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Afrique

Burkina : Des personnalités politiques et civiles lancent un mouvement pour amorcer une « rupture positive »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 11/11/2021 - 23:33

Face à la situation socio-politique que traverse le Burkina, des personnalités politiques et des acteurs de la société civile ont décidé de fédérer les énergies à travers le mouvement Rupture Positive/3R qu'ils ont porté à la connaissance de l'opinion publique, au cours d'une conférence de presse, ce jeudi 11 novembre 2021 à Ouagadougou. Cette nouvelle organisation vise à contribuer non seulement à la redynamisation de la « jeune démocratie », mais aussi au renforcement du système de contre-pouvoir « qui semble être sabordé et caporalisé ».

Dans ses propos introductifs, le président du conseil exécutif du mouvement, Léonce Koné, ancien cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès, ancien ministre du commerce, a campé le décor par un regard général sur la situation, à travers notamment le contexte sécuritaire difficile et l'actualité de la réconciliation nationale.

« La vérité qui s'impose est que la situation s'aggrave, malgré le courage héroïque des valeureux combattants qui font face à ce fléau, qu'il s'agisse de militaires, de gendarmes, de policiers, de volontaires pour la défense de la patrie ou même de groupes d'auto-défense koglwéogo ou dozos. C'est grâce à la bravoure de ces combattants de la liberté que nous pouvons jouir encore d'une sécurité précaire dans une partie de notre territoire national, qui se réduit, hélas, au fil des jours. (...). Certaines localités sont littéralement occupées par des hordes de terroristes. Ils y font régner leur loi au vu et au su de tous, tandis que l'État, dont tous les représentants ont disparu semble avoir abandonné les populations à leur sort », décrit Léonce Koné.

Il déplore d'ailleurs que l'on se vante depuis quelques temps de la « résilience » du peuple burkinabè. A telle enseigne que, observe-t-il, ce terme est devenu galvaudé, parce que donnant le sentiment que ce qui est célébré, c'est l'aptitude des Burkinabè à subir la fatalité de leur destin. « Alors que toute notre histoire est bâtie sur le courage et le refus de l'inacceptable », oppose-t-il avant d'ajouter qu'aujourd'hui, c'est moins de « résilience » qu'un retour aux vertus guerrières des traditions ancestrales qu'il faut.

Selon Léonce Koné, le mouvement compte des insurgés et des "victimes" de l'insurrection ; preuve d'une volonté commune de défendre la partie.

« Nous sommes déçus que le parlement burkinabè ne juge pas utile de convoquer une session spéciale (permanente, au besoin) pour inviter le gouvernement à s'expliquer sur la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire et sur les mesures d'urgence qu'il compte prendre pour y faire face. Ce sujet est plus crucial à l'heure actuelle que la villégiature coûteuse que la représentation nationale s'est offerte récemment à Bobo-Dioulasso, dont le fait le plus marquant restera l'invitation qui a été faite aux députés de prolonger le souvenir de ce voyage en arborant des tenues en ‘'kôkô dounda'' lors de la session suivante. Il est vraiment temps d'arrêter ces frivolités, qui révoltent et démoralisent ceux qui subissent la cruauté du terrorisme dans leur chair », présente M. Koné avant de s'adosser aux autorités coutumières et religieuses pour inviter le pouvoir politique à prendre conscience de sa responsabilité et à l'assumer.

« La motivation inéluctable des membres-fondateurs de ce mouvement a été consolidée par la nécessité patriotique de voler au secours de notre pays, qui bat dangereusement de l'aile en ce moment, avec le besoin d'un traitement curatif salvateur. Le Mouvement Rupture Positive/3R est donc un regroupement de partis politiques, d'associations citoyennes et de personnes, qui ont choisi de participer ensemble à la réflexion et à l'action, en vue d'impulser un changement décisif dans les orientations et les pratiques de la gouvernance au Burkina Faso, en améliorant les processus démocratiques et les conditions de vie des populations. En décidant d'inscrire cette démarche sous l'angle de la rupture, l'idée implique une volonté, de mettre fin de façon radicale à une situation qui prévalait antérieurement. Il est clairement admis que l'évolution actuelle du Burkina Faso est très préoccupante. Il y a d'abord la question majeure et angoissante de l'insécurité liée au terrorisme qui progresse ; à ce niveau, Il y a assurément un problème de gouvernance, que la valse des ministres en charge de ce secteur ne suffira pas à résoudre », ont affiché les fondateurs du mouvement à travers la déclaration liminaire, lue par Dr Aristide Ouédraogo, troisième vice-président, par ailleurs président du Front patriotique pour le renouveau (FPR).

De g.à.d : Sandrine Nion (chargée de la jeunesse), Salia Sanou (président du conseil des sages), Léonce Koné, Dr Aristide Ouédraogo et Aimé Macaire Ouédraogo (responsable à la formation).

Solidaire de l'opposition dans l'ultimatum donné au pouvoir

Selon les responsables du mouvement Rupture Positive/3R, au-delà du drame de l'insécurité, c'est toute la politique du pays qui semble souffrir d'une « gestion dominée par le règne du dilettantisme, de l'absence de visions et de stratégies globales ». Cet engrenage du laisser-aller affecte de nombreux domaines de la vie publique ; l'économie, la lutte contre la corruption, la cherté du coût de la vie, la gestion de l'autorité de l'Etat, la justice, l'exercice des libertés publiques, la recherche de la cohésion nationale, etc., illustrent les conférenciers.

« C'est pourquoi nous pensons qu'il est urgent de rompre avec cette dérive, dans le respect de la légalité constitutionnelle à travers une rupture positive. Si nous aspirons à une rupture positive, c'est parce que nous voulons qu'elle débouche sur quelque chose de meilleur par rapport à la situation passée et existante, en tirant leçon de l'expérience qu'a traversé notre pays, en mal et en bien. Ainsi, nous avons choisi de regrouper les domaines de réflexions et d'actions de Rupture Positive sous trois axes, les 3R : Réconciliation, Refondation et Renouveau », lit-on dans la déclaration liminaire.

De l'avis des porteurs du Mouvement Rupture Positive/3R, et parlant de sujets de préoccupation nationale, Léonce Koné pense que la réconciliation est, en soi, une bonne chose, en ce que le pays a besoin de renforcer sa cohésion sociale, mais aussi pour opposer un front uni face à l'entreprise terroriste qui vise à déstabiliser la société. « Mais la réconciliation n'est pas un service public ordinaire, dont il faut attendre de l'Etat qu'il l'offre aux citoyens, comme il le ferait pour la santé, l'éducation, etc. C'est une cause nationale qui doit impliquer la participation active des citoyens dans les formes qui leur conviennent », mesurent les conférenciers, précisant que l'organisation entend participer à cette dynamique par ses réflexions et propositions, sans a priori dogmatique et sans faux-fuyants.

Les leaders du mouvement Rupture Positive/3R sont également revenus sur les élections de novembre 2020 et l'actualité de corruption qui les a entachées. Ils trouvent déplorables qu'une partie de la classe politique se soit entendue pour organiser ces élections au lieu de chercher d'abord à avoir le contrôle de tout le territoire national. Ils retiennent également que si les élections se sont tenues dans une certaine accalmie, la situation s'est considérablement dégradée, depuis lors.

Le mouvement appelle l'élargissement des éléments de l'ex-RSP afin qu'ils contribuent à la lutte contre le terrorisme.

Rappelons au passage que Dr Aristide Ouédraogo s'était, avec un certain nombre de leaders d'opinion, démarqué de ces élections pour entre autres raisons qu'il fallait au préalable recouvrer l'entièreté du territoire pour ne pas consacrer l'atteinte à l'intégrité territoriale. De ce fait, Dr Aristide Ouédraogo et ses ‘'camarades'' de circonstance avaient introduit un recours devant le Conseil constitutionnel à cet effet.

C'est fort de cela que les dirigeants du mouvement Rupture Positive/3R pensent que l'attention de la classe politique aurait pu se concentrer sur la préoccupation sécuritaire que sur les élections municipales (mai 2021) qui visent, selon eux, à satisfaire des postes électifs et des « salons feutrés » d'une poignée de Burkinabè.
Interrogés sur l'ultimatum du Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) au pouvoir Roch Kaboré, Léonce Koné et ses camarades disent être solidaires des actions qui seront engagées, si des concertations sont menées dans cette dynamique.

Lire Composition du bureau et Manifeste du mouvement au bas de l'article.

O.H.L
Lefaso.net

ORGANISATION ET COMPOSITION

I° L'organigramme succinct du Mouvement
Le président référent
Me Hermann YAMEOGO
le Conseil exécutif (ce)
Président : M. Léonce KONE

1er Vice-Président : M. René Emile KABORE
2e Vice-Président : Me Issaka ZAMPALIGRE
3e Vice-Président : Dr Aristide OUEDRAOGO
4e Vice-Président : Dr Rogatien PODA
5e Vice-Président : Mme Fatou ZIBA
Les conseillers du président exécutif
M. Souleman KONE
Dr Mamadou Djibo

Les commissions techniques rattachées au Conseil exécutif (ce) :

• La commission technique chargée de la question sécuritaire
Président : M. Eugene SEMPEBRE
• La commission technique chargée de la transition écologique
Président : Dr Francois Jérôme KABORE
• La commission technique chargée du foncier

Président : Dr Salif OUEDRAOGO
• La commission technique chargée de la réconciliation nationale
Président : M. Gnama Pako DRABO
• La commission technique chargée des questions économiques et financières
Président : M. Evariste Siry

• La commission technique chargée de la décentralisation
Président : M. Alassane ZAKANE
Le conseil des sages
Président : M. Salia SANOU
Membres :
El Hadj Amado Dabo
M. Mamadou Diarra
II° Les membres de rupture positive/3r

•L'UNDD (Union nationale pour la démocratie et le développement, parti politique)
• Le RSR (Rassemblement pour un sursaut républicain, parti politique)
•Le FPR (Front patriotique pour le renouveau, parti politique)
• La HAWRE (Haute Alliance de Warrantage pour la République, parti politique)
• Le PDF/LAAFI (Parti pour la démocratie et la fédération, parti politique)
• Des personnalités indépendantes

• L'association G33
•L'Association Vision-Montrelle-Solidarité
•L'Association TEEL TAABA
•L'Association Comité pour la Restauration de l'Intégrité (CRI)

Manifeste du mouvement Rupture Positive/3R

Le Mouvement dénommé « Rupture Positive / 3R » est un regroupement de partis politiques, d'associations citoyennes et de personnes, qui ont choisi de participer ensemble à la réflexion et à l'action en vue d'impulser un changement décisif dans les orientations et les pratiques de la gouvernance au Burkina Faso, en améliorant les processus démocratiques et les conditions de vie des populations. A ce stade de son démarrage, le mouvement n'est pas un parti politique, ce qui implique que les organisations qui en sont membres conservent leur identité et leur autonomie d'action. Ses membres se réclament de l'opposition politique.

On peut se poser la question de savoir en quoi tout cela est nouveau par rapport à la multitude des mouvements et des regroupements qui existent actuellement sur la scène politique nationale.

D'abord, pourquoi inscrire cette démarche sous l'angle de la « rupture » ?
L'idée de rupture implique la volonté de mettre fin de façon radicale à une situation qui prévalait antérieurement. Tous nos compatriotes qui veulent faire preuve d'un minimum de lucidité voient bien que l'évolution actuelle du Burkina Faso n'est pas satisfaisante. Il y a d'abord la question majeure et angoissante de l'insécurité liée au développement incontrôlé du terrorisme, avec toutes ses conséquences désastreuses, que tout le monde connaît. On peut entendre l'argument des gouvernants, suivant lequel notre pays n'est pas le seul à faire face à ce « cas de force majeure ».

Mais d'où vient le fait que, nous soyons perçus comme le « ventre mou » du G5 Sahel, comme le pays qui oppose la riposte la moins structurée et la moins efficace aux attaques terroristes ? Il y a assurément un problème de gouvernance de cette crise sécuritaire, que la valse des ministres en charge de ce secteur ne suffira pas à résoudre. D'ailleurs, notre principal partenaire dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le Président de la république française, ne s'est pas privé de nous le rappeler récemment, en des termes assez crus et peu diplomatiques.

Mais il n'y a pas que le drame de l'insécurité. C'est toute la politique du pays qui semble souffrir d'une gestion dominée par le règne du dilettantisme, de l'absence de visions et de stratégie globales. Cet engrenage du laisser-aller affecte de nombreux domaines de la vie publique : l'économie, la lutte contre la corruption, la cherté du coût de la vie, la gestion de l'autorité de l'Etat, la justice, l'exercice des libertés publiques, le respect des principes de la laïcité, la définition de la place et du rôle des autorités coutumières dans le fonctionnement des institutions, la recherche de la cohésion nationale, la diplomatie, etc…

C'est pourquoi nous pensons qu'il est urgent de rompre avec cette dérive, dans le respect du cadre républicain et de la légalité constitutionnelle.
Pourquoi une rupture « positive » ?

D'abord, il faut que cela soit clair : nous ne préconisons pas un processus ou une gestion anticonstitutionnelle du pays. Nous partageons la conviction que l'une des valeurs cardinales qui devrait gouverner la vie politique dans notre pays est le respect de la légalité constitutionnelle et de l'Etat de droit, d'une manière générale. Il ne suffit pas de proclamer ce principe comme un dogme factice et temporaire, dont on s'accommode des remises en cause perpétuelles, lorsque cela nous arrange. Il faut œuvrer inlassablement à en faire une réalité, sachant que ce n'est pas la loi qui empêche les coups d'états. Ce qui rend difficile la survenance de coups d'états, c'est la légitimité des institutions en place, communément reconnue par le peuple et leur bon fonctionnement.

Cela dit, si nous aspirons à une rupture « positive », c'est surtout pour dire que nous voulons qu'elle débouche sur quelque chose de meilleur par rapport à la situation passée et existante, en tirant leçon de l'expérience qu'a traversé notre pays, en mal et en bien.
Pour la commodité de la présentation, nous avons choisi de regrouper les domaines de réflexions et d'actions de Rupture Positive sous trois axes, les 3 R : Réconciliation, Refondation, Renouveau.

I) LA RECONCILIATION

La réconciliation est actuellement au centre des débats et des programmes politiques. C'est en soi une bonne chose, parce que notre pays a besoin de renforcer sa cohésion, à la fois pour apaiser les tensions créées par son histoire politique tumultueuse et violente, mais aussi pour opposer un front uni face à l'entreprise terroriste qui vise à déstabiliser et à désagréger toute notre société.
Il faut donner acte au Président du Faso d'avoir montré sa volonté de faire avancer ce dossier en créant un ministère chargé de la réconciliation et de la cohésion sociale, attribué à un ministre d'Etat relevant directement de son autorité.

Mais la réconciliation n'est pas un service public ordinaire, dont il faut attendre de l'Etat qu'il l'offre aux citoyens, comme il le ferait pour la santé, l'éducation, la paix, etc. C'est une cause nationale qui implique, par essence, la participation active des citoyens, dans la définition de son champ d'action, comme dans sa mise en œuvre. Les consultations diverses engagées par le Gouvernement et la tenue prochaine d'un forum de la réconciliation s'inscrivent dans cette optique. Mais les initiatives dans cette matière peuvent et doivent émaner aussi des citoyens, dans les formes qui leur conviennent.

Notre mouvement entend participer à cette dynamique, par ses réflexions et par ses propositions, sans a priori dogmatique et sans faux-fuyants. La réconciliation postule que les Burkinabè puissent commencer par se parler comme des êtres civilisés, avec franchise, en mettant de côté leurs prétentions et leurs intérêts partisans.

II) LA REFONDATION

La nécessité d'une refondation des bases de l'action politique au Burkina part de l'idée que celles-ci sont faussées dès le départ par certaines réalités.
Comme beaucoup de pays africains, nous vivons sous une démocratie formelle, qui s'applique à respecter les rituels de ce type de régime, avec des élections périodiques, qui servent à mettre en place des institutions supposées légitimes, lesquelles donnent l'apparence d'une répartition plus ou moins équilibrée du pouvoir entre des instances exécutives, législatives et judiciaires.

Les présidents sont élus avec des majorités confortables. Après quelques protestations d'usage sur la régularité du scrutin, les représentants de l'opposition défilent chez le Président élu pour le féliciter. Cette courtoisie républicaine permet à nombre d'entre eux de lui offrir leur disponibilité à servir le pays à ses côtés, pour peu que l'on puisse entourer ce ralliement d'un écran de fumée. Parfois en pure perte, d'autres fois avec succès. Puis l'instance constitutionnelle reçoit en grande pompe la prestation de serment du Président, qui prend de plus en plus les allures d'un sacre royal.

Le Chef de l'Etat bénéficie invariablement du soutien à l'Assemblée Nationale d'une majorité docile. Ensuite, il arrive qu'un coup d'Etat survienne quelques mois plus tard, accueilli par une liesse populaire. Et la même instance constitutionnelle qui avait intronisé le président déchu, reçoit avec la même solennité le serment de son successeur, tantôt en occultant la violation de la Constitution par un épais silence, tantôt en la noyant dans un prêchi-prêcha pontifiant. Et la parade de la vie démocratique et républicaine continue, sous le regard désabusé d'une population, qui oublie volontiers qu'elle a peut-être contribué à installer cette mascarade.

Une autre réalité est que la participation au vote est tellement faible que l'on est fondé à se demander si ces scrutins ont vraiment un sens. Certes, si on se limite aux chiffres globaux, la participation à l'élection présidentielle burkinabè de 2020 peut paraître acceptable, parce qu'elle se situe à plus de 50% des inscrits. Il n'en reste pas moins que pour un pays de plus de 20 millions de citoyens, le Chef de l'Etat n'a été élu que par 1.645 000 personnes.

Enfin, il est de notoriété publique que l'argent joue désormais un rôle décisif et pervers dans tous les processus électoraux. Le régime au pouvoir bénéficie de ce point de vue d'un avantage inégalable. Il use et abuse des moyens de l'Etat sans aucun contrôle véritable et pratique la corruption électorale à grande échelle (pratique constatée et prouvée par des rapports issus d'organisations nationales comme le RENLAC).

Dans un pays miné par la pauvreté, ce système conduit une grande partie des électeurs à monnayer leurs voix sous diverses formes : distributions d'argent, dons de véhicules et de matériels variés, accompagnés de promesses d'équipements individuels ou collectifs. Ce clientélisme exacerbé a entraîné une surenchère du coût des campagnes, qui concoure à installer une véritable kleptocratie au cœur du système politique.

Autrefois, Il y a plus d'une trentaine d'années, la classe politique était composée essentiellement de fonctionnaires ou de travailleurs du secteur privé ou de professions libérales, vivant modestement des revenus de leur labeur, si bien que les choix électoraux dépendaient plus des convictions que l'argent des candidats. Aujourd'hui, on pourrait presque dire qu'on ne gagne pas une élection, on l'achète aux enchères, à des coûts exponentiels.

On peut se résigner à cette dérive du système politique, en se disant qu'elle correspond à l'évolution inéluctable des choses. On peut aussi choisir la voie du courage, de l'espérance et de la citoyenneté active, en refusant cette résignation et en recherchant quelles actions concrètes peuvent être entreprises, à la fois pour renforcer le caractère représentatif de nos institutions et pour moraliser le système électoral.

L'une des voies possibles est de rendre le vote obligatoire pour tous les citoyens en âge de voter. Cette idée peut rebuter au premier abord, comme tout changement majeur et aussi à cause de la trop grande influence qu'exerce encore le « modèle » français sur nos pratiques politiques, ce qui nous incite à manifester une méfiance injustifiée et instinctive envers ce qui s'écarte des mœurs en usage chez notre ancien colonisateur.

Or il se trouve que le système du vote obligatoire est appliqué, avec succès dans plusieurs pays : Belgique, Luxembourg, Australie, Grèce, Brésil, Turquie, Mexique, Bolivie, Egypte, Gabon, Thaïlande, Pérou, Equateur, Liban, etc…chez nous, il permettrait, entre autres avantages, d'assurer une participation plus large de la population aux élections et de limiter le clientélisme électoral, à défaut de l'éradiquer. Dans un pays qui fait l'apprentissage de la démocratie, il nous semble que cette « obligation » civique aidera les citoyens à prendre conscience du devoir qui leur incombe dans la conduite de la Nation et de leur pouvoir collectif.

On peut débattre à l'infini, comme l'ont fait déjà les philosophes grecs de l'antiquité et d'autres penseurs à leur suite au fil des siècles, sur la meilleure manière de concevoir la démocratie, c'est-à-dire la participation du peuple aux décisions qui le concerne. Notre approche est plus modeste et plus pragmatique. A la lumière de l'expérience qui a été vécue par notre pays, nous voulons rechercher les solutions qui peuvent être mises en œuvre concrètement pour améliorer le fonctionnement de notre système politique, de telle sorte qu'il réponde mieux à la volonté des citoyens et soit le moins corrompu possible.

Le vote obligatoire est un premier pas dans ce sens. Il doit nécessairement être accompagné d'autres mesures : politique générale d'éducation, financement des partis et des campagnes, plafonnement des budgets des campagnes électorales, opportunité de la mise en place d'un référendum révocatoire, ou d'un référendum d'initiative populaire, etc.

D'autres sujets seront abordés également sous cet angle de la refondation :
La mise en œuvre de mesures favorisant la réconciliation,
Le toilettage de la Constitution,
La réforme foncière,

La suppression ou la réforme des juridictions d'exception,
La réforme de la justice et des institutions républicaines en général,
La question de la laïcité,
La clarification de la place et du rôle des autorités coutumières dans le fonctionnement de l'Etat,
La protection des droits humains,
La mise en œuvre de la parité,
La promotion de la participation des Burkinabè de l'étranger à la vie politique et sociale du pays,

La réforme de l'organisation et du contrôle des élections,
La définition et la mise en œuvre d'une véritable politique active de transition écologique,
Une approche proactive de l'intégration régionale et continentale,
La revisitation de la décentralisation intégrale,
L'incitation à l'employabilité des jeunes,
L'adaptation du système économique et financier à nos besoins,
Le renforcement de la lutte contre la corruption,

La révision du système sécuritaire,
La révision du système éducatif,
La révision du système énergétique, et d'approvisionnement en eau,
La revalorisation de la créativité et de la productivité nationale,
La révision du système sanitaire, particulièrement la prévention et la gestion des épidémies,
La revalorisation de nos potentialités culturelles,
La redynamisation de la transition numérique,
Etc.

III) LE RENOUVEAU

Le but ultime des réformes envisagées ci-dessus est de faire de notre pays une démocratie exigeante, active, apaisée et fraternelle, offrant à tous ses concitoyens des opportunités de progrès et d'épanouissement individuel et collectif.
Ainsi formulée, cette vision peut paraître vague et illusoire mais elle est une nécessité. Nous voulons qu'elle se traduise par ces grands axes stratégiques à savoir :

 le changement de mentalités en vue d'impulser une dynamique nouvelle autour de certains concepts, notions et pratiques tels que, la vision commune, la pauvreté, la solidarité, la nation, le patriotisme, la politique, l'intégrité, la ponctualité, l'engagement, la justice, la défense nationale…
 la revalorisation du capital humain afin de faire de chaque citoyen, un maillon digne et actif dans la chaîne de construction nationale,
 L'institution d'une véritable équité sociale, gage d'une stabilité et d'un développement participatif intégré.

Les Burkinabè forment un peuple courageux, capable de vaincre les adversités du destin. Cette vertu nous fonde à croire que nous vaincrons le fléau du terrorisme, quand les dirigeants de notre pays se décideront à promouvoir réellement son unité et à mener une stratégie cohérente de reconquête et de pacification du territoire national, associant la lutte armée, au rétablissement de la confiance dans l'autorité protectrice de l'Etat et au développement local.

Cette entreprise de déstabilisation, à laquelle participent de nombreux terroristes recrutés dans la jeunesse burkinabè, a sapé les fondements de notre société. Nous ne pouvons pas nous contenter d'en observer les effets avec accablement, pour chercher simplement à renouer avec le cours de nos routines antérieures, dès que cela sera possible. Elle doit éveiller nos consciences à la nécessité de réfléchir ensemble pour améliorer la société burkinabè, de telle sorte qu'elle soit moins vulnérable à l'avenir aux manœuvres déstabilisatrices et mieux armée pour affronter les défis du futur.

Au-delà du règlement des dossiers contentieux en suspens, nous devrions envisager un ensemble de mesures destinées à renforcer la cohésion nationale. Parmi celles-ci figure le récit véridique et complet de l'Histoire nationale. L'identité d'une Nation se définit également par son Histoire, écrite par des historiens (quand bien même il peut leur arriver d'avoir des divergences), débarrassée des passions de l'a priori politique. Il faut aussi que le Burkina Faso cesse d'être le pays de la haine qui, en plus d'être le langage de prédilection dans certains milieux politiques, est exacerbée par les réseaux sociaux, sous le couvert de l'anonymat.

Une forme de contrôle s'impose à ce niveau. Nous devons retrouver ce mélange subtil de droiture, de dignité simple, de tolérance et de bienveillance qui était le signe distinctif des habitants de notre pays.

En dépit des richesses de son sous-sol et des potentialités de son économie, le Burkina reste fondamentalement un pays pauvre. Du point de vue de l'indice du développement humain, il figure dans la catégorie des pays ayant un « développement humain faible » et occupe le 182e rang sur 189 pays et territoires. Face à cette situation, les membres de Rupture Positive/3R (RP/3R) s'accordent pour considérer que la meilleure voie pour conduire le développement du pays, dans l'intérêt prioritaire des populations les plus vulnérables, est celle de « l'économie sociale de marché ».

Nous sommes d'accord également pour inscrire l'éducation au premier rang des priorités de l'action publique. L'instruction libère de l'obscurantisme et du fanatisme, en plus de favoriser l'épanouissement personnel et le progrès collectif.
Le Burkina est un pays jeune, dont près de 67% de la population a moins de 25 ans et subit les affres d'un chômage endémique. C'est là un défi immense et incontournable auquel doit s'atteler toute organisation qui ambitionne de contribuer au renouveau de la société burkinabè.

C'est aussi un puissant facteur de dynamisme et d'espérance pour le futur de notre pays. Conscient du poids et des attentes de cette jeunesse, le Mouvement RP/3R entend inscrire son organisation et son fonctionnement internes dans la dynamique d'une transition des générations, programmée et harmonieuse, dans l'esprit des traditions africaines.

Nous voulons enfin mettre en place une gouvernance éthique, fondée sur le renforcement véritable de la lutte contre la corruption, la modestie du train de vie de l'Etat et une gestion de la chose publique obéissant aux règles de la probité. Dans ce sens, nous préconisons que le serment prêté par le Chef de l'Etat à son entrée en fonction inclue, non seulement la promesse de respecter la Constitution dans sa lettre, mais aussi celle de ne pas user de subterfuge pour en trahir l'esprit.
Adopté à Ouagadougou le 07 octobre 2021.

Le Président du Conseil Exécutif
M. Léonce KONE

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le passage des témoins pourrait débuter le lundi 15 novembre 2021

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 11/11/2021 - 23:30

Après trois jours, l'audition du général Gilbert Diendéré a pris fin, ce jeudi 11 novembre 2021 à 13h30. « Je n'ai pas de choses particulières à dire. J'attendrai volontiers le passage des témoins. Je suis satisfait d'avoir donné certains éléments qui permettent de savoir que moi, Gilbert Diendéré, je n'étais pas le chef du commando et n'étais pas membre du commando qui est allé au conseil de l'Entente. Aussi, je voudrais ajouter que le fait que le parquet ait laissé tomber le chef d'accusation d'assassinat pour celui de complicité d'assassinat est déjà une bonne chose », a déclaré le général Gilbert Diendéré, avant d'aller saluer des avocats de la partie civile, avec le poing.

Avant de suspendre l'audience, le président du tribunal, Urbain Méda, a donné la liste des premiers témoins qui seront entendus le lundi 15 ou le mardi 16 novembre. Il s'agit de :

Abdoul Salam Kaboré, pharmacien-commandant et ancien ministre de la Santé et des Sports ;

Daouda Traoré, ancien directeur de la Délégation du peuple au logement, ancien directeur général de la Douane et chroniqueur militaire de la guerre de Noël ;

Boukari Kaboré dit « Le lion », ancien commandant du Bataillon d'intervention aéroportée (BIA), alors basé à Koudougou ;

Basile Guissou, ancien ministre des Relations extérieures et de la Coopération et ancien ministre de l'Information ;

Pierre Ouédraogo, ancien secrétaire général national des comités de défense de la révolution (actuellement en voyage).

Selon le président, ces témoins passeront à la barre, après le passage de deux accusés qui étaient tous les deux en service à l'Escadron motocycliste commando (EMC). Il s'agit de Albert Pascal Sibidi Bélemlilga, Diakalia Démé, respectivement adjudant-chef et adjudant-chef major au moment des faits. Ils sont poursuivis pour complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat. Pascal Sibidi Bélemlilga est défendu par le commis d'office Me Mamadou Coulibaly. Quant à Diakalia Démé, sa défense sera assurée par un autre avocat commis d'office, Somé Olivier.

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Indice de perception de la corruption au Burkina : La police municipale, championne "indétrônable"

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 11/11/2021 - 23:25

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a rendu public son rapport 2020 sur l'état de la corruption au Burkina, ce jeudi 11 novembre 2021 à Ouagadougou. Selon les résultats d'une enquête d'opinion sur la perception qu'ont les usagers des services publics, la police municipale garde la première place des services les plus corrompus, comme en 2019. Ainsi le top 5 se présente comme suit : la police municipale (75,21%) ; la police nationale (28,96%) ; la douane (27,63%) ; la Direction générale des transports terrestres et maritimes -DGTTM- (22,14%) et enfin la gendarmerie (20,28%).

Depuis l'an 2000, le REN-LAC produit un rapport annuel sur l'état de la corruption au Burkina Faso. Ce rapport est devenu un baromètre incontournable de la gouvernance dans notre pays. Il fait ressortir les résultats d'une enquête d'opinion des populations urbaines et semi-urbaines sur la gouvernance dans le service public. Ce rapport analyse également les actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques et non étatiques.

Pour l'année 2020, l'enquête d'opinion a été effectuée dans les 13 chefs-lieux de régions et la ville de Pouytenga. Elle a adopté une démarche méthodologique combinant les méthodes quantitatives et qualitatives. Dans le but d'avoir des résultats transposables à l'ensemble de la population, la méthode des quotas marginaux a été utilisée, permettant ainsi de toucher 2 000 personnes dont 48,3% de femmes, a expliqué le secrétaire chargé des études et des enquêtes, Issouf Paré.
Toujours selon M. Paré, l'étude s'est essentiellement focalisée sur des entretiens semi-directifs auprès de certains enquêtés dans le souci d'approfondir les analyses quantitatives et les descriptions des expériences de corruption.

Une vue des participants

A l'écouter, ces résultats ont montré que le niveau de la corruption, selon la perception citoyenne, est très élevé. Il a mentionné que dans le rapport, « 81,95% des enquêtés estiment que les pratiques de corruption sont fréquentes voire très fréquentes. Cette proportion était de 75,7% en 2019 et de 67,2% en 2018. Plus de 4 personnes sur 10 estiment que la corruption est en augmentation par rapport à l'année 2019, tandis qu'un quart des enquêtés estiment qu'elle a régressé. »

La corruption est en constante augmentation depuis 2016

Selon les dires du secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, l'Indice synthétique de perception de la corruption (ISPC), calculé à partir de la perception des enquêtés sur la fréquence et l'évolution du phénomène, montre qu'elle est en constante augmentation depuis 2016. Il est passé de 10,1 en 2016 à 42,4 en 2020. Par ailleurs, 26,1% des répondants déclarent avoir vécu au moins une expérience de corruption.

Cette proportion était de 20,8% en 2019, soit une hausse de 5,3 points de pourcentage. En 2020, 20% des enquêtés ont déclaré avoir été témoins directs d'actes de corruption lors de leurs fréquentions des services publics, contre 16,7% l'année précédente.

Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC

Le Mouvement pour le peuple (MPP) en tête de la corruption électorale

Le secrétariat exécutif a noté également que 371 cas de pratique de corruption ont été rapportés par les enquêtés. Parmi ces actes, 59,8% des cas ont consisté en la distribution d'argent aux potentiels électeurs. Le MPP, à lui seul, a été impliqué dans 60,9% des actes de corruption électorale, suivi du CDP (11,6%) et de l'UPC (9,2%). Selon eux, l'analyse des actions de lutte anti-corruption des acteurs étatiques fait ressortir une inertie de l'exécutif face au développement du phénomène.

Le REN-LAC dénonce un manque d'engagement du législatif et de l'exécutif

« Alors que le pays connait un approfondissement de la crise sécuritaire, le pouvoir exécutif peine à impulser une dynamique de bonne gouvernance au sommet de l'État. En témoignent les nombreux scandales de malversations et de fautes de gestion qui ont éclaboussé certains membres du gouvernement en 2020. Quant à l'Assemblée nationale, elle a eu très peu d'actions perceptibles en matière de lutte anti-corruption, en dehors de deux commissions d'enquête parlementaire sur la téléphonie mobile et la promotion immobilière. Le manque d'engagement de ces deux institutions a été atténué par les actions de certains corps de contrôle et de la justice », a dénoncé M. Nacanabo.

Issouf Paré, chargé des études et des enquêtes du REN-LAC

« Notre gouvernement fait la promotion de la médiocrité »

Bassolma Bazié, secrétaire de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) était présent à la cérémonie de présentation. Il a estimé que le REN-LAC est à féliciter et encourager. Car, justifie-t-il, malgré le contexte sécuritaire assez précaire, il a pu parcourir les chefs-lieux des 13 régions pour pouvoir rendre effectif cette étude. Cependant, il a regretté le fait que la publication du rapport soit liée au manque de ressources financières car, dit-il, « dans notre pays, ce ne sont pas les ressources financières qui manquent. C'est la mauvaise gestion du bien commun par les dirigeants actuels à travers les organisations farfelues qui sont sans impact réel sur la vie des populations. »

Pour ce qui concerne le classement des structures perçues comme étant les plus corrompues par les enquêtés, à savoir les polices municipale et nationale, la douane, la DGTTM et la gendarmerie, il a regretté que, pendant que des gens se battent pour restaurer l'intégrité du territoire, au même moment, « on décore des assassins, on libère des pilleurs de l'Etat sans justificatif réel. Tout ça nous amène à dire que les politiques en face font la promotion de la médiocrité », a martelé Bassolma Bazié
Jean-Pierre Salembéré, représentant de l'Institut suisse au Burkina, a réaffirmé l'engagement de son institution à accompagner le REN-LAC vers l'atteinte de ses objectifs.

Bassolma Bazié, secrétaire général du CGT

Il a laissé entendre qu'il y a des défis à relever pour renforcer la confiance entre la population, les forces de défense et de sécurité et les acteurs de la justice. De son avis, il faut une volonté politique pour pouvoir assainir le milieu judiciaire.
Pour rappel, en 2017, la police était en tête du peloton. En 2018, une égalité de rang s'impose entre elle et la douane. En 2019, elle se place encore à la première place et enfin en 2020, elle détient toujours le trophée de la corruption au pays des hommes intègres.

Il faut aussi savoir que la production du rapport de la corruption 2020 au Burkina a été soutenue financièrement par le Danemark, le bureau de la coopération suisse et l'ONG Diakonia.

Cliquez ici pour lire l'intégralité du rapport 2020 du REN-LAC

D.A.K
Innocent Alloukoutoui (Stagiaire
Lefaso.net)

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Burkina : « Pourquoi ça ne marche pas dans la culture, c'est parce que c'est un secteur qui est très assisté », (Valérie Kaboré, élue consulaire)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 11/11/2021 - 23:15

Elle fait incontestablement partie des fiertés burkinabé dans le domaine de la culture et de la communication, notamment la cinématographie où elle s'est fait un label en matière de réalisation et de production. C'est sans doute ce background qui lui a valu d'être portée (élue) par les acteurs à la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) pour le compte de la sous-catégorie « Entreprises culturelles et créatives » en novembre 2016. Valérie Kaboré, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, revient sur son quinquennat (2016-2021) à la CCI-BF et décline, par la même occasion, sa vision pour le secteur pour lequel, elle sollicite à nouveau la confiance des électeurs au scrutin consulaire du dimanche, 14 novembre 2021. Interview !

Lefaso.net : Réalisatrice et productrice de films, peut-on revenir sur quelques œuvres qui vous ont fait glaner des prix au plan national et à l'international ?

Valérie Kaboré : Au niveau de l'agence Média 2000, qui est ma première structure, créé il y a trente ans, j'ai d'abord, et beaucoup, fait dans la production de commandes. Ensuite, à partir de 1996, j'ai fait beaucoup de films, qui ont glané des prix. Parmi ces œuvres, on peut citer KADO ou la bonne à tout faire » qui traitait des aide-ménagères ; « Les vrais faux jumeaux », une œuvre qui met en exergue une discrimination entre des ‘'faux'' jumeaux (fille et garçon, ou encore la série « Ina ».

J'ai également sur un autre plan, une série d'environ 50 films documentaires dans le cadre du Millenium Challenge Account, qui est un grand programme des Américains, où on a été mandaté pendant sept ans pour couvrir tout ce que le programme avait comme actions de communication. Ça m'a même valu une mission à la Maison blanche à l'époque.

Vous êtes élue consulaire dans la catégorie entreprise culturelle et créative à la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina (CCI-BF). Que doit-on comprendre, quand on parle d'entreprise culturelle et créative ?

Les entreprises culturelles et créatives sont des entreprises qui font dans les œuvres de l'esprit. Ici, la matière de base, c'est la créativité. Il y a plusieurs domaines, et ce qui est du Burkina Faso, nous avons cinq grands groupes d'activités dans le cadre de l'entrepreneuriat culturel et créatif. Nous avons :

Les arts de la scène (y compris la musique enregistrée) : Le théâtre, la danse, les marionnettes, les festivals, foires, la musique, etc.

• Le cinéma et l'audiovisuel : Le cinéma, la vidéo, la radiodiffusion et la télédiffusion, les jeux vidéo,

• Le livre : Le livre, les journaux, les magazines, et les presse en ligne, les bibliothèques, etc.

• Les arts visuels et artisanat d'arts (arts plastiques et appliqués) y compris design et services créatifs : les beaux-arts (peinture, sculpture, dessin), l'artisanat (la vannerie, la poterie, le textile et le bois, joaillerie, les instruments de musique,...), la photographie ; le stylisme, le graphisme, la décoration intérieure, la publicité, l'architecture,

• Le patrimoine culturel (matériel et immatériel) : Savoirs et savoir-faire, us et coutumes, rites et traditions, musées, sites et monuments, etc.

C'est donc toute une panoplie de tous ceux qui sont dans l'évènementiel, le spectacle, la production. Les entrepreneurs, ce sont ceux qui font la production, la distribution ou l'exploitation en salle. Si vous prenez le cas du cinéma, l'entrepreneur dans toute la chaîne de valeur du métier, c'est celui qui produit (parce que c'est lui qui met son argent pour produire une œuvre). Ensuite, celui qui distribue (il prend le risque de payer une œuvre et rechercher le marché). Enfin, celui qui exploite à travers les salles de cinéma.

De façon générale, quels sont les rôles et missions d'un élu consulaire ?

Il faut d'abord souligner que la Chambre de commerce sert de trait d'union entre les intérêts publics et le privé. C'est la chambre de commerce qui centralise les doléances à soumettre à l'Etat et un des cadres qui matérialisent cela, c'est la rencontre gouvernement/secteur privé qui a lieu, en principe, chaque année à Bobo. La Chambre de commerce a pour mission, entre autres, de créer des infrastructures (économiques). Quand vous prenez le secteur des transports, vous avez Ouaga Inter, on parle de plus en plus de ports secs. C'est tout ce qui peut faciliter la vie d'un opérateur économique. Donc, c'est une institution qui œuvre au quotidien à faciliter le travail de terrain aux acteurs, du privé comme du public (car, souvent, les agents publics ne maîtrisent pas tous les contours du secteur privé).

Le rôle de l'élu consulaire, c'est de travailler donc au quotidien au sein de l'institution, la chambre de commerce, pour défendre au mieux, son secteur d'activité. Une fois que vous êtes élu, vous passez comme expert du domaine et dès lors, vous devez faire des propositions pour faire avancer les choses ; par exemple s'il y a des lois qui concernent le domaine, vous devez apporter votre expertise pour leurs élaborations. L'élu est donc dans le collège et participe aux réunions et délibérations du bureau (s'il est membre du bureau), etc. Quand vous avez, dans votre secteur d'activité, des références à la chambre de commerce, ça crée plus de confiance avec un certain nombre de structures, dont les banques. Donc, l'élu consulaire devient une sorte d'ambassadeur pour votre secteur d'activité.

Vous qui êtes en fin de mission, quel bilan global pouvez-vous dresser de votre mandat et quels ont été les acquis dans le domaine que vous avez représenté ?

La Chambre de commerce, c'est avant tout un collège, qui est accompagné par des agents internes. Ce sont eux qui font les projets et les élus valident. Les élus peuvent aussi proposer. C'est la première fois que notre secteur d'activité a été pris en compte, après 70 ans d'existence de l'institution. Il fallait donc jeter une base et je me sentais donc investi d'une mission de créer un chemin. C'est dans cette démarche permanente que j'ai eu une occasion de participer à une rencontre de l'Union européenne, aux côtés de personnes-ressources, où nous avons réussi à poser la problématique de la culture burkinabé.

Par la suite, le ministre de la Culture de l'époque, Tahirou Barry devait aller à Bruxelles, j'ai jugé bon d'y aller participer pour défendre et présenter le domaine du cinéma avec son corps de métier. L'ensemble de tous ces efforts ont conduit à l'obtention d'un fonds d'un montant de 10 millions d'euros (plus de six milliards 500 millions de FCFA) pour les acteurs culturels. Il est logé au sein du Fonds de développement culturel et touristique et est dispatché aux différents acteurs culturels. C'est un projet qui court jusqu'en 2023 et je crois que ça va beaucoup encourager les jeunes à monter des entreprises. C'est une fierté pour moi au moment du bilan.

Il y a eu aussi une association des entrepreneurs culturels et créatifs que j'ai mise en place. Elle est vraiment ouverte à tous les acteurs. Seulement, il fallait partir d'un noyau, qui est constitué des inscrits d'il y a cinq ans. La plupart des membres-fondateurs viennent donc de ce noyau. Vous avez Jah press comme vice-président, des personnes comme commandant Papus, Kenzo, PDG, Issouf Saré, Salif Sanfo, et bien d'autres personnes ressources. Donc, avec tout ce groupe, nous avons travaillé pendant trois ans. L'association a un vaste programme et nous avons tenu au mois de mars, un grand séminaire avec des consultants internationaux pour nous aider à définir les modèles économiques des différentes filières dont j'ai parlées tantôt. Quand vous observez, pourquoi ça ne marche pas dans la culture ? De mon point de vue, c'est parce qu'effectivement, c'est un secteur qui est très assisté. Ce qui fait qu'on n'arrive pas à grandir.

Nous pensons donc qu'avoir la subvention est une bonne chose (elle va demeurer), mais au-delà, il faut qu'on trouve les moyens de donner à ceux qui veulent aller loin que d'utiliser 500 mille ou un million, juste pour deux mois et s'asseoir. Il faut créer la possibilité d'avoir des crédits pour produire et écouler. C'est une préoccupation au niveau de l'association et pendant le séminaire, nous avons sorti un certain nombre de doléances qui ont été présentées au ministère de la Culture et à la Chambre du commerce qui les ont validées. C'est devenu une feuille de route qui va se dérouler. Que je sois réélue ou pas (je souhaite être réélue), c'est un programme qui va se poursuivre au bénéfice de la jeunesse burkinabè, c'est-à-dire tous ceux qui interviennent dans le domaine de la culture.

A l'heure du bilan du mandat, je crois avoir un peu péché pendant mon mandat, pour n'avoir pas assez communiqué. Mais je crois que c'est lié aussi à la nature de l'institution. A la Chambre de commerce, c'est comme la grande muette, ils font des choses, mais n'en parlent que lorsque c'est du concret. On a beaucoup de rencontres stratégiques, donc si chaque jour on devrait en parler sur les réseaux sociaux, cela ne rendrait pas service au domaine.

Parlant d'élection, vous êtes candidate au Kadiogo pour le compte de votre secteur. Comment se passe la campagne ?

Je peux dire que ça se passe bien, dans la mesure où c'est l'esprit du fair-play, de la démocratie et la fraternité qui anime tout le monde et je crois que c'est très important à souligner. Au-delà de la compétition qui existe entre certains candidats, l'objectif visé est le même, à savoir défendre l'intérêt de nos secteurs d'activité, du secteur privé burkinabé en général. L'essentiel, c'est que ce soit l'intérêt général qui prime. Nous avons pu, au cours de notre mandat, et sous le leadership du président de la Chambre de commerce, Kadhafi (Mahamadi Savadogo), jeter les bases de grands projets, et même amorcer de nombreux chantiers que je pourrai aisément poursuivre, si toutefois je revenais à être réélue. Nous avons mis la barre haute. Je souhaite donc que les 156 électeurs inscrits puissent m'accorder leur confiance pour le bonheur de notre domaine d'activité et de tous ses acteurs, sans distinction.

Quelle appréciation générale faites-vous de l'entrepreneuriat culturel au Burkina ?

Je crois que l'entrepreneuriat culturel existe, mais n'est pas valorisé. Les acteurs même n'ont pas suffisamment conscience de leurs capacités, simplement parce qu'on ne leur donne pas les moyens. A la Chambre de commerce, j'ai pu négocier avec une banque qui s'est ouverte au cours de notre mandat en faveur de la culture. Vous pouvez faire le tour de toutes les banques du Burkina, vous verrez qu'elles ne maîtrisent pas ce que c'est que l'entrepreneuriat culturel. Mais avec cette nouvelle banque, nous avons mené un plaidoyer et fait des propositions. Je crois que dans les mois à venir, vous verrez les acteurs culturels bénéficier de crédits avec des garanties que nous souhaitons négocier avec le Fonds de développement culturel et touristique. Nous avons même proposé que les droits d'auteurs du BBDA (Bureau burkinabé du droit d'auteur) y soient logés, pour pouvoir davantage faciliter les choses aux acteurs. L'entrepreneuriat culturel gagnerait donc à être structuré et c'est un chantier qui me tient à cœur.

Si vous êtes élue au soir du 14 novembre 2021, quels seront vos grands chantiers ?

Chaque entité travaille sur la base d'un référentiel et le nôtre sera arrimé à celui du président de la Chambre de commerce. Mais en dehors du plan de mandature, il y a effectivement notre vision que nous voulons défendre à l'intérieur, de sorte à nous faire intégrer. Nous allons travailler avec un programme qui existe déjà au niveau du ministère de la Culture, qui s'intitule la stratégie nationale de développement de la culture, pilotée par la direction de la promotion des industries culturelles et créatives. Vous savez également qu'il y a le PNDES II (Plan national de développement économique et social, phase II : ndlr) qui est en train de se mettre en place. Globalement, le bénéficiaire de l'ensemble de ces activités, c'est la jeunesse ; parce qu'aujourd'hui, ce sont les jeunes qui sont dans ces différents secteurs. Donc, un plan de formation va être proposé à cet effet. On peut se réjouir déjà que notre secteur d'activité se soit fait une place à la Chambre de commerce.

Ma vision s'articule donc autour de la Stratégie nationale de développement des industries culturelles et créatives (SND-ICC), qui est qu'à l'horizon 2025, le secteur culturel du Burkina Faso devienne économiquement émergent, présent sur tous les marchés, avec des acteurs dynamiques et professionnels. Pour cela, nous allons renforcer le cadre réglementaire et institutionnel des industries culturelles et créatives ; renforcer les capacités, le capital humain et la formation ; faciliter l'accès au financement ; développer les infrastructures et les investissements ; promouvoir la compétitivité et l'innovation ; développer les marchés interne et externe et, enfin, dynamiser la coopération en matière de culture. Mon rêve, c'est d'avoir des infrastructures où la jeunesse pourrait aller faire des spectacles, faire des productions de qualité.

Votre message à l'ensemble des électeurs ?

C'est de demander leur confiance et leurs voix pour pouvoir poursuivre la dynamique que j'ai entamée au sein de l'institution. C'est une instance de décisions. De ce fait, il va falloir faire le choix de quelqu'un qui est à mesure de défendre les intérêts, qui a la maîtrise des contours des défis. Le moment est décisif et il faut qu'on en tienne donc compte pour parler d'une seule voix pour le bonheur de tous les acteurs du secteur. Je saisi l'occasion pour inviter l'ensemble des acteurs à rester soudés, quelle que soit l'issue du vote.

Valérie Kaboré : Défis permanents pour une battante de première heure

« Ciné Park Academy » : Un centre polyvalent et intégré pour promouvoir la culture et le tourisme au Burkina

Propos recueillis par O.H.L

Lefaso.net

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Equateur : le poisson se fait rare dans les marchés de Mbandaka

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 17:21


Le poisson se fait rare dans les marchés de Mbandaka dans la province de l’Equateur. La rareté de cette denrée est aussi constatée à Wendji Secli, un quartier, situé à 20 kilomètres, en amont du centre-ville, et qui abrite le plus grand marché de poissons au chef-lieu de l’Equateur.

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Nord-Kivu : paralysie d’activités à Butembo après l’assassinat d'un opérateur économique

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 17:12


Une vive tension a été observée jeudi 11 novembre à Butembo, dans le Nord-Kivu. Les activités sociales et économiques sont paralysées, après l’assassinat d’un opérateur économique, Kambale Mahandiki Kasilongo, abattu par des inconnus armés au quartier Mukuna dans la commune Bulengera la nuit dernière.

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Kwilu : début du procès de deux militaires accusés de viols sur mineures

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 17:09


Le procès de deux militaires accusés de viols sur mineures a débuté mercredi 10 novembre au Tribunal militaire de garnison de Kikwit. Parmi les victimes, quelques-unes ont été rendues grosses. Les militaires incriminés sont le premier sergent Bongo Isangi Joseph et du sous-commissaire adjoint Kisalu Mbangu Tonton qui est introuvable après la liberté provisoire que le parquet lui avait accordée, a fait savoir le major magistrat, Bienvenu Mwanansele, juge président du tribunal.

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Naufrage sur le lac Kivu : une dizaine de morts enregistrés et une cinquantaine de disparus (Société civile)

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 17:06


Un naufrage s’est produit sur le lac Kivu jeudi 11 novembre à la mi-journée. Les témoins rapportent qu’il s’agirait d’une pirogue motorisée qui a chaviré sur le Lac Kivu entre les eaux de Mabula, village Munanira dans le territoire de Kalehe. Le bilan provisoire avancé par la société civile fait état d’une dizaine de morts, d’une cinquantaine des personnes disparues.


La pirogue transportait plusieurs personnes avec leurs marchandises en direction d’un marché local. Même la botte elle aussi est introuvable.

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Uvira : l’armée appelle les déplacés à regagner leurs milieux dans les Moyens Plateaux

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 14:09


Le colonel Fiston Mbonigaba, commandant de 3407e régiment des FARDC basé à Bibokoboko, dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, demande à tous les déplacés internes ressortissants des Moyens Plateaux, de « regagner leurs villages respectifs ». Il a lancé cet appel mercredi 10 novembre à l’issue d’une séance de travail avec l’équipe de la mission conjointe de la MONUSCO.  

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Maniema : la pluie laisse 1 200 familles sans-abris à Ulimba

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 14:09



Mille deux cent vingt-trois ménages du groupement Ulimba, dans le secteur des Beia, dans le territoire de Pangi (Maniema) passent nuit à la belle étoile de suite d'une pluie accompagnée d'un vent violent, qui s'est abattue mardi 9 novembre.

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Equateur : le CPJ recommande la dépolitisation des postes dans les institutions universitaires

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 14:02


Après les états généraux de l’enseignement supérieur et universitaire, tenus du 10 au 14 septembre à Lubumbashi ; à Mbandaka, plusieurs établissements s’attendent à la nomination de nouvelles autorités académiques. Le conseil provincial de la jeunesse de l’Equateur a recommandé, le mardi 9 novembre, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire de « dépolitiser les nominations » en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’émergence de la jeunesse. 

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Visite du chef d’état-major général des FARDC au Rwanda

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 13:56



La situation sécuritaire dans la région et la lutte contre le terrorisme ont été au centre de discussions mercredi 10 novembre à Kigali (Rwanda) entre le chef d’état-major général de la RDC, général Célestin Mbala Munsense, et son homologue du Rwanda, Jean-Bosco Karuza.

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"Les problèmes sécuritaires de l’Ituri doivent être résolus d’abord par les Ituriens eux-mêmes", (Ntumba Luaba)

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 13:29



Le coordonnateur du panel d’appui du Président Félix-Antoine Tshisekedi dans le cadre de son mandat à la tête de l’Union africaine, dans le secteur de la paix, sécurité et stabilisation indique que "les problèmes sécuritaires de l’Ituri doivent être résolus d’abord par les Ituriens eux-mêmes". 

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Foot-RDC : l’entraineur de V.Club annonce sa démission aux joueurs

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 13:01



L’entraineur de l’AS V.Club, Dominique Cionci, a annoncé sa démission ce jeudi 11 novembre aux joueurs, à l’issue de la séance d’entrainement du jour au terrain du stade des martyrs de Kinshasa.


Selon le chargé de communication du club vert et noir de Kinshasa, Prince-Lievain Nzazi, ''le coach Cionci a annoncé son départ du Staff technique du club. Il a fait savoir aux joueurs à l'issue de l'entraînement de ce matin sans dire le motif et cela à l'insu du comité directeur''. 

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Sud-Kivu : "Les députés doivent doter l’armée de son propre budget" (ministre de la Défense)

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 12:56



Le ministre de la Défense nationale, Gilbert Kabanda, a invité les députés à doter l’armée de son propre budget. Il a fait cet appel mercredi 10 novembre lors du parade avec les éléments de la 33e région militaire à Bukavu.

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Kananga : la CNDH sensibilise les OPJ et APJ sur les droits fondamentaux des détenus

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 12:51


Les Officiers police judiciaire et les Agents de police judiciaire (OPJ et APJ) des commissariats, sous commissariats et du parquet de Luiza, au Kasaï-Central, ont clôturé leur formation mercredi 10 novembre à Kananga sur les droits fondamentaux de la personne arrêtée.


La formation a été organisée par la Commission nationale des droits de l’homme avec l’appui du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme (BCNUDH).

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Sud-Kivu : 70 sites miniers validés "sites verts"

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 12:14



Près de soixante-dix sites miniers ont été validés "sites verts" au Sud-Kivu dans un arrêté de validation signé en fin octobre 2021 par le ministre des Mines dont une copie est parvenue à Radio Okapi jeudi 11 novembre.

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Beni : 13 militants de la LUCHA arrêtés lors d'une manifestation contre une 12e prorogation de l'état de siège

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 11:49



Treize militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) ont été arrêtés par la police ce jeudi 11 novembre à Beni pendant qu’ils manifestaient contre une douzième prorogation de l’état de siège.


Ils ont immédiatement été transféré et placé en détention à l’auditorat militaire de garnison de Beni-Butembo.

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Tanganyika : un homme meurt après avoir bu 4 bouteilles d’alcool frelaté lors d'un concours des consommateurs

Radio Okapi / RD Congo - Thu, 11/11/2021 - 11:45


Un concours de consommateurs d’alcool frelaté a tourné au pire à Kongolo, dans la province du Tanganyika, à 390 kilomètres au nord de Kalemie. Un jeune homme de plus de 30 ans est décédé mercredi 10 novembre, après avoir bu, sans arrêt, quatre bouteilles d’alcool frelaté.

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