Un instructeur européen observe un cours à distance (Crédit : EUTM Mali)
(B2) Située à 1200 km au nord de Bamako, Gao est devenue une enclave stratégique de la lutte contre le terrorisme. Pour former les soldats maliens face à cette menace, une équipe d’instructeurs européens d’EUTM Mali s’y est rendue, pour la seconde fois. La formation de trois semaines a pris fin dimanche (20 août).
Focus sur la formation des jeunes officiers
Infanterie, premiers soins médicaux ainsi que la lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés (IED) ont été au coeur de la formation de six sections de la 1ère Région militaire de Gao. Répondant à une demande malienne, la formation a mis le focus sur les jeunes chefs de groupes, les commandants de sections et les officiers de l’état-major.
Une formation « sur mesure » leur a été donnée, explique EUTM, notamment en « logistique, en communication opérationnelle en système d’information électronique ». Les jeunes sous-officiers et officiers, ont également reçu des cours de commandement et de droit.
La cinquième formation du genre
Après Kati, Ségou et Sikasso, c’est la deuxième fois qu’EUTM Mali fourni un « Combined Mobile Advisory and Training Team (CMATT) » (lire : EUTM Mali réalise sa première mission conseil et formation à Gao). Ces formations délocalisées dans les régions maliennes répondent à une nouvelle fonction du troisième mandat de la mission européenne (lire : Pour reconstruire les FAMA, focus sur les compagnies et les académies (général Devogelaere)). Ainsi, les formations suivantes sont déjà en préparation, selon ce qu’a pu savoir B2. Il est d’ailleurs envisager « d’en élargir la portée ». Il s’agirait surtout de renforcer la coopération avec l’opération française Barkhane
(Leonor Hubaut)
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(B2) L’aviso français FS Commandant Ducuing (F-795), un navire de type A 69 classe d’Estienne d’Orves, devrait rejoindre, sous peu, l’opération EUNAVFOR MED Sophia.
Il succède ainsi au patrouilleur de haute mer de nouvelle génération L’Adroit qui a quitté l’opération le 7 août dernier après plus d’un mois de déploiement. Arrivé le 22 juin sur zone, le FS L’Adroit avait pour mission essentielle d’assurer le contrôle du trafic d’armes illégales, au large de la Libye. Il avait été renforcé par un détachement de fusiliers marins, ainsi que d’une équipe spécialisée dans la détection de dispositifs explosifs.
Le FS Commandant Ducuing avait déjà participé à l’opération Sophia au début de l’année 2017 (lire : Le FS Ducuing rejoint l’opération maritime européenne en Méditerranée).
(B2) Si le président américain n’a pas voulu condamner les évènements de Charlottesville, ce n’est pas le cas des principaux responsables militaires. Depuis quelques jours, les plus hauts responsables de l’armée ont ainsi exprimé, tour à tour, via twitter ou facebook, des messages sans aucune équivoque. Sans volonté de polémique, le ton est cependant grave, comme un rappel aux vraies valeurs de l’Amérique.
Le chef de la marine, l’Amiral John Richardson, a tiré très vite. Dès dimanche, il condamne « les évènements honteux de Charlottesville ». Ils sont « inacceptables et ne doivent pas être tolérés » « Nos pensées et nos prières s’adressent à ceux qui ont été tués et blessés, et à tous ceux qui tentent de ramener la paix dans la communauté. La Marine sera toujours contre l’intolérance et la haine – ajoute-t-il –. Nous voulons que notre Marine soit le lieu le plus sûr possible – une équipe aussi forte et si dure qu’on puisse l’être, ne gardant la violence que pour nos ennemis. »
Le chef des US Marines, le général Robert Neller enchaine, mardi, par un très clair : « aucune place pour la haine raciale et l’extrémisme dans les US Marine. Le coeur de nos valeurs est l’honneur, le courage et l’engagement qui tracent la voie aux Marines dans leur vie et dans leur action.
Le général Mark A. Milley, commandant l’armée de terre, écrit mercredi un message sans ambiguïté : « l’armée ne tolère dans ses rangs ni racisme ni extrémisme ni haine. C’est contre nos valeurs et tout ce qui nous unit depuis 1775 ».
Enfin, le commandant en chef de la Garde nationale renchérit, dans le même registre « joignant sa voix aux commandants en chef pour condamner le racisme, l’extrémisme et la haine. Notre diversité est notre force »
La prise de parole des chefs des armées sur des évènements de portée générale n’est pas courante. Et elle est le marqueur d’une inquiétude, tout autant que d’une volonté très claire. Les manifestants suprématistes blancs et autres racistes de premier plan ne peuvent prétendre incarner les valeurs américaines ou se revendiquer d’uniformes ou d’appartenance à des unités militaires. Un message d’importance… qu’on aurait dû entendre au plus haut niveau.
(Nicolas Gros-Verheyde)
A noter que la Commission européenne a également apporté un message de condamnation « Nous condamnons et rejetons toutes les formes et manifestations de racisme et de xénophobie. Elles sont incompatibles avec les valeurs et principes sur lesquels l’UE est fondée ».
(B2) Dans un rapport publié ce lundi (14 août), le think-tank basé à Londres International Institute for Security Studies (IISS) révèle que l’arsenal nord-coréen de tirs balistiques ne se serait pas développé grâce au génie des ingénieurs coréens. Il n’a pu que bénéficié de l’apport de sources extérieures pour se développer aussi vite, notamment en matière de moteur de fusées longue portée.
« Les preuves disponibles indiquent clairement que le carburant propergol liquide est basé sur la famille des moteurs soviétiques RD250 et a été modifié pour opérer comme une force de propulsion pour [les missiles] Hwasong-12 et Hwasong-14 » indique le chercheur Michel Elleman dans son rapport.
Et il nomme cet apport extérieur : deux entreprises d’ex-URSS expertes dans leur domaine : l’une basée en Russie à Moscou et St Petersbourg (Energomash / W.P. Glouchko) — spécialisée dans la conception et la construction de moteurs-fusée à ergols liquides –, l’autre en Ukraine à Dnipropetrovsk (KB Yuzhnoye ou Bureau d’études Ioujnoïe)…
(NGV)
l’équipe de protection monténégrine (Crédit : EUNAVFOR Atalanta)
(B2) L’équipe de protection maritime des forces du Monténégro qui a assuré la protection des navires du PAM (le programme alimentaire mondial), dans le cadre de l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, durant ces trois mois termine sa mission. Lors de leur dernier convoyage, ils ont ainsi assuré près de 19 jours à bord du MV Esbjerg qui convoyait 10.000 tonnes d’aide humanitaire vers les ports somaliens. L’équipe des forces armées monténégrines avait embarqué à la mi-mai à bord du navire du Programme alimentaire mondial qui transite dans l’Océan indien afin de ravitailler la Somalie.
(NGV)
(B2) Co-auteur du rapport parlementaire « le rôle des armées sur le territoire national : après l’heure de la riposte, le temps des choix politiques » (Assemblée Nationale juin 2016), l’ancien député (UMP/LR) Olivier Audibert Troin a publié une tribune, souhaitant rappeler quelques unes des pistes proposées dans son rapport, pour adapter l’opération Sentinelle. Dans un vigoureux plaidoyer, il défend désormais cette opération, dans un argumentaire qui ne nous semble pas totalement convaincant. Mais nous laisserons nos lecteurs en juger.
Pour télécharger la version de la tribune en PDF
[…]Avec les attentats de Charly Hebdo nous sommes entrés dans le « temps long » et le déploiement massif de nos soldats sur le territoire national (TN). Jamais nos armées n’avaient été autant sollicitées jusqu’alors sur une telle durée tant à l’extérieur (OPEX) que sur le territoire national (OPINT). Ce « sur-emploi » de nos forces, l’urgence de leur déploiement (10.000 hommes en six jours) et la faiblesse de nos effectifs posent bien sûr la question de l’adéquation des moyens alloués à nos armées.
Un suremploi qui confine à la surchauffe
Les recrutements importants effectués par le ministère en 2015 et 2016 ne seront que pleinement opérationnels en cours d’année. Disons le tout de go, ces recrutements restent encore insuffisants puisque l’Armée de Terre estime à 1.050 les recrutements annuels (pendant 5 ans à effectuer) afin de pallier à l’ensemble des missions. Les choix du Président de la République de geler 850 Md€ du budget 2017 et de ne pas procéder à de nouveaux recrutements est à la fois incompréhensible et s’avèrera (si ce choix est maintenu !) une erreur de jugement grave de conséquences.
Sentinelle a déjà évolué
Après une première année de déploiement, Sentinelle avait déjà fait l’objet de critiques, et des adaptations nécessaires à l’efficacité de la mission ont été mises en place :
Oui, les soldats sont des cibles
Avec la nouvelle attaque de Levallois-Perret, le débat sur le devenir de Sentinelle rebondit. Je souhaite apporter ici un éclairage. Nos soldats sont-ils devenus des cibles ? Bien sûr ! et le nier serait ridicule. Néanmoins, replaçons les choses dans leur contexte. C’est l’uniforme, symbole de l’autorité régalienne qui est une cible (militaires, policiers, gendarmes, pompiers…). Retirer nos soldats du territoire national, c’est déplacer le problème sur d’autres uniformes !
Une force militaire reste toujours indispensable.
Autres arguments entendus : c’est aux forces de sécurité intérieure (FSI) de veiller à la sécurité sur le territoire national ? Certainement. Dans le rapport précité, nous évoquions d’ailleurs un passage de témoin dans la durée avec la montée en puissance des effectifs FSI sur le territoire national et le « repli » en conséquence, ne nos soldats, avec, néanmoins, un double bémol. D’abord, rappeler qu’une force militaire en soutien de nos FSI restera indispensable. « L’ultima ratio », le dernier recours d’un Etat, reste toujours l’Armée.
Un militaire coute moins cher qu’un policier
Ensuite, les conséquences budgétaires : nous avons démontré dans notre rapport la différence de l’ordre de 1 milliard d’euros par an selon que la mission soit effectuée par 7.000 militaires ou 7.000 policiers. Ainsi, les dépenses du titre 2 s’élèveraient à 2,44 milliards pour la police et à 1,53 milliards pour l’armée de terre, du fait, notamment, des statuts différents. A l’heure où la dépense publique reste très contrainte, voilà une donnée qui ne devrait pas laisser de marbre nos gouvernants, sauf à baisser la garde inconsidérément.
Faire évoluer la doctrine
Si nos forces armées ne sont jamais primo-intervenantes sur le territoire national, il convient certainement, dans le respect de ce principe, de faire évoluer notre doctrine vers une plus grande autonomie de nos soldats. De la même façon, l’exploitation de l’information d’intérêt opérationnel est une des conditions de succès et de sécurité de tout engagement militaire. Il convient donc d’aller encore plus loin sur la quête d’informations (renseignement) par nos militaires sur le territoire national. Tout comme l’effort doit être poursuivi en matière de cyber-défense (érigée en posture permanente des Armées). […]
Sortir du piège de sentinelle
Comment sortir du piège « politique » de la réduction des effectifs sentinelle sur le territoire national ? Aujourd’hui, du fait de la menace, la prise de décision de « réduction de la voilure » reste un acte périlleux politiquement pour nos dirigeants sans solution physique de remplacement. Afin de sortir de ce piège nous avons proposé que dans le cadre d’un nouveau dispositif législatif tendant à réformer l’Etat d’urgence (instauré par la loi en 1955 !), le nombre de militaires déployés sur le territoire national dans le cadre de Sentinelle, corresponde automatiquement au degré réel de menace.
Revoir les degrés de posture
En reprenant les degrés d’alerte du plan VIGIPIRATE, un nombre déterminé de soldats à déployer correspondrait automatiquement au niveau de la menace.
Il conviendrait alors de revoir le nombre de degrés (actuellement trois degrés dans VIGIPIRATE : posture de base : 1.000 militaires ; posture de vigilance renforcée : maxi 7.000 militaires : posture alerte attentat : 10.000 militaires).
La suppression de Sentinelle impossible
En conclusion, si l’engagement de nos armées sur le territoire national fait l’objet d’un encadrement juridique strict et ancien, organisé de façon à garantir le caractère subsidiaire et temporaire du recours aux armées, le maintien d’un niveau de menace élevé dans notre pays, la faiblesse des effectifs et le statut des FSI, le cadre contraint des budgets, ne permettent pas une suppression du dispositif Sentinelle dans l’immédiat.
Donner plus de latitude aux armées sur le territoire national
Dans l’attente d’un profond réarmement de nos fonctions régaliennes, nous devons donc veiller à donner plus de latitude à nos armées sur le territoire national afin que s’exprime plus encore leur savoir-faire sans apparaître comme de simples supplétifs des FSI, tout en veillant à ne pas causer de « trou capacitaire » dans les missions de base assignées à nos armées. Ceci passe bien évidemment par un effort budgétaire soutenu tant au niveau du ministère de la Défense que celui de l’Intérieur. La sécurité, première de nos libertés, a un coût, nous devons l’assumer.
(Olivier Audibert Troin)
(B2) La Commission européenne a déclenché la mobilisation de deux avions supplémentaires grecs pour venir en aide à l’Albanie, annonce la Commission européenne ce jeudi (10 août).
En proie à plusieurs incendies de forêt dans le sud du pays, l’Albanie avait demandé l’assistance européenne le 2 août. La Grèce avait alors envoyé deux avions qui ont opéré dans le sud de l’Albanie entre le 3 et le 6 août. Tandis que le système de cartographie par satellite d’urgence de l’UE (Copernicus) fournissait huit cartes satellites aux autorités albanaises.
Lundi (7 août), c’était l’Italie qui avait appelé à l’aide. Trois avions — 2 Canadair et un avion de reconnaissance — français avaient alors été envoyés sur place.
NB : Le mécanisme de protection civile européen permet de cofinancer jusqu’à 85% des frais de transport des pays offrant leur soutien via le mécanisme de protection civile. Après le Portugal, la France, l’Italie, le Monténégro, l’Albanie est le cinquième pays à avoir bénéficié, durant cet été 2017, du soutien européen.
(NGV)
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(B2) Le navire de la marine italienne Tremiti, a accosté dans le port de Tripoli en Libye mardi (8 août). Objectif des Italiens : assurer un support logistique et technique pour doter les Libyens d’un véritable corps de garde-côtes. Les mécanos italiens se sont ainsi attelés à réparer et remettre en état une corvette achetée du temps de Kadhafi d’origine croate. Ce qui permettra à la marine libyenne d’augmenter ses capacités en mer et de contrôle des côtes libyennes.