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Updated: 1 month 3 weeks ago

Formation : Début des inscriptions et réinscriptions au lycée technique Nouvelle Vision

Sun, 06/09/2020 - 22:23

LYCEE TECHNIQUE NOUVELLE VISION
Arrêté d'ouverture n°2019/006115/MENAPLN/SG/DGEFTP
Et ‘'LYCEE PRIVE NOUVELLE VISION PLUS''
Arrêté d'ouverture n°2019/00-166/MENAPLN/SG/DGEFG
SIS A KILWIN, secteur 15 (ex secteur 21) Arrondissement 3, 500 m côté nord de la station SOGELB (Kilwin) portent à la connaissance des élèves et parents d'élèves que les inscriptions et réinscriptions ont commencés et se poursuivent

CLASSES OUVERTES

Enseignement Général

6e, 5e, 4e, 3e, Snd A, Snd C, 1ère A, 1ère D, Tle A Tle D
Enseignement Technique
Snde AB3, 1ère G2, Tle G2
BEPI (Administration Comptable et Commerciale)
BEP II (Administration Comptable et Commerciale)
BEPI (Communication, Administration, SECRETARIAT)

Plusieurs raisons de s'inscrire à la Nouvelle Vision

 Tenue scolaire + livre de Français, Mathématiques et d'Anglais offerts gratuitement aux élèves de la sixième

 Des travaux dirigés dans les matières spécifiques

 Un suivi régulier et rigoureux des élèves

 Initiation à l'Informatique

 Des cours d'éducation civique et morale

 Des taux de succès largement au-dessus des taux nationaux.

 Des Professeurs certifiés et expérimentés.

CONTACTS : 76 94 44 85
78 91 45 64
70 05 44 26

Categories: Afrique

Recette du week-end : Le Benga ou le haricot

Sun, 06/09/2020 - 21:41

Communément appelé Benga ou sôssô au Burkina, le haricot est un plat prisé par la population à cause de son goût et sa simpicité. Comme le souma, il est souvent vendu par les femmes au bord de la rue. Nous vous proposons de revoir comment préparer ce plat.

Bon à savoir

INGRÉDIENTS

1. Haricots
2. Riz
3. Potasse
Pour la sauce
4. Ognons
5. Tomates
6. Poivron
7. Pâte de tomate(facultative)
8. Les épices (piment,sel,poivre africain ou Fèfè, laurier)
9. Ail et persil
10. Huile

PRÉPARATION

Pour commencer, lavons bien et débarrassons les impuretés du haricot. Ensuite on le fait bouillir dans une grande quantité d'eau pendant au moins 30 minutes. Il faut toujours vérifier si toute l'eau ne s'est pas évaporée, si il faut en ajouter.
Après les 30 minutes de cuisson, ajoutez juste un peu de potasse. La potasse permet de diminuer les gaz causés par le haricot.

Benga

Attendez encore quelques cinq minutes et ajoutez votre riz selon la quantité que vous désirez. Le riz est facultatif . Patientez encore 15minutes et vérifiez la cuisson de l'ensemble. Si c'est prêt vous pouvez éteindre votre feu.

On passe à la cuisson de notre petite sauce. Faites chauffer l'huile avec un peu de pâte de tomate puis ajouter les ingrédients découpés (oignons poivron, tomates). Après les ingrédients assez cuits on peut y ajouter nos épices comme le persil, l'ail, le laurier, le fèfè et le sel. Ajoutez y aussi votre piment. Mélangez le tout et attendez 10 à 15 minutes avant d'éteindre votre feu.
Votre benga est enfin prêt à être dégusté
Bon appétit à tous et toutes

Avis aux amateurs des mets locaux

Pour toutes les personnes passionnées des mets locaux et disposées à nous les présenter pour la rubrique « Recette du week-end », contactez-nous sur notre page Facebook LeFaso.net ou en commentaire des articles de ladite rubrique.

Adjaratou Tall (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Election présidentielle 2020 au Burkina : L'Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré) investit le président Roch Kaboré

Sun, 06/09/2020 - 11:34

Au cours du congrès extraordinaire du parti Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré) de ce samedi 5 septembre 2020 à Ouagadougou, c'est le candidat Roch Kaboré qui a été investi pour la présidentielle du 22 novembre prochain. Pour ce parti, ce candidat a engrangé d'énormes d'acquis donc il doit continuer dans cette lancée.

C'est un congrès à l'allure d'un méga concert d'artistes musiciens. Des prestations se sont enchainées sous le regard admiratif des jeunes et personnes âgées à cette cérémonie. Créé par le Naaba Sigri, le Dima de Boussouma, plusieurs chefs coutumiers ont répondu à l'appel du congrès extraordinaire d'investiture du parti Alliance panafricaine pour la refondation (APR-Tiligré).

Comme l'exige la tradition moaga, dès l'entrée du Naaba Sigri dans la cuvette de la Maison du peuple, toutes les têtes aux bonnets rouges ont été décoiffées. Le message est clair : dans ce parti politique, la tradition a toute sa raison d'être.

Des bonnets rouges avant l'arrivée du président d'honneur de l'APR-Tiligré, Naaba Sigri, le Dima de Boussouma

D'une tradition à une autre. Cette fois-ci, c'est le respect de la règle politique. Au cours de ce congrès extraordinaire, l'APR-Tiligré a investi le candidat Roch Kaboré pour la présidentielle du 22 novembre 2020. Pour le président du parti, Zackaria Soulga, durant son premier mandat, le président du Faso a engrangé beaucoup d'acquis. « Bien sûr qu'il y a des insuffisances. Avec la correction d'un certain nombre d'insuffisances et la consolidation des acquis, c'est le meilleur candidat pour nous sur la scène politique », a-t-il ajouté.

Le président du parti APR-Tiligré, Zackaria Soulga

Le représentant de la mouvance présidentielle à cette cérémonie, Bénéwendé Stanislas Sankara, a embouché la même trompette. « Au Burkina Faso, s'il y a un homme qui incarne l'espoir et l'espérance, c'est bien le président Roch Kaboré », a-t-il déclaré. Tout en félicitant l'APR-Tiligré pour ce choix, Sankara a rassuré les militants du parti de la « victoire certaine au soir du 22 novembre 2020 ».

Après avoir ôtés leurs chapeaux, les chefs coutumiers n'ont dérogé à la tradition

« La situation de notre pays est difficile »

« L'approfondissement de la démocratie dans un contexte de défi sécuritaire au Burkina Faso : la nécessité d'une refondation ». C'est sous ce thème que le congrès extraordinaire s'est tenu. De l'analyse des militants de l'APR-Tiligré, il est plus que nécessaire de refondre la démocratie burkinabè. « La situation de notre pays est difficile. Elle veut et attend des solutions sans bavures », a déclaré Hassane Wereme, le 2e vice-président du parti.

Au nom de la mouvance présidentielle, Bénéwendé Stanislas Sankara (à gauche) a reçu symboliquement le témoin pour la candidature de Roch Kaboré

Actualité oblige, les militants ont adopté des motions au cours des travaux. Ils ont, entre autres, condamné les 3e mandats en Afrique et soutenu les Forces de défenses et de sécurité (FDS).

Ce congrès a vu une forte mobilisation des militants de l'APR-Tiligré

Pour mémoire, en succédant à son père le 10 août 2019, Donald Karim Ouédraogo, connu sous le nom de règne de Naaba Sigri, a créé le parti APR-Tiligré en remplacement du Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS).

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Axe Namsiguia-Djibo : A quand la fin du laxisme des autorités burkinabè ?

Thu, 20/08/2020 - 00:47

Le tronçon qui relie Namsiguia (province du Bam, région du Centre-Nord) et Djibo (province du Soum, région du Sahel) est devenu une zone rouge. Il comprend plusieurs points de contrôles où des cars de transport et de marchandises sont fouillés, et les identités des passagers contrôlées. Sur cet axe, encore, le pays a enregistré une perte avec l'assassinat du grand imam de Djibo, le 15 août 2020. Malgré le nombre important de morts et le sang d'anonymes qui continuent de souiller ce tronçon, le silence des autorités fruste bon nombre de Burkinabè, et suscite une tempête de questionnements.

Les autorités ont été plusieurs fois interpellées sur le calvaire des populations sur le tronçon Namsiguia-Djibo. Mais rien, c'est le silence total. Seulement une trentaine de kilomètres qu'un pays souverain peine à sécuriser mais se dit capable de sécuriser tout un pays pour des élections. Un pays qui vient même de célébrer le soixantième anniversaire de son accession à l'Indépendance.

Comment peut-on comprendre que dans un pays, des cars de transport en commun, de marchandises et des véhicules personnels soient fouillés par des terroristes au su et au vu des autorités ? Et elles ne réagissent pas pour apporter des réponses adéquates à la situation. Cette zone est-elle une partie qui n'appartient plus au Burkina ? Si c'est le cas, que l'on informe les populations pour que chaque Burkinabè prenne ses précautions. Sinon, à cette allure, on n'est pas loin d'un État dans un État.

Quand les terroristes ont décidé, de mars à mai 2020, d'interdire l'accès à Djibo par cet axe, bloquant tout ravitaillement de la ville, rien n'a été entrepris pour sécuriser ce tronçon. Pourtant, le 18 juin 2020, lors de la visite en hélicoptère du président du Faso Roch Kaboré à Djibo (province du Soum, région du Sahel), les habitants avaient demandé́ la sécurisation du tronçon Namsiguia-Djibo. Mais rien jusqu'à ce que le grand Imam de Djibo, Souaibou Cissé, soit enlevé puis exécuté.

Après cet acte ignoble qui a plongé les habitants de Djibo dans le désarroi, le gouvernement burkinabè, à travers un communiqué, a condamné cet assassinat. « Où étiez-vous avant qu'on arrive à cette situation ? », se questionnent bon nombre de Burkinabè. Ce qu'on n'arrive pas à comprendre avec ce gouvernement, ce sont les communiqués toujours ponctués de certains vocables fâcheux. Dans le dernier communiqué suite à l'assassinat de l'imam, c'est le terme « lâche » qui a été utilisé. Ce terme, montre qu'elles ont échoué pour n'avoir pas pu protéger les populations et surtout l'imam, malgré les interpellations sur le tronçon.

Ces autorités, normalement, devraient avoir la dignité et le courage d'éviter certains vocables dans leurs communiqués. Elles ont échoué dans la sécurisation de ce tronçon dangereux de 30 kilomètres. Après les condamnations, les autorités sont passées à autre chose : la préparation de la course à Kosyam. Pourquoi rien n'est fait jusque-là ?

Sur cette question, la Grande muette est vraiment silencieuse, et le chef des boys ne donne pas non plus de signal positif pour stopper la peur. C'est le silence total et on ne voit rien sur le terrain. En attendant, au vu et au su des Burkinabè et même des autorités, les terroristes continuent de régner en maîtres absolus sur le tronçon Namsiguia-Djibo. Jusqu'à quand la fin du laxisme des autorités ?

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Disparition de Salifou Diallo : Trois ans après, son chargé de missions, Yacouba Ouédraogo, évoque son héritage politique

Thu, 20/08/2020 - 00:45

Il y a trois ans (19 août 2017-19 août 2020), disparaissait le président de l'Assemblée nationale, Dr Salifou Diallo, d'alors président du parti au pouvoir (le Mouvement du peuple pour le progrès, MPP). A la faveur du troisième anniversaire de cette disparition, nous avons rencontré un de ses proches collaborateurs et chargé de missions, Yacouba Ouédraogo. Dans cet entretien, « Colonel », comme aiment à l'appeler ses proches, revient sur l'héritage politique de Salifou Diallo.

Lefaso.net : Trois ans après…, quelle image gardez-vous de Salifou Diallo, dont vous étiez l'un des jeunes proches collaborateurs ?

Yacouba Ouédraogo : Avant de répondre, permettez-moi d'avoir une pensée pieuse, à la faveur de ce douloureux anniversaire, pour l'illustre disparu. Je profite de votre espace pour également présenter mes condoléances les plus attristées à son épouse, maman Chantal, et à toute la famille, pour la disparition de notre Mamy (grand-mère, ndlr) ; la maman de Salifou Diallo est décédée il y a quelques semaines. Nous souhaitons que la terre libre du Burkina lui soit légère.

A chaque fois qu'il s'agit de lui, Salifou Diallo, c'est comme écrire un livre. Les leçons politiques qu'il nous a données, les actions politiques qu'il a posées pour le Burkina Faso et pour le MPP sont immenses qu'il sera difficile de les décrypter en une interview. Je retiens simplement un compagnon fidèle au président du Faso, un frère et un camarade de lutte pour celui-ci. Il a été pour le MPP, un pilier très important, car il a conçu le parti avec Roch (Kaboré), Simon (Compaoré) et d'autres camarades et ont, en moins de deux ans, pu conquérir le pouvoir d'Etat. Ils ont mené un combat pour l'idéal du Burkina depuis le CDP, et c'est cela d'ailleurs qui a conduit à leur départ de ce parti.

Même depuis le CDP, il était connu comme un homme d'action pour son franc-parler, un homme qui avait le courage de regarder le chef et lui dire qu'il n'est pas d'accord, lorsqu'il estimait que telle ou telle autre action n'était pas bien. C'est ce qui a amené à son interview sur la patrimonialisation du pouvoir et qui lui a valu tous les traitements politiques, mais l'histoire lui a donné raison. Salifou Diallo était le technicien, le juriste, le manager…, et l'infatigable. Voilà un homme qui finissait ses tournées en provinces, à la rencontre de la base, et qui arrive à son pied-à-terre à 21h ou 22h. Pendant que nous, jeunes, déjà épuisés, étions pressés de rejoindre nos chambres, lui, avait une foule importante qui l'attend pour les audiences qu'il va gérer jusqu'à 1h, 2h du matin.

Le lendemain, à 6h, il est déjà sur pied en train de prendre son thé et prêt à entamer la journée. Et à chaque contact avec ses militants, il avait toujours une inspiration incroyable, il savait toucher le cœur des militants, décortiquer leurs problèmes et faire des propositions concrètes. C'est un politique qui sait utiliser à la fois la carotte et le bâton. Quand il se fixe un objectif, il se donnait toujours le moyen de surmonter les obstacles pour l'atteindre. Il ne laissait jamais tomber un ami, un frère, quand il avait un problème.

Pour le MPP, il était également le père de famille, au-dessus des questions de clans. Il savait donner de son temps pour former en politique ; être à ses côtés, c'est comme si tu étais à une université politique et de management des hommes. C'est avec lui que nous avons appris par exemple que le leadership est la capacité d'influencer, de mobiliser et d'impacter son environnement, tout en restant fidèle à ses idéaux et à ses principes. Il nous a appris à rester fidèles à un homme : Roch Kaboré. Il nous a appris à nous battre avec détermination pour le MPP et pour le Burkina Faso. Il nous a donc dit d'accepter les sacrifices et les coups pour le parti.

Je retiens aussi qu'il nous a dit qu'on ne fait pas la politique pour des postes et qu'un homme politique doit être flexible (quand tu cherches une position élective et que le parti ne le fait pas, c'est qu'il a ses raisons qu'il faut accepter et attendre demain). C'est avec lui aussi que nous avons appris que la politique, c'est le terrain et qu'il faut y foncer. Le pouvoir se conquiert sur le terrain et il se conserve sur le terrain, n'importe qui peut être sollicité pour accompagner l'exercice du pouvoir sur le terrain (mais si vous n'avez pas les hommes et femmes capables de mener le combat sur le terrain, de voler au secours des militants, votre combat sera vain).

De lui, je retiens toujours également que la solidarité, la loyauté, la sincérité sont très importantes en politique. Il faut tout faire pour garder ces valeurs et rester soi-même. C'est tout cela qui fait de la jeunesse du MPP, celle qui se distingue de celle des autres partis politiques. Aux moments de détresse, il suffisait de rencontrer Salifou Diallo (le Gorbatchev national, comme on aimait à l'appeler) pour avoir le sourire : il savait avoir les mots justes pour galvaniser, il savait encourager matériellement et financièrement. C'est un homme pragmatique, qui, au moment où tu es en train de lui poser ton problème, prend immédiatement son portable pour appeler celui qui peut le résoudre ou il le fait lui-même sur le champ, quand il peut le faire.

Par jour, que ce soit avant l'arrivée du MPP au pouvoir ou pendant, les audiences qu'il accordait s'estimaient à plusieurs dizaines (déjà à 6 h, son domicile était rempli et le soir, jusqu'à tard dans la nuit). Lors de nos sorties, son pied-à-terre était pareil (des nationaux comme des non-nationaux, du militant du parti au citoyen anonyme).

Avant notre arrivée au pouvoir par exemple, un soir je suis allé chez lui avec une association de femmes qui étaient venues pour voir dans quelle mesure elles pouvaient rencontrer Salifou Diallo, juste pour lui témoigner leur soutien et leur soutien au MPP. Effectivement, il les a reçues, elles ont expliqué leur problème et Salifou Diallo leur dit : votre combat est noble, personnellement, je ne vous veux pas forcement au MPP, mais je vous demande une chose : soyez sérieuses dans tout ce que vous faites, je vais vous dépanner avec tel montant, qui n'est pas un crédit, c'est un don personnel.

Allez-vous organiser, je vais vous faire suivre par une femme, si votre affaire prend, je vais tripler le montant que je vous ai donné. Il était un altruiste, ce leader qui avait compris l'être humain. Bref, trois ans après, on peut affirmer que le décès de Salifou Diallo est une perte pour le pays, il manque beaucoup à ses camarades de lutte, à ses frères Roch Kaboré et Simon Compaoré.

A votre avis, qu'est-ce que le parti n'a jusque-là pas réussi à combler ?

Combler le vide d'un homme comme Salifou Diallo, en si peu de temps, c'est un peu difficile. Mais nous pouvons dire que nous sommes satisfaits de la vie du parti ; de tout ce qu'il a laissé (idéologie, ressources, valeurs politiques…). Le parti a, grâce à l'impulsion au plus haut niveau, su maintenir la flamme. Les leaders du parti, notamment Roch Kaboré et Simon Compaoré, ont su rassembler tout le monde autour de l'idéal et du combat commun ; faire en sorte que tous ne fonctionnent que pour le parti et pour soutenir le président Roch Kaboré.

Donc, c'est un parti bien costaud, sous le leadership d'un combattant, d'un infatigable, au four et au moulin, Simon Compaoré, qui s'apprête aujourd'hui à d'autres conquêtes. Individuellement pris, chaque militant a, à son niveau, donné du sien pour maintenir haut, le flambeau du parti. Donc, physiquement, Salifou Diallo nous manque aujourd'hui, mais les rudiments qu'il nous a laissés nous permettent de surmonter n'importe quel obstacle et c'était d'ailleurs son souhait de voir maintenir allumée cette flamme.

Même au niveau de l'Assemblée nationale, on a su faire le choix de la personne qui l'a remplacé ; Bala Alassane Sakandé travaille avec admiration, donne le meilleur de lui-même, dans le style qui lui est aussi propre. Nous, jeunes du parti en particulier, allons tout faire pour que, de là où il se trouve en ce moment, il sache qu'il a laissé une jeunesse politique consciente, techniquement compétente et socialement sage pour poursuivre son combat.

Quel est encore l'impact de cette disparition sur la vie politique nationale ?

Un homme de sa trempe, sa disparition ne se ressent pas seulement par son parti, c'est toute la vie nationale qui en prend un coup. Sa disparition a sans doute tiré l'animation et le niveau de la vie politique nationale vers le bas, parce que l'homme avait des astuces pour placer haut le débat. Il savait anticiper les décisions, lire en avance les problèmes et prendre très tôt le bon chemin.

Il était toujours en avance sur les autres. Au niveau du parti, sa disparition a donné à entendre qu'il y a un clan Salifou, un clan Simon, un clan Roch. Mais en réalité, il n'y a jamais eu de clans au MPP ; l'idée de clans n'arrange que ceux qui pensent que dans une telle configuration, ils peuvent s'en sortir. Sinon, nous sommes tous unis et indivisibles, mobilisés derrière Roch Kaboré.

C'est normal que dans un parti politique, les gens se battent pour des positionnements, mais cela n'implique aucunement l'existence de clans. Au plan politique national, il y avait ce grand projet de réunir tous les partis progressistes, qui ont une certaine vision, autour du président du Faso. Malheureusement, il n'a pas eu le temps d'achever le projet, mais les acteurs politiques qu'il a laissés sont restés toujours fidèles à ses idées en se mobilisant toujours derrière le président du Faso. Il était ouvert à tout le monde, même aux opposants.

Il savait les écouter, les valoriser, même si parfois il fouettait aussi, en bon Yadéga. Il inspirait donc toute la classe politique par sa façon de faire. Vous comprendrez donc que sa disparition laisse un vide, même pour les adversaires politiques. Aujourd'hui, au MPP, nous n'oublions pas le combat ; celui de soutenir Roch Kaboré et accompagner Simon Compaoré dans l'encrage du MPP sur toute l'étendue du territoire national. Je souhaite donc plus de cohésion, d'entente, de détermination autour du président du Faso.

On sait que c'était un homme qui avait un intérêt également pour ce qui se passe dans la sous-région. Et au moment même où nous sommes en train de réaliser cet entretien, Bamako ne respire pas la forme (il est question de mutinerie, de coup d'Etat). Comment suivez-vous la situation et quelle analyse en faites-vous ?

C'est simplement un moment difficile pour nous, parce qu'il l'est pour mes frères et le peuple frère du Mali. De son vivant, Salifou Diallo n'allait pas cautionner l'arrivée au pouvoir par des méthodes autres que démocratiques. Pour le moment, on ne peut pas parler de coup d'Etat, parce qu'il n'y a eu aucune déclaration, mais je dirais simplement que ce qui arrive est triste à plusieurs niveaux.

D'abord, avant tous ces évènements, nous avons assisté à l'enlèvement du chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé, (dont on est jusque-là sans nouvelles), ensuite des soubresauts socio-politiques depuis les dernières élections. Lorsque les filles et fils d'une nation n'arrive pas à s'asseoir autour d'une table pour trouver solution à un problème crucial, ce n'est pas du tout bon.

Je connais très bien le Mali ; c'est un pays qui ne connaissait pas du tout ces difficultés, c'est un pays où il faisait bon vivre, un pays où le dialogue, l'entraide, la solidarité étaient des valeurs partagées par tous et très poussées. Alors, que les Maliens arrivent à demander le départ d'un président démocratiquement élu, en cours de mandat, je me demande ce qui n'a pas fonctionné. Je ne donnerai raison ni au pouvoir ni à cette catégorie qui manifeste, je souhaite simplement que la paix revienne au Mali. La paix du nord du sud, de l'Est à l'ouest, en passant par le centre. Que les Maliens puissent se retrouver autour d'une même table pour dialoguer.

Aujourd'hui, en tant que jeune démocrate, je ne souhaite pas voire encore en Afrique, une prise du pouvoir par la force. Nous voyons ce qui se passe aux Etats-Unis, en France…, ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec le président qu'on va interrompre son mandat pour lequel il a été démocratiquement élu.

Que la jeunesse africaine refuse de se faire manipuler. Nous avons voulu la démocratie, alors, il faut l'accepter. La démocratie a un prix et il faut l'assumer. Si on ne veut pas d'un président, on attend à la fin de son mandat et on ne le vote pas ! Sinon, procéder par la force, c'est un éternel recommencement, nourri par des haines de clans, ethniques, religieuses, etc.

Nous sommes tous les filles et fils d'une nation et nous devons respecter les principes que nous nous sommes, nous-mêmes, fixés, à savoir la loi du nombre (la démocratie). Dans cette façon de procéder, je crains fort que le pays ne bascule dans une situation encore plus difficile avec des conséquences énormes au plan sécuritaire, sur la vie sociale, économique, etc. Je souhaite donc la paix et la quiétude au peuple malien. Que, vivement, Soumaïla Cissé recouvre, le plus vite possible, et sain et sauf, la liberté pour un peuple réconcilié avec lui-même.

En mots de fin ?

Les élections, c'est pour bientôt. Je souhaite qu'ensemble, tous les partis politiques, le peuple burkinabè, nous y entrons avec un esprit sain, un esprit de fraternité afin de ressortir des élections sans problème. Que chaque partie accepte les résultats des urnes et qu'ensemble, les Burkinabè puissent relever les défis auxquels fait face le pays. Que Dieu apaise le cœur de chaque Burkinabè qui se sent frustré et touché par un mal être quelque part.

Nous sommes tous les enfants de la même nation, on peut avoir des couacs entre nous, mais ne perdons pas de vue que nous devons vivre-ensemble, pleurer ensemble, rire ensemble et combattre ensemble. Que Dieu bénisse le peuple burkinabè, que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Propos recueillis par O.H.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Covid -19 au Burkina :7 nouveaux cas à la date du 17 août 2020

Thu, 20/08/2020 - 00:40

Le Burkina Faso a enregistré, à la date du 17 août 2020, 7 nouveaux cas de Covid-19, tous à transmissions communautaires (dont 4 à Bobo-Dioulasso et 3 à Ouagadougou), portant le nombre total de cas confirmés à 1292.

On a enregistré le rétablissement de 4 personnes. Le nombre de cas guéris atteint ainsi 1026 depuis l'annonce des premiers cas de Covid-19 dans notre pays.

Avec 00 décès, le nombre total de décès s'élève à 55. 211 cas sont sous traitement.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Fact-checking (vidéo) : Pourquoi ce jeune homme a frappé une vieille dans la Tapoa ?

Thu, 20/08/2020 - 00:35

Dans une vidéo de deux minutes devenue virale, on voit un jeune homme en train de chicoter une femme pendant que des gens les encerclent. Dans cet extrait commenté en bamanan kan (une langue parlée en Afrique de l'Ouest), un appel à témoin est lancé afin que le sieur soit arrêté. Faux, cette vidéo est tirée hors de son contexte. Il s'agit d'un rituel.

C'est une dame avec des cheveux blancs qui est assise et reçoit des coups de fouets d'un jeune homme. Fatigué à un moment donné, le sieur s'est assis sur une brique en ciment, s'adresse à la femme et au public qui les entoure. Cette foule est visiblement supporter de la scène. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux.

La vidéo a subi un montage. On pouvait y lire « Bamako », « Suivez la page Air24 sur YouTube, Facebook, WhatsApp » et un contact avec l'indicatif +223 (le Mali).

En substance, l'auteur de la vidéo relate que c'est un fils qui est en train de frapper sa mère. Le fils aurait pris attache avec des gens qui consultent les sorts (féticheurs) qui lui auraient signifié que la dame est une sorcière et qu'elle serait à la base de tous ses malheurs.

Il a précisé, par ailleurs, qu'il s'est caché pour réaliser cette vidéo afin que les gens identifient l'homme et qu'il soit arrêté et enfermé. L'auteur invite les gens à partager cette vidéo au maximum. Cette scène se déroulerait dans la Tapoa, dans la région Est du Burkina Faso, à l'en croire.

Une méthode de guérison

Selon les informations récoltées sur place, il s'agit bel et bien de la province de la Tapoa. Mais notre contact, qui a préféré garder l'anonymat, nous informe qu'il ne s'agit pas d'un enfant qui frappe sa mère. « Ce sont deux jumelles qui sont arrivées dans la contrée, qui font des révélations sur des gens et leur donnent des soins », explique-t-il.

Et d'ajouter que « ce sont des jumelles qui sont dans la Tapoa, entre Logobou et Kantchari. Partout où elles arrivent, des gens viennent les consulter pour des problèmes sanitaires et matériels ».

Une autre source. Cette fois-ci, un acteur de la société civile de la zone nous donne plus de précision sur cette vidéo. Selon lui, c'est plutôt une voyante que le monsieur était en train de frapper. Et cette pratique serait, en réalité, une méthode de guérison ou une cure.

« Les coups de fouets qu'il porte sur la vielle ne font pas mal à cette dernière. C'est aux djinns ou à satan », précise-t-il.

La scène s'est déroulée dans le village de Boudéri, dans la commune de Kantchari (région de l'Est).

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Candidature d'Alassane Ouattara à un 3ème mandat : Pourquoi le tweet « je salue cette décision historique » attribué à Macron est-il faux ?

Thu, 20/08/2020 - 00:30

S'adressant aux ivoiriens le jeudi 06 août 2020, lors d'une allocution télévisée dans la nuit de la veille de la fête de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara, a officialisé sa candidature pour un « troisième mandat ». Quelques heures après cette annonce, un tweet a fait le tour des réseaux sociaux, sous le profil officiel Emmanuel Macron : « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara ».

Ce tweet attribué au président français, Emmanuel Macron a suscité des commentaires sur plusieurs pages Facebook . Mais aussi sur certains sites. Sur une page , une vidéo postée est devenue virale avec plus de 1500 vues et continue de faire le buzz. C'est ce caractère viral qui a poussé Lefaso.Fake news à aller au-delà des messages pour s'interroger sur l'origine véritable de ce tweet.

Le présent article ne vient pas infirmer ou confirmer un quelconque soutien du président français, Emmanuel Macron au président ivoirien, Alassane Ouattara. Notre objectif est de permettre à notre lectorat de savoir que des images, des photos et des propos peuvent être manipulés, puis attribués des individus. Toutefois, il revient toujours au lectorat de se faire sa propre opinion.

La présente analyse va se pencher sur le fond et sur la forme du tweet, dans l'optique de dégager une éventuelle manipulation d'image, de photo, de propos et de signes en lien avec des personnes citées dans le tweet. Mais aussi, en lien avec le réseau social utilisé, notamment twitter, dans le cas d'espèce.

Sur la forme, notre travail consiste à analyser d'une part l'image issue du tweet (les photos des deux présidents) d'autres parts la publication (le post, twitter)

• De l'image et des photos

Il s'agit d'un tweet, à la différence des autres publications issues des autres réseaux sociaux. Apparemment, ce tweet est sur la page twitter officielle du président français, Emmanuel Macron. D'ailleurs, l'image laisse voir sa photo de profil et le lien « @ Emmanuel Macron » de sa page twitter en dessous du nom écrit en gras « Emmanuel Macron ». Puis, se trouvent le tweet [vers le bas de la photo et le nom Emmanuel Macron], le logo des pages officielles twitter en bleu rond au sein duquel se trouve une flèche blanche [à droite vers la fin de Emmanuel Macron écrit en gras].

Mais aussi, la photo du président Ivoirien, Alassane Ouattara [(Vers le bas de la publication] dont la tête est à moitié cachée et le sceau de la présidence ivoirienne, presqu'invisible au fond par derrière. Dans l'angle supérieur droit, se trouve l'option paramètres et le milieu à gauche se trouve une flèche dirigée vers la droite. Ces deux éléments sont inhabituels sur Twitter. Couramment, c'est une flèche descendante qui se trouve dans l'angle supérieur droit en lieu et place de l'option « paramètres » présente dans le tweet objet du présent fact-checking.

En comparant la photo du président Macron issue de l'image du tweet objet du fact-checking et celle présente sur le profil officiel, des contrastes se dégagent. La photo issue de la capture du tweet a été traitée et le visage a une apparence « jaune ». Pourtant, la photo du président Macron n'a pas été changée depuis le tweet du président Macron sur la première déclaration du président Ouattara de ne pas se présenter à l'élection présidentielle.

Sur le profil actuel du président français et le tweet objet du présent Fact-checking, le caractère de l'écriture et de la police du nom et prénom [Emmanuel Macron] sont différents. Le Logo est légèrement éloigné du nom et prénom, mais aussi a perdu sa couleur originale et est plus gros que sur le profil actuel. Le @ est plus gros que celui du vrai profil et la police tout comme le caractère des lettres sont différents. L'observation et la comparaison indiquent que le logo de profil de la page officielle twitter, la police du @, l'espace, les caractères des lettres et la police utilisée ont été manipulés.

L'analyse de la photo du président Ouattara dans ce tweet en comparaison avec d'autres photos issues du jour de l'allocution montre qu'il s'agit d'une photo en panne de qualité. Soit elle a été traitée, soit elle a fait l'objet d'une manipulation qui a altéré sa définition.

C'est pareil pour la photo de macron qui a également reçu des retouches, lorsqu'on la compare à la photo d'origine sur la page officielle. Dans les précédents tweets du président Macron, les photos sont totalement de bonne qualité. Elles sont publiées sans amputation. Dans les précédents tweets du président Macron, en lien avec le président Ouattara, les photos sont visibles.

Dans le cas d'espèce, il s'agit d'une photo coupée, d'où l'invisibilité du logo de la présidence est invisible. En langage diplomatique, l'image est un message. En parcourant plusieurs postes du président Macron rares sont des photos publiées dans les mêmes circonstances [photo moitié visible].A travers l'analyse des images et des photos présentes dans le tweet, il ne fait aucun doute qu'elles ont subi des manipulations. Mais, quid du contenu de la publication ?

• Publication

En comparant le tweet, object du présent fact-checking, et le tweet officiel de Macron à l'occasion de la déclaration du président Ouattara de ne pas aller aux élections, le 5 mars 2020] des similitudes se dégagent. Dans le tweet officiel du président Macron,] en mars 2020 , il est écrit « Je salue la décision historique du Président @AOuattara_PRCI , homme de parole et homme d'État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d'Ivoire donne l'exemple ».

En analysant l'affirmation « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara », cela pousse à l'approfondissement. La comparaison de ces deux citations donne des phrases similaires, dont des groupes de mots ont été extraits du premier tweet du président Macron pour donner le second tweet.

Aussi, « Alassane Ouattara @AOuattara_PRCI » est la page twitter officielle du président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Dans le tweet du mois de mars du président Macron relatif au président Ouattara, il a su bien reprendre « @AOuattara_PRCI » qui est le véritable lien twitter de Ouattara. Cependant, le tweet objet de la présente vérification, en lieu et place du vrai lien twitter, il est écrit « @AlassaneOuattara », ce qui est un faux compte twitter attribué au véritable président Ouattara.

Aussi, dans le précèdent tweet de Macron à l'endroit de Ouattara, il a d'abord partagé la page officielle, avant d'écrire un commentaire. En parcourant le compte twitter du président Macron, c'est un exercice similaire ; ou retweete la publication, avant de commenter, ensuite. On le voit dans cette publication avec le président Nigérien Mahamdou Isoufou, ou avec Boris Johnson ou encore le premier ministre Ethiopien Abiy Ahmed Ali].

Vrai compte twitter du président Emmanuel Macron

Macron et Ouattara parlent « d'une élection présidentielle »

« Je voudrais annoncer solennellement, que j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », déclarait Ouattara le 5 mars 2020]. A travers le tweet Macron,] déclarait « Je salue la décision historique du Président @AOuattara_PRCI, homme de parole et homme d'État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d'Ivoire donne l'exemple ».

Le 6 aout 2020, le même Ouattara déclarait « j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020] » . Le twitter object du présent fact-checking parle de « @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020 ». Cependant, les présidents Macron et Ouattara parlent dans leurs différentes interventions « d'une élection présidentielle ».

Tout comme l'analyse des images et des photos, la publication a montré ses limites. Empiriquement, on peut affirmer que l'analyse sur la forme du tweet objet du présent fact-checking révèle des insuffisances. Il ne peut être attribué au président Macron sur la base des éléments formels. Quid des éléments du fond ?

Dans cette étape, l'exercice consiste à interroger les médias (nationaux et internationaux), l'auteur de la publication (en décortiquant ses propos) et les sources officielles (ambassade de France et de la RCI).

Les médias

« Face à ce cas de force majeure et par devoir citoyen, j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a déclaré Alassane Ouattara, le 6 août 2020 ». Cette annonce a fait le chou gras des médias, a suscité beaucoup de fantasme, fait couler beaucoup d'encres et de salives.

Sur le plan national, certes, plusieurs médias commentent l'allocution du président Ouattara, depuis le 6 aout 2020. Cependant aucune presse, ni une émission radio et encore moins un débat télé n'a encore fait mention du soutien du président Macron à Ouattara. Des confrères journalistes joints déclarent ne pas avoir connaissance de l'information. Par contre d'autres journalistes taxent ce tweet de fausse information. Aussi, aucun média au Burkina Faso n'a encore tenté de vérifier cette information et tout en la rendant publique.

En effet, il n'y a encore d'article de fact-checking sur ce sujet. Sur le net, les médias en ligne n'ont pas encore écrit un article sur ce sujet. Sauf des sites de propagandes et complotistes , notamment le site en ligne malien. On a aussi des pages Facebook et des individus qui ont publié ou partagé ce tweet, notamment Mais aussi une page Facebook qui a fait une vidéo à ce sujet. En parcourant la vidéo, l'auteur chante pour « encourager Alassane Ouattara de participer aux élections ».

Nous avons tenté de le joindre en vain. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une page Facebook d'un ivoirien. L'auteur, alors qu'il jouait de la musique dans la vie à salué la décision de Ouattara d'aller à la présidentielle de 2020. Sa vidéo a fait l'objet de plusieurs vues et commentaires.
En conséquence aucun média sérieux, tant national qu'international n'a fait mention de ce tweet dans ses canaux, sauf des pages et des sites propagandistes et complotistes.

Sur l'auteur

Des recherches d'images inversées nous conduisent sur des comptes twitter et des pages Facebook d'une poignée de personne. Il s'agit entre autres des comptes twitter. Lesdits comptes ont publié le tweet avec les mêmes insuffisances sus-soulevées.

En tweetant « Pour maintenir la paix en #RCI, je salue cette décision historique du président @AlassaneOuattara de se présenter aux élections du 31 Octobre 2020. # AlassaneOuattara », l'auteur n'a pas respecté les ponctuations qu'utilise habituellement Macron dans ses tweets. En déclarant que c'est pour « maintenir la paix » que Ouattara va à la présidentielle, l'auteur semble s'opposer à l'allocution de Ouattara lui-même qui dit « Face à ce cas de force majeure [décès de son successeur Amadou Gon Coulibaly et par devoir citoyen, j'ai décidé de répondre favorablement à l'appel de mes concitoyens me demandant d'être candidat à l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 ».

Lorsqu'on regarde sur les sites officiels de la France, pratiquement à l'heure ou le tweet a été porté sur les réseaux sociaux, on se rend compte que le compte twitter de l'Elysée ou de Macron publiait les images de Beyrouth. Le twitter d de Macron comporte encore ses tweets, mais c'est sur l'explosion de Beyrouth, et non sur la Cote d'Ivoire, pareil sur le twitter de l'Elysée.

Des sources officielles

Aucune source officielle ivoirienne, française n'a confirmé cette l'information. Les voix diplomatiques n'ont pas fait de relai de cette information sur leurs différents canaux de communication. Sur les sites de l'Elysée, la présidence de la RCI, les sites gouvernementaux des deux pays, les pages Facebook des chancelleries, encore moins les pages twitter de Macron ou de Ouattara n'ont fait mention. Une telle information émanant d'un président de la France relative aux élections d'un pays, comme la RCI ne peut pas passer inaperçue dans le public ou contourner les médias.

Des diplomates joints [sous anonymat] confirment le caractère douteux de cette publication tout en la dissociant du président français. Autant la vérification formelle révèle qu'il s'est agi d'un faux compte twitter, autant l'analyse du fond conclut que la source de cette publication ne peut être attribuée au président Macron. Les conclusions des différentes démarches relèvent qu'il s'agit d'une manipulation d'image, d'un montage grotesque des photos d'autrui pour des objectifs inavoués. C'est un faux compte attribué à Macron.

Le tweet « je salue cette décision historique » attribué à Macron est totalement faux

En conséquence, le tweet en l'espèce est faussement attribué au président Macron et contribue à tromper l'opinion publique qui a droit à une information vérifiée, objective, etc. Des actes répréhensibles par la loi burkinabè, qui sanctionne les auteurs des fausses informations et ceux qui les partagent. Dans un communiqué en date du 11 novembre , le gouvernement dénonçait les « actes de désinformation ».

Dans un passé récent, le 27 février 2017, le TGI de Ouagadougou a condamné Naïm Touré, un cyber activiste, à payer 600 000 F CFA et 1 F CFA symbolique pour « diffamation » et « injures » sur les réseaux sociaux contre Elisée Zongnaaba, le conseiller spécial du président [de l'Assemblée nationale->C :\Users\HP\Desktop[ https:\www.digitalbusiness.africa\burkina-faso-la-justice-condamne-un-cyber-activiste-pour-injures-sur-les-reseaux-sociaux]. Mais aussi constituent une violation de la Déclaration Universelle des droits de l'homme (DUDH) [en son article 19 et d'autres conventions et traités qui garantissent le droit de tout citoyen à la l'information vérifiée.

Edouard Kamboissoa Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net

Categories: Afrique

Accusation de connivence avec les terroristes : Le CICR met fin à la polémique et donne plus d'explication sur ses missions

Thu, 20/08/2020 - 00:25

Au cœur d'une certaine actualité dans les médias et réseaux sociaux suite à l'article du média Valeurs Actuelles, le CICR est sorti de son silence, pour réaffirmer la non-reconnaissance des allégations portées contre lui. Lefaso.net est allé à la rencontre du Chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge, Laurent Saugy pour comprendre et éclairer la lanterne des uns et des autres sur le mandat, le modus operandi et les activités cette organisation humanitaire à part entière. Cet entretien a été une bonne opportunité d'avoir une meilleure compréhension du mandat et du mode opératoire de cette organisation certes particulière mais combien noble et importante dans un contexte national, régional et même mondial marqué des situations de violence ou de conflit.

Lefaso.net : Que fait le CICR dans le sahel Burkinabè

Laurent Saugy : Le CICR est au Burkina depuis 2006 de manière permanente. Et c'est en 2006 que le gouvernement et le CICR ont consolidé leur dialogue par un accord de siège afin qu'il puisse mener des activités humanitaires comme dans les quatre autres pays du sahel. Ces activités placent les personnes affectées par les situations de violence au centre de leur préoccupation que ça soit les personnes déplacées et/ou celles qui ont besoin d'assistance humanitaire. Par exemple en 2019, l'augmentation du nombre des déplacés a suscité une énorme préoccupation, ce qui a contribué au renforcement de leurs opérations humanitaires.

Le CICR œuvre dans le domaine de la santé en particulier en soutien aux infrastructures existantes, de l'eau et de l'assainissement. Des services sociaux qui sont très importants dans une région du monde qui est affectée par les chocs climatiques. La dimension des personnes détenues est très importante pour le CICR dans tous les pays du Sahel que ce soit au Mali, au Niger, au Tchad, au Burkina Faso ou en Mauritanie. Et cela se passe en interaction avec les autorités. Au Burkina, le CICR pour assister les personnes privées de liberté est en interaction avec le ministère de la justice et l'administration pénitentiaire.

Le CICR est également en mode soutien au gouvernement Burkinabè dans la lutte contre la pandémie du Covid -19. Il soutient le Burkina en ce qui concerne les infrastructures pénitentiaires et aussi dans le domaine de la santé. Aucune organisation au Burkina Faso ne peut à elle seule répondre aux besoins énormes des populations déplacées. Donc le CICR est un contributeur significatif dans les régions du Nord, du Sahel, du Centre-Nord et de l'Est. Son rôle est fournir des vivres et des non-vivres (matériels de ménage essentiels) aux populations déplacées. À cela, le CICR ajoute un volet santé animale qui vise à vacciner le cheptel qui fait partie des principales sources de revenue de ces populations.

Pourquoi avoir attendu longtemps avant de répondre publiquement aux accusations portées contre le CICR au Burkina Faso ?

L'article en question quand il est paru, nous a pris par surprise étant donné que ce média n'avait pas pris soin de contacter le CICR au préalable que ce soit au Burkina ou à Paris. Le CICR comme organisation neutre, impartiale souvent discrète tient à ne pas se lancer dans une quelconque polémique stérile. Nous sommes apolitiques, ne prenons pas part à des polémiques à source communautaire ou ethnique. Et vous savez bien que les polémiques ce n'est pas ce qui manque dans le monde actuel.

Ceci dit, dès la sortie de l'article qui est effectivement incriminant, nous avons pris langue avec le média concerné de manière confidentiel qui est le mode d'action privilégié du CICR. D'abord de manière informelle puis courant la semaine dernière de manière tout à fait formelle. Par ailleurs nous avons pris langue avec certaines autorités burkinabè avec qui on travaille depuis plusieurs années. Elles ont nous montré leur compréhension et apporté leur soutien. On n'a pas été inactif.

Le monde des médias en ligne, des médias sociaux étant ce qu'il est, il y a eu un regain d'attention avec plusieurs reprises de l'article et des commentaires sur ces médias en ligne au Burkina et ailleurs. Ces commentaires ont ajouté de l'incompréhension et certains commentaires ont été violents. Ce qui dénote en particulier une incompréhension totale de la légitimité du CICR, de son mandat et de sa crédibilité. Raison pour laquelle j'ai tenu à recevoir lefaso.net afin de donner quelques détails pour apporter des précisions et des clarifications sur nos missions dans le monde et en particulier au Burkina Faso.

Le CICR ne se reconnaît pas dans cet article pourquoi ?

Le CICR comme une organisation neutre, impartiale doit parler avec tous les acteurs de la violence. Certains au travers de cet article laissent entendre que cette neutralité prend la forme d'échange ou de monnayage avec certaines entités non étatiques. Ce qui est absolument contradictoire au CICR de par ce qu'il est. C'est très fâcheux et très blessant si je songe à tous mes collaborateurs. Aujourd'hui le CICR au Burkina Faso, c'est à peu près 120 personnes dont une centaine de burkinabè. J'ai personnellement été extrêmement blessé par le fait que le travail de mes collègues burkinabè qui ont choisi la voie strictement humanitaire qu'offre le CICR, soient traités de cette manière dans un média quel qu'il soit.

Le CICR, je répète, à un mandat conféré par la communauté des états. Le CICR est une entité très particulière, nous ne sommes pas une ONG. Le CICR est mentionné dans le Droit international humanitaire (DIH) notamment dans les 4 Conventions de Genève qui ont été signés par tous les États du monde y compris le Burkina Faso. Le mandat du CICR, l'existence même de l'entité est y décrit.

Lorsque cet article nous dessine comme une ONG que nous ne sommes pas, qui pactise avec des parties au conflit, cela est aux antipodes de ce qu'on est. En 2006, quand le gouvernement du Burkina Faso signait cet accord de siège pour le CICR, c'est en pleine reconnaissance de ce qu'on est et surtout de ce qu'on n'est pas. Voilà pourquoi on ne se reconnaît pas du tout dans cet article. Mais je me demande quel est le motif d'offrir au grand public une telle différence de ce qu'on est et ce qui est décrit. Et cela reste un mystère en ce qui me concerne.

Connaissez-vous ceux qui ont entrepris cette démarche à travers cet article pour saper votre travail ?

C'est une hypothèse mais alors pourquoi étant donné que notre unique préoccupation ce sont les personnes affectées par les situations de violence et c'est aussi çà la neutralité. C'est la neutralité surtout des victimes affectées par les violences et les conflits. C'est ce qui est notre centre de gravité. Quiconque veut saper notre légitimité, notre reconnaissance, soyons clairs, notre capacité à répondre aux besoins des personnes affectées, vous allez me permettre de ne pas comprendre une telle démarche avec de pareils écrits au vu des besoins humanitaires au Burkina Faso et dans les pays du sahel.

Est que le CICR parle avec les terroristes ?

Le CICR parle avec tous les acteurs de conflit et de violence comme je le disais tout à l'heure mais sur la base du droit international humanitaire (DIH). Tout acte de terreur est une violation du droit international humanitaire. Le droit international humanitaire ne mentionne pas le terme de « terroriste ». Par contre, tout acte de terreur est en contradiction avec le DIH et par définition avec le principe d'humanité.

Nous utilisons le terme d'acteur armé ou partie au conflit ou tout acteur qui a une influence sur le sort d'une personne ou d'une communauté affectée par des situations de violence et de conflit. Le CICR aujourd'hui dans le monde parle avec 465 groupés armés non étatiques. Ce qui correspond à notre connaissance à peu près aux trois quarts des groupes armés non étatiques qui ont un impact sur le sort des personnes affectées par des situations de conflit.

Ce qui correspond pour le CICR à 42 délégations comme la nôtre dans le monde où nous devons effectivement chercher à entrer en contact avec ces groupes armés, au même titre que l'on entre en contact avec les entités étatiques. Nous le faisons pour deux raisons principales, la première est effectivement une question de proximité, d'accès direct aux personnes affectées. Plus facile à dire qu'à faire. Donc de façon à accéder conséquemment aux personnes affectées et d'assurer la sécurité de nos propres équipes. De s'assurer qu'ils peuvent aller dans les régions les plus directement affectées.

Au Burkina, le CICR ne peut pas se promener comme il veut, qui serions-nous si c'était le cas. L'accès de certaines zones reste extrêmement compliqué.
D'ailleurs c'est ce que le droit humanitaire international nous demande de faire. . Ce n'est pas un CICR qui s'improvise mais un CICR qui reste accroché à ce qu'il est et au mandat qui lui a été conféré. Voici le cadre dans lequel nous travaillons. Au Burkina Faso, je confirme que le CICR fait la même chose c'est-à-dire il tente de prendre langue avec des acteurs armés non étatiques. Nous ne pactisons pas avec eux contrairement à ce qui est sous-entendu dans l'article.

Nous essayons de prendre langue avec certains groupes armés non étatiques au Burkina parce que nous voulons selon notre mandat apporter de l'assistance humanitaire à ces personnes qui sont dans le besoin. Voici notre objectif et c'est ce que le droit international humanitaire demande. Et tout individu ou entité qui a la capacité d'influence pour nous permettre d'avoir l'accès humanitaire aux personnes affectées, c'est notre obligation de prendre langue avec cette personne.

Le CICR à travers cet article n'exprime-t-il pas un problème de communication sur ses activités ?

Dans tous les pays dans lesquels on travaille, la communication sur le déroulement de nos activités, de comment on effectue notre travail occupe une place de choix. Cela fait partie de nos activités mais on se rend compte aujourd'hui plus que jamais que c'est n'est jamais assez. Il suffit effectivement d'un ou deux commentaires pour balayer ces années de diffusion du droit international humanitaire. Nous devrons trouver un autre équilibre entre notre visibilité et le maintien de notre confidentialité.

Expliquer comment on travaille çà ce n'est pas confidentiel et il est essentiel qu'on le fasse. Mais je suis convaincu que le CICR à lui seul ne peut pas parler de son apport en matière de réponse humanitaire. Il faut absolument que ceux qui ont signé la convention de Genève ainsi que la communauté diplomatique et la société civile fassent leur part. Pour le CICR, dire ce qu'on fait, être beaucoup plus visible dans ce qu'on fait, expliquer comment on le fait n'est pas contradictoire avec le dialogue confidentiel. Ce dialogue confidentiel existe et est très robuste avec les autorités burkinabè.

Vous dites êtres neutres, qu'est-ce que cela signifie ?

La neutralité c'est de ne pas prendre part à toute controverse politique, à une négociation intercommunautaire, ne pas commenter qui a raison ou qui a tort si ce n'est en matière d'agissement en fonction du droit international humanitaire. Nous sommes une organisation apolitique. C'est cela être neutre, être intermédiaire neutre.

Être neutre ne veut pas dire être indifférent et c'est vraiment essentiel de le comprendre. S'il y a une convention ou un cadre juridique aujourd'hui qui est tout sauf indifférent, c'est le droit international humanitaire.

Conséquemment, le CICR n'est pas indifférent et mieux il place la victime ou la personne affectée (blessé de guerre, prisonniers, personne besoin de santé etc.) au centre de ses activités. Nous ne sommes jamais neutres vis-à-vis d'une victime, nous sommes du côté de la victime et c'est le point central de notre mandat. Je mentionne encore qu'être neutre est l'unique façon pour une organisation comme le CICR de mettre au centre de toutes actions le principe d'humanité et le principe d'impartialité.

Est-ce que le CICR est une ONG ?

Le CICR n'est pas une ONG, le CICR émane du droit international humanitaire dont ses conventions ont été ratifiées de manière universelle. Le CICR n'est pas non plus une organisation intergouvernementale comme les Nations Unies par exemple. Par contre c'est vrai qu'à l'origine, le CICR, lorsqu'il a été fondé il y a plus de 150 ans aujourd'hui a été fondé sur le droit suisse mais l'aspect international du CICR en fait une entité sans doute unique, tout à fait particulière et qui n'est pas une ONG. La manière dont le CICR a bourgeonné avec un tel mandat fait de lui une entité unique.

Est-ce que les accusations portées contre le CICR ont eu un impact sur son dialogue avec les autorités gouvernementales ?

Pas à ma connaissance. Si je me réfère au nombre de réunion que j'ai eu de manière formelle ou informelle depuis le 4 août 2020, parution de l'article et au regard de la poursuite de nos activités que ce soit dans le Nord ou dans l'Est et même dans la capitale, le CICR a continué à promouvoir le droit international humanitaire auprès des membres des forces armées qui seront bientôt déployés sur le terrain.

Si je songe à notre travail à Kaya avec la réhabilitation d'un centre de santé au secteur 6 qui avance bien, c'est plutôt positif de même que la poursuite de nos activités de fourniture de biens essentiels de ménage et de vivres. La semaine dernière, 1400 ménages à l'Est ont reçu des non-vivres. Ceci avec une opération d'évacuation médicale qui a été organisée dans l'Est sur l'hôpital de Fada mais aussi sur l'hôpital de Ouagadougou avec le support du CICR il y a quelques jours. Tout cela montre que le CICR poursuit ses activités et moi je ne constate aucun signe de refroidissement.

Que pouvez-vous dire pour rassurer que le CICR travaille au Burkina pour apporter son soutien aux personnes affectées de violence et non-autre chose ?

Le CICR d'aujourd'hui est le même qu'hier et celui demain donc il n'y a pas de raison qu'après 150 ans ou 160 ans d'existence que le CICR soit différent. Le CICR fait ce qu'il dit et pas autre chose. Il n'est pas autre chose que ce que lui confère son mandat et ce que le DIH lui demande d'être. Donc je veux rassurer tous les burkinabè que lorsque le CICR s'inscrit dans un sentiment d'humanité et de solidarité pour toutes les personnes affectées par la situation de conflit et de violence, c'est ce qu'il fait conformément à son mandat. Il n'a pas d'agenda caché et travaille en transparence avec tous les acteurs concernés. Je réitère mes propos en disant que le CICR est une organisation strictement humanitaire, neutre, indépendante et impartiale.

J'aurais aimé que le média auteur de l'article accusateur nous approche pour comprendre ceci.

Lire aussi : Terrorisme au Burkina Faso : Le doigt accusateur pointé sur le Comité international de la Croix-Rouge

Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Violence politique et élections en Afrique : Pourquoi les élections ne suffisent pas à accoucher d'une vraie démocratie ?

Thu, 20/08/2020 - 00:20

A travers cette tribune, Mathieu BERE Jimmy & Rosalynn Carter School for Peace & Conflict Resolution, GMU, USA se pose la question pourquoi en Afrique les élections ne suffisent pas à apporter la vie démocratie ?

La fin de la guerre froide en 1989 a vu le triomphe du libéralisme et l'émergence d'un nouvel ordre international, d'abord unipolaire, puis de plus en plus multipolaire mais toujours gouverné par les principes libéraux. En Afrique francophone, l'imposition de ce nouvel ordre libéral s'est traduit par le fameux discours de la Baule à travers lequel le président français de l'époque, François Mitterrand, a fait clairement comprendre aux Etats africains que le robinet de l'aide au développement coulerait désormais en fonction de leurs progrès démocratiques et que les mauvais élèves seraient sanctionnés.

Trente ans après la chute du Mur de Berlin, les élections se multiplient et s'enchaînent à un rythme plus ou moins régulier à travers l'Afrique et le monde. Mais force est de constater que cette multiplication des élections ne se traduit pas toujours par une consolidation démocratique. A la lumière de recherches effectuées à travers le monde, nous voulons ici expliquer pourquoi les élections s'accompagnent souvent de violence et d'échecs démocratiques dans certains pays.

L'état des lieux de la démocratie en Afrique et dans le reste du monde

En Afrique, les élections ont bien souvent été synonymes de troubles sociaux, de fraudes, de corruption, de crise et de violence politiques. De 1990 à 2012, par exemple, on a compté 65 tentatives de coups d'Etat réussis et avortés en Afrique. Depuis 2000, onze chefs d'Etat africains ont modifié la Constitution de leur pays pour rester au pouvoir en sautant la limite de mandats ou d'âge, encourageant d'autres à leur emboîter le pays. D'autres comme Blaise Compaoré du Burkina Faso et Boni Yayi du Benin ont essayé sans succès.

A travers le monde, sur 210 pays indépendants et territoires, seuls 84 sont considérés comme libres et démocratiques dans un classement par Freedom House, un think tank basé à Washington. Le classement et la notation des pays sont basés sur la situation des droits politiques et des libertés civiles dans chaque pays et territoire classés. Des 84 pays considérés comme libres et démocratiques (avec pour têtes de liste les pays scandinaves tels que la Finlande, Norvège et la Suède), on compte seulement cinq pays africains :

le Cap Vert (avec une note de 92 sur 100), l'Ile Maurice (89/100), le Ghana (82/100), la Namibie (77/100) et la Tunisie (70/100). Le reste des pays africains sont considérés comme non démocratiques ou partiellement démocratiques. Le plus grand massacre des droits politiques et libertés civiles a lieu dans des pays africains (-2/100 pour le Soudan du Sud, 2/100 pour Érythrée).

D'autres pays ou territoires en voie de développement tels que la Syrie (0/100), Tibet (1/100), et la Chine (10/100) tirent aussi le diable par la queue dans la course à la démocratie même s'ils se portent mieux économiquement.
L'assomption de base de ce classement est que “la liberté pour tous est mieux réalisée dans les sociétés libérales démocratique.” De plus, pour qu'il y ait la démocratie dans un pays et pour que les droits et les libertés des individus soient respectés, il ne suffit pas d'avoir des lois et des garanties constitutionnelles ; il faut encore que la Constitution et toutes les lois soient respectées et mises en œuvre.

Or on constate que dans la plupart des pays africains, qui tombent dans la catégorie de pays non démocratiques ou partiellement démocratiques, les lois et certaines règles constitutionnelles sont taillées de sorte à exclure et marginaliser certaines personnes et à privilégier d'autres dans la course au pouvoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les lois et mesures violant les droits politiques et les libertés civiles de certains citoyens, entraînent presque toujours des protestations plus ou moins violentes, des troubles sociaux, et parfois des guerres civiles.

On est donc en droit de se poser cette question : pourquoi malgré la multiplication des élections depuis le discours de la Baule, la démocratie a de la peine à s'installer durablement, voire décline en Afrique et dans d'autres pays du monde ? En d'autres termes, pourquoi la tenue des élections et même le changement de régime après des élections libres et transparentes ne signifie pas toujours changement démocratique ou changement politique substantiel ?

L'habit électoral ne fait pas le moine démocratique

Pour répondre à cette question, deux enseignants-chercheurs américains, Thomas Flores et Irfan Nooruddin, ont mené une étude basée sur une analyse statistique d'une base de données composée de près de 9,000 observations annuelles de 165 pays pendant la période allant de 1946 à 2010.

L'analyse des données a donné des résultats éclairants que les auteurs ont résumés en ces termes dans leur livre Elections in Hard Times : “les élections déçoivent quand elles sont tenues dans des pays avec peu d'expérience démocratique, une assiette fiscale ou manœuvre financière étroite, et une histoire de guerre civile.

Les élections dans ces circonstances sont suivies par un immobilisme démocratique, le désillusionnement des électeurs, les plaintes des opposants, parfois de pires élections dans l'avenir, et des partis au pouvoir qui refusent de partir.(…) Les semences électorales n'arrivent pas à porter de fruit démocratique non pas parce qu'elles sont de pauvre qualité, mais à cause du terrain inhospitalier dans lequel elles sont semées. ” Plus précisément, Flores et Nooruddin montrent que l'étude fournit des preuves empiriques suffisantes qui suggèrent que le changement politique en termes de dividende démocratique dépend de trois conditions structurelles : 1) l'expérience démocratique (ou le stock de légitimité contingente) ;

2) l'espace fiscal (ou le stock de légitimité acquise par la performance des dirigeants dans leurs réponses aux aspirations des citoyens), et enfin 3)l'histoire de conflit ou de violence politique dans le pays, en d'autres termes, le stock de légitimité démocratique institutionnelle. Ces variables peuvent être mesurées dans chaque pays et permettent de prédire si des élections dans des pays comme le Burkina, le Mali ou la Côte d'Ivoire apporteront un changement démocratique substantiel ou non.

Nous aurons remarqué au passage qu'après avoir acquis une première légitimité par les élections, selon la théorie qui se dégage de cette étude, un nouveau régime qui vient d'être élu a besoin encore de conforter sa légitimité en montrant sa capacité à mobiliser et gérer assez de ressources (par les impôts, l'aide étrangère et les investissements) pour répondre de façon satisfaisante aux attentes des citoyens. Et c'est là que beaucoup de gouvernements en Afrique échouent.

Pire, dans des sociétés souvent confrontées à des clivages ethniques, religieux et régionaux, la démocratie multipartite tourne au cauchemar lorsque les partis sont formés suivant ces clivages et la compétition pour l'accès au pouvoir, aux marchés et aux ressources se fait non sur la base du mérite mais des appartenances ethniques, régionales ou religieuses. Au lieu d'apporter la paix sociale et la prospérité économique, la démocratie libérale, multipartite dans de tels contextes envenime les conflits et les rivalités que des institutions étatiques faibles s'avèrent incapables de gérer de façon pacifique.

Ainsi, les crises et la violence politiques telles que celles qu'ont vécues ou sont en train de vivre certains pays africains ne sont pas une fatalité. On peut facilement les prévoir. On peut même prédire approximativement, comme l'ont montré Thomas Flores et Irfan Nooruddin, dans quels pays, dans quels contextes, la tentative de démocratisation par les élections risque de se solder par un échec.

Cependant pour éviter l'échec dans la démocratisation, pour éviter les conflits et la violence liés aux élections, il faut non seulement de la volonté politique, de l'abnégation, et un sens élevé de l'Etat de droit de la part des leaders politiques, mais aussi un attachement à la démocratie largement partagé par une masse critique majoritaire des citoyens qui privilégient l'intérêt général à long terme au-delà des gains personnels immédiats.

Mathieu BERE
Jimmy and Rosalynn Carter School for Peace and Conflict Resolution, GMU, USA.

Barka, B. Habiba and Mthuli Ncube. 2012.“Political Fragility in Africa : Are Military Coups d'Etat a Never-Ending Phenomena ?”. African Development Economic Briefs, p. 4.
Le Monde avec AFP, Depuis 2000, Onze chefs d'Etat africains ont changé leur Constitution pour rester au pouvoir. Disponible sur https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/24/depuis-2000-onze-chefs-d-etat-africains-ont-change-leur-constitution-pour-rester-au-pouvoir_6023936_3212.html
Voir Freedom House (2020). Global Freedom Scores : Countries and Territories. Disponible sur https://freedomhouse.org/countries/freedom-world/scores
Voir Susan D. Hyde & Nikolay Marinov (2012). National Elections across Democracy and Autocracy (NELDA), version 3. Disponible sur http://Hyde.research.yale.edu/nelda/
Flores & Nooruddin(2016). Elections in Hard Times : Building Stronger Democracies in the 21st Century. Washington, DC : Cambridge University Press. Voir préface.

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Evaluation des politiques et institutions en Afrique : Le Burkina dans le top 10 du classement de la Banque mondiale

Thu, 20/08/2020 - 00:15

La Banque mondiale a publié le classement 2019 de trente-neuf pays africains suivant le poids des politiques et des institutions. Avec une note de 4 sur 6 le Rwanda confirme son leadership africain et maintient sa place de premier de la liste. Le Burkina Faso est classé neuvième sur la liste avec 3,5 points. Ce rapport 2019 porte sur 39 pays, soit un pays de plus par rapport à 2018, la Somalie, qui a été admise pour la première fois depuis 30 ans. Ce sont les pays d'Afrique Subsaharienne qui peuvent bénéficier du financement de l'Association internationale de développement (IDA) qui font l'objet de cette évaluation.

C'est une note sur 6 qui est attribuée à chacun des 39 pays d'Afrique subsaharienne, suivant un certain nombre d'indicateurs de performance des politiques et des institutions. Établi sur une période allant de janvier à décembre, le rapport jauge aussi la capacité, des structures politiques et institutionnelles nationales, à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté. Les indicateurs, au nombre de 16, ont été regroupés en quatre catégories dont la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d'inclusion sociale et d'équité et la gestion des institutions du secteur public.

Dans le classement, le Rwanda s'en tire avec une note de 4 sur 6 et maintient sa place de premier pays africain pour la troisième fois consécutive. Il est suivi du Cap-Vert avec une note de 3,8 sur 6. Le Sénégal, le Kenya et l'Ouganda referment la liste des cinq premiers, avec chacun une note de 3,7 sur 6. Le pays des hommes intègres est classé neuvième avec une note de 3,5 juste derrière le Ghana (3,6) et la Côte-d'Ivoire (3,5).

Indice du capital humain

La Tanzanie est le dernier du top 10 des pays africains dont les politiques et institutions sont performantes, avec une note de 3,5. Sur les 39 pays dont les politiques et institutions ont fait l'objet d'évaluation par la Banque mondiale, le Soudan du Sud est classé dernier de la liste avec la note de 1,4. Il arrive derrière l'Erythrée (1,9) et la Somalie (2,0).

Dans l'ensemble les 39 pays ont obtenu une moyenne de 3,1 sur 6. Une moyenne restée presque inchangée depuis 2016. Le rapport de la Banque mondiale souligne que les pays en tête du classement sont aussi ceux qui possèdent les économies les plus dynamiques de la région. Sur les 15 pays ayant obtenu des notes inférieures à la moyenne régionale, la plupart sont des États fragiles.

Des performances presque dans le même ordre sous la crise du Covid-19

Le rapport fournit en outre un état des lieux des politiques et institutions nationales au début de la pandémie de Covid-19, en mettant en évidence la nécessité, pour les pays IDA de la région, à agir pour renforcer leur système de santé, protéger leur capital humain, améliorer la gouvernance du secteur public et mettre en œuvre des réformes structurelles visant à stimuler la productivité.

Les pays fragiles toujours à la traîne dans tous les groupes d'indicateurs, signe le rapport. Un fossé élargi dans les domaine de la gestion économique et des politiques structurelles

Sur l'indice mondial de sécurité sanitaire, le Kenya est en tête du classement, suivi de l'Ouganda et de l'Ethiopie. Ici, la Somalie détient la queue tandis que le Rwanda et le Burkina occupent respectivement la 17ème et la 23ème place. Le Kenya détient aussi le record sur l'indice du capital humain, suivi du Zimbabwe et du Ghana. Le Tchad est dernier juste derrière le Soudan du Sud et le Niger.

Selon la Banque mondiale, la pandémie de Covid-19 aura des effets néfastes sur le capital humain en raison des perturbations causées à des services essentiels de santé, des pertes de revenus et des mesures de fermeture des établissements scolaires. « Pour un grand nombre de pays, la lutte contre la pandémie aura pour conséquence de détourner des ressources publiques au détriment d'autres services de santé en raison d'une marge de manœuvre budgétaire limitée, tandis que dans la plupart d'entre eux la mise en place de mesures de confinement a imposé la fermeture des écoles et entraîné des pertes de revenus chez les familles pauvres qui travaillent dans l'économie informelle et sont privées de ce fait d'une protection sociale » écrit la Banque mondiale dans son rapport.

Elle ajoute que les estimations indiquent que la fermeture des établissements d'enseignement a concerné 252 millions de jeunes dans l'ensemble de la région. Ce qui devrait détériorer davantage le niveau des apprentissages.

La Banque mondiale suggère aux pays de mettre en œuvre des politiques visant à soutenir les ménages vulnérables, protéger les moyens de subsistance, garantir l'accès à l'éducation et renforcer la connectivité numérique.

Une synthèse de Etienne Lankoandé
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Burkina Faso : Le secteur minier a rapporté 51 milliards FCFA aux collectivités territoriales depuis 2019

Thu, 20/08/2020 - 00:10

Depuis 2019, la somme totale de 51 milliards de Francs CFA a été répartie entre les collectivités territoriales du Burkina Faso dans le cadre du Fonds Minier de Développement Local (FMDL). En rappel, le FMDL institué par le code minier de 2015 se compose de 1% du chiffre d'affaires des sociétés minières et de 20 % des redevances proportionnelles payées à l'Etat par les mines. Nous vous proposons le tableau récapitulatif des paiements en 2019 et 2020 du FMDL.








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Recalibrage des berges du fleuve Mouhoun : Le PDIS travaille à obtenir l'adhésion des populations riveraines

Thu, 20/08/2020 - 00:00

Le Programme de développement intégré de la Vallée de Samendeni (PDIS) a organisé, le mercredi 19 août 2020 à Bobo-Dioulasso, un atelier pour dresser le bilan et les perspectives des missions de sensibilisation des populations riveraines du fleuve Mouhoun. Il s'est agi d'échanger sur la conduite à tenir pour la libération des berges du Mouhoun sur les 96 km à recalibrer.

L'atelier a été placé sous le thème « Bilan et perspectives de la mission d'information et de sensibilisation des populations riveraines du tronçon de 96km du fleuve Mouhoun à recalibrer ». A cette rencontre, les participants ont échangé sur la conduite à tenir pour la libération des berges du Mouhoun sur les 96 km à recalibrer.

Le présidium.

En effet, le Programme de développement intégré de la Vallée de Samendeni (PDIS) a sollicité, en 2020, l'accompagnement de la direction générale de l'Agence de l'eau du Mouhoun pour conduire des rencontres d'information et de sensibilisation à l'endroit des occupants des berges du fleuve Mouhoun, en prélude au recalibrage des berges par le PDIS, sur une distance de 96 km à partir du barrage de Samendeni. Cependant, à l'issue de ces concertations et sorties de terrain, les berges sont toujours occupées et très dégradées.

Les participants.

Aussi, certaines populations riveraines n'adhèrent pas aux travaux de recalibrage. Cet ainsi que cette rencontre de concertation a été initiée entre les acteurs de la région des Hauts-Bassins pour permettre au PDIS de conduire convenablement les travaux sur le terrain.

Selon le rapport des sorties de terrain, le fleuve Mouhoun est en état de dégradation avancée due à l'action humaine. Son recalibrage va consister à nettoyer et reprofiler son lit mineur pour faciliter l'écoulement de l'eau. Aussi, il est prévu de reconstituer la forêt-galerie.

Au total, ce sont 21 000 hectares de terres qui doivent être aménagés à l'aval du barrage entre Samendeni et Dédougou. Une première tranche est en train d'être mise en œuvre dans les villages de Segueré, Niegueme-Toukoro et Bossora. À terme, le recalibrage sera réalisé sur près de 700 km jusqu'au futur barrage de Ouessa. La conduite de cette activité nécessite donc la libération de la bande de servitude sur 100m de part et d'autre du fleuve par les populations.

Abdoulaye Ouédraogo, coordonnateur du PDIS.

Comme l'a souligné Abdoulaye Ouédraogo, coordonnateur du PDIS, 18 villages de la région des Hauts-Bassins, riverains du fleuve Mouhoun, ont été touchés par une campagne d'information et de sensibilisation, notamment sur les travaux de recalibrage du fleuve et leur importance pour la protection du cours d'eau. Cependant, à l'issue de cette campagne de sensibilisation, douze villages ont adhéré, et six s'y opposent.

Ceux qui ont adhéré ont néanmoins posé des doléances telles que l'indemnisation des investissements et des terres exploitées sur les berges, l'octroi d'un délai pour la libération des berges afin de permettre la récolte des spéculations déjà plantées, l'aménagement de points d'accès à l'eau pour l'abreuvement du bétail, la préservation de lieux sacrés, l'utilisation de la main-d'œuvre locale pour la plantation et la surveillance des arbres…

Quant à ceux qui n'ont pas adhéré, ils ont posé comme exigences l'indemnisation des investissements et des terres exploitées sur les berges, la réduction de la largeur des berges, la prise en compte des documents de propriété foncière en leur possession.

Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins.

Au terme des échanges, il a été retenu qu'un cahier de charges sera établi pour ceux qui ont l'autorisation d'exploiter les plantations fruitières (anacarde, mangue). Quant à ceux qui ont déjà planté d'autres choses à l'exemple des bananerais, ils ont pour délai le 30 novembre 2020 pour récolter et libérer les lieux, et fin février 2021 pour les retardataires. Ceux qui occupent la bande de servitude ou qui possèdent des titres fonciers au niveau de la bande de servitude du fleuve ne seront pas dédommagés.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, a demandé aux maires des localités concernées de penser global avant de penser local, concernant la délivrance des titres fonciers qui engendrent des conflits sur des lieux qui sont la propriété de l'Etat. Il a aussi appelé les acheteurs de terrains à plus de vigilance.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Haoua Touré
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Régions des Cascades et du Centre-Ouest : Le FPDCT visite les projets réalisés grâce à son financement

Wed, 19/08/2020 - 23:55

Le Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT) a séjourné, les 17 et 18 août 2020, dans les régions des Cascades et du Centre-Ouest. Dans ces deux parties du pays, la délégation conduite par Bruno Dipama, directeur général de l'institution, est allée constater de visu les réalisations du FPDCT pour améliorer le bien-être des populations.

Le FPDCT finance les projets des collectivités territoriales. Cela, à travers les droits de tirage. Une fois les fonds obtenus, les communes et les conseils régionaux doivent réaliser les ouvrages pour lesquels ils ont obtenu les financements. Pour s'enquérir des effets de ses actions, le FPDCT a décidé d'aller constater, sur le terrain, ce qui est fait. Après les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins, la délégation a séjourné dans les régions des Cascades et du Centre-Ouest.

Dans le premier lieu cité, la délégation, accompagnée des hommes de médias, a visité le futur siège du FPDCT à Banfora. Au Conseil régional, grâce au FPDCT, une auberge est en construction. Elle comprend neuf chambres et devrait être prête pour la fête nationale. Pour cette année, le droit de tirage de la région est de 35 millions de F CFA, selon N'Golo Drissa Ouattara, président du Conseil régional des Cascades. Ce fonds, soutient-il, sera utilisé pour la construction du Collège d'enseignement général de Loumana.

De Banfora, les visiteurs du jour sont allés à Douna, dans la province de la Leraba. Dans cette commune rurale, grâce au FPDCT, quinze boutiques de rue seront construites. Les travaux viennent de commencer. Sur place, le maire a procédé à l'installation du comité de suivi des travaux. La contribution du FPDCT s'élève à 14 millions de francs CFA.

Des Cascades, la délégation a mis le cap sur la région du Centre-Ouest. Dans la commune de Koudougou, le FPDCT a financé la réalisation du Jardin du maire. C'est un joyau qui fait le bonheur de la municipalité.

Dans la commune rurale de Sabou, le FPDCT a financé la réalisation de boutiques de rue. Elles sont déjà toutes occupées. Chaque mois, le loyer est de 10 000 F. Cela permet à la commune de faire des recettes. Dans le marathon des visites, le directeur général du FPDCT a pu constater des retards de chantier.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Dimitri OUEDRAOGO
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L'agroécologie : Une alternative sérieuse pour relever le défi de la sécurité alimentaire

Wed, 19/08/2020 - 23:50

Les effets des changements climatiques sont réels et devenus quotidiens dans notre pays. La pluviométrie n'est plus fiable, les poches de sécheresse sont récurrentes, de surprenantes inondations et de vents souvent très violents surviennent. Dans ce contexte climatique si imprévisible, l'adaptation des systèmes de production ou l'adoption de nouvelles techniques agricoles s'impose pour réussir le pari de l'autosuffisance alimentaire, et assurer également la production des produits agricoles d'exportation.

Ce sont des systèmes qui permettent de produire en quantité suffisante tout en préservant l'environnement et les sols et basés sur des techniques de gestion durable des sols et de régénération des terres déjà dégradées. L'agro-écologie fait partie de ces systèmes.

Quelles alternatives propose-t-elle pour relever le défi de la sécurité alimentaire dans un contexte de précarité climatique au Burkina Faso ?
L'agroécologie est une approche intégrée qui applique concomitamment des notions et des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion des systèmes de production agricole.

Boulis pour le stockage d'eau

Elle prône l'utilisation rationnelle des terres, la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité, la protection et l'amélioration des moyens d'existence ruraux, les valeurs humaines et sociales. Elle recherche la fourniture de produits de bonne qualité et facilement conservables et repose sur des techniques agricoles obtenues à partir des connaissances et de l'expérience des producteurs. Les plus utilisées sont :

• Les techniques de production et d'utilisation de la fumure organique : les débris de récolte (paille, tiges, coques, etc.), les mauvaises herbes et autres débris végétaux sont utilisés dans le compostage pour obtenir de la fumure organique. Cette fumure, en plus de minéraliser les cultures et d'amender le sol, facilite également la rétention de l'eau au niveau du sol pour la rendre disponible à la plante au moment opportun et permet ainsi d'atténuer les effets des poches de sécheresse observées au cours de la campagne agricole. Elle réduit ainsi le recours ou la dépendance aux intrants minéraux, accélère l'activité biologique du sol permettant ainsi au sol de conserver sa vitalité.

• Les techniques culturales tels que l'assolement, la rotation et l'association de cultures et le travail minimum du sol réduisent l'impact des activités agricoles sur le sol, maintiennent la fertilité du sol et permettent une gestion durable des terres agricoles.

• L'enrobage des semences pour leur conférer l'aptitude à germer même après plusieurs jours sous terre sans risque de perdre leur pouvoir germinatif est également une technique mais relativement peu développée au Burkina Faso.
• Les techniques de récupération, de conservation et de gestion des eaux permettent l'irrigation en cas de sécheresse chronique. Il s'agit des bassins de collecte d'eau de ruissellement, des boulis, des impluviums, etc.

• Les techniques de récupération des terres dégradées comme la réalisation des cordons pierreux, le zaï manuel ou mécanisé, la demi-lune, la régénérescence naturelle assistée RNA sont de très bonnes techniques de récupération et de gestion durable des sols.
• L'intégration agriculture-production végétale ou agriculture-élevage présente aussi de bonnes alternatives de résilience aux changements climatiques et de gestion de terres agricoles.

Cordons pierreux

L'agroécologie peut être menée à grande échelle sur les cultures de rente qui mobilisent de grande superficie pourvu qu'on y mette les moyens notamment dans la production en quantité suffisante de la fumure organique et des bio-pesticides. Il est vrai qu'il existe un doute sur l'efficacité des bio-pesticides contre les ravageurs, mais utilisés en mesures préventives, ces bio-pesticides sont capables de maitriser les ravageurs de culture s'ils sont appliqués à temps dans le respect strict des doses et de la période d'application.

La plupart des pratiques agroécologiques sont déjà mises en œuvre au Burkina Faso mais de manière relativement infime. Or, l'adoption de comportements agroécologiques n'est plus une négociation mais une obligation au regard des nombreuses conséquences de l'agriculture conventionnelle sur l'environnement et sur les sols.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Lefasonet

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Coup d'état au Mali : Du sang neuf aux commandes du pays

Wed, 19/08/2020 - 23:40

Arrivé à Bamako depuis 15 jours pour des congés d'un mois, le Colonel Sadio Camara est désormais le nouvel homme fort du Mali. Âgé de 41ans, il est un pur produit de l'Ecole militaire inter armes de Koulikoro EMIA.

Le colonel Camara est sorti major de sa promotion avant de regagner le grand Nord aux côtés du Général El Hadj Gamou jusqu'en 2012.

Encadreur chevronné de la garde nationale, il est apprécié par ses frères d'armes pour sa rigueur et son sérieux.

Il faut également signaler qu'il fut directeur général du prytanée militaire de Kati avant de s'envoler en Janvier dernier pour une formation militaire en Russie.

Lefaso.net

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Mali : Un éternel recommencement ? se questionne Karim Diakité, directeur de publication du magazine Le Panafricain

Wed, 19/08/2020 - 23:30

Au terme d'une journée folle et à rebondissements multiples, le Mali ouvre depuis hier soir, une nouvelle page de son Histoire. La mutinerie partie, comme toujours, du camp Soundiata Keïta de Kati, a finalement eu raison de l'entêtement du désormais ex-président Ibrahim Boubacar Keita. Fair-play ou plutôt contraint et forcé, celui qui incarnait jusqu'à une période récente le renouveau démocratique du Mali a annoncé sa démission, ainsi que la dissolution de l'Assemblée nationale et celle du gouvernement, assumant selon ses propres mots, « toutes les conséquences de droit ». Rebelote serait-on tenté de dire en raison de la fréquence des coups d'État militaires qui ont jalonné, en 60 ans d'indépendance, l'ancien Soudan français.

Le mardi 19 novembre 1968, des officiers de l'armée malienne mettent fin au régime socialiste du président Modibo Keita qui avait mené le pays à la souveraineté internationale. Un Comité militaire de libération nationale (CMLN) dirigé par un jeune lieutenant, Moussa Traoré, est mis sur pied et devient l'organe suprême du pays. Le nouvel homme fort promet au peuple malien l'instauration d'un régime démocratique, le multipartisme, le respect des libertés individuelles, des élections libres, etc. Promesses qui ne seront, hélas, jamais tenues.

À la tête de l'État malien, Moussa Traoré change de registre. Un seul parti politique est autorisé, le sien : l'Union démocratique du peuple malien (UDPM). Commence alors une longue période de dictature et de répression, jusqu'à sa destitution en mars 1991.

Les putschistes menés par le général Amadou Toumani Touré (ATT) mettent en place un Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP). L'UDPM est dissoute. La transition militaire prend fin en avril 1992 avec l'élection, au second tour de l'élection présidentielle, du président Alpha Oumar Konaré, candidat de l'Alliance pour la démocratie du Mali - Parti africain pour la solidarité et la justice (ADM). Le Mali inaugure alors une ère démocratique sous Konaré qui sera réélu pour un second mandat en 1997. Le 21 mars 2012, ATT, au pouvoir depuis juin 2002, est renversé par une mutinerie menée à partir de Kati.

Parmi les griefs des mutins : Une trop grande passivité du chef de l'État, au moment où la rébellion touarègue met le Nord du pays sens dessus-dessous. Sans grands moyens de riposte face à la puissance de feu des insurgés, la troupe, exaspérée, a fini par se révolter. Aux commandes, le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Les institutions sont dissoutes et un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDR) instauré.

Il y a des similitudes évidentes entre le coup d'État du 18 août 2020 et celui qui avait mis fin au pouvoir d'Amadou Toumani Touré en mars 2012. Des mutineries destinées à faire entendre raison à l'Exécutif qui muent très vite en prise du pouvoir. Même stratégie, même méthode. Comme en 2012, un Comité national pour le salut du peuple est mis en place, et une transition politique civile, conduisant à des élections « dans un délai raisonnable », annoncée. Après l'euphorie des premiers instants d'exercice du pouvoir, que restera-t-il de cet engagement ? L'exemple de la junte gambienne qui renversa le président Dawda Kairaba Jawara est encore frais dans nos mémoires.

À la tête du Conseil provisoire de gouvernement des forces armées, le jeune lieutenant Yahya Jammeh s'était engagé à rendre le pouvoir aux civils en 1998. Ce n'est qu'en janvier 2017 qu'il quittera le pouvoir, 23 ans après son putsch ! Malgré des tentatives désespérées de contester les résultats du scrutin présidentiel qui avaient plébiscité son challenger Adama Barrow et, surtout, sous la menace d'une intervention militaire de la CEDEAO.

Auparavant, la transition militaire conduite en Guinée par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) entre décembre 2008 et décembre 2010 aura connu des fortunes diverses. Dirigée d'abord par le capitaine Moussa Dadis Camara, puis par le général Sékouba Konaté, la junte militaire se retira des affaires avec l'avènement du Pr Alpha Condé.

Au moment où ce dernier lorgne sur un 3è mandat, les ingrédients d'une poussée d'adrénaline sont réunis dans un pays où la contestation populaire, comme au Mali, ne faiblit toujours pas. Le nombre de victimes des manifestations encore moins. Comme lors du coup d'État du 23 mars 2012, les condamnations affluent. La CEDEAO, puis l'Union africaine (UA), la France ou les États-Unis expriment leur courroux.… Certains exigent le retour à l'ordre constitutionnel.

La démission officielle du président IBK clôt ce chapitre. D'autres, le secrétaire général de l'ONU notamment, demande même « le rétablissement du gouvernement démocratiquement élu ». Peine perdue. Cet élan réprobateur observé auparavant lors des coups de force du général Robert Gueï en Côte d'Ivoire, de Moussa Dadis Camara en Guinée ou de Amadou Haya Sanogo au Mali, avant celui d'aujourd'hui, peut, bien entendu, rendre plus ardue la mission que s'est assignée la junte. En l'absence d'un engagement formel à ne pas s'éterniser au pouvoir, elle sera forcément isolée.

Face aux menaces sécuritaires et à l'investissement important de la communauté internationale pour sauver le Mali, l'urgence est de rétablir les équilibres en appelant tous les acteurs politiques, du pouvoir défait comme de l'opposition, à entreprendre le dialogue inclusif qu'ils refusaient jusqu'ici. En vérité, cet énième coup d'État au Mali semble être un moindre mal au regard de la crispation notée ces derniers mois et au raidissement des positions des uns et des autres. Maintenant que les militaires ont sonné, une fois de plus, la fin de la récréation, au peuple malien uni et libéré de ses peurs de se retrouver pour tracer les nouveaux sillons de son avenir.
Bonne semaine à tous !

Karim DIAKHATÉ
Directeur de Publication du magazine LE PANAFRICAIN
Coordonnateur de la Rédaction du magazine AFRIQUE DÉMOCRATIE

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Décès de Fatimata à Paris : Appel à contribution était d'une chaîne de solidarité mise en place à l'initiative de la communauté Burkinabé vivant en France

Wed, 19/08/2020 - 20:00

"l'Elan de solidarité lancé par la Communauté Burkina vivant en France sur les Réseaux Sociaux et publié sur le site lefaso.net n'était en aucun cas une demande d'aide de la famille TAPSOBA mais plutôt une chaîne de solidarité mise en place à l'initiative de la communauté Burkinabé vivant en France comme cela se fait d'habitudes.

La famille

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3e anniversaire du décès de Dr Salifou Diallo : Le MPP salue la mémoire d'un homme d'État hors du commun

Wed, 19/08/2020 - 17:25

19 août 2017-19 août 2020. Voilà 3 ans que l'ancien président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et président de l'Assemblée nationale a été arraché à l'affection de ses proches. A l'occasion de ce triste anniversaire, le parti a livré le message ci-après.

MESSAGE DU PARTI A L'OCCASION TROISIEME ANNIVERSAIRE DU DECES DU Dr SALIFOU DIALLO, ANCIEN PRESIDENT DU MPP

Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) rend hommage ce 19 août 2020 à feu Dr Salifou Diallo ci-devant président du parti et président de l'Assemblée nationale arraché à l'affection de sa famille, du MPP et des Burkinabè voici maintenant trois ans.

Ce jour 19 août 2020, le MPP commémore la disparition d'un homme d'Etat hors du commun, un guide expérimenté et une référence pour beaucoup de femmes, de jeunes et d'hommes politiques de notre pays. Sa famille politique le MPP se souvient encore de son engagement et de son implication à faire triompher la démocratie et la liberté au cours des six dernières années de bouillonnement politique au Burkina Faso.

En ce jour du souvenir, la direction politique du MPP invite tous les camarades à avoir une pensée pieuse pour ce vaillant combattant des causes justes. Que son souvenir rassemble davantage la famille orange en cette année de compétition politique où feu Dr Salifou se serait engagé corps et âme pour le triomphe du MPP et du peuple burkinabè.

Pensées éternelles à feu Dr Salifou Diallo. Le MPP n'oubliera pas.

DEMOCRATIE - EGALITE - PROGRES

Dr Ouoba Bindi
Porte-parole du parti

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