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Diplomacy & Crisis News

La marchandisation du monde

Le Monde Diplomatique - Thu, 27/10/2016 - 16:31

En cette fin de siècle, la dynamique dominante est la mondialisation de l'économie. Elle se fonde sur l'idéologie de la pensée unique, laquelle a décrété qu'une seule politique économique est désormais possible, et que seuls les critères du néolibéralisme et du marché (compétitivité, productivité, libre-échange, rentabilité, etc.) permettent à une société de survivre dans une planète devenue une jungle concurrentielle. Sur ce noyau dur de l'idéologie contemporaine viennent se greffer de nouvelles mythologies, élaborées par les grands médias de masse, qui tentent de faire accepter aux citoyens le nouvel état du monde.

La marchandisation généralisée des mots et des choses, de la nature et de la culture, des corps et des esprits, qui est la caractéristique centrale de notre époque, place la violence (symbolique, politique et sociologique) au cœur du nouveau dispositif idéologique. Celui-ci, plus que jamais, repose sur la puissance des médias de masse, en pleine expansion à cause de l'explosion des nouvelles technologies. Au spectacle de la violence et à ses effets mimétiques s'ajoutent de plus en plus, de manière très insidieuse, des formes neuves de censure et d'intimidation qui mutilent la raison et oblitèrent l'esprit.

Alors que triomphent, apparemment, la démocratie et la liberté dans une planète partiellement débarrassée des régimes autoritaires, reviennent en force paradoxalement les censures, les colonisations culturelles et, sous des aspects fort divers, les manipulations des esprits. De nouveaux et séduisants « opiums des masses » proposent une sorte de « meilleur des mondes », distrayant les citoyens et les détournant de l'action civique et revendicative.

Dans ce nouvel âge de l'aliénation, les technologies de la communication jouent, plus que jamais, un rôle central. A l'heure des messages planétaires, il faut se demander si, en Europe, une certaine culture n'est pas menacée de mort (1). Car la nouvelle guerre du multimédia pourrait entraîner une aussi grave défaite pour l'Europe, dans sa confrontation avec les États-Unis, que celles subies naguère dans les domaines du cinéma et de la télévision. Et qui ont favorisé l'actuelle colonisation culturelle.

Dans l'Europe des Quinze, de 1985 à 1994, le nombre d'entrées dans les cinémas, pour voir des films américains, est passé de 400 à 520 millions, faisant progresser leur part de marché de 56 % à 76 %. Le solde commercial de l'audiovisuel européen face aux États-Unis s'est fortement dégradé en dix ans : de 0,5 milliard de dollars en 1985 les pertes sont passées à 4 milliards de dollars en 1995… Ce qui a entraîné, sur l'ensemble de l'Union, la disparition de quelque 250 000 emplois...

La situation de la télévision est semblable. Sur les quelque 50 chaînes européennes à diffusion nationale « en clair » - ce qui exclut les réseaux câblés et les chaînes cryptées -, les films américains représentaient, en 1993, 53 % de la programmation.

Les industries de l'audiovisuel (télévision, vidéo, dessins animés, jeux électroniques) et du cinéma constituent, pour les Etats-Unis, le premier poste d'exportation et le premier pourvoyeur de devises, devant l'industrie aérospatiale. C'est pourquoi tout ce qui freine l'expansion des produits audiovisuels américains est si âprement combattu par le département du commerce de Washington.

Cette agressivité pourrait s'accentuer car le paysage audiovisuel mondial est en passe de connaître de nouveaux bouleversements provoqués par l'extension rapide de la télévision numérique par satellite, qui, sur un même canal, permet de diffuser jusqu'à dix fois plus de programmes. En France, trois « bouquets numériques » (CanalSatellite, TPS et AB Sat) sont désormais proposés avec une offre globale de presque cent chaînes. Aux États-Unis, Direc-TV et USSB commercialisent deux bouquets respectivement composés de 175 et de 25 chaînes.

Ces perspectives avivent une concurrence féroce entre les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie. Philips et Sony viennent d'annoncer le lancement du disque vidéo numérique (digital video disc, DVD), qui pourrait révolutionner la hi-fi familiale en remplaçant le disque compact, le cédérom, et la cassette vidéo, et en offrant des capacités de stockage d'informations inégalées en qualité numérique.

Les grands groupes de communication procèdent à un double mouvement de concentration : d'une part pour le contrôle des sources (fiction, information, publicité), et, d'autre part pour le contrôle des trois paliers de l'audiovisuel (production, droits sur les programmes, canaux de diffusion). Ils aspirent à devenir des groupes à vocation hégémonique. Ainsi, le droit des citoyens au pluralisme de l'information - un des fondements de la démocratie - se trouve amoindri. On peut se demander également si une nation qui ne maîtrise plus la production de ses images ni le contrôle des nouvelles technologies est encore une nation souveraine.

Déjà peu fiable, le système d'information se trouve confronté à cette révolution radicale que certains comparent à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg. En assemblant les talents multiples de médias dispersés (auxquels s'ajoutent la télécopie, la télématique et la monétique), le multimédia marque une rupture et pourrait bouleverser tout le champ de la communication. Ainsi que la donne économique.

Certains rêvent d'un marché parfait de l'information et de la communication, totalement intégré grâce aux réseaux électroniques et satellitaires, sans frontières, fonctionnant en temps réel et en permanence ; ils l'imaginent construit sur le modèle du marché des capitaux et des flux financiers…

De nouveaux objets culturels (cédérom, logiciels éducatifs, micro-ordinateurs personnels, lecteurs de vidéodisques, téléordinateurs, terminaux multimédias, consultation en ligne sur Internet de sites culturels, etc.) et de nouveaux services (exploration de banques de données au bureau ou à domicile, télétravail, Internet) naissent du mariage de l'informatique, de la télévision, du téléphone et du satellite.

Tout cela modifie la définition même de la « liberté d'expression ». La liberté d'expression des citoyens est directement mise en concurrence avec la « liberté d'expression commerciale », présentée comme un nouveau « droit de l'homme ». On assiste à une tension constante entre la « souveraineté absolue du consommateur » et la volonté des citoyens garantie par la démocratie.

Autour de cette revendication de « liberté d'expression commerciale » se structurent désormais les actions de lobbying des organisations interprofessionnelles (annonceurs, agences publicitaires et médias) (2). Cette « liberté d'expression commerciale » est indissociable du vieux principe, inventé par la diplomatie américaine, du libre flux d'informations, qui a toujours fait peu de cas de la question des inégalités en matière de communications.

La doctrine de la mondialisation aligne la liberté tout court sur la liberté de faire du commerce. L'Organisation mondiale du commerce (OMC), où la communication est classée comme « service », est d'ailleurs devenue le lieu central des débats sur le nouvel ordre communicationnel.

Les géants des télécommunications se livrent à une féroce compétition. La norme globale de l'avenir ? La propriété privée de toutes les structures qui constituent la plate-forme du cyberespace. Les grandes firmes espèrent coloniser le cyberespace, ce qui leur permettra d'envisager la conquête d'Internet (3). Car la bataille décisive, à l'échelle planétaire, a pour enjeu le contrôle des trois secteurs industriels - ordinateurs, télévision, téléphonie - qui fusionnent désormais sur Internet. Le groupe qui régnera sur Internet dominera le monde de la communication de demain, avec tous les risques que cela suppose pour la culture et pour la liberté d'esprit des citoyens.

Un tel ouragan d'ambitions, déclenché par le défi du multimédia, pouvait-il épargner la presse écrite ? Beaucoup de grands journaux appartiennent déjà à des mégagroupes de communication, et les rares titres encore indépendants, fragilisés par la chute des recettes publicitaires, sont désormais convoités par des pouvoirs financiers. Une enquête a révélé que la confiance des Français dans les médias s'est effondrée (4). En un an, le nombre de ceux qui acceptent la manière dont la presse rapporte les événements est passé de 56 % à 45 %, une baisse de onze points ! Et à l'égard de la télévision la chute - de 60 % à 45 % - est de quinze points !

Une telle suspicion montre que les citoyens ne sont pas dupes ; qu'ils savent résister à l'endoctrinement médiatique. Pourront-ils résister aussi à l'encerclement de l'idéologie dominante ? Sauront-ils suivre les pistes suggérées par quelques créateurs et artistes qui proposent de « faire exploser » l'inhumaine société néolibérale ?

(1) Lire « L'agonie de la culture ? », Manière de voir, n° 19, septembre 1993.

(2) Lire Armand Mattelart, « Les nouveaux scénarios de la communication mondiale », Le Monde diplomatique, août 1996.

(3) Lire « Internet, l'extase et l'effroi », Manière de voir, Hors-série, octobre 1996.

(4) La Croix, 24 janvier 1995.

Alena, des mots magiques, des mots tactiques, qui sonnent faux

Le Monde Diplomatique - Thu, 27/10/2016 - 15:05

Les négociations autour du grand marché transatlantique et du traité de libre-échange transpacifique s'accompagnent d'innombrables promesses de la part des gouvernements et des entreprises : créations d'emplois, croissance, ouverture de nouveaux marchés, amélioration des relations diplomatiques, etc. Cette partition fut déjà jouée sur l'air d'une célèbre chanson de Dalida (« Paroles, paroles ») au début des années 1990, au sujet de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena). Entré en vigueur le 1er janvier 1994, ce marché commun devait diriger le Mexique, les Etats-Unis et le Canada vers un avenir radieux. Vingt ans plus tard, un rapport publié par Public Citizen's Global Trade Watch (1) permet de dresser un bilan.

Promesse Réalité En 1993, Gary Hufbauer et Jeffrey Schott, chercheurs au Peterson Institue for International Economics (PIIE), expliquent que l'Alena permettra d'augmenter l'excédent commercial des Etats-Unis par rapport au Mexique, avec à la clé la création de 170 000 emplois dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur du traité. Moins de deux ans après la mise en place de l'Alena, Hufbauer reconnaît que ses hypothèses en matière d'emploi étaient erronées. Il explique alors au Wall Street Journal : « L'effet de l'Alena en matière d'emploi est proche de zéro… La leçon pour moi, c'est que je ne dois pas m'aventurer sur le terrain des prévisions. »

En effet, l'Alena n'a pas créé les centaines de milliers d'emplois promis aux Etats-Unis. En 2004, l'Economic Policy Institute (EPI) estimait que l'Alena avait contribué à la disparition d'un million d'emplois dans le pays. L'EPI a aussi calculé que l'augmentation du déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis du Mexique a détruit à elle seule environ 700 000 emplois entre 1994 et 2010.

Certains défenseurs de l'Alena reconnaissent que le traité pourrait entraîner des suppressions d'emplois aux Etats-Unis. Mais, assurent-ils, les travailleurs américains en sortiront quand même gagnants : ils pourront acheter des produits importés moins chers. Pour de nombreux produits de consommation, la promesse d'une baisse des prix n'est jamais devenue réalité. Bien que les importations de denrées alimentaires depuis le Canada et le Mexique aient augmenté de 239% depuis l'entrée en vigueur de l'Alena, le prix moyen des aliments aux Etats-Unis s'est renchéri de 67%. Les éleveurs et les agriculteurs des Etats-Unis sont les travailleurs qui profiteront le plus de l'Alena : les exportations agricoles augmenteront considérablement, promettent les partisans du traité en 1993. Les exportations agricoles des Etats-Unis se sont accrues depuis l'Alena, mais les importations ont encore plus augmenté. Ainsi, concernant les produits agricoles, le déficit commercial annuel moyen des Etats-Unis par rapport au Canada et au Mexique a augmenté de 174% entre les périodes 1988-1993 et 1994-1999. « Nous espérons 7,5 milliards de dollars de ventes supplémentaires au cours des dix prochaines années. Ces ventes pourraient permettre de créer dix mille emplois chez General Electric et ses fournisseurs. Nous croyons ardemment que ces emplois dépendent du succès de ce traité. » (M. Michael Gadbaw, responsable international de General Electric, 21 octobre 1993.) General Electric a supprimé 4 936 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays. « Grâce à l'Alena, Chrysler prévoit d'exporter 25 000 véhicules au Mexique et au Canada en 1995, et 80 000 en l'an 2000. Ces ventes permettront la création de 4 000 emplois aux Etats-Unis en 1995, chez Chrysler et ses fournisseurs. » (« Nafta : We need it. How US companies view their business prospects under Nafta », National Association of Manufacturers, novembre 1993.) Chrysler a supprimé 7 743 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays. « L'Alena éliminera les incitations à délocaliser nos activités au Mexique. Les entreprises américaines serviront mieux le marché mexicain en exportant qu'en délocalisant. Caterpillar considère que la diminution des droits de douanes, conjuguée à l'augmentation de la croissance, accroîtra la demande au Mexique de 250 à 350 machines par an. »

(Trade Partnership, « The impact of Nafta on Illinois », Washington, D.C., juin 1993.)

Caterpillar a supprimé 4 936 emplois aux Etats-Unis depuis la mise en place de l'Alena, à cause des importations en provenance du Canada et du Mexique ou de la décision de délocaliser une partie de la production dans ces pays.

Depuis 2008, Caterpillar a licencié 483 travailleurs de son usine de Mapleton (Illinois), pour cause de délocalisation d'une partie de la production au Mexique. La multinationale a aussi licencié 105 employés de Pendergrass (Géorgie), du fait de l'augmentation des importations depuis le Mexique.

Selon le président mexicain de l'époque, M.Carlos Salinas de Gortari, cet accord contribuera à réduire le flux des migrants quittant le Mexique pour se rendre aux Etats-Unis : « Le Mexique préfère exporter ses produits que ses habitants », explique-t-il en 1993 avant d'ajouter que les Etats-Unis ont le choix entre « accueillir les tomates mexicaines ou accueillir les migrants mexicains qui cultiveront ces tomates aux Etats-Unis. » Pendant les trois années précédant l'adoption de l'Alena, le nombre de migrants mexicains rejoignant chaque année les Etats-Unis était stable. Puis celui-ci est passé de 370 000 en 1993 à 770 000 en 2000. Cette augmentation coïncide avec l'inondation du marché mexicain par le maïs subventionné produit aux Etats-Unis.

Le nombre de clandestins mexicains aux Etats-Unis a augmenté de 144% depuis l'Alena, passant de 4,8 millions de personnes en 1993 à 11,7 millions en 2012.

Grâce au développement des échanges avec les Etats-Unis et le Canada, l'Alena entraînera une augmentation du taux de croissance au Mexique. Depuis 1994, au Mexique, le taux de croissance annuel moyen par habitant s'élève à un dérisoire 1,1%. Ainsi, après vingt ans d'Alena, la croissance mexicaine cumulée s'établit à 24%.

Par contraste, entre 1960 et 1980, le produit intérieur brut par habitant de ce pays avait augmenté de 102%, c'est-à-dire 3,6% de moyenne annuelle. Si le Mexique avait continué à ce rythme, il serait aujourd'hui proche du niveau de vie européen.

Selon ses partisans, l'Alena offrira la possibilité de renforcer et d'améliorer les liens unissant les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Le Mexique et le Canada comptent parmi les pays qui s'opposent le plus souvent à la politique des Etats-Unis, dans le cadre de l'Alena, mais aussi à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) où le Canada a déposé trois fois plus de recours contre les Etats-Unis que ceux-ci n'en ont émis contre lui. Après l'Union européenne, le Canada a lancé plus de recours à l'OMC contre les Etats-Unis que n'importe quel autre pays. Le Mexique prend quant à lui la quatrième place sur la liste des pays défiant les Etats-Unis à l'OMC.

(1) Public Citizen's Global Trade Watch, « Nafta's 20-year legacy and the fate of the Trans-Pacific Partnership » (PDF), Washington, D.C., 2014.

Welcoming Neighbors and Cleaning its House: China’s Interesting Week

Foreign Policy Blogs - Thu, 27/10/2016 - 12:52

Chinese President Xi Jinping (left) shows the way to Rodrigo Duterte at a signing ceremony. (Associated Press)

In the past week China has seen potentially groundbreaking developments in internal and external politics. The visit of incendiary Philippine president Rodrigo Duterte could signal a shift in regional alliances. And the ruling Communist Party has looked to solidify its grip on power and support by showing its commitment to cracking down on government corruption.

On a state visit to Beijing on Oct. 20, 2016, President Duterte of the Philippines grabbed a lot of headlines on the international stage by declaring “a separation from the United States.” He also “repeatedly sought to distance the Philippines from the United States, a treaty ally.” Based on this and previous statements, some believe that Duterte intends to diminish his country’s long-standing military cooperation with the U.S.

But despite Duterte’s bluster, the extent to which he will actually go in breaking ties with one of its most important military partners is unknown (Jane Perlez of the New York Times characterized the Philippine army on its own as “underequipped and poorly trained”). For more on the potential military impact of Duterte’s threats and potential explanation for why he made them, you can read Gary Sands’ recent FPA blog post here.

In addition to rankling some officials in the U.S., Duterte’s visit could also signal a closer alliance between the Philippines and China. Such a shift could have major repercussions on the power balance in east Asia. On the same day as his “separation” comments, Duterte and Chinese Premier Xi Jinping agreed to resume negotiations over the disputed South China Sea. This prospect opens the door for de-escalation of hostilities in the hotly contested waterway, as well as a warming of relations between the 2 countries. But…very few details were offered on when the talks would start or what they would encompass.

Xi and Duterte did announce last Thursday that they would establish a joint coast guard committee on maritime cooperation. This could be an extremely important development as Chinese Coast Guard ships have been blocking Philippine boats from a key fishing area of the South China Sea after China claimed the area in 2012. China also pledged to assist the Philippines in developing aquaculture and commercial fish processing, issues previously highlighted by Duterte.

Beyond the South China Sea, Chinese leader Xi agreed to increase infrastructure investment in the Philippines by $24 billion, lift embargoes on certain food imports, and remove a travel advisory to try to encourage tourism exchange.

What’s more, other countries in the region are eyeing Duterte’s overtures towards China. As a result, some analysts believe neighboring Malaysia, Thailand, and Vietnam may begin to draw closer alliances with China. On Oct. 24, 2016, Perlez notes that “China may have started a strategic realignment in Southeast Asia by bringing an important American ally [the Philippines] to its side.”

However it is important to remember that Duterte’s shocking apparent success on his China visit does not ensure real cooperation.  According to Trinh Nguyen, an economist specializing in the Asian Pacific region at Natixis Bank, “Pledges do not necessarily translate into realized foreign direct investment for the Philippines.” Certainly both sides saw the opportunity to gain political points at home and abroad on Duterte’s visit. Thus it appears the real-world, measurable impact of newly positive China-Philippines remains to be seen.

While China seeks new partnerships with its neighbors, the ruling Communist Party is renewing its efforts to stomp out political corruption at home. As Premier Xi begins a second five-year term, he has taken steps to show the Chinese people that graft and other illegal acts by government officials are not acceptable. The state-controlled TV station is even currently airing a documentary series showing disgraced former officials lamenting their bad choices and repenting their misdeeds. “I became possessed and lost my head,” says Bai Enpei, a former Communist Party secretary convicted of taking bribes of nearly $38 million.

The show details the lavish lifestyle of these officials—one of whom detailed his courtship by business executives with dinners featuring crocodile meat—as well as their falls from grace. Xi is presented as the hero swooping in to clean up the immoral acts, the only clean (literally and figuratively) party leader seen in the documentary.

Tighter control over the party will be reinforced this week at the Central Committee annual meeting. Premier Xi is expected to introduce new regulations regarding “comprehensive and strict management” of party affairs. This should expand on the power and influence of the Central Commission for Discipline Inspection, the anti-corruption task force headed by one of Xi’s closest allies. This group has recently begun to act with larger impunity as they aim to reinforce loyalty to the party and to Xi. It has the power to detain government officials in secret without needing court approval.

Are more countries in Asia setting in motion a shift in alliances away from the west and towards China? It is really too early to tell. But it will be important to monitor developments, and to see how far Duterte is really willing to go in alienating the Philippines from the U.S. All of his shocking commentary may end up being much ado about nothing. And while reducing corruption is never bad, the methods employed by the Chinese government are concerning.

Both situations will be worth watching.

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Anti-Semitism in the Trump Campaign

Foreign Policy Blogs - Thu, 27/10/2016 - 12:45

Trump tweeted out this picture of Hillary Clinton, surrounded by money and accompanied by a Jewish star.

Donald Trump is a master gaslighter. He takes things said about him and tries to convince us that the flaw in question actually applies not to him but rather to his opponents or detractors.

When he was caught on tape bragging about disrespecting women (and worse)—he told the world that no one (NO ONE!) has more respect for women than he does.

He distanced himself from his role as a leader in the Obama birther movement, (a role which he claimed previously he is proud to have served) only to later claim it was Hillary Clinton who had started the movement in the first place (she did not).

In the last debate of this presidential cycle, Clinton referred to Trump as a puppet for Putin. He disagreed but—because this is Donald Trump—he also responded, “you’re the puppet.” Which makes no sense—the interaction came after Trump pointed at Clinton and stated, “Putin, from everything I see, has no respect for this person”—but this is 2016. So anything goes.

This election cycle is full of additional examples. If something nasty or distasteful is said about Trump, he will happily turn it around to make a similar claim against his accusers. “I know you are, but what am I.

Trump has also surrounded himself with staff and advisers just as adept at such manipulation. Kellyanne Conway, Chris Christie, Newt Gingrich, Mike Pence and Rudy Giuliani, each in their own way, can take any claim about Trump and readily turn it around on the Clintons, the media, the liberals, or whoever else might be deemed relevant to the conversation.

This week, David Friedman, a Trump Israel adviser, made headlines when he dismissed the idea that anti-Semitism existed amongst Trump’s supporters. He insisted though that there IS actually “anti-Semitic sentiment among Clinton’s supporters.” That’s some Trump-level gaslighting right there!

Are there anti-Semitic Clinton supporters? Of course. When you are talking about tens of millions of people, there are going to be those who hate the Jews. It’s just a way of the world sadly.

But they and their bile are not embraced or welcomed by any respectable person in the Clinton campaign or the Democratic party.

Trump, on the other hand, retweets statements by known anti-Semites to his millions of Twitter followers!

Blatantly anti-Semitic tweets and accounts have been promoted by a top Trump foreign policy advisor, a senior advisor, one of his sons, and of course Trump himself.

And that is just some of the abject anti-Semitism coming from the candidate and his senior advisors… on Twitter. His campaign is of course much bigger than a single social media platform.

Recently Trump stated, “Hillary Clinton meets in secret with international banks to plot the destruction of U.S. sovereignty to enrich these global financial powers, her special interest friends and her donors.”

Per Cheryl Greenberg in the Washington Post: “These are old canards straight out of the phony ‘Protocols of the Elders of Zion,’ conspiracy theories about wealthy, international Jewish bankers plotting to destroy the nation and take over the world, controlling politicians with their wealth or through the power of the media that they dominate.”

There are some who wonder if Trump actually realizes that language like this is anti-Semitic. After all, his daughter converted to Judaism; she and Trump’s son-in-law are observant Jews and are raising Jewish children. Trump not understanding the weight of his words is horrifying in its own right for a man who could become president. But his ignorance (if given the benefit of the doubt that he is not actually an anti-Semite himself) also raises questions about who he has empowered to run his campaign.

Trump appointed Stephen Bannon, the former chairman of Breitbart News, to serve as CEO and to help run the final months of the campaign. This is a man with a troubling record. Bannon’s wife stated in court that, when choosing a school for their twin daughters, her husband  “said that he doesn’t like the way they raise their kids to be ‘whiny brats’ and that he didn’t want the girls going to school with Jews.” As recently as a few weeks ago, Beitbart News published an article that was an openly anti-Semitic attack against a Washington Post columnist.

Although he has (clumsily) stated he does not want it, Trump has the support of David Duke and numerous other white supremacist organizations.

He has retweeted Mussolini.

When Trump supports got mad at a reporter for writing an unflattering article about Melania, someone created a photoshopped image that made it look like the journalist was in a concentration camp and the image was widely shared within Trump supporter online communities. When asked about it, Trump could (and should!) have outright condemned it. Instead, he shrugged it off. “You’ll have to talk to them about it.” When Melania was asked for comment, she responded: “I don’t control my fans. But I don’t agree with what they’re doing. I understand what you mean, but there are people out there who maybe went too far. [The journalist] provoked them.

Trump’s primary slogan of course is Make America Great Again. But he also routinely promises to put “America First.” America First was a WWII-era “isolationist, defeatist, anti-Semitic national organization that urged the US to appease Adolf Hitler.”

Trump supporters have even co-opted a cartoon frog named Pepe, imbuing it with horribly racist and anti-Semitic connotations. If you see this particular cartoon frog on social media, be warned. There’s an anti-Semite on the other end of that account.

This week, Trump and Pence addressed a crowd in Israel via video to try and get out the vote amongst the several hundred thousand American Jews currently living in Israel. The event was hosted by Republicans Overseas – Israel. They sold tickets to the event, highlighting a video from Trump. Trump’s remarks, clocking in at just 59 seconds, opened with him saying “I love Israel” and closed with him saying that “together, we will make America and Israel safe again.”

In the past, Israelis have tended to prefer Republican presidents: supporting Romney over Obama 57% to 22% and McCain over Obama 46.4% to 34%.

But not this time: Clinton is currently trouncing Trump amongst Israelis by an almost 2-1 margin.

Clearly Israelis do not believe he is the one to “make Israel safe again.” American Jews obviously feel the same way as they currently support Clinton over Trump by a 3-1 ratio.

In a few more weeks we will definitively see how the rest of the country feels. Regardless of what happens on Nov. 8th though, it’s pretty clear the Trump campaign has emboldened anti-Semitism in America, regardless of David Friedman’s gaslighting on the matter.

In the meantime, watch out for Pepe. And follow me on Twitter @jlemonsk.

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Le Mali contemporain

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 27/10/2016 - 10:36

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n°3/2016). Alain Antil, responsable du Programme Afrique subsaharienne de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Joseph Brunet-Jailly, Jacques Charmes et Doulaye Konaté, Le Mali contemporain (Éditions Tombouctou/IRD, 2014, 668 pages).

Cette somme collective constitue une radioscopie sans concession d’un pays fragile soumis à des transformations multiples et rapides. Les auteurs pointent la faillite d’un État inefficace, corrompu, qui ne semble pas au service des populations du pays, représentant un coût économique trop important et en franc décalage avec le niveau de richesse du pays : « Faut-il rappeler que le nombre des agents de l’État (fonctionnaires et conventionnaires) a été multiplié par 5 entre 1961 et 1987 et que, au milieu des années 1980, le salaire moyen des fonctionnaires maliens représentait 10 fois le produit national brut par tête du pays ? Faut-il se rappeler que les fonctionnaires maliens se plaignaient déjà, alors, du niveau de leurs rémunérations alors qu’à la même époque, le salaire moyen des fonctionnaires de l’administration centrale dans les pays d’Asie à faible revenu (Bangladesh, Pakistan, Laos, Sri-Lanka), pays comparables au Mali en termes de produit par tête, était environ de deux fois ce dernier ? »

La difficulté pour l’administration de délivrer des services, ou même d’arbitrer sereinement les confrontations d’intérêts entre citoyens et/ou entre groupes de citoyens, a fini de détourner les populations de cette instance. Pour beaucoup, l’existence de l’administration malienne n’a d’autre but que de nourrir ses agents.

La « démocratisation » malienne a rapidement peiné à concerner de nombreux segments de la société malienne autrement qu’à travers un clientélisme exacerbé. Le fonctionnement des institutions de l’État paraît généralement coupé de la vie concrète des citoyens, à l’image du Parlement, simple chambre d’enregistrement de l’exécutif, qui dépense, selon les auteurs, beaucoup plus d’énergie à désigner ses multiples bureaux et commissions qu’à s’occuper des problèmes des Maliens. Autre facette de ce difficile fonctionnement de l’État, la mise en place jamais achevée de la décentralisation.

Mais l’ouvrage n’est pas seulement une charge contre l’État. De l’État jusqu’à la famille, en passant par les différents espaces de sociabilité : famille élargie, grins[1], communauté villageoise, communauté religieuse… il observe les transformations sociales à tous niveaux. La section concernant les cadets sociaux est importante pour saisir ces dynamiques sociales. Jeunes contestant l’autorité des aînés, et en particulier des pères qui n’ont plus, dans les espaces ruraux, les moyens économiques de maintenir cette autorité. Femmes qui combattent au quotidien pour arracher des parcelles d’autonomie (notamment le choix du mari). Jeunes qui, alors qu’ils désespèrent de la vie politique, s’engagent dans des processus de contestation locaux et micro-locaux.

Ce livre est certainement incontournable pour qui veut comprendre les dynamiques profondes de la société malienne contemporaine. Il fait cependant presque totalement l’impasse sur la partie nord du pays (pas seulement sa crise mais aussi ses populations), ce qui participe d’une symbolique quelque peu gênante.

Alain Antil

[1]. Le grin est un groupe de jeunes d’un même village ou même quartier, d’une même classe d’âge se réunissant régulièrement pour discuter de sujets politiques, de société ou de simples badinages. À l’origine, il réunissait les garçons ayant subi certains rites (circoncision surtout) au même moment ; ces groupes étaient censés renforcer la cohésion sociale. Aujourd’hui de nombreux grins sont mixtes, et on a aussi des grins regroupant uniquement des femmes, des hommes d’affaires, des retraités…

S’abonner à Politique étrangère.

 

Syria: UN education envoy urges International Criminal Court probe into Idlib school attack

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 07:00
The United Nations envoy for education today called for an immediate investigation by the Prosecutor of the International Criminal Court (ICC) into what he called a war crime in Syria – the latest attacks on a school compound in the western province of Idlib that left at least 20 pupils and teachers dead.

‘Stop draining the blood of Syrians’ – UN relief chief’s appeal to the Security Council

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 01:41
In another impassioned plea to the United Nations Security Council urging action to stop the bloodshed in war-ravaged Syria, the top UN humanitarian official stressed that since his last briefing to the body (on 29 September), 400 more Syrians had been killed and close to 2,000 injured in eastern Aleppo.

New solutions needed to tackle mounting sovereign debt crisis – UN trade and development agency

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 01:01
Prior to a meeting today at the United Nations on sovereign debt restructuring, the UN Conference on Trade and Development (UNCTAD) announced that in order to deal with sovereign debt crises – which are creating a growing threat to economic stability in many developing countries – the world is in need of new ways to tackle the problem.

Statistical capabilities need major upgrade to achieve 2030 Agenda – UN agriculture chief

UN News Centre - Thu, 27/10/2016 - 00:11
“Tremendous” efforts and increased investments are expected from countries and international organizations in order to improve national statistical capacities in achieving the United Nations 2030 Agenda for Sustainable Development, including the Zero Hunger target, José Graziano da Silva, the Director-General of the Food and Agriculture Organization (FAO), said today in Rome.

The Civilian Casualties of the Wars (II)

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Thu, 27/10/2016 - 00:00
(Own report) - According to a documentation, at least 300 civilians have been killed in Syria during US led Anti-IS Coalition airstrikes - with the involvement of German soldiers. The human rights organization Amnesty International presented the documentation on eleven of these air raids yesterday. The total number of civilian casualties caused by the airstrikes since the war on IS was launched in September 2014, can be expected to be much higher - up to 1200, according to observers. And this does not even include the number of casualties from western raids on Iraq, or the casualties that can be expected during neither the recapture of Mosul that has recently been started nor the forthcoming recapture of Raqqa. The German military is involved in preparing these airstrikes with reconnaissance flights and in-flight refueling. Whereas German politicians are reacting with indignation to casualties in East Aleppo from Russian airstrikes and calling for sanctions, no such demands are raised regarding the western Anti-IS Coalition.

US abstains for first time in annual UN vote on ending embargo against Cuba

UN News Centre - Wed, 26/10/2016 - 23:30
In a near unanimous action, the United Nations General Assembly today adopted a resolution underlining the need to end to the economic, commercial and financial embargo imposed by the United States against Cuba, while also welcoming progress in the relations between the two countries.

Putin’s Chaos Strategy Is Coming Back to Bite Him in the Ass

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 23:14
The Russian president has sown confusion and conflict around the world the past two years. But his short-sighted meddling isn’t the work of a mastermind.

General Assembly can take steps to reduce violence against persons with albinism – UN rights expert

UN News Centre - Wed, 26/10/2016 - 23:14
United Nations human rights expert Ikponwosa Ero called upon government representatives gathered in New York for the General Assembly to take swift action to end a growing problem of violence and severe discrimination against people with albinism.

Dick Nixon Knows a Sore Loser When He Sees One

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 22:43
“You didn’t see me whining after I lost the rigged 1960 election, did you?” asks the ghost of the 37th president.

Thai Mourners Are Leaving Hundreds of Thousands of Pounds of Trash Outside the Royal Palace

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 22:24
Thai mourners are gathering to say goodbye to their king. But they're also leaving behind piles of trash.

Battleground ’16: Closing Argument

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 20:38
The final battles of the fight for the White House, from swing state Nevada to Trump's hotel in Washington, from the Iran deal to intervention in Syria.

Goldman Sachs to Trump: You’re No Mr. Brexit

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 20:05
Goldman says data doesn't support Trump's claim that he can pull off an upset like Britain's decision to leave the EU.

Is the International Criminal Court Crumbling Before Our Eyes?

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 19:14
With three African countries giving notice that they intend to abandon the ICC, a coordinated exodus might soon be coming.

Trump Promotes D.C. Hotel Before Campaign

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 18:56
From Florida resorts to Washington hotels, Trump’s focus on his businesses in the election’s crucial final weeks signals he’s already looking beyond Nov. 8.

Blowing Up the Islamic State’s Oil Company

Foreign Policy - Wed, 26/10/2016 - 17:52
The United States has dramatically stepped up attacks on the caliphate’s oil production. But to win this battle, it’s going to have to go scorched earth.

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