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Déplacés internes : Une augmentation de 3,52% à la date du 08 août 2020

Tue, 18/08/2020 - 23:55

Le Secrétariat permanent du conseil national de secours d'urgence (SP/CONASUR) a rendu son rapport sur la situation des déplacés internes. La situation fait état de 1 013 234 personnes déplacées, soit une augmentation de 3,52% par rapport à la situation du 09/07/2020, à la date du 08 août 2020. La région du Centre nord est en tête avec 41.1%, suivie du Sahel 34%, du Nord 7.3% et de l'Est 6.5%.

Selon le rapport du SP/CONASUR, il y a 250 communes d'accueil qui abritent 111 087 ménages déplacés. Le nombre d'individus déplacés est estimé à environ 1 013 234. Ce rapport est établi entre 09/07/2020 et du 08/08 2020, soit un mois.

La Boucle du Mouhoun enregistre 37 015 individus déplacés. Les Cascades totalisent 7 729 déplacés. Le Centre abrite 1051 et le Centre-Est 23 392. Le Centre-Nord accueille 416.136 et le Centre-ouest 11 126 personnes.

Le Centre sud abrite 2.325 contre 66.325 pour l'Est. 11.429 sont dans les Hauts Bassins alors que le Nord abrite 74.114. Le Plateau Central a 14.460 personnes déplacées contre 344.569 pour le Sahel. Le Sud-ouest a 3.563.

En pourcentage, on a 54% de femmes contre 46% d'hommes, soit 55% pour les enfants d'âges compris entre 0-14 ans contre 42% 16-84 ans et 2% à 66 ans et plus.

Ces déplacés sont issus principalement de cinq (5) provinces à savoir : Sanmatenga, Soum, Bam, Seno et Namentenga. Lesdites provinces constituent les principales zones d'accueil.

Les premiers besoins prioritaires sont entre autres le travail, le service médical (santé), l'argent liquide, l'abri et l'alimentation.

Le SP/CONASUR rassure l'opinion qu'il continue l'enregistrement des déplacés internes.

Résumé par Edouard Samboé
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Categories: Afrique

Participation politique des femmes : Le NDI outille des femmes leaders des partis politiques

Tue, 18/08/2020 - 23:35

La série de formation à l'intention des femmes leaders engagées en politique a débuté ce mardi 18 août 2020, à Ouagadougou avec celles de huit partis politiques (dont 4 de l'opposition et 4 de la majorité). Organisée par le National democratic institute (NDI), elle se déroule du 18 au 29 août 2020, à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Ouahigouya. En lieu et place de la directrice résidente du NDI-Burkina, c'est la chargée du programme senior, Awa Somé, qui a présidé la cérémonie d'ouverture.

Malgré l'existence de dispositifs d'ordre légal et règlementaire notamment l'adoption en 2009 d'une loi sur le quota genre, les dernières élections législatives de 2015 ont enregistré une baisse de la représentation et du leadership des femmes. Sur l'ensemble des listes déposées, on a noté que les femmes étaient au nombre de 2 148 sur un total de 7 058 candidat-es soit 30,43%.

De même, le taux des femmes titulaires était de 38,73% contre 61,27% pour les hommes. Fort de ce constat et surtout grâce aux différentes actions entreprises par les acteurs pour la défense de la cause des femmes en politique, ladite loi a été revue et verra son application aux élections à venir. Afin de renforcer la participation des femmes leaders des partis politiques aux scrutins de 2021, le National democratic institute (NDI) organise un atelier de formation de 48 heures, à leur intention, à Ouagadougou.

L'environnement sécuritaire constitue un défi supplémentaire pour les femmes de se présenter aussi bien comme candidates qu'électrices

Le présent atelier qui vient de s'ouvrir ce mardi 18 août 2020, est le premier d'une série de formations. « Nous avons quatre séries de formations. La première, c'est ici à Ouagadougou. Ensuite, il y aura Bobo-Dioulasso, Ouahigouya. Et enfin, nous reviendrons à Ouagadougou pour une deuxième session », a expliqué la chargée du programme sénior au NDI, Awa Somé.

Cette initiative projette former près de 200 femmes leaders dans ces trois villes. Elle s'inscrit dans le cadre du programme « Promouvoir la participation active des femmes aux élections en tant que candidates », financé par le National endowment for democracy (NED). Ce programme vise à renforcer la participation et le leadership des femmes dans les processus politiques au Burkina Faso dans un contexte où malgré les efforts fournis pour renforcer la participation politique des femmes, les résultats demeurent mitigés.

En tant qu'acteur travaillant pour la promotion de la démocratie, le NDI considère les élections comme une opportunité d'œuvrer pour une gouvernance plus efficace et efficiente. « La participation des femmes tout comme celle des autres couches de la société est une condition nécessaire pour s'assurer de la rentabilité des acquis de toute action de développement », a renchéri Mme Somé. Empruntant les propos de Madeleine K. Albright, elle a affirmé que « la réussite sociale sans démocratie est improbable, la démocratie sans les femmes est impossible ».

Mme Somé remercie le NDI pour son appui au renforcement de la démocratie au Burkina Faso

C'est pourquoi, la chargée de programme a exhorté les militantes et femmes leaders engagées à rendre cette formation participative par le partage d'expériences et de bonnes pratiques afin de faciliter l'assimilation des connaissances. Pour terminer, elle a émis le vœu que les connaissances qui seront dispensées aux participantes leurs ouvrent les portes de la nomination et du bon positionnement sur les listes électorales aux législatives et dans les bureaux de leurs partis respectifs.

Des participantes engagées.

Au cours des deux jours de travaux, des communications portant, entre autres, sur le cadre légal et institutionnel des élections, les techniques de plaidoyer, la mobilisation des ressources, les violences faites aux femmes en politique, seront abordées.

Aïssata Laure G. Sidibé
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Categories: Afrique

Université Joseph Ki-Zerbo : Une bibliothèque numérique au profit des étudiants

Tue, 18/08/2020 - 23:30

L'Université Joseph Ki-Zerbo a procédé au lancement d'une bibliothèque numérique au profit des étudiants ce mardi 18 août 2020. Une plateforme qui permettra aux étudiants d'avoir facilement accès aux différents documents et livres dans le cadre leurs recherches académiques.
La cérémonie de lancement officiel a eu lieu dans l'enceinte de l'Université sous la présidence du ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Alkassoum Maïga, représentant le premier Christophe Dabiré.

Dans le but d'améliorer les conditions d'étude et de recherche, l'Université Joseph Ki-Zerbo a procédé à la mise en place d'une bibliothèque numérique au profit des étudiants. Une bibliothèque numérique, bien que lancée par l'Université Joseph Ki-Zerbo, est ouverte à tous les étudiants de toutes les universités du Burkina Faso.

La plateforme composée de plus de 25 000 documents numériques, permettra aux étudiants d'avoir accès à des connaissances livresques en un seul clic, partout et à tout moment. Il s'agit notamment des rapports de thèse, de mémoires, de livres numériques accessibles en ligne ou via le Wi-Fi de la bibliothèque numérique au sein de l'Université Joseph Ki-Zerbo.

Pr Rabiou Cissé, président de l'Université Joseph Ki-Zerbo

Cette bibliothèque numérique est financée à hauteur de 170 millions de FCFA par le secrétariat permanent des engagements nationaux et des programmes d'urgence de la Présidence du Faso.

Selon le président de l'Université Joseph Ki-Zerbo, Pr Rabiou Cissé, la bibliothèque numérique permet de rendre l'information accessible au plus grand nombre et d'éviter le problème du nombre limité de certains documents. <>, a-t-il déclaré.

: Pr Alkasoum Maïga, ministre de l'enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l'innovation

Pour le Pr Alkassoum Maïga, ministre de l'enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l'innovation, représentant le premier ministre Christophe Dabiré, cette bibliothèque numérique entre dans le cadre des prérogatives du système Licence-Master-Doctorat. A l'entendre, cela a été effectif grâce aux efforts du président du Faso et facilite l'accessibilité aux différents documents.

<>, précise-t-il. En ce qui concerne le problème de connexion, Alkassoum Maïga rassure les étudiants que des contrats sont déjà signés pour une connexion haut débit au profit des étudiants dès la rentrée prochaine.

Vue partielle des participants et des étudiants

Il entend travailler pour numériser tous les fonds documentaires de toutes les universités publiques du Burkina Faso.
Amédée Badolo, représentant des étudiants a au nom des étudiants, salué la concrétisation de la bibliothèque numérique.

Amédée Badolo, porte-parole des bénéficiaires (étudiants)

Pour ce dernier, c'est un projet attendu depuis longtemps par la communauté estudiantine car dit-il, <>.
Www.biblio-ujkz.com est le lien sur lequel, les étudiants peuvent créer leurs comptes et accéder à la bibliothèque numérique de l'Université Joseph Ki-Zerbo.

Mamadou ZONGO (stagiaire)
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Energie : Un nouveau document pour éclairer la mise en œuvre du Programme africain de mini-réseaux

Tue, 18/08/2020 - 23:25

Le ministère de l'Energie en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) organise un atelier de démarrage de la mission de formulation du document du Programme action de mini réseau du Fonds mondial de l'environnement (FEM7). Ce mardi 18 août 2020 à Ouagadougou, les acteurs de l'énergie vont élaborer une feuille de route pour mener à terme le processus.

Le Burkina Faso est l'un des pays les moins électrifiés au monde, avec 60% de la population urbaine et seulement 21% de la population rurale étant connectés à l'électricité en juin 2020. Ce sont les chiffres du ministère de l'Energie.

Pour la période 2021-2025, le gouvernement burkinabè ambitionne de faire passer le taux d'électrification rurale à 50%. En se référant à la politique du secteur de l'énergie 2014-2025, le Burkina Faso cherche à réduire le coût de l'énergie, à augmenter le taux d'accès à l'électricité à 95% et à atteindre un objectif de 50% d'énergies renouvelables d'ici à 2025.

Le conseiller technique du ministère de l'Energie, Ernest Foro, estime enregistrer 1 511 localités électrifiées en fin 2020, soit 462 localités supplémentaires par rapport à 2019

C'est dans ce contexte que le Programme des Nations unies (PNUD) Burkina avec l'appui du Secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable (SP-CNDD) a décidé de mobiliser des fonds auprès du Fonds mondial pour l'environnement (FEM7) en vue de la formulation d'un projet national dans le cadre du Programme africain de mini-réseaux (AMP).

Selon la représentante résidente adjointe du PNUD Burkina, Isabelle Tschan, c'était en décembre 2019 que la note conceptuelle du Burkina Faso a été acceptée par le comité exécutif du FEM avec celles de dix autres pays africains. « Chaque pays bénéficiaire est appelé à formuler un document complet de projet à soumettre au siège du PNUD/FEM avant le 31 décembre », a-t-elle indiqué.

La représentante résidente adjointe du PNUD Burkina, Isabelle Tschan

Promotion des énergies renouvelables

Le présent atelier constitue la première étape d'un assez long processus, qui sera marqué de consultations et de concertations avec les différentes parties prenantes, et visant à disposer d'un document de projet consensuel et validé.
Pour le conseiller technique du ministère de l'Energie, Ernest Foro, l'objectif visé à travers ce projet en gestation est l'accroissement du taux d'accès des populations à l'énergie. « Sa particularité réside dans la promotion de l'investissement privé à grande échelle et la réduction des coûts des mini-réseaux, entre autres », a-t-il ajouté.

Une vue des participants à cet atelier

Au niveau de l'Agence burkinabè de l'électrification rurale (ABER), le directeur général, Ismaël Nacoulma, estime qu'ils ont besoin de la mobilisation entière de ressources, la contribution des partenaires techniques et financiers internationaux, des nouvelles technologies. De son avis, cet atelier vise à « la promotion des énergies renouvelables et aussi des solutions qu'on appelle ‘'isolées'' des mini-réseaux qui vont permettre de servir les populations rurales ».

La photo de famille

Ainsi, une feuille de route du processus de la mise en œuvre du Programme africain de mini-réseaux (AMP) sera élaborée et validée au cours de l'atelier. Les enjeux environnementaux affectant la zone d'intervention seront mis à jour. A cet effet, le ministère de l'Environnement est associé à ce processus de formulation du document de projet national.

Cryspin Masneang Laoundiki
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Transit de marchandises : Une garantie unique sur le corridor Togo-Burkina à partir du 1er octobre 2020

Tue, 18/08/2020 - 23:23

La Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a rencontré des opérateurs économiques et commissionnaires en douanes, le mardi 18 août 2020, au sujet de la mise en œuvre de la garantie unique sur le corridor Togo-Burkina. Cette rencontre visait à donner toute l'information sur l'opérationnalité du protocole d'accord de cette garantie unique dont l'entrée en vigueur est prévue pour le 1er octobre 2020.

Après l'application effective de la garantie unique entre le Burkina et la Côte-d'Ivoire en 2015, première du genre dans l'espace CEDEAO, puis entre le Burkina et le Ghana en 2019, c'est autour de la garantie unique sur le corridor Togo-Burkina de connaitre une application effective. Au cours de la session d'information du mardi 18 août 2020, la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a indiqué que cette garantie unique va entrer en vigueur à partir du 1er octobre 2020.

Le présidium à la session d'information sur la mise en oeuvre de la garantie unique sur le corridor Togo-Burkina

Au cours de cette session, il a aussi été présenté les modalités qui entourent cette garantie unique sur le corridor Togo-Burkina, ainsi que les mécanismes de mise en œuvre de cette mesure. Selon Roger Omer Ouédraogo, représentant le président de la CCI-BF, la garantie unique du transit routier inter-États est l'une des reformes porteuses de valeur ajoutée pour la compétitivité du monde des affaires au Burkina Faso.

Elle est un outil de facilitation par rapport de la situation du Burkina Faso, qui est un pays de transit et fait partie du plan stratégique de la CCI-BF, ajoute-t-il.
« L'avantage est qu'il n'y a plus plusieurs déclarations pour une seule marchandise. Aujourd'hui, la déclaration unique au port conduit la marchandise jusqu'à destination avec une seule perception », explique Roger Omer Ouédraogo.

Roger Omer Ouédraogo, représentant le président de la Chambre de commerce et d'industrie

Le taux de la perception, selon lui, est de 0,50% de la valeur CAF de la marchandise depuis le départ au port, si c'est de la marchandise en transit venant de l'Europe ou de l'Asie, et de 0,25% à partir des frontières burkinabè, pour les marchandises achetées en terre togolaise, ghanéenne ou ivoirienne.

La garantie unique, selon Boukari Koudougou, représentant de la douane du Burkina, offre une plateforme logistique de facilitation du transport intégré, d'accès au régime de faveurs pour certaines marchandises, etc. Il explique que l'activité de garantie du transit routier inter-États de marchandises au Burkina a été concédée à CCI-BF, par décret du 13 janvier 1964 portant institution du Fonds de garantie au Burkina Faso. Ce fonds fournit aux soumissionnaires en douanes, les garanties exigées pour le cautionnement des acquis de transit.

Les participants à la session d'information

Le représentant du président de la CCI-BF a annoncé que d'autres pays sont en ligne de mire comme le Bénin. Il y a aussi ce transit qui vient par exemple du Togo pour aller au Niger et la perception unique pour ce corridor aussi est en examen, ajoute-t-il.

Etienne Lankoandé
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Mali : Le Président IBK entre les mains des militaires

Tue, 18/08/2020 - 23:20

Le Président Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté, ce mardi 18 août à Bamako (Mali), par les militaires

En effet, depuis sa réelection en 2018 pour son second mandat à la tête du Mali, le Président IBK était confronté à plusieurs vagues de contestations de la rue. Des contestations guidées par l'imam Mahmoud Dicko.

Aprés le coup d'Etat militaire de 2012 commis sous Amadou Toumani Touré, le Mali vit encore ce mardi un autre coup d'Etat.

En rappel, Ibrahim Boubaccar Keïta est président du Mali depuis 2013 et était réelu pour son deuxième mandat de cinq ans en août 2018.

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Categories: Afrique

Situation confuse au Mali : La CEDEAO appelle les militaires à regagner leurs casernes

Tue, 18/08/2020 - 23:15

Face à la situation confuse au Mali, la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest ( CEDEAO) appelle, dans un communiqué publié ce mardi 18 août 2020, les militaires à regagner sans délai leurs casernes et à demeurer dans leur posture républicaine. Elle demande également aux parties prenantes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise.

Categories: Afrique

Code électoral au Burkina : L'opposition non affiliée met en garde contre une modification sans un large consensus

Tue, 18/08/2020 - 22:30

L'Assemblée nationale a ouvert, ce mardi 18 août 2020, une session extraordinaire au cours de laquelle, elle examinera le projet de loi portant modification du Code électoral. Projet à grand enjeu pour les parties aux élections, la démarche actuelle en vue de son adoption pose problème, de l'analyse de l'Opposition non-Affiliée (ONA) qui adresse à cet effet, deux lettres ouvertes au président Roch Kaboré et aux députés.

Selon ce regroupement politique, une modification du Code électoral à moins de six mois des élections sans un "large consensus" (comme le requière le protocole de la CEDEAO) placerait le Burkina dans la situation de 2014.

Ci-après, lesdites interpellations, parvenues à notre rédaction.

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DU FASO SUR LE PROJET DE MODIFICATION DU CODE ELECTORAL

A

Son excellence Monsieur Rock Marc Christian KABORE, Président du Faso

Excellence Monsieur le Président,
Les partis membres de l'Opposition non-affiliée souhaiteraient vous interpeller et appeler votre responsabilité institutionnelle et personnelle sur l'évolution du contexte sécuritaire et électoral de notre Nation.

En effet, au regard de la situation sécuritaire et de la nécessité de tenir les élections couplées présidentielle et législatives programmées le 22 novembre 2020, nous avons pris la responsabilité de faire l'analyse juridique et politique de la situation. Dans la déclaration liminaire à notre conférence de presse tenue à l'occasion de l'anniversaire de notre Constitution, le 2 juin 2020, nous avons attiré l'attention sur le fait que la crise sécuritaire compromet la validité des élections dans les conditions constitutionnelles et démocratiques actuelles, notamment que le suffrage ne pourra pas être universel comme l'impose les articles 37 et 80 de la Constitution.

En écrivant que nous ne souhaitons pas la tenue d'élections contraires à la Constitution, nous avons précisé qu'il faut prendre les dispositions pour que les élections se tiennent conformément à la Constitution. En clair, nous souhaitons que les élections se tiennent conformément à la Constitution, qui fixe fondamentalement le cadre juridique de la validation des élections.

A l'issue de la conférence de presse, nous vous avons adressé une correspondance vous transmettant notre déclaration, dans sa version authentique, en vous sollicitant une audience pour un échange de vues responsable sur le sujet. Cette correspondance et cette demande d'audience, tout comme celles qui vous avaient été précédemment envoyées à l'issue de la déclaration originaire d'existence de fait d'une opposition non affiliée le 26 avril 2020, sont restées sans suite de votre part. Pourtant, l'analyse sérieusement faite a été plus tard validée par le rapport de l'Assemblée nationale qui vous a été officiellement transmis le 8 juillet 2020, ainsi que par des opinions de plusieurs acteurs patriotes et démocrates.

Votre gouvernement, se rendant compte seulement maintenant tardivement de la véracité des analyses et positions soutenant que les élections couplées présidentielle et législatives ne peuvent être honnêtement validées dans le cadre légal actuel, a engagé un projet de modification du code électoral. Seulement, nous sommes à moins de six (6) avant les élections, et à moins de six (6) mois avant les élections, les lois nationales et internationales fixent les modalités de modifications des lois électorales.

En l'occurrence, l'article 2 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 décembre 2001 prescrit que : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédents les élections sans le consentement d'une large majorité des acteurs politiques. Les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ».

L'ONA estime que cette disposition impose de tenir des larges concertations pour aboutir à un consensus sur le principe et la teneur des modifications du code électoral, si ces modifications doivent intervenir à moins de six (6) avant les élections. Aux termes de cette disposition, ce consensus doit impliquer les « acteurs politiques ». Interpellé sur cette exigence juridique, votre gouvernement a retiré le projet. Une entente APMP-CFOP discrètement faite est insidieusement considérée par lui comme le « consentement d'une large majorité des acteurs politiques » pouvant permettre de relancer le projet.

C'est sur cette base que l'Assemblée nationale est saisie encore en session extraordinaire pour adopter le projet de modification du code électoral. Pour l'ONA, la notion d'acteurs politiques comporte les forces vives de la Nation, telles que déjà sollicitées dans l'histoire politique et constitutionnelle du Burkina Faso, notamment la classe politique, composée de l'APMP, le CFOP et l'ONA ; le groupe des autorités religieuses, coutumières et traditionnelles, le groupe des OSC, y compris le groupe des syndicats, le groupe des FDS.

Ce sont elles qui doivent être convoquées pour les concertations en vue de dégager le consensus nécessaire à toute modification de disposition électorale à moins de six (6) mois avant les élections. Il n'est donc pas admissible qu'une simple entente bipartite APMP-CFOP puisse se passer des règles juridiques, politiques et démocratiques pour s'imposer au peuple.

Nous en appelons à votre sens des responsabilités et de la démocratie pour interrompre le processus en cours et faire les choses correctement en invitant chaque catégorie des forces vives de la Nation à constituer des délégués pour de larges concertations en vue de dégager le consensus national nécessaire pour discuter et valider les modifications du code électoral pour permettre la tenue des élections.

C'est la seule option valable et viable. Nous vous recommandons de ne pas accepter une modification unilatérale, forcée et imposée au peuple, au lieu d'une modification consensuelle du code électoral. Si le gouvernement, ainsi que l'entente bipartite APMP-CFOP, devaient, malgré tout, s'entêter à poursuivre entre eux le projet de modification du code électoral en violation des lois claires et des principes démocratiques solides, vous admettrez que les forces vives de la Nation soient fondées à penser que les modifications envisagées cachent une fraude électorale tendant à donner à certains acteurs une victoire électorale inespérée sur tapis vert. Vous admettrez également dans ces conditions que ces forces vives de la Nation usent de tous moyens juridiques, politiques et démocratiques pour arrêter le processus de modification.

Nous signalons également que l'article 23 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance dispose que « les Etats parties conviennent que l'utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement… : …tout amendement ou toute révision des constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte au principe de l'alternance démocratique ».

Il n'est pas anodin d'ajouter que dans le renforcement de cette disposition, l'article 28 E f du projet de statut de Malabo de la cour africaine de justice et des droits de l'homme intègre parmi les faits constitutifs du crime de changement anticonstitutionnel de gouvernement « toute modification substantielle des lois électorales durant les six (6) mois précédant les élections sans le consentement de la majorité des acteurs politiques ».

Comme il est clair, le projet de modification du code électoral envisagé sera considéré comme un changement anticonstitutionnel de gouvernement et engagera la responsabilité institutionnelle et personnelle, notamment la responsabilité pénale et l'exclusion électorale, de tous ceux qui le soutiennent, comme nos lois et la jurisprudence de notre Conseil constitutionnel en ont disposé en 2014 et 2015. Ce qui n'a pas été autorisé à l'ancien régime, ne devra pas être accepté pour l'actuel régime.

L'ONA saisit l'occasion de rappeler que dans le contexte sécuritaire et électoral actuel du Burkina Faso, on ne pourra pas faire l'économie d'une large concertation de la classe politique pour dégager les options, solutions et dispositions à adopter pour parvenir à des élections paisibles et crédibles, et à une gestion stable du Pays. L'ONA en appelle à votre responsabilité et votre sagesse de Président du Faso, pour abandonner les options unilatérales et forcées et ouvrir le plus rapidement ces concertations nationales.

Voilà, Monsieur le Président, les appels et interpellations que nous avons souhaités lancer en toute responsabilité, dans l'amour de notre Nation et dans l'esprit de la continuité de la consolidation de notre démocratie.

Ouagadougou, le 18 août 2020

Pour la Conférence des Présidents des partis de l'ONA et autres

Pr. Abdoulaye SOMA
Président du SOLEIL D'AVENIR (Mouvement S.A.)
Président de la Conférence des Présidents de l'ONA

LETTRE OUVERTE AUX DEPUTES A L'ASSEMBLEE NATIONALE SUR LE PROJET DE MODIFICATION DU CODE ELECTORAL

Aux Honorables députés à l'Assemblée nationale

Honorables

Les partis membres de l'Opposition non-affiliée souhaiteraient vous interpeller et appeler votre responsabilité institutionnelle et personnelle sur le danger que comporte l'adoption du code électoral soumis à votre session extraordinaire.
En effet, au regard de la situation sécuritaire et de la nécessité de tenir les élections couplées présidentielle et législatives programmées le 22 novembre 2020, nous avons pris la responsabilité de faire l'analyse juridique et politique de la situation. Nous avons constaté dans des déclarations, dont copie a été envoyée à Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, que la crise sécuritaire compromet la validité des élections dans les conditions constitutionnelles et démocratiques actuelles, notamment que le suffrage ne pourra pas être universel comme l'impose les articles 37 et 80 de la Constitution.

En écrivant que nous ne souhaitons pas la tenue d'élections contraires à la Constitution, nous avons précisé qu'il faut prendre les dispositions pour que les élections se tiennent conformément à la Constitution. En clair, nous souhaitons que les élections se tiennent conformément à la Constitution, qui fixe fondamentalement le cadre juridique de la validation des élections.

Cette analyse coïncide avec le contenu de votre rapport officiellement transmis le 8 juillet 2020, ainsi qu'avec les opinions de plusieurs acteurs patriotes et démocrates. C'est seulement maintenant que le gouvernement se rend compte tardivement de la véracité des analyses et positions soutenant que les élections couplées présidentielle et législatives ne peuvent être honnêtement validées dans le cadre légal actuel, et qu'il faut envisager des modification du dispositif légal concernant les élections. Il vient d'engager devant vous un projet de modification du code électoral. Toutefois, nous sommes à moins de six (6) avant les élections, et à moins de six (6) mois avant les élections, les lois nationales et internationales fixent les modalités de modifications des lois électorales.

En l'occurrence, l'article 2 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 décembre 2001 prescrit que : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédents les élections sans le consentement d'une large majorité des acteurs politiques. Les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ». L'ONA estime que cette disposition impose de tenir des larges concertations pour aboutir à un consensus sur le principe et la teneur des modifications du code électoral, si ces modifications doivent intervenir à moins de six (6) avant les élections. Aux termes de cette disposition, ce consensus doit impliquer les « acteurs politiques ». Interpellé sur cette exigence juridique, le gouvernement a retiré le projet.

Une entente APMP-CFOP discrètement faite est insidieusement considérée par lui comme le « consentement d'une large majorité des acteurs politiques » pouvant permettre de relancer le projet. C'est seulement sur cette base que vous êtes saisis encore en session extraordinaire pour adopter le projet de modification du code électoral. Pour l'ONA, la notion d'acteurs politiques comporte les forces vives de la Nation, telles que déjà sollicitées dans l'histoire politique et constitutionnelle du Burkina Faso, notamment la classe politique, composée de l'APMP, le CFOP et l'ONA, le groupe des autorités religieuses, coutumières et traditionnelles, le groupe des OSC, y compris le groupe des syndicats, le groupe des FDS.

Ce sont elles qui doivent être convoquées pour les concertations en vue de dégager le consensus nécessaire à toute modification de disposition électorale à moins de six (6) mois avant les élections. Il n'est donc pas admissible qu'une simple entente bipartite APMP-CFOP puisse se passer des règles juridiques, politiques et démocratiques pour s'imposer au peuple. Sachez qu'il n y a pas eu consensus et que vous ne devez pas adopter le projet de modification du code électoral.

Nous en appelons à votre sens des responsabilités et de la démocratie pour interrompre le processus en cours pour que les choses soient faites correctement. Nous vous recommandons de ne pas accepter une modification unilatérale, forcée et imposée au peuple, au lieu d'une modification consensuelle du code électoral.

Si le gouvernement, ainsi que l'entente bipartite APMP-CFOP devaient malgré tout s'entêter à poursuivre entre eux le projet de modification du code électoral en violation des lois claires et des principes démocratiques solides, vous admettrez que les forces vives de la Nation soient fondées à penser que les modifications envisagées cachent une fraude pré-électorale tendant à donner à certains acteurs une victoire électorale inespérée sur tapis vert. Vous admettrez également dans ces conditions que ces forces vives de la Nation usent de tous moyens juridiques, politiques et démocratiques pour arrêter le processus de modification.

Nous signalons également que l'article 23 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance dispose que « les Etats parties conviennent que l'utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement… : …tout amendement ou toute révision des constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte au principe de l'alternance démocratique ».

Il n'est pas anodin d'ajouter que dans le renforcement de cette disposition, l'article 28 E f du projet de statut de Malabo de la cour africaine de justice et des droits de l'homme intègre parmi les faits constitutifs du crime de changement anticonstitutionnel de gouvernement « toute modification substantielle des lois électorales durant les six (6) mois précédant les élections sans le consentement de la majorité des acteurs politiques ».

Comme il est clair, le projet de modification du code électoral envisagé sera considéré comme un changement anticonstitutionnel de gouvernement et engagera la responsabilité institutionnelle et personnelle, notamment la responsabilité pénale et l'exclusion électorale, de tous ceux qui le soutiennent, comme nos lois et la jurisprudence de notre Conseil constitutionnel en ont disposé en 2014 et 2015. Ce qui n'a pas été autorisé à l'ancien régime, ne devra pas être accepté pour l'actuel régime.

L'ONA saisit l'occasion de rappeler que dans le contexte sécuritaire et électoral actuel du Burkina Faso, on ne pourra pas faire l'économie d'une large concertation de la classe politique pour dégager les options, solutions et dispositions à adopter pour parvenir à des élections paisibles et crédibles, et à une gestion stable du Pays. L'ONA en appelle à votre responsabilité et votre sagesse d'honorables députés, pour abandonner les options unilatérales et forcées et ouvrir le plus rapidement ces concertations nationales.

Voilà, messieurs les honorables députés à l'Assemblée nationale, les appels et interpellations que nous avons souhaités lancer en toute responsabilité, dans l'amour de notre Nation et dans l'esprit de la continuité de la consolidation de notre démocratie.

Ouagadougou, le 18 août 2020

Pour la Conférence des Présidents des partis de l'ONA et autres

Pr. Abdoulaye SOMA
Président du SOLEIL D'AVENIR (Mouvement S.A.)
Président de la Conférence des Présidents de l'ONA

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Union monétaire ouest-africaine (UMOA) : Le Béninois Serge Ekué remplace Christian Adoveland à la présidence de la BOAD

Tue, 18/08/2020 - 22:30

Le Conseil des ministres de l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA) a nommé Serge Ekué, nouveau président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour un mandat de six ans. La nomination a été annoncée par un communiqué du président du Conseil des ministres, le ministre Sany Yaya, le 18 août 2020. Serge Ekue remplace Christian Narcisse Adoveland, en poste depuis février 2011.

Cette nomination intervient après l'avis favorable de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UEMOA, sur proposition des plus hautes autorités béninoises, conformément aux textes en vigueur au sein de l'Institution, annonce le communique du président du Conseil des ministres de l'UMOA.

Une transition bien préparée, diront certains. En effet, depuis mai 2020, Serge Ekué est le conseiller spécial du président de la BOAD, avec pour missions de finaliser le plan stratégique 2021-2025, ainsi que de superviser les stratégies de mobilisation des ressources financières de la banque.

Avant cette date, il était, depuis 2016, à Natixis où il occupait le poste de responsable des activités de la Banque de financement et d'investissement (BFI) pour le Royaume-Uni et directeur du département Afrique et de la Russie. Il était aussi responsable des solutions de marchés de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA).

Son prédécesseur a dirigé la BOAD durant deux mandats cumulatifs de neuf ans, dont un de trois ans. Sous son mandat, la BOAD a, entre 2011 et 2019, approuvé un total de plus de 3 950 milliards de F CFA de projets avec une grande part accordée au secteur infrastructurel.

Selon les chiffres publiés par la BOAD, il a également obtenu la plus importante moyenne de financements et décaissements depuis la création de l'institution, soit 433,5 milliards de F CFA pour les financements et 333,8 milliards de F CFA pour les décaissements sur la période de 2014 à 2019.
Des résultats qui challengent son successeur Serge Ekué, qui prendra service le 28 août prochain.

Lefaso.net

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Situation au Mali : La France partage la position de la CEDEAO

Tue, 18/08/2020 - 19:15

Á la suite de la CEDEAO et du gouvernement malien, c'est au tour de la France par la voix de son ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Dian de faire connaître sa position. Elle partage de ce fait la position de la CEDEAO qui invite les militaires à regagner sans délai leurs casernes.

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Situation confuse dans les deux camps militaires de Bamako : Le chef du gouvernement malien appelle au sens patriotique

Tue, 18/08/2020 - 19:14

Suite aux muteries qui se sont déclenchées, ce mardi 18 août 2020 dans les deux camps militaires de Bamako, le chef du gouvernement malien, Boubou Cissé, appelle les auteurs à un sens patriotique et demande à faire taire les armes. Il appelle aussi à l'apaisement et se rend disponible dès l'instant de ce communiqué pour engager un dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus.

Le Gouvernement de la République du Mali suit avec une grande attention les événements qui se déroulent depuis ce matin dans notre pays, singulièrement au niveau de deux camps militaires de la ville de Bamako.

Les mouvements d'humeur constatés traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes. Le Gouvernement du Mali demande aux auteurs de ces actes de se ressaisir.
Il n' y'a pas de raisons au dessus de notre cher Mali qui vaillent des actes dont l'issue incertaine peut déboucher sur des actes dommageables pour la Nation entière.

Le Gouvernement appelle à la raison et au sens patriotique et demande de faire taire les armes. Il n'y a aucun problème dont la solution ne saurait être trouvée dans le dialogue.

Le Gouvernement appelle a l'apaisement et se rend disponible des l'instant de ce communiqué pour engager un dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus.

Le Premier ministre, Chef du Gouvernement
Dr Boubou Cissé

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Assassinat de l'imam de Djibo : L' association Tabital Pulaaku Burkina s'incline devant sa mémoire

Tue, 18/08/2020 - 19:00

L'assassinat de l'imam de Djibo, El Hadj Souaibou Cissé, continue de scusciter beaucoup de consternations au sein de la société burkinabè. Ce mardi 18 août 2020 encore, c'est au tour de l'association de Tabital Pulaaku Burkina de s'incliner devant la mémoire du disparu.

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Baccalauréat session 2020 : Une interview du faso.net s'invite à l'épreuve d'Histoire-Géographie

Tue, 18/08/2020 - 14:30

C'est une première dans la vie de votre journal. Lefaso.net a été honoré au Baccalauréat session 2020. Un extrait de son interview, publié le 21 mars 2016 avec le Colonel à la retraite et député Lona Charles, a été proposé à l'épreuve d'Histoire-Géographie aux candidats des séries C et D. « L'objectif des djihadistes, c'est de nous islamiser (…) les Occidentaux sont la cible par diversion ». Voilà le titre de l'article.

Cette interview, rappelons-le, a été réalisée à la suite des débats sur l'annonce faite par le ministre français de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, de déployer sur le sol burkinabè des éléments du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie française pour appuyer les soldats burkinabè dans la lutte contre le terrorisme. Cette annonce avait été faite le 15 mars 2016, soit 48h après l'attentat de Grand Bassam, en Côte d'Ivoire.

Au détour de cette question qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive, nous avons abordé avec le colonel Lona Charles, les raisons de son entrée dans l'arène politique après une « brillante » carrière dans l'armée. Nous vous proposons in extenso sa réponse à partir laquelle a été tiré l'extrait proposé aux candidats du baccalauréat séries C et D.

« Tant que j'étais militaire en activité, l'Hémicycle était très éloigné. C'est-à-dire que je ne me sentais pas concerné et de toutes façons, l'obligation de réserve défendait les Officiers de prendre part à des débats politiques. Mais à partir du moment où j'ai pris ma retraite en 2008, j'étais libéré de mes astreintes par rapport à l'armée. Vous savez, vous n'avez pas besoin d'aller en Sciences Po pour avoir une vocation politique. C'est ce que vous observez autour de vous, comment votre pays est géré, comment est-ce que votre région est gérée et puis vous vous faites une idée. Ma prise de position a deux origines.

Mon idée au plan national, c'est que vous aviez un groupe d'officiers – des capitaines plus un commandant, Lingani Jean Baptiste– qui ont utilisé des passe-droits pour se saisir du pouvoir en Haute-Volta en 1983, pour instaurer le régime du CSP, ensuite le CNR. Des contradictions sont très vite apparues, ils se sont entrés dedans et Blaise Compaoré a émergé seul à partir du 15 octobre 1987 pour instaurer son fameux Front populaire. Par des manœuvres successives, profitant de la Chute du mur de Berlin en 1989, il instaure en 1991 une soi-disant République. Mais tout le monde sait que c'était toujours un Régime d'exception avec des élections pipées à l'avance, des assassinats ciblés, etc. Déjà, ce sont mes collègues de l'Armée qui prennent le pouvoir et qui musèlent tout le monde. Après avoir refusé ces systèmes-là et été à l'étranger, je suis revenu pensant que je pouvais dire mon mot et chercher à mettre dehors ce système-là. A partir de 2011, j'ai décidé de m'engager dans un parti politique.

Au plan local, je suis originaire de la Léraba, une région que je considère comme la plus touristique de notre pays. La Léraba a le toit du Burkina qui est le mont Ténakourou. Ensuite notre région (Cascades) a toujours été considérée comme le grenier du pays mais en même temps la région la plus délaissée ».

Les propos du Colonel Lona Charles notamment sur la révolution burkinabè qui aurait selon lui détruit les fondements de l'armée, et les « véritables » desseins des terroristes ont provoqué une levée de bouclier des internautes dans le forum de discussions et sur notre page Facebook. Nous vous proposons de (re)lire l'interview en intégralité en cliquant sur le lien suivant https://lefaso.net/spip.php?article70191 .

Lefaso.net

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Mali : Des tirs entendus au camp militaire de Kati

Tue, 18/08/2020 - 14:07

Selon plusieurs sources concordantes, des tirs ont été entendus, ce mardi 18 août 2020, au camp militaire de Kati à 15 km au nord de Bamako.

Des hommes armés montés à bord de pick-up ont fait irruption dans le camp. Des tirs ont été échangés avec les militaires présents sur le site, selon Jeune Afrique.

Plusieurs représentantations diplomatiques présentes au Mali ont émis des messages d'alerte. L' ambassade de France recommande instamment à ses ressortissants de rester chez eux.

L'ambassade de Norvège a elle-aussi demandé aux siens de faire preuve de prudence. Car elle a été informée d'une mutinerie dans les forces armées et de troupes qui sont en route vers Bamako.

La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations Unies d'éviter la zone de Kati et tout mouvement routier non nécessaire à Bamako jusqu'à nouvel ordre.

Lefaso.net
Source : Jeune Afrique

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Burkina : « L'opposition ne présente aucune preuve matérielle d'une campagne déguisée », selon la majorité présidentielle

Tue, 18/08/2020 - 13:45

Accusée par l'opposition politique de mener une campagne déguisée, la majorité présidentielle, dans la déclaration ci-après, estime qu'aucune preuve n'a été fournie pour attester cette accusation. Par ailleurs, l'alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APFMP) a dit prendre acte de la volonté du chef de fil de l'opposition politique ( CFOP) de saisir les juridictions sur la question d'une certaine campagne déguisée.

DÉCLARATION DE L'ALLIANCE DES PARTIS DE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE SUR UNE PRÉTENDUE CAMPAGNE DÉGUISÉE DÉNONCÉE PAR LE CFOP

L'Alliance des Partis et Formations Politiques de la Majorité Présidentielle (APMP) est heureuse de constater l'installation progressive de la campagne agricole et souhaite au monde Paysan une bonne fin de saison pluvieuse.

Aussi, elle tient à réaffirmer sa solidarité avec l'ensemble des masses laborieuses de notre Pays qui investissent au quotidien les différents sentiers du développement afin de vaincre l'adversité et pour affirmer notre fierté d'appartenir à cette Nation d'hommes et de femmes dignes et intègres.

Nous ne saurons oublier les victimes de l'hydre terroriste et les déplacés internes pour qui nous manifestons compassion et solidarité.

Sur le terrain politique, c'est avec une grande surprise que l'APMP a suivi les déclarations émanant du CFOP et de certains acteurs politiques tendant à incriminer le Chef de l'État, le Gouvernement et avec eux la majorité présidentielle, de faire de la campagne déguisée en violation de l'article 68 du code électoral.

Cette déclaration, en raison des limites objectives qu'elle comporte mérite de notre part une clarification non seulement en guise de réponse aux acteurs de l'opposition politique mais aussi et surtout pour éclairer l'opinion nationale.
Pour ce faire, notre argumentaire va se bâtir sur une double démarche juridique et politique.

DE LA DÉMARCHE JURIDIQUE

Dans son analyse, le CFOP fonde sa récrimination sur l'article 68 bis du code électoral qui interdit, sur une durée de 90 jours avant l'ouverture de la campagne électorale, la couverture médiatique de toute campagne déguisée.
Bien que cette notion de campagne déguisée revête d'une certaine complexité, le code en son article 68 ter énumère les faits et pratiques qui pourraient être considérés comme tels. Aussi, l'article 68 quarter prohibe l'utilisation des biens et attributs de l'État à fins électoralistes.

L'APMP réaffirme son attachement aux principes démocratiques et républicains si chers au Président du Faso, toute chose qui l'a conduit à adhérer au dialogue politique convoqué par le Chef de l'État en juillet 2019 d'où des décisions consensuelles sont issues, de concert avec le CFOP.

C'est ce même souci d'œuvrer à un ancrage démocratique réel qui conduit le Gouvernement à remplir l'une des conditions sine qua non de l'exigence démocratique qu'est l'exercice de son devoir de redevabilité en se rendant auprès des forces vives des différentes régions à l'effet de faire le point de la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES).

Le gouvernement, pour ainsi dire, est dans son rôle régalien en exécutant une mission qui rentre dans ses attributs constitutionnels en référence à l'article 61 du titre lV de la Constitution qui stipule que le gouvernement en sa qualité d'organe de l'Exécutif conduit la politique de la Nation. L'activité gouvernementale ne saurait en effet être mise en hibernation, bien au contraire, elle est de constante obligation parce que l'État doit continuer à fonctionner.

L'APMP est d'autant plus surprise que l'opposition ne présente à l'appui de sa récrimination aucune preuve matérielle pouvant tomber sous le coup d'une campagne déguisée par l'Exécutif et la Majorité. Et si d'aventure ses éléments existaient, les faits incriminés ont-ils bénéficié d'une couverture médiatique ?

Et si de tels actes sont avérés, il appartenait au Conseil Supérieur de la Communication (CSC) de prendre les sanctions ou mesures qui s'imposaient.
Il ne serait pas superfétatoire d'évoquer les articles 36 et 44 du titre III de la constitution pour affirmer le caractère légal des tournées effectuées par le Président du Faso.

En effet, l'article 36 stipule que le Président du Faso est le Chef de l'État et est garant entre autres de la permanence et de la continuité de l'État.
Quant à l'article 44, il précise que de par sa prestation de serment, le président élu cesse d'être le candidat élu d'un parti politique pour ainsi en devenir le président de tous les habitants du Burkina Faso sur toute la durée de son mandat qui est de cinq (05) ans.

À la lumière de ces deux articles, il est aisé de constater que c'est en sa qualité de Président du Faso, Chef de l'État que Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore a effectué les visites évoquées par le CFOP et certains de ses membres, notamment l'ADF/RDA.

L'ensemble de ces activités se mènent conformément à l'esprit et à la lettre des lois en vigueur dans notre Pays. Il n'a été aperçu nulle part une quelconque allusion à la candidature du Président du Faso pour sa réélection. Et s'il existe une anomalie fonctionnelle que l'application de l'article 68 bis et suivants occasionnent, la classe politique comme à l'accoutumée pourrait clairement prendre ses responsabilités au lieu d'explorer des possibilités vaines de récupération politique.

En tout état de cause, l'APMP prend acte de la volonté du CFOP de saisir les instances juridictionnelles sur cette question. Elle aurait dû d'ailleurs en notre sens commencer par là, en lieu et place de ce ramdam communicationnel fait d'invectives et propos maximalistes qui s'apparentent fort bien à une campagne déguisée, et qui ne reflète ni plus ni moins qu'une frilosité mal contenue.
DE LA DEMARCHE POLITIQUE

L'APMP tient à rappeler que le 11 Juillet de l'an 2020, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a, au cours de son congrès, investi Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kabore comme Candidat du parti soutenu par les 68 partis et formations politiques de la majorité présidentielle, à l'élection présidentielle du 22 Novembre 2020. À cette instance solennelle, le Président du Faso s'est fait représenter parce qu'il a une claire compréhension de l'amalgame que sa présence en ces lieux aurait pu créer. Des acteurs du même CFOP en son temps n'ont pas manqué de voler en conjectures en évoquant ‘‘une rupture de confiance'' entre le candidat- président et ses soutiens.

Il est donc incongru de vouloir faire la morale de la démocratie à ce démocrate de conviction et de pratique qui, du reste, a toujours visé le meilleur standard possible de la démocratie, tout en plaçant le dialogue politique et la recherche du consensus dans son mode de gouvernance. Nous citerons pour preuve la mise en place du Comité de suivi du dialogue politique qui regroupe de façon paritaire les deux composantes (Majorité et Opposition). Cette préoccupation du CFOP aurait dû être discutée dans ce cadre qui a d'ailleurs fait la preuve de son dynamisme au vu des questions politiques majeures qui y ont été déjà traitées avec satisfaction.

D'ailleurs, une proposition de modification de l'article 68 bis a déjà été actée par ce comité, sur demande de l'opposition politique, donnant lieu à une procédure de révision consensuelle du code électoral en cours devant la Représentation Nationale.

Jusqu'à l'aboutissement de cette procédure, l'APMP et tous ses partis membres respectent et respecteront la Loi et tous les textes en vigueur.

Nous mettons à défi l'Opposition de donner un début de preuve d'un fait et geste d'un parti de notre obédience pouvant être qualifié de campagne déguisée.

Nos ambitions politiques sont légitimes certes, mais nous savons, par devoir républicain, séparer l'État en tant qu'entité qui a la charge de conduire les politiques publiques pour le bien de l'ensemble des burkinabè, des partis politiques dont la raison d'être est de conquérir, gérer le pouvoir d'Etat et d'animer la vie politique nationale.

Dans sa démarche afin d'obtenir la révision du Code Electoral, l'argument massu développé par le CFOP aux fins de déclarer l'article 68 bis inopérant était de le considérer comme attentatoire aux fonctions constitutionnelles des partis politiques. Par analogie, on ne peut recevoir l'opposition dans ses prétentions consistant à attenter aux prérogatives constitutionnelles de l'État et de ses démembrements.

Pour finir, l'APMP réitère son entière disposition à œuvrer avec l'Opposition politique pour consolider les bases de notre démocratie. Mais ceci doit se faire sous le prisme de la responsabilité et de l'acceptation de notre diversité afin de bâtir un Etat de droit démocratique.

Nous restons attachés à l'esprit de consensus qui a toujours guidé la classe politique Burkinabè et restons solidaires des différentes propositions de modifications du code électoral convenues de commun accord avec le CFOP.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Ouagadougou, le 17 août 2020

Pour l'APMP, le Coordonnateur
PClément Sawadogo

Lire aussi : Élections de novembre 2020 au Burkina : L'opposition condamne « la campagne déguisée » de la majorité présidentielle

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Gaoua : L'Eglise catholique lance une collecte de fonds pour venir en aide aux personnes vulnérables

Tue, 18/08/2020 - 13:00

Le diocèse de Gaoua a procédé, ce dimanche 16 août 2020, au lancement officiel du Fonds catholique de solidarité Alfred Diban, pour venir en aide aux personnes nécessiteuses et vulnérables. La cérémonie de lancement a été présidée par l'évêque du diocèse de Gaoua, Mgr Ollo Modeste Kambou.

Les populations du Burkina Faso, depuis quelques années, sont confrontées à des situations de vulnérabilité qui interpellent. Parmi ces personnes vulnérables, on peut citer les victimes d'aléas climatiques, les déplacés internes, les personnes victimes de déficiences, les toxicomanes et alcooliques.

Pasteur Enoch Sib de la communauté protestante

Pour soulager ces personnes, de nombreux projets ont été mis en œuvre à hauteur de plus de dix milliards de francs CFA, a dit l'évêque du diocèse de Gaoua, Mgr Ollo Modeste Kambou, lisant le message des évêques du Burkina à l'occasion du lancement du Fonds catholique de solidarité Alfred Diban. Mais il ressort que ces fonds, qui proviennent généralement de la charité des églises sœurs occidentales, ne sont pas suffisantes. Ces aides ne parviennent pas souvent aux bénéficiaires en temps opportun. Et pour changer la donne, l'Eglise-famille de Dieu au Burkina Faso, à travers son instrument de la pastorale sociale qu'est l'OCADES Caritas Burkina, développe, en fonction des réalités et des menaces, des projets d'appels d'urgence qui sont des expressions de solidarité.

Mgr Ollo Modeste Kambou (en blanc) et le secrétaire exécutif diocésain de l'OCADES Caritas Burkina à Gaoua, l'abbé Eric Da

Au nom de ses pairs de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, Mgr Ollo Modeste Kambou a demandé aux chrétiens catholiques de Gaoua et à toutes les personnes de bonne volonté d'ouvrir leur cœur en ayant une pensée pieuse pour toutes ces personnes pauvres et vulnérables. « C'est un devoir pour nous, surtout pour ceux qui sont des chrétiens. Ils doivent agir à la manière de Jésus-Christ qui est venu pour soulager des souffrances de notre monde, et nous devons agir comme lui en ayant l'amour du prochain, l'option préférentielle pour le pauvre et les personnes qui souffrent », a ajouté l'évêque.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Boubacar TARNAGUIDA

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Mutilation Génitale Féminine "Je continuerai à lutter contre les MGF pour protéger les femmes et les jeunes filles" Dr. Morissanda Kouyaté, lauréat du Prix Mandela 2020

Tue, 18/08/2020 - 12:50

Le Dr. Morissanda Kouyaté vient d'être désigné co-lauréat du Prix Nelson Rolihlahla Mandela des Nations Unies 2020. En tant que directeur exécutif du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles néfastes (IAC), le Dr Kouyaté est une figure de proue des efforts visant à mettre fin à la violence contre les femmes en Afrique, les mutilations génitales féminines (MGF) notamment. Il parle dans cet entretien entre autres, de son engagement contre les MGF, des progrès, et de l'importance du prix dans sa quête pour mettre fin aux MGF :

Dr. Morissanda Kouyaté, lauréat du Prix Mandela 2020

Félicitations ! Pouvez-vous nous dire comment vous avez appris la bonne nouvelle et comment vous vous êtes senti ? J'ai appris cette très bonne nouvelle par un email venant du bureau de Tijuana Muhammad-Bande, le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies. Je l'ai lu à mon réveil et croyais avoir fait un rêve. J'ai du bien faire ma toilette avant de relire l'email et de m'assurer que c'était bien vrai, que j'avais le prix Nelson Mandela. Je me suis senti très honoré.

Vous êtes connu pour votre plaidoyer contre les mutilations génitales féminines. Quand et comment l'aventure a-t-elle commencé ?

Ma vie a basculé en 1983 dans la préfecture de Tougué, en République de Guinée.

Je crois savoir que cela a été provoqué par un incident inattendu ?

En effet, c'est un soir de 1983 que j'ai reçu à l'hôpital où j'étais jeune médecin directeur à Tougué, deux jumelles âgées de 12 ans, Assanatou et Ossénatou. Elles avaient subi des mutilations génitales féminines et saignaient abondement. Les parents étaient désemparés et malgré le travail immense que nous avons déployé à l'hôpital, les deux jumelles sont malheureusement mortes. J'étais effondré et j'ai ressenti cela comme si j'avais perdu mes propres filles. C'était horrible.

Vous étiez tellement secoué que vous avez dû prendre quelques jours de congé pour écrire un pamphlet ?

J'ai été tellement choqué qu'effectivement, j'ai pris trois jours de congés où je n'ai pas travaillé mais je me suis assis pour écrire un pamphlet contre les MGF. Mais à ce moment, nous n'appelions pas cela MGF, nous appelions cela « circoncision féminine ». J'ai écrit un pamphlet virulent pour dire que c'était une pratique qui pouvait conduire à des drames comme le drame de la mort des deux jumelles. Et c'est ce pamphlet qui est arrivé sur la table de l'OMS.

Je savais que les MGF existaient, parce que je suis né à Kouroussa. Cela se passe là-bas. Je n'avais aucune objection. Je ne me suis jamais posé de question. Mais j'ai été choqué à partir de là et tout a commencé.

Combien de temps après cette expérience avez-vous réussi à persuader les représentants de 16 pays d'accepter de créer le Comité interafricain (CIA) sur les pratiques traditionnelles néfastes ?

Un an plus tard, avec le soutien de l'OMS et d'autres activistes de la société civile, nous avons créé à Dakar au Sénégal le Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants. C'était le 6 février 1984. C'est d'ailleurs pour immortaliser cette date de la création du Comité Interafricain que nous avons proposé et obtenu l'accord des Nations d'adopter le 6 février comme Journée Internationale tolérance zéro aux MGF. C'est la date de création du Comité Interafricain et c'est aujourd'hui devenu une grande date. Une date qui rappelle à l'humanité entière qu'il faut se débarrasser des MGF.

Le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique

Article 5 : élimination des pratiques néfastes

Les États interdisent et condamnent toutes les formes de pratiques néfastes qui affectent négativement les droits humains des femmes et qui sont contraires aux normes internationales. Les États prennent toutes les mesures législatives et autres mesures afin d'éradiquer ces pratiques et notamment :

Sensibiliser tous les secteurs de la société sur les pratiques néfastes par des campagnes et programmes d'information, d'éducation formelle et informelle et de communication ;

Interdire par des mesures législatives assorties de sanctions, toutes formes de mutilation génitale féminine, la scarification, la médicalisation et la para-médicalisation des mutilations génitales féminines et toutes les autres pratiques néfastes ;

Apporter le soutien nécessaire aux victimes des pratiques néfastes en leur assurant les services de base, tels que les services de santé, l'assistance juridique et judiciaire, les conseils, l'encadrement adéquat ainsi que la formation professionnelle pour leur permettre de se prendre en charge ;
Protéger les femmes qui courent le risque de subir les pratiques néfastes ou toutes autres formes de violence, d'abus et d'intolérance.

Pourquoi seulement 16 pays ? A-t-il été difficile d'obtenir l'adhésion des autres ?

En 1984, il était extrêmement difficile de parler ouvertement des MGF. Et donc, l'adhésion de tous les pays n'étais pas acquise. De fait, aujourd'hui, le Comité Interafricain est représenté dans 29 pays africains et 19 pays non-africains à travers le monde, sur tous les continents d'ailleurs. Donc, cela a été difficile, le chemin a été long et difficile pour mobiliser aujourd'hui tout le monde, la communauté internationale, le monde entier contre cette pratique.

Les changements ne sont pas intervenus à temps. Pas toujours. Mais nous savons que les changements sociaux sont lents, très lents. Donc, nous devons persévérer, et trouver les voies et moyens pour les accélérer. Nous ne devons pas nous plaindre de la lenteur mais nous devons accélérer.

Le CIA n'est présent que dans 29 pays d'Afrique sur les 54... Cela signifie-t-il que les autres n'ont pas de problèmes de MGF ?

Pas du tout. Les MGF sont présents aujourd'hui partout dans le monde. Avec l'immigration, les gens partent avec leurs pratiques, ils partent avec leur tradition donc, les MGF, même si elles sont concentrées en Afrique, aujourd'hui elles sont partout. Et il faut dire que le comité Interafricain ne lutte pas seulement contre les MGF. Il lutte pour éliminer toutes les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants, dont les maladies d'enfants. Donc, nous devrions être dans tous les pays d'Afrique comme nous sommes aujourd'hui dans la diaspora à travers le monde. C'est pourquoi d'ailleurs nous sommes dans la perspective d'élargir le Comité Interafricain à tous les pays africains.

Votre plaidoyer pour les droits des filles et des femmes s'étend sur plus de trois décennies. En ces 30 années, quels sont les principaux changements qui ont eu lieu sur le continent ?

D'abord, il y a que les MGF ont été totalement démystifiées et ne sont plus taboues. Cela semble être anodin mais c'est un très grand résultat que nous avons obtenu lorsque l'on sait d'où l'on vient.

Deuxièmement, les chefs d'États africains et l'Union africaine ne sont fortement engagés dans cette lutte à travers le Protocole de Maputo (le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique qui est entré en vigueur en 2005)

Il y quelques jours que le Soudan - qui était l'un des pays les plus difficiles à convaincre et qui est membre du Comité Interafricain - a renforcé sa législation contre les MGF. Je voudrais profiter de l'occasion pour féliciter les autorités soudanaises et le peuple soudanais, parce que c'est grâce au peuple soudanais qu'il y a eu tout ce changement.

Et troisièmement, les populations se sont approprié cette lutte, notamment les jeunes filles et les jeunes garçons qui s'organisent aujourd'hui, partout, pour résister aux MGF.

Pour résister à toute forme de mutilation et au mariage d'enfants.
Pour moi, c'est l'acquis le plus important : que les survivants s'organisent et disent non, et se protègent, c'est l'acquis le plus important.
Et finalement, le taux de prévalence des MGF est en baisse sur tout le continent, et partout d'ailleurs dans le monde.

En quoi cela a-t-il amélioré la vie des femmes et des filles ?

Il ne s'agit pas que d'améliorer la vie des femmes et des filles. Si on n'exerce aucune violence sur les femmes, si on ne viole pas leurs droits, elles pourront améliorer elles-mêmes leur vie. Ce n'est pas un cadeau à leur donner, c'est leur droit, leur plein droit, que tout le monde doit respecter.

Quels sont les revers que vous avez rencontrés en cours de route et quelles leçons en avez-vous tirées ?

Les revers que j'ai rencontré dans cette lutte sont multiples. Mais le plus important est la résistance des leaders politiques, religieux, certains leaders traditionnels éclairés qui malgré le fait qu'ils connaissent les méfaits et les conséquences des MGF, pour des raisons inavouées, continuent de défendre cette pratique, à des fins politiques, religieuses ou auto-publicitaire. C'est le revers le plus dur pour moi. Cela me choque à plus d'un titre.

Vous continuez malgré tout ?

Ce qui me pousse à continuer dans ce travail, ce sont les jumelles de Tougué. Elles représentent pour moi toutes les filles et toutes les femmes en Afrique et dans le monde qui continuent de souffrir des violences, de la discrimination, de la sous-estimation. Je n'arrêterai jamais tant que ces jumelles continueront à vivre en moi, tant que les pratiques continuent à travers le monde.

Selon l'OMS, 3 millions de filles sont encore exposées au risque de mutilation génitale féminine chaque année, malgré une réduction globale de leur nombre.

Quelles sont les chances que ces chiffres tombent à zéro et, d'après votre expérience, dans combien de temps pourraient-ils le faire ?

Les organisations internationales, y compris les Nations Unies, aiment les programmes à long terme, ce que je peux comprendre. Quinze ans, vingt ans, trente ans, ou même quarante ans. Des objectifs qui sont fixés à long terme, sinon très long terme. On aime bien ça. Mais nous devrions éviter d'appliquer cela aux MGF, puisque là, il s'agit d'une agression physique et psychologique. Si nous disons qu'il faut en finir avec les MGF en une génération, je me pose la question, de quelle génération s'agit-il ? Est-ce ma génération ? Est-ce la génération de mes filles ? Est-ce la génération de mes petites filles ? La question mérite d'être posée.

Donc, au lieu de dire en une génération, je propose que – et c'est d'ailleurs ce que je fais toujours – l'objectif soit clair. Si nous nous y mettons tous ensemble, si nous travaillons ensemble main dans la main en Afrique et à travers le monde, en dix ans, c'est-à-dire en 2030, comme le prévoient d'ailleurs les objectifs de développement durable des Nations Unies, nous devrions, et je dirais même nous devons, éliminer totalement les MGF du globe.

Des projets d'avenir maintenant que vous avez remporté ce prix ?

Je me sens revigoré et plus engagé. Mais surtout plus humble, comme ce grand homme qu'est Nelson Mandela. Je me battrai encore plus fort et plus dur, pour mobiliser plus de ressources humaines et plus de ressources matérielles et financières en vue d'éliminer les MGF et toute autre pratique traditionnelle néfaste, dont les mariages d'enfants. Et je voudrais remercier les Nations Unies pour m'avoir attribué ce prestigieux Prix. Je ferai tout pour mériter la confiance de la communauté internationale dans l'amélioration et la qualification de la vie des filles et des femmes.

A ceux qui défendent les MGF, avez-vous un message ?

A ceux-là, je dis : cessez de défendre l'indéfendable : agresser physiquement et psychologiquement les filles et les femmes. Ceci n'est justifiable ni sur le plan culturel, ni sur le plan sanitaire. C'est une pure violation de leurs droits, et ceci est inacceptable.

Propos recueillis par Franck Kuwonu

Categories: Afrique

COVID-19 : « En Afrique, les petites entreprises doivent innover pour survivre à la pandémie » dixit Dorothy Tembo, Directrice exécutive par intérim du Centre du commerce international du système des Nations Unies

Tue, 18/08/2020 - 12:41

Dorothy Tembo est la Directrice exécutive par intérim du Centre du commerce international (ITC), une agence conjointe des Nations Unies et de l'Organisation mondiale du commerce. En juin, le CCI a produit un rapport intitulé "COVID-19" : Le Grand verrouillage et son impact sur les petites entreprises". Dans une interview avec Kingsley Ighobor, Mme Tembo parle du rapport, du rôle des femmes et des jeunes dans le rétablissement post-pandémie en Afrique, entre autres sujets. Voici des extraits de l'interview.

Quels sont les messages clés de votre rapport récemment publié sur la COVID-19 et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ?

Le premier est que les MPME sont importantes, et qu'elles doivent être au centre de tout effort de rétablissement post-pandémique. Deuxièmement, il y a une perturbation de l'approvisionnement mondial dont ces MPME font partie. Le troisième message est que, à l'avenir, nous devons réfléchir attentivement à la manière dont nous soutenons les MPME, en nous assurant que nous conduisons dans la direction de chaînes de valeur plus résistantes qui peuvent supporter les perturbations à l'avenir.

Le rapport indique que les MPME, en particulier dans les pays pauvres, sont touchées de manière disproportionnée par la pandémie. Pourquoi en est-il ainsi ?

Les pays pauvres sont confrontés à d'énormes défis économiques. La pandémie a aggravé une situation déjà mauvaise. Pendant des années, ces pays ont réclamé à grands cris une aide pour construire des infrastructures qui soutiennent le développement économique. Dans ces pays, les entreprises sont relativement petites et n'ont pas accès au financement. Certains de ces pays sont enclavés et le coût des affaires y est donc beaucoup plus élevé que dans les autres.

La campagne "Faire Taire les Armes 2020" de l'Union Africaine, si elle est couronnée de succès, pourrait renforcer la résilience des pays dans la reprise. Est-ce exact ?

Absolument. Si nous pouvions avoir une situation où la paix règne dans les pays, ce serait l'occasion de consolider les efforts de développement.

Votre rapport brosse un tableau sombre de la situation des MPME en Afrique. Par exemple, une petite entreprise sur cinq serait en faillite dans les cinq mois et on s'attend à ce que des exportations d'une valeur de 2,4 milliards de dollars soient perdues cette année. Y a-t-il de bonnes nouvelles ?

Vous avez raison. Nous ne devons pas sous-estimer l'impact de la COVID-19 sur les pays. Mais je pense qu'il y a une lueur d'espoir. La situation actuelle nous donne l'occasion de réfléchir à ce qu'il faut faire à l'avenir pour permettre aux MPME de devenir plus résistantes. Il y a des opportunités potentielles.

Tout d'abord, la possibilité pour les pays et les entreprises de commencer à innover, car les petites entreprises ont tendance à être agiles et capables de s'adapter. Par exemple, certaines entreprises avec lesquelles nous travaillons sont capables de faire du commerce électronique et ont survécu. Ainsi, l'innovation est une possibilité en termes de chaînes de valeur existantes ou en faisant quelque chose de complètement nouveau.

Deuxièmement, nous avons la possibilité de repenser la manière dont nous développons des chaînes de valeur plus résistantes qui peuvent s'adapter à des situations difficiles futures.

Troisièmement, nous devons explorer des options de production plus durables qui, à long terme, sont moins coûteuses et davantage respectueuses de l'environnement.

Le dernier point est que les pays ont la possibilité de réfléchir à leur gamme de produits. De nombreux pays dépendent d'un seul ou de quelques produits de base. Ils pourraient désormais envisager une gamme de produits plus large ainsi qu'une diversification des marchés. L'Afrique peut envisager les possibilités qu'offre la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA en termes de valeur ajoutée, au sein du continent, même si les pays se tournent vers les marchés mondiaux.

Nombreux sont ceux qui pensent que la jeunesse africaine peut mener la charge de l'innovation. Quel est votre avis à ce sujet ?

Je suis d'accord. C'est ce que nous avons observé dans le cadre de notre travail avec les jeunes en Afrique. Si vous regardez certains des secteurs où le changement s'est produit, le côté numérique des choses par exemple, ce sont les jeunes qui sont impliqués, et ils conduisent la tendance et montrent leur capacité.

De plus, les jeunes ont tendance à sortir des sentiers battus et peuvent se repositionner rapidement. Nous devons leur donner la priorité. Ils sont l'avenir et nous ne pouvons pas les laisser derrière.

Votre rapport propose un plan d'action en 15 points. Comment vous assurez-vous que vos recommandations sont mises en œuvre par les MPME, les organisations de soutien aux entreprises et les différents gouvernements ?

Le plan d'action fournit quelques lignes directrices sur ce que les trois groupes de parties prenantes devraient examiner, c'est-à-dire les mesures immédiates qu'ils peuvent prendre. Ces lignes directrices ont été tirées de notre engagement auprès de différentes entreprises dans différents pays. Elles portent sur les questions essentielles qui touchent ces pays.

Les pays voient la pertinence de ce que nous faisons. Ils veulent relever les défis auxquels ils sont confrontés. L'ITC et d'autres organismes veillent à ce que, lorsque les pays décident de mettre en œuvre nos recommandations, nous collaborions avec eux pour leur fournir l'assistance technique nécessaire ou toute autre prise en main requise.

Les femmes constituent un pourcentage énorme des Africains engagés dans le commerce informel. Étant donné que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la COVID-19, est-il raisonnable de suggérer qu'elles soient prioritaires dans toute aide au redressement ?

Absolument, et pas seulement à cause de la COVID-19. La participation économique des femmes a été très limitée. Dans la plupart des cas, les femmes ne sont pas très engagées ou autorisées à participer aux affaires. Même lorsqu'elles peuvent participer, elles sont probablement des travailleuses et lorsqu'elles possèdent une entreprise, il s'agit de petites exploitations qui ne peuvent pas se développer pour diverses raisons.

Les entreprises féminines risquent de fermer en raison de la pandémie ; par conséquent, toute forme d'aide financière aux entreprises doit tenir compte de la situation des femmes ou être envisagée sous l'angle du genre. L'ITC a conçu un programme d'autonomisation des femmes appelé SheTrades dans le cadre duquel nous visons à mettre trois millions de femmes en contact avec les marchés. Même aujourd'hui, les femmes ne sont pas en mesure d'obtenir les informations nécessaires pour accéder aux ressources fournies dans le cadre de la COVID-19.

Quelqu'un m'a raconté une histoire très intéressante à propos d'une frontière en Afrique australe. À cette frontière, deux lignes étaient formées : une pour les hommes et une autre pour les femmes. La ligne pour les hommes a été dégagée avant celle pour les femmes. Au moment où la ligne des femmes a été franchie, les hommes étaient sur les marchés depuis des heures et avaient vendu leurs marchandises. Cela peut sembler simple, mais cela a un impact énorme sur la façon dont les affaires sont menées et sur les opportunités perdues.

Quel est le délai pour connecter trois millions de femmes au marché ?

Notre engagement est que d'ici 2021, nous aurons connecté trois millions de femmes au marché. Nous sommes déjà à la moitié de ce chiffre.

Compte tenu de l'impact perturbateur de la COVID-19, pouvez-vous encore atteindre l'objectif de 2021 ?

Je pense que oui. Pour la simple raison que la demande pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) est encore plus forte aujourd'hui qu'auparavant. Je reste optimiste. Nous continuerons à nous conduire en comprenant les défis auxquels nous sommes confrontés.

Comment relier les femmes au marché ?

Nous avons identifié certains problèmes fondamentaux qui rendent les femmes peu compétitives dans les affaires. L'un d'eux est le manque d'accès au financement. Dans certains pays, les femmes doivent encore demander l'accord de leur mari avant d'obtenir un prêt. Et les taux d'intérêt des prêts sont trop élevés et inabordables.

De plus, certaines politiques ne soutiennent pas la promotion économique des femmes. Nous travaillons donc avec les gouvernements dans le cadre de l'initiative SheTrades pour déterminer précisément les problèmes auxquels les femmes sont confrontées et tenter de les résoudre. Nous devons penser différemment en ce qui concerne l'accès des femmes au financement. Pouvons-nous envisager des moyens non traditionnels pour que les femmes puissent accéder au financement ?

Une telle réflexion est-elle en cours ?

Oui, c'est le cas. Nous travaillons avec différents partenaires. Nous faisons partie du SDG 500, qui est une initiative impliquant d'autres agences des Nations Unies. Nous collaborons avec le secteur privé et certaines fondations. L'objectif est de mobiliser environ 500 millions de dollars pour aider les MPME, en particulier celles dirigées par des femmes, à accéder à des ressources avec des exigences minimales.

Les pays en développement exportent une quantité importante d'intrants vers d'autres régions pour la production d'équipements de protection individuelle (EPI).

Les pays en développement exportent une quantité importante d'intrants vers d'autres régions pour la production d'équipements de protection individuelle (EPI). Dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine, l'ITC aide-t-il l'Afrique à produire des EPI ?

Notre soutien va bien au-delà des EPI, car la libéralisation du commerce est le fondement de la zone de libre-échange africaine. C'est la façon dont l'Afrique se positionne pour maximiser les opportunités de libre-échange.
Dans le contexte actuel, y a-t-il une possibilité pour les pays africains de produire des EPP ? Oui. Et cela commence déjà à s'observer. Mais à quel coût et sommes-nous en mesure de produire pour répondre à la demande de l'ensemble du continent ? Je pense qu'il y a une marge de progression car nous continuons à importer de l'extérieur.

Vous vous êtes fortement impliqué dans les questions commerciales dans votre pays (Zambie). Quel est votre point de vue sur la Zone de libre-échange ?

Je crois au libre-échange et l'Afrique devrait saisir cette opportunité. Mais il faut que le niveau d'engagement politique augmente. En rendant l'accord opérationnel, les pays participants doivent respecter leurs engagements. L'Afrique est en mesure d'attirer les investissements. Elle dispose de ressources pour la production intérieure. Elle dispose de ressources humaines. Nous devons maintenant mieux nous organiser.

Quel soutien le CCI apporte-t-il aux MPME en Afrique en ces temps difficiles ?

Notre mandat consiste à travailler avec les MPME pour soutenir le développement économique des pays en développement. Nous aidons les pays à mieux comprendre ce qui les a confrontés [la COVID-19] ces derniers mois. Grâce à des enquêtes, nous disposons d'informations sur des questions spécifiques à certains pays. Notre rapport s'appuie sur ces efforts. Nous avons le plan d'action, mais en parallèle, nous travaillons directement avec les entreprises pour qu'elles puissent traverser cette période difficile.

Nous travaillons avec les entreprises pour trouver différentes façons de gérer l'interaction entre entreprises qui se faisait auparavant en face à face. Aujourd'hui, les entreprises utilisent des plateformes en ligne pour commercer. Nous avons continué à fournir des informations consolidées par l'intermédiaire du Global Help Desk, qui est un guichet unique pour toutes les informations liées au commerce.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux chefs d'entreprise des MPME africaines ?

C'est une période difficile pour les MPME, c'est certain. Elles doivent s'assurer qu'elles restent résistantes dans cette période difficile. Pour survivre, elles doivent s'appuyer sur leur esprit d'innovation.

Interview réalisée par Kingsley Ighobor

Categories: Afrique

Journée mondiale de l'aide humanitaire : Apportons aux enfants du Burkina Faso l'aide dont ils ont besoin et à laquelle ils ont droit

Tue, 18/08/2020 - 11:31

Ce jour 19 Août 2020 est célébrée la Journée Mondiale de l'aide humanitaire. Il s'agit d'une journée dédiée à toutes ces personnes qui, chaque jour, font preuve de courage et d'altruisme en travaillant dans des conditions extrêmes souvent au péril de leur vie pour apporter sourire, joie et espoir à des personnes en situation de détresse.

Selon les Nations Unies, « En 2020, près de 168 millions de personnes auront besoin d'une assistance humanitaire et de protection ». Au Burkina Faso, la situation humanitaire s'est rapidement détériorée, créant plus de 900 000 mille personnes déplacées internes, dont environ 60% sont des enfants. Cette année, la Journée mondiale de l'aide humanitaire intervient alors que le monde est secoué par la pandémie de la COVID-19, qui a redéfini les priorités et les investissements.

Dans ce contexte, les travailleurs humanitaires surmontent des obstacles d'accès sans précédent pour continuer d'apporter une aide vitale aux personnes en situation de crise humanitaire. Sans oublier les ressources qui sont généralement insuffisantes, voire même inexistantes, face à des besoins qui sont de plus en plus énormes.

Du fait de leurs spécificités à bien des égards, les enfants sont les plus vulnérables dans les situations de crise humanitaire qui remettent facilement en cause leurs droits fondamentaux. Par exemple, le doit à l'éducation est compromis pour les enfants dans les zones à forts défis sécuritaires ou contraints à des déplacements internes.

Au mois de juin 2020, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) faisait état de 2 512 écoles fermées, privant ainsi plus de 350 000 enfants d'éducation. Anne et Arouna sont dans un site de personnes déplacées internes à Pissila, commune rurale de la province du Sanmatenga, région du Centre-Nord, après avoir été obligés de fuir leur village du fait de la situation sécuritaire. Ils n'ont plus accès à l'éducation. L'air très inquiet, Arouna raconte :

« Nous avons fui notre village en raison de l'insécurité. J'étais en classe de CM1. Mais depuis que je suis arrivé ici, je ne peux plus étudier. Tous mes cahiers et livres sont restés là-bas. Et je n'ai aucun papier sur moi qui peut justifier que j'ai fréquenté ailleurs. On a tout abandonné là-bas dans notre fuite. Sincèrement, quand je me couche la nuit, je n'arrive même pas à m'endormir. Quand je pense que je n'arriverai plus à faire ce que je faisais, ça me fait vraiment mal au cœur. Je pense que cette situation compromet ma vie car l'école allait permettre d'améliorer ma vie, mais voici qu'on ne peut plus y aller ».

La voix de Anne, chargée également d'inquiétude et d'amertume, traduit difficilement son vécu, et laisse entrevoir un désespoir : « Avant, on pouvait jouer comme on le souhaitait, mais ici ce n'est pas possible. En plus, notre vie n'est plus aussi intéressante comme avant. Je n'ai plus d'amis. J'ai envie de repartir dans mon village pour reprendre la vie que j'avais avant. Je faisais le CM2. Je n'ai pas pu passer l'examen alors que j'étudiais bien en classe. J'aimerais bien reprendre les cours. Je souhaite qu'on rouvre les classes car j'ai envie de repartir à l'école. J'aimerais qu'on m'aide à repartir à l'école ».

En tant qu'organisation de défense et de protection des droits de l'enfant, Save the Children s'inquiète de la vulnérabilité des enfants face à la crise humanitaire. Les enfants sont ceux qui paient le plus lourd tribut, quels qu'en soient la nature, l'ampleur et les acteurs d'une situation de conflit. S'ils n'y perdent pas la vie, leur développement physique, mental et psychosocial est compromis. C'est pourquoi il urge de tout mettre en œuvre pour renforcer la réponse humanitaire au Burkina Faso afin de soulager les populations, plus particulièrement les enfants. Pour cela, Save the Children formule les recommandations suivantes :
Aux principaux bailleurs :

Accroitre le financement de la réponse humanitaire. Les besoins engendrés par la crise restent énormes. Inversement, les financements sont insuffisants, ce qui limite les capacités des acteurs à dérouler les interventions.

Au gouvernement :

Maintenir l'intérêt en ce qui concerne la crise préexistante afin d'atténuer son impact sur les personnes déplacées internes, surtout dans le contexte de la saison hivernale. La Covid-19 ne saurait éclipser la crise humanitaire. Pour cela, le gouvernement doit s'assurer du maintien de ses activités humanitaires destinées aux plus vulnérables, y compris les activités d'enregistrement des nouveaux cas de déplacés, notamment les enfants. Il est primordial que tout enfant, où qu'il soit, puisse bénéficier de l'aide dont il a besoin pour rester en sécurité ;

Faciliter l'accès humanitaire aux zones concernées et veiller à ce que les organisations soient en mesure de maintenir leur présence sur le terrain ;

Au regard de la situation actuelle, s'assurer que la situation particulière des enfants soit prise en compte dans l'ensemble des interventions et que des mesures de protection des enfants à court, moyen et long terme soient envisagées pour éviter l'impact négatif du COVID-19 sur l'avenir de nos enfants et notamment les plus pauvres et les plus marginalisés ;

Dans un contexte de Covid-19, la réponse humanitaire doit accorder une attention particulière aux filles, qui sont plus susceptibles d'être confrontées à un traitement disproportionné, qu'elles soient dans des sites de déplacés ou dans des ménages fixes. Le manque de ressources des parents, et le fait que les filles n'ont plus accès à l'école, pourraient les exposer à des formes de violences comme le mariage d'enfants. Le risque est que la situation actuelle marquée par la crise humanitaire et la Covid-19 sorte définitivement beaucoup d'enfants, plus particulièrement des filles, du système scolaire, comme nous l'avons constaté dans les témoignages des enfants rendus plus haut.

Face à cette situation, Save the Children met en œuvre un plan d'intervention humanitaire en vue d'apporter une réponse aux besoins des personnes affectées, plus particulièrement les enfants. Ces interventions concernent les domaines de l'éducation, de la protection de l'enfant, de la protection sociale, de la santé/nutrition, etc. Au mois de juin 2020, l'intervention humanitaire de Save the Children a touché 127 856 personnes, dont 54 174 enfants.

FIN

Contact media :
Save the Children Burkina Faso
Hubert OUEDRAOGO Hubert.Ouedraogo@savethechildren.org Tel : +226 51 51 14 28

Categories: Afrique

L'Hôpital Protestant SCHIPHRA Recrute un Coordonnateur du Counseling dans le cadre de son partenariat avec le Programme Pied Bot Hope Walks Burkina.

Tue, 18/08/2020 - 11:30

TÂCHES ET RESPONSABILITÉS ESSENTIELLES :

1. Soutenir le fonctionnement global du « programme pied bot Burkina » dans un effort pour éliminer le pied bot en tant que handicap à l'âge adulte et pour remplir la mission de Hope Walks. Le poste maintiendra l'accent sur la mise en œuvre efficace du modèle de ministère spirituel dans le pays, y compris le mentorat des Conseillers Parentaux sur leurs rôles.

2. Gérer les activités relatives au ministère spirituel du programme pied bot Burkina dans le cadre du budget annuel approuvé et du plan opérationnel stratégique.

3. Entreprendre une planification régulière et un examen du programme avec le gestionnaire de programme et en coopération avec le responsable régional en Counseling du programme (RPO Counseling), si nécessaire.

4. Fournir des rapports réguliers sur le ministère spirituel au gestionnaire de programme et au RPO Counseling, et aux autres partenaires identifiés dans les délais et formats de rapport convenus et établis.

5. Faciliter la formation continue, les ateliers et les séminaires pour les Conseillers Parentaux.

6. Fournir du soutien, du mentorat et des encouragements à chaque Conseiller Parental des Cliniques Pied Bot.

7. Surveiller activement les rapports transmis par les coordonnateurs des Cliniques Pied Bot et les Conseillers Parentaux, et résoudre tout problème ou préoccupation.

8. Développer et maintenir activement des partenariats avec les organisations et entités pertinentes pour assurer l'appropriation locale et l'engagement envers le programme Hope Walks.

9. Travailler activement avec le gestionnaire de programme et le Responsable Régional de Counseling du Programme afin d'assurer la collaboration et l'harmonisation des activités.

10. Assurer la liaison (au moins une fois par mois) avec chaque Conseiller Parental des cliniques pied bot pour évaluer le programme de conseil aux parents et aider à résoudre tout problème, en recherchant le soutien approprié du gestionnaire de programme, et du Responsable Régional de Counseling du Programme au besoin.

11. Créer et entretenir des réseaux de sensibilisation, de changement positif de mentalité, de détection précoce et d'orientation des enfants nés avec le pied bot.

12. Créer et entretenir des réseaux pour soutenir le traitement, le suivi et l'observance des enfants nés avec le pied bot.

13. Préparer des histoires de patients suivis pour les donateurs et autres parties prenantes.

14. Faciliter l'accès des Conseillers Parentaux à la littérature adaptée à leurs besoins

15. Assurer une documentation et des rapports appropriés par les Conseillers Parentaux, et préparer et soumettre des données et des rapports narratifs au besoin.

16. Fournir des conseils sur les besoins budgétaires trimestriels du volet counseling du programme pied bot au gestionnaire de programme, à intégrer dans les demandes de dépenses trimestrielles.
NB : Les tâches, responsabilités et activités peuvent changer à tout moment.

COMPÉTENCES ET QUALITÉS ESSENTIELLES :

1. Être passionné par la mission et les valeurs de Hope Walks
2. Aptitude avérée à fournir des services de conseil
3. Aptitude avérée à motiver les gens et à travailler efficacement en équipe et en partenariat avec un groupe diversifié de parties prenantes
4. Initiative démontrée et capacité à travailler de manière semi-indépendante et à résoudre des problèmes
5. Bonnes compétences interpersonnelles, de négociation et de communication (écrites et verbales)
6. Maîtrise avérée de l'outil informatique, y compris les logiciels Microsoft Office, Google Drive et G Suite.

QUALIFICATIONS / EXPÉRIENCES :

1. Diplôme ou attestation équivalent à un Bac+2 ou une License dans un domaine pertinent tel que le travail social, la psychologie, la théologie, la sociologie.
2. La maîtrise de l'anglais et du Français, ainsi qu'une des langues prédominantes au Burkina Faso.
3. Minimum de trois (3) ans d'expérience dans le travail social, le counseling.
4. Expérience antérieure en supervision et en gestion/management.

DOSSIER DE CANDIDATURE :

Une demande manuscrite adressée à la Directrice Générale de l'Hôpital Protestant SCHIPHRA,
Une lettre de motivation,
Un curriculum vitae à jour,
Les photocopies légalisées des diplômes, certificats et attestations,
Un extrait d'acte de naissance,
Un casier judiciaire datant de moins de trois mois, - Une lettre de recommandation, - Trois personnes de référence.

Les dossiers de candidature en version PDF doivent être envoyés par mail à l'adresse lionelnanema@yahoo.fr au plus tard le Vendredi 28 Aout à 16 heures.

NB : une présélection sur dossier se fera et seuls les candidats présélectionnés seront appelés pour un test écrit dont les trois (3) premiers subiront un entretien oral en Anglais.

La Directrice Générale de l'Hôpital Protestant SCHIPHRA
Madame Marie-Claire TRAORE

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