Le directeur pays du bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Abidjan, Frederick Lapeyre, a été reçu par le premier vice-président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Seydou Diakité, le vendredi 21 mai 2021 à Ouagadougou. Objectif, identifier les priorités du Conseil en vue de la prochaine conférence internationale du travail.
Après les mots de bienvenue à l'hôte du jour, le premier vice-président a fait une brève présentation du Conseil national du patronat burkinabè. Créé en 1976, le CNPB souffle cette année sa 45e bougie. Il a pour mission de défendre les intérêts matériels, moraux et professionnels de ses membres.
Ses objectifs sont entre autres, contribuer à l'instauration et à l'expansion du secteur privé au Burkina Faso et dans la sous-région en vue de promouvoir le développement socioéconomique, établir entre les pouvoirs publics, des relations de partenariat afin de promouvoir de manière qualitative les attitudes envers l'initiative privée, etc.
Aussi, quelques doléances ont été soumises au directeur pays du bureau de l'Organisation internationale du travail. Au nombre de ces requêtes, on peut citer l'adoption d'un code de travail favorable aussi bien à l'investissement qu'à la protection des travailleurs, l'élaboration d'une convention collective sectorielle de la sécurité privée, la création d'une société de cautionnement mutuelle pour faciliter l'accès des très petites entreprises (TPE) au financement bancaire, etc. "Ce sont des chantiers principaux dont le CNPB voudrait l'accompagnement du BIT", a conclu Seydou Diakité.
Que cessent les violences et harcèlement au travail
Pour Frederick Lapeyre, les petites et moyennes entreprises (PME) ont payé un lourd tribut avec la pandémie du Covid-19. Comment répondre aux difficultés des entreprises liées au Covid-19 ? Il a fait savoir que la prochaine conférence internationale du travail sera largement consacrée à ces réflexions pour rétablir les entreprises victimes du Covid-19. Il a salué la participation du CNPB au développement de l'économie informelle. Il a par ailleurs expliqué que la présente visite avait pour objectif d'identifier les priorités du CNPB à court et à long terme, afin de faire des arbitrages budgétaires.
Toutefois, il a attiré l'attention du CNPB sur la question de la formalisation des micros-crédits et petites entreprises. Il les a également invités à veiller à ce que les cas de violences et de harcèlement dans les lieux de service cessent. Quant aux doléances formulées à l'endroit du BIT, M. Lapeyre dit prendre bonne note. "Nous sommes en visite de prise de contact, nous aurons l'occasion d'en discuter davantage", a-t-il rassuré.
Il faut noter que le Conseil national du patronat burkinabè a été créé en 1976 sous l'appellation de Conseil national des entreprises voltaïques (CNEV). Devenu Conseil national du patronat burkinabè en 1998, il est un cadre privilégié de concertation et d'action des entreprises et des organisations professionnelles du secteur privé. Cette organisation compte aujourd'hui soixante-onze (71) groupements, associations, syndicats, unions, fédérations regroupant les acteurs du secteur privé. Il est présent dans tous les secteurs d'activités de l'économie ( industrie, mine, banque, élevage, agriculture, hydraucarbures ....).
Dofinitta Augustin Khan
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Sibouré Guinko, puisque c'est de lui qu'il s'agit, fait désormais partie de cette liste très sélective des géomètres experts agréés du Burkina. Il a prêté serment, ce mercredi 19 mai 2021, au tribunal de grande instance de Ouagadougou devant plusieurs juges et magistrats.
C'est devant les membres de sa famille, ses amis et collègues géomètres que le désormais géomètre expert agréé, Sibouré Guinko, a prêté serment au tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI) ce 19 mai 2021. Un acte juridique qui lui permet d'être reconnu comme un géomètre expert agréé en activité par l'ordre des géomètres du Burkina. Car selon l'article 21 du décret 2012-446/PRES/PM/MHU/MEF portant réglementation de la profession de géomètre expert, le géomètre doit prêter serment avant d'exercer sur le terrain la profession de géomètre expert. En plus de cela, cette prestation de serment devant le juge est d'abord une obligation légale à laquelle s'ajoute des questions d'éthique et de déontologie. A la suite de la prestation du serment, les magistrats et juges qui ont présidé la cérémonie de prestation ont invité l'expert a exercé son métier avec probité, honnêteté, intégrité et loyauté pour le bien de la population. Des conseils qu'il a promis respecter et de prendre en compte dans l'exercice de son métier.
Plusieurs rôles en même temps
Selon Sibouré Guinko, le géomètre expert à plusieurs rôles à jouer en même temps. A cet effet, il précise que le géomètre expert fixe les limites des biens fonciers, procède à toutes les opérations techniques, études ou conseil sur l'aménagement, l'évaluation, le partage ou la mutation de ces biens. Autres rôles également joués par le géomètre expert, c'est qu'il lève et dresse aussi tous les documents topographiques ou les plans de biens fonciers, etc. En clair, les missions du géomètre expert, c'est d'établir les titres fonciers, le bornage, la délivrance du titre foncier et intervient également dans la promotion immobilière du début jusqu'à la fin, explique-t-il. « Et avec tout ce qu'il doit accomplir, ils ne sont qu'une trentaine de géomètres experts agréés au Burkina. C'est pourquoi, l'avantage de cette prestation de serment me permettra de venir étoffer déjà l'équipe des géomètres experts du Burkina qui sont à un nombre réduit par rapport aux tâches exigées sur le terrain. Car il y a beaucoup de choses à faire sur le terrain ». Il ajoute que la demande est très élevée par rapport au nombre de géomètres disponibles au Burkina, ce qui fait qu'il y a beaucoup à faire et déjà, son rôle sera de travailler à donner satisfaction aux populations et à couvrir leurs besoins.
Près de 20 ans d'expérience dans le domaine
Parler de géomètre expert agréé, c'est aussi parler de leurs expériences professionnelles dans le domaine. Car selon les confidences de M. Guinko, l'expérience compte aussi pour beaucoup dans le processus de devenir un géomètre expert agréé. Et dans son cas, l'expérience ne manque pas. Derrière ce géomètre expert nouvellement agréé, c'est un parcours de près de 20 années d'expérience dans le domaine. « Je suis entré dans ce métier depuis 2001 et cela fait à peu près 20 ans que je suis dans le domaine du foncier ».
Yvette Zongo
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Pour attirer l'attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et sur leur importante contribution au développement durable, les Nations-unies ont désigné le 20 mai, journée mondiale des abeilles. Au Burkina Faso, la quatrième édition de la journée a été commémorée en différé ce vendredi 21 mai 2021 à travers une série d'activités sous le patronage des ministres en charges des Ressources animales et de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat sous le thème « Volons au secours des abeilles - reconstruire en mieux pour les abeilles ».
Les abeilles et les autres pollinisateurs, tels que les papillons, les chauves-souris et les colibris, sont de plus en menacés par les activités humaines. La pollinisation est cependant un processus fondamental pour la survie des écosystèmes, car d'elle dépend la reproduction de près de 90% des plantes sauvages à fleurs du monde, ainsi que 75% des cultures vivrières et 35% des terres agricoles à l'échelle de la planète. En outre, pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire et constituent aussi un des leviers essentiels pour la conservation de la biodiversité. Fort de l'importance que représentent les abeilles et les autres pollinisateurs, une journée leur est dédiée pour renforcer les mesures de protection et contribuer de manière significative à la résolution des problèmes liés à l'approvisionnement alimentaire mondial, notamment dans les pays en développement. De ce fait, il est important pour tous de surveiller leur déclin et de freiner la perte de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes.
Pourquoi le 20 mai ?
Le 20 mai coïncide avec l'anniversaire d'Anton Jansa qui, au 18e siècle, fut le pionnier des techniques apicoles modernes dans la Slovénie à rendre hommage à l'abeille pour sa capacité à travailler dur en n'ayant besoin que de peu d'attention. Ainsi pour honorer sa mémoire, la date du 20 mai permet de sensibiliser le public sur l'importance des pollinisateurs en général et des abeilles en particulier sur la survie de l'humanité.
Cette année au plan mondial, cette journée célébrée sous le thème « Volons au secours des abeilles –reconstruire en mieux pour les abeilles », se déroule à un moment où de nombreux pays sont toujours aux prises avec les effets généralisés de la pandémie du covid-19. En effet, selon le ministre des Ressources animales et halieutiques, Modeste Yerbanga, ce thème est un appel à prendre les dispositions, chacun à son niveau, afin de contribuer à la survie et à l'épanouissement de la production alimentaire et partant de la lutte contre la faim.
La célébration de cette année, dira-t-il, est l'occasion d'appeler à la coopération et à la solidarité internationale, afin de parer aux menaces que fait peser la pandémie sur la sécurité alimentaire et les moyens d'existence agricoles, tout en accordant la priorité à la régénération de l'environnement et à la protection des pollinisateurs.
Au Burkina Faso, la célébration de la journée se fait à travers une conférence-débat sur le thème « Rôle socio-économique de la filière miel au Burkina Faso ». Aussi, selon le président de l'interprofession, la commémoration de cette journée permet de réunir les acteurs de la filière miel, les services techniques en charge de l'environnement, de l'élevage et de l'agriculture, les projets et programmes œuvrant pour la protection de la biodiversité et de l'environnement, la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle est, précisera-t-il, un cadre de sensibilisation et d'informations en vue de mieux faire connaitre la contribution essentielle des abeilles et des autres pollinisateurs sur la santé des êtres humains et de la planète, ainsi que des nombreuses difficultés auxquelles ces animaux sont confrontés.
La tenue de cette journée, toujours selon le président de l'interprofession miel, entre dans le cadre du programme d'appui à la compétitivité de l'Afrique de l'Ouest /volet Burkina Faso (PACAO-BF), la mise en œuvre des activités de renforcement des capacités des acteurs de la filière miel et de suivi contrôle des unités de production et de transformation des produits de la ruche est assurée par le secrétariat technique de l'apiculture en collaboration avec d'autres partenaires notamment la Chambre de commerce, la Maison de l'entreprise et l'unité de coordination du projet UPC.
J.E.Z
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Christophe Dabiré a fait la synthèse de l'ensemble des politiques publiques que déroule son gouvernement pour le bien-être des Burkinabè.
Dans le secteur de l'eau, c'est toujours la promesse « zéro corvée d'eau » qui reste la référence des actions du gouvernement en matière d'accès à l'eau potable pour les populations. Dans son discours, ce dernier reste convaincu que les actions du gouvernement ont amélioré l'accès des populations à l'eau potable.
Chiffre à l'appui – le taux d'accès à l'eau potable est passé de 72,4 % en 2016 à 76, 4% en 2020.
Pour le commun des citoyens, difficile de comprendre le sens de ces chiffres. A Kaya, des secteurs manquent d'eau potable. Des quartiers peuvent passer des semaines sans une goutte d'eau.
A Nagrin à Ouaga, l'eau est une ressource rare. Depuis juin 2020, les abonnés de l'Onea vivent un cauchemar avec des factures aux montants ahurissants.
A Djibo, en 2019, c'est une citerne remplie d'eau qui a dû ravitailler les populations.
Combien de forages parmi ceux construits ou réhabilités ne fonctionnent presque plus.
Des centres de santé qui manquent d'eau. Mais rien de tout cela ne ressort dans la situation de la nation présentée par le Premier Ministre.
Bref ! Espérons que notre Premier ministre est au courant de la réalité des citoyens qui ne se traduisent pas dans les taux d'accès actuels.
Bassératou K.
S'exprimant dans une interview publiée ce vendredi 21 mai 2021 par le quotidien Sidwaya, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite au Burkina Faso, Dr Waleed Alhamoudi, a déclaré que les pèlerins burkinabè âgés de 18 à 60 ans et vaccinés contre le Covid-19 pourront effectuer le Hadj 2021.
Dans cette interview réalisée avec l'ambassadeur de l'Arabie saoudite au Burkina, Dr Waleed Alhamoudi, a soutenu que les fidèles y compris ceux du Burkina, pourront effectuer les rituels du Hadj cette année seulement en respectant les mesures de précaution et des exigences fixées par les autorités saoudiennes. Parmi ces exigences figure la vaccination contre le coronavirus. Selon le diplomate saoudien, les pèlerins qui sont à l'intérieur de l'Arabie saoudite doivent recevoir deux doses de vaccins contre le Covid-19 avant le premier mois de Dhu al-Hijjah. Ceux venant de l'extérieur, devront être également vaccinés. Ce n'est pas tout.
A 72 heures du départ, les pèlerins doivent se soumettre à des tests covid et accepter un isolement de 72 heures après leur arrivée en terre saoudienne. Pendant que le Burkina est toujours en attente de vaccin, ces propos de l'ambassadeur ne rassurent pas. Au Burkina Faso, plus de 8000 pèlerins burkinabè inscrits pour le Hadj de cette année n'ont pas pu le faire en 2020 du fait de la pandémie du Covid-19. Cela sous-entend que le nombre de pèlerins va drastiquement augmenter. Est-ce que le gouvernement pourra disposer à temps d'assez de doses pour tous les pèlerins ? C'est la question qui reste en suspend.
Du reste, dans son discours sur la situation de la nation, le jeudi 20 mai 2021, le Premier ministre Christophe Dabiré a laissé entendre que sur le plan diplomatique, la question du Hadj est réglée. « Avec nos amis de l'Arabie saoudite, les pèlerins qui devront partir pourront bénéficier de la vaccination pour honorer leur engagement religieux », a-t-il dit. Il convient de signaler qu'entre le 9 mars 2020, date de confirmation des premiers cas du Covid-19 au Burkina, au 19 mai 2021, le pays des « Hommes intègres » a enregistré 13 408 cas dont 13 223 guérisons et a déploré 165 morts.
Obissa Juste MIEN
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« Elément de réduction par le calcul d'une dalle hyperstatique : Application à l'étude technique du tablier en béton précontraint du passage supérieur de Kossodo à Ouagadougou ». Telle est l'intitulé du mémoire soutenu, le 4 mai 2021, par Aymar Sylvère Mampolo Malonga à l'Ecole supérieure polytechnique de la Jeunesse. L'objectif affiché de l'impétrant était d'obtenir le diplôme de Master spécialisé en Infrastructure. Ce qui fut fait avec brio avec la mention « Très honorable ».
Toujours au top dans les métiers du présent et du futur, l'Ecole supérieure polytechnique de la Jeunesse (ESUP-Jeunesse) n'a de cesse d'innover en matière de mise en place de filières porteuses. C'est ainsi qu'est né le Master spécialisé en Infrastructure, un diplôme qui fait un appel du pied aux titulaires de masters, aux diplômés d'ingéniorat en génie civil et aux autres professionnels du BTP qui souhaitent se spécialiser en infrastructures et ouvrages d'art.
Ainsi donc, les fruits sont en train d'être à la hauteur de la promesse des fleurs dans cette école, avec cette soutenance qui a eu lieu mardi dernier dans la salle Amirou Thiombiano d'ESUP-Jeunesse. Etait au rapport, Aymar Sylvère Mampolo Malonga, autour d'un thème a priori incompréhensible pour les non-initié libellé comme suit : « Elément de réduction par le calcul d'une dalle hyperstatique : Application à l'étude technique du tablier en béton précontraint du passage supérieur de Kossodo à Ouagadougou ».
Très passionné par le sujet, cet originaire de Congo-Brazza a tenu en haleine les auditeurs, composés d'un jury présidé par Pr Zacharie KOALAGHA, président du Conseil scientifique d'ESUP-Jeunesse, de membres de l'administration, de parents et amis. En français facile, il s'agit d'un projet de construction d'un pont à passage supérieur avec des blocs de béton préfabriqués, qui reliera le rond-point de Kossodo à l'échangeur du Nord. L'originalité de cet ingénieur en génie civil doublé de professeur certifié de lycées titulaire d'un CAPES en Mathématiques a été, plutôt que d'utiliser des applications logicielles pour les calculs des différentes composantes, de faire appel aux formules mathématiques.
Une option qui a visiblement séduit le jury qui a trouvé son document, volumineux qu'il était, de belle facture. « De lecture facile et aisée, le mémoire a été présenté avec passion et de façon dynamique », a reconnu le président du jury Pr Zacharie KOALAGHA qui, comme ses pairs, n'a toutefois pas omis de mentionner le non-respect du temps imparti pour l'exposé et certains manquements à même d'être corrigés. Après la pause pour permettre au jury de délibérer, le suspense est aussitôt levé avec la sanction qui est tombée : 17/20 pour l'impétrant qui bénéficie ainsi d'une mention très honorable pour ses travaux.
Réactions d'après-soutenance
Pr Zacharie KOALAGHA, président du jury
« Le candidat avait la maîtrise du sujet. En lieu et place de l'utilisation de logiciels, il a opté pour des formules mathématiques pour des calculs plus fins. Ça permettrait à la société où il a fait son stage qu'est AGEIM (Agence d'Etudes, d'Ingénierie et de Maîtrise d'œuvre) d'avoir des éléments de calcul pour éventuellement comparer avec les études faites antérieurement ou avec les calculs que leurs propres ingénieurs vont effectuer par la suite. Pour les étudiants d'ESUP-Jeunesse, ce sera un document de référence sur la méthode manuelle qu'ils pourront comparer aux méthodes logicielles. ».
Sylvère Malonga, impétrant
« Depuis mon pays, j'ai été au courant de la crème intellectuelle qui se formait à Ouagadougou, notamment à l'ESUP-Jeunesse avec son Master spécialisé en Infrastructure. J'y ai donc fait une inscription au compte de l'année académique 2018-2019. Une année qui s'est étirée avec surtout l'avènement du Covid-19. On ne peut pas demander des plumes à une chauve-souris. C'est dire que j'accueille bien la note attribuée par le jury qui, à mon humble avis, est méritée. Je suis chef d'un service à la Direction générale des Constructions du Congo. Je compte y retourner après cette soutenance et, pourquoi pas, préparer une thèse toujours dans le sens toujours du génie civil ».
Service Communication ESUP-Jeunesse
Dr Siaka Coulibaly, économiste et expert en renforcement des capacités, a présenté ce jeudi 20 mai 2021 son ouvrage « Innovation technologique : un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu ». La dédicace a eu lieu dans les locaux du Fonds burkinabè pour le développement économique et social (FBDES).
L'innovation technologique n'est plus une question de choix, mais un impératif pour la paix, la sécurité, la compétitivité et le développement. C'est du moins, ce que l'auteur, Dr Siaka Coulibaly, fait ressortir dans son ouvrage « Innovation technologique, un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu ».
A travers 192 pages, il se propose d'élaborer un cadre intégré de renforcement des capacités pour l'innovation technologique dans les pays à faible revenu comme le Burkina Faso. Ce cadre, comme il le dit, est une méthode pour la conception et l'appui à la formation d'un système d'innovation régional performant basé sur les universités (centres de savoirs), les organisations de recherche et de développement (centres de technologies), les entrepreneurs et les infrastructures d'appui à l'innovation qui constituent les piliers fondamentaux pour l'émergence d'industries régionales compétitives. A travers cet ouvrage donc, Dr Siaka Coulibaly souhaite « donner aux décideurs, la possibilité de comprendre l'importance de l'innovation technologique, ses différentes facettes et les outils pour apporter les réformes nécessaires et faire avancer le développement ».
Pr Achille Diendéré, Maitre de conférences en économie, qui a porté un regard critique sur l'ouvrage, a salué une œuvre de belle facture qui vient combler un vide dans la littérature en matière d'innovation technologique. « Dans ce livre, l'auteur a pu identifier les déterminants au niveau macroéconomique et méso économique sur les capacités d'innovations technologiques en vue d'aider les pays africains comme le Burkina Faso à pouvoir se développer. C'est vraiment un livre qui propose un modèle pragmatique dans un langage facile d'accès et il propose des solutions concrètes, multi niveaux harmonisées pour produire des réponses adaptées à un problème de développement. Ce qu'on peut lui reprocher en tant qu'économiste, c'est de ne pas être souvent allé plus en détail dans son argumentaire en utilisant des faits stylisés, en produisant des chiffres et en utilisant des auteurs relativement nouveaux qui auraient contribué à enrichir encore son argumentaire », a laissé entendre Pr Diendéré.
La dédicace de l'ouvrage a eu lieu dans les locaux du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES). Un choix qui n'est pas fortuit. En effet, le FBDES met en œuvre le programme Burkina StartUp qui finance les projets innovants. Dr Coulibaly est d'ailleurs l'un des experts qui sélectionne les projets soumis au FBDES dans le cadre du programme Burkina StartUp. A en croire Bruno Compaoré, directeur général du FBDES, l'ouvrage de Dr Couliblay est comme un guide pour tous ceux qui veulent formuler des projets innovants. C'est pourquoi, il lance un appel à tous ceux qui sont intéressés par l'innovation technologique, à se le procurer.
« Innovation technologique : un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu » est paru aux éditions Presses africaines. Il est disponible en librairie au prix de 34 000 F CFA.
Justine Bonkoungou
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Dénoncer par les écrits ce qu'il ne peut dire de vive voix afin de changer les mentalités pour un meilleur lendemain, c'est l'objectif que poursuit l'auteur, Alain Bontouré Hien, à travers son roman « Une source d'amertume ». La dédicace de son tout premier ouvrage s'est tenue ce jeudi 20 mai 2021 à Ouagadougou, à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères.
« ‟Une source d'amertume” est un roman de 141 pages paru aux éditions Hector Adams en 2020 à Ouagadougou. […] Le roman s'ouvre à la page 13 par une présentation du personnage central ‟Loulouˮ dont l'histoire nous est contée par l'auteur. Il s'agit de ‟Kodjo le fondateur, « Kodjo, le père de Loulou est un ancien combattant de l'armée française reversé à l'armée nationale de la Haute-Volta actuel Burkina Faso après les indépendances. Selon Kodjo, lui-même, il souffrirait d'une plaie « sulfurante » (sic) à la jambe alors qu'il était encore berger sur les terres sauvages du Sud-Ouest du Burkina Faso […]
Il finit par être recruté dans l'armée française et de sa vie passée dans cette armée coloniale qu'il dit inoubliable, Kodjo vivra à Paris et à Marseille, en passant par le Sénégal et l'Algérie. C'est finalement en 1965 que Kodjo a été libéré de l'armée française. » « Puis à la page 14, nous lisons : « C'était le moment propice pour lui de fonder une famille, de sa courte liaison avec sa fiancée qui lui avait été destinée, naquit son fils aîné qu'il appellera ‟Baba”, qui vivra auprès de ses belles-mères parce que Kodjo avait chassé sa mère pour infidélité [..] ».
Ainsi est présenté l'œuvre par le critique littéraire, Koba Boubacar Dao, président de la Société des auteurs, des gens de l'écrit et des savoirs (SAGES).
Si l'assistance apprécie déjà les thématiques abordées dans le roman d'Alain Bontouré Hien, quelques observations sont faites. « Il serait intéressant que dans vos prochains écrits vous emmeniez par exemple les lecteurs à découvrir ou se rappeler de nos véritables valeurs culturelles car les gens ont tendance de nos jours à les déformer. De par le passé, la polygamie n'était pas quelque chose de mauvais en soi, vu que chaque femme avait un rôle spécifique à jouer dans le foyer commun. Ce qui n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui ; tels sont les propos d'Ursule Kaboré, représentant la ministre en charge de la Femme et de la Solidarité nationale.
Félicitant l'auteur pour son courage et sa détermination dans sa quête noble, le représentant du ministre en charge des Affaires étrangères et parrain de la cérémonie, le colonel-major Moussa Cissé, incite l'assemblée à acheter l'ouvrage pour le lire, afin de comprendre mieux le message véhiculé par l'auteur.
« C'est la famille qui constitue la société pour former par la suite un État, il est donc important qu'elle se porte bien car si la famille va mal c'est également la société qui ira mal. C'est pourquoi la cohésion et l'harmonie au sein d'une famille sont primordiales et c'est ce message que je veux transmettre à travers ce roman », souligne par ces mots l'auteur, pour éclairer davantage le public.
Lucarne sur l'auteur
Alain Bontoure Hien est né le 10 septembre 1979 à Kampti (région du Sud-Ouest), où il fit l'école primaire de 1987 à 1993. Il décroche son certificat d'études primaires dans la cité de Bafoudji et après la classe de première au lycée Marien N'Gouabi de Ouagadougou. Il se forme en hôtellerie à l'Hôtel Indépendance où il est finalement employé. Il est par la suite recruté à la présidence du Faso et est en ce moment maître d'hôtel à l'intendance du palais de Kosyam. Écrivain, Alain Bontoure Hien est à son premier ouvrage publié.
Pour joindre l'utile à l'agréable, l'artiste musicien Jah Vérity était de la partie pour apporter une touche singulière à cette cérémonie, via ses tubes bien connus du public ‟La patrie ou la mort nous vaincrons” et ‟Un frère c'est un frère” tout en évoquant lors de sa prestation « la cohésion sociale et la réconciliation nationale au Burkina Faso ».
Hamed NANEMA
Lefaso.net
L'Euro 2021 se disputera du 11 juin au 11 juillet 2021. L'Union européenne des associations de football (UEFA) a rendu public le calendrier des différentes confrontations.
Initialement prévu du 12 juin au 12 juillet 2020, le championnat d'Europe de football avait été décalé d'un an, en raison de pandémie du coronavirus.
Pour la première fois, il se jouera dans différentes villes de 12 pays. Ce sont Londres, Amsterdam, Saint-Petersbourg, Glasgow, Bucarest, Bakou, Copenhague, Rome, Munich, et Budapest.
Avant la pandémie, Dublin et Bilbao devraient aussi accueillir des matchs, mais ont finalement été remplacées.
LeFaso.net
L'Association des Femmes Juristes du Burkina Faso a initié du 18 au 21 mai 2021 à Ouagadougou, une formation sur les droits des femmes, de l'enfant et les violences basées sur le genre. Trente agents de l'action sociale de quatre régions du Burkina ont bénéficié des outils nécessaires pour s'améliorer.
Cette activité est réalisée dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Contribuer à l'effectivité des droits des femmes et des jeunes filles au Burkina Faso » avec le soutien de la « Fondation for a just society ». Selon Christiane Zaî/Nikiema, coordonnatrice du projet, l'objectif de la formation est de renforcer les connaissances de 30 femmes et hommes, agents de l'action sociale, sur les droits de la femme, de l'enfant et les violences basées sur le genre. Cela vise à faciliter la prise en charge des femmes et filles victimes de violences. Pour elle, cette session est une occasion également de les rendre aptes à mieux conseiller, orienter les cas de violences basées sur le genre.
Plus spécifiquement, il s‘est agi d'abord de renforcer la connaissance des agents sur les droits de la femme et de l'enfant, et les VBG ainsi que leurs conséquences sur la femme, l'enfant, la famille et la société. Ensuite, les participants ont été outillés sur le cadre juridique encadrant les droits de la femme, de l'enfant. En plus, ils ont obtenu une amélioration de leurs connaissances sur les voies de recours relatives aux violences faites aux femmes ainsi que les structures vers lesquelles les femmes victimes de violences pourraient être référées. Enfin, les participants connaissent désormais les cliniques juridiques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Ceci, pour qu'ils puissent y référer les problèmes de femmes et filles nécessitant un appui juridique, judiciaire et psychologique.
Cette activité est la bienvenue, à en croire les participants. Pour Gilbert Tiendrebeogo, agent à la direction de l'action sociale de Koudougou, cette session lui a permis d'être outillé sur des cas qu'il rencontre sur le terrain. Il est convaincu que cette formation lui permettra d'être plus opérationnel. C'est pourquoi il a tenu à remercier l'association des femmes juristes pour l'initiative de la formation.
Dimitri OUEDRAOGO
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Les militaires de la Force Barkhane ont transmis un maximum de savoir à leurs homologues maliens dans les domaines tactiques, médicaux, de maintenance, de stationnement et d'infrastructure. Désormais à Doro, les Forces armées maliennes (FAMa) du camp assurent la sécurité du marché local. C'est ce qui ressort entre autres du point des activités de la Force Barkhane, qui se sont déroulées du 16 avril au 4 mai, et qui visent à renforcer la sécurité dans la région dite des « trois frontières », à travers des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
Le communiqué note également que le Colonel Yann Menet a passé le relai au Colonel Jérôme Statucki, à la tête du groupement tactique désert aérocombat (GTDA), le 29 avril.
Ce groupement a apporté son appui au Groupement tactique désert logistique (GTD LOG) Charente qui a conduit, du 16 au 29 avril, un important convoi pour ravitailler les Plateformes opérationnelles désert (PfOD) de la Force Barkhane dans le nord du Mali avant la saison des pluies.
Cette opération, mentionne le communiqué, a nécessité la mobilisation d'environ 300 militaires et plus de 130 véhicules qui ont parcouru plus 1000 Km dans le nord du Mali.
L'autre relève mentionnée dans le communiqué est celle du détachement du Scoutspataljon, bataillon de reconnaissance de l'armée de Terre estonienne, le 2 mai 2021, sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) à Gao.
Ce détachement a été relevé après quatre mois de mission. Le communiqué indique que les Estoniens sont engagés depuis 2018 au Mali dans le cadre de l'opération BarKhane aux côtés de leurs frères d'armes français et maliens, à travers la protection du camp militaire et des opérations de sécurisation de la zone.
Les avions de la Force Barkhane ont été également très actifs du 28 avril au 4 mai. Le bilan fait cas 159 sorties, parmi lesquelles 26 sorties chasse, 60 sorties ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) et 73 missions de transport ou de ravitaillement.
Voir l'intégralité du communiqué.
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L'Union africaine a nommé l'ancien président du Ghana, John Mahama, au poste de Haut représentant pour la Somalie. Ce pays situé à l'extrémité orientale de la Corne de l'Afrique est plongé dans une crise politique depuis l'annonce de la prolongation du mandat du président, Mohamed Abdullahi Mohamed, pour deux ans.
"En tant que Haut Représentant pour le volet politique de la Somalie, le président Mahama travaillera avec les parties somaliennes pour parvenir à un compromis mutuellement acceptable vers une résolution globale pour la tenue d'élections dans les plus brefs délais", a indiqué TV5 Monde qui cite un communiqué de l'Union africaine.
Pour la réussite de la mission de son Haut Représentant, l'UA a appelé les parties prenantes somaliennes « à négocier de bonne foi (...) dans la recherche d'un règlement inclusif de la crise électorale »
En rappel, des affrontements meurtriers avaient eu lieu entre les forces gouvernementales et celles de l'opposition qui avaient dressé des barrages. Depuis lors, le président a chargé son Premier ministre d'organiser des élections. Le clou des pourparlers devraient avoir lieu le 20 mai.
Mais en attendant, les centaines de soldats qui contrôlaient certains axes et quartiers de la capitale Mogadiscio ont retiré leurs troupes, vendredi 7 mai, après un accord conclu entre l'opposition et le gouvernement.
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Le gouvernement a tranché définitivement sur la crise née de la destruction de la mosquée de Panzani, un quartier de Ouagadougou. En effet, le gouvernement, dans un communiqué daté du 6 mai 2021, a attribué le terrain litigieux à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Cette décision de l'exécutif ne semble pas faire l'unanimité. Le chef de file de l'opposition (CFOP), Eddie Komboigo, pour sa part, reste sceptique. Pour lui, cela peut conduire à une autre crise.
La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) est désormais propriétaire du terrain litigieux dans le quartier Panzani, dans l'arrondissement n°9 de Ouagadougou. Quant à l'attributaire légal dudit terrain, Jacques Ouédraogo, une autre parcelle lui sera trouvée « en guise de compassion ». Ces informations ont été rendues publique à travers un communiqué du gouvernement daté du 6 mai 2021. Cette décision du gouvernement ne semble pas faire le consensus au sein de l'opinion. En tout cas pour le chef de file de l'opposition politique burkinabè (CFOP), Eddie Komboigo, cette décision porte des gènes conflictuels.
Le gouvernement, a-t-il dit, devrait gérer cela autrement. « Il pourrait par exemple attribuer le terrain à la construction d'une école et à tout autre chose. Ce que nous, nous craignions, c'est que le gouvernement ne se mette en porte-à-faux avec les juridictions nationales car une décision de justice avait déjà été dite », a-t-il déploré.
Il a tout de même rassuré qu'il ne se range pas du coté de l'attributaire légal, mais a ajouté que quand la justice tranche, il faut respecter la décision. « Nous ne remettons pas en cause l'utilité de la FAIB, ni de la communauté musulmane. S'il y a eu des échanges avec le désormais ex propriétaire et qu'il a donné son accord, c'est tant mieux. Si ce n'est pas le cas, nous craignions qu'on ne replonge dans une autre crise », s'est-il inquiété.
En rappel, le gouvernement burkinabè avait désapprouvé la destruction de la mosquée du quartier Panzani, dans l'arrondissement n°9 de Ouagadougou, suite à un litige foncier opposant les fidèles de ce lieu de culte à un particulier. Le 7 octobre 2020, le porte-parole du gouvernement d'alors, Rémis Fulgance Dandjinou, avait déclaré qu'une procédure avait été engagée pour le retrait des titres de propriété au profit de l'Etat.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
L'affaire dite « Mosquée de Pazzani » est encore d'actualité. Cette fois-ci, elle s'invite chez les syndicats de magistrats. La décision du gouvernement qui remet en cause celle judiciaire ne passe pas chez les magistrats. Dans un communiqué en date du 7 mai 2021, ils déplorent et condamnent l'attitude du gouvernement.
Le 07 octobre 2020, le porte-parole du gouvernement d'alors, se prononçant sur l'exécution d'une décision de justice ayant ordonné la destruction de constructions faites sur un terrain sis à l'arrondissement n°09 de Ouagadougou dans un litige opposant monsieur OUEDRAOGO Jacques à monsieur GUIGMA Moussa, déclarait que le gouvernement désapprouvait, quels que soient les motifs, la destruction d'un lieu de culte.
Par communiqué en date du 17 octobre 2020, le Conseil supérieur de la magistrature disait déplorer « les propos du porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du Conseil des Ministres du 07 octobre 2020 relatifs aux évènements de Pazanni en ce qu'ils portent atteinte à l'autorité des décisions de justice. A cet effet, il encourage(ait) le Président du CSM à poursuivre les démarches entreprises auprès de son Excellence monsieur le Président du Faso, garant de l'indépendance de la justice ».
Par un communiqué daté du 06 mai 2021, le Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, monsieur Pengdwendé Clément SAWADOGO, apparemment riche d'une volonté soutenue de récidive et d'une sorte de dédain pour le Conseil supérieur de la magistrature, annonçait que dans l'affaire suscitée, le gouvernement, fondement pris de ce que la crise née de l'exécution de la décision de justice a affecté le climat social, a pris dans l'intérêt de la paix sociale les mesures conservatoires suivantes :
l'expropriation du terrain litigieux pour cause d'utilité publique ;
l'attribution dudit terrain à la Fédération des Associations islamiques du Burkina Faso (FAIB) à l'effet de permettre la réalisation de toute infrastructure ou toute activité en faveur de la communauté islamique ;
la cession d'un autre terrain à monsieur OUEDRAOGO Jacques, attributaire légal du terrain litigieux, en guise de compensation.
Les syndicats de magistrats déplorent et condamnent avec la dernière énergie une telle attitude qui n'est rien d'autre qu'une remise en cause de l'indépendance et de l'autorité du pouvoir judiciaire et alors même que dans la situation litigieuse concernée, le gouvernement ne pouvait ignorer que :
les décisions, fondement de la démolition, reposent sur un arrêté d'attribution émanant de l'exécutif au profit de monsieur OUEDRAOGO Jacques ;
il ne peut prétendre qu'il n'était pas au courant de la situation litigieuse et qu'il avait, de ce fait et en toute responsabilité, toute latitude de la régler hors prétoire et avant certaines évolutions s'il le voulait ;
le juge a d'abord ordonné la cessation immédiate de tous travaux de construction sur le terrain sans être suivi par monsieur GUIGMA Moussa ; ensuite, il a ordonné son expulsion du terrain ; c'est enfin, et dans une troisième décision, qu'il a ordonné la démolition des constructions faites par monsieur GUIGMA Moussa sur le terrain ;
Cette décision du gouvernement burkinabè est d'une particulière gravité pour la simple raison qu'il reconnaît qu'un citoyen, attributaire légal d'un terrain, a obtenu une décision de justice exécutoire mais que, pour des enjeux qui lui sont propres, il se croit autorisé lui-même à fouler aux pieds l'autorité de l'Etat et à consolider les actions entravant l'exécution de ladite décision de justice.
Face à une telle attitude juridiquement étrange et qui constitue un grave précédent pour un pays qui se veut un Etat de droit, l'intersyndicale des magistrats burkinabè interpelle le Gouvernement burkinabè sur sa responsabilité :
à assurer l'exécution des décisions de justice, gage de l'autorité de la justice ;
à garantir la force publique due aux huissiers de justices pour l'exécution des décisions de justice.
L'intersyndicale invite le gouvernement à se ressaisir et à respecter la lettre et l'esprit des lois de la république afin de garantir la pérennité des institutions et l'autorité de la règle de droit.
En tout état de cause, les bénéfices attachés à une telle attitude du gouvernement ne peuvent être durables pour le gouvernement lui-même dans la mesure où, en cultivant la défiance à l'endroit des décisions de justice, l'heure viendra où le fait pour lui de brandir qu'une affaire est en justice sera inapte à apaiser les cœurs et le climat social au regard des malheureux exemples que lui-même aura donnés. La paix et la justice n'ont jamais été antinomiques dans un pays où les dirigeants entendent, avec sincérité, entourer les citoyens d'une inexpugnable volonté de bâtir et de bâtir durablement.
Fait à Ouagadougou le 07 mai 2021
P/le Syndicat Autonome des Magistrats Burkinabè (SAMAB)
Le Secrétaire général
Emmanuel S. OUEDRAOGO
P/le Syndicat Burkinabè des Magistrats (SBM)
Le Secrétaire général
Moriba TRAORE
P/le Syndicat des Magistrats Burkinabè (SMB)
Le Secrétaire général
Diakalya TRAORE
L'administration BIDEN a mis le pied dans la fourmilière, la grosse fourmilière des paradis fiscaux, refuges de multinationales qui narguent toutes les régulations en place…souvent en toute légalité.
En effet, la réforme fiscale sans précédent en cours aux Etats Unis, qui peut sonner comme une réplique aux réformes hasardeuses effectuées par l'administration Trump dans sa philosophie de America First, peut être considérée comme une révolution fiscale historique au regard du contexte actuel de réforme de la fiscalité internationale.
En effet, depuis 2013, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) s'est engagée dans une réforme de la fiscalité internationale avec en ligne de mire la lutte contre l'érosion des bases d'imposition et le transfert indirect de bénéfice, notamment à travers les paradis fiscaux. A l'époque déjà, les pertes liées aux montages fiscaux colossaux des multinationales étaient évaluées entre 100 et 240 milliards de dollars.
L'on se souvient de cette boutade lâchée par Nicolas Sarkozy le 23 septembre 2009 à New York alors qu'il était président de la République Française ; "La France s'est battue, pour que les paradis fiscaux, le secret bancaire, la fraude organisée, ce soit terminé. Les paradis fiscaux, la fraude bancaire, c'est terminé. Et je me battrai à Pittsburgh pour qu'il y ait des sanctions". C'était à la veille d'un sommet du G20 à Pittsburgh aux Etats Unis.
C'est finalement 12 ans après, qu'une action concrète est posée dans ce sens avec la toute nouvelle administration BIDEN qui vient d'adopter une réforme fiscale qui fixe un taux d'imposition minimale de 21% pour toutes les entreprises multinationales.
Quelle peut être l'implication de cette réforme sur les négociations en cours au sein de l'OCDE ?
Avec cette réforme, les paradis fiscaux perdront sans conteste leur attractivité. En effet, la réforme prévoit que si une multinationale est imposée à un taux inférieur au taux minimum de 21% dans un pays, elle sera imposée sur le différentiel dans le pays de résidence de la multinationale. Par exemple, si Google qui a son siège aux USA est imposée à 12,5% en Irlande, les Etats Unis auront un droit d'imposition complémentaire de 8,5%, soit 21% - 12%, aux Etats Unis. Ce qui rendrait inutile pour les multinationales, le recours à l'Irlande, considérée comme un paradis fiscal qui abrite les actifs incorporels des multinationales.
Depuis janvier 2019, les négociations en cours sur l'imposition des entreprises multinationales à l'ère de la numérisation de l'économie a abouti à une proposition ambitieuse de réforme de la fiscalité internationale, visant à changer radicalement les règles actuelles qui datent des années 1920. Les réflexions des pays du cadre inclusif du BEPS sont axées sur deux piliers : le pilier 1 qui vise à faire imposer les multinationales dans les juridictions de marché, même sans présence physique et le pilier 2 qui vise à fixer un taux d'impôt minimum afin de lutter contre le recours aux paradis fiscaux. Cette réforme fiscale aux Etats Unis vient comme une bouffée d'oxygène pour l'OCDE qui a tant souffert des turpitudes de l'administration Trump pendant les négociations. En effet, la proposition de BIDEN rentre en droite ligne du pilier 2 et cela augure d'une accélération inattendue des négociations qui doivent aboutir à un consensus au plus tard le 30 juin 2021.
Et l'Afrique dans tout cela ?
Il faut dire que les pays africains sont fortement concernés par les discussions en cours dans la mesure où plusieurs multinationales ont des filiales en Afrique et la problématique des paradis fiscaux frappe durement l'Afrique.
Plusieurs pays africains sont membres du cadre inclusif BEPS et participent aux négociations en cours à travers des organisations interafricaines comme le Forum pour l'administration fiscale africaine (ATAF) et l'Union Africaine. La position commune africaine portée par l'Union africaine a d'ailleurs proposé un taux d'imposition minimum de 20%, très proche de la proposition américaine. Ceci augure de belles perspectives pour les administrations fiscales africaines mais il reste certains détails à régler.
En effet, beaucoup de pays africains ont des codes miniers ou des codes des investissements très attractifs avec des taux d'imposition effectifs de loin inférieurs au seuil de 21%. Dans un tel contexte, on peut aboutir à une imposition complémentaire des entreprises situées en Afrique mais avec des impôts payés dans les pays de résidence des maisons mères desdites entreprises. En d'autres termes, si la société minière X, filiale d'une société canadienne, située au Burkina Faso est imposée sous le régime du code minier de 2013 à 17,5%, la nouvelle règle autorise le Canada à faire une imposition complémentaire du bénéfice réalisé au Burkina au taux de 3,5%, soit 21%-17,5%. Il sera moralement condamnable, économiquement incompréhensible et socialement injuste qu'une entreprise ayant exploitée les ressources naturelles au Burkina et réalisé des bénéfices au Burkina, soit imposée sur une partie de ce bénéfice dans un autre pays. Ces questions doivent donc être mises sur la table de discussion avec certains détails techniques comme les différences temporelles liées aux règles de détermination du bénéfice sur le plan comptable et sur le plan fiscal afin que cette nouvelle règle puisse instaurer la justice sociale tant recherchée.
En attendant, un grand pas est réalisé et c'est le moment pour les dirigeants africains de s'impliquer au plus haut niveau car une discussion de politique fiscale commune est d'abord une tractation politico-diplomatique où chaque pays cherche à protéger légitimement ses intérêts.
Docteur Aboubakar NACANABO
Inspecteur des impôts
Dans le cadre de l'élaboration du référentiel national devant couvrir la période 2021-2025, le gouvernement burkinabè a conduit, avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, une étude sur les causes des conflits et de leurs impacts sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Le projet de rapport de ladite étude a été soumis pour validation, ce vendredi 7 mai 2021 à Ouagadougou, aux parties prenantes sous les auspices de la secrétaire générale de la Primature, Yvonne Rouamba/Guigma.
Au départ, la sécurité avait été considérée par les économistes comme un risque pouvant entraver la bonne mise en œuvre du PNDES. Mais le risque est survenu en 2015 et se poursuit, conduisant le gouvernement burkinabè à réaménager le budget de l'Etat pour accorder une priorité au secteur défense-sécurité. Conséquence, les investissement dans les secteurs de soutien à l'économie et les dépenses dédiées aux secteurs sociaux ont pris un coup.
Outre le terrorisme, plusieurs autres conflits comme les conflits fonciers, communautaires, miniers, intra et extrareligieux ont eu une grande incidence sur les résultats du développement du pays. Leurs causes et impacts ont fait l'objet d'une étude dont le rapport a été soumis à validation, vendredi 7 mai, à Ouagadougou, au ministère de l'Economie, des Finances et du Développement. Cela devrait permettre de tirer leçons des erreurs du PNDES et d'améliorer son successeur, en cours d'élaboration.
Les besoins humanitaires estimés à environ 329 milliards de Fcfa
Sur le plan humanitaire, la crise a accéléré le déplacement des populations. De 47 000 en fin décembre 2018, le nombre de personnes déplacées internes était de 1 049 764, à la date du 10 novembre 2020. 3,5 millions de personnes sont dans des besoins humanitaires estimés à plus de 607,9 millions de dollars soit environ 329 milliards de francs CFA.
Les causes des conflits
Selon Seydou Sawadogo, chargé d'études au secrétariat permanent du PNDES, plusieurs causes expliquent les conflits constatés. Il ressort toujours des enquêtes menées que certaines personnes ont le ressentiment que leurs régions sont délaissées. Il y a aussi le manque d'opportunités économiques pour les jeunes, la mauvaise gestion des ressources, la stigmatisation de certaines communautés, la faible présence ou l'absence de l'Etat dans certaines zones rurales.
Quelques propositions pour renforcer la résilience
Pour renforcer la résilience des populations face au phénomène du terrorisme, le rapport propose entre autres d'améliorer la prise en charge des personnes déplacées internes et l'accès des populations à l'information, d'assurer une meilleure redistribution des retombées issues des exploitations des ressources naturelles.
En ce qui concerne les personnes enrôlées dans les groupes armés, il a été recommandé de créer des conditions de leur reconversion. Aussi, le renforcement de la présence de l'Etat dans les zones défavorisées, à forts défis sécuritaires, le développement des opportunités d'emploi pour les jeunes et les femmes, la révision de la loi sur le foncier et du code électoral pour adopter le suffrage direct comme mode de désignation des maires ont été proposés pour renforcer cette résilience.
Selon la secrétaire générale de la Primature, les résultats de l'étude « doivent guider la prise en compte de la dimension sécurité, paix et résilience dans la formulation du nouveau référentiel ». Elle a indiqué que certaines recommandations ont été déjà prises en compte dans le projet du référentiel dont le processus de validation est en cours, avec l'organisation dans les prochaines semaines des assisses nationales sur ledit référentiel.
De son côté, la représentante des PTF, du bureau des Nations-Unies, Angéline Nguedjeu, a salué la bonne collaboration productive avec la partie burkinabè au cours de cette étude qui s'est déroulée dans neuf régions et qui a duré six mois.
HFB
Lefaso.net
La région du Liptako-Gourma qui est l'épicentre de la lutte contre le terrorisme, est en ce moment la proie d'une folie meurtrière de l'État islamique qui menace, intimide, brûle, incendie, tue, et emporte le bétail et les biens. Au Burkina Faso et au Niger, les attaques ont connu une recrudescence et la soif de sang versé de ce groupe semble inaltérable. Ces attaques doivent poser la question de la stratégie de lutte contre le terrorisme. Les volontaires de défense de la patrie aux avant-postes du combat sont-ils soutenus ? L'armée se donne-t-elle les moyens de poursuivre et de punir ses criminels ?
Depuis la fin du mois d'avril, des attaques meurtrières et barbares dirigées contre les populations civiles ont repris dans le Liptako-Gourma, particulièrement dans notre pays. Ainsi le 28 avril 2021, le colonel-major, gouverneur de la région du Sahel, a annoncé la mort de dix-huit personnes des suites d'attaques contre des villages de la commune de Seytenga dans le nord du Burkina Faso. Les localités de Sofokel, Yatakou, Tao et Seytenga sont les victimes de ces actes de pillages et d'assassinats. Deux jours avant, dans l'Est du pays, trois Européens ( deux Espagnols et un Irlandais) ont été enlevés lors d'une attaque et leurs corps ont été retrouvés criblés de balles dans la brousse. Ces occidentaux, des journalistes et un écologiste, étaient en tournage d'un documentaire sur le braconnage.
Pour terminer la semaine, le 3 mai 2021 dans le village de Kodyel dans la commune de Foutouri, toujours dans l'Est, est la cible d'une attaque de grande ampleur : plus d'une centaine d'hommes armés venus en camionnette et en motos ont attaqué le village, brûlant, incendiant les maisons pour faire sortir les habitants et tirant sur eux comme sur des lapins, une fois dehors. Au total 30 morts et 20 blessés selon des sources. Les mêmes sources pensent que Kodyel est puni pour avoir fourni des volontaires pour la défense de la patrie récemment. Ces attaques de par leur violence et leur cruauté (tuant les enfants) semblent porter la marque de l'État islamique au grand Sahara (EIGS).
Questionner la stratégie de l'utilisation des volontaires
Le 21 janvier 2000 l'Assemblée nationale a autorisé la création d'un corps de supplétifs de l'armée pour déléguer au niveau des villages, des quartiers et des secteurs la défense de la patrie à des volontaires qui formés en deux petites semaines sont aujourd'hui avec la population ceux qui les premiers meurent pour la patrie. Les VDP qui devraient renseigner les FDS semblent être en première ligne et on peut se demander s'ils arrivent à prévenir des attaques qu'ils subissent. Les textes qui créent les VDP les mettent sous l'autorité des forces de défense et de sécurité, un soin particulier a été mis pour définir les devoirs de ces patriotes, quelques droits surtout en cas de décès leur sont reconnus en plus d'indemnités contractuelles mais les devoirs des FDS envers eux quand ils sont en danger, quand ils appellent au secours, semblent relever du « secret défense ».
Après le drame de Kodyel, le gouvernement par communiqué salue la bravoure des VDP. Il faudrait peut-être plus car ces braves volontaires comme la population sont seuls abandonnés à la folie meurtrière des terroristes. Le gouvernement en créant ces structures a exposé les villages et les secteurs, même si ce sont les populations qui les premières ont demandé des armes pour se défendre. Mais a-t-on pensé à ce qui se passe actuellement comme une invasion d'une centaine d'ennemis contre quelques individus ?
Les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) est un programme qui est sensé accroître la sécurité des villages, mais pas être la cause des attaques terroristes. Cette attaque montre que les groupes terroristes à la base de l'attaque de Kodyel veulent freiner l'enrôlement de nouveaux volontaires et faire peur à ceux qui désirent s'engager. On peut se demander à juste titre si les VDP sont en liaison avec les forces de défense et de sécurité ? Celles-ci ont –elles été appelées au secours du village attaqué par une centaine d'hommes armés ? Si oui quelle a été leur réaction ? Le ministère de la Défense peut-il nous dire quels sont les points forts et les points faibles de cette stratégie dans la lutte contre le terrorisme ? Qu'a-t-il fait lui-même pour la rendre opérante et efficiente sur le terrain ?
Alors que des volontaires se plaignent de ne pas toucher leurs subsides dans des reportages télévisuels, on se demande si nous sommes en capacité stratégique dans cette lutte contre les bandits armés qui se regroupent facilement, communiquent mieux que nous et fondent sur des villages et des hameaux de culture pour apporter la mort et la désolation. Dans cette lutte contre le terrorisme, il faudrait que l'on se convainque au sommet de l'État, que nous avons aussi besoin d'esprit, d'intelligence et de compréhension du phénomène, pour pouvoir le vaincre. Nous sommes les seuls à vouloir guérir un mal que l'on ne connaît pas.
Pendant six ans on ne connaît pas notre ennemi, on ne peut pas identifier la signature de tel ou tel groupe selon le mode opératoire. La représentation nationale gagnerait à chercher à comprendre ce qui se passe depuis qu'elle a accordé d'importants crédits pour la défense du pays. Les avancées dans cette lutte, sont si minimes, les positions ne sont pas tenues et ce sont les groupes terroristes qui dictent leur agenda. Nous devons refuser cela et être plus proactifs sur le terrain.
L'Assemblée devrait regagner de la crédibilité en se positionnant comme contre-pouvoir ou du moins celui qui contrôle l'action du gouvernement. Que fait le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme ? Les députés peuvent-ils nous assurer qu'ils sont mieux informés que le commun des burkinabè, et que ce qui est fait va dans la bonne direction pour mettre fin à ce fléau ? La question essentielle est là : qu'avons-nous construit en cinq ans au plan militaire ? Notre sort devrait il dépendre des étrangers : les français de Barkhane, ou une hypothétique légion tchadienne ?
C'est bien un proverbe de chez-nous qui dit que dormir sur la natte d'autrui est se coucher à terre. Notre pays doit être debout contre le terrorisme pour que nos populations soient en sécurité et aient un sommeil paisible.
Sana Guy
Lefaso.net
Africascope de Kantar a réalisé une enquête sur les audiences des médias burkinabè dans la ville de Ouagadougou. Pour l'année 2020, les résultats de l'étude se présentent comme suit : la radio vient en tête du peloton avec une audience de 92% suivie de la télé avec un pourcentage de 87%. L'internet occupe quant à lui la troisième position avec un pourcentage de 30% et le journal papier à la dernière place avec une audience de 1%.
Selon l'étude, la part d'auditeurs quotidiens demeure identique à la vague précédente (2019). Sur une population de 1 354 000 personnes enquêtées en 2020 à Ouagadougou et qui sont âgées de plus 15 ans, 92% écoutent la radio avec une durée moyenne quotidienne de 166 minutes par jour.
La radio Savane reste en tête avec une couverture quotidienne de 74%, devant Radio Oméga (53% AC), Radio Al Houda (20% AC), RFI (16%) et Radio Maria (15% AC).
Comme mode de consommation, l'étude nous apprend que la radio est écoutée via un poste de radio (79%) ou un mobile équipé d'un récepteur FM (66%). L'écoute se fait principalement depuis le domicile (97%).
L'actualité (92% des préoccupations) suscite un vif intérêt, en particulier celle du Burkina Faso. La radio est le média qui suscite le plus la confiance pour s'informer en la matière. La médecine ou la santé (90%), la musique (90%) sont également les préoccupations des personnes qui consomment la radio.
Dans un pays de l'oralité, cela peut se comprendre aisément. Sans oublier également qu'on n'a pas besoin de déployer de gros moyens pour avoir accès à la radio. Il est aussi possible d'écouter la radio en exécutant d'autres activités…
BF1 reste en tête du classement des télévisions
A la suite de la radio, l'étude montre également que les populations de Ouagadougou sont passionnées de la télévision. Car elle vient en deuxième position avec une audience de 87% de la population regardant quotidiennement la télévision à travers une moyenne de 166 minutes par jour.
Parmi le top 5 des télévisions les plus suivies dans la capitale burkinabè, c'est la télévision privée BF1 qui vient en tête des audiences avec 18% de PDA (part d'audience), suivie de la télévision nationale du Burkina (13% PDA), Novelas TV (9,8%), Canal+ Sport (5,8%) et enfin A+/A+ Ivoire (5,6%).
Il ressort que les enquêtés regardent la télévision au moins une fois par semaine à la maison (89%), au domicile d'amis (24%), dans les restaurants, bars, maquis (13%) et dans d'autres lieux (13%). On peut bien comprendre qu'il est difficile de transporter sa télévision partout. D'où les lieux précis où les gens la regardent. Cependant, de nouveaux formats de consommation de la télévision font leur apparition, permettant ainsi de la regarder depuis son téléphone portable.
Si pour la radio c'est 92% de part d'audience pour les radios nationales et 8% pour celles internationales, au niveau de la télévision, l'étude révèle un élément assez important. On constate en effet que les enquêtés consomment à 53% les télévisions nationales et 47% les chaines internationales et panafricaines. Même si l'étude ne le mentionne pas, on peut supputer que cela est dû aux programmes pas tout à fait attrayants des chaînes de télévisions nationales.
Internet plus suivi que la presse écrite
L'internet occupe quant à lui la troisième position avec un pourcentage de 30%. Et selon l'étude, la part d'internautes connait cette année une hausse importante. Ils sont désormais 38% (+12pts) à se connecter chaque semaine et 53% (+11pts) à être internautes ne serait-ce qu'occasionnellement. Mieux, 100% de la population âgée de 15 ans et plus est équipée d'un téléphone mobile et 25% d'un smartphone.
Les activités les plus pratiquées chaque semaine par les internautes sont l'utilisation de messagerie instantanée (80%), la consultation des réseaux sociaux (73%) et le téléchargement de fichiers audio (36%).
Le dernier de cette liste, c'est le journal papier (la presse) avec une audience de 1%. Toute chose qui doit interpeller à ce niveau les patrons de presse.
La présente enquête, l'objet de cet article, couvre le dernier trimestre 2020 et rendu publique courant mars 2021. Pour rappel, Africascope est le nom donné aux enquêtes d'audience des médias couvrant les pays africains.
Synthèse réalisée par Yvette Zongo
Lefaso.net
Le Ramadan 2021 se tient dans un contexte national difficile marqué surtout par la flambée de l'insécurité, les nombreux déplacés internes et la quête d'une réconciliation nationale. Pour comprendre ce que doit impliquer cette situation pour ce mois et pour le fidèle, nous avons rencontré l'Amir, chef missionnaire de la Jama'at (communauté) islamique Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib, qui dresse également le bilan de la conférence annuelle de la communauté.
Lefaso.net : Quel est le bilan que vous faites de la 29e Jalsa Salana tenue du 3 au 5 avril 2021 sous le thème : « Justice et réconciliation nationale pour la paix : les solutions de l'islam » ?
Mahmood Nasir Saqib (MNS) : Il faut d'abord rappeler que l'an passé, à cause du COVID-19, nous n'avons pas pu tenir la conférence, la 19e. Cette année, nous avons d'abord demandé l'autorisation à l'État, qui nous l'a accordée, ensuite à notre chef suprême, Khalif, qui nous l'a accordée. C'est ainsi que nous avons commencé les préparatifs avec toutes les précautions liées notamment aux mesures-barrières. Nous avons demandé aux vieilles personnes, aux femmes enceintes et aux enfants de surseoir à leur participation à cette édition, au regard de la situation sanitaire. Dieu merci, cette conférence qui a connu la participation de plus de neuf mille personnes s'est très bien déroulée. Le message, c'était d'abord celui de réconciliation nationale. Nous avons bien traité le sujet et les participants sont repartis avec un très bon message.
Lefaso.net : Qu'est-ce que ceux qui n'ont pas pu participer doivent retenir de ce message livré durant cette conférence annuelle ?
MNS : La première chose dans le processus de réconciliation nationale, c'est d'abord une réconciliation au niveau des bases sociales. Chaque foyer, chaque famille…doit se réconcilier avec ses membres. Chaque personne doit faire une très bonne réconciliation chez elle à la maison, dans sa famille, avec ses parents, ses amis, ses voisins, ses collègues de travail, etc. C'est là que commence la réconciliation pour arriver au niveau national. C'est ce message-là que nous avons partagé avec nos membres. Dieu merci, les gens ont compris le message et le ‘'feed-back'' est très réconfortant. Dans la Jalsa salana, qui a duré quatre jours, tout s'est très bien passé. Nous remercions Allah pour cette chance pour avoir géré cette période.
Lefaso.net : Vous avez associé à la réflexion, l'Administration, des autorités politiques et des personnes d'autres confessions religieuses. Quelle symbolique se cache derrière ce brassage ?
MNS : D'abord, à la Jama'at, nous avons, à chaque fois, associé l'Administration et élargi nos cadres de réflexions. L'Amour, c'est entre nous les Hommes d'abord ; on doit s'aimer et montrer notre sympathie, les uns envers les autres, c'est très important. Cette année, nous avons un ministre chargé de la question (réconciliation nationale), à qui nous avons, en plus des autres autorités, adressé une correspondance. Dieu merci, elles ont toutes répondu. Donc, le débat a associé d'autres confessions religieuses afin de permettre à l'Administration d'avoir le point de vue de tout le monde. On peut dire que l'objectif que nous recherchions est atteint.
Lefaso.net : De tout le temps, la communauté ahmadiyya a prêché la paix, la cohésion sociale, la solidarité. Après la conférence internationale, quelle va être la suite avec les représentations dans les régions dans ce contexte de recherche de réconciliation nationale ?
MNS : Effectivement, étant représentée dans toutes les régions du pays avec plus de 150 missionnaires, notre travail est la formation des membres. C'est important de donner le message, le bon message. Le travail (de sensibilisation, de propagation du bon message) ne peut pas donner les résultats à court terme. Après la conférence, le travail se poursuit dans les régions et les missionnaires sont en train de suivre. Dieu merci, partout les gens apprécient le message et les sujets abordés. Chaque jour, les gens de tous bords ne cessent de nous féliciter pour le message que nous portons auprès des membres, au niveau des populations. Nous sommes donc en train de travailler réellement dans les régions afin que ce qui a été dit soit suivi : avoir une réconciliation réelle, de la base au sommet de la société.
Lefaso.net : Aujourd'hui, la préoccupation centrale, ce sont aussi la réconciliation nationale et la cohésion sociale. En tant que leader religieux, quel peut être votre message à l'ensemble des communautés religieuses du Burkina, en particulier celle islamique ?
MNS : D'abord, il faut qu'on comprenne la situation du monde ; parce que si quelqu'un ne connaît pas le danger, les enjeux, il peut fermer les yeux, pensant que tout va bien, alors que c'est l'ignorance. Actuellement, le monde est dans une posture très dangereuse, très difficile. Quand vous regardez le COVID-19, les gens pensent que c'est une petite affaire. Alors que non, une maladie réelle est en train de créer un problème grave dans le monde. Ce ne sont pas les morts uniquement qui sont un problème, le plus grave encore, c'est la crise économique qui va suivre.
Cette crise économique va détruire les relations humaines. Elle aura un effet très dangereux. Or, quand on a un problème économique, les problèmes sociaux commencent ; banditisme, quand les gens n'auront pas à manger, ils vont sortir casser, etc. Pour cette raison, il faut que les responsables religieux prennent leur responsabilité, avec leurs prêches, leurs messages, pour commencer à expliquer aux gens les dangers qui peuvent arriver afin de permettre de se préparer à cela.
Se préparer, comment ? C'est-à-dire faire en sorte qu'on sache ce qu'il faut faire ; quand il y a une difficulté, quel rôle tel ou tel leader doit jouer. Deuxième souci, la situation sécuritaire de notre pays, qu'on avait cru améliorée, mais les nouvelles ces deux jours inquiètent et montrent que la situation n'est pas bonne. Donc, aujourd'hui, tous les responsables de toutes les religions, sans distinction, doivent lancer des messages forts contre le terrorisme, sans hypocrisie. Il faut dire ouvertement que ce que les terroristes font n'a rien d'islamique. Une religion de paix (l'islam) ne s'adonne pas à de telles pratiques.
Un autre souci, nos jeunes sont exposés à toutes les précarités, qu'ils sont facilement une proie pour les terroristes. Ce que l'Etat et la société civile doivent faire aujourd'hui, c'est de tout faire pour occuper les jeunes : un bon système d'éducation, un bon plan de création d'emplois, etc. Si on néglige les gens (jeunes), ce n'est pas du tout bien. Chaque responsable religieux doit contribuer positivement donc à construire la société. La critique est facile, mais chacun doit contribuer positivement. Ce qui se passe ailleurs doit nous interpeler et nous instruire (on ne doit pas dire que parce que ça se passe loin de nous, donc ça ne nous intéresse pas).
Lefaso.net : C'est dans ce contexte d'insécurité, de recherche de réconciliation nationale et de cohésion sociale que se tient le jeûne 2021. La situation devra-t-elle avoir un impact sur le Ramadan ?
MNS : Le jeûne existe dans chaque religion. Chaque religion à sa manière de faire le jeûne. L'Islam nous a enseignés notre façon de faire. Ça, c'est pour bénéficier de la pitié, la grâce et la bénédiction d'Allah. Mais je vais dire quelque chose…, je suis d'accord, le jeûne est très important. Mais le plus important, c'est le sacrifice, l'acte. Pour dire quoi, le doua est important, mais à un moment donné, l'acte est aussi plus important. Actuellement, quand vous regardez au Burkina Faso, autour de nous, on parle de 1 079 000 personnes déplacées. Alors, on dit Ramadan, vous, vous êtes à la maison, contents, en train de dire que vous êtes en train de faire le jeûne, vous allez manger tout ce que voulez à la rupture. Mais, imaginez 1 079 000 personnes en train de souffrir de toutes les difficultés ; elles n'ont pas à manger, à boire et de quoi se loger. Faire le doua, c'est bien, mais il faut faire le sacrifice pour ces frères et sœurs, ces enfants, orphelins, veuves et veufs qui souffrent tout près de nous.
C'est pourquoi, chez nous à Amadiyya, outre les programmes ordinaires que nous avons au profit des populations, nous avons lancé dans la période, un programme spécial de collecte au profit des personnes déplacées. Nous avons aussi un autre programme spécial pour au moins 1000 familles. Nous allons faire des kits composés de riz, sucre, huile, savons…pour au moins 1000 familles. C'est cela nous appelons, dans le contexte actuel du pays, Ramadan. Sinon, Ramadan où les gens font carême, vont dormir pour se lever rompre et manger tout ce qu'ils veulent et prier la nuit pour reprendre le lendemain, c'est bon, mais ce n'est pas arrivé. Ramadan nous enseigne que nous devons aider ceux qui souffrent et c'est ce que nous enseignons et expliquons à Ahmadiyya. Ramadan, c'est regarder comment les gens souffrent à côté de vous, tout près, dans le même pays.
Quelqu'un qui pense que parce qu'il prie de la nuit au petit matin a bien fait, oui, il a bien fait, mais à côté de lui, il y a des gens qui n'ont pas mangé, qui ont dormi à jeûn. Dans ces conditions, pensez-vous qu'Allah sera content de vous ? Dans les écritures saintes, il est dit qu'Allah va demander le jour du jugement pourquoi on n'a pas apporté telle ou telle autre aide à telle ou telle autre personne qui en avait besoin ? Des connaissances étaient malades, vous ne leur avez pas rendu visite. Ils avaient faim, vous ne leur avez pas donné à manger, ils avaient soif, vous ne leur avez donné à boire, etc.
Dieu va demander pourquoi ce serviteur était dans le besoin et vous ne l'avez pas secouru. C'est dire que quand on agit pour la créature d'Allah, on agit pour Allah. Et le Ramadan nous a enseigné qu'il faut qu'on travaille pour ceux qui souffrent. On ne peut pas finir les difficultés, mais on peut diminuer la souffrance pour beaucoup de personnes et c'est ce que nous avons comme messages et actions sur le terrain.
Lefaso.net : Donc, dans le contexte actuel du Burkina, le Ramadan devait être la multiplication des vraies actions de solidarité !
MNS : Oui, tout à fait ! Ramadan donne un message. Mais beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est le message. Je n'ai pas mangé depuis matin, j'observe la soif et la faim, je le fais à cause d'Allah. Je dois comprendre qu'il y a des millions de personnes qui, elles, n'ont pas décidé de ne pas boire et de ne pas manger, c'est parce qu'elles n'en ont pas. Imaginez un enfant qui se réveille matin et qui jusqu'au soir n'a rien pour manger. Imaginez ce que ça fait comme souffrance. Mais vous, vous êtes à la maison, dans votre confort, vous décidez de quand vous buvez et mangez, vous faites le jeûne dans le confort, c'est bien, mais le vrai jeune, c'est le sacrifice, aller aider ceux qui souffrent, juste tout près de vous. Je suis d'accord que Ramadan, c'est la prière et bien d'autres évocations, mais la plus forte et noble action, c'est aider les gens qui sont dans la souffrance. C'est cela le message du Ramadan.
Lefaso.net : Nous sommes dans la dernière décade du Ramadan, qui revêt une importance particulière, avec les longues prières. Quelle est la conduite appropriée à tenir ?
MNS : Dans l'esprit, c'est comme un marathon ; quand vous démarrez, vous êtes plus en forme physiquement. Mais après une certaine distance, vous commencez à être fatigué. C'est en ce moment que vous avez besoin d'être encouragé. C'est naturel chez l'être. C'est pour cela le Saint Prophète (Paix et Salut sur Lui) dit que dans le mois du Ramadan, voici les bénédictins que contient la première décade, celles de la deuxième décade et les bénédictions des dix derniers jours. Les plus importantes, c'est la dernière décade.
Tout le mois est important, chaque jour du mois est important, mais les dix derniers jours sont encore plus importants parce que ça correspond au moment de la fatigue, il faut faire plus d'effort pour tenir. Donc, on redouble d'effort. C'est ce qui s'explique par la retraite spirituelle (pour ceux qui ont les moyens de le faire). Les gens viennent à la mosquée à partir de la vingt-unième nuit jusqu'à la dernière. Donc pendant dix jours, les gens restent dans la mosquée. Ceux qui n'ont pas la possibilité, chacun fait un effort dans la prière. C'est comme un examen, quand la date s'approche, les efforts aussi se multiplient.
Lefaso.net : Et ceux qui n'arrivent pas à observer tout cela, par défaut de possibilité ?
MNS : Tout ce que nous faisons, c'est d'abord l'intention qui compte. Pour une raison ou une autre, des gens peuvent ne pas pouvoir le faire (quelqu'un qui doit se sacrifier pour nourrir des personnes..., vous avez tout fait, mais votre travail ne vous permet pas de le faire, etc.), mais l'intention est-là et Dieu sait. Donc, la personne peut ne pas observer, mais l'intention est-là, Allah va lui accorder la bénédiction. Je vous raconte ceci : il y a un grand savant, qui venait d'effectuer le hadj.
Après le pèlerinage, il était couché une nuit et il lui a été révélé que cette année, Allah a accepté la prière (pèlerinage) d'une seule personne. Dans le rêve, Dieu lui a montré la direction de la personne dont le hadj a été accepté. Alors, il a pris la direction indiquée pour retrouver la personne. Quand il est arrivé, il a vu que le monsieur en question était un cordonnier. Il a demandé au monsieur comment il a fait pour que ce soit lui seul dont le hadj a été accepté par Allah. Le monsieur lui dit : « Je n'ai pas fait le hadj cette année ». Alors, il s'est étonné que quelqu'un, qui n'a pas effectué le hadj, voit son hadj accepté par Dieu.
Le monsieur dit : « En réalité, depuis longtemps j'ai nourri le rêve de faire le hadj. J'ai commencé à économiser un peu un peu et cette année, j'ai décidé d'effectuer le pèlerinage. Je m'apprêtais donc à partir quand un jour, ma femme me dit qu'elle sent l'odeur d'une très bonne sauce dans le voisinage et qu'elle allait en demander. Quand elle est partie demander la sauce, le monsieur (l'époux) a répondu que cette sauce est haram pour vous, mais halal pour nous. Elle a demandé comment ? Le monsieur a dit qu'en réalité, cela fait trois à quatre jours qu'ils n'ont rien à manger, les enfants agonisaient. Qu'il a donc vu un animal mort, qu'il a découpé pour venir préparer pour les enfants. Quand ma femme est revenue m'expliquer ça, je suis rentré dans ma chambre, j'ai pris l'économie que j'ai réalisée pour le hadj et je lui ai remis d'aller donner à la famille en question. Voilà pourquoi je n'ai pas pu effectuer le hadj ». Ce qu'il a fait, c'est l'intention et Allah a accepté.
Lefaso.net : Un message pour conclure ?
MNS : Ramadan s'achève avec une situation difficile dans notre pays : la situation sécuritaire devient très difficile, les déplacés augmentent. Dans ces conditions-là, chaque personne doit faire un effort, aussi petit soit-il, pour aider les frères et sœurs dans les difficultés. Il faut que chacun se mobilise et donne le peu qu'il peut, pour aider les frères et sœurs, c'est cela le vrai Ramadan. Dans la situation actuelle, le vrai Ramadan, c'est d'aider les autres.
Entretien réalisé par O.H.L
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