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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 7 hours 28 min ago

Un attelage germano-britannique à la tête du SEAE

Wed, 15/06/2016 - 18:41
(B2) Le service diplomatique européen (SEAE) va changer de visage dans les jours à venir, comme annoncé dans B2 récemment. Le Français Alain Le Roy va en effet quitter ses fonctions rapidement. Il sera remplacé par la secrétaire générale adjointe, l'Allemande Helga Schmid. Cette passation des pouvoirs se fera officiellement le 1er septembre prochain, le […]

La planification d’une opération ou mission de la PSDC

Wed, 15/06/2016 - 07:25
(B2) La planification d'une opération / mission comporte traditionnellement trois objectifs : préparer les options, envisager toutes les alternatives et conduire les plans finaux. Les options. Toute opération/mission, civile ou militaire de la PSDC démarre par des options, définies de façon plus ou moins formelles, par les services chargés de la planification du SEAE. Ce […]

L’ONU dote le feu vert au contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye

Wed, 15/06/2016 - 02:00
(B2) Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé, ce mardi (14 juin), la résolution permettant un contrôle renforcé de l'embargo sur les armes au large de la Libye. Un vote obtenu à l'unanimité, autorisant l'usage de la force sur la base du chapitre VII de la Charte des Nations Unies et fondée sur « la […]

Quand un gouvernement cafouille, c’est Bruxelles qui plonge

Tue, 14/06/2016 - 23:27

Descendre l’escalator pour inaugurer le nouveau « connecteur » de l’aéroport de Zaventem était plus facile que de gérer les attentats (crédit : PM Belge)

(BRUXELLES2) Le gouvernement belge comme la région de Bruxelles s’échinent aujourd’hui à essayer de redorer l’image de Bruxelles, de la Belgique, pour attirer touristes et hommes d’affaires dans la belge capitale… Autant dire que c’est une mission difficile. On peut aimer Bruxelles, son atmosphère, ses habitants… force est de reconnaître que durant plusieurs six mois, de novembre à avril, certains responsables politiques avec des décisions hasardeuses, dignes d’un certain amateurisme politique, ont beaucoup plus fait pour écorner son image qu’aucun attentat. Tels de savants pompiers pyromanes, ils ont, à plusieurs reprises, jeté de l’huile sur le feu, au lieu d’utiliser les extincteurs. Pire, ils sont tombés tête avant dans le piège tendu par les terroristes.

Le principe de l’effet de souffle

Le principe d’un acte terroriste « classique » est, en effet, d’avoir un impact en deux temps. Tout d’abord, l’acte lui même, brutal, sanglant, conçu pour surprendre et faire mal, mais qui reste limité en soi comparé à un acte de bombardement ou de guerre (1). Ensuite, l’effet de souffle qui se prolonge plus ou moins longtemps, dont l’intensité n’est pas identique, mais dont les effets peuvent être tout aussi graves à terme que l’acte lui-même, entraînant un déséquilibre notable. C’est ce qui s’est passé en Belgique. La prise de mesures sidératives, hors du commun, a abouti à cette désorganisation économique, et contribué à cet effet de souffle. Si la Belgique n’est pas tombée, c’est d’abord grâce à sa population, à sa résilience naturelle, à son tissu économique plutôt qu’à des décisions d’un gouvernement au bord de la panique…

1ère erreur : le lockdown après les attentats de Paris en novembre

Après les attentats du 13 novembre au Bataclan et au Stade de France, le risque sur Bruxelles est avéré. Les auteurs des attentats sont des « Bruxellois ». Il faut les rechercher activement. Faute d’autres moyens disponibles, en termes de forces de police, la décision est prise de geler toute l’activité sur Bruxelles. Normalement, cette mesure ne dure pas plus de 12 ou 24 heures, le temps de s’adapter. Ici, elle dure 5 jours. Ce lockdown — mesure extraordinaire qu’aucun pays en Europe n’a pris suite à des attentats directs — produira ensuite des effets en chaîne qu’il sera difficile de rattraper. La baisse d’attractivité touristique qui frappe Bruxelles ensuite et qu’elle subit toujours en est la conséquence directe. (Lire : La gestion de crises du lockdown de Bruxelles : une improvisation totale et surréaliste).

2e erreur : le déploiement des militaires dans la rue, en nombre, et de la façon la plus voyante qu’il soit

Dans la foulée de ce lockdown, se déploient dans la ville des militaires, armés jusqu’aux dents (avec des armes pas tout à fait adaptées à utiliser en zone de haute densité), se déplaçant à bord de véhicules totalement inappropriés en zone urbaine, qu’on verrait davantage en Irak ou en Afghanistan, alors que le risque est vraiment « mineur » (on n’a pas affaire à des engins explosifs improvisés placés à tous les carrefours) mais à de bonnes vieilles bombes à l’explosif voire aux tirs à la Kalachnikov. Même à Paris, en France, où cependant on adore montrer les muscles, la politique gouvernementale a été beaucoup « plus modérée, préférant faire circuler jusqu’à leurs points de patrouille les militaires dans des véhicules « blancs » plutôt qu’en gros half tracks. Ce déploiement en force n’empêchera pas la suite…

3e erreur : le blocage des transports après les attentats du 22 mars à Bruxelles

Là encore on déploie les militaires en nombre et dans le désordre. Tout le métro est fermé durant plusieurs jours. Et on rouvre au compte-goutte les stations avec force contrôles aux entrées si drastiques qu’ils rendent la vie impossible à tous les quidams. Mesure tout à fait exceptionnelle. Pour avoir vécu une telle situation après l’attentat du RER Saint Michel, le 25 juillet 1995, je n’ai pas souvenir d’un tel « arrêt ». Au contraire (2).

En fait de contrôle, ceux-ci tournent court, quelques jours plus tard. Les militaires ne contrôlent rien. Et d’ailleurs ils n’en ont pas le pouvoir (article à suivre). Vous pouvez rentrer dans le métro avec un sac à dos bien chargé sans aucune interception… Les militaires prennent un repos (mérité) avec un sandwich… Il n’y a tout simplement personne pour les relever. L’aéroport de Bruxelles national (Zaventem) fermé durant plusieurs jours le temps de se relever et réparer les dégâts rouvre dans un grand sentiment de bazar. Là encore les contrôles drastiques sont finalement allégés devant la levée de boucliers des autorités économiques notamment. Pas vraiment le genre de mesures qui instaure le respect. Il faudra quasiment un mois pour que l’aéroport revienne à la normale.

4e erreur : le temps des dérapages non contrôlés

Non content de cette improvisation totale, le gouvernement sombre très vite dans une régression infantile du type : « c’est pas moi c’est lui ». Il n’y a même plus besoin d’opposition pour semer le fil de la discorde. C’est de l’intérieur que provient la polémique. Le gouvernement estime qu’il avait donné l’ordre à la STIB (les transports en commun bruxellois) de fermer le métro. La STIB assure n’avoir jamais reçu l’ordre à temps. Une polémique plutôt stérile quand on sait que cela n’aurait pas forcément permis d’éviter les attentats et des victimes (lire : Attentats de Bruxelles : fallait-il arrêter le métro ? Une question théorique). Ensuite on vilipende un (pauvre) policier fédéral en poste en Turquie et l’accuse nommément d’avoir fait un loupé dans ses dossiers. C’est du rarement vu et relativement injuste. Le rôle d’un ministre est d’assumer, même les errements de ses subordonnés (à supposer qu’il y en ait eu en l’occurrence). L’irruption de hooligans néo-nazis sur la place de la Bourse, le 27 mars, en plein hommage aux victimes (lire le Huffington Post) achèvera de démontrer une certaine incapacité du gouvernement à assurer un minimum d’ordre.

5e erreur : l’oubli d’une règle de base

En cas d’acte terroriste, ce qui importe est de très vite faire repartir la vie normalement, comme d’habitude, même si le coeur n’y est pas et les plaies béantes, de vivre comme d’habitude et surtout de ne pas céder à la panique. C’est un principe de base qu’ont adopté toutes les villes frappées par le terrorisme. A Paris 1986, 1995 et 2016, à Madrid 2004, à Londres 2005, tous ont suivi peu ou prou ce même modèle. Parfois en renforçant à l’extrême les mesures de sécurité (type état d’urgence), ils ont toujours veillé à laisser tous les transports publics, commerces et lieux publics ouverts et en « fluidifiant » les mouvements de population. Bruxelles a échappé à cette « règle non écrite ». Elle en paie le prix…

Une succession d’erreurs qui se paie

Une telle succession d’erreurs se paie cash sur la situation économique. Il ne faut pas espérer que cette ambiance délétère ne produise pas d’effets. La Grand Place et alentours était quasi déserte durant le mois de mai, là où elle est bondée d’habitude. Le gouvernement belge dirigé par Charles Michel a commis, en l’espèce, un péché d’orgueil, trop de confiance en soi, une impréparation notoire au plan politique et une méconnaissance de l’esprit de la lutte contre le  terrorisme.

Depuis les attentats du musée juif de Bruxelles en mai 2014, les autorités belges savent qu’elles sont une cible. L’auteur de l’acte n’est pas tout à fait un « loup » isolé comme cela a pu être interprété… La neutralisation de la cellule de Verviers en janvier 2015, est un nouveau signal. Tous les spécialistes le savent désormais. Bruxelles sera, un moment visé. Les seules questions sont : quand, où et comment. Ne pas avoir tiré de ces alertes les conséquences en termes d’organisation gouvernementale, de méthode de gestion de crises est assez incompréhensible…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les attentats de New York en 2001 sont une exception dans ce caractère « limité ». L’acte de terrorisme, selon moi, doit être distingué clairement de l’acte de guerre même s’ils se superposent parfois et que les responsables politiques se plaisent à les confondre.

(2) Le trafic du RER sera rétabli dès le lendemain. Regarder le journal de France 2 du 26 juillet 1995 (source INA)

EULEX Kosovo rempile pour 2 ans de plus

Tue, 14/06/2016 - 22:55
(B2) Le Conseil de l'UE a étendu, ce mardi (14 juin), le mandat de la mission européenne déployée au Kosovo pour renforcer l'Etat de droit (EULEX) de deux années supplémentaires jusqu'au 14 juin 2018. Cette prolongation intervient alors que la mission a entamé un decrescendo notable, afin de transférer une partie de ses activités soit […]

L’ambassadeur de l’UE en Turquie démissionne. Un motif politique

Tue, 14/06/2016 - 16:15
(B2) Il est rare que la démission d'un chef de délégation de l'Union européenne fasse autant de remous. Le départ d'Hansjorg Haber de son poste de chef de délégation de l'Union européenne en Turquie a pourtant été officialisé par voie de presse, avec fracas. Une démission pour motif personnel... L'intéressé a présenté « sa démission » […]

En 2014 les budgets de défense augmentent ? Pas vraiment…

Tue, 14/06/2016 - 11:48
(B2) Les dépenses de défense de l'Union ont augmenté pour la première fois depuis sept ans, selon le dernier état des lieux de l'Agence européenne de défense. Succès en demi-teinte au vu des différents éléments présents dans le rapport. Si les budgets de défense augmentent cette augmentation est loin d'être encourageante. Les dépenses d'investissement diminuent […]

Carnet (14.06.2016). SEAE (board). COPS (déplacement). Otan (Sga renseignement). Eunavfor Med (résolution NU). Libye (Otan). France (promotion). Suède (coopération Royaume-Uni). Orlando (attentat). Proche-Orient (dénucléarisation). Tests nucléaires ...

Tue, 14/06/2016 - 08:30
(B2) Parus récemment : Go East ! L’OTAN déploie 4 bataillons à ses frontières orientales A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères, le 20 juin La réforme des structures de gestion de crises au SEAE continue. En toute discrétion Comment sont financées les missions civiles de la PSDC (fiche) Le commandement européen de transport aérien […]

Go East ! L’OTAN déploie 4 bataillons à ses frontières orientales

Tue, 14/06/2016 - 02:33
(B2) En bon amateur de rock, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, devrait entonner, ce mardi (14 juin), à la manière des Pet Shop boys, un "Go East" convainquant. Les ministres de la Défense de l'OTAN vont, en effet, endosser la décision de déployer de façon quasi-permanente plusieurs milliers d'hommes sur les frontières orientales de […]

A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères, le 20 juin

Mon, 13/06/2016 - 10:32
(BRUXELLES2) Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi (20 juin), doit adopter la décision sur l'extension du mandat de l'opération maritime en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) au contrôle de l'embargo sur les armes et la formation des garde-côtes. Le Conseil aura quatre sujets "politiques" à l'agenda : 1. la politique intégrée […]

La réforme des structures de gestion de crises au SEAE continue. En toute discrétion

Mon, 13/06/2016 - 07:00
(B2 - exclusif) La réforme des structures de gestion de crise entamée fin 2013 — et jamais terminée — ressurgit. Très discrètement, car il s'agit de ne pas semer de "troubles" juste avant le référendum britannique. Une note est sur le bureau de la Haute représentante. Elle a commencé d'être examinée, informellement, par les ambassadeurs […]

Comment sont financées les missions civiles de la PSDC (fiche)

Sun, 12/06/2016 - 10:37
(B2) Les missions civiles de la PSDC sont financées en grande partie sur le budget communautaire. Mais elles ne représentent qu'une part limitée de ce budget (1‰) Financement mixte C'est la ligne du budget PESC (1) dans la rubrique 4 qui assure le financement des missions civiles de l'UE. Une partie du budget est cependant […]

Le commandement européen de transport aérien (EATC)

Sat, 11/06/2016 - 17:55
(B2) Pour mettre en commun leur flotte aérienne de transport militaire, des pays membres de l'Union ont créé le commandement européen de transport aérien (EATC). Cette institution au commandement intégré, a pour but de renforcer les capacités opérationnelles des nations participantes et d'améliorer l'efficacité du transport aérien dans différents domaines. L'origine C'est le couple franco-allemand […]

Nouveau sauvetage en Méditerranée

Fri, 10/06/2016 - 23:19

A bord du Phoenix des ONG, un membre de la croix-rouge italienne (crédit : CRI)

(BRUXELLES2) Nouvelle journée difficile en mer Méditerranée pour les sauveteurs. Vendredi (10 juin), l’avion luxembourgeois Merlin III a repéré plusieurs canots pneumatiques surpeuplés à 20 milles nautiques au large du port de Garabuli (en Libye). Une alerte répercutée en chaîne du QG de  la Force de l’opération Sophia à bord du porte-aéronefs italien Garibaldi et au centre de coordination du sauvetage en mer (IMRCC) à Rome.

Le navire océanographique britannique HMS Enterprise a pris en charge 523 migrants à bord de 4 canots pneumatiques tandis que le navire auxiliaire allemand FGS Frankfurt faisait de même pour 3 canots pneumatiques supplémentaires transportant 293 personnes. D’autres canots ont ensuite été repérés par l’hélicoptère AB 212 de la frégate espagnole Reina Sofia.

Les personnes prises à bord du HMS Enterprise ont ensuite été transférées sur le navire norvégien Siem Pilot de l’opération Triton. Le FGS Frankfurt s’est dirigé vers le port de Messine (Sicile) après avoir pris en charge 243 migrants, sauvées par le Phoenix, navire affrété par les ONG, lors de deux opérations de sauvetage consécutives jeudi (9 juin).

Au dernier bilan dressé par le QG de l’opération Sophia (EUNAVFOR MED) à Rome, 71 passeurs et trafiquants présumés ont été poursuivis par les autorités italiennes. Et 139 bateaux (109 canots pneumatiques, 27 bateaux en bois, 3 navires de pêche) ont été détruits. Depuis son lancement en juin 2015, l’opération militaire européenne a pris en charge directement 15.600 personnes lors de 95 interventions et contribué au sauvetage de 32.334 migrants supplémentaires par d’autres moyens (garde-côtes italiens, Frontex, ONG).

(NGV)

Carnet (10.06.2016). Agenda du COPS. Côte d’Ivoire (Sanctions). Ban Ki Moon (Casques bleus). Coalition Daesh (Italie). Maintien de la paix (ONU). Suède (budget défense, coopération USA). Danemark (JSF F-35). Macédoine (OTAN). Haiti (MOE). Israël ...

Fri, 10/06/2016 - 19:05
(B2) Parus récemment : Le Coreper, instance de tous les compromis EUCAP Libya, la mission de soutien à la police et justice libyenne, se prépare Et sur le blog : A Berbera, un centre de contrôle maritime s’ouvre © Confidentiels PESC /  PSDC © A l'agenda du COPS. Les ambassadeurs du COPS ont eu  jeudi […]

Le Coreper, instance de tous les compromis

Thu, 09/06/2016 - 16:59
(B2) Le Comité des Représentants Permanents (COREPER) est l'instance principale au plan européen. Regroupant les ambassadeurs des Etats Membres auprès de l'Union, ou représentants permanents (les "RP" en langage courant), il prépare tous les travaux et décisions du Conseil des ministres. Créé dès les débuts de la CEE dans une décision du Conseil le 25 janvier […]

EUCAP Libya, la mission de soutien à la police et justice libyenne, se prépare

Thu, 09/06/2016 - 12:05
(B2) L'Union européenne s'apprête à mettre en place une nouvelle mission menée au titre de la PSDC en Libye. Reprenant une partie des missions de EUBAM Libya, cette mission devrait se transformer en une mission plus générale de soutien aux capacités de la police et de la justice criminelle libyenne, de type EUCAP, en prenant […]

Carnet (09.06.2016). EUNAVFOR Atalanta (chef). QG Naples (chef) Renforcer la PESC (Plevneliev). Diplomatie culturelle (UE). Etude d’impact (EDA). Pays-Bas (budget). Substances chimiques (EDA). Capacités spatiales. Libye (stabilisation). Tunisie (aide...

Thu, 09/06/2016 - 11:05
(B2) Parus récemment : La plate-forme de soutien aux missions se met en place. Un pis-aller ? Détails… La Commission propose un nouveau pacte sur l’immigration aux pays tiers On recrute dans les missions PSDC Et sur le blog : Anakonda 16. Les « Grosses » manoeuvres sont de retour. Dissuasion ou gesticulation ? © Confidentiels PESC […]

A Berbera, un centre d’opérations maritimes s’ouvre

Thu, 09/06/2016 - 07:12

(Crédit: EUCAP Nestor)

(BRUXELLES2) Un « centre d’opérations » pour la sécurité maritime a été inauguré fin mai à Berbera, sur la côte somalienne, dans le Somaliland (1). Le résultat du travail de la communauté internationale (ONU / UE notamment pour lutter contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique. Un effort auquel l’Union européenne a participé financièrement mais aussi la Belgique et la représentation de Taipei (Taiwan) en Europe (2).

Objectif: sécuriser les eaux somaliennes

Le centre sera utilisé par la Garde côtière du Somaliland. Et du personnel de la fondation « Oceans Beyond Piracy » (OBP) viendra en renfort à différentes périodes de l’année. L’objectif est de renforcer « de plus en plus » la sécurité dans les eaux somaliennes « pour le trafic maritime » et de contribuer « à la lutte contre la pêche illégale, la piraterie et d’autres crimes maritimes », indique-t-on à EUCAP Nestor.

Des opérateurs formés par EUCAP Nestor

Le personnel du centre a été formé par les Européens de la mission de soutien à la Somalie (EUCAP Nestor) et de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta. Une formation centrée sur les procédures de communication maritimes et les bases de la connaissance de la situation maritime et le partage de l’information (Lire : Formation à Berbera pour la garde côtière somalienne). Cette formation devrait continuer, au long terme, avec des sessions d’encadrement (mentoring).

Un modèle à suivre

S’il s’agit du premier centre ainsi mis en place en Somalie, ce n’est pas le dernier. Le travail pour l’ouverture d’un second centre « commencera dès l’automne 2016 » annonce la mission EUCAP Nestor.

(LH)

(1) Province autonome située au nord de la Somalie qui a déclaré son indépendance en 1991.

(2) Un apport que l’UE s’est très bien gardée de mettre en avant dans son communiqué

Anakonda 16. Les « Grosses » manoeuvres sont de retour. Dissuasion ou gesticulation ?

Wed, 08/06/2016 - 23:01

Depuis mardi, Toruń et ses environs sont devenus le théâtre d’une des « plus grandes opérations aéroportées » de l’OTAN sur le territoire polonais. (crédit : MOD Pologne)

(B2) Le bon vieux temps des grosses manoeuvres militaires. De part et d’autre d’un rideau de fer invisible, on s’acharne à montrer ses muscles, avec force tanks sur les routes, parachutes et avions dans les airs, et navires sur les mers. L’exercice Anakonda 16 / Swift Response-16 qui se déroule depuis mardi (7 juin) en Pologne et durera toute la semaine en est la preuve (1).

A l’Alliance atlantique, et en Pologne encore moins, on ne se cache à peine que cet exercice est dirigé contre un adversaire : la Russie. Le scénario ne laisse d’ailleurs aucun suspense sur l’origine de l’agression. Une « Union des Rouges » a ciblé les pays baltes et nord de la Pologne. « L’union des Bleus » doit réagir (2). Avec 30.000 soldats mobilisés, environ 3000 véhicules, 12 navires et une centaine d’avions et hélicoptères, Anakonda 16 est présenté comme le plus important exercice des forces alliées depuis la chute du mur de Berlin en 1989.

24 pays y participent. Le gros des effectifs est cependant fourni par les Polonais (plus de 12.000 militaires) — car cet exercice est avant tout un exercice national — et les Américains (14.000 têtes). Les autres pays ont fourni des troupes mais en nombre plus modeste, de la taille d’un bataillon environ : 800 Britanniques, etc. L’important, c’est comme aux JO, il faut participer.

Une vertu l’interopérabilité, un message : à Moscou

Cet exercice – comme tous les exercices militaires – a une vertu : tester l’interopérabilité des différentes forces nationales et alliées, dans une opération d’envergure. Mais le message est essentiellement politique : il s’agit de dire à Moscou « attention! : les Alliés s’entraînent et sont prêts à défendre leurs alliés ». Ce qu’au siège de l’Alliance, à Bruxelles, on appelle des « mesures de réassurance ».

Guerre froide ou méfiance armée ?

Si le parallèle avec la guerre froide vient immédiatement à l’esprit, on ne peut cependant utiliser la même terminologie. Car d’une part les frontières sont tout de même plus ouvertes qu’à l’époque. D’autre part, tous les ponts ne sont pas coupés avec Moscou. La coopération est même de règle sur plusieurs terrains : sur le nucléaire l’Iran, voire même en Syrie…

Mais il y a, sans conteste, une « méfiance armée ». Car le Kremlin l’a prouvé en 2014 en Ukraine, et auparavant en 2008 en Géorgie, il ne rechigne pas à envoyer ses chars et ses hommes commandos faire le coup de main et intervenir militairement dans les pays qui lui sont proches pour les dissuader de filer trop à l’ouest.

Dissuasion ou gesticulation ?

On peut cependant se poser la question de savoir quelle est la valeur réelle de dissuasion de cet exercice qui ressemble tout autant à un exercice à destination de la population nationale qu’à l’égard de la Russie voisine. Si l’armée polonaise arrive à montrer ses muscles, se veut très forte sur son sol, la réalité semble légèrement différente. Après des années d’engagement en Irak et en Afghanistan, les Polonais sont aujourd’hui fort peu présents dans les opérations extérieures : que ce soit en coalition en Irak-Syrie, dans les missions de formation de l’UE au Mali, en Somalie ou en Afrique. Cette absence, elle-même, n’est-elle pas la marque d’une certaine faiblesse ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cet exercice n’est pas le seul au mois de juin. Dans la foulée démarre en Estonie l’exercice « Saber strike » avec 10.000 militaires pour tester les capacités opérationnelles sur le terrain.

(2) Cette dénomination Rouge/Bleu/Vert ne date pas d’hier. Tous les exercices otaniens sont fondés sur une même dénomination de couleur : le rouge désignant l’ennemi, le bleu l’ami, le vert le neutre. Lire notre glossaire

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