Jonathan Hill – à son arrivée à la réunion du collège le 6 avril 2016 (crédit : Commission européenne, archives B2)
(BRUXELLES2) Lord Jonathan Hill, le Britannique de la Commission européenne, vient d’annoncer sa démission. Un contre-coup du référendum négatif comme le commissaire européen chargé des marchés financiers l’explique lui-même (*).
« Comme beaucoup de gens, ici et au Royaume-Uni, je suis évidemment très déçu par le résultat du référendum. J’aurai voulu que cela se termine différemment et j’avais espéré que la Grande-Bretagne voudrait jouer un rôle en plaidant pour une Europe, flexible, compétitive, de libre-échange, et tournée vers l’extérieur. Mais les Britanniques ont pris une décision différente et c’est ainsi que fonctionne la démocratie. »
Une décision prise il y a quelques semaines
« Nous entrons dans une nouvelle phase. Je ne crois pas qu’il soit juste de continuer comme commissaire britannique comme si rien ne s’était passé. J’en ai discuté avec le Président de la Commission il y a quelques semaines, je lui ai donc dit que j’allais démissionner. Dans le même temps, il doit y avoir une transition ordonnée. Aussi je lui ai (proposé) de continuer travailler avec lui dans les semaines à venir. (…)
Un eurosceptique converti
Et le commissaire d’avouer qu’il n’était pas (au départ) un enthousiaste de l’Europe mais qu’il l’est devenu. « Je suis venu à Bruxelles comme quelqu’un qui avait fait campagne contre l’adoption de la Grande-Bretagne de l’euro et qui était sceptique sur l’Europe. Je vais laisser certain que, en dépit de ses frustrations, notre participation était bien pour notre place dans le monde et bien pour notre économie. »
Une nouvelle relation avec l’Europe à définir
Ce qui est fait ne peut être défait et nous devons maintenant passer à faire de notre nouvelle relation avec l’Europe qui fonctionne aussi bien que possible.
NB : c’est le commissaire en charge de l’Euro, le Lituanien Valdis Dombrovskis, qui va reprendre en charge le dossier des services financiers qu’avait en charge Jonathan Hill, en attendant qu’un nouveau commissaire soit désigné par le gouvernement britannique. Mais celui-ci devra repasser devant le parlement européen pour être auditionné. Il n’est pas acquis que la nomination soit automatique. Car parmi les critères d’éligibilité d’un futur commissaire figure non seulement la « compétence générale » mais aussi « l’engagement européen ».
Commentaire : un geste élégant et responsable
C’est la première conséquence au plan européen du Brexit, mais peut-être pas la dernière. En tout cas, on peut saluer le geste élégant de Lord Hill. Jusqu’à présent, au niveau européen, quels que soient les évènements politiques, peu de dirigeants européens ont su et voulu assumer les conséquences de leurs décisions politiques ou de leurs actes.
Une conséquence à tirer des dernières réformes entreprises
Si les dirigeants politiques européens (président du Conseil européen et président de la Commission européenne) vont jusqu’au bout de la réforme introduite par le Traité de Lisbonne, et des élections de 2014 avec les têtes de liste, et de leur engagement profond dans la campagne contre le Brexit, c’est la conséquence qu’ils devraient tirer. Il est difficile de prétendre, d’un côté, avoir une légitimité populaire et démocratique (ce qui est la réalité via les instances élues – Parlement européen et Conseil de l’UE) et, de l’autre, ne pas en tirer les conséquences en cas de revers politique grave.
La campagne sur le Brexit n’est pas qu’un revers britannique
Là, il s’agit d’un revers politique grave pour l’Europe, et pas uniquement pour le Royaume-uni. On ne peut accuser les Britanniques seuls. Certes c’est David Cameron, tout seul, qui a déclenché ce référendum, sans aucune obligation. Mais le résultat est clair. Avec une aussi forte participation dans les urnes, c’est une défaite aussi pour l’Europe qui n’a pas su démontrer son intérêt pour un peuple et un Etat important. Tout autre comportement ne pourrait qu’entraîner un désenchantement supplémentaire et une perte de popularité de l’esprit européen.
Un dirigeant européen doit être responsable devant ses électeurs
Cette « irresponsabilité » au plan politique des dirigeants européens ne peut plus durer. Comme au niveau national, quand un dirigeant s’engage et défend une politique précise, qu’il estime vitale et intrinsèquement liée à son profil politique, et qu’il est défait, directement ou indirectement, par le suffrage populaire, il devrait en tirer une conséquence : remettre son mandat à disposition (du Conseil et du Parlement européen qui l’a consacré) quitte à être reconfirmé ensuite si celui-ci estime que cette « démission politique » n’a pas lieu d’être. Si on veut refonder l’Europe, il faut en refonder aussi son fonctionnement politique.
(*) Texte original en anglais ici, ou ci-dessous – traduction par les soins de B2
Like many people here and in the UK, I am obviously very disappointed about the result of the referendum. I wanted it to end differently and had hoped that Britain would want to play a role in arguing for an outward-looking, flexible, competitive, free trade Europe. But the British people took a different decision, and that is the way that democracy works.
As we move to a new phase, I don’t believe it is right that I should carry on as the British Commissioner as though nothing had happened. In line with what I discussed with the President of the Commission some weeks ago, I have therefore told him that I shall stand down. At the same time, there needs to be an orderly handover, so I have said that I will work with him to make sure that happens in the weeks ahead.
I am very grateful to Jean-Claude Juncker for giving me the chance to work on financial services and for the opportunity to help support jobs and growth in Europe. I was also glad to have worked with other Commissioners in trying to take forward our programme of reform, and to have had the chance to work with excellent officials at DG FISMA and in my own team.
I came to Brussels as someone who had campaigned against Britain joining the euro and who was sceptical about Europe. I will leave it
certain that, despite its frustrations, our membership was good for our place in the world and good for our economy. But what is done cannot be undone and now we have to get on with making our new relationship with Europe work as well as possible.
le HMS Vanguard (crédit : UK Royal Navy)
(BRUXELLES2) Jusqu’au dernier moment les sondages ont fait traîner un leurre, le « Remain » l’emportant assez largement. Jusqu’à minuit on était encore à des sondages gagnant à 52% (YouGov) voire à 54% (IpsosMori). Avant de battre en retraite piteusement. Le Brexit s’installait durablement durant la nuit au fur et à mesure des dépouillements dans l’Angleterre traditionnelle. Les pro-européens ont dû déchanter. Le ‘Leave » avait gagné. Mon analyse tranche sans doute avec la plupart des commentaires apitoyés. Mais je ne suis pas sûr que le Brexit — qui pose toute une série de questions — soit le désastre annoncé… pour plusieurs raisons. C’est un saut certain dans l’inconnu… Mais un saut contrôlé !
Le résultat était-il une totale surprise ?
Le contraire aurait été surprenant. Cela fait des années que les principaux journaux à gros tirage (Daily Mail, Daily Telegraph, Daily express) montrent, exemples à l’appui (souvent les plus farfelus…) que l’Europe n’est pas une bonne chose et qu’il serait bien meilleur d’être tout seul. Ils ont fait une campagne intense en faveur du Brexit. Cela fait des années, aussi, que de nombreux responsables politiques pointent du doigt Bruxelles pour éviter de s’interroger. David Cameron n’ayant pas été le dernier dans ce sport de l’ ‘Europe Bashing’. Sa volte-face pro-européenne, aurait constitué un véritable tour de force s’il avait réussi.
Est-ce une catastrophe pour l’Europe ?
Ce n’est pas sûr. D’une part il y aura un accord avec le Royaume-Uni pour permettre aux Européens et aux Britanniques de continuer à commercer et à se financer ensemble. La City, l’industrie, l’économie britannique ont besoin des débouchés européens. Et vice-versa. Il y a une convergence très nette d’intérêts qui va pousser dans le sens d’un accord permettant au Royaume-uni de continuer à s’arrimé économiquement au continent. Cette solution convient d’ailleurs aux Britanniques : bénéficier sans participer. Lire : Après le Brexit : fini le marché unique et tout le reste ? Raison gardons ! Scénarios… Ensuite tout dépend de la réaction des pays fondateurs qui, jusqu’à présent, sont restés (depuis une dizaine d’années) très timides (un mot gentil !) sur la construction européenne.
Un accord est-il facilement négociable ? Rapidement ?
L’accord ne sera pas facile à négocier. Car il y a une série de liens à dénouer et … à renouer. C’est un peu une procédure d’élargissement à l’envers. Dans cette négociation, il reste deux atouts majeurs : 1) le Royaume-Uni reste membre des autres organisations européennes (OCDE, Conseil de l’Europe, OTAN, OSCE) et il peut revenir à l’AELE qu’il avait contribué à créer. 2) Le Royaume-Uni ne participe déjà pas à la moitié des politiques européennes (Euro, Espace Schengen, Coopération policière et judiciaire). Il n’est pas membre ainsi de la Banque centrale européenne, de l’Agence Frontex. En matière de défense européenne, il reste un ‘outsider’.
Peut-on arriver rapidement à un accord ?
Ce sera difficile. Mais on peut penser que la négociation pourrait être plus rapide que prévu, au moins sur l’essentiel : l’économie. Il est hors de question pour le Royaume de laisser planer une quelconque incertitude pour les investisseurs étrangers, et pour tous les secteurs économiques (finances, commerce maritime, industrie, immobilier…) essentiels à l’économie britannique et sensibles aux mouvements extérieurs. Les derniers temps, ceux-ci ont retenu leur signature, ou inséré une « clause Brexit » de révision possible du contrat. Ce serait arrêter toute la machine économique britannique. Dès l’annonce du Brexit, les bourses ont chuté. Si l’incertitude se prolongeait, ce mouvement superficiel, de mauvaise humeur pourrait, lui aussi, se prolonger et endommager gravement l’économie britannique. Un accord, au moins transitoire, devrait donc être annoncé rapidement. La City insiste ainsi pour une solution provisoire.
Quand démarre la négociation ?
Officiellement il faut attendre la notification par le gouvernement britannique de sa décision de sortir de l’Union européenne et de faire jouer la procédure prévue à l’article 50 du traité européen (Lire : Brexit ! Quelle procédure pour le retrait ? Quand est-ce applicable ?). Dans les faits, point besoin d’attendre. Dès maintenant, juristes et sherpas sont au travail pour bâtir une solution convenable pour tout le monde. Si aucun délai n’est fixé pour la notification dans les traités, on peut se demander si une notification qui est juste la transcription des résultats d’un vote populaire peut vraiment tarder plusieurs mois. C’est douteux juridiquement et, surtout, très dangereux politiquement et… économiquement.
Quelles conséquences sur le gouvernement britannique ?
Il va être secoué. Ce référendum est une décision propre, personnelle, de David Cameron. Une promesse de campagne. Rien ne justifiait ni au niveau politique ni au niveau juridique la mise en place d’un référendum sur l’Union européenne. Le Premier ministre britannique s’est engagé pleinement dans la campagne, énergiquement. Mais il va désormais devoir assumer ce qui est, avant tout, sa défaite, personnelle. Il a d’ailleurs annoncé sa démission… d’ici le mois d’octobre, le temps de trouver un remplaçant. Les Tories vont sortir affaiblis de la bataille qui les a divisés.
Quelles conséquences pour le Royaume-Uni ?
C’est une vraie question. L’Ecosse, proprement européenne, pourrait être tentée par l’aventure solitaire et rejoindre de façon indépendante l’Union européenne. Ce qui est juridiquement tout à fait possible à condition que ce soit politiquement possible (avec un second référendum sur l’indépendance en Ecosse). Il suffit de négocier un accord dans l’accord pour permettre la continuation des Ecossais aux accords liant le Royaume-Uni à l’Union européenne. En soi, la question écossaise n’est pas très préoccupante pour la stabilité européenne… Le problème plus inquiétant, et souvent minoré, est l’Irlande du Nord. L’accord de paix signé en Ulster n’est pas encore parfaitement consolidé. L’idée d’une Irlande réunifiée est évoquée aujourd’hui clairement par certains partis comme le Sinn Fein (gauche, ancienne branche politique de l’IRA).
Quelles conséquences pour l’Europe ?
Elles sont difficiles à estimer. Mais ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que l’Union européenne va sérieusement devoir réfléchir à son fonctionnement. La méthode du « vélo » semble morte. Les institutions européennes sont déconnectées de la population. Et la faute n’en revient pas au Royaume-Uni mais … aux pays fondateurs.
Quelles conséquences pour la défense européenne ?
Aucune ! (Lire : Brexit. Le Britannique est-il nécessaire à l’Europe de la défense ? (et article à suivre)
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : God save the Queen ! L’Europe à la veille d’une révolution politique ?
et notre dossier N°38. Brexit ou Remain. Quand le Britannique se tâte sur l’Europe
L’équipe d’abordage des Finlandais (crédit : Bundeswehr / Achim Winkler)
(B2) La relève allemande pour l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) est en route. Le navire de transport Werra (A-514) et le chasseur de mines Datteln ont quitté leur base de Kiel pour rejoindre la Méditerranée centrale. Ils vont venir relayer le ravitailleur Frankfurt et la frégate Karlsruhe. Relais normalement prévu le 1er juillet.
N’oubliez pas !
Avant leur départ, le ministre de l’Intérieur du Schleswig-Holstein, Stefan Studt (SPD), a voulu rappelé le côté humain de cet engagement. « Partout dans le monde, des familles fuient la violence. Les chiffres sont impressionnants. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des mères et des pères, des filles et des fils. Ce sont des gens comme vous et moi, que la guerre a forcés à fuir ».
Des Allemands en diminution
En termes de militaires, cela représente cependant une décrue très nette du nombre de militaires allemands engagés. Le « Werra » compte un équipage de 67 personnes (commandant : Mirko Preuss) et le Datteln 40 membres d’équipage (commandant Björn Fischer). Soit à peine plus de 100 officiers/sous-officiers et matelots.
Des Finlandais toujours engagés
A bord du Werra, va embarquer une équipe de 12 militaires… finlandais spécialement formés. Ils vont composer une équipe d’abordage à même soit d’aller au secours des migrants soit d’assurer le contrôle des navires « suspects ». Ce n’est pas une nouveauté en soi. Les Finlandais sont déjà présents depuis décembre dernier à bord des navires allemands. Au départ, ils ont été embarqués sur le navire de soutien Berlin, puis ont été transférés sur son navire jumeau Frankfurt am Main.
Des codes à la place de l’anglais
Achim Winkler, l’officier de presse du Frankfurt am Main, en témoigne. « Leur intégration avec l’équipage allemand a parfaitement bien fonctionné. Ces gars parlent tous un anglais excellent. Pourtant, les défis ont surgi auxquels personne n’avait vraiment pensé à l’avance. Les Finlandais ne pouvaient pas comprendre les annonces en allemand faites sur les haut-parleurs du navire et ont loupé donc quelques alarmes. Pour y remédier, une liste de codes a été créé. Les messages allemands ont donc été modifiés avec des codes comme « Bravo deux », « Alpha trois » ou « Papa one » »
Une méthode bien répétée
Lors de l’évacuation des canots de fortune où s’entassent les migrants et les réfugiés, l’équipe se divise. « Une partie monte dans les deux vedettes du navire à la rencontre des occupants du canot. « Ils donnent une main » pour aider les passagers en détresse à monter à bord « mais gardent une autre libre, prêts à réagir immédiatement en cas de danger, si nécessaire par la force des armes. A l’arrière, une équipe de tireurs d’élite sécurise les propres soldats. Il ne peut jamais être exclu qu’un terroriste se soit glissé parmi les réfugiés et veuille mener une attaque au milieu des gens sur le bateau surchargé. Un des officiers d’embarquement, sur la piste de pont du navire, est en contact radio constant avec ses hommes. Les soldats restants sont répartis sur les points de récupération à bord du navire pour garder leurs camarades en vue ou pouvoir répondre en cas de chute. »
L’équipe d’abordage ou VPD : une spécialité finlandaise ?
Les Finlandais sont des habitués de ce type d’engagement. Ils avaient constitué une équipe de VPD autonomes pour accompagner les navires du PAM (le programme alimentaire mondial) dans l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta). Ils ont aussi embarqués à bord de la frégate « Augsburg » et « Schleswig-Holstein » en 2014 pour assurer l’escorte du navire spécial américain ‘Cape Ray’, assurant le convoyage es armes chimiques syrienne pour être détruites.
(NGV)
(crédit : marine militaire)
(B2) Près de 5000 migrants ont été secourus en Méditerranée ce jeudi (23 juin) lors de plusieurs opérations de secours, annoncent les garde-côtes italiens. Il faisait beau et limpide ce matin au large de la Libye. Résultat : les canots de migrants étaient de sortie. « Aux premières lueurs de l’aube, un flux migratoire intense en provenance des côtes libyennes a été enregistré » indique la marine italienne. Tous les navires italiens, européens (EUNAVFOR Med / Sophia) et des ONG sur zone ont été mobilisés, venant au secours de 40 canots pneumatiques.
L’Aliseo qui participe à l’opération Mare Sicuro a pris ainsi en charge 2 canots avec 264 migrants à bord. Son compatriote Vega venait au secours de 2 canots avec 250 migrants à bord. Tandis que le Responder de l’ONG Moas abordait au moins 3 canots avec 382 personnes à bord.
(NGV)
Discret, le nouveau procureur ukrainien, Yuri Lutsenko n’en parait pas moins très offensif (Crédit: PE)
(BRUXELLES2 – exclusif) Le propos est passé quasi inaperçu. Car il n’y a avait pas grand monde dans la salle de la commission « défense » du Parlement européen, ce mercredi dernier (15 juin) pour écouter les Ukrainiens. Tout le monde semblait avoir le regard ailleurs… Cependant cela mérite de tendre l’oreille.
Lors de l’audition consacrée à la mission européenne en Ukraine qui aide les forces de sécurité à se restructurer (EUAM Ukraine), la présidente de séance, la Polonais Anna Fotyga a fait monter à la tribune le nouveau procureur général d’Ukraine, Yuri Loutsenko. Un propos éclairant dans l’absolu.
Celui-ci est revenu sur l’arrestation, fin mai, par les services de renseignement ukrainiens (SBU) d’un Français, apparemment ordinaire, soupçonné de vouloir commettre un attentat terroriste en France. Ce Français, arrêté « avec une grande collection d’armes », est « connecté à des personnes haut placées (1) dans la police française » souligne Loutsenko. « Nous avons donné toutes les informations dont nous disposons à nos collègues français ». Autre précision : le terroriste est arrivé « sur notre territoire en provenance du Kremlin » ! Et il ne « s’agit pas d’un cas isolé » (lire : Un Français soupçonné de préparer des attaques terroristes durant l’Euro arrêté en Ukraine).
NB : cette arrestation comme la nature des faits reprochés semblent bien étranges. Le procureur épaissit encore le mystère au point qu’on peut se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’un message « politique » plutôt que « sécuritaire » de Kiev à Paris. Yuri Loutsenko n’est pas n’importe quel magistrat. Nommé sans vraiment de compétence juridique, c’est surtout un proche du président ukrainien Petro Porochenko, chargé de mettre fin à la corruption.
(Nicolas Gros-Verheyde et Leonor Hubaut au Parlement européen)
Lire aussi : Le procureur Loutsenko veut mettre fin à une « corruption systématisée »
(1) » This person, suspected of terrorism, as far as we know, had a connexion with french police officials« . Un terme (« officials ») qu’il utilise avec précaution, en faisant signe de « guillemets » et en cherchant ses mots.