’Ukraine sur les forces françaises

Zone militaire - Thu, 16/02/2023 - 12:24

La France peut-elle faire davantage pour aider les forces ukrainiennes? Certains parlementaires estiment, en tout cas, qu’elle n’en fait pas assez. Tel est par exemple le cas des sénateurs Claude Malhuret et Guillaume Gontard, qui ont récemment plaidé pour l’envoi de chars lourds et des avions de combat, sans se préoccuper des défis que cela...

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Une nouvelle commande US d'obus de 155 mm porte les commandes de 2023 à près de 1,5 milliard de $

Lignes de défense - Thu, 16/02/2023 - 09:50

Le 31 janvier, j'ai publié un post sur une commande américaine d'obus de 155mm (lire ici). Selon l'avis d'attribution de marché, Northrop Grumman Systems Corp. et Global Military Products Inc. vont produire des obus de 155 mm pour un montant de 522 279 434 $.

Mercredi soir le Pentagone a publié un nouvel avis d'attribution:
"General Dynamics-Ordnance & Tactical Systems, Niceville, Florida (W519TC-23-F-0108); and American Ordnance LLC, Middletown, Iowa (W519TC-23-F-0107), will compete for each order of the $993,790,373 firm-fixed-price with economic price adjustment contract to produce 155 mm rounds. Bids were solicited via the internet with two received. Work locations and funding will be determined with each order, with an estimated completion date of Feb. 14, 2028. U.S. Army Contracting Command, Rock Island Arsenal, Illinois, is the contracting activity."

A General Dynamics-Ordnance & Tactical Systems et à American Ordnance LLC de fournir des obus du même calibre dans le cadre d'un marché d'une valeur de près d'un milliard de $.

Le premier marché prévoyait une fin des livraisons en janvier 2027. Celui d'hier prendra fin en février 2028.

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Combattre pour l'Ukraine: 10 témoignages recueillis par Lasha Otkhmezuri

Lignes de défense - Thu, 16/02/2023 - 08:55

L'historien Lasha Otkhmezuri a publié, il y a quelques jours, un recueil de dix témoignages (neuf hommes et une femme, réticente à se confier après la perte au combat de deux amis) qui ont choisi de se battre pour l'Ukraine contre la Russie. Parmi eux des Ukrainiens bien sûr mais aussi un exploitant agricole letton, un Géorgien de 61 ans et même des Russes – dont un ancien officier du FSB.

L'historien a recueilli d'autres témoignages, ceux de volontaires anglo-saxons ou celui de l'écrivain ukrainien Artem Chekh, mais il en a retenu dix. Ceux de volontaires qui mènent "une guerre populaire" et que trois mots relient les uns aux autres: "Sécurité, liberté et paix", a précisé Lasha Otkhmezuri lors d'un récent entretien.

"Ces mots pour nous sont acquis. Eux, ils doivent se battre tout le temps pour ces mots", m'a-t-il expliqué, précisant être encore en contact avec ces combattants (dont Gundars Kalve, un Letton déployé à Butcha et Irpin en mars 2022) ou les suivre de loin. 

On lira ces témoignages avec respect et une certaine admiration, que l'on soit pro-ukrainien ou pro-russe, car ils révèlent la force de l'engagement et du sacrifice, ainsi que la détermination de ceux et de celle qui auraient pu faire autre chose mais qui ont choisi le front.

On lira aussi cet ouvrage pour l'introduction et la conclusion, deux textes lumineux d'un historien engagé qui ne cache pas sa détestation de Vladimir Poutine.

Pour le président russe, selon l'auteur, "Kiev ne vaut pas une messe", "l'Ukraine ne vaut pas une messe, mais la guerre oui car c'est avant tout un processus politique pour garder le pouvoir", jusqu'aux élections de 2024 et bien au-delà. 

Lasha Otkhmezuri s'en prend aussi aux Etats-Unis, jugés trop timorés dans leur aide à Kiev. "Pendant la 2e Guerre mondiale, Washington a fournir à Londres 10% de son propre effort de guerre; aujourd'hui, leur aide ne représente que 5% de leur budget militaire annuel". Trop peu aux yeux de celui qui n'anticipe pas encore la fin de la guerre mais qui l'attend avec impatience et crainte. Et avec une certitude: "L'Ukraine rasée au sol par cette guerre renaîtra de ses cendres plus vite que la Russie disloquée".

Combattre pour l'Ukraine, publié chez Passés Composés, 224 pages, 19 €

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La Direction générale de l’armement autorise la production de nouveaux équipements pour les démineurs

Zone militaire - Wed, 15/02/2023 - 18:36

En 2018, la Direction générale de l’armement [DGA] avait retenu les entreprises ECA Group [désormais appelée Exail], Cefa et Scopex pour renouveler les équipements destinés aux opérations de déminage, dans le cadre du programme SMINEX [Systèmes Mobiles d’Intervention pour les EOD – explosive ordnance disposal – et NEDEX – neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs]. Dans...

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51 blindés de combat de l'infanterie CV90 seront bien cédés par la Suède à l'Ukraine

Lignes de défense - Wed, 15/02/2023 - 18:25

Petit point de fin de journée sur les annonces de cessions de matériel;
- la Suède a confirmé  qu'elle va bien livrer 51 de ses CV90, un excellent véhicule de combat de l'infanterie, ainsi que des armes antichars.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a aussi confirmé son annonce de janvier: une douzaine de canons automoteurs Archer de 155mm seront livrés aux Ukrainiens. 
- Le ministre allemand de la Défense a déclaré que son pays serait en mesure de fournir seulement "14 Leopard 2 A6, plus 3 annoncés par le Portugal". La fourniture de 14 chars Leopard 2 par les Pays-Bas a été évoquée, mais les blindés sont mobilisés pour la brigade germano-néerlandaise, a expliqué le ministre allemand.

Et pour finir, un point du journal Kyiv Independent sur les livraisons:

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L’armée de Terre va créer des commandements dédiés à la « guerre hybride » et aux « guerres de demain »

Zone militaire - Wed, 15/02/2023 - 17:37

D’après les indiscrétions du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, au sujet de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM], on sait que l’armée de Terre devra à nouveau se transformer. « Elle va prodigieusement se numériser, se digitaliser tout en se dotant de nouveaux moyens capacitaires », a-t-il ainsi confié au Figaro, le 2 février dernier. Et...

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Un rapport parle de renforcer la capacité de lutte anti-aérienne de l’armée de Terre avec le canon RapidFire

Zone militaire - Wed, 15/02/2023 - 16:05

Depuis le retrait des missiles sol-air de courte portée Roland et celui des canons de 20mm de type 53T2, la capacité de défense aérienne dans les « basses couches » de l’armée de Terre repose exclusivement sur les missiles MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], notamment mis en oeuvre par le 54e Régiment d’Artillerie [RA] ainsi que par...

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Armée de Terre: masse, ramasse et inflexions

Lignes de défense - Wed, 15/02/2023 - 13:13

La "haute intensité" (HI) était devenue le leitmotiv du discours militaire tricolore; c'était même un "marronnier" que chaque armée adaptait selon ses besoins et son inspiration, avec pour objectif de tirer le meilleur parti de la prochaine LPM qui permettra la poursuite de l'effort de défense, dans le cadre de la fameuse "économie de guerre" imposée par le conflit en Ukraine.

Parmi les déclinaisons devenues habituelles de la HI figurait le "durcissement de l'entraînement", quitte à donner l'impression qu'avant, l'entraînement n'était qu'une plaisante parenthèse dans laquelle les "combats de demain" avaient du mal à trouver leur place. Outre le "durcissement", il fallait compter sur "l'épaississement" (certains parlaient de "massification"). Et puis il y avait les "forces morales", rempart ou moteur comme l'écrivait le général Schill dans son éditorial du dernier numéro de la revue Fantassins

Et puis on parlait de "masse", d'épaisseur, de l'exercice Orion pour tester tout ces nouveaux dispositifs et révéler aux sceptiques que les armées françaises ont identifié leurs carences et que le LPM à venir y remédiera. 

Les choses bougent.

La masse (humaine et matériel) ne serait plus aussi nécessaire puisque le territoire national n'est pas directement menacé par les crises et les conflits du moment (et ceux à venir?). La France, assure-t-on dans les cercles politiques et au cabinet du ministre des Armées, est protégée par sa dissuasion nucléaire. Dissuasion nucléaire est, selon les déclaration de Sébastien Lecornu, le 29 décembre, la "voûte de défense centrale" de l'armée française. 

Et le 4 janvier n'a-t-il pas rappelé que "la protection de nos intérêts vitaux se joue aujourd’hui bien plus par la crédibilité de notre dissuasion que sur une ligne de front imaginaire".

Et ne voilà-t-il pas que le général Schill, le patron de l'armée de Terre, suggère qu'il faut moins de troupes de mêlée et "davantage de moyens de commandement, d’appui et de soutien". Qu'un certain nombre de blindés Serval et Griffon, au lieu d’être des véhicules d’infanterie, seront "des véhicules d’accompagnement d’appui et de soutien, notamment équipés de systèmes de défense sol-air. Qu'un rééquilibrage des moyens se fera au profit, notamment, des régiments spécialisés dans le cyber et les drones.

Le général Schill a-t-il intégré "les choix difficiles" annoncés par le ministre?

L’armée de terre présentera, le 4 avril, les grands chantiers de sa réorganisation, a annoncé le chef d'état-major de l'armée de Terre qui a aussi fait un dégagement lundi, devant l'Association des journalistes de défense, pour dire que "les sociétés privées du monde entier, sont amenées à se développer"... C'est déjà fait depuis longtemps mais rares sont les militaires français qui ont pris la mesure, au cours des vingt dernières années, de l'éco-système des SMP, de leur rôle, de leur moyens, de leurs prestations et qui évitent de dire que Wagner est représentatif des ESDD (puisque c'est le terme retenu en France).

 

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Seulement un quart du parc immobilier du ministère des Armées est considéré « en bon état », selon un rapport

Zone militaire - Wed, 15/02/2023 - 12:31

Si elle a été exécutée à l’euro près, ce qui n’était plus arrivé depuis très longtemps, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, censée « réparer » un modèle d’armée affecté par des années de contraintes budgétaires, a globalement atteint ses objectifs… Cependant, plusieurs points d’attention demeurent, comme l’ont avancé les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick...

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En Ukraine, sur les routes de l'Est avec un "bataillon médical"

Lignes de défense - Wed, 15/02/2023 - 10:55

Voici un de ces bons reportages que mes confrères de l'AFP réussissent à effectuer sur le front en Ukraine. Je le livre dans son intégralité, avec des photos prises par Yasuyoshi Chiba. Le texte a été écrit par Phil HAZLEWOOD:

Sur les routes de l'est ukrainien, à quelques kilomètres du front, un soldat blessé est évacué à bord d'un autobus-ambulance où l'attend un "bataillon médical" qui lui prodigue des soins d'urgence. Il est bientôt rejoint par quatre autre combattants qui, aidés de béquilles, prennent difficilement place dans ce dispensaire mobile orné de tournesols, l'un des emblèmes de l'Ukraine.
Ces véhicules sont devenus un symbole familier sur les routes de la région, où se concentre l'essentiel des combats. De l'extérieur, il ressemble à n'importe quel autre autocar longue distance sillonnant la campagne. Mais à l'intérieur, au milieu d'appareils médicaux de pointe, des ambulanciers bénévoles s'activent à longueur de journée auprès de soldats grièvement blessés par des balles, des éclats d'obus ou des mines. Le véhicule dispose de six lits et de dix sièges, ce qui lui permet d'effectuer de longs trajets. Ces militaires seront ensuite transportés vers des hôpitaux locaux et parfois dans des établissements plus pointus pour recevoir un traitement spécialisé ou de plus long terme.
"Nous n'avons jamais perdu un patient sur le chemin de l'hôpital", se félicite Dmytro Satchkov, médecin stagiaire de 24 ans, dont les études ont été interrompues par la guerre. "Tous les jours, nous recevons un appel. En une semaine, nous avons fait sortir 62 personnes", ajoute-t-il.


Blessures profondes
Le bus est exploité par le "bataillon médical" créé dès 2014 au moment où le conflit avec les séparatistes prorusses, appuyés par Moscou, a éclaté. Le bataillon, appuyé par une flotte d'ambulances, est composé de paramédicaux bénévoles venus d'Ukraine et d'ailleurs.
Dans le Donbass, la région que Moscou ambitionne de conquérir, le bus fait souvent plusieurs allers-retours en une seule journée vers et depuis les hôpitaux situés près de la ligne de front. La charge de travail "dépend de l'intensité des combats", explique Dmytro Satchkov, vêtu d'un treillis militaire, une trousse de premiers secours attachée à sa jambe. "Nous sommes prêts à faire autant de voyages que possible, mais ce n'est pas un véhicule d'évacuation habituel et il est difficile de le conduire sur de mauvaises routes", poursuit le jeune médecin.
Se dirigeant vers l'ouest en direction de Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk, le car se fraie un chemin lentement sur les passages à niveau et évite les nids de poule pour offrir un répit à ses fragiles passagers. Les cinq blessés les plus graves sont allongés sous des couvertures isolantes et reliés à des machines qui surveillent leurs signes vitaux.
Iouri Popenko, 37 ans, a été blessé par une mine près de la ville de Bakhmout, l'épicentre des combats où les troupes russes grignotent du terrain depuis des semaines. Ses deux talons sont brisés. À l'arrière du bus, Vassyl Iavtouchenko a le visage lacéré par des fragments d'obus et ses mains sont bandées. "J'ai des blessures très profondes", constate-t-il. "Si les médecins me recousent, ce sera plus rapide mais je pense que la rééducation prendra jusqu'à un mois".
"Garder le moral"
Pour Dmytro Satchkov, qui aide également à former les nouveaux arrivants, l'expérience des soins en temps de guerre est inestimable. Elle lui permet d'acquérir des compétences vitales qu'il ne pourrait pas obtenir ailleurs. "Nos médecins n'apprennent pas seulement en classe, ils apprennent et étudient aussi sur le terrain", dit-il entre deux examens de patients.

 
Olena Guerassymiouk, 31 ans (photo ci-dessus), s'affaire à administrer des analgésiques et à fixer des perfusions intraveineuses tandis que le bus doit se faufiler à travers la circulation et les points de contrôle militaires. Poétesse et militante, sous le pseudonyme de "Guera", elle a commencé comme bénévole il y a cinq ans et est aujourd'hui une auxiliaire médicale qualifiée. Elle a également contribué à la collecte de fonds pour l'achat de l'autobus, baptisé "Avstriïka" ("Autrichien") en hommage à un bénévole du bataillon originaire d'Innsbruck (ouest de l'Autriche), tué dans un accident de la route l'année dernière.

 
"Le plus difficile, c'est de garder le moral. Lorsque vous avez des blessés très graves, il est difficile de faire face", reconnaît Olena. "C'est très difficile de ne pas craquer mais il le faut pour ne pas démoraliser les blessés".
"Ce sont des héros", assure-t-elle.

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Attachée à sa neutralité, l’Autriche refuse d’apprendre aux soldats ukrainiens à utiliser le char Leopard 2

Zone militaire - Tue, 14/02/2023 - 18:26

Au début du mois, l’Union européenne [UE] a décidé de renforcer son soutien militaire à Kiev avec le déblocage d’une nouvelle enveloppe de 500 millions d’euros au titre de la Facilité européenne pour la paix [FEP] et un effort supplémentaire de 45 millions d’euros en faveur de la Mission d’assistance militaire de l’UE en soutien...

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Une intelligence artificielle a pris les commandes d’un F-16 de l’US Air Force pour la première fois

Zone militaire - Tue, 14/02/2023 - 17:20

En août 2020, dans le cadre de son programme Air Combat Evolution [ACE] devant permettre le développement de nouvelles interfaces « homme-machine » pour le combat aérien, l’agence du Pentagone dédié à l’innovation, la DARPA, organisa la compétition « AlphaDogfight », au cours de laquelle un pilote expérimenté de F-16 devait affronter, en cinq manches, l’algorithme d’intelligence artificielle développé...

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La Norvège va livrer 12 chars à l'Ukraine dont 8 Leopard 2

Lignes de défense - Tue, 14/02/2023 - 13:09

Les membres de l'Otan cherchent les moyens d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine lors d'une rencontre de deux jours qui a commencé ce mardi, à Bruxelles.

La question sensible de la fourniture d'avions de combat pour permettre à Kiev de résister à la Russie devrait être abordée mais les réticences des pays otaniens vont certainement empêcher la concrétisation de ce souhait ukrainien.

Autre sujet critique: les munitions pour les armements fournis aux Ukrainiens qui sont devenues la priorité et le problème des alliés. Voir mon post précédent sur ce sujet. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, présent à Bruxelles, a d'ailleurs insisté dans un message sur son compte twitter sur la nécessité d'assurer des stocks de munition suffisants:

Par ailleurs, des annonces de cession de matériel militaire pourraient y être faites.

Déjà, la Norvège a précisé qu'elle va donner à l'Ukraine huit chars de combat Leopard 2 ainsi que des munitions, des pièces de rechange et jusqu'à quatre véhicules de soutien. Lire le communiqué ici.

L'annonce initiale avait été faite le 26 janvier. La date de livraison des chars n'a pas été précisée dans le communiqué du ministère norvégien de la Défense, mais le ministre Bjorn Arild Gram, actuellement à Bruxelles pour la réunion des donateurs, a précisé qu'elle interviendrait sous peu.

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[Musique] Poutine, l’homme qui vit dans le passé, selon Pet Shop Boys

Bruxelles2 - Mon, 13/02/2023 - 08:05

(B2) Le groupe de Liverpool nous avait habitué à une musique plus dance. Cette fois, ils ont choisi une musique toute douce. Un air lancinant. Quelques accords. L’intérêt est aussi un texte en forme de dénonciation d’un des hommes les plus puissants. Écoutez Living in the past

V. Poutine en plein sacre de la personnalité © Pet Shop Boys – extrait B2

The past isn’t even past

Cette chanson qui vient d’être publiée sur le site de Pet Shop boys (alias PSB), formé par Neil Tennant et Chris Lowe, vaut le détour. Elle se veut une réaction, à chaud, à la célébration par Vladimir Poutine début février à Volgograd (ex Stalingrad) des 80 ans de la victoire de la Seconde Guerre mondiale, dévoilant un nouveau buste de Staline. Un évènement qui avait troublé le groupe au point de susciter un virulent commentaire : « Stalin is back » sur leur site.

  • « J’arrive en ville où ils ont dévoilé un buste mon prédécesseur. Encore très discuté. Nous avons essayé de l’oublier. Ses crimes ont été catalogués. Mais dans les nouvelles circonstances, encore une fois, c’est un Dieu. Le passé n’est même pas passé. Cela fait combien de temps ça dure. »

Je veux que les hommes meurent avec mon nom sur leurs lèvres

On est loin ainsi du rythme syncopé, très dance de Go West des Villages People repris par PSB deux ans après la chute de l’URSS ou de Always on my mind. Fabriqué à la maison, comme une démo, et diffusé pour l’instant sur You Tube, le ton est moins enthousiaste aussi. Il fait référence à une autre actualité, plus tragique, la sanglante offensive russe en Ukraine commencée il y a presque un an, le 24 février 2022.

  • « Je veux qu’ils me craignent comme tout le monde le craignait. Arrêtés et fusillés. Mais ils le vénéraient toujours. Comme lui, je vais gagner. Je ne serai pas éclipsé. Je veux que les hommes meurent avec mon nom sur leurs lèvres. Le passé n’est même pas passé. Cela fait combien de temps ça dure »

Il est trop tard pour perdre

Le duo de Liverpool, n’a jamais renié à la critique, sociale dans West End Girls ou sur l’éducation catholique, comme dans It’s the sin. Mais, là, il s’attaque à plus haut, au niveau international. Il se livre à une critique acerbe de la psychologie politique de Poutine : un être sans cœur, poursuivi par un désir personnel de prendre sa revanche, mû par une volonté de redonner à la Russie ce qu’était l’URSS hier.

  • « Je suis l’incarnation vivante d’un cœur de pierre. Un monument humain à la testostérone. Bien qu’à l’intérieur je sois mort, il est trop tard pour perdre. Je suis tout ce dont ils parlent sur leur nouveau cycle d’abus. Je suis là à tes frontières. Je ne vais pas abandonner. Aux nouveaux ordres mondiaux, je ne me soumettrai jamais. Appelez-moi un belliciste. Et je te donnerai une guerre. Dis que je suis un tricheur. Et je vais encore truquer le score. Il n’y a pas de défaite dont je répondrai. L’Occident est mort. Et ils en redemandent. Je vais tout récupérer l’ancien statu quo. Je me souviens comment c’était. Et je ne le lâcherai pas. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Traduction maison des paroles en anglais

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[Analyse] Le petit mensonge de l’Alliance sur l’aide humanitaire à la Turquie après le séisme

Bruxelles2 - Sun, 12/02/2023 - 13:51

(B2) Le séisme en Turquie a pris à revers l’Alliance atlantique. L’organisation qui déroule habituellement son action, de façon linéaire, planifiée, s’est trouvée en fait bien dépourvue face à ce tremblement de terre qui nécessite d’envoyer rapidement hommes et matériels. Elle a bien essayé de prouver l’efficacité de son dispositif de réaction rapide (EADRCC). Au prix d’un artifice frôlant le mensonge.

Equipe de sauvetage bulgare à l’œuvre autour d’un bâtiment détruit par le séisme en Turquie (photo : ECHO – Protection civile bulgare)

Que dit l’Alliance ?

« Plus de 1400 membres du personnel d’intervention d’urgence de plus de vingt pays alliés et partenaires de l’OTAN — dont la Finlande et la Suède — sont déployés en Turquie pour aider à répondre aux tremblements de terre du 6 février » indique l’Alliance dans un communiqué publié mardi. C’est vrai en effet. Il y a « plus de 1400 sauveteurs et 100 chiens de recherche » envoyés sur place dès le début.

Ce qu’omet de dire l’Alliance, c’est que cette aide a été principalement fournie dans le cadre du mécanisme européen de protection civile (UPCM) de la Commission européenne (1). En fait, selon nos informations, seuls deux pays (Islande et Azerbaidjan) ont répondu par l’intermédiaire du centre de l’OTAN. Tous les autres pays européens qui ont envoyé des secours (26 pays de l’UE, ainsi que trois pays tiers (Albanie, Monténégro et Serbie)) — ont préféré passer par le mécanisme européen de protection civile.

Une réalité d’autant plus difficile à admettre du côté de l’Alliance, que la Turquie — pourtant non membre de l’UE, mais participante au mécanisme européen de protection civile — a déclenché le mécanisme européen en premier. Car elle en connait son efficacité pour l’avoir testée à plusieurs reprises. Ce n’est que six heures plus tard qu’elle a déclenché le mécanisme de l’OTAN.

Le pieux mensonge de l’OTAN

Quand l’OTAN affirme ainsi que le « soutien est fourni par l’intermédiaire du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) de l’OTAN, le principal mécanisme civil d’intervention d’urgence de l’Alliance dans la zone euro-atlantique », on passe ainsi du pieux mensonge par omission, à l’affirmation mensongère. Surtout quand l’Alliance omet de dire un seul mot sur l’action de la Commission européenne (2). Un oubli d’autant plus étrange que les deux organisations se sont jurées, à travers les déclarations successives UE-OTAN, de coopérer, notamment dans des domaines civils.

La carte des interventions des équipes de sauvetage européenes source ECHO / B2

Pourquoi l’UE et pas l’OTAN ?

C’est simple, le mécanisme de protection civile de l’UE a plusieurs atouts. A commencer par son expérience, son étendue d’action… et son budget !

30 ans d’expérience

Accolé à l’office européen d’aide humanitaire, créé il y a trente ans, en pleine guerre de Yougoslavie en 1992, ce mécanisme créé en 2001, est aujourd’hui particulièrement rôdé. Il regroupe au-delà des seuls membres de l’Union européenne, huit pays du voisinage européen, dont la Turquie. Selon un principe assez simple : « Tu m’aides un jour, je t’aide le lendemain ».

Un fonctionnement très civil

Il fonctionne comme une bourse d’échange entre le pays demandeur et les pays qui envoient hommes et matériels. Et selon un principe : la « neutralité » d’action. Son intervention se veut « apolitique », « civile » et est surtout « inodore ». Chaque pays peut ainsi revendiquer l’aide envoyée comme nationale et purement civile (même si elle est souvent assurée par des militaires). À travers l’OTAN, l’aide apparait immédiatement comme très politique et très militaire. Logique le rôle de l’OTAN reste une organisation politico-militaire, à la différence de l’Union européenne, organisation politico-civile.

Une salle de crise rôdée aux catastrophes de tous genres

Sa salle de commandement 24 h / 24 (alias ERCC) gère régulièrement toute une série d’urgences : des feux de forêt l’été aux séismes ou catastrophes technologiques, telles l’explosion du port de Beyrouth (lire dossier N°86. L’Europe face à la crise du Liban après l’explosion du 4 août 2020), en passant par la crise du Covid-19 ou les guerres (lire : Aide humanitaire, protection civile et Medevac. Le plan de l’aide européenne pour l’Ukraine).

Un puissant atout financier

Le mécanisme de l’UE a surtout un argument sacrément efficace : argent et organisation. Doté d’un budget conséquent (3), il permet de financer une bonne partie des coûts : 75% des coûts de déploiement opérationnel (notamment transport des matériels et des équipes) sont pris en charge dans le cas de la Turquie, a confirmé à B2 un responsable du sauvetage. Autant dire une sacrée incitation. Car le reste des coûts (salaires des personnels, etc.) est de toute façon à charge des États.

Une administration dédiée à la réponse de crises

Le dispositif est aussi très rôdé. En 2021, il a ainsi été déclenché à 114 reprises. Autrement dit, une fois tous les trois jours. Géré par une direction générale de la Commission, celle en charge de l’Aide humanitaire (la DG ECHO), il anticipe les crises, en passant des contrats cadres soit avec des ONG (pour l’aide humanitaire), soit avec des fournisseurs. Il faut ajouter à cela, la réserve d’urgence de la Commission européenne (RescUE) mise en place depuis 2019 et renforcée après la crise du Covid-19, permettant de disposer de plusieurs stocks ou services spécialisés pour répondre à certaines urgences (feux de forêts, médical, NRBC).

Commentaire : un jeu bien puéril

On peut comprendre pourquoi un État, même membre de l’Alliance, préfère passer par le dispositif de l’UE que de l’OTAN. Celui-ci ne disposant ni de cette organisation ni de ce budget. Entre les deux, c’est un peu la comparaison entre un club de football professionnel et un club amateur des copains du dimanche. Il n’y a pas photo. Plutôt que de faire abstraction de l’Union européenne, de manière assez puérile, l’OTAN aurait tout intérêt à la mettre en avant pour vanter la bonne coopération qui règne (même si elle existe peu en l’espèce) entre les deux organisations. Au lieu de cela, on est dans une espèce de « marquage à la culotte », particulièrement pitoyable, d’autant plus grave en pleine période de tension Russie-Occident, où la désinformation fait rage. L’Alliance ne voudrait pas donner pièce à la Russie qui accuse régulièrement l’OTAN de mentir sur la guerre en Ukraine, qu’elle ne s’y prendrait pas autrement…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Plus de 1400 sauveteurs et 100 chiens de recherche, 29 équipes de recherche et de sauvetage, 6 équipes médicales selon le communiqué de l’UE.
  2. Interrogé par nos soins l’OTAN s’est révélé incapable de détailler pays par pays, le nombre sauveteurs envoyés. Avouant que ce nombre a été « compilé sur la base des annonces officielles turques et alliées ».
  3. La protection civile dispose de 3,3 milliards € sur la période budgétaire de sept ans, soit près d’un demi-milliard € par an en moyenne, dont 170 millions d’euros pour le seul dispositif feux de forêts de RescUE en 2023. Quant au budget à l’aide humanitaire, il se monte à 1,7 milliard en 2023.

Lire nos fiches (réservées aux adhérents) :

Dans la salle de crise de la Commission européenne, à l’heure du Coronavirus

Mis à jour 12.2 23h50 – nombre de pays européens intervenants + la carte d’intervention

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Le sang des cerises (Bourgeon)

EGEABLOG - Fri, 10/02/2023 - 12:22

Le deuxième tome du Sang des cerises est paru en novembre 2022, clotûrant le dernier épisode de la saga des Passagers du vents. J'en ressors avec un sentiment mitigé.

Nous parlons quand même de François Bourgeon, l'auteur des Passagers du vent. Pour les jeunes lecteurs, l'irruption de cette série dans les années 1980 (aux éditions Glénat, nouvel acteur de l'édition de BD à l'époque) avait donné sinon un coup de fouet, du moins un coup d'accélérateur à la BD de qualité, la sortant défintivement des rayons enfantins. Dargaud avait suivi en lançant la série XIII... Je collectionne des BD sérieusment depuis cette époque...

Revenons à Bourgeon : les Passagers du vent mêlaient un beau dessin, minutieux dans les détails, réaliste dans les attitudes, empreint de poésie grâce aux vieux gréments et à la mer, un scénario original, des personnages attachants et finalement à la mentalité très contemporaine. Autrement dit, une réinvention de la BD historique qui fit florès. Bourgeon poursuivit avec deux autres séries : Les compagnons du crépuscule, sensationnelle plongée dans le Moyen-âge, et le cycle de Cyann, à dominante de science-fiction fantasy (à laquelle j'ai moins accroché). Il reprit ensuite la série des passagers du vent avec "La petite fille bois Caïman" puis avec cette troisième et dernière saison, "Le sang des cerises", dont le tome 1 est paru en 2018 et dont voici le tome 2.

L'action se passe au temps de la Commune. On suit les lentes prérégrinations de Zabo la communarde qui raconte (à la fin des années 1880) à un jeune bretonne un peu perdue, Klervi, son expérience de la Commune, de la défaite, de l'emprisonnement à Versailes jusqu'au transfert à Rochefort, puis le voyage de déportation vers la Nouvelle Calédonie, le temps passé là-bas, le retour et l'ultime voyage en Bretagne.

Disons les choses simplement : malgré les artifices du scénario pour relancer la "conversation", le gigantesque flash-back de Zabo paraît artificiel, verbeux et pour tout dire, ennuyeux. Ce qui était léger dans les volumes précédents est ici lourd, discursif, pesant. Et du coup, on se perd. J'ai mis du temps à m'attacher aux personnages... quant à la chute, elle peine à convaincre...

Le trait reste toujours de très bonne qualité mais là encore, avec quelques pesanteurs disgracieuses, sans les illuminations ni les chocs visuels qu'on avait eus lors des premiers opus.

Bref, un album que l'on conserve par amitié mais sans être réellement convaincu.

O. Kempf

 

 

 

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[Réflexion] Ukraine. Les Européens sont-ils en guerre contre la Russie ?

Bruxelles2 - Thu, 09/02/2023 - 10:05

(B2) Un an après le début de l’intervention militaire massive de la Russie en Ukraine (le 24 février 2022) et du soutien tout aussi massif des Européens à l’Ukraine, on peut légitimement se poser la question aujourd’hui. Éléments de réflexion.

Arrivée de véhicules donnés par les Européens en Ukraine (Photo : SEAE – Josep Borrell)

Pour y voir clair… reprenons la définition de Clausewitz, le théoricien de la guerre moderne : « la guerre est 1. un acte de violence dont 2. l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté (…) Pour atteindre cette fin avec certitude 3. nous devons désarmer l’ennemi ». La guerre conduit à monter « aux extrêmes », il s’agit d’avoir un emploi « illimité de la force », mais aussi d’avoir un « calcul des efforts » nécessaires et une « escalade mesurée ».

Ces éléments (objectif, moyens, tempo), sont-ils remplis ? Pour en avoir le cœur net, examinons les moyens mis en œuvre par les Européens (et plus généralement par les Alliés).

1. La volonté politique. La désignation de l’adversaire est très claire. La Russie, son gouvernement, sont désignés explicitement comme l’initiateur du conflit : « une guerre d’agression non provoquée et injustifiée menée par la Russie contre l’Ukraine », une « invasion » selon la terminologie consacrée. Elle est considérée comme responsable de la plupart des crimes de guerre, sur ordre, voire même d’un génocide. Et ses dirigeants doivent être jugés pour ses faits. D’où l’idée d’un tribunal international ou d’un tribunal spécial pour juger ses dirigeants.

L’objectif de contraindre l’adversaire à exécuter la volonté est aussi clair. Les Européens affirment régulièrement leur volonté d’ « augmenter la pression collective sur la Russie pour qu’elle mette fin à sa guerre et retire ses troupes ». Ils se disent tout aussi régulièrement aux côtés de l’Ukraine : « l’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre [cette] guerre […]  aussi longtemps qu’il le faudra ».

Et le but de cette pression est aussi clair : la libération de tout le territoire dans « ses frontières internationalement reconnues ». Autrement dit : tout le Donbass, voire la Crimée. Les Européens rappelant leur « attachement indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de [ces] frontières ». NB : les citations, tirées de la déclaration commune lors du sommet UE-Ukraine du 3 février seront reprises ce jeudi (9 février) lors du sommet européen à Bruxelles en présence du président ukrainien V. Zelensky.

  • Une position de l’Alliance atlantique. Si les Alliés (Européens et Américains) ont désigné la Russie comme un adversaire, ils ont évité de le faire de façon trop voyante. Mais ceci est un artifice politique. C’est bien l’Alliance atlantique en tant qu’être politique, reliant les différents pays européens membres de l’OTAN, et apparentés (Finlande, Suède, etc.) qui est engagée aujourd’hui aux côtés des Ukrainiens tout autant que l’Union européenne et ses États membres. Avec une exception singulière : la Turquie.

2. La pression économique. Elle est très claire, forte et assumée. Avec près de dix paquets de sanctions (dont le dernier devrait être présenté si non approuvé d’ici le 24 février), l’objectif n’est pas juste d’adresser un signal politique. Il s’agit de mettre à bas une partie des ressources économiques et technologiques russes. Il s’agit de miner la capacité militaire de la Russie d’agir en Ukraine, ou au moins de ralentir ses efforts, en coupant tous les flux financiers et économiques européens. Bref de la « désarmer » au sens classique du terme, mais par des moyens « pacifiques », du soft power : l’économie, en lui coupant les vivres.

3. Le soutien militaire massif assumé. Ce soutien passe par une panoplie vaste d’équipements : des munitions aux pièces d’avions de chasse, en passant par les missiles portatifs, les chars, les soutiens d’artillerie, la défense aérienne, ou l’essence, … les Alliés ont de façon graduelle augmenté, et surtout assumé, cette assistance militaire.

Le montant aujourd’hui n’est négligeable. On atteint près de 12 milliards € du seul côté européen. Soit un milliard € par mois en moyenne. C’est grosso modo la moitié du budget d’équipement de l’armée française. Dont 3,6 milliards € sont financés en commun via la facilité européenne pour la paix (FEP).

La décision récente de Berlin et Washington de livrer des chars Leopard et Abrams (lire : Les Alliés vont équiper une brigade blindée ukrainienne. Le club des chars Leopard se met en route), et Londres les Challenger n’est pas en soi révolutionnaire. Elle s’inscrit dans un continuum qui a commencé dès le début par la livraison de chars lourds de fabrication soviétique (type T-72, plus de 400 livrés).

La nouveauté est ailleurs : elle se trouve plutôt dans la médiatisation et dans la volonté affirmée d’agir en coalition. Là où auparavant, chaque pays avait une politique variable de médiatisation — de la discrétion latine à l’outrance polono-britannique. Et où chacun prenait bien soin de préciser que c’étaient des décisions nationales.

4. Un soutien affirmé dans la formation de l’armée ukrainienne. Ce soutien n’est pas anecdotique. Européens et autres alliés (Royaume-Uni et USA) veulent former plusieurs brigades ukrainiennes pour les préparer dans un temps express (deux mois maximum par rotation) au combat.

Un effort massif inégalé dans l’époque moderne ! Côté européen, l’objectif de 15.000 (d’ici mai) au départ a été relevé à 30.000 hommes formés d’ici l’automne 2023. Idem côté britannique et côté américain. L’objectif est bien de doter les forces ukrainiennes des effectifs nécessaires pour faire face à une offensive russe comme de recompléter ses effectifs perdus au combat (environ 100.000 hommes décédés ou blessés hors de combat).

5. Un soutien en renseignement. La discrétion est de mise dans ce domaine. Mais elle est avérée. Les moyens satellitaires européens (français, allemand, britanniques) et américains sont utilisés pour fournir des renseignements précieux aux forces ukrainiennes.

C’est une partie de la puissance de renseignement alliée mise au service des Ukrainiens qui leur permet d’avoir une perception de la zone de combat complète, avec ses propres “capteurs” de terrain (renseignement humain notamment), assez efficaces (de la baba ukrainienne avec son téléphone portable qui renseigne les sources locales aux analystes). Le renseignement ukrainien bénéficie sur place d’analystes européens.

  • Officiellement, il n’y a pas d’engagement de troupes au sol. Et les Européens veillent bien à ne pas donner le change sur ce point. S’il y a des Européens engagés aux côtés des Ukrainiens dans les troupes, ce sont des actes individuels. Et la présence de forces spéciales, dans le cadre notamment de soutien en renseignement ou en “formation”, reste souterrain (c’est le principe même de ces forces : ni vu, ni connu). Mais il y a bien des “officiers de liaison” auprès des forces ukrainiennes, afin de faciliter non seulement la livraison de matériels et d’équipements, mais aussi d’essayer de coordonner la stratégie.

6. Placer l’Ukraine hors de portée de l’influence russe. Cette pression politique, militaire et économique sur la Russie se double d’une volonté politique et économique « d’arracher » l’Ukraine à la domination et l’influence russes. Une volonté commencée en douceur en 2014 avec la signature d’un accord d’association qui se double aujourd’hui d’une promesse d’adhésion à l’Union européenne. Un processus accéléré ! Avec la déclaration de la reconnaissance de pays candidat en quelques mois. Le tout accompagné d’un soutien financier net (environ 1,5 milliard € par mois en soutien budgétaire, 18 milliards pour 2023), en passant par l’association de l’Ukraine à vitesse accélérée aux instruments européens. On assiste ainsi à une réorientation en urgence des réseaux ukrainiens (train, électricité, route, etc.) aux réseaux européens, jusqu’à l’insertion de l’Ukraine dans l’espace de roaming téléphonique européen.

La guerre... ou la paix

Si on revient à la définition classique de la guerre donnée par Clausewitz, on voit que certains éléments sont bien là : le but de « contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », la « recherche du renversement de l’adversaire », de le « désarmer », le « calcul des efforts nécessaires », etc. Mais il reste tout de même une absence notable : on ne peut pas dire qu’il y ait un acte de « violence » de la part des Européens envers la Russie ni de volonté « d’usage illimité de la force ».

Sans être belligérant — la notion de cobelligérant est très floue : on est belligérant ou pas —, les Européens sont donc bien à mi-chemin de la belligérance, aux cotés clairement d’une partie en guerre (Ukraine), en utilisant tous les instruments à leur disposition (sauf la force militaire) contre l’adversaire de celle-ci (Russie). Sans aucune ambiguïté. Mais ils restent prudemment sous la limite de la guerre, se cantonnant à la légitime défense.

L’objectif final recherché des Européens n’est pas le renversement du régime en Russie (cf. encadré), mais bien son retrait d’Ukraine. C’est donc une singulière différence par rapport à la définition de la guerre classique. Il s’agirait plutôt d’une guerre hybride : utiliser tous les moyens, en restant au-dessous de la limite de la guerre ouverte. De fait à la guerre ouverte déclenchée par les Russes, les Européens et Alliés réagissent par des moyens hybrides.

On remarquera cependant que dans l’histoire de l’Europe moderne, à ma connaissance, jamais les Européens ne se sont engagés aussi clairement et aussi massivement en faveur d’un pays contre un autre. Même du temps des guerres yougoslaves, même s’il y avait un soutien, il restait plus ou moins discret (notamment pour le soutien militaire). L’intervention militaire au Kosovo sous couvert de l’OTAN est une exception. Mais elle a été courte et limitée dans l’espace, et n’était pas empreinte de la confrontation avec un membre du Conseil de sécurité de l’ONU doté de la puissance nucléaire.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Des nuances sur l’objectif final recherché

Entre la réduction du pouvoir russe et un retour à une normalité des relations

Pour certains pays — les balto-polonais —, il faut en terminer avec une Russie agressive, qui n’en finit pas d’intervenir dans son voisinage, et lui couper, définitivement, les ailes. D’où leur dureté dans tous les aspects de la pression contre la Russie et dans le soutien à l’Ukraine (sanctions économiques maximales, soutien militaire maximal, adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE comme à l’OTAN). Une position justifiable (cf. ci-dessous). Pour d’autres (France, Allemagne, Italie), il faut limiter les ambitions de la Russie, mais trouver un nouveau mode d’équilibre avec ce qui reste néanmoins un voisin. Un point de vue rejoint, peu ou prou par les USA, qui ont un autre impératif stratégique : éviter la constitution d’un bloc sino-russe et contrer la montée douce de l’impérialisme chinois.

La Russie intervient dans son voisinage

Quand on jette un regard en arrière sur la liste des interventions russes (et URSS), elle est frappante. Les troupes russes interviennent régulièrement dans leur voisinage. Deux interventions majeures durant la guerre froide : 1956 Hongrie, 1968 Tchécoslovaquie. Et cinq interventions depuis la chute du mur de Berlin : 1992 Moldavie (guerre de Transnistrie), 1992-1993 Géorgie pour l’Abkhazie (avec plus de 20.000 morts civils et militaires) et l’Ossétie du Sud, 2008 Géorgie de nouveau pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, 2014 Ukraine (Crimée et Donbass), 2022 Ukraine (toutes zones). Soit une intervention tous les dix ans en moyenne. Et une accélération nette depuis 2007 (tous les six-huit ans). D’où l’inquiétude des pays d’Europe de l’Est (Pologne, Baltes et Roumanie particulièrement), plutôt compréhensible.

Si on contrebalance cela par les interventions de l’OTAN dans le « voisinage » russe (ou ce qu’elle considère comme son voisinage), on peut comptabiliser trois interventions majeures visant à un changement de régime (regime change) : le Kosovo 1999, l’Afghanistan 2001, la Libye 2011. Ces deux dernières n’étant pas vraiment couronnées de succès. NB : l’intervention en Iraq 2003 comme en Syrie 2012 ne peuvent être considérées comme du voisinage, mais sont plutôt des zones d’adversité confrontationnelles.

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L’Inde franchit un nouvelle étape avec le premier appontage d’un chasseur Tejas sur le porte-avions INS Vikrant

Zone militaire - Mon, 06/02/2023 - 15:53

Cette journée sera à marquer d’une pierre blanche pour l’Indian Navy… Affichant un déplacement d’environ 40’000 tonnes pour une longueur de 262 mètres et une largeur de 60 mètres, le premier porte-avions de conception indienne, l’INS Vikrant [encore appelé IAC pour Indigenous Aircraft Carrier, ndlr] n’avait encore jamais accueilli d’aéronef à voilure fixe à son...

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L’Agence européenne de Défense s’implique dans le développement de robots terrestres de combat

Zone militaire - Mon, 06/02/2023 - 12:24

Lancé en juin 2020 dans le cadre de la Coopération structuré permanente [CSP ou PESCO] avec une enveloppe de 32,6 millions d’euros financée par le Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], le projet iMUGS [Integrated Modular Unmanned Ground System] vise à développer un système de véhicules terrestres et aériens...

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