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Megkezdték az új orosz metrószerelvények tesztelését Moszkvában, melyet követően februártól már üzembe is állhatnak. Az új modell egylégterű lesz, így 20 százalékkal nő a férőhelyek száma Emellett növelték a hangszigetelést és az ajtók szélességét is.
Az utasok kényelmét mobiltöltők is szolgálják, de búcsút mondtak a régi szovjet fémkapaszkodóknak is.
Le Smer-SD s’éloigne à vue d’œil de la sociale-démocratie européenne, à laquelle il est pourtant affilié. Réuni en congrès à Bratislava les 10 et 11 décembre derniers, le parti gouvernemental s’est donné pour objectif de « remettre de l’ordre » au sein de la minorité rom de Slovaquie, au nom d’une politique de « tolérance zéro ». Pour le président du parti et chef du gouvernement Robert Fico, « il ne faut pas tolérer plus longtemps ces gens qui abusent du système social, qui importunent les honnêtes citoyens, qui perturbent la vie paisible dans les villes et les villages » (Új szó). Le leader de gauche, considéré par beaucoup comme le « Viktor Orbán slovaque », a par ailleurs déclaré soutenir les forces de l’ordre et être prêt à affronter l’ombudsman (défenseur des droits) sur ce « problème ».
Robert Fico veut sonner le glas du « politiquement correct »
Le discours de Robert Fico a été fraîchement accueilli par Ábel Ravasz, secrétaire d’État chargé des « affaires roms » et par ailleurs vice-président de Most-Híd, jeune parti progressiste issu de la minorité magyarophone. Selon ce dernier, les propos « inquiétants » de son chef de gouvernement n’engagent que le Smer-SD et non pas l’exécutif. « Les priorités, les projets et les valeurs de Most-Híd sont toujours d’actualité, et nous allons travailler à amenuiser les différents et les différences qui pourraient naître de ce qui a été dit », a-t-il déclaré à Új szó. Une pierre dans le jardin des sociaux-démocrates qui pourrait se transformer en casus belli en cas de changement de pied de la coalition gouvernementale. En cas de défection de la formation hongroise et de ses onze députés, le Smer-SD perdrait d’un siège la majorité requise au parlement slovaque (150 membres).
Comme le rappelle Új szó, les provocations anti-Roms ne sont pas inédites dans la bouche de Robert Fico. Lors de la campagne législative de 2002, il avait notamment déclaré que « les Roms font des enfants uniquement pour toucher de l’argent [des aides sociales, ndlr] ». En 2014, son ministre du travail Ján Richter avait fait voter une loi divisant par deux les allocations aux familles démunies, tout en exigeant une contrepartie minimum de quinze heures de travail d’intérêt collectif par semaine, payées 35 euros par mois.
La minorité rom de Slovaquie représente près de 10% de la population nationale, avec un taux d’emploi dépassant difficilement 20% chez les hommes. Les conditions de vie matérielles déplorables y sont accentuées par une très forte ségrégation sociale et territoriale. En 2014, des municipalités parmi lesquelles Košice ou Ostrovany avaient ainsi défrayé la chronique pour avoir érigé des murs entre la ville et les « quartiers ghettos ».
Source : Új szó, principal journal de la minorité hongroise de Slovaquie
Az ivóvízhiányt tartja a XXI. század egyik legmeghatározóbb problémájának a World Resources Institute; a szomjúság a bevándorlás ösztönzője, és 2030-ra pont azokat az országokat sújthatja a szárazság, ahonnan egyébként is fiatal migránsok százezrei özönlenek Európába.
Contestée par une large part des forces syndicales et de la jeunesse, la loi El Khomri entend poursuivre — et accélérer — la déréglementation du marché du travail. Flexibilité, travail le dimanche, horaires décalés : dans ce domaine, le nord de la France fait figure de laboratoire. Une évolution dont seul le Front national semble tirer profit, comme lors des élections régionales de décembre 2015.
Jean-Marc Deltombe. – Usine Jules-Desurmont à Tourcoing, de la série « Friches industrielles », 2012 www.jeanmarcdeltombe.comCe matin de février, il y a déjà foule dans les locaux vétustes de la Bourse du travail de Tourcoing, dans l'agglomération lilloise (Nord). L'époque où cette ville et sa voisine Roubaix pouvaient se targuer d'être les capitales mondiales de la laine paraît bien loin. Depuis les années 1980, le travail ouvrier a cédé la place aux emplois de services. Caractérisé par sa pénibilité et par ses bas salaires, le premier avait le mérite d'être encadré par un droit du travail forgé dans les luttes. En comparaison, personnel de ménage, caissiers, gardiens, serveurs font aujourd'hui figure de tâcherons précaires et flexibles. « En quelques années, observe M. Samuel Meegens, secrétaire général de l'union locale de la Confédération générale du travail (CGT), on est passé d'un dialogue social certes musclé, genre lutte des classes, à une sorte de Far West où tout est permis. Surtout dans le nettoyage et la sécurité, ces laboratoires du détricotage du code du travail qui concentrent les plus faibles, les plus pauvres, les anciens sans-papiers, les personnes issues de l'immigration. »
Tendre l'oreille dans le hall du bâtiment, c'est découvrir les souffrances quotidiennes d'une grande partie du salariat. Des élus du personnel de la société Diam, spécialisée dans le routage, sont venus chercher des informations pour défendre leurs collègues. En décembre 2014, cette filiale de l'entreprise de vente par correspondance La Redoute a été rachetée par le groupe Prenant, qui remet en question la convention collective de tous ses employés. « Ils parlent d'instaurer les trois-huit, même le week-end, confie cette ouvrière, mère célibataire d'un enfant de 10 ans. Ça me fait peur. Comment je vais faire pour m'organiser ? » Un peu à l'écart, un agent de sécurité en guerre contre sa nouvelle société. En rentrant de vacances, il a appris qu'il était muté à plus d'une trentaine de kilomètres du supermarché où il travaillait. « C'est interdit par la loi, normalement », soupire ce Français d'origine maghrébine.
« La paupérisation n'est plus réservée aux chômeurs »Permanent de la structure en contrat aidé (1), M. Jean-Claude Vanhaecke accueille tous les jours ces salariés déboussolés et les informe de leurs droits. « J'ai une petite expérience. A 50 ans, j'ai été licencié trois fois, deux fois pour faute grave et une autre pour faute lourde. A deux reprises, j'ai gagné aux prud'hommes, raconte cet ancien ouvrier de l'agroalimentaire. Ici, on est sur le front. On voit une partie des victimes de la guerre sociale. Et, comme dans toute guerre, il n'y a pas de différence entre ceux qui sont français et ceux qui viennent d'ailleurs. C'est ce qu'on leur répète tous les jours. »
Deux femmes élégantes attendent leur tour dans un couloir qui sert de salle d'attente. La prise de contact est rapide et directe. « Je suis agent petite enfance aux Petits Chaperons Rouges, l'un des leaders des crèches d'entreprise en France, explique la première. Le boulot, ça devient le grand n'importe quoi. On se retrouve seul en poste le matin, les congés sont repoussés au dernier moment, les salaires toujours plus bas. On en a ras le bol. A 40 ans, c'est la première fois que je me syndique. » Derrière elle, une femme d'un certain âge opine du chef. A quelques mois de la retraite, cette employée de banque sort d'un arrêt maladie de longue durée : « Ils ont profité de ma maladie pour me voler une quarantaine de jours de congés payés. Je suis d'accord avec ces dames. Ça devient de plus en plus dur. J'ai travaillé toute ma vie dans la même banque comme conseillère en agence ou sur un plateau téléphonique, mais là, je ne sais pas comment ça va finir. »
Responsable du syndicat Sud Travail - Affaires sociales pour la région, M. Pierre Jaouny a été en poste à Tourcoing comme inspecteur du travail pendant dix-huit ans. Les fermetures d'entreprises, les vagues de licenciements, les transformations du salariat, il connaît. « Entre les temps partiels subis, les horaires décalés, le travail du dimanche, la flexibilité et l'intérim, les emplois sont de plus en plus déstructurés. Et, dans le secteur des services, les gens sont de plus en plus isolés. Seuls face à leurs patrons ou leurs chefs, ils n'ont pas les moyens de se défendre. » Conséquence ? Angoisse, frustration, mais aussi colère : « L'envie de ne plus accepter ces humiliations, de tout envoyer balader. »
« On évoque souvent le chômage, la misère, la déstructuration sociale pour expliquer la colère et le vote Front national d'une partie de la population, poursuit-il. Mais il ne faudrait pas oublier que 10 ou 20 % de chômage, cela veut dire 80 ou 90 % de gens qui travaillent. Et, parmi ceux-là, beaucoup vivent des situations proches de celles des chômeurs. La paupérisation n'est plus réservée aux demandeurs d'emploi. Comment imaginer que le ressentiment accumulé ne se traduise pas dans les urnes ? »
Au premier tour des régionales de décembre 2015, à Tourcoing, la liste de Mme Marine Le Pen est arrivée en tête avec 33,48 % des voix, largement devant celle du Parti socialiste (20,71 %). Cinq ans plus tôt, le Front national (FN), troisième, ne récoltait que 18,29 % des voix, quand le PS en recueillait 34 % avant de l'emporter au second tour avec une liste d'union de la gauche. L'arrivée au pouvoir de M. François Hollande en 2012 en aurait conduit beaucoup à conclure que, avec les partis traditionnels, le même était condamné à succéder au pire, les invitant à tourner leur regard ailleurs...
A deux cents kilomètres au sud-ouest, la ville de Montataire (Oise) connaît une autre tragédie industrielle : celle de la métallurgie et de la chimie. La région a été marquée par la fermeture de l'usine Chausson, spécialisée dans la fabrication de véhicules utilitaires pour Peugeot et Renault. Trois ans d'agonie, entre 1993 et 1996 ; quatre mille salariés licenciés. Chacun s'en souvient encore ; les plaies sont à vif. En décembre 2015, au premier tour des régionales, la liste de Mme Le Pen est arrivée en tête, largement devant celle du Front de gauche : 36,3 % contre 27,87 %. En 2010, le FN atteignait 15,32 % et le Parti communiste français, 35,38 %.
Autour de la petite ville ouvrière, les digues ont lâché davantage encore. A Mouy, Mogneville, Pont-Sainte-Maxence, Rantigny, la liste FN a dépassé les 40 %, voire les 50 % en 2015. Pour le sénateur de l'Oise et maire communiste de Montataire, M. Jean-Pierre Bosino, délégué CGT chez Chausson dans les années 1980, la raison de la percée du FN est à chercher dans l'onde de choc qui, vingt ans après, n'en finit pas de détruire ses concitoyens. « Je connais d'anciens salariés qui ne sont jamais repassés devant l'usine depuis la fermeture, en 1996. Des copains ont été recrutés et relicenciés trois ou quatre fois. Et il y en a plein qui n'ont jamais rien retrouvé. Alors les gars, ils ont en marre des promesses. Certains votent FN pour tout envoyer paître. »
Un jeune de 21 ans écrasé par un wagon de mineraiDifficile d'obtenir des témoignages à ce sujet lors de nos échanges à la Bourse du travail de Tourcoing. « Vous savez, l'entreprise s'avère parfois plus dangereuse que les “quartiers” », ironise un interlocuteur qui préfère garder l'anonymat. Et les immigrés ? « Contrairement à ce que suggèrent les médias, les zones de non-droit ne sont pas forcément les banlieues », tranche un autre. La menace patronale préoccuperait donc davantage que celle incarnée par « l'étranger » ? Pas sûr non plus… « Il y a des gens qui viennent ici et qui laissent entendre qu'ils votent Le Pen, nous raconte M. Meegens. Je ne me gêne pas pour leur dire qu'ils se plantent, qu'ils vont se faire avoir. Ils ont l'impression que tout le monde se fout de leur gueule : les patrons, les politiques. Alors ils cherchent des soutiens. »
Au sentiment d'une absence de réponse politique de la part des partis traditionnels s'ajoute un durcissement de l'attitude des employeurs. « Le dialogue n'est pas simple aujourd'hui avec le patronat, même au niveau des entreprises, souligne M. Stéphane Maciag, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) de la métallurgie de l'Oise. L'UIMM [Union des industries et métiers de la métallurgie, l'organisation patronale] a donné des consignes pour envenimer les choses. Le plus rageant est qu'on essaie de négocier sur des points comme le compte pénibilité, qu'on porte depuis des années, et que les patrons bloquent. »
M. Antonio Molina est entré à l'usine sidérurgique de Montataire (désormais détenue par ArcelorMittal) en 1985. Il a vu les effectifs fondre, passant de 5 000 salariés à environ 500 aujourd'hui. « Il y a trente ans, des dizaines de bus déversaient des centaines d'ouvriers. Si vous vous pointez à la sortie, à 13 heures, vous ne verrez pas plus de cinquante personnes. Et ils nous ont annoncé une nouvelle restructuration à l'horizon 2018 : 180 gars en moins. Quand vous avez du gras et que vous faites 80 kilos, vous pouvez en perdre deux ou trois. Mais quand vous en faites 45, ce n'est pas pareil. Chaque gramme compte. La menace d'une fermeture définitive plane tout le temps. Alors les gars, soit ils ont peur de l'avenir, soit ils ont perdu l'espoir. Dans tous les cas, ils apprennent à vivre au jour le jour, même avec un CDI [contrat à durée indéterminée] et une colère de plus en plus rentrée. »
Depuis une vingtaine d'années, la sous-traitance est venue perturber les solidarités d'antan. La logistique du transport des bobines a été confiée à une centaine d'ouvriers employés par la société ISS Logistique & Production. La sécurité et le ménage, à une trentaine d'agents embauchés par Elior. « Notre direction a travaillé à fractionner certaines tâches. A ISS, la majorité des salariés sont d'origine maghrébine. A Elior, ce sont plutôt des Italiennes et des Portugaises. La sous-traitance n'a pas seulement divisé les tâches , elle a divisé les gens. L'ennemi, ça devient peu à peu l'autre, qui n'est plus réellement ton collègue. » Une aubaine pour les employeurs… et pour Mme Le Pen.
Dans le port de Dunkerque, à deux cents kilomètres au nord, l'un des plus importants sites d'ArcelorMittal en France emploie 3 000 salariés, dont 230 intérimaires et environ 1 500 sous-traitants. En avril 2015, un jeune de 21 ans a été écrasé par un wagon chargé de minerai ; en juillet, un fondeur de 41 ans a été précipité dans une rigole d'acier en fusion. A la même période, trois travailleurs détachés sur le chantier du terminal méthanier de Loon-Plage (2) ont également trouvé la mort : deux Portugais et un Polonais. « Chaque fois qu'on ajoute un niveau de sous-traitance, observe M. Marcel Croquefer, animateur d'un collectif de lutte contre la précarité à l'union locale CGT, on ajoute un niveau supplémentaire de précarité, et donc un niveau de danger dans nos installations à risque. »
« La preuve que ce parti n'est pas du côté des salariés »En décembre 2015, dans l'agglomération dunkerquoise, à Loon-Plage, Craywick, Brouckerque, Cappelle-la-Grande, la liste de Mme Le Pen a dépassé la barre des 50 %, contre 20 % cinq ans plus tôt. Pour la plupart des militants syndicaux, l'insécurité chronique qui règne dans les entreprises, l'emploi massif de salariés précaires comme les travailleurs détachés et la menace qu'ils incarnent pour les titulaires de CDI expliquent au moins en partie la montée de l'extrême droite. « Le FN joue sur la peur, oppose les salariés entre eux et désigne des boucs émissaires, par exemple les travailleurs détachés, tempête M. Croquefer. Il ne dénonce jamais les grands donneurs d'ordres et les multinationales responsables de ce désordre économique. Son grand silence actuel sur la réforme du code du travail est bien la preuve que ce parti n'est pas du côté des salariés. »
Pour M. Molina, la solution passe par un regain de l'action syndicale : « Nous, à la CGT, on ne fait pas de différence entre les gens. On a mené des combats avec tout le monde, et les gars nous apprécient, ils votent massivement pour nous. Résultat : on fait 49 % aux élections professionnelles, avec un taux de participation de 90 %. A ISS et à Elior, on est ultramajoritaires. On a 180 syndiqués, dont beaucoup de jeunes. » La mobilisation observée contre la destruction du code du travail porte-t-elle les germes d'une autre réponse politique à cette sourde colère ?
(1) Un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l'employeur bénéficie d'aides : subventions à l'embauche, exonérations de certaines cotisations sociales, aides à la formation.
(2) Lire « Travail détaché, travailleurs enchaînés », Le Monde diplomatique, avril 2014.
Les Saames seraient entre 50 000 et 65 000 en Norvège, 20 000 à 40 000 en Suède, environ 8 000 en Finlande et 2 000 en Russie, selon le Centre d'information saame d'Östersund (Samer). Dernier peuple autochtone d'Europe (1), ils se sont installés dans le nord de la Scandinavie et dans la péninsule de Kola (Russie) à la fonte des glaciers, il y a environ dix mille ans. Tacite est le premier à évoquer, dans Germania (98 après Jésus-Christ), les nomades du Grand Nord, pour s'étonner que les femmes participent à la chasse. L'historien romain aurait pu ajouter que les huit saisons du calendrier saame correspondent chacune à un cycle de la vie du renne. Et que, dans leur langue, le mot « guerre » n'existe pas.
Les États ne s'intéressent aux terres glaciales de Laponie, à ses fourrures et à ses eaux poissonneuses qu'à partir du XVIIe siècle. La Suède accélère la colonisation à partir de 1634, avec la découverte d'un gisement d'argent. Les percepteurs royaux font payer aux « Lapons » des taxes, tandis que l'Église luthérienne s'efforce de convertir ces animistes, livrant aux flammes leurs tambours sacrés… et parfois leurs chamans, tel Lars Nilsson, exécuté en 1693. Le climat extrême rebutant les volontaires, la proclamation de Lappmark (1673) exempte les colons d'impôts et de service militaire. Pour le pouvoir royal, éleveurs de rennes et colons pouvaient se côtoyer sans se gêner. Mais subsister de la seule agriculture s'avérant impossible sous ces latitudes, les colons devaient chasser et pêcher… Néanmoins, en cas de litige avec des colons, les Saames — dont les fourrures sont appréciées du Trésor royal — l'emportent souvent devant les tribunaux.
La perception des Saames change cependant à la fin du XIXe siècle, avec l'irruption du racisme biologique : « Dans les années 1920, rappelle Anna-Karin Niia, éleveuse de rennes et journaliste à Sámi Radio, radio publique en langue saame, des chercheurs de l'Institut de biologie raciale sont venus mesurer les crânes des Saames, dont ceux de mes grands-parents. Un procédé qui a inspiré l'Allemagne nazie. Cette humiliation reste un traumatisme pour notre peuple. » En outre, la fermeture des frontières entre la Suède, la Norvège (indépendante de la Suède en 1905), l'URSS et la Finlande (indépendante de la Russie en 1917) rend impossible les pérégrinations des nomades. En Suède, plusieurs milliers d'entre eux sont déplacés de force plus au sud dans les années 1920. La Suède entend alors assimiler les Saames. Dans les écoles, les enfants qui parlent leur langue sont punis et ostracisés. « Mes parents ne comprenaient même pas ce que disait l'instituteur », raconte Anna-Karin Niia. Les nomades se voient retirer leurs enfants, placés en internat. Afin de se couler dans le moule, beaucoup de Saames changent de patronyme et ne transmettent pas leur langue à leurs enfants.
L'émancipation politique s'amorce dans les années 1970. En Norvège, les Saames s'opposent alors avec virulence à un projet de barrage sur la rivière Alta. Cette lutte conduit Oslo à instaurer en 1989 le premier parlement saame, dont s'inspireront la Finlande puis la Suède. La Norvège demeure le seul État concerné à avoir ratifié, dès 1990, la convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui préconise d'octroyer davantage de droits aux peuples autochtones. Oslo a accordé une large autonomie à 95 % de son comté le plus septentrional, le Finnmark (46 000 kilomètres carrés pour 73 000 habitants), cogéré depuis 2005 par le parlement saame et le comté. « La lutte des Saames de Norvège nous a inspirés. Les nouvelles générations ont appris la langue », poursuit Anna-Karin Niia en allant chercher son fils à la sortie de l'école saame de Kiruna, l'une des cinq que compte la Laponie suédoise. « J'ai grandi dans le Sud, et je n'ai appris que le suédois à l'école, témoigne Me Jenny Wik-Karlsson, avocate de l'Association nationale des Saames suédois (Svenska Samernas Riksförbund) qui défend le sameby (regroupement d'éleveurs de rennes) de Girjas. Depuis une dizaine d'années, j'apprends le saame, avec la fierté de me réapproprier quelque chose qui a été pris à ma famille. » Le Samer estime que, désormais, 40 à 45 % des Saames parlent leur langue.
(1) Selon les Nations unies, quatre critères définissent un peuple autochtone : il descend des habitants présents avant la colonisation de la région ; il conserve, dans ses pratiques économiques et culturelles, des liens étroits avec sa terre ; il souffre, en tant que minorité, de marginalisation économique et politique ; il se perçoit lui-même comme autochtone.
EU Ministers of Agriculture and Fisheries meet in Brussels on 12 and 13 December 2016 to try to agree to the 2017 fishing opportunities for the main stocks in Union waters and certain non-Union waters, and in the Black Sea; they may adopt conclusions on strengthening farmers' position in the supply chain and tackling unfair trading practices. Agriculture and climate change, as well as organic production, are also on the agenda.