You are here

Défense

MAN Cryo équipe le futur ferry GNL de Caronte

MeretMarine.com - Tue, 31/01/2017 - 01:10

MAN Cryo vient de signer un contrat d'équipement pour le système d'approvisionnement en GNL du futur ferry de la compagnie italienne Caronte, actuellement en construction dans les chantiers turcs Sefine. Pour mémoire, le navire sera le premier ferry propulsé au gaz en Méditerranée. D'une taille de 133 mètres de long et 21.5 mètres de large, il disposera d'une capacité de 290 voitures sur deux ponts et 1500 passagers. Il naviguera dans le détroit de Messine, qui sépare la Sicile de la botte italienne. Son design a été réalisé par LMG Marin France, filiale française de LMG Marin.

Categories: Défense

Eaux de ballast : Wärtsilä équipe quatre navires de CMA CGM

MeretMarine.com - Tue, 31/01/2017 - 01:10

CMA CGM a renouvelé sa confiance dans le système de traitement de traitement des eaux de ballast Wärtsilä Aquarius. Le groupe français vient d'en commander pour ses quatre navires de 3300 EVP en construction dans les chantiers chinois Cosco Zhoushan. Les six navires des deux séries précédentes en sont déjà équipés.

Le système Aquarius fonctionne en deux phases: d'abord une filtration puis une irradiation UV. Il a une capacité de 500 m3 par heure.

Categories: Défense

Euromaritime-Eurowaterways ouvre ses portes

MeretMarine.com - Tue, 31/01/2017 - 01:10

La troisième édition du salon Euromaritime, qui intègre depuis 2015 Eurowaterways, s’ouvre aujourd’hui au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Organisé par le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN), ainsi que nos confrères du Marin, avec le soutien du Cluster Maritime Français, de l'ENMC, de VNF et d'Entreprendre pour le Fluvial, cet évènement professionnel, qui se déroule jusqu’à jeudi, couvre tous les secteurs maritimes, portuaires et fluviaux.

Categories: Défense

Le paquebot résidentiel The World s’offre la mer de Ross

MeretMarine.com - Tue, 31/01/2017 - 01:10

A plus de 78° sud, c’est la première fois qu’un navire de croisière s’aventure aussi loin au sud de l’Antarctique. Le record signé il y a près d’un an par l’Akademik Shokalskiya été battu de peu, samedi dernier, par The World. Unique paquebot résidentiel au monde, il a atteint cette latitude en mer de Ross, dans la baie des Baleines, au cours d’une croisière de 22 jours vers le continent blanc.

Construit par le chantier norvégien Fosen et mis en service en 2001, The World mesure 196 mètres de long pour 29.8 mètres de large. Ce navire de 43.500 GT compte 165 résidences.

Categories: Défense

La sécurité en mer Baltique, trop oubliée des Européens, toujours dépendants des Américains, avertissent Finlandais et Suédois

Bruxelles2 - Mon, 30/01/2017 - 19:10
(B2) La mer Baltique est-elle oubliée des Européens ? C'est précisément ce qui inquiète Finlandais et Suédois, pour qui « il est souvent difficile d’attirer l'attention de l'Union européenne sur cette région ». Pourtant, les tensions dans la région de la mer Baltique sont réelles depuis 2013 et la pression russe augmente. Devant la sous-commission Sécurité et […]
Categories: Défense

Skangas développe l'avitaillement GNL du port d'Helsinki

MeretMarine.com - Mon, 30/01/2017 - 15:43

Tallink’s new LNG-powered fast ferry Megastar was bunkered at Helsinki’s West Harbour on January 25, 2017. Megastar will start operating on the Helsinki-Tallinn route this weekend, powered by the cleanest marine fuel – liquefied natural gas (LNG).

Categories: Défense

EUPOL COPPS commence 2017 avec trois formations spécifiques

Bruxelles2 - Mon, 30/01/2017 - 15:13

(Crédit: Eupol Copps)

(BRUXELLES2) Le mois de janvier a été intensif pour les Européens de la mission d’assistance à la police palestinienne (EUPOL COPPS). Les centres de Hébron et Jéricho ont accueilli trois formations centrées sur les techniques d’interrogatoire, la formation des formateurs et l’utilisation des social media

Technique d’interrogatoire avec des enfants

Interroger des enfants demande des capacités et une aptitude particulières. Seize agents de l’unité de protection de la famille de la Police civile palestinienne (PCP) et cinq procureurs ont suivi une formation d’EUPOL COPPS, à Jéricho et à Hébron, portant notamment sur la prévention et l’investigation des affaires impliquant des crimes contre les enfants et les crimes perpétrés par l’utilisation de technologie, comme des téléphones portables ou des ordinateurs. Face à l’intérêt soulevé, une session supplémentaire sera organisée en février, afin d’impliquer davantage d’officiers et de procureurs.

Le sujet est une des priorités des Européens qui ont, en 2015, mis en place, dans la circonscription de Hébron, une salle d’interrogatoire d’enfants, dotée de dispositifs spécialisés pour interroger les victimes vulnérables de la criminalité. EUPOL soutient également la Police civile palestinienne dans la création d’unités de protection de la famille et des mineurs afin de lutter contre la violence domestique. 

Les officiers palestiniens pendant un exercice pratique (Crédit : EUPOL COPPS)

Formation des formateurs à Jericho

Recherche de véhicules, contrôle de zones de sécurité, recherche, arrestation et menottage de suspects… Telles ont été les tactiques policières que les conseillers policiers d’EUPOL COPPS ont révisé avec quinze policiers palestiniens à Jéricho. Pendant quatre jour, formateurs et étudiants ont mis en pratique des connaissances acquises dans un cours préalable, de manière théorique. Cette formation pratique, finalisée le 24 janvier, a mis l’accent sur la méthodologie pédagogique, puisque les quinze policiers dont été sélectionnés pour « transférer efficacement leurs compétences acquises à d’autres agents dans les onze districts ». En guise de suivi, le conseiller français de police d’EUPOL COPPS, qui a dispensé la formation, renforcera sa présence dans les districts pour conseiller les formateurs dans leur labeur de formation de leurs collègues. 

Mieux utiliser les réseaux sociaux

Quatorze officiers responsables des médias et des relations publiques au sein de la Police civile palestinienne ont participé à un atelier de trois jours pour accroitre leurs capacités à utiliser les outils des médias numériques et des technologies de l’information. Objectif : améliorer le site web pour le rendre plus convivial, plus réactif et plus interactif d’une part et fournir les instruments pour une meilleure utilisation  des réseaux sociaux de la police afin d’augmenter correctement les interactions avec la population. L’expert britannique en charge de la formation s’est ainsi centré sur les techniques et usages de création de page web mais également sur l’amélioration des publications afin de les rendre plus attrayantes. Un dernier module s’est centré sur les instruments pour mesurer l’impact de chaque action. 

(Leonor Hubaut)

Lire aussi : Le mandat d’EUPOL Copps et EUBAM Rafah prolongé d’un an

Categories: Défense

Verbatim du CEMAA sur la BAP de Jordanie

Le mamouth (Blog) - Mon, 30/01/2017 - 10:23
Voici le prononcé de l'allocution du général André Lanata, hier, sur la base aérienne projetée de
Plus d'infos »
Categories: Défense

Affaiblir l’Europe n’est pas une option (déclaration de Lisbonne)

Bruxelles2 - Mon, 30/01/2017 - 08:45
(B2) Les sept dirigeants des pays du sud de l'Europe (Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Malte et Portugal), réunis samedi (28 janvier) à Lisbonne (Portugal) ont affirmé que « Affaiblir l’Europe n’est pas une option ». Cette réunion des pays du sud de l'Europe (re)mise en place récemment pour faire contrepoids à l'Allemagne et aux pays […]
Categories: Défense

Raid sur Raqqah : avant/après

Le mamouth (Blog) - Sun, 29/01/2017 - 19:29
Ce blog l'expliquait ce matin, des Rafale de l'armée de l'air ont réalisé une frappe de précision hier
Plus d'infos »
Categories: Défense

Le CEMAA sur la BAP de Jordanie

Le mamouth (Blog) - Sun, 29/01/2017 - 19:09
Le général André Lanata s'est rendu ce weekend sur la base aérienne projetée de Jordanie (BAPJ), à
Plus d'infos »
Categories: Défense

US et OTAN, US et cyber : deux articles pour le HS de Conflits

EGEABLOG - Sun, 29/01/2017 - 19:00

Je m'aperçois que je ne vous avais pas signalé deux articles parus dans la dernier Hors-série de Conflits, paru en septembre et dédié aux Etats-Unis. L'un sur les Etats-Unis et l'OTAN, l'autre sur US et cyber. Je les reproduis ci-dessous. Bonne lecture. egea.

Pour les Etats-Unis, l’OTAN est-elle encore utile ?

Vu de France, l’Alliance est une machine qui sert d’abord aux Américains. Or, la perception de nos voisins est bien différente : pour eux, c’est plutôt une machine qui sert aux Européens, car elle leur procure une défense fournie par Washington, ce qui leur permet de faire de très sérieuses économies sur leur budget de défense. C’est bien d’ailleurs ce que pensent les Américains depuis des années, trouvant que les Européens n’en font pas assez.

Hier. Il y a en fait une défiance assez ancienne des Américains envers l’Alliance. Sans remonter aux débats sur le « partage du fardeau » datant des années 1960, l’après-guerre froide a très vite montré des différences d’approche entre les deux rives de l’Atlantique. Ainsi, la crise du Kosovo fut vécue aux États-Unis comme la démonstration de l’inefficacité opérationnelle de l’Alliance. Ceci explique largement la posture de « transformation » prônée par Donald Rumsfeld qui affirmait « c’est la mission qui fait la coalition » : on ne pouvait pas marquer plus de distance envers l’Alliance. C’est d’ailleurs ce qui explique que la seule fois où l’article 5 fut déclaré (il s’agit de la clause de défense collective du traité), ce fut le 12 septembre 2001, à l’initiative des Européens qui convainquirent des Américains qui n’étaient pas demandeurs.

La défiance demeura puisque les Américains lancèrent seuls une opération en Afghanistan puis laissèrent l’ONU mettre en place la FIAS (Force Internationale d’Assistance et de Sécurité) à l’hiver 2001. Ce n'est que 2 ans plus tard que la FIAS passa sous commandement de l’OTAN. Longtemps d’ailleurs, elle servit de parapluie diplomatique à une coalition, l’essentiel étant assuré par les forces américaines. Au maximum du dispositif, sur les 140.000 hommes de la FIAS, 100.000 étaient américains. Mais ils n’appréciaient pas les nombreux « caveats » (restrictions d’emploi) des troupes européennes qu’ils jugeaient donc inutiles. Au fond, l’OTAN ne redora pas son blason auprès des responsables américains au cours de l’affaire afghane.

Obama. Aussi, dès la présidence Bush, on entendit les ministres de la défense reprocher aux Européens de ne pas être sérieux : d’une part ils ne dépensaient pas assez, d’autre part ils n’étaient pas assez efficaces. Au fond, la présidence Obama a poursuivi cette ligne, pour deux raisons. La première est la défiance foncière du président envers l’outil militaire. Surtout, longtemps, il a considéré que l’Europe n’était ni un problème, ni une solution. Du coup, il n’a fait aucun effort à son endroit et a plutôt négligé l’OTAN, laissant ses secrétaires d’État morigéner lesdits Européens. Finalement l’OTAN ne s‘est à leurs yeux montrée récemment utile qu’à l’occasion d’un seul objectif important, celui de la défense anti-missile, décidée au sommet de Lisbonne en 2010 et assidûment poursuivie depuis. Pour Obama, la priorité est d’abord à l’Asie. Pour lui, le retour russe n’est pas vraiment menaçant.

Telle est la ligne à Washington, qui pourra surprendre ceux qui écoutaient le SACEUR, l’ineffable général Breedlove, qui ne cessait de grossir le danger russe, avertissant d’une possible conquête de l’Ukraine ou de la saisie du rivage entier de la mer Noire jusqu’à Odessa et la Transnistrie. Mais ici, il faut voir que par fonction, le SACEUR est « dual hatted » (double casquette) et qu’il honore aussi la fonction de commandant des troupes américaines en Europe (USEUCOM). En tant que tel, il est un commandant opérationnel dont le budget dépend du Congrès et qui obéit directement au président. Autant de facteurs qui l’incitent à une lutte politique pour les ressources, surtout à un moment où les budgets de défense sont contraints (même aux États-Unis) et où la priorité est donnée à l’Asie : grossir la menace sur a zone de responsabilité est un bon moyen d’acquérir de l’importance et de la visibilité, donc de maintenir les ressources. Bref, il faut distinguer entre ce que disent les Américains en Europe et ce qui est décidé réellement à Washington.

Concrètement, la priorité n’est pas donnée à la Russie. La Chine est perçue comme le premier compétiteur stratégique, tandis que malgré la volonté de se désengager du Moyen-Orient, les affaires sur place ont plus d’effet aux États-Unis que ce qui se passe en Ukraine. Les attentats djihadistes intervenus ces derniers mois (Boston, San Bernardino, Orlando) contribuent de facto à importer la question moyen-orientale au centre de la politique américaine, sujet d’autant plus sensible que le pays est en pleine campagne électorale, que Mme Clinton a été secrétaire d’État (avec une controverse sur son rôle lors de l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi) et que Donald Trump a adopté une ligne très dure à l’encontre des musulmans.

Une réassurance minimale ou un retour d’attention envers l’OTAN ? Dès lors, la multiplication des crises en Europe et l’insistance des alliés (Pologne, États Baltes, Roumanie) ont forcé l’Amérique à donner quelques gages de « réassurance ». Ainsi, le président Obama a annoncé l’envoi d’une brigade supplémentaire en Europe pour satisfaire les besoins de réassurance des alliés est-Européens (mais elle n’est pas dans le cadre OTAN). S’il faut contenter les Européens, ce n’est pas que la Russie inquiète car malgré ses efforts de modernisation, elle reste bien loin en termes de budgets et de performance technologique. Par ailleurs, la Russie se révèle un partenaire finalement utile pour gérer la crise syrienne, malgré les frictions (en train de s’accroître, à l’heure de la rédaction de cet article). Tel est le calcul de l’actuel président qui pensait laisser à Hillary Clinton le soin de mener une politique beaucoup plus interventionniste : on parle même de V. Nuland comme Secrétaire d’État, elle qui fut l’égérie des néo-conservateurs et très opposée aux Russes.

Las ! cette belle mécanique d’indifférence bute sur plusieurs obstacles. En Europe, le Brexit tout comme les profondes crises qui touchent l’UE et ses membres (crise de l’euro, migrations, populisme, djihadisme) font que l’Europe redevient un problème. Aux États-Unis, le candidat républicain a jeté un pavé dans la mare en allant encore plus loin que le président Obama, qui se contentait d’une négligence discrète : pour Donald Trump, « l’OTAN est obsolète » et il mettra les Européens au pied du mur : « NATO was done at a time you had the Soviet Union, which obviously was larger – much larger than Russia is today. I’m not saying Russia is not a threat. But we have other threats ». Ainsi, il suggère d’insister plus encore sur le partage du fardeau, ce qui consiste à la fois à menacer de désengager et à pousser les Européens à faire plus pour leur défense.

Cette posture ferme a suscité une campagne de réaction de la part de l’établissement. Les experts et les politiques se sont succédé pour réaffirmer l’importance de l’OTAN et la nécessité de l’alliance avec les Européens. Puis le sujet a un peu disparu. Le sommet de l’OTAN n’a pas profondément infléchi cette ligne puisque les alliés ont décidé de confirmer leur cohésion de défense (donc, la réassurance envers les Européens de l’est). Les États-Unis ont poussé quelques dossiers concrets (défense antimissile) mais rien n’a fondamentalement changé. Tout dépendra en fait du prochain président. Une Hillary Clinton sera plus interventionniste. Cela ne signifie pas forcément plus d’opérations militaires, encore moins plus d’efforts envers l’OTAN, mais on devrait avoir une certaine continuité avec la politique globale des États-Unis. Un Donald Trump sera certainement beaucoup plus tranchant et voudra forcer les Européens à faire plus. Les débats devraient alors s’ouvrir.

Le nouvel élu entrera en fonction début 2017. On peut donc prévoir une réunion de haut sommet avant l’été (par exemple avec l’inauguration du nouveau siège ?) afin de préciser les nouvelles orientations à la relation euro-atlantique, notamment dans son canal privilégié, l’Alliance. 

 

 

Les États-Unis et le cyberespace

Le cyberespace constitue pour les États-Unis une ressource essentielle de leur puissance renouvelée. Il est en effet fréquent d’évoquer un déclin américain dont les échecs militaires seraient le signe, de l’Irak à l’Afghanistan. Ainsi s’expliquerait le désengagement américain qu’aurait conduit Barack Obama et que reprendrait, d’une certaine façon, Donald Trump. C’est pourtant ignorer que l’interventionnisme américain a pris d’autres formes (des frappes de drones à un impérialisme juridique[1]) et surtout que les États-Unis ont investi les nouveaux moyens de la puissance : espace sidéral, nouvelles technologies et surtout cyberespace. Ce dernier constitue en effet un des moyens essentiels de la nouvelle puissance américaine, celle qui vise à maintenir une domination géopolitique du monde au XXIe siècle. Cette cyberstratégie intégrale s’observe dans quatre champs principaux, piliers d’une puissance déjà projetée dans le futur : la technologie, l’économie, la défense et le renseignement. Est-il alors possible de rivaliser avec le cyberempire ?

 

I Les États-Unis ont créé le cyberespace

Nul besoin de rappeler le goût américain pour la technologie, toujours perçue comme la solution aux problèmes du moment. Avec le cyberespace, la technologie présente un avantage supplémentaire, celui de créer un espace universellement partagé et sous contrôle américain. L’informatique puis le cyberespace furent largement créés par les Américains, même si les historiens notent la présence d’Européens au lancement de l’aventure. Une définition très simple du cyberespace le désigne comme le maillage de l’informatique en réseau. Si les premiers projets sont lancés dès les années 1960, si Z. Brezinski pressent très tôt le pouvoir de ce qu’il nommait la technétronique[2], le véritable décollage du cyberespace date des années 1990 avec la révolution Internet.

Au web 1.0 succèdent le web 2.0, puis les très grands acteurs (la bande de GAFA : Google, Amazon, Facebook, Apple), le cloud, le big data. Cette irruption en est encore à ses débuts puisque déjà les nouvelles vagues arrivent : internet des objets, ordinateur quantique, intelligence artificielle, robotique généralisée, convergence homme-machine, pour celles qui sont déjà anticipées. La très grande majorité de ces initiatives naissent sur le sol américain, avec des acteurs américains ou sous le contrôle, technique ou juridique, d’organisations américaines. Ainsi, les organes de régulation de l’Internet sont situés sur le sol américain, les principales organisations de serveur racine également, tandis que la plupart de la population mondiale utilise majoritairement des sites américains, à l’exception de quelques zones (la Chine, partiellement la Russie, l’Arménie…). Chaque requête que vous effectuez sur Google est, pour des raisons techniques, recopiée sur un serveur distant. Il y a donc une très grande probabilité que ce serveur soit sur le territoire des États-Unis ou transite par celui-ci (90% des communications Internet mondiales passent par les câbles transatlantiques). Autrement dit, quasiment toutes vos données peuvent tomber sous le coup de la loi américaine (ce qui relativise grandement les notions de « cloud souverain » ou de « fermes de données localisées »). Ainsi, l’architecture technique du cyberespace, qu’elle soit matérielle ou logicielle, donne aux États-Unis une position de quasi-monopole.

II Une nouvelle économie qui va de pair avec la mondialisation

Il y a des liens forts entre la mondialisation et l’émergence du cyberespace : ce n’est pas un hasard s’ils interviennent simultanément. Cette corrélation temporelle révèle une part de causalité. La mondialisation est un peu due à la dérégulation, beaucoup aux moyens techniques permis par ce qu’on désignait, à l’époque, de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Elle permet bien sûr des transactions commerciales et financières mais aussi la gestion des marchandises (pas de mondialisation sans conteneur 20 pieds, eux même gérés exclusivement par ordinateur), les mouvements des êtres humains (gestion des voyages) et évidemment l’explosion des échanges culturels.

Cela introduit un changement de paradigme économique. La mondialisation n’est pas simplement une concurrence économique élargie à la planète, c’est désormais un nouveau capitalisme qui s’affranchit des règles grâce au cyber. Celui-ci devient désormais le lieu d’une nouvelle conflictualité économique où tous les coups sont permis. Uber ou airB&B créent de nouveaux modèles économiques qui mettent à bas les anciens opérateurs notamment en s’affranchissant des règles locales : la position économique acquise doit devenir si importante que les procès longs et coûteux devront permettre une transaction laissant place à la nouvelle réalité économique (too big to fail). Sait-on ainsi que l’essentiel du capital d’Uber est destiné à payer non de la publicité ou des innovations technologiques mais des bataillons d’avocats sur chacun des territoires où la société s’implante ? Les grands opérateurs économiques utilisent également le cyberespace pour construire des modes complexes d’évasion fiscale afin de ne pas payer d’impôts, ce qui affaiblit d’autant les États.

De même, les nouveaux acteurs investissent des secteurs à très forte intensité capitalistique. Il s’agit de prendre de gros risques industriels, avec énormément de capitaux et pour une durée de long terme afin de contourner les acteurs existants. Ainsi s’expliquent les paris fous des fusées : deux sociétés privées, Blue Origine (détenue par Jeff Bezos, propriétaire d’Amazon) et Space X (Elon Musk, le propriétaire de Paypal), s’affrontent pour construire de nouveaux modèles économiques qui mettent à mal les structures existantes, notamment Arianespace. Ainsi en est-il de Tesla, lancée là-encore par Elon Musk, marque de voiture électrique et luxueuse, sortie de rien et qui agite l’actualité, tandis que Google expérimente depuis de longues années la « voiture sans chauffeur ». L’abondance du capital disponible aux États-Unis rend possibles de telles expériences, très coûteuses, très risquées mais très rémunératrices en cas de succès, puisqu’elles obtiendraient alors un avantage comparatif déterminant qui tuerait quasiment les acteurs établis. Il ne s’agit pas simplement d’un processus d’innovation comme nous en avons l’habitude, mais d’un processus de disruption qui vise à annihiler le marché existant pour un créer un autre à sa main.

Ces processus visent au fond à établir des dominations économiques complètes, en jouant au besoin sur les normes ou la corruption. Le cyberespace est un élément essentiel de cette stratégie économique totale, celle des États-Unis.

III Les États-Unis et la cyberdéfense

En 1993, deux auteurs américains annonçaient : « cyberwar is coming ». Cela fait donc près de 25 ans que les Américains travaillent sur ce champ. De l’infoguerre à la guerre réseaucentrée, les théories se sont succédé. Mais le plus important n’était pas là, mais dans le développement de capacités toujours plus importantes. Ainsi, la National Security Agency (NSA) compte-t-elle 36.000 agents auxquels il faut ajouter environ 64.000 sous-traitants, soit une force de 100.000 hommes, pour un budget qui approche les 30 milliards de dollars. Edward Snowden[3] a révélé l’étendue de l’activité de l’agence qui espionne tout, sous prétexte de lutte antiterroriste, alors que l’on sait qu’au maximum un seul attentat a été déjoué par elle. En fait, même si cela est peu connu, la NSA sert beaucoup (principalement ?) à l’espionnage économique afin de favoriser les entreprises américaines.

Elle a certes joué en appui à des opérations plus géopolitiques voire militaires. Ainsi, elle a fabriqué le ver Stuxnet (en collaboration avec les Israéliens) qui visait une usine iranienne de recherche nucléaire, afin de ralentir son programme. Elle a mis en place un gigantesque système d’espionnage (la « galaxie Flame ») sur l’ensemble du Moyen-Orient, notamment l’Iran mais aussi toutes les factions locales en Irak, Syrie, Liban, … Un responsable américain a ainsi récemment fait savoir que les États-Unis menaient une « cyberguerre » dans la lutte contre l’EI, même si l’on savait déjà que la NSA avait aidé le général Petraeus au cours de la campagne d’Irak.

Le cyberespace est considéré par les Américains comme un nouveau « milieu de la guerre », tout comme les autres milieux (terre, mer, air, espace sidéral). Leur doctrine est claire et constamment réaffirmée : ils veulent y jouer le premier rôle, n’hésiteront pas à se défendre et à riposter, ils utiliseront des « armes offensives » (comme Stuxnet) et n’écartent pas l’idée qu’une agression cyber sérieuse pourra enclencher une riposte non cyber, c’est-à-dire avec des armes conventionnelles. On retrouve ici la culture stratégique américaine, toujours gourmande de suprématie, de bombardements massifs, d’écrasement de l’ennemi : tant pis si ces catégories s’appliquent difficilement au cyberespace puisqu’à la différence des canons, on ne se foudroie pas à coups d’électrons, il faut bien observer une militarisation structurelle de l’approche américaine du cyberespace.

IV Des rivaux ?

Face à une telle volonté et une telle domination, est-il possible de rivaliser ? ou tout simplement de préserver une certaine indépendance ? Certains s’en donnent les moyens. Tout d’abord la Chine, mais aussi la Russie voire l’Inde, qui toutes ont saisi l’ampleur de l’ambition et donc de la menace. Les deux premiers mettent ainsi en œuvre des stratégies complètes d’autonomie cyber, à la fois technique, physique et logicielle, mais aussi économiques. Il ne s’agit pas de dire que ce sont des enfants de chœur ni qu’ils ne se situent pas parmi les premiers acteurs d’une certaine cybercriminalité (espionnage économique et hacking), simplement que cela fait aussi partie d’une stratégie destinée à prévenir la pression américaine, pas des plus tendres non plus.

Au fond, la grande question touche l’Occident et particulièrement l’Europe. Si le Royaume-Uni a très tôt choisi une alliance très intime avec Washington, Paris et Berlin semblent plus gênés. D’une façon générale, les Européens ne perçoivent pas l’affirmation très dure des intérêts américains et demeurent façonnés par l’idée d’une communauté occidentale. Cela rend les démarches indépendantes dans le cyberespace difficiles à conduire puisqu’il faut collaborer juste assez pour progresser sans devoir révéler trop de choses, ce qui entraverait l’autonomie. Israël y réussit sans trop de difficultés, Paris s’y essaye. Pour beaucoup d’autres, on est plus proche de la vassalisation que du maintien de la souveraineté.

Pour conclure

Le cyberespace est donc pour les États-Unis un formidable outil qui répond parfaitement à leurs aspirations : il est à la fois technologique et universel et permet d’agir dans les deux dimensions privilégiées de la puissance, l’économie et le militaire. On aurait pu ajouter la dimension culturelle en rappelant que soft power et smart power sont des inventions américaines et utilisent abondamment le cyber pour se diffuser. Tout ceci permet une stratégie intégrale qui vise à assoir (ou rétablir) une domination américaine sur le monde à venir. Beaucoup pensent que le moment de l’hyperpuissance est fini, à l’aune de quelques échecs en Afghanistan ou en Irak. Mais outre que semer le chaos dans des régions éloignées n’est pas forcément un échec au regard de la grande stratégie américaine, c’est surtout oublier que malgré les apparences, les États-Unis sont déjà passés à autre chose : ils ont l’ambition de façonner le monde du XXIe siècle selon leurs règles. Le dessein peut paraître illusoire, il est pourtant poursuivi avec détermination.

 

[1] O. Kempf, L’indirection de la guerre ou le retour de la guerre limitée, Politique Etrangère, 2015/4 (Hiver).

[2] Z. Brzezinski, La révolution technétronique, Clamann-Lévy, 1971.

[3] Q. Michaud, L’affaire Snowden, une rupture stratégique, Economica, 2014.

 

 

Categories: Défense

Eunavfor Atalanta explique son travail aux pêcheurs somaliens

Bruxelles2 - Sun, 29/01/2017 - 18:36

(Crédit : Eunavfor Atalanta)

(BRUXELLES2) Tout ne se limite pas à la lutte contre la piraterie. Profitant de ses patrouilles au large de la côte somalienne, les Espagnols du navire ESPS Relampago, participant à l’opération européenne de lutte contre la piraterie, EUNAVFOR Atalanta, ont rencontré des pêcheurs somaliens en mer. Objectif : faire connaitre les efforts de l’opération européenne et les conséquences positives pour les somaliens. Que ce soit dans la protection du navire MSM Douro, actuellement chargé de fournir de l’aide humanitaire aux Somaliens, comme par les patrouilles menées au large de la côte pour dissuader les éventuels pirates de se rendre à la mer pour attaquer les navires.  Ces approches amicales (friendly approach) avec les pêcheurs locaux « aident à établir la confiance mutuelle et la compréhension entre les forces navales de contre-piraterie et la communauté somalienne locale » explique au QG de l’opération européenne anti-piraterie. 

(Leonor Hubaut)

Categories: Défense

L’US Army va tester un pick-up « furtif »

Zone militaire - Sun, 29/01/2017 - 11:46

À l’heure où l’armée française a commandé 3.700 Ford Ranger militarisés par ACMAT [Renault Trucks Défense] pour remplacer les P4, l’US Army va tester prochainement un nouveau type de véhicule de patrouille bénéficiant des toutes dernières innovations technologiques. Présenté cette semaine à l’occasion du Washington Auto Show, le ZH-2 promet d’être un véhicule très discret. […]

Cet article L’US Army va tester un pick-up « furtif » est apparu en premier sur Zone Militaire.

Categories: Défense

Environ 40 militaires turcs affectés à l’Otan ont demandé l’asile en Allemagne

Zone militaire - Sun, 29/01/2017 - 11:04

Voilà une affaire qui risque de ne pas améliorer les relations entre Berlin et Ankara, déjà tendues à cause du dossier des migrants, de la question du génocide arménien et de l’attitude des autorités turques après le coup d’État manqué du 15 juillet 2016. Dans la foulée de cette tentative de putsch, attribuée par Ankara […]

Cet article Environ 40 militaires turcs affectés à l’Otan ont demandé l’asile en Allemagne est apparu en premier sur Zone Militaire.

Categories: Défense

La brigade blindée US se fait les dents en Pologne

Lignes de défense - Sun, 29/01/2017 - 10:45

Les chars Abrams de la 3e ABCT (armored brigade combat team, de Fort Carson) sont bien arrivés en Pologne dans le cadre de la mission de dissuasion Atlantic Resolve. Ils appartiennent à cette brigade blindée, issue de la 4e DI, qui va être projetée pendant 9 mois en Europe de l'est dans le cadre d'une mission de "dissuasion" (photos: Ph.Ch.).

Depuis une semaine, Bradley et Abrams effectuent une campagne de tirs dans le camp de de Trzebien, près de Zagan, dans l'ouest de Pologne. Les militaires américains y ont été accueillis par leurs camarades polonais du 34e régiment blindé de la 11e division de cavalerie.

Les chars ci-dessus appartiennent au 1-68th bataillon; jeudi et vendredi, les équipages ont testé armements, optiques, visées par -11° et un grand soleil. Ces véhicules et ces soldats vont, dans quelques semaines, gagner les pays baltes où ils vont s'entraîner avec les forces armées locales.

Le 1-68th est soutenu par le 5-88th BEB (bataillon du Génie) dont un détachement est installé dans le cantonnement du 23e régiment polonais d'artillerie de campagne, dans la ville de Boleslawiec.

Rendez-vous la semaine prochaine dans Ouest-France et Lignes de Défense pour la suite de ce reportage.

 

 

Categories: Défense

BAE Systems va participer à un projet turc d’avion de combat de 5e génération

Zone militaire - Sun, 29/01/2017 - 10:10

En décembre 2010, le ministère turc de la Défense a confié à Turkish Aerospace Industries un contrat de 20 millions de dollars pour mener des études portant sur la réalisation d’un avion de combat dit de 5e génération qui, appelé pour le moment TFX, sera destiné à remplacer le F-16 de l’aviation turque et à […]

Cet article BAE Systems va participer à un projet turc d’avion de combat de 5e génération est apparu en premier sur Zone Militaire.

Categories: Défense

Trump, l'Amérique et le reste du monde: une conférence et deux notes de recherches

Lignes de défense - Sun, 29/01/2017 - 10:02

Dans le cadre des "Lundis de l'IHEDN", une conférence sur "la relation transatlantique à l'orée d'une nouvelle présidence américaine" sera donnée par Gérard Araud, ambassadeur de France aux USA, le 27 février.

Pour s'inscrire, c'est ici.

L'arrivée de Donald Trump suscite toujours autant de commentaires. Outre cette conférence, je signale deux textes qui viennent de paraître:

- une note de recherche de l'IRSEM (n°34 - 2017): "La présidence Trump telle qu’elle est perçue : un tour d’horizon". Les auteurs sont: Flavien Bourrat, Fatiha Dazi-Héni, Étienne Dignat, Jean-Vincent Holeindre, Céline Marangé, Marianne Péron-Doise, LCL Arnaud Planiol, Sonia Le Gouriellec, Pierre Razoux, Blandine Sixdenier, Amélie Zima.
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, en novembre 2016, est apparue comme une surprise électorale et politique. Ses conséquences internationales et stratégiques sont aujourd’hui difficiles à mesurer, tant la campagne a tourné essentiellement autour des questions intérieures. En revanche, on peut dire comment l’événement a été perçu, à la fois au sein de la nation américaine et dans le monde. Une telle interrogation permet de mesurer les différences de perceptions, qui reflètent à la fois les jeux d’alliance et la superposition des agendas en matière de politique étrangère et de défense.

A consulter ici.

- Un "Research Paper" (n° 33 - 2017): "Strategic Implications of Donald Trump’s Election" dont l'auteur est Hugo Meijer.
This paper offers a general outline of Trump’s approach to foreign policy looking at his core beliefs regarding US military posture and interventions, alliances and free trade arrangements and at his “transactional” approach to international politics. It then assesses the potential trajectory of Trump’s foreign policy toward Russia and NATO, in the Middle East and in East Asia. How the United States, under Trump’s presidency, will respond to the security challenges in these regions, and will shape the patterns of cooperation and competition therein, is likely to shape the future prospects of American primacy in world politics.

A consulter ici.

 

Categories: Défense

Trump décrète que le temps de "la grande reconstruction" militaire et de la grande victoire sur Daech est venu

Lignes de défense - Sun, 29/01/2017 - 08:55

Donald Trump a signé samedi un décret, donnant 30 jours à ses responsables militaires pour lui présenter un plan "pour vaincre" le groupe Etat islamique. On voit mal comment vaincre si ce n'est en déployant des troupes au sol pour une participation encore plus directe aux combats en Irak, en Syrie et, pourquoi pas, sur des théâtres africains où évolue aussi Daech.

Le décret demande au comité d'experts d'émettre des recommandations sur tout changement pertinent des règles de l'engagement américain, d'identifier de nouveaux partenaires de coalition et de mettre au point des mécanismes pour couper les financement de l'EI. Il demande également au comité de proposer un plan de financement de la stratégie exposée.

Vendredi, Donald Trump a signé, lors de sa visite au Pentagone, un décret pour "reconstruire" les forces armées des Etats-Unis. Il l'a signé juste après la cérémonie de prise de fonctions de son nouveau secrétaire à la Défense, l'ancien général James Mattis.

Il s'agit "d'entamer une grande reconstruction des forces armées des Etats-Unis, pour développer un plan pour de nouveaux avions, de nouveaux navires, de nouvelles ressources et de nouveaux outils pour nos hommes et femmes en uniforme", a déclaré Donald Trump.

On peut consulter les trois pages de ce document ici.

Ce décret demande notamment au Pentagone de préparer dans les 30 jours un audit sur l'état opérationnel des forces américaines, en matière notamment d'entraînement, de munitions, de maintenance ou d'infrastructures.

Il demande également de préparer un amendement au budget 2017 pour pouvoir améliorer, dès cette année, la posture opérationnelle.

En attendant les audits demandés (dont celui sur la défense antimissiles et les forces nucléaires), Trump souhaite que le coût de certains programmes soit revu à la baisse: sous-marins, F-35, Air Force One

 

Categories: Défense

Après Mossoul, Raqqah

Le mamouth (Blog) - Sun, 29/01/2017 - 05:53
Alors que la partie ouest de la grande ville du nord reste à reprendre à Daech, enkysté dans la
Plus d'infos »
Categories: Défense

Pages