(B2) L’opération EUNAVFOR Atalanta a un nouveau commandant, l’Amiral allemand Jan Christian Kaack. Depuis le 23 mars, il dirige l’opération européenne de lutte contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique à bord de la frégate FGS Bayern.
Une montée en force des Allemands à la tête des missions (militaires comme civiles de la PSDC). Outre Atalanta, EUTM Mali, EUCAP Sahel Mali, sont aujourd’hui commandés par des Allemands. Tandis que les Italiens, très présents aussi, ont un de leurs représentants à la tête de EULEX Kosovo, EUTM Somalia, EUCAP Nestor et EUNAVFOR MED.
Né en 1962, Jan Christian est entré dans la Marine allemande en 1982. Il fait un an à Kiel puis entre à l’école des officiers. A l’Université de la Bundeswehr, à Hambourg, il se spécialise en économie et organisation. En 1987, il reçoit sa première affectation dans les vedettes rapides de la marine (Schnellbootflottille). Il passe ensuite à Brest en septembre 1991, comme officier à bord de la Jeanne d’Arc, un passage qui dure 9-10 mois environ et lui permet de parfaire et pratiquer le français.
Il prend le commandement en 1992 du Schnellboote S 49 Wolf et S 50 Panther. En 1995, il est officier d’opération sur le destroyer Rommel. Jan Kaack devient ensuite premier officier sur le « Molders » à Kiel puis commandant de la frégate « Bavaria » en 2003. En 2004, il retourne à Berlin pour diriger la division de police militaire au sein du personnel des forces armées. En 2006, il passe par l’Ecole de Guerre navale des Etats-Unis, détour obligé des officiers allemands et dirige à son retour (2007), le cours pour officiers d’état-major à l’Ecole de commandement de la Bundeswehr. En 2008, il devient chef d’état-major de la flottille nº1 basée à Kiel.
Entre 2012 et 2014, il intègre le ministère de la Défense au commandement de la Marine. Jan Christian Kaack est particulièrement actif au sein de la planification et conception des opérations maritimes allemandes, dont il assure le commandement. Une fonction qui lui vaut d’être promu au QG de Rostock, pour diriger la coopération internationale de la marine allemande. Depuis mai 2015, il était Directeur du « Centre d’excellence pour les opérations dans les eaux peu profondes et confinées » de l’OTAN à Kiel, et commandant de la flottille nº1.
Lors de la cérémonie de passation avec son homologue italien, le contre-amiral Stefano Barbieri, l’Allemand s’est dit « fier de prendre le commandement de l’opération. Bien qu’il n’y ait pas eu d’attaques récentes, la menace n’a pas disparu. Nous devons rester vigilants et continuer à travailler ensemble pour assurer que les pirates n’ont aucune possibilité d’attaquer les navires marchands et leurs équipages. »
(Leonor Hubaut)
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(B2) Un militaire du 511ème régiment du train d’Auxonne, qui participait à l’opération Barkhane au Mali, a été tué ce mardi matin (12 avril), vers 9h20 (heure française) lors d’une opération au nord du pays, à proximité de la ville de Tessalit (nord Mali).
Convoi logistique
Une mine (engin explosif artisanal) a explosé contre son véhicule blindé qui était à la tête d’un convoi logistique. Ce convoi, composé d’une soixantaine de véhicules, avait quitté Gao afin de rejoindre Tessalit, dans le nord du Mali vendredi dernier (8 avril). Mickaël Poo-Sing a été tué sur le coup. Trois autres soldats qui se trouvaient dans le même VAB (véhicule de l’avant blindé) ont été blessés. Ils ont « immédiatement été secourus par les équipes médicales de la force » – précise le ministère de la Défense – et transportés vers Gao, dans l’hôpital chirurgical de campagne des forces françaises.
Courage et ténacité
Dans un communiqué, le président de la République, François Hollande, a entendu salué « le courage et la ténacité des soldats français qui poursuivent leur mission aux côtés de l’armée malienne et des forces des Nations Unies pour conforter la souveraineté du Mali et réduire les groupes armés terroristes dont la menace pèse sur l’ensemble des pays du Sahel ».
NB : c’est le cinquième militaire français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération Barkhane le 1er août 2014.
(NGV)
Né le 4 décembre 1996 au Mans, Mickael Poo-Sing était âgé de 19 ans. Après un baccalauréat scientifique, il rejoint l’armée de terre il y a un peu plus d’un an, en février 2015, en tant qu’engagé volontaire de l’armée de terre (EVAT) au sein du 511e régiment du train d’Auxonne, précise la notice biographique des armées parvenue à B2. Il suit tout d’abord une formation initiale d’agent de circulation routière durant trois mois où il « s’illustre par d’excellents résultats, terminant major de sa promotion en mai 2015 ». Elevé au rang de conducteur de première classe en août 2015, il est projeté avec son régiment au Mali, en janvier 2016, au sein du bataillon logistique (BatLog) de l’opération Barkhane.
Pêcheurs espagnols aux Seychelles (© NGV / archives B2)
(B2) La police seychelloise enquête sur une affaire peu anodine, survenue à bord d’un bateau basque, le Txori Gorri, en plein océan indien. Deux des agents de sécurité qui sont sensés protéger le thonier dès qu’il est en pêche en mer, contre les pirates, se sont entretués dans une altercation, fratricide, semble-t-il.
Un tir mortel…
Selon l’enquête préliminaire de la police seychelloise, et les propos du capitaine du navire, rapportés par l’agence seychelloise d’information, « un agent de sécurité a tiré sur un de ses collègues à 16 h vendredi dernier, le blessant mortellement ». Information détaillée par le quotidien espagnol El Pais, citant des sources au sein des forces et corps de sécurité de l’Etat.
… suivi d’un suicide
Le thonier se trouvait entre Madagascar et les îles Seychelles, à environ 90 miles de Port Victoria, lorsqu’une « vive discussion » entre les deux agents de sécurité a provoqué une fusillade. « Un des gardes, Juan José Vera Carrillo, a alors abattu mortellement son partenaire, Juan Manuel Martinez Marchante, » avant d’aller se retrancher dans une cabine du bateau puis de se suicider.
Un thonier basque habitué de l’océan indien
Le Txori Gorri appartient à Inpesca, basé à Bermeo, au pays basque espagnol, et bat pavillon espagnol. Il avait été attaqué à au moins une reprise par les pirates somaliens notamment en mars 2010, le 18 mars, selon nos données. Attaque restée sans succès, le navire ayant réussi à s’enfuir (lire : Les thoniers dans l’Océan indien subissent une attaque chaque jour). Quelques mois plus tôt, le 19 novembre 2009, repérant un navire suspect avec des pirates, à environ 6 miles nautiques de l’endroit où il pêchait, il avait pris la poudre d’escampette. Aucune attaque n’avait alors été déplorée.
Des thoniers protégés par des gardes privés depuis fin 2009
J’avais pu rendre visite à son frère jumeau, le Txori Aundi, en octobre 2009, quand il attendait désespérément de pouvoir reprendre la mer avec des gardes privés à bord. Ce navire, qui bat pavillon des Seychelles, avait pu bénéficié de la protection privée, mise en place par le gouvernement espagnol. Madrid ayant choisi cette solution plutôt qu’une solution militaire choisie par la France. Lire : Thoniers basques aux Seychelles: « Nous sommes des pêcheurs, pas des militaires »
(NGV)