Le Burundi a entrepris de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), une semaine après l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’Homme commises dans le pays depuis avril 2015, a-t-on appris vendredi auprès du gouvernement burundais.
« Nous avons pris cette option de nous retirer de la CPI. Le projet de loi va maintenant être envoyé au niveau de l’Assemblée nationale pour adoption », a déclaré à l’AFP Gaston Sindimwo, premier vice-président du pays.
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a annoncé le 30 septembre l’ouverture d’une enquête visant notamment 12 personnalités du régime – dont le numéro deux du pouvoir, le général Alain-Guillaume Bunyoni – soupçonnées d’avoir joué un rôle dans la commission de crimes depuis le début de la crise actuelle en avril 2015.
La procureure de la CPI a elle-même lancé en avril un examen préliminaire sur des meurtres, tortures et viols notamment, dans ce pays de la région des Grands lacs, tandis que le 20 septembre, un rapport de l’ONU a accusé Bujumbura d’être responsable de graves violations des droits, systématiques et constantes.
Ce rapport avait en outre mis en garde contre de possibles « crimes contre l’humanité » et un « grand danger de génocide ».
« On se rend parfaitement compte qu’il s’agit d’un complot (de la communauté internationale) qui vise à faire du mal au Burundi », a ajouté le premier vice-président, évoquant « la pression » exercée selon lui par l’UE sur le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
M. Sindimwo a estimé vendredi que la CPI est un « moyen politique » utilisé par la communauté internationale pour « opprimer les pays africains », se faisant l’écho de critiques récurrentes de certains pays africains contre la CPI.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet de la même année au terme d’une élection boycottée par l’opposition. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.
« C’est un signe très négatif de la part du gouvernement burundais, qui réagit très durement dès que des organisations critiquent les multiples violations des droits de l’Homme qui ont cours au Burundi », a réagi Carina Tertsakian, spécialiste de l’Afrique pour l’ONG Human Rights Watch.
« Cela montre le durcissement du pouvoir et aussi son déni par rapport aux graves exactions qui sont en train d’être commises », a-t-elle ajouté.
Mme Tertsakian assure en outre qu’un retrait du Burundi de la CPI ne lui permet pas de se soustraire à la justice internationale.
La CPI ne peut certes pas enquêter de sa propre initiative sur un pays non membre, mais elle peut le faire si le Conseil de sécurité de l’ONU l’y autorise, comme ce fut le cas pour le Darfour (2005) et la Libye (2011).
De plus, le statut de Rome, traité fondateur de la CPI, stipule que « le retrait prend effet un an après la date à laquelle la notification a été reçue, à moins que celle-ci ne prévoie une date postérieure » et « n’affecte en rien la poursuite de l’examen des affaires que la Cour avait déjà commencé à examiner avant la date à laquelle il a pris effet ».
Les islamistes du Parti justice et développement (PJD), à la tête du gouvernement de coalition marocain, ont demandé vendredi soir « l’intervention urgente » du ministère de l’Intérieur pour faire cesser les « abus » et tentatives de fraudes sur les élections législatives qui se sont déroulées le jour-même dans le pays.
Alors que les bureaux de vote fermaient leurs portes vers 19H00 locales (18H00 GMT), le PJD s’est dit « très inquiet des nombreuses informations faisant état des tentatives, par des agents d’autorité, d’influencer la volonté des électeurs », indique un communiqué de cette formation transmis à l’AFP.
Ces tentatives de fraude visent à « orienter le vote des électeurs vers un parti en particulier », affirme le PJD, en référence au Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux), principal rival des islamistes au scrutin.
Le PJD appelle « le ministère de l’Intérieur à intervenir d’urgence pour arrêter ces abus afin de préserver la sécurité et l’intégrité du processus électoral », conclut le communiqué.
Des représentants de la formation islamiste ont observé « certains chefs de bureaux de vote (à Kenitra, Safi, Meknes…) qui essayaient de remplir les urnes avec des bulletins de vote au profit du même parti » (le PAM, ndlr), accuse encore le communiqué.
En conclusion, le PJD demande à « tous les citoyens et aux militants une plus grande vigilance » et appelle « à la mobilisation jusqu’à la fin des processus de vote et de comptage ».
Ces législatives s’annonçaient comme un face-à-face serré entre le PAM, fondé en 2008 par un proche conseiller du roi et dirigé aujourd’hui par Ilyas el-Omari, et les islamistes du PJD qui dirige le gouvernement de coalition depuis 2011, avec à sa tête le Premier ministre Abdelilah Benkirane.
Les semaines précédant le scrutin ont été marquées par un climat de défiance, avec des accusations de coup bas et d’intox de part et d’autre. Tout en se gardant bien de prendre de front le palais royal, le PJD a accusé de façon récurrente l’Intérieur, puissant ministère régalien avec un technocrate à sa tête, de partialité et d’agissements en sous-main pour favoriser la victoire du PAM.
Le ministère de l’Intérieur s’était lui engagé à organiser un scrutin « transparent », conformément aux « directives » du roi Mohammed VI. Tout au long de la journée, il a publié des communiqués faisant état d’incidents mineurs ou d’accusations mettant en cause des « agents d’autorité », accusations qu’il a rejetées pour la plupart.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du PAM, Khalid Adennoun, n’a pas souhaité faire de commentaire sur ces accusations en particulier.
« De notre côté, le vote s’est plutôt bien passé. Nous avons juste soumis une cinquantaine de plaintes auprès des autorités spécialisées », concernant notamment le PJD dans la région de Tanger, a indiqué M. Adennoun.
La compagnie chinoise Jiuxing Mines, qui exploite le gisement aurifère de Soamahamanina à l’ouest de la capitale malgache, a annoncé vendredi la suspension de ses activités suite à plusieurs manifestations d’hostilité de la population.
« La société veut se retirer pour que le calme et la sécurité reviennent dans la ville de Soamahamanina », a expliqué à l’AFP Stella Andriamamonjy, la responsable communication de l’entreprise chinoise.
« On est en droit d’insister pour rester vu les investissements qui ont déjà été faits, mais nous faisons ce sacrifice pour l’apaisement social », a-t-elle poursuivi.
Vendredi, les pelles excavatrices et les camions avaient déjà été retirés du site, selon une journaliste de l’AFP.
Seul un lieu de prière, quelques mégots de cigarettes chinoises et quelques tentes y traduisaient encore la présence passée de travailleurs chinois.
La mine a officiellement ouvert en mai 2016 et employait de manière permanente 11 Malgaches et 20 Chinois. Mais elle a rapidement été contestée par les populations locales, qui manifestent tous les jeudis depuis le mois de juin.
Fin septembre, une de ces manifestations a tourné à l’affrontement entre la police et les villageois, qui exigent le départ des investisseurs chinois accusés de spolier leurs terres.
Jiuxing Mines avait pourtant obtenu du gouvernement malgache une autorisation d’exploitation pour quarante ans.
Les investisseurs chinois attendent désormais des mesures des autorités pour apaiser la situation et reprendre l’exploitation.
« On espère que l’Etat va proposer des solutions afin que l’on puisse trouver un terrain d’entente avec la population locale. On espère revenir sur de nouvelles bases, réparer les erreurs passées », a assuré Stella Andriamamonjy.
« Nous allons faire de notre mieux pour mettre en place d’abord les actions sociales, puisque c’est ce que les gens d’ici attendent, avant de procéder vraiment à l’extraction proprement dite », a-t-elle précisé.
En contrepartie de son installation, la société s’était engagée à construire des routes, électrifier le village, à réhabiliter un centre de santé et à en construire un nouveau.
La compagnie chinoise Jiuxing Mines, qui exploite le gisement aurifère de Soamahamanina à l'ouest de la capitale malgache, a annoncé vendredi la suspension de ses activités suite à plusieurs manifestations d'hostilité de la population.
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Nous souhaitons donc, a-t-il poursuivi, ‘’que le match se passe très bien et en toute fraternité‘’, car ‘’c’est vrai que l’enjeu de la compétition est très importante mais il ne faudra pas surtout que cet enjeu puisse entamer les relations fraternelles, séculaires, tissées entre nos deux pays’’. ‘’Je souhaite de tout cœur que le match se déroule en toute fraternité et que le meilleur gagne’’ a réitéré M. Diarra.
‘’Ce match sur la route de la Russie est le premier derby ici à Bouaké, et on ambitionne de prendre les 3 points pour bien rentrer dans la compétition même si le Mali a des arguments à faire valoir’’ avait déclaré, jeudi, dès sa descente d’avion, le sélectionneur de l’équipe ivoirienne, Michel Dussuyer.
Quant au sélectionneur de l’équipe malienne, le français Alain Giresse, il n’a pas souhaité s’adresser à la presse. La sélection du Mali est attendue ce vendredi soir à 18h00 Gmt et heure locale au stade de la paix de Bouaké où elle effectuera sa première séance d’entraînement.
CK/ls/APA
Source: Agence de Presse Africaine
Le Niger a été frappé jeudi par une nouvelle attaque « probablement jihadiste » qui a fait 22 morts parmi ses soldats stationnés dans un camp de réfugiés près de la frontière avec le Mali.
Un deuil national de deux jours a été décrété vendredi soir par la présidence nigérienne.
L’attaque a été menée dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit, dans la région de Tahoua, à 300 km au nord-est de Niamey, a précisé un responsable des services de sécurité nigériens.
Trente à quarante hommes « lourdement armés parlant le touareg ont mené cette attaque vers 14H00 (13H00 GMT) et fait 22 tués parmi les militaires », a affirmé à l’AFP ce responsable.
Ils « sont allés directement vers le poste de sécurité du camp des réfugiés et ont mitraillé les militaires qui étaient en train de déjeuner », a-t-il expliqué.
Les assaillants sont ensuite repartis en emportant des vivres, des vêtements, des armes et munitions et trois véhicules, dont un appartenant au Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies et une ambulance, selon ce responsable.
Le HCR a confirmé le bilan de 22 soldats tués et ajouté que cinq militaires avaient été blessés. Seuls trois des soldats affectés à la sécurité de ce camp de réfugiés ont réussi à fuir, a indiqué le HCR dans un communiqué.
Des témoins cités par le HCR ont indiqué que les assaillants étaient restés dans cette zone pendant au moins deux heures avant de piller du matériel médical.
Ils ont également incendié une ambulance du HCR qui a précisé que les assaillants s’étaient enfuis à bord d’un véhicule militaire volé avant l’arrivée des renforts nigériens sur place.
Une « bande de criminels non identifiés à bord de véhicules en provenance du Mali a tué (…) 14 gardes nationaux, cinq gendarmes, trois soldats de l’armée et fait trois blessés », a déclaré le colonel Moustapha Ledru, porte-parole du ministère nigérien de la Défense, dans un communiqué. Il a ajouté que les assaillants se sont ensuite enfuis vers le Mali.
– « Venus du Mali » –
Dans le nord-est malien proche de la frontière avec le Niger, deux élus maliens se sont déclarés convaincus que l’attaque a été perpétrée par « le groupe jihadiste malien Ansar Dine et leurs complices d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ».
L’un d’entre eux a dit « ne pas être étonné ». « Il est clair que c’est Ansar Dine et ses complices d’Aqmi qui ont quitté le Mali pour aller tuer les militaires nigériens. Dans cette zone, on avait déjà signalé des mouvements suspects », a-t-il affirmé ».
Un autre élu a ajouté que les assaillants « sont venus du Mali et sont revenus au Mali ».
Le Niger a déjà été frappé par le passé par des attaques. Mi-septembre, deux civils avaient été tués et plusieurs autres blessés dans une attaque contre un camp onusien de réfugiés maliens de Tabareybarey, proche du Mali.
En octobre 2014, un autre camp de réfugiés onusien abritant 6.000 Maliens à Mangaize, également proche du Mali, avait été attaqué par des hommes lourdement armés, qui avaient tué neuf membres des forces de sécurité, selon les autorités nigériennes.
Selon des chiffres du HCR, le Niger accueille actuellement 60.0000 réfugiés maliens. Il abrite aussi plus de 80.000 réfugiés nigérians – dont une grande partie a fui les violences du groupe islamiste nigérian Boko Haram – dans l’est du pays.
-Frontières poreuses-
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger constitue un îlot de stabilité relative dans une zone en proie aux troubles. Autour de ce pays, Mali, Libye et Nigeria sont tous confrontés à des groupes armés jihadistes.
Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Le Niger est également dans la ligne de mire des jihadistes nigérians de Boko Haram. L’attaque la plus meurtrière du groupe islamiste ces derniers mois s’est déroulée à Bosso, une ville au sud-est du Niger. En juin dernier, des islamistes ont attaqué un poste militaire et tué 26 soldats, et ont tenté de s’implanter dans cette ville frontalière stratégique dans la région du Sahel, avant d’être repoussées.
Fin juillet, la Force multinationale mixte (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun), et notamment le Tchad, avait engagé des moyens importants et avait indiqué avoir repris aux insurgés islamistes les localités stratégiques nigérianes de Doutchi et Damasack, proches du Niger.
Depuis février 2015, Boko Haram mène des attaques autour de Diffa, région frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes. La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, alors que la population locale est déjà très pauvre.
Le Niger a décrété un « deuil national de deux jours » après le massacre jeudi de 22 soldats au cours d’une attaque jihadiste dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit, dans la région de Tahoua, à 300 km au nord-est de Niamey, indique un communiqué de la présidence.
« A la suite de cette attaque d’une lâcheté inouïe (…) un deuil national de deux jours est décrété sur l’ensemble du territoire national », précise ce communiqué publié sur le site de la Présidence nigérienne.
« En conséquence, les drapeaux seront mis en berne », souligne le texte qui présente les « condoléances aux familles des victimes ».
Plus tôt, le ministère de la Défense a confirmé la mort de « 14 gardes nationaux, cinq gendarmes, trois soldats de l’armée » dans l’attaque menée par une « bande de criminels non identifiés à bord de véhicules en provenance du Mali ». Trois soldats ont été blessés, note le communiqué lu à la télévision par le colonel Moustapha Ledru, porte-parole du ministère.
« Les assaillants ont aussitôt pris la fuite en direction du Mali après leur forfait. Une poursuite a été engagée pour rattraper et neutraliser l’ennemi. Cette agression ne restera pas impunie » a promis le colonel Moustapha.
Trente à quarante hommes « lourdement armés parlant le touareg ont mené cette attaque vers 14H00 (13H00 GMT) et fait 22 tués parmi les militaires.
Ils « sont allés directement vers le poste de sécurité du camp des réfugiés et ont mitraillé les militaires qui étaient en train de déjeuner » a expliqué un responsable de la sécurité nigérienne.
Les assaillants ont emporté des vivres, des vêtements, des armes et munitions et trois véhicules, dont un appartenant au Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies et une ambulance, selon ce responsable.
Le Niger a déjà été frappé par le passé par des attaques. Mi-septembre, deux civils avaient été tués et plusieurs autres blessés dans une attaque contre un camp onusien de réfugiés maliens de Tabareybarey, proche du Mali.
En octobre 2014, un autre camp de réfugiés onusien abritant 6.000 Maliens à Mangaize, également proche du Mali, avait été attaqué par des hommes lourdement armés, qui avaient tué neuf membres des forces de sécurité, selon les autorités nigériennes.
Les violences se sont poursuivies jeudi et vendredi dans la région oromo, dans le centre et l’ouest de l’Ethiopie, où des complexes touristiques et des usines ont été incendiés au cours de nouveaux incidents dirigés contre le gouvernement et les intérêts étrangers.
« Le Lodge est complétement détruit, incendié à 100% », a déclaré à l’AFP une employée de l’hôtel Bishangari Lodge, situé sur les rives du lac Langano, au sud d’Addis Abeba, une des principales destinations touristiques de la région oromo et lieu de villégiature des habitants de la capitale.
Au moins onze entreprises, parmi lesquelles des usines de textile et de plastique, ont également été incendiées au cours des derniers jours ainsi qu’une soixantaine de véhicules, dans la seule zone industrielle de Sebeta, à l’ouest d’Addis, selon la radio gouvernementale Fana, qui attribue ces incidents à des « forces belliqueuses ».
Mardi, une ferme fruitière néerlandaise, AfricaJuice, avait également été saccagée dans la vallée de l’Awash, dans le sud-est du pays.
« Nous avons manifesté pacifiquement pendant près d’un an, sans résultat. Les tueries ont continué et avec ce qui s’est passé au festival Ireecha, les gens sont furieux », a expliqué Barnabas, un jeune manifestant oromo joint au téléphone par l’AFP dans la ville de Holeta, proche de la capitale.
Ces nouvelles violences font suite à la mort de plus de 50 personnes dans une bousculade provoquée par des tirs de gaz lacrymogène de la part de la police, dimanche au cours du festival religieux oromo Ireecha à Bishoftu, à environ 50 km au sud-est d’Addis Abeba.
« Ces compagnies prennent la terre des paysans sans compensations suffisantes. Il est très difficile d’obtenir un travail dans ces entreprises. Seul un petit groupe de personnes en bénéficient. Nous n’en tirons aucun bénéfice », a ajouté Barnabas pour justifier les attaques contre les entreprises étrangères.
– Quitter le pays –
Une ressortissante américaine avait été tuée mardi près Addis Abeba, victime d’un jet de pierre lorsque le véhicule dans lequel elle circulait a été pris pour cible par des manifestants. La jeune femme de 31 ans était une chercheuse en biologie de l’université californienne de Davis (Etats-Unis).
Le réseau internet mobile était par ailleurs coupé vendredi pour la troisième journée consécutive dans la capitale, une mesure régulièrement prise par les autorités pour empêcher la diffusion d’appels à manifester et mise en place en région omoro depuis des mois.
L’Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation anti-gouvernementale sans précédent depuis 25 ans, qui a commencé en région oromo au mois de novembre 2015, s’est étendu depuis l’été à la région amhara (nord) et dont la répression a déjà fait plusieurs centaines de victimes.
La multiplication des incidents et des manifestations pousse certains investisseurs à s’interroger sur leur présence en Ethiopie. La compagnie néerlandaise Esmeralda Farms, dont la ferme horticole a été attaquée le mois dernier en région amhara (nord), près de Bahir Dar, a depuis annoncé qu’elle se retirait du pays.
« L’Ethiopie a reçu beaucoup d’attention des investisseurs au cours des deux dernières années sur la base de sa réputation de pays stable et sûr », a expliqué à l’AFP, Tom Berry, directeur régional pour l’Afrique de l’Est pour le groupe de gestion de risque S-RM Intelligence & Risk Consulting Ltd.
Mais « les investisseurs deviennent de plus en plus conscients du besoin de prendre en compte les risques dans leur approche », ajoute-t-il, avant de conclure : « Nous pensons que l’incertitude va se poursuivre de manière significative au cours des prochains mois ».
Dans le secteur du tourisme, les violences ont également eu un effet « désastreux ». « Si je regarde les réservations d’octobre et novembre, tout devait être plein, nous allions avoir une saison fantastique », a assuré à l’AFP Nick Crane, propriétaire d’un lodge dans les montagnes Simien, dans le nord du pays, en région amhara.
« Mais maintenant, nous n’avons que 4 ou 5 personnes par jour, c’est un désastre total », a-t-il regretté, soutenant que son lodge a fait l’objet de menaces en septembre.
Les violences se sont poursuivies jeudi et vendredi dans la région oromo, dans le centre et l'ouest de l'Éthiopie, où des complexes touristiques et des usines ont été incendiés au cours de nouveaux incidents dirigés contre le gouvernement et les intérêts étrangers.
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Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF) depuis 1988, a assuré vendredi qu'il ne ferait "pas douze ans de plus" sans écarter de briguer en 2017 un 8e mandat voire, sur un ton léger, aller "jusqu'à dix".
Au rythme de déhanchés endiablés, un policier ougandais a troqué sa matraque pour un micro, et chante dans le but de redorer le blason des fo
Source : ORTM
Les Marocains votaient vendredi pour élire leurs députés dans un scrutin serré et au résultat imprédictible, où les islamistes à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans tentent de conserver la majorité face à leurs rivaux « modernistes ».
Alors que le taux de participation, traditionnellement faible, est l’un des enjeux de ce scrutin, la fréquentation des bureaux de vote est restée limitée dans l’après-midi, après la prière et la fermeture des administrations pour le week-end, a constaté l’AFP dans le centre de Rabat.
A la mi-journée, le ministère de l’Intérieur, qui supervise le scrutin, a fait état d’une participation de 10% et d’un vote se déroulant « dans des conditions normales ».
Tout au long de la journée, l’Intérieur a publié des communiqués faisant état d’incidents mineurs (une urne brisée, une charrette de foin bloquant l’accès à un bureau…), d’accusations de tricherie soulevées de part et d’autre dans des bureaux isolés. Ces accusations ont pour la plupart été démenties par le ministère.
La presse locale a rapporté qu’un candidat du Parti islamiste justice et développement (PJD) avait été agressé et blessé à la sortie d’un bureau à Rabat. Toujours selon la presse, le PJD a déposé une plainte après une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant un homme, filmé à son insu, introduisant des bulletins dans une urne à Kenitra, dans la région de Rabat.
« Je n’arrête pas de recevoir des plaintes de nos candidats, mais jusque-là il n’y a rien de vraiment sérieux. Je reste serein et confiant », a déclaré au site d’info en ligne Telquel le Premier ministre islamiste et secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.
– Premiers résultats en soirée –
Près de 16 millions d’électeurs ont été appelés à voter pour élire leurs 395 députés, dans 92 circonscriptions et selon un système de liste à la proportionnelle. En 2007 et 2011, l’abstention avait été très élevée (63% et 55%).
Ces législatives s’annoncent comme un face-à-face serré entre le Parti authenticité et modernité (PAM), formation libérale dirigée par Ilyas el-Omari, et les islamistes du PJD.
Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 locales (18H00 GMT). De premiers résultats sont attendus dans la soirée, et le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad doit s’exprimer à minuit.
En l’absence de tout sondage, interdit depuis des semaines, il était très difficile de se faire une idée des tendances vendredi soir. « Personne, mais vraiment personne n’est en mesure de dire ou de prévoir (…) les résultats de ce soir », soulignait le chercheur Abdellah Tourabi, cité par le Huffington Post, voyant cependant le PJD comme « favori ».
Le PJD avait remporté une victoire historique en novembre 2011, quelques mois après une révision constitutionnelle menée par le roi pour calmer le « mouvement du 20 février », né dans le sillage du Printemps arabe.
Le PJD reste aujourd’hui la seule formation islamiste encore à la tête d’un gouvernement dans un pays de la région.
Le parti islamiste entend décrocher un deuxième mandat pour « continuer la réforme », avec toujours en arrière-plan le « référentiel » islamique, face au PAM qui se pose en « moderniste » et défenseur de la condition féminine.
Les semaines précédents le scrutin ont été marquées par un climat de défiance, avec scandale sexuel, accusations de coup bas et d’intox de part et d’autre.
Tout en se gardant bien de prendre de front le palais royal, le PJD a accusé de façon récurrente l’Intérieur, puissant ministère régalien avec un technocrate à sa tête, de partialité et d’agissements en sous-main pour favoriser la victoire du PAM.
Le ministère de l’Intérieur s’est lui engagé à organiser un scrutin « transparent », conformément aux « directives » du roi Mohammed VI.
Sur la trentaine de partis en lice, huit ont une audience véritablement nationale et peuvent espérer obtenir un groupe parlementaire, dont la Fédération de la gauche démocratique (FGD) et le parti Istiqlal, parti historique de la lutte pour l’indépendance.
PAM et PJD ont d’ores et déjà exclu toute alliance commune dans un futur gouvernement, alors que beaucoup d’observateurs pointent les possibles difficultés pour former la future majorité.
Selon la Constitution, le roi nomme le Premier ministre au sein du parti arrivé en tête des élections.
Pas si peu fiers de cette marque de considération, les Algériens envoient àParis un message aussi clair que l’eau de roche : « Ne vous occupez pas d’Iyad. Nous en faisons notre affaire. »
On connaît bien la suite de cette consultation franco-algérienne : Iyad Ag-Ghali en a tiré profit pour disparaître des écrans radar. Mieux, le chef djihadiste a reconstitué Ansar Eddine, sorti, comme tous les autres mouvements djihadistes, du Sahel, zone déstabilisée par l’opération militaire française « Serval » de janvier 2013.
A la tête d’une « katiba »A la différence des autres figures emblématiques du djihad sahélien importés d’Algérie, tels Mokhtar Belmokhtar ou feu Abou Zeid, Iyad Ag-Ghali est un notable touareg malien. Il a pu ainsi se servir de cette qualité d’autochtone pour élargir la base de recrutement de ses combattants au-delà de la seule communauté touareg. Résultat : on trouve aujourd’hui encore dans les rangs d’Ansar Eddine, non seulement des djihadistes étrangers, mais aussi des ressortissants maliens appartenant à différents groupes ethnolinguistiques tels que les Bambara, les Peuls, les Soninké.
Amadou Koufa, le leader du Front de libération du Macina (FLM), tout dernier-né des groupes djihadistes maliens, implanté dans la région de Mopti, au centre du pays, fut d’ailleurs un prédicateur proche du chef d’Ansar Eddine. Dans sa stratégie de reconstitution de son mouvement, qui n’est en réalité qu’une sorte de katiba d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Iyad Ag-Ghali a également pu compter sur ses contacts pour s’approvisionner en Libye, pays devenu une sorte de supermarché à ciel ouvert d’où partent toutes sortes d’armes et de munitions en circulation dans la bande sahélo-saharienne.
Selon l’ambassadeur de Libye à Paris, Alshiabani Abuhamoud – qui représente le gouvernement de Faïz Serradj – pas moins de 20 millions de munitions de toutes fabrications ont été sorties des magasins après la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011. Si certains stocks sont restés en Libye, d’autres, en revanche, ont pris le chemin de l’étranger pour se retrouverdans les mains des groupes djihadistes, de Boko Haram à Ansar Eddine, en passant par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ensemble, l’enrôlement de nouvelles recrues issues des communautés locales et le circuit d’approvisionnement en armes à partir de la Libye expliquent le retour en force d’Iyad Ag-Ghali sur le théâtre djihadiste malien.
Assurance-vie tribaleEn dépit de la montée en puissance de la capacité de nuisance d’Ansar Eddine, le cas Iyad Ag-Ghali ne semble être la priorité ni de la France ni de l’Algérie. Encore moins du Mali, confronté à d’autres urgences. Occupés àpourchasser Mokhtar Belmokhtar, auteur de la spectaculaire attaque du site gazier d’In-Amenas en janvier 2013, les Algériens ne se préoccupent pas du chef d’Ansar Eddine, tant qu’il reste sévir au Mali. Pour des raisons différentes, celui que le spécialiste des mouvements djihadistes au Sahel, Lemine Ould Salem, présente comme un immense poète et un grand amateur de musique converti au salafisme rigoureux, n’est pas dans le viseur des forces et des services de renseignement français. En effet, à Paris on s’en tient toujours à la promesse de 2014 de l’Algérie, interlocuteur incontournable pour gagner la plus petite guerre au Sahel, de s’occuper du« cas Iyad ». Avec cette posture, Paris évite de froisser Alger, qui lui avait accordé d’énormes facilités aux premiers jours de « Serval », dont l’approvisionnement en carburant et en produits d’intendance (eau, nourriture…) des forces françaises basées sur la frontière algéro-malienne.
Mais, au-delà des considérations d’agendas cachés des uns et des autres, Iyad Ag-Ghali est un notable touareg appartenant à la puissante tribu des Ifoghas qui vit à cheval entre le Mali, le Niger et l’Algérie. Les Ifoghas ont pris une part active dans la libération des derniers otages français au Sahel (2013 et 2015), tout comme dans celle des diplomates algériens enlevés en avril 2012, au tout début de l’occupation du nord du Mali par les groupes djihadistes. Paris et Alger n’ont donc aucun intérêt à se mettre ces Touaregs-là à dos.
Bien qu’il se soit totalement investi dans le djihad sur fond d’idéologie salafiste extrémiste, Iyad Ag-Ghali est toujours considéré par sa communauté comme l’un des siens, qu’elle n’a pas perdu espoir de ramenerà la raison. Il n’est d’ailleurs un secret pour personne que le chef d’Ansar Eddine continue de jouir d’une certaine estime de la part de plusieurs dirigeants de la rébellion armée signataires de l’accord de sortie de la crise au nord du Mali, officialisé en février 2015 à Alger.
Lemine Ould Salem, auteur de Le Ben Laden du Sahel : sur les traces du djihadiste Mokhtar Belmokhtar, décrypte : « Le statut de chef traditionnel d’Iyad Ag-Ghali peut expliquer la bienveillance dont il jouit encore. Certains se disent là-bas que les choses vont finir par se tasser, on trouvera alors le moyen de récupérer Iyad. »
En attendant son retour dans les rangs, Iyad Ag-Ghali se balade entre la frontière algéro-malienne et le nord du Mali qu’il arpente depuis la première rébellion touareg des années 1980.
Seidik Abba est journaliste et écrivain, auteur d’Entretiens avec Boubakar Ba, un Nigérien au destin exceptionnel, (éd. L’Harmattan, 2015).
L’enquête française sur l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, épisode déclencheur du génocide des Tutsi, n’est pas terminée: les juges ont demandé l’audition d’un ancien militaire entré en dissidence, qui accuse l’actuel chef de l’Etat Paul Kagame.
Réfugié en Afrique du Sud où il a fait l’objet d’au moins deux tentatives d’assassinat, condamné à 24 ans de prison au Rwanda, l’ancien général rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa est aussi visé par la justice française.
En 2006, ce cofondateur de l’ex-rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) faisait partie des neuf personnes visées par des mandats d’arrêt lancés par l’ex-juge Jean-Louis Bruguière contre des proches de Paul Kagame, un acte qui avait poussé Kigali à rompre ses relations diplomatiques avec Paris.
Si une détente s’est amorcée depuis, Kigali accuse toujours l’armée française d’avoir été impliquée dans le génocide et déplore la lenteur de la justice à juger les génocidaires exilés en France.
Sept mandats d’arrêt ont été levés après les mises en examen (inculpations) en 2008 et 2010 des protagonistes, qui veulent un non-lieu dans cette enquête, ouverte à Paris car l’équipage de l’avion abattu dans lequel se trouvait le président rwandais était français.
Le camp Kagame veut pour preuve de son innocence les expertises techniques présentées début 2012 par les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui avaient cité comme zone de tir des missiles « la plus probable » un camp alors tenu par la garde présidentielle du Hutu Juvénal Habyarimana.
Des éléments renforçant la thèse d’un attentat commis par des extrémistes hutu pour se débarrasser d’un président jugé trop modéré, comme l’a conclu une commission d’enquête au Rwanda, où le FPR a pris le pouvoir en mettant fin au génocide.
– Témoin-clé ou manoeuvre? –
Toujours officiellement visé par un mandat d’arrêt, Faustin Kayumba n’a pas été interrogé, malgré les demandes précédentes des juges français à l’Afrique du Sud. L’enquête avait été close, une première fois à l’été 2014, puis une deuxième fois début 2016, dans l’attente des réquisitions du parquet de Paris et de la décision finale des juges d’instruction.
Mais M. Kayumba, devenu un opposant à Paul Kagame, a renouvelé sa demande pour être entendu, ont rapporté à l’AFP des sources proches du dossier et judiciaire. Cette fois, il y a ajouté une déposition devant notaire, à Pretoria le 23 juin, où il met à nouveau directement en cause le président rwandais comme instigateur de l’attentat.
Au soir du 6 avril 1994, il aurait appris de la bouche de Paul Kagame lui-même que « l’avion du président Habyarimana avait été abattu par (nos) propres troupes » du FPR, selon sa déposition dont l’AFP a eu connaissance.
« Les planificateurs sont Paul Kagame, James Kabarebe (actuel ministre de la Défense) et Charles Kayonga », les deux derniers faisant partie des mis en examen. « Ces trois utilisaient un réseau distinct et secret de communications en ayant recours à des émetteurs-récepteurs portables », accuse encore Faustin Kayumba, qui donne aussi les noms de deux exécutants, les mêmes que ceux visés dans l’enquête.
De son côté, Faustin Kayumba se met lui-même hors de cause et réfute les versions des témoins du juge Bruguière, dont certains s’étaient rétractés.
Avocat, avec son confrère Bernard Maingain, des sept mis en examen, Me Leon Lef Forster fustige « une énième manoeuvre dilatoire qui vise à retarder un non-lieu inéluctable ». « C’est un opposant assumé, dont le but est de nuire avant la prochaine présidentielle », prévue en 2017 et à laquelle Paul Kagame briguera un troisième mandat.
Pour les avocats de parties civiles interrogés par l’AFP, Faustin Kayumba doit être interrogé par les juges.
« Il a au moins autant de crédit que les autres », estime Me Emmanuel Bidanda, qui défend la famille d’un membre de l’équipage du Falcon 50 du président Habyarimana.
« Ce document est intéressant mais insuffisant. Il faut un interrogatoire contradictoire », soutient aussi Me Jean-Yves Dupeux, avocat de deux enfants de Juvénal Habyarimana.
« Nous espérons qu’il n’y aura aucun obstacle diplomatique », ajoute de son côté Me Philippe Meilhac, l’avocat de la veuve de l’ex-président, Agathe Habyarimana.