You can read here the article on the EU-Τurkey agreement in the context of the refugee crisis, which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 23 March 2016.
The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) organized on 22 March 2016 a roundtable discussion with Mr. Ditmir Bushati, Minister of Foreign Affairs, Albania, on the theme of: “The role of Albanian – Greek relations in a challenging European context”.
Comments were made by Mr. Alexandros Mallias, Ambassador (ad hon); the discussion was moderated by Dr. Thanos Dokos, Director General, ELIAMEP.
The discussion was held at the premises of the European Commission Representation in Greece, with the participation of researchers, diplomats, and journalists.
You can watch the interview with Mr. Ditmir Bushati here.
Research Fellow of ELIAMEP Dr Filippa Chatzistavrou and Director of XERFI Olivier Passet wrote a paper for German Council on Foreign Relations (Deutsche Gesellschaft fuer Auswaertige Politik (DGAP) on the role of France during the Greek crisis. This paper is available here.
Le président russe a annoncé à la surprise générale le retrait de la majeure partie des troupes russes présentes en Syrie. Pourquoi une décision si soudaine ? Les objectifs fixés par le ministère de la Défense ont-ils réellement été atteint ?
Plusieurs faits viennent expliquer ce retrait partiel des forces russes en Syrie.
Tout d’abord, cette décision tombe au bon moment d’un point de vue politique. Nous sommes dans un contexte de négociations alors qu’un cessez-le-feu, certes fragile, a été mis en place. La Russie envoie donc un signal fort, en montrant qu’elle est prête à préférer l’option diplomatique à l’option militaire.
Deuxièmement, la Russie a toujours affirmé qu’elle n’avait pas vocation à intervenir sur le long terme en Syrie et elle en apporte la preuve en démontrant qu’elle est capable de se retirer très rapidement du théâtre d’opération. Par ailleurs, la Russie est engagée depuis maintenant 5 mois et demi en Syrie, ce qui est long pour une intervention. Le matériel doit être ménagé, les hommes mobilisés sur le terrain ont besoin de souffler et d’être relevés. C’est un timing particulièrement favorable à un retrait partiel des troupes, avant l’envoi éventuel de nouvelles unités fraîches si la situation venait à l’exiger.
En matière militaire, la Russie et son allié Bachar al-Assad ont repris l’initiative sur le théâtre d’opération syrien. L’offensive djihadiste, qui était proche de couper la Syrie utile à l’été 2015, a été vaincue et refoulée : Alep est désormais encerclée, sur le point de tomber, et les forces syriennes sont aux portes de Palmyre. Le rapport de force s’est inversé grâce à l’intervention de la Russie. On ne peut évoquer une mission accomplie car la paix n’est toujours pas de mise en Syrie. Mais la Russie peut assurément s’accorder une pause dans ses opérations et se permettre de conduire un retrait partiel de ses troupes, sans conséquences immédiatement déterminantes sur le terrain.
Le retrait russe se produit dans un contexte particulièrement tendu en Syrie, avec la menace d’une intervention plus soutenue de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. Ce retrait est-il un moyen d’éviter que le conflit syrien ne dégénère ?
Le conflit syrien est déjà en train de dégénérer, dans la mesure où la Turquie intervient dans les affaires intérieures de la Syrie en menant des frappes sur la communauté kurde syrienne. La Turquie se fait ainsi le complice de l’Etat islamique en combattant les ennemis de Daech. La situation est grave de ce point de vue. Si l’Arabie Saoudite en venait à intervenir elle aussi, elle se rendrait coupable d’une intervention illégale dans les affaires intérieures syriennes n’ayant pas faite l’objet d’une sollicitation de la part de Bachar al-Assad.
Pour autant, l’hypothèse d’une dégradation du conflit syrien n’est pas le motif du retrait russe. Les Russes considèrent que c’est le bon moment pour ménager leurs troupes, pour analyser la réaction des acteurs du conflit syrien et l’évolution de la situation. Il faut bien noter que l’armée russe se retire sur une victoire tactique alors que les Occidentaux, les Turcs et les Saoudiens, sont toujours incapables de venir à bout de Daech. Implicitement, les Russes démontrent leur capacité à agir vite et fort alors que les Occidentaux n’en ont visiblement pas l’intention. Plus la situation s’aggravera en Syrie et plus l’aide Russe sera jugée nécessaire et importante.
Cette décision n’est-elle pas guidée par les difficultés économiques russes qui ne permettent plus de soutenir l’effort militaire en Syrie ? Quelles sont les capacités militaires russes actuelles ?
La Russie subie une récession économique difficilement supportable pour la population, du fait de la chute des prix du pétrole et de la baisse du rouble. Pour autant, l’intervention russe n’a pas un coût insoutenable (entre 3 et 8 millions de dollars par jour selon les différentes estimations). La Russie est encore en mesure de mener ce type d’opération, à la fois réduite – quelques centaines d’hommes, une cinquantaine d’appareils et plusieurs navires – et n’engageant pas de troupes au sol. De plus, l’investissement russe est largement à la hauteur des succès politiques engrangés par la Russie, qui est redevenue l’incontournable interlocuteur des Etats-Unis, ce qu’elle souhaitait ardemment depuis l’effondrement de l’empire soviétique.
Les capacités militaires russes sont importantes. Les Russes avaient déjà démontré en Crimée l’efficacité des forces spéciales, des troupes aéroportées, et l’avancée de l’effort de modernisation. Désormais, ils certifient, à travers l’opération syrienne, la précision de leur matériel militaire et l’intelligence de leur tactique de combat qui consistait à frapper la chaine logistique de l’Etat islamique et des troupes d’Al-Nosra. La Russie montre qu’elle a de nouveau une armée de l’air et une flotte sur lesquelles il faut compter, comme l’ont démontré les tirs de missiles de croisière depuis la mer Caspienne et la Méditerranée.
Les forces armées se modernisent donc mais doivent encore poursuivre leur effort, car l’armée russe demeure un ensemble encore trop hétérogène. Incontestablement, la Russie est redevenue une puissance majeure, tant du point de vue militaire que politique.
Im Januar und Februar 2016 hat sich der Sinkflug der Ölpreise abermals beschleunigt – anscheinend unbeeindruckt von den geopolitischen Krisen in den wichtigen Förderregionen des Mittleren Ostens und Russlands. Trotz preisbedingt steigender Nachfrage drückt nach wie vor ein massives Überangebot auf den Markt. Zwar profitieren Ölverbraucher weltweit von den niedrigen Preisen. Konjunkturell aber wirkt der Ölpreis-Angebotsschock in einem labilen weltwirtschaftlichen Umfeld allenfalls stabilisierend, jedoch kaum als Wachstumstreiber. Die erwarteten positiven Impulse sind weithin ausgeblieben. Angesichts der kräftigen Einnahmeausfälle der Ölproduzenten mehren sich die Sorgen, dass sich die geopolitischen Verwerfungen in den großen Förderregionen weiter verschärfen. Derweil werden Investitionen in neue Felder unrentabel. Dass in der Folge Kohlenstoffreserven im Boden verbleiben, ist klimapolitisch zwingend notwendig. Wenn aber der Umbau des Energiesystems nicht konsequent vorangetrieben wird, könnte dies künftig die Versorgungssicherheit gefährden.
Peut-on considérer que cette élection présidentielle américaine est exceptionnelle ? Que nous apprend la popularité des candidats anti-système sur le climat social et l’importance du mécontentement politique aux Etats-Unis ?
Nous ne sommes pas encore entrés dans la phase des élections réelles car les primaires sont avant tout des scrutins intra-partis. Ces primaires ont manifesté le mécontentement des Américains, huit ans après la crise financière et trente ans après le début du consensus de Washington qui a stoppé le progrès des classes moyennes aux Etats-Unis. Le pouvoir d’achat du foyer américain moyen n’a pas avancé depuis les années soixante-dix. Bien que les Américains soient peu prompts à se mettre en colère et à remettre en cause leur propre système, de nombreuses frustrations se manifestent actuellement à l’occasion des primaires.
L’establishment américain, des SUPERPACS au parti républicain, semble se mobiliser contre l’éventualité d’une victoire de Donald Trump. Est-ce une réelle inquiétude ou bien seulement une posture ?
Il est clair que Donald Trump a su mobiliser une certaine frange de la population américaine que les Européens méconnaissent en grande majorité. Ce sont des gens éloignés des élites, trahis par les dérives du système politique et financier. Trump exprime la colère des classes moyennes qui ne se sentent pas ou peu représentées. L’establishment, qui prêche depuis au moins trente ans son idéologie sans considérer la vie réelle de la population, n’a pas anticipé la popularité fulgurante de Donald Trump.
La panique de l’establishment est réelle. C’est la fin du Parti républicain, qui propose depuis Ronald Reagan des politiques destructrices, visant notamment à minimiser le rôle de l’Etat. Les Républicains n’ont plus rien à offrir. Ils s’inquiètent davantage de ne plus rien représenter et de leur survie dans l’ombre de Donald Trump, que des réponses qu’ils pourraient apporter à l’exaspération des citoyens. Or, les électeurs impliqués dans les primaires sont généralement les plus politisés, les plus militants et ressentent donc ce vide politique au sein du parti.
Si Trump divise sur la scène intérieure américaine, il est clair que sa stratégie marketing a reçu un écho mondial. N’est-il pas malgré tout en train de remettre le Parti républicain, jusqu’alors en retrait, sur le devant de la scène internationale et de rendre inaudible la campagne d’Hillary Clinton ?
Donald Trump ne met pas le Parti républicain sur le devant de la scène mais bien un certain type d’Amérique et d’Américains, avec lesquels les Européens sont profondément mal à l’aise. Si les Européens ne se reconnaissent pas dans l’électorat de Donald Trump, il n’en est pas moins composé d’authentiques Américains. Trump est réel, 100 % américain et représentatif de l’Amérique jacksonienne, isolationniste, combative, agressive, égoïste, etc. Il prône une politique d’ « America First », qui répond à des attentes effectives au sein de la population américaine. Une partie des mesures controversées de Trump – comme le mur élevé entre le Mexique et les Etats-Unis – devra passer par le Congrès. Mais certaines initiatives de politique étrangère et sécuritaire, comme le rapatriement des troupes de l’OTAN, sont davantage possibles car inclues dans les prérogatives du Président des Etats-Unis.
L’Amérique représentée par Trump, à la fois symboliquement et politiquement, est tout à fait authentique. Il faut considérer sérieusement la capacité de Donald Trump à devenir président des Etats-Unis. Les Européens auraient alors à faire à un autre type d’Américains qui n’ont pas accédé au pouvoir depuis les années 1920.
Quant à Hillary Clinton, le combat entre les représentants des deux principaux partis, qui marquera le début de la véritable campagne présidentielle en septembre, s’annonce sanglant.