You are here

Diplomacy & Crisis News

La Revue du Comptoir

Le Monde Diplomatique - Thu, 03/11/2016 - 12:05

« Le comptoir, ce Parlement du peuple ». Cette expression d'Honoré de Balzac indique la ligne de cette nouvelle revue, qui entend œuvrer à un socialisme vraiment populaire, au nom de « valeurs sociales, morales ou culturelles prémodernes, ou précapitalistes ». (N° 1, septembre, périodicité non indiquée, 12 euros. — Bagnolet.)

https://comptoir.org/notre-revue/

Public Eye

Le Monde Diplomatique - Thu, 03/11/2016 - 11:59

Le nouveau magazine de l'organisation non gouvernementale suisse (ex-Déclaration de Berne) est consacré aux mélanges d'essence et de diesel néfastes pour la santé et l'environnement que des négociants de pétrole helvètes distribuent en Afrique, en profitant de normes moins restrictives. (N° 1, septembre, bimestriel, 8 francs suisses. — Lausanne, Suisse.)

https://www.publiceye.ch/fr/

1936-2016 : « Politique étrangère » fête ses 80 ans !

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 03/11/2016 - 11:55

Notre revue Politique étrangère célèbre son 80e anniversaire ! Découvrez en 2 minutes l’histoire de la revue, soit 80 ans d’analyse des grands enjeux internationaux !

 

S’abonner à Politique étrangère.

Direction des Ressources Heureuses

Le Monde Diplomatique - Thu, 03/11/2016 - 10:33
Gaston Chaissac. – « Balai », circa 1953 © ADAGP, Paris, 2016 - Photo : Galerie Louis Carré / Adam Rzepka

Les patrons n'exagèrent-ils pas un peu dans leur souci de faire le bonheur de leurs salariés ? Aux forçats du travail qui rament pour des queues de cerise et n'auraient peut-être pas songé à se poser pareille question, l'émission « Envoyé spécial », sur la chaîne publique France 2, vient d'administrer une édifiante leçon de rattrapage. Dans un reportage diffusé le 1er septembre, elle nous emmène sur les pas de Sophie, chief happiness officer dans une start-up parisienne spécialisée dans la vente en ligne d'articles de mode faits main. Inventé aux États-Unis, ce nouveau métier, que l'on pourrait traduire par « chef du service bonheur », consiste à « créer une bonne ambiance au bureau » en égayant le personnel par des repas, des soirées ou des sorties propres à souder le groupe et à galvaniser son ardeur à la tâche. Après le petit déjeuner offert aux salariés, la journée de Sophie « se poursuit à la supérette du coin, où elle fait les courses pour préparer un barbecue que l'équipe va déguster », indiquent les auteurs du reportage, apparemment subjugués, eux aussi, par le bain d'allégresse managériale où trempent les cinquante employés de l'entreprise.

Plus les conditions de travail se délabrent pour la grande masse des travailleurs, plus les médias se passionnent pour la débauche de faveurs réservées aux plus chanceux d'entre eux. Le 4 avril dernier, par exemple, en pleine mobilisation contre la « loi travail », alors que l'exaspération face aux ravages de la précarité et à l'épidémie des « boulots de merde » enflait dans la rue, l'émission « Happy boulot » sur la chaîne BFM Business — « tous nos conseils pour bien démarrer votre journée de travail » — choisissait un traitement décalé de l'actualité sociale en s'inquiétant des excès de générosité auxquels en sont réduits les employeurs.

« Aujourd'hui, on parle de cette mode du bien-être au travail, lance la journaliste de plateau, sourire en faïence blanche suspendu aux pommettes. Est-ce que vous connaissez le “chief happiness officer” ? Sa mission, c'est d'éclater (sic) les salariés, de s'occuper de leur bonheur au travail. Le nombre d'offres pour ce poste en France a explosé de près de 1 000 % en deux ans sur le site d'annonces Qapa ! (…) Aujourd'hui, un cadre qui a un haut potentiel dans le digital, la finance, la compta, quand il se met sur le marché, il a le choix entre minimum trois offres. Ce qui va lui faire choisir une offre plutôt qu'une autre, eh bien, c'est justement ce qui vient en plus de l'intérêt du job, de son salaire et de ses primes, c'est la cerise sur le gâteau. Et si c'est une pastèque, c'est encore mieux ! (…) Le risque, en fait, c'est la surenchère. Souvenez-vous, il y a quelques mois, c'était Facebook, Google et Yahoo qui rivalisaient sur le congé maternité. Il y en a un qui proposait six mois, l'autre qui proposait un an, le dernier qui disait : tout le temps que vous voulez [rire du présentateur sur le plateau, incrédule devant tant de magnificence], et après ils sont passés au congé paternité, alors c'est quoi, l'étape suivante ? (…) Les gens s'habituent au confort, même s'il est exceptionnel, ils en demandent toujours plus. Donc le risque, à terme, c'est d'être à court d'idées de gentillesses. » Voilà un angle d'attaque que les syndicalistes utilisent trop rarement : cette tendance lourde du patronat à gâter ses employés.

La mode du bien-être au travail ne profite pas exclusivement aux poulains de course élevés dans les écoles de commerce. Elle ruisselle parfois au compte-gouttes sur les échelons inférieurs de la hiérarchie, comme l'explique M. Christian Barqui, président de l'Association progrès du management (APM) et par ailleurs patron des salades en sachet Florette (1 500 salariés, six usines, 200 millions d'euros de chiffre d'affaires). Dans un récent entretien au Figaro (12 septembre 2016), cet adepte du lean management — une doctrine d'optimisation du rendement élaborée au Japon par le groupe Toyota et peaufinée ensuite dans les éprouvettes néolibérales du Massachusetts Institute of Technology (MIT) — clame son attachement aux « théories qui encouragent les salariés à travailler avec beaucoup de liberté ». « Il faut tout faire pour que les collaborateurs puissent utiliser leur intelligence et trouver leur équilibre », plaide l'industriel de la laitue prélavée, qui tient néanmoins à rappeler que « l'entreprise ne peut pas être une démocratie ». Quand on lui demande s'il a pris des « mesures pour encourager le bien-être au travail dans les usines de Florette », il répond : « Oui. J'ai, par exemple, ouvert une salle de sieste équipée de poufs Fatboy. J'en ai aussi un dans mon bureau. » Aux vingt minutes de sieste quotidienne consenties aux ouvriers en échange d'une productivité accrue s'ajoutent des « cours de yoga chaque lundi soir » et, un vendredi sur deux, des séances individuelles de « réflexologie plantaire ». Prestations assurément utiles à l'entretien de la force de travail, mais pas gratuites pour autant — « le salarié paie 75 % de la séance », précise M. Barqui. Ici, pas de « happy » barbecue ni de concierge pour les sorties théâtre. On a beau être généreux, les petites mains qui ensachent les feuilles de salade ne sauraient prétendre aux mêmes largesses que les petits génies des start-up.

Cette surexposition médiatique des gâteries patronales ne relève pas seulement d'un aimable dérivatif inspiré de la maxime de M. Pierre Gattaz, « Les chefs d'entreprise sont des héros » : elle consacre aussi la ligne de démarcation qui structure le monde du travail. D'un côté, une aristocratie laborieuse dotée de bons revenus et de menus avantages qui cimentent son esprit de corps. S'y blottit le dernier carré des salariés vraiment protégés : ceux qui jouissent d'un rapport de forces favorable à leurs intérêts et ne connaissent pas la peur du lendemain. De l'autre côté, les millions de sujets d'un marché du travail qu'en toute rigueur l'on ne saurait même plus qualifier de salariat, tant y prolifèrent les statuts au rabais qui amputent le travailleur de sa qualité et de ses droits de salarié : stages, intérim, vacations, autoentrepreneuriat, contrats de formation en alternance, contrats d'usage, contrats à horaires modulés, contrats à durée déterminée à temps partiel, emplois « d'avenir », service civique, etc. La condition des trimardeurs de l'industrie des services se dégrade au même rythme que celle des salariés « statutaires », en principe mieux lotis mais pour lesquels le « bien-être au travail » se résume souvent à l'espoir de ne pas sortir trop abîmés des techniques managériales mises en place pour les essorer. Dans les entreprises et les services publics qui l'ont adopté, le lean management vanté par le patron de Florette s'illustre moins par des massages de pieds que par des burn-out en série. C'est le cas notamment à La Poste et dans les hôpitaux. Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, où le souci de rentabiliser les soins a conduit la direction à se convertir au « toyotisme », quatre membres du personnel infirmier se sont donné la mort au cours de cet été.

La ritournelle du bien-être signale une autre fracture. Dans La Griffe du chien, son roman sur l'économie de la cocaïne, l'auteur américain Don Winslow décrit la mise en place, au tournant des années 1980 et 1990, d'une nouvelle organisation du travail au sein d'un puissant cartel de la drogue mexicain. Son chef, double fictionnel de Joaquín Guzmán Loera, dit « El Chapo », leader du cartel de Sinaloa, est présenté dans le livre comme un pionnier du néolibéralisme. Il aurait apporté sa propre touche à la doctrine reaganienne en décidant de transformer son armée de truands rémunérés au mois en un réseau de petits entrepreneurs autonomes, liés à lui par un simple — mais inviolable — serment d'allégeance. « Nous voulons des entrepreneurs, pas des employés. Les employés coûtent de l'argent, les entrepreneurs en font », explique-t-il à l'un de ses lieutenants. On ignore le degré de véracité historique de ce passage (Winslow dit s'être appuyé sur des recherches solides), mais on retient volontiers l'hypothèse que l'un des narcotrafiquants les plus sanguinaires de l'histoire soit aussi l'un des précurseurs de l'autoentrepreneuriat. Le gouvernement français s'abreuve à bonne source, lui qui a favorisé l'extension de ce régime à près d'un million de travailleurs. Tenus de payer eux-mêmes leurs cotisations sociales et livrés au bon vouloir d'employeurs « clients » qui n'ont pas à répondre de leur sort, les autoentrepreneurs se trouvent aux avant-postes d'un salariat de plus en plus fragmenté, atomisé, où chacun cavale pour sa survie. Dans ce modèle, entraide et solidarité ne subsistent plus qu'en contrebande. A contrario, la poignée de « cols blancs » gavés de pilules du bonheur monopolisent, semble-t-il, les valeurs de camaraderie, d'appartenance de classe et d'esprit d'équipe. Peut-être préfigurent-ils un monde où la notion même de collectif de travail n'existera plus que sous la baguette scintillante des chief happiness officers.

On Foreign Policy, and Fixing Political Dysfunction

Foreign Policy Blogs - Thu, 03/11/2016 - 09:56

He drafted something in 1776.

In 2016, “I can’t wait for this election to be over” has become an American mantra. But the “cultural civil war […] will not go away”  Our polarized political camps have long demeaned each other; the ever-rising rancor alienates everyday citizens and exacerbates social dysfunction. We risk portraying a free society as unsustainable, at a time when our political system is losing ground to “state-directed corporatism that seems to be delivering much higher growth and much better leaders.”

America must break the vicious cycle of politics. The first step is for Americans to find instinctive grounds for common trust. In foreign policy, a nation acts as a singular entity; citizens feel their identity reflected, or tainted, in this national conduct. Today our discourse projects our dysfunction, to the world and to ourselves. Reversing the extension of internal politics into foreign policy will soften the divisions and project our values.

During the Cold War, the nonpartisan doctrine of containing the USSR filtered the effect of political differences. Regardless of partisan issues, the basic mission of foreign policy stood. Even debate over the mission revolved around Containment’s theme. It was a reasonable theme: Soviet ideology called for our demise, they could destroy us physically, and they opposed our interests in every way. It offered the contrasting image of America’s virtues. Now U.S. policy has no filter and offers no such image.

When you are lost, your best response is to trace back to first reference points.

In post-modernity’s global swirl, new channels of communication voice so many views, and cite so many rationales, to so many whose horizons were highly limited until very recently, that sense itself is difficult to establish. Orientation cannot come from organization charts, or any multi-point written rubric. Any static roadmap risks sudden obsolescence. Rather, orientation needs a first reference point and an adaptive process to check bearings by it.

America has that reference point, in the written creed of the Declaration of Independence. “Life, liberty and the pursuit of happiness” verges on cliche. But having created a nation on abstract principle, eschewing ethnicity, tradition, or church, the creed is substantive and revolutionary. Stipulating that government exists to secure those rights both supports the ideal by confining rulers to this role, and shows that the creed is realistic as well as idealistic.

These terms define the nation, committing us to foster and protect freedom’s conditions in our life, and to observe the creed in our choices. Keeping that commitment is essential to America’s legitimacy—the core of national interest.

A “zero-based” focus on that principle can generate a process to carry it into policy. As people animate any decision process and policy institution, it is through people, embedded in institutional practice, that America’s creed can become policy doctrine.

The best way to effect this animation will be to charge the corps of U.S. diplomats to know the terms, nuances, and applications of the Declaration’s founding creed. The State Department has a seat at all the interagency processes on international relations, and is not defined by particular sectors, as are, for example, Agriculture or Labor.

Our diplomats are in position to inject America’s principles into policy formation. Given deep fluency in America’s founding tenets and their implications, diplomats also can deploy the worldly knowledge gained from their foreign postings, not as the voice of foreigners’ interests, but as professionals, expert in projection of America’s nature.

A professional body, expert in the principles of the Declaration, under the authority of the nation’s elected leaders, should be formed as a parallel to the professional body of military experts. Rigorous steeping in the art of applying our abstract principles will require a thoughtfully constructed training regimen. The regimen must also impart an education in diplomatic practice, economics, history, international relations, cultures, and military affairs. Formation must also ground the diplomat in the realities of American life.

Successfully implemented, it will create an institution that all Americans can trust to represent our values. This should ease the political outsider’s alienation, and offer basic guidance to the policy insider. It will portray America’s values to the world, and showcase the value of rights.

The post On Foreign Policy, and Fixing Political Dysfunction appeared first on Foreign Policy Blogs.

Les journalistes ne savent-ils poser que des questions de droite ? 

Le Monde Diplomatique - Thu, 03/11/2016 - 09:43
Tenez à droite cc Jimmy Kortrijk

Lors de leur premier débat télévisé sur une chaîne privée, TF1, le 13 octobre 2016, les sept candidats de la primaire organisée par la droite et le centre ont tenté d'incarner une droite « enfin » décomplexée. Trop timidement au goût des journalistes qui les interrogeaient, tous salariés de médias privés appartenant à des grands groupes, et même pour l'un d'entre eux au moins — Alexis Brézet (Le Figaro) —, militant de la droite dure. Ses deux confrères ce soir là étaient Gilles Bouleau (TF1) et Elizabeth Martichoux (RTL).

Alexis Brézet (Le Figaro) :

— Est-ce que vous ne sous-estimez pas le ras-le-bol fiscal des Français ?

— Tous vos concurrents sur ce plateau veulent repousser l'âge de la retraite jusqu'à 65 ans, et vous vous dites 63 ans en 2020, 64 ans en 2025, c'est à dire moins, pourquoi cette prudence ? »

Elizabeth Martichoux (RTL) :

— Avec vous, rien ne change pour le système d'assurance chômage. (…) Ce n'est pas là que vous ferez des économies !

— On va parler des impôts. La France est championne d'Europe des prélèvements obligatoires...

— On va maintenant évoquer le déficit, parce que jamais dans notre histoire le pays n'a été aussi endetté.

Gilles Bouleau (TF1) :

— Vous ne proposez pas clairement d'abroger [les 35 heures] ?

— Alléger le fardeau fiscal des ménages français, ce ne serait pas une bonne idée ?

— Qui parmi vous, peut s'engager à respecter enfin la règle des 3 % de déficit public ? (…) Alain Juppé, oui ou non le respect, enfin, de la parole donnée par la France. (…) Mme Kosciusko-Morizet, vous présidente, réduirez vous le déficit, tant promis, à 3 %, oui ou non ? (…) Nicolas Sarkozy, le retour à l'équilibre, oui et quand ?

— Que ferez-vous si la CGT bloque les rues pendant plusieurs jours ?

Faute de temps, sans doute, aucun des trois journalistes n'a demandé aux candidats s'il était raisonnable de durcir encore des orientations dont même le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) admettent l'échec. S'il ne serait pas préférable d'augmenter les salaires ? Et s'il ne risquait pas de sembler paradoxal que certains d'entre eux se réclament de Margaret Thatcher au moment précis où même les conservateurs britanniques tournent le dos à ses principales recommandations économiques et sociales ?

Pluralisme oblige, les journalistes vont, à n'en pas douter, rétablir l'équilibre ce jeudi soir.

En tout cas, les candidats de droite vont à nouveau être interrogés par des journalistes travaillant dans des médias privés, cette fois BFM TV et i-Télé, l'un et l'autre détenus par des milliardaires. La situation sera d'autant plus intéressante que, depuis plus de deux semaines, i-Télé est le théâtre d'une grève des journalistes, reconduite chaque jour à une très large majorité. Ces derniers protestent contre le fait que le propriétaire de la chaîne, M. Vincent Bolloré — également propriétaire de Canal Plus, du quotidien « gratuit » Direct Matin et de Havas (le principal groupe publicitaire de France) — a imposé la présence à l'antenne d'un animateur graveleux.

Lire aussi Serge Halimi, « Indépendance, au-delà d'un mot creux », Le Monde diplomatique, novembre 2016. MM. Juppé, Lemaire, Sarkozy, Fillon, etc. seront-ils interrogés jeudi soir sur ce que ce conflit social révèle de l'état des médias en France depuis que, avec leur concours politique, des grandes fortunes ont mis la main sur l'audiovisuel (BFM TV appartient à M. Patrick Drahi, par ailleurs propriétaire de Libération et de L'Express) ? Or non seulement aucun d'entre eux ne propose de remédier à cet état des choses, mais l'ancien président de la République, ami de M. Bolloré, vient même de réclamer une… plus grande concentration des médias.

Jeudi soir, les journalistes de BFM TV et d'i-Télé devraient avoir à l'esprit que les téléspectateurs ne sont pas tous des militants de droite. Et que les candidats qu'ils vont interroger ne concourent pas pour la direction du Medef, ni pour celle de la gendarmerie nationale, mais pour la présidence de la République.

Dans « Le Monde diplomatique » Toujours disponible

Les États-Unis tentés par le risque

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 21:13

Une candidate aussi expérimentée et entourée que Mme Hillary Clinton peut-elle être battue par un homme aussi brutal et controversé, y compris dans son camp, que M. Donald Trump ? Même si elle n'est pas la plus probable, cette issue, qui dépendra du vote d'une Amérique oubliée, n'est plus exclue.

Robert Rauschenberg. – « The Ancient Incident » (L'Incident ancien), 1981 Museum Of Fine Arts, Houston, Texas / Bridgeman Images

The system is rigged : le système est truqué. On savait déjà qu'aux États-Unis le candidat qui remporte le plus de suffrages à l'échelle nationale ne devient pas toujours président ; que la campagne électorale ignore trois quarts des États où l'issue du scrutin semble acquise ; que près de six millions de citoyens ayant été condamnés par la justice ont perdu le droit de voter ; que 11 % des électeurs potentiels ne disposent pas des papiers d'identité exigibles s'ils veulent déposer un bulletin dans l'urne ; que le mode de scrutin accorde aux deux partis dominants un avantage exorbitant. On n'ignorait pas non plus que l'argent, les médias, les lobbys, le découpage des circonscriptions défigurent la représentation démocratique du pays (1).

Cette fois, pourtant, c'est aussi d'autre chose qu'il s'agit. D'un sentiment qui enjambe les clivages partisans. D'une colère exprimée lors des primaires par les 12 millions d'électeurs du sénateur démocrate Bernie Sanders, mais aussi par les 13,3 millions de partisans triomphants du milliardaire républicain Donald Trump. Le système est truqué, ont-ils estimé, parce que les gouvernants, républicains et démocrates, ont déclenché des guerres au Proche-Orient qui ont appauvri les États-Unis sans leur apporter la victoire. Truqué parce qu'une majorité de la population continue de payer les conséquences d'une crise économique qui n'a rien coûté, au contraire, à ceux qui l'ont provoquée. Truqué parce que le président Barack Obama a déçu les espoirs de changement, immenses, que sa campagne de 2008 avait éveillés. Truqué parce que les électeurs républicains n'ont pas vu venir grand-chose, eux non plus, après qu'ils se furent mobilisés pour arracher, d'abord en 2010, puis en 2014, le contrôle des deux chambres du Congrès. Le système est truqué parce que rien ne change à Washington, que les Américains se jugent dépossédés de leur patrie par une oligarchie qui les méprise, que les inégalités se creusent et que la classe moyenne a peur.

A priori, tout avait pourtant bien commencé. Côté démocrate, ce qui devait constituer la promenade de santé de Mme Hillary Clinton vers la désignation de son parti, une forme de succession dynastique puissamment assistée par M. Obama, se transforma en un combat acharné contre un franc-tireur septuagénaire. Lequel, à la surprise générale, parvint à mobiliser des millions de jeunes électeurs, de ruraux, de travailleurs, sur des thèmes anticapitalistes. L'argent ne constitua pas un obstacle insurmontable pour M. Sanders, puisqu'il en leva énormément grâce à des millions de petits contributeurs.

L'un des principaux « truquages » de la politique américaine, et l'un des plus détestés, était ainsi déjoué (2). Un acquis d'autant plus prometteur que M. Trump dépensa lui aussi infiniment moins lors de sa campagne des primaires que plusieurs des républicains qu'il écrasa.

Le « haro sur l'État » caractérisait la plupart des campagnes précédentes. Aujourd'hui, même des électeurs conservateurs réclament que la puissance publique intervienne davantage dans la vie économique. Les sempiternelles homélies à la réduction des dépenses sociales, à la « réforme » des retraites, à l'amputation des aides aux chômeurs ne font d'ailleurs pas partie du programme de M. Trump. Et, en matière de libre-échange, sujet central de sa campagne, il veut déchirer les traités négociés par ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, et imposer des droits de douane aux entreprises américaines ayant délocalisé leurs activités.

Par ailleurs, sa concurrente et lui s'accordent pour estimer que l'État doit financer la très coûteuse reconstruction des infrastructures de transport du pays (3). En somme, le consensus bipartisan en faveur de la mondialisation et du néolibéralisme a volé en éclats. À force d'afficher leur cynisme et leur rapacité, les grandes entreprises américaines ont détruit l'idée d'un lien obligé entre leur prospérité et celle du pays (4).

Même si Mme Clinton a promis de confier des missions importantes à son mari, grand architecte de la droitisation du Parti démocrate il y a un quart de siècle, leur formation n'a plus le visage que tous deux façonnèrent lorsqu'ils occupaient la Maison Blanche. Ses électeurs sont plus à gauche, moins tentés par les compromis ou les capitulations : le terme de « socialisme » ne les effraie plus… Et, sur quatre points emblématiques de l'embardée conservatrice des « nouveaux démocrates » pendant les années 1990 — les traités de libre-échange, le boom pénitentiaire, la déréglementation financière, la modération des salaires —, Mme Clinton a dû donner des gages aux partisans de M. Sanders.

Les diatribes de M. Trump contre l'immigration mexicaine et l'islam, son sexisme, ses élucubrations racistes inspirent un tel dégoût qu'ils empêchent parfois de remarquer le reste. Pourtant, qu'il s'agisse de dépenses sociales, de politique commerciale, de droits des homosexuels, d'alliances internationales ou d'engagements militaires à l'étranger, M. Trump a répudié avec une telle insistance les tables de la Loi de son parti qu'on imagine mal un revirement prochain des dirigeants républicains sur tous ces points.

À moins qu'ils n'entendent perdre définitivement « leur » base, laquelle leur a déjà signifié son exaspération en votant lors des primaires pour un candidat peu connu pour retenir ses coups, y compris contre des dirigeants de son camp : « Nos politiciens, estime en effet M. Trump, ont promu avec vigueur une politique de mondialisation. Elle a enrichi l'élite financière qui contribue à leurs campagnes. Mais des millions de travailleurs américains n'en ont retiré que misère et mal au cœur. » Venant d'un milliardaire qui partage son temps entre un penthouse de Manhattan et son avion privé, le propos ne manque pas de sel. Pour autant, c'est assez bien résumé.

« Diversité » pour classes diplômées

Tout cela pourrait laisser penser que… le système n'est pas truqué. Et que, comme le suggère Francis Fukuyama dans un article récent de Foreign Affairs, la démocratie américaine fonctionne puisqu'elle répond à la colère populaire, désarçonne la dynastie Clinton, humilie les barons républicains, place au centre de l'élection la question des inégalités, du protectionnisme et de la désindustrialisation (5). Et peut-être sonne le glas d'une double imposture politique.

Au fil des ans, le Parti démocrate est devenu l'instrument des classes moyennes et supérieures diplômées. En affichant les symboles de sa « diversité », il a recueilli néanmoins une majorité écrasante de suffrages noirs et hispaniques ; en s'appuyant sur les syndicats, il a conservé une base électorale ouvrière. Pourtant, sa vision du progrès a cessé d'être égalitaire. Tantôt individualiste et paternaliste (la recommandation de faire plus d'efforts), tantôt méritocratique (la recommandation de faire plus d'études), elle n'offre aucune perspective à l'Amérique « périphérique » qui, loin des côtes, reste à l'écart de la prospérité des grandes métropoles mondiales, du ruissellement des fortunes de Wall Street et de la Silicon Valley. Et qui voit disparaître les emplois industriels ayant servi d'ossature à une classe moyenne peu diplômée mais relativement confiante en son avenir.

À celle-ci et aux « petits Blancs » pauvres, le Parti républicain d'avant Trump n'avait guère à offrir non plus. Son objectif central était en effet de réduire les impôts des milieux d'affaires, de leur permettre d'exporter et d'investir à l'étranger. Toutefois, en parlant de patrie, de religion, de moralité aux ouvriers et aux prolétaires blancs, en surjouant la persécution de l'Amérique profonde par des minorités assistées et des intellectuels pleins de morgue, les conservateurs se sont longtemps assurés que les victimes désignées de leur politique économique et commerciale continueraient à leur servir de chair à canon électorale (6).

Or la popularité de M. Trump auprès d'eux tient à d'autres ressorts. Le promoteur new-yorkais ne leur parle pas d'abord de Bible et de port d'arme, mais d'industries à défendre, d'accords commerciaux à dénoncer. Mme Clinton n'a pas forcément reconquis l'affection de ces électeurs en colère en installant la majorité d'entre eux dans un « panier de gens déplorables » composé de « racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ». Ce diagnostic psychologique à grande échelle fut établi lors d'une levée de fonds à New York devant un « panier de gens » forcément admirables, eux, puisqu'ils avaient payé cher pour l'entendre.

Une élection marquée par de tels bouleversements idéologiques, et même par un désir de renverser la table, peut-elle néanmoins se conclure par la victoire de la candidate du statu quo ? Oui, dès lors que celle-ci a pour adversaire un outsider encore plus détesté qu'elle. Au fond, le « truquage » principal est là. Il caractérise d'autres pays que les États-Unis. La France pourrait connaître une situation semblable l'année prochaine : des colères populaires contre la mondialisation, la ségrégation sociale et la connivence des « élites », mais immanquablement dévoyées par un jeu politique qui, dans un cas comme dans l'autre, fait toujours retomber la tartine du mauvais côté.

Rien de très inattendu ne pouvant venir de Mme Clinton — encerclée d'experts, de sondeurs, de publicitaires, elle calcule tout au millimètre près —, M. Trump a choisi de chambouler la donne. Il l'a fait en jetant aux orties la stratégie arrêtée par son parti il y a quatre ans.

Robert Rauschenberg. – « Pilgrim » (Pèlerin), 1960 Kunsthalle De Hambourg, Allemagne / Bridgeman Images

La réélection de l'actuel président en 2012 avait surpris les caciques républicains. Ils en avaient conclu qu'une prochaine victoire exigerait qu'ils réduisent l'avantage électoral des démocrates auprès des Noirs (Mme Clinton les mobiliserait moins que M. Obama) et surtout des Hispaniques, dont le poids démographique ne cesse d'augmenter. Ceux-ci étant heurtés par la politique restrictive des républicains en matière d'immigration, il conviendrait de se montrer plus ouverts sur le sujet et de légaliser une partie des clandestins. Puisque les loyautés électorales ne sont pas inscrites dans les gènes, rien n'interdit pour le reste à un Hispanique de voter à droite s'il est opposé à l'avortement ou s'il n'aime pas payer des impôts. Les immigrants polonais, italiens, lituaniens étaient démocrates avant de soutenir Ronald Reagan ; en 2000, 70 % des musulmans se prononçaient en faveur de M. George W. Bush ; huit ans plus tard, ils furent 90 % à choisir M. Obama (7)…

Au lieu de chercher à grappiller quelques voix dans un électorat latino et noir hostile aux républicains, M. Trump a fait le pari inverse. Celui d'accroître son avantage auprès des Blancs non hispaniques. Ils ont beau représenter une fraction déclinante de la population, elle constituait encore 74 % de l'électorat en 2012. Afin de les mobiliser, en particulier les ouvriers et les employés peu diplômés, M. Trump a simultanément attisé la crainte qu'un afflux d'immigrés ne provoque insécurité et dissolution identitaire, et martelé la promesse d'une renaissance industrielle (« Make America great again »). Un tel discours résonne au sein de groupes sociaux dont l'establishment démocrate ne se soucie plus, ne l'associant ni à la modernité numérique ni à la diversité démographique, sans doute parce qu'il estime qu'ils se débattent dans une culture et un univers révolus, en déclin, « déplorables ».

Or, si les métropoles assurent une part croissante de la prospérité du pays et de sa production d'imaginaire, c'est plutôt dans les États de la « périphérie » que se joue l'élection. Pendant quelques mois, la Californie et New York doivent donc en rabattre, puisque leur vote est déjà acquis (aux démocrates) et que la marge de victoire n'a aucune importance. Inversement, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin tiennent leur revanche. L'issue du scrutin étant chez eux plus incertaine, on les courtise, on y tient meeting, on se penche à leur chevet. Et que découvre-t-on ? Que ces États, plus blancs, plus âgés et souvent moins instruits que la moyenne, ont perdu des centaines de milliers d'emplois en raison des délocalisations et de la concurrence chinoise ou mexicaine, qu'ils accumulent les friches industrielles, qu'ils ont moins profité de la reprise économique que le reste du pays. Le discours protectionniste et inquiet de M. Trump y est donc bien accueilli ; Mme Clinton peine davantage à vendre le « bon bilan » du président Obama.

Bientôt, quand les villes-monde auront encore enflé, quand l'immigration aura transformé l'Amérique en pays majoritairement composé de « minorités », les démocrates pourront peut-être se passer du Midwest ouvrier, comme ils ont autrefois fait l'impasse sur les « petits Blancs » du Sud. Mais pas cette année.

Cette année, c'est trop tôt pour pouvoir, sans risque, gronder comme des enfants gâtés tous ceux qui réagissent (mal) aux problèmes qu'on a soi-même créés. Pour leur intimer de se former, de changer de métier, de déménager. Car, avec M. Trump dans l'arène, les démocrates ne peuvent plus être certains que ce qui leur reste de base ouvrière n'a d'autre refuge électoral que le leur. Incarnation d'une « élite » politique qui depuis un quart de siècle a mené le monde populaire à la catastrophe, Mme Clinton doit soudain tenir compte de populations dont le destin économique est menacé, que la perte de son statut social d'antan terrorise. Son curriculum vitae est resplendissant ; mais, en 2016, nombre d'Américains semblent vouloir sortir les sortants et disposer pour y parvenir d'un bâton de dynamite nommé Donald Trump.

Alors, tout à coup, les Blancs en situation de détresse se remettent à compter. On les ausculte comme il y a un demi-siècle le lumpenprolétariat noir. Et on découvre que l'espérance de vie des mineurs des Appalaches, des cultivateurs de tabac de Virginie, de tous ceux qui ont dû changer d'emploi, devenir vigiles à Walmart en perdant au passage les deux tiers de leur salaire, chute. Que, pour les Blancs sans diplôme, cette espérance de vie est désormais inférieure de près de treize ans à celle des Blancs passés par l'université (67,5 contre 80,4) ; chez les femmes, l'écart est d'un peu plus de dix ans (73,5 contre 83,9). Ce ne sont plus seulement dans les ghettos noirs qu'on trouve des boutiques de prêteurs sur gages, des jeunes mères célibataires dépendant des aides sociales, des taux élevés d'obésité, de toxicomanie, de suicide. Pour ces populations en détresse, l'expérience de Mme Clinton, son attachement aux normes politiques de Washington, l'appui qu'elle reçoit des principaux médias ne constituent pas nécessairement un atout.

À quoi ressemblera leur avenir « postindustriel » quand toutes les mines de charbon qui les emploient auront fermé, quand les chauffeurs de taxi et de camion seront remplacés par des véhicules autopilotés par Google, quand les caissières de supermarché deviendront des scanners, et les ouvriers des robots ? Tous programmeurs ? Tous serveurs ? Tous autoentrepreneurs livreurs de plats cuisinés commandés par une application de téléphone portable, loueurs de chambres à des touristes, jardiniers de la nature, aides à domicile ? Mme Clinton ne répond pas à cette inquiétude puisqu'elle l'assimile sans doute à un refus du progrès. M. Trump, lui, la martèle afin de riposter à ceux que la brutalité de sa personnalité et son absence d'expérience politique terrorisent : « Qu'avez-vous à perdre ? »

Truqué ou non, on saura bientôt si le système américain est devenu assez fragile pour se donner à un homme comme lui. Mais, à supposer que, dans les semaines qui viennent, un attentat, une mauvaise prestation télévisée ou la découverte de correspondances compromettantes suffise à écarter Mme Clinton de la Maison Blanche, preuve serait alors faite que, loin de combattre efficacement la droite autoritaire, le parti du statu quo néolibéral constitue dorénavant son principal carburant.

(1) Pour une analyse plus détaillée de ces biais, lire Serge Halimi et Loïc Wacquant, « Démocratie à l'américaine », et Benoît Bréville, « Géorgie et Caroline du Nord, les deux Sud », Le Monde diplomatique, respectivement décembre 2000 et octobre 2012. Cf. également Elizabeth Drew, « Big dangers for the next election », The New York Review of Books, 21 mai 2015.

(2) Selon un sondage réalisé fin mai 2015, 84 % des Américains estiment que l'argent occupe trop de place dans la vie politique de leur pays, 85 % que le système de financement des campagnes doit être complètement reconstruit ou fondamentalement changé, 55 % que leurs élus promeuvent la plupart du temps les intérêts des groupes qui les ont financés (The New York Times, 2 juin 2015).

(3) Mme Clinton promet d'y consacrer 275 milliards de dollars en cinq ans ; M. Trump, le double. Cf. Janet Hook, « Trump bucks his party on spending », The Wall Street Journal, New York, 19 septembre 2016.

(4) Cf. William Galston, « The double political whammy for business », The Wall Street Journal, 20 juillet 2016.

(5) Francis Fukuyama, « American political decay or renewal ? », Foreign Affairs, New York, juillet-août 2016.

(6) Cf. Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite, Agone, Marseille, 2013. Lire aussi « Stratagème de la droite américaine, mobiliser le peuple contre les intellectuels », Le Monde diplomatique, mai 2006.

(7) Selon le New York Times des 9-10 janvier 2016.

Lire aussi le courrier des lecteurs dans le numéro de novembre 2016.

Rift with Philippines Highlights Economics as Key to U.S.-China Rivalry

Foreign Policy Blogs - Wed, 02/11/2016 - 17:53

Representatives of the founding nations of the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) applaud as Chinese President Xi Jinping unveils a sculpture during the opening ceremony of the AIIB in Beijing. (AP/PTI)

The Philippines has grabbed headlines worldwide recently with its rapid foreign policy shift announcement and subsequent balancing act between the U.S. and China. Reasons given for the shift include Filipino unease with U.S. criticism over its domestic, anti-drug campaign (political), as well as the Philippines’ discomfort with U.S. ambiguity with respect to actual U.S. treaty obligations to firmly defend Filipino interests in the South China sea (military). However, an economic factor may have played the largest role in the shift as the Philippines has a hunger for more infrastructure investment, which China’s OBOR initiative and AIIB both look set to satisfy.

Multi-vector Foreign Policies on the Rise

The Philippines has just put the world on notice that, henceforth, it desires to be treated as a sovereign entity and with the same respect as its treaty ally, the U.S.. Whether the Philippines’ grievance that the U.S. has actually taken it for granted in the past is irrelevant. What is relevant is that the Philippines apparently perceives this to be the truth.

This policy shift is emblematic of the quickened pace of geopolitics since the end of the Cold War and the onset of globalization. These factors, combined with the realization by all countries that a firm economic footing forms the foundation for future prosperity, has shifted the balance somewhat towards “swing” powers in their dealings with the U.S., China, and Russia. Several of these powers, notably the Philippines and Vietnam, are paying homage to India’s traditional non-aligned stance, both during and after the Cold War.

This homage takes the form of a more multi-vectored foreign policy strategy and will increasingly be a more powerful tool in the tool belts of various Asian middle powers. As U.S.-Russia and U.S.-China hostilities increase globally, this new foreign policy orientation will eventually allow middle powers maximum room for maneuverability between the major powers. Partners and allies alike of the U.S., China, and Russia will all be asking their interlocutors, “What concrete economic benefits (if any) are you offering which I can take back home and further enhance my own domestic legitimacy?”.

Hard (Economic) Power

With respect to East Asia, both the U.S. and Russia are at an economic disadvantage compared to China, the leading trading partner for most states in the region. This makes it imperative for the U.S., especially, to have TPP ratified and come into effect. This would truly signal to China, as well as the regional states, that the U.S.’ re-balance to Asia indeed has a strong economic, and not just military, component.

Additionally, it’s hoped that TPP passage would eventually strengthen U.S. economic ties to East Asia, reinvigorating its own economy in the process. However, it has been argued that scaled-down U.S. economic cooperation with several regional states due to human rights concerns actually has given a geopolitical opening to China. Because of this, Thailand, Malaysia, and Cambodia may eventually follow the Philippines’ example and formulate a more balanced foreign policy approach between the U.S. and China.

East Asia, however, is only one component in a much larger game played by several powers to unite the entirety of Asia (in some cases with Europe and Africa as well) economically. The Center for Strategic and International Studies (CSIS) has recently unveiled a program detailing several competing visions of “reconnecting Asia” through infrastructure and energy development sponsored by various states.

These visions not only encompass China’s OBOR and AIIB initiatives and Russia’s Eurasian Economic Union (EEU), but plans offered by India, Japan, South Korea, and Turkey as well. The ambitious scale of these plans (particularly by U.S. treaty allies Japan, South Korea, and Turkey) and the increased popularity of multi-vector foreign policies combine to serve as a warning to the U.S. to either up its economic game in Asia or risk losing even more pieces on the Asian geopolitical chessboard.

Video courtesy of CCTV English

The post Rift with Philippines Highlights Economics as Key to U.S.-China Rivalry appeared first on Foreign Policy Blogs.

Période

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 13:53

Fondée il y a deux ans, cette revue en ligne de théorie marxiste propose en langue française des textes exigeants mais toujours liés aux questions politiques. Plusieurs groupes de lecture ont essaimé en France. (http://revueperiode.net, accès libre. – Paris.)

http://revueperiode.net

Kairos

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 13:49

Le journal « antiproductiviste » tire des leçons de l'effondrement de l'URSS sur la biodiversité : encourageant le braconnage et la surexploitation forestière, les désastres économiques seraient très néfastes pour les grands mammifères ou les forêts, ce que l'on avait aussi observé après la désintégration de la Communauté de l'Afrique de l'Est. (N° 26, septembre-octobre, bimestriel, 3 euros. – Bruxelles, Belgique.)

http://www.kairospresse.be

Références

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 13:45

En 2014, selon les dernières statistiques connues, 8,8 millions de personnes et près d'un enfant sur cinq vivaient en dessous du seuil de pauvreté, explique la lettre du Fonds de financement de la couverture maladie universelle. (N° 65, octobre, trimestriel. – Gratuit sur le site)

http://www.cmu.fr/references-cmu.php

La confusion des sentiments

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 12:42

Le 13 octobre 2016, un éditorial du Monde (« Dépression nationale ») chapitre les Français, « d'insondables pessimistes, des dépressifs lourds, d'incurables anxieux, des masochistes majuscules ». Leur tort ? Imaginer « que les inégalités ont augmenté depuis cinq ans », « que leur situation sociale est moins enviable que celle de leurs parents » et, comble du saugrenu, « que la lutte des classes est une évidence », énumère plus loin le quotidien. S'appuyant sur une étude de France Stratégie (un think tank gouvernemental) datée d'août 2016, il balaie le « sentiment de déclassement » des ingrats hexagonaux : « La France est en effet un des pays les moins inégalitaires au regard de ses voisins européens ou des États-Unis. »

Un mois plus tôt, le McKinsey Global Institute publiait une autre étude, portant également sur la question des inégalités dans vingt-cinq pays capitalistes avancés (1). Élargissant ses calculs aux revenus du capital (contrairement à celle citée par Le Monde), l'enquête présentait un tableau sensiblement différent. Entre 2005 et 2014, la France a enregistré à la fois la plus forte hausse des revenus des 10 % de la population les plus riches et la plus forte baisse de ceux des 20 % les plus pauvres. En comparaison, le Royaume-Uni fait figure de sanctuaire socialiste : les revenus les plus élevés y ont reculé sur la même période, cependant que ceux des 30 % les plus pauvres augmentaient nettement. L'étude accrédite le « sentiment de déclassement » des Français : 63 % des ménages du pays ont enregistré une stagnation ou un recul de leurs revenus en une décennie...

L'éditorial du Monde n'évoquait pas ces chiffres. Il assurait néanmoins « faire le tri entre réalité et fiction, entre un minimum de rationalité et un maximum de fantasmes ».

(1) McKinsey Global Institute, « Poorer than their parents ? Flat or falling incomes in advanced economies », juillet 2016. Les derniers chiffres disponibles pour la France se rapportent à 2012.

Au-delà d'un mot creux

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 12:41

« Indépendance » : il est périlleux de commencer un article sur la presse, et à plus forte raison un appel, par ce mot. C'est courir le risque que nul n'en achève la lecture tant le terme semble dorénavant réservé à l'aigrefin qui veut distraire l'attention de son interlocuteur afin de lui dérober son bien. D'ailleurs, l'actualité ne manque pas de nous rappeler que les médias indépendants relèvent d'une espèce en voie d'extinction.

Indépendants du pouvoir du capital ? Examinons ce qui se joue à i-Télé. Au départ, cette chaîne d'information continue n'était ni plus soumise ni plus nocive qu'une autre. Juxtaposition haletante et abrutissante de spots publicitaires, de faits divers plus ou moins secondaires et d'émissions de commérages confiées à des histrions surjouant l'indignation, la « polémique » constituait son fonds de commerce. Soudain, le propriétaire de la chaîne, M. Vincent Bolloré, principal actionnaire du groupe Vivendi, décide d'imposer à l'antenne un de ses vieux amis, un animateur graveleux tout juste mis en examen pour corruption de mineur aggravée. En général, la protestation des journalistes se résume au vote d'une motion de défiance à laquelle les propriétaires n'attachent aucune importance (1). Cette fois, la quasi-totalité de la rédaction d'i-Télé se met en grève.

Afin que l'épisode soit plus édifiant encore, M. Bolloré décide également de rapatrier dans les locaux d'i-Télé les salariés de son quotidien gratuit, Direct Matin, l'un des journaux les plus déconsidérés de la presse française, surtout connu à vrai dire pour ses « articles » célébrant les entreprises du groupe Bolloré et les chefs d'État africains leur ayant un jour concédé un contrat de travaux publics. On ne sait pas dans quel état la chaîne sortira de cette épreuve, mais le mépris de M. Bolloré pour les journalistes étant notoire, c'est surtout l'avis des annonceurs qui risque de déterminer son choix. Or, redoutant la dégradation de leur image s'ils continuent d'associer leur marque à l'animateur graveleux mis en examen, la plupart d'entre eux ont décidé de fuir son émission. M. Bolloré ne peut l'ignorer : le patron de Canal Plus et d'i-Télé est également… actionnaire décisionnaire d'Havas, premier groupe publicitaire de France.

Un problème de surpuissance capitaliste se nicherait-il derrière cette affaire ? Pas pour M. Nicolas Sarkozy, vieil ami de M. Bolloré : « S'agissant de nos groupes de communication, débarrassons-nous d'abord d'une idée particulièrement fausse, celle de la prétendue trop grande concentration. C'est tout le contraire. Nos groupes sont trop disséminés, trop petits, pas assez internationaux. (…) Il faudra donc complètement revoir les règles propres à ce secteur, en encourageant au lieu de dissuader la constitution de grandes entreprises de communication multimédia (2). » Même si un tel engagement est au moins aussi capital que celui d'interdire le burkini sur les plages, il a été infiniment moins commenté.

Indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir politique ? Chacun savait que M. François Hollande adore la compagnie des journalistes (soixante-dix d'entre eux recevraient ses textos...). On ignorait toutefois qu'elle était devenue son oxygène. La publication rapprochée de trois ouvrages d'entretiens avec le chef de l'État révèle qu'il a reçu leurs cinq auteurs, longuement, plus d'une centaine de fois, leur laissant entendre ses conversations téléphoniques avec des chefs de gouvernement étrangers, leur donnant accès aux notes diplomatiques prises par un conseiller de l'Elysée, se rendant parfois à leur domicile pour s'épancher davantage. On en est au point, en France, où le directeur de Libération, Laurent Joffrin, un vieux compère de M. Hollande, est suspecté de collaborer à la rédaction de certains de ses discours, sans que cela l'empêche ensuite de les commenter un peu partout.

Quand il ne dévoile pas des secrets d'état à un journaliste, M. Hollande se déploie à l'Élysée pour y décorer un patron de presse. Jean Daniel, le fondateur du Nouvel Observateur, a ainsi été fait grand officier de la Légion d'honneur en 2013. Tout comme, deux ans plus tard, M. Pierre Bergé, coactionnaire majoritaire du groupe Le Monde et président du conseil de surveillance du Nouvel Observateur (devenu L'Obs en 2014). Le mois dernier, même traitement de faveur, mais à un grade inférieur (commandeur), pour Jacques Julliard, à la fois éditorialiste à Marianne et chroniqueur au Figaro après avoir sévi lui aussi, pendant quarante ans, au Nouvel Observateur. L'effondrement de l'influence de ces journaux (Libération vend en kiosques moins de vingt mille exemplaires par jour...) suggère assez la vanité d'une telle entreprise de séduction, surtout quand elle a pour destinataires des propagandistes déjà chevronnés.

Ne pas subir les oukases d'un milliardaire, ne pas dépendre de ses budgets publicitaires, ne pas entretenir de rapports de connivence avec les plus hautes autorités de l'État : ces trois libertés ressemblent à une définition de l'indépendance. Nous en disposons, grâce à vous.

(1) Les journalistes Nicolas Demorand et Laurent Joffrin à Libération, Christophe Barbier à L'Express, Matthieu Croissandeau à L'Obs ont, grâce à l'appui des actionnaires, survécu au désaveu public massif des rédactions qu'ils dirigeaient.

(2) Nicolas Sarkozy, Tout pour la France, Plon, Paris, 2016.

Masochisme électoral

Le Monde Diplomatique - Wed, 02/11/2016 - 12:41

Singulier paradoxe, l'héritage de Margaret Thatcher est répudié dans son pays au moment où ses potions économiques les plus amères font école en France. Le 5 octobre dernier, la première ministre britannique Theresa May assénait aux militants de son parti un discours qui a dû en décontenancer quelques-uns. Dénonciation d'une société gangrenée par les privilèges des riches, défense du rôle de l'État « qui est là pour fournir ce que les individus, les communautés et les marchés ne peuvent pas apporter », mention insistante des « droits des travailleurs », éloge de l'impôt, « prix que nous payons pour vivre dans une société civilisée », panégyrique des services publics, notamment d'éducation et de santé, dont le personnel fut ovationné, relance des dépenses publiques dans les secteurs du logement et des transports : même verbal, un tel tête-à-queue programmatique a suscité un haut-le-cœur chez les amants inconsolables de la Dame de fer. L'un d'eux a d'ailleurs dénoncé une « contre-révolution antilibérale (1)  ».

Qu'il se rassure : son héroïne vient d'obtenir, à titre posthume, l'asile politique de l'autre côté de la Manche, où un pot-pourri de mesures néolibérales fait office de programme commun de la droite française. Signe de la volonté quasi unanime de se débarrasser de M. François Hollande l'année prochaine, mais aussi de l'état de décomposition dans lequel celui-ci laisse son parti, on annonce déjà la victoire de candidats conservateurs qui promettent aux électeurs le report de deux à trois ans de l'âge du départ à la retraite, quatre heures supplémentaires de travail hebdomadaire sans augmentation de salaire, la suppression de l'impôt sur la fortune — alors que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui frappe les revenus modestes, serait, elle, relevée —, la dégressivité des allocations chômage, la suppression de 300 000 à 500 000 postes de fonctionnaires… Dans un pays où l'invocation des sondages tient pourtant lieu de débat politique, le fait que les trois premières mesures suscitent un rejet profond est presque passé inaperçu (2).

Mais le plus stupéfiant reste à venir. Au lieu de se mobiliser contre une purge thatchérienne à laquelle même les conservateurs britanniques renoncent, certains électeurs de gauche, généreusement relayés par les médias, se préparent à participer ce mois-ci à la primaire de la droite. Au risque de conférer au candidat qui en sortira vainqueur une légitimité supplémentaire quand il appliquera son programme. En 2012, le « vote utile » avait conduit des adversaires du néolibéralisme à choisir M. Hollande dès le premier tour afin de garantir l'échec de M. Nicolas Sarkozy. On connaît le résultat : les grandes orientations du président battu furent confirmées par celui qui s'était fait élire contre lui, et le Front national est devenu le premier parti de France. Cette fois, toujours pour battre M. Sarkozy, il faudrait soutenir un de ses anciens ministres, M. Alain Juppé, qui, incidemment, fut l'artisan il y a trente ans du virage libéral de la droite française (3)… Est-il devenu vraiment trop compliqué de réserver son énergie politique à la défense de ses idées ?

(1) Nicolas Baverez, « Le virage antilibéral de Theresa May », Le Figaro, Paris, 17 octobre 2016.

(2) 56 % d'hostilité à la suppression des trente-cinq heures, 64 % au recul de l'âge de la retraite, 67 % à la suppression de l'impôt sur la fortune (sondage IFOP-Atlantico, 23 mai 2016).

(3) Lire François Denord, « Et la droite française devint libérale », Le Monde diplomatique, mars 2008.

Arabie Saoudite, l’incontournable

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 02/11/2016 - 11:40

Cette recension a été publiée dans le numéro d’automne de Politique étrangère (n°3/2016). Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen-Orient à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Jacques-Jocelyn Paul, Arabie Saoudite, l’incontournable (Riveneuve, 2016, 544 pages).

Cet important ouvrage est une contribution intéressante, voire érudite, à la connaissance d’un pays dont la vie politique reste d’une grande opacité pour l’observateur. Son auteur, Jacques-Jocelyn Paul, homme d’affaires résidant dans le pays depuis plusieurs décennies, donne un tableau qui marque une indéniable empathie à son égard, tout en conservant une certaine distance. Abondamment illustré, le livre s’accompagne de nombreux documents, cartes, photographies, arbres généalogiques, encarts qui rendent sa lecture agréable et éclairent certains aspects peu connus de son histoire et du mode de fonctionnement de la famille des Saoud.

Une large place est consacrée à l’histoire. L’auteur remonte à la période pré-islamique puis dessine l’histoire de l’Arabie Saoudite depuis l’époque du prophète jusqu’à nos jours, en évoquant « le pacte inaltérable » avec Abdel Wahad, et en décrivant l’action des souverains qui se sont succédé depuis Ibn Saoud jusqu’au roi Salman. Il insiste en particulier sur le tournant représenté par l’année 1979 qui a connu deux événements majeurs : l’attaque meurtrière de la grande mosquée de La Mecque par un commando mené par Juhayman Al-Otaibi, issu d’une grande tribu du Najd, et les attaques en légitimité de l’imam Khamenei à la suite de l’établissement de la République islamique d’Iran. Ces deux événements menèrent la famille Saoud à pratiquer une escalade fondamentaliste, tandis que les relations avec l’Iran, malgré quelques efforts de conciliation de part et d’autre, aboutissaient à un affrontement avec Téhéran, qui reste plus que jamais d’actualité.

Les chapitres relatifs à la vie politique intérieure, aux caractéristiques de la saoudité, et au mode de fonctionnement du régime familial présentent un grand intérêt. L’auteur décrit les « fondements d’une arabité ancestrale et tribale » en resituant la famille des Saoud dans le dispositif tribal existant dans la péninsule arabique depuis le fond des âges. Il montre l’importance des racines tribales et le jeu des grandes familles saoudiennes. Il éclaire, à l’aide d’arbres généalogiques, le who’s who de la famille des Saoud et de ses différents clans, entre lesquels se répartissent quelque 4 000 membres. Il rappelle le mode de succession, et souligne que le saut de génération est maintenant engagé. Malgré les défis auxquels le pays doit faire face, il estime que le régime est solide compte tenu de ses fondements tribaux et religieux.

Les défis extérieurs, à travers les champs de bataille sur lesquels l’Arabie s’affronte avec l’Iran, la Syrie, le Liban, le Yémen notamment, tout comme la façon dont l’Arabie Saoudite les affronte, auraient pu être plus développés. À l’évidence, la diplomatie du chéquier jusqu’à maintenant pratiquée et la promotion d’un islam unitariste – mot que l’auteur préfère à wahhabite – ne suffisent plus. La « doctrine Salman », née de la dégradation des relations avec les États-Unis, marque une rupture trop récente pour que l’auteur ait pu l’étudier. Il est trop tôt pour en apprécier la pertinence et l’efficacité. Il est vrai que l’Arabie Saoudite doit faire face à des défis sans précédent à un moment où ses ressources financières sont sérieusement affectées, depuis la chute du cours du pétrole, chute à laquelle elle a elle-même contribué.

Ce livre contribue à décrypter l’action d’un pays incontournable mais dont le mode de gouvernance et la politique intérieure et extérieure sont de plus en plus mal perçus dans les pays occidentaux.

Denis Bauchard

S’abonner à Politique étrangère.

 

Middle East Christians and the 2016 U.S. Elections

Foreign Policy Blogs - Wed, 02/11/2016 - 11:29

Across the Middle East, refugees, IDPs, and indigenous religious minorities remain at considerable risk.  The U.S. presidential election has not addressed any of these concerns, from humanitarian or geostrategic perspectives. But the new U.S. president will have to.

Military operations in northern Iraq against ISIS’s control of Mosul bring to fore the question of Iraqi Christians and other religious minorities in Syria and Iraq. The importance of these questions remained invisible in the U.S. presidential and vice-presidential debates.

The 2016 U.S. elections process has been dominated by personalities, not by issues. Donald Trump emerged as the Republican nominee by exaggeration and personal attack on his rivals—”low-energy” Jeb Bush, “Little Marco” Rubio, and so on. Trump continued this line of attack on the Democratic nominee, “Crooked Hillary” Clinton, directing attention to her at-home email server, hiding of alleged health issues, and non-progressive governments who donated to the Clinton Foundation.

Former Secretary of State Clinton has directed her attacks on his failure to release his tax returns, his apparent exemption from paying federal taxes, and his disrespect for immigrants, minorities, and women—recently illustrated by release of a crude audio recording and allegations of unwanted sexual touching by more than 10 women.

Mr. Trump has made elements of foreign policy central to his campaign. Build a wall to keep out Mexican immigrants, and deport illegal immigrants. Tighten immigration restrictions from countries with large Muslim populations, to reduce the risk of terrorism. Renegotiate trade deals—including NAFTA, with two of the U.S.’s largest trade partners. Expect more burden-sharing from U.S. allies. Respect Putin. Reject the Iran deal that intends to trade sanctions relief for promises to defer a nuclear weapons program. Defeat ISIS.  Secretary Clinton, naturally, opposes most of these goals, or has an opposite strategy to achieve them.

In the three presidential debates and one vice presidential debate, though, which included discussions of ISIS, Islam, oil, terrorism, and immigration, candidates never got to the subject of protecting religious minorities in the Middle East (or elsewhere, for that matter). When they were asked specifically in the second debate about the humanitarian crisis in Aleppo, neither discussed it all.

These issues are being debated outside the presidential race, though.  Earlier this year, the Vatican sponsored and three-day meeting on religious persecution at the United Nations in New York. This spring, the White House and both houses of Congress proclaimed ISIS activities as genocide against religious minority groups.  Secretary of State John Kerry stated that “Daesh is genocidal by self-proclamation, by ideology, and by its actions.” In May, the House passed amendments to the 2017 National Defense Authorization Act in support of local defense by Christians and others against ISIS. In September, more than 50 members of Congress spoke at the third annual In Defense of Christians (IDC) conference.

The IDC conference focused on issues like support for Lebanon and the 1.5 million refugees it hosts, Congressional resolutions in support of Iraqi and Syrian religious minorities, and the fate of Coptic Christians in Egypt. But it also raised a question that will be difficult for the next president: what Iraq should look like.

Rep. Jeff Fortenberry (R.-Neb.) introduced House Concurrent Resolution 152, supporting an autonomous Nineveh Plain Province for Christians and other minorities. This is the region from which the Iraqi Army and the Kurdistan Region’s peshmerga, with U.S. and allied support, are currently attempting to drive out ISIS. American diaspora groups like the American Mesopotamian Organization have been promoting this for some time, building not only political support in Congress but also creating the Nineveh Plain Protection Units (NPU), to fight ISIS in northern Iraq.

The difficulty for the next president will be how to approach the Iraqi Government, Kurdistan Region, and American diaspora after the liberation of Mosul and defeat of ISIS, at least in Iraq. The Kurdistan Region (KR) hosts about 1.8 million refugees from Syria and IDPs from the rest of Iraq, including many Christians, Yezidis, Turcoman, Kakai, and other religious minorities. The Kurdistan Regional Government (KRG) has protected many Christian interests in northern Iraq, but also has been criticized by Assyrian Christian/Nineveh Plain diaspora. The next president will have to answer:

Should the U.S. support independence initiatives from the KRG? The KRG has governed territory outside of its three constitutional provinces, including in the Nineveh Plain, since even before ISIS’s attack in 2014—what territories, if any, might the U.S. acknowledge as part of a Kurdish independence declaration? If necessary, should the U.S. be prepared to militarily support the peshmerga from the Iraqi Army? Turkey and Iran each have Kurdish populations of their own; how Ankara and Tehran react will matter intensely.  Syria’s Kurds get rolled into this chess game as well.

In Egypt, Palestine, Syria, Jordan, and Iraq, refugees, IDPs, and indigenous religious minorities remain at considerable risk.  The U.S. presidential election has not addressed any of these concerns, from humanitarian, human rights, or geostrategic perspectives. But the new U.S. president will have to.

See also the author’s earlier post on indigenous Christian militias in he Nineveh Province, Jan 2015.

The post Middle East Christians and the 2016 U.S. Elections appeared first on Foreign Policy Blogs.

Candy and Crossroads in Qayyarah

Foreign Policy - Tue, 01/11/2016 - 23:16
Displaced by ongoing fighting, Iraqi families are braving the journey to safety and stability not far from the offensive in Mosul.

The Blob Is Back: The Revenge of the Syria Hawks

Foreign Policy - Tue, 01/11/2016 - 23:03
With Obama leaving, Washington’s foreign-policy brain trust sees a fresh opportunity to take the fight to Assad.

U.S. Pivot to Asia Still Strong in Vietnam

Foreign Policy Blogs - Tue, 01/11/2016 - 23:02

Off the coast of Vietnam, an ocean farmer monitors Barramundi fish in an offshore net pen, where the fish are allowed to swim freely at low densities. With financing from OPIC, Australis Aquaculture LLC expanded operations to Van Phong Bay, Vietnam where it operates the world’s largest Barramundi farm, specializing in sustainable and eco-friendly aquaculture and employs one hundred local workers. (OPIC)

Many developed and developing country governments offer development assistance and loans to lesser developed countries for a variety of reasons, including efforts to win business opportunities for their national companies, to advance foreign policy goals, and for altruistic reasons. In recent years, Chinese offers of developmental assistance have drawn the most attention, not only due to their size and potential for environmental hazard, but also for their potential to influence foreign policy.  

One recent example of this influence concerns the Philippines, where Philippine President Rodrigo Duterte has decided to put aside his country’s favorable ruling on July 12 from The Hague over competing maritime claims in the South China Sea, or West Philippine Sea. Duterte’s decision to set aside the ruling, and criticize the Americans, has obviously been welcomed by Beijing. He recently returned from Beijing with an entourage of Filipino businessmen, coming away with some $24 billion of promised developmental aid and loans from China.  

Some analysts argue Vietnam may be the next Southeast Asian nation with competing claims in the South China Sea to move closer to Beijing. While not a formal treaty ally of the U.S., Vietnam has welcomed Washington’s intervention in the South China Sea, or East Sea as it is referred to here in Vietnam.

Ties between the two countries have grown under the Obama Administration, and have led to joint military exercises, cooperation on dioxin removal, the full lifting of the lethal arms embargo during Obama’s visit in May, and a port of call by two U.S. warships to the historic and strategic Cam Ranh Bay earlier this month—following a 21-year absence. All of this growing interaction is a result of Washington’s “pivot to Asia”, announced by Obama and implemented by his former secretary of state, Hillary Clinton from 2009-2013.

Of course, this pivot is part business, foreign policy and philanthropy, and one of the best tools the Obama Administration has to advance the pivot is the Overseas Private Investment Corporation (OPIC). As the U.S. Government’s development finance institution, the independent agency “mobilizes private capital to help address critical development challenges and in doing so, advances U.S. foreign policy and national security priorities”. Established in 1971, OPIC provides investors with financing, political risk insurance, and support for private equity investment funds, and operates on a self-sustaining basis at no net cost to American taxpayers.

Given the uncertainty created by Duterte over the strength of Washington’s pivot to the Philippines, a visit on October 25 to Ho Chi Minh City by OPIC officials was a timely reminder of the two countries growing bonds. Leading the delegation was Elizabeth L. Littlefield, president and CEO of OPIC, who announced the agency will seek to work with Vietnam’s private sector to provide a potential $500 million worth of financial assistance to Vietnamese projects over the next three years. While Littlefield acknowledged little investment by OPIC to date in Vietnam, she said U.S. investors were particularly interested in commercially-viable renewable energy, agriculture, and information technology projects which contribute to Vietnam’s development.

Finding these commercially viable projects, especially in renewable energy space where the feed-in-tariffs (a set price guaranteed by the utility) are not yet commercially attractive, will be the challenge for U.S. investors, OPIC and the Vietnamese private sector. And most of the $12.3 billion of foreign direct investment in Vietnam is currently earmarked for the processing and manufacturing sectors.

However, the mere offer of substantial assistance will go a long way in helping cement the bilateral relations between the U.S. and Vietnam, and will help reassure Hanoi that Washington will not be pivoting away from the region—despite worries in the region over the passage of the Trans-Pacific Partnership (TPP) and how the next American president will choose to engage (or disengage) with the region.

The post U.S. Pivot to Asia Still Strong in Vietnam appeared first on Foreign Policy Blogs.

U.N. Chief Fires His Top Peacekeeping Commander in South Sudan

Foreign Policy - Tue, 01/11/2016 - 22:53
A scathing internal investigation details multiple failings by U.N. blue helmets to protect civilians during July violence in Juba.

Pages