La liste des mémoires des étudiants du Master Recherche Relations Internationales 2013-2014
Pour plus d'informations sur les mémoires, nous vous invitons à consulter le site du Système universitaire de documentation (SUDOC) : http://www.sudoc.abes.fr
ADAO Camille, Les thèmes de politique étrangère dans les campagnes présidentielles de 2007 et 2012 , sous la direction de Thérèse GASTAUT
ALSAJDEYA Dima, Israël et l'Iran face à la menace nucléaire , sous la direction de Serge SUR
ANDERSEN Petronella, La nécessité de nouvelles dynamiques dans la construction européenne face à un grand pays-tiers comme la Russie - Perspectives comparées de la France et de la Suède
BEGOVIC Nino, L'OTAN et la PESD/PCSD - L'Europe entre la relation transatlantique et la recherche d'une autonomie politique et stratégique dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales , sous la direction de Serge SUR
CARRÉ Jean-Loup, La Confédération européenne des syndicats - De L'institutionnalisation dans l'Union européenne au défi de sa politisation , sous la direction de Gilles ANDREANI
DA SILVA Thomas, Les politiques étrangères de la Russie et de l'Autriche-Hongrie dans les Balkans entre 1878 et 1914 : un environnement géopolitique instable à la veille du premier conflit mondial , sous la direction de Gilles ANDREANI
DEFRANCE Leïlla, Al-Qaïda au Maghreb Islamique : l'internationalisation d'un groupe islamiste algérien , sous la direction de Julian FERNANDEZ
DETRY Charles-Emmanuel, La Grande-Bretagne et l'Europe sous David Cameron , sous la direction de Gilles ANDREANI
FREYTAG Mathis, La perception du système international source de coopération stratégique : La France et les Etats-Unis face à l'Ostpolitik de Willy Brandt (1969-1972) , sous la direction de Serge SUR
GARCIA Alice, L'Union européenne dans les négociations de paix israélo-palestiniennes (1991-2014) , sous la direction de Serge SUR
JANSTASOVA Angelika, L'utilisation de moyens de renseignement d'origine électromagnétique dans la lutte contre le terrorisme après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, L'Union européenne dans les négociations de paix israélo-palestiniennes (1991-2014) , sous la direction de Serge SUR
MAUREL Tara, La question des minorités à l'heure de la transition birmane , sous la direction de Serge SUR
MICHAUX Marie-Charlotte, L'intégration du crime d'agression dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale : obstacles, perspectives et pertinence , sous la direction de Serge SUR
SANCHEZ BELTRAN Jorge Ivan, L'interaction entre le discours panlatiniste français et la doctrine Monroe et le panaméricanisme états-uniens comme contexte de construction du concept d' "Amérique latine". 1823-1914 , sous la direction de Albert BOURGI
SILIUTINA Ella, La Russie et l'élargissement de l'OTAN , sous la direction de Hugues PORTELLI
TEZENAS DU MONTCEL Luc, La formation du droit des déplacés internes - Sur les nouvelles fonctions du droit soft et des instruments de mise en œuvre du droit dur , sous la direction de Serge SUR
VIALLEFONT Sarah, La France et les Etats-Unis face aux juridictions pénales internationales , sous la direction de Serge SUR
VIANEY Arthur, Le développement du Service Européen pour l'Action Extérieure : la construction de la politique étrangère européenne après Lisbonne , sous la direction de Gilles ANDREANI
YUSUF Omar, Une approche moderne de la piraterie maritime au large de la côte du golfe d'Aden , sous la direction de Serge SUR
ZOGHBI Rawa, Le statut juridique du Hezbollah , sous la direction de Serge SUR
La liste des rapports de stage des étudiants du Master Professionnel Relations Internationales 2013-2014
BEN-NOUAR Karima, Atlantico/Talmont Media , tuteur Charlotte CABATON
BURNEL Anne-Sophie, Service informations et relations publiques de l'Armée de Terre (SIRPA Terre) , tuteur Lieutenant-Colonel SARZAUD
CARON Marine, Fondation pour l'innovation politique (Fondapol)/ Les think tanks, nouveaux acteurs du système international , tuteur Anaïs ALLEMAND
CHEVRIER Gabin, OTAN/ Etude sur le fonctionnement politico-militaire de l'OTAN
MARTIN Wenceslas, Airbus : Les relations internationales au prisme du contrôle des exportations , tuteur Arnaud IDIART
PAGÈS Aymeric, Airbus , tuteur Erwan LE CALVEZ
PINEL Amandine, Ambassade de France aux Pays-Bas, Organisation pour l'interdiction des armes chimiques , tuteur Hugues FANTOU
SHCHIGOLEVA Marina, ING Banque , tuteur M. H. KOERHEIMEIER
SIMON Noëmie, Refonder la droite , tuteur Guillaume CARISTAN
La liste des mémoires des étudiants du Master Recherche Relations Internationales 2012-2013
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BINATE Amara, Approche sociopolitique des jeunes recrus en Côte d'Ivoire post-crise , sous la direction de Serge SUR
BOUDON Delphine, Mémoire post-coloniale de l'histoire coloniale : la place du cinéma , sous la direction de Gilles ANDREANI
DIAKITE Mohamed, L'Arménie dans son environnement régional , sous la direction de Jean-Paul PANCRACIO
GENEVOIS Julien, La France et le règlement de la question Libyenne (1945-1949) , sous la direction de Frédéric BOZO
LOPEZ Marie, Le Saint-Siège, une puissance diplomatique sui generis dans les Relations internationales sous le Pontificat de J-Paul II (1978-2005) , sous la direction d'Olivier DE FROUVILLE
PINEL Amandine, La répression pénale internationale des actes de piraterie maritime dans l'océan indien , sous la direction de Serge SUR
SPECKLIN Marion, L'intervention en Libye et la responsabilité de protéger , sous la direction de Serge SUR
La liste des rapports de stage des étudiants du Master Professionnel Relations Internationales 2010-2011
ALACRON Fanny, IFRI (centre des études de sécurité)
BESOMBES Océane, Ambassade de France en Israël , tuteur Zacharia GROSS
BOLLEN Rosalia, Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe
COLLIER Freya, Ministère de la Défense : Etat major de l'armée de Terre-Cellule de coopération bilatérale , tuteur Christophe BOJDA
DALLAY Clara, Questions internationales, Direction de l'information légale et administrative , tuteur Jérôme GALLOIS
DE CACQUERAY Erwan, Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO)
FABRIZI Teodolinda, Centre d'études turques, ottomans, balkaniques et centrasiatiques , tuteur Stéphane A. DUDOIGNON
FRANKO Sarah, Questions internationales (stagiaire à la rédaction) , tuteur Jérôme GALLOIS
GARDES Lea, Mission de défense de l'Ambassade de France à Bangkok , tuteur Yann DIROU et Thierry POIGNANT
GUENEGAN Mathilde, South-South news , tuteur Afaf KONJA
GYFTAKOU Sofia, UNESCO (délégation permanente de la Grèce) , tuteur Stella BEZIRTZOGLOU
KHARATYAN Rima, PNUD en Arménie , tuteur George HODGE
KOBYASHO Avako, Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) , tuteur Frédéric CHARILLON / Maurice DE LANGLOIS
MANIET Vincent, FIAS en Afghanistan , tuteur Jorge ESPINOZA/ Daniel O'SHEA
MANSOURIAN Marie, L'Observatoire de la langue française , tuteur Alexandre WOLFF
MARQUEZ José Luis, Centre d'Appui à la Mission (CAM) du Détachement "Orion" de l'Armée de l'Air espagnole
NIRMAN Mathias, Délégation aux Affaires Stratégiques (MinDef) , tuteur Franck MATARESE
SALINESI Xavier, SGDSN, Coordination interministérielle , tuteur M. ANTOINE
SHUL'GINA Ksenia, Comité de l'économie de l'administration de la ville d'Irkoutsk, Direction du Tourisme et de l'Action internationale (IrRussie) , tuteur Olga SEREDKINA
STOEV Gueorgui, Bureau européen du Centre de coopération industrielle entre l'UE et le Japon , tuteur Jessica MICHELSON
TEODOLINDA Fabrizi, CETOBAC , tuteur Stéphane A. DUDOIGNON
ZEUGMANN Ophélie, Délégation à l'information et à la communication de la Défense (DICoD) , tuteur Alexandre MARCHIS
La liste des mémoires des étudiants du Master Recherche Relations Internationales 2011-2012
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AMBARKHA HASSANE Yacoubou, La Conférence des parties chargée d'examiner le Traité sur la Non-prolifération des armes nucléaires (3-28 mai 2010) , sous la direction de Serge SUR
BAHOU Mohamed El Amine, Al Quaida au Maghreb Islamique : l'internationalisation du GSPC et son impact sur les enjeux sécuritaires de la région saharienne , sous la direction de Albert BOURGI
BARBUAT Ellina, La Russie au Conseil de Sécurité - Stratégie de puissance de la Russie à l'ONU à travers les conflits et questions de sécurité africains , sous la direction d'Olivier FORCADE
COLLET Clémence, L'Arménie dans son environnement régional , sous la direction de Serge SUR
COUTRET Anthony, Les relations franco-allemandes de 2005 à 2012 vues par le prisme des partis politiques , sous la direction de Rainer HUDEMANN / Serge SUR
KAMMOURIEH Lanah, Les éliminations ciblées en droit international : Étude comparative , sous la direction de Serge SUR
KESHAVARZ Niloufar, Le conflit sino-tibétain - Entre droit et politique , sous la direction de Gilles ANDREANI
NASSEMA Lahjar, La politique africaine du roi Mohammed VI , sous la direction de Gilles ANDREANI
REALIMANGA Haingoniaina, Les enjeux des relations franco-malgaches depuis 2002 , sous la direction de Jean-Denis MOUTON (Université de Lorraine, Université du Luxembourg)
RAGOT Romain, ONG, B20, L20 : quelle place pour les acteurs non étatiques dans le modèle de gouvernance G20 ? - L'exemple de la présidence française du G20 , sous la direction de Gilles ANDREANI
TCHICAYA Christian, La Crise Ivoirienne , sous la direction de Serge SUR
THIRUMANAVALAN Keerthiga, Les femmes tamoules de Sri Lanka, premières victimes de guerre , sous la direction de Serge SUR
La liste des rapports de stage des étudiants du Master Professionnel Relations Internationales 2011-2012
BAUGIER Sarah, Invest in France Agency) , tuteur Caroline LAPORTE
BAHOU Mohamed El Amine, Ministère de la Défense, Délégation aux affaires stratégiques
BICLET Pierre, OTAN, Bruxelles : Les partenariats et la sécurité coopérative dans l'OTAN
BRAUN Xavier, Brigade LA FAYETTE, Déploiement en Afghanistan
BRETON Lydie, UNESCO Paris (inclusion sociale, secteur sciences humaines) , tuteur Golda EL KHOURY
CHARRIER Camille, Croix-Rouge française : Direction des Relations et des Opérations Internationales
DAHAN Marion, ONU, Service de Liaison des Nations-Unies avec le Secteur Non-Gouvernemental (New York)
FARRE Jorge, École de guerre 19ème promotion "Maréchal Juin"
GERARD Céline, Burson-Marsteller , tuteur Lorie LICHTLEN
HUARD Nicolas, Compagnie Européenne d'Intelligence Stratégique (CEIS)
KOSUDA Mayumi, Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO), Paris , tuteur Maiko MURAYAMA
LE TALLES Killian, HSBC Factoring France
LOVATON DALENS Humberto, Mouvement international ATD Quart MONDE , tuteur Tom CROFT
MACE Marie, Projects Abroad (archéologie) , tuteur Jorge ESPINOZA / Daniel O'SHEA
MOLLARD Jean-Philippe, Centre de planification et de conduite des opérations
SUSLOVA Maria, SL& Network France , tuteur Olga BELOT
La liste des mémoires des étudiants du Master Recherche Relations Internationales 2010-2011
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BEHAR Raphaël, Politique de l'énergie russe : peut-on parler d'arme énergétique ? , sous la direction de Gilles ANDREANI
BILIGHA TOLANE Patience, Échec des politiques de développement après un demi-siècle d'indépendance : cas du Cameroun , sous la direction de Roseline LETTERON
BRUN Jérôme, Le Kirghizstan : Enjeux et rivalités , sous la direction de Jean-Denis MOUTON (Université de Lorraine, Université du Luxembourg)
BUCEKOVA Katarina, Les Roms et l'Union européenne, une politique européenne difficile à élaborer face aux politiques nationales , sous la direction de Gilles ANDREANI
COILUBALY Abdrahamane, Al Quaida au Maghreb Islamique : Origine et capacité d'action d'un mouvement terroriste , sous la direction de Gilles ANDREANI
DE SOUSA Nicolas, Le rôle des BRICS pour la gouvernance mondiale , sous la direction de Gilles ANDREANI
DELPORTE Augustin, La politique étrangère des États-Unis, à travers les nominations de l' "Homme de l'année" de Time Magazine, de 1950 à 1973 , sous la direction de Farid YAKER, Président du Forum France Algérie
DROTAR Matej, La non-reconnaissance de l'indépendance unilatérale du Kosovo par les États membres de l'Union européenne , sous la direction de Serge SUR
DROUNAU Louis, L'affaire Omar Al-Bashir de la Cour pénale internationale - Quelques grammes de justice dans un monde de realpolitik , sous la direction de Nicolas HAUPAIS
GAUTHIER Cécilia, Mondialisation : entre desoccidentalisation et croissance , sous la direction de Serge SUR
GEORGIKOPOULOS Ioannis, La relation entre la force et la négociation dans le règlement des crises yougoslaves , sous la direction de Serge SUR
KONATE Fayssal, Côte d'Ivoire : concept d'Ivoirité, sortie de crise et rôle de la gouvernance mondiale , sous la direction de Serge SUR
LALANDE Julien, L'Ukraine entre la Russie et l'Occident - L'impact de la révolution orange , sous la direction de Serge SUR
LENFANT Thibaut, Juillet, août, septembre 1936 : logique de l'intervention, pratique de la non-intervention : Le premier Cabinet Blum et les débuts de la guerre civile Espagnole , sous la direction de Serge SUR
LESTEVEN Sandra, La mise en place du Service européen pour l'action extérieure , sous la direction d'Olivier FORCADE
MESTRES Laura, La coopération militaire franco-britannique , sous la direction de Gilles ANDREANI
MORIZOT Aurore, L'Union européenne au Sommet de Copenhague , sous la direction de Serge SUR
NEE Lise, L'implication de l'Union européenne dans la résolution du conflit israélo-palestinien , sous la direction de Gilles ANDREANI
NGYEN Carine-Ly, Quelles réactions et quelles stratégies par les États pour un site à abattre : Wikileaks , sous la direction de Françoise THOM
OULD AHMED Amanatoullah, Union du Maghreb Arabe - Conseil de coopération du Golfe : Étude comparative , sous la direction de Gilles ANDREANI
SCEUT Hugo, L'influence de l'Iran dans le Caucase du Sud : ambitions et déceptions de la politique régionale de Téhéran , sous la direction de Serge SUR
TOURE Niandou, L'organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal "OMVS" - Des actions multisectorielles au service du développement durable , sous la direction de Gilles ANDREANI
BENNIS Hamza, L'Union du Maghreb arabe depuis 1989 , sous la direction de Anne-Laure DUPONT
TOURE Hamidou-B, L'Union africaine et la résolution des crises et conflits en Afrique , sous la direction de Albert BOURGI
La liste des rapports de stage des étudiants du Master Professionnel Relations Internationales 2010-2011
BERNARD Benoit, État-major maritime de réaction rapide italien COMITMARFOR
GRENOUILLON Ludovic, Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)
Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos participated as speaker at the Athens Energy Forum 2016 which took place at Grande Bretagne Hotel on 2 and 3 February 2016. Dr Dokos spoke on geopolitical developments in the Middle East and the Mediterranean. You can find here more information.
Le vingt sixième Sommet de l’Union africaine s’est tenu à Addis-Abeba du 30 au 31 janvier 2016. Initialement prévu pour promouvoir les droits humains et pousser les Etats membres à mettre en œuvre la protection des droits de l’Homme et spécifiquement ceux de la femme dans leurs axes gouvernementaux prioritaires pour le compte de l’année 2016, le sommet a finalement été une occasion de plus pour révéler les étonnantes divergences entre la volonté toujours prononcée de l’Union africaine de protéger les intérêts plurinationaux du Continent et les considérations exagérément souverainistes de ses Etats membres. Entre l’intérêt accordé au discours de la présidente de la Commission de l’Union africaine sur la nécessité de mobiliser les ressources du continent à la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063, les déclarations propagandistes de Robert Mugabe contre les Occidentaux et la rupture idéologique voulue par le président tchadien Idriss Deby, les contradictions observées au Sommet de l’Union africaine, bien que connues, semblent de plus en plus préoccupantes au regard des conditions inhumaines imposées aux populations africaines par un environnement géopolitique entretenu par les chefs d’Etat et de gouvernement.
Les droits de l’Homme remplacés par l’urgence sécuritaire pour quelle finalité ?
Si la thématique centrale retenue pour le vingt sixième Sommet de l’UA a été celle des droits de l’Homme et spécifiquement les droits de la femme, la situation politique et sécuritaire au Burundi, en Libye, au Soudan du Sud, en RCA et la montée du terrorisme transnational sur le continent ont incontestablement contribué à modifier l’agenda du Sommet. Ces questions inscrites à l’ordre du jour du Sommet, sans une préparation structurellement concertée à l’avance, avaient, malgré tout, toute leur place dans les débats, si l’on s’en tient aux conséquences multiples de ces différentes crises sur la stabilité des pays concernés et les projections au niveau régional. Le fait de les inscrire à l’ordre du jour, en soi, ne pose aucun problème. Mais le traitement et les orientations réservés à ces situations d’urgence, au regard de la profondeur de leurs impacts et de ce que Bertrand Badie appelle « la diplomatie de relégation » au niveau global, sont de nature à conforter le positionnement des acteurs qui structurent et entretiennent le chaos observé dans ces pays.
Burundi : une occasion manquée pour confirmer l’influence de l’Union africaine sur les Etats.
Le 18 décembre 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) a annoncé l’envoi d’une mission de prévention et de protection composée de 5000 soldats pour mettre fin aux atrocités commises en toute impunité par Pierre Nkurunziza et son gouvernement. Face à l’ignorance de l’ultimatum et de la demande d’intervention donnés par le CPS au gouvernement burundais, l’Union africaine, tout en respectant le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays membres, a maintenu sa pression sur Bujumbura dans l’espoir de voir entériner cette volonté d’intervention par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du dernier Sommet. Ces derniers réunis à Addis-Abeba, le 30 et 31 janvier 2016, n’ont visiblement pas suivi les choix et orientations de l’Union africaine. Mais pouvait-on réellement attendre l’effectivité de cette annonce ? Le réalisme impose de répondre par la négative et ce pour deux raisons principalement.
Premièrement, au regard des difficultés structurelles et des défis capacitaires que connaît l’Union africaine dans la mobilisation des troupes devant assurer le maintien de la paix dans les pays en conflit, il est clair que relever le défi dans l’urgence d’envoyer 5000 soldats demeure si ce n’est une pure vue de l’esprit, ce serait une fatale erreur d’appréciation des capacités opérationnelles effectives de l’organisation continentale. Les troupes à envoyer au Burundi devaient provenir prioritairement des pays de la sous-région, à savoir l’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, la Somalie, le Soudan et probablement des pays de la Commission de l’Océan indien : les Comores, les Seychelles notamment. Compte tenu du nombre des crises actuelles sur le continent et de la situation politique et sécuritaire des pays de la sous-région, la mobilisation de ces troupes sur la base des contributions de ces pays était incontestablement inenvisageable à très court terme.
Deuxièmement, le scénario malien qui a vu l’entrée en guerre du Tchad au Nord du pays n’est pas envisageable sans un soutien opérationnel et financier extérieur compte tenu des défis sécuritaires et du poids de la menace terroriste dans les principaux pays contributeurs de troupes, le Nigéria, l’Ethiopie, le Tchad, l’Algérie notamment. Par ailleurs, en plus de la dépendance financière de l’Union vis-à-vis de ses partenaires, notamment l’Union européenne, elle-même prise en otage par les crises financière et des réfugiés, la majorité des chefs d’Etat des pays membres de l’UA ne souhaitent pas voir s’appliquer les mêmes principes d’intervention dans leurs pays si ces derniers sont confrontés aux mêmes critiques internationales. Il faut rappeler que pour le budget 2016, 92,5% du budget des programmes sont supportés par les partenaires et seulement 7,5% par les Etats membres. La marge de manœuvre de l’Union demeure donc réduite face au refus de certains dirigeants de lancer une opération militaire au Burundi. Le président Deby, nouveau président en exercice de l’Union africaine, a affirmé que l’UA a donné une chance au président Nkurunziza pour résoudre cette crise et qu’en l’absence d’une solution à cette dernière, l’UA interviendra militairement. Venant de celui qui enregistre un succès diplomatique et militaire qui confère à son pays le statut de puissance régionale, l’on peut accorder du crédit à une possible intervention de l’UA sous la houlette du Tchad. Mais il va falloir un soutien financier extérieur, faire preuve de courage et briser les codes « sacrés » de ses homologues. C’est peut-être un tel leadership qui manque à l’Union africaine pour confirmer son influence en matière de protection des populations sur les Etats.
La solution retenue à l’issue de ce Sommet a été de mettre en place une délégation de très haut niveau composée de plusieurs chefs d’État. Une entreprise diplomatique qui n’est nouvelle que par le nombre de dirigeants qui pourraient composer la mission. Des échecs successifs ont été enregistrés au cours des derniers mois : les médiations respectives du président ougandais Yoweri Museveni, celle du président béninois Boni Yayi qui n’a finalement pas vu le jour en raison du refus des autorités burundaises, sans énumérer les tentatives de médiations internationales depuis avril-mai 2015.
En ce qui concerne la Libye, La solution proposée par l’Union africaine d’envoyer un collège de chefs d’Etat pour accélérer le processus de dialogue politique dans le pays est certes non négligeable mais demeure peu efficace si un appui opérationnel n’est pas apporté aux choix et décisions politiques qui visent à stabiliser la Libye et les pays de la région.
A 6 mois des Jeux olympiques, où en sont les préparatifs et dans quel contexte économique et social se déroulent-ils ? Quels sont les principaux défis à relever pour Rio ?
Concernant les préparatifs, le contexte est sensiblement différent de celui de la Coupe du monde de football en 2014 où il y avait eu beaucoup de retard et une grande inquiétude de la part des organisateurs pour voir les travaux terminés à temps, qui avaient finalement été achevés in extremis. Il a pu y avoir une inquiétude pour les Jeux olympiques, les travaux sont aujourd’hui quasiment terminés. 34 sites de compétitions sont répartis dans quatre quartiers différents : Deodoro, Barra, Copacabana et Maracaña. Dans la zone de Barra, le Parc olympique est terminé à 97%. Pour les autres installations olympiques, l’avancement est estimé entre 70% et 80%.
Concernant le contexte économique et social, la désignation des Jeux de Rio est intervenue en 2009, au moment où le Brésil était considéré comme une économie émergente, pour ne pas dire émergée. C’était l’âge d’or des BRICS, qui enregistraient des taux de croissance conséquents. Il y avait une dynamique importante et l’on entendait souvent parler du mythe du miracle brésilien. Force est de constater que ce n’est plus du tout la même chose aujourd’hui. On assiste à la fin de ce mythe du miracle brésilien puisque, alors que l’économie brésilienne était à en 7ème position en 2013, elle est entrée en récession fin 2014, et le déficit commercial s’élevait à 13,9 milliards de dollars. Le taux de croissance en 2010 était évalué par le FMI aux alentours de 7.10%, contre 0,1% en 2014. Très concrètement, cette situation économique critique s’est ressentie directement sur l’organisation des Jeux. Ainsi, estimés à 12 milliards d’euros, les coûts d’organisation des Jeux sont bien inférieurs à ceux de Pékin (coût estimé à 33 milliards d’euros), et surtout ceux de Sotchi (selon une estimation officielle, les Jeux auraient coûté 45 milliards d’euros, vraisemblablement très en deçà de leur coût réel). Ces derniers mois, les organisateurs ont consenti à des baisses de 20% dans le budget opérationnel, qui se traduit par une réduction du nombre de volontaires, ou la suppression de structures ou de tribunes, comme cela a été annoncé au début du mois pour les épreuves d’aviron.
Quant au contexte social et politique, deux aspects sont notables. Premièrement, on n’assiste pas aux mêmes manifestions populaires comme cela avait pu être le cas lors de la coupe des confédérations en 2013, en dépit du climat d’austérité présent. S’il y a eu des manifestations, notamment à l’été dernier, elles étaient moindres qu’il y a 2 ans et ont davantage un objectif politique avec la volonté de démission de la présidente Dilma Rousseff. Une procédure d’impeachment a d’ailleurs été lancée contre la Présidente le 3 décembre 2015. La dénonciation de la corruption est l’un des griefs reprochés à la Présidente et à des membres de son gouvernement, plusieurs de ses ministres ayant été limogés pour corruption. D’autre part, l’affaire Petrobras empoisonne la présidente brésilienne depuis mars 2014. A titre d’exemple, le dernier index de Transparency International classait le Brésil 76ème cette année, alors qu’il avait été 42ème en 2013).
Concernant les défis à relever pour Rio, ils sont de trois ordres.
D’une part, il s’agit pour Rio d’arriver à transformer l’essai de ces Jeux olympiques, et laisser un héritage social, éducatif et économique. Social, car les Jeux doivent servir la population brésilienne et de Rio, notamment à travers les transports, qui étaient très imparfaits. Rio s’est doté d’un service de transport important. Educatif, car de nouvelles infrastructures sportives ont été mises en place et pourront ensuite bénéficier aux brésiliens et aux Cariocas. Economique enfin car quatre quartiers de Rio ont été rénovés et aménagés notamment le port de Copacabana, ce qui permet de mettre en avant la ville à des fins touristiques et économiques.
Le deuxième défi à relever est sécuritaire, compte tenu de la géopolitique actuelle et de l’état de la menace. Les Jeux olympiques constituent une cible potentielle, comme tout grand évènement sportif. A ce titre, la sécurité avait notamment été une priorité des JO de Londres en 2012, avec la mobilisation d’environ 40 000 policiers et militaires. A Rio, 85 000 militaires seront mobilisés. Cette sécurité interviendra à tous les niveaux afin d’en faire des Jeux sûrs.
Le dernier défi à relever est sanitaire. Premièrement, il s’agit de la question de la pollution de l’air et de la baie de Rio, facteur de risque pour les athlètes. D’autre part, et de façon plus inquiétante, la propagation du virus Zika fait actuellement l’objet d’une préoccupation et pose la question de la protection et de la gestion de cette crise à la fois par les autorités brésiliennes mais aussi par la communauté internationale.
Les différents scandales récents de corruption dans le sport ont-ils selon vous un impact sur les Jeux olympiques ?
On pourrait croire que cela ne touche pas directement les Jeux olympiques puisque cela ne concerne pas directement le CIO. Les cas sont très différents (dopage, corruption, trucage de matchs, trucages) et les instances touchées sont des fédérations internationales. En revanche, cela va, de façon indirecte, avoir un impact sur les JO puisqu’avec l’agenda très rapproché des révélations de ces scandales, ainsi que le nombre de fédérations touchées, cela met clairement à mal la crédibilité du sport et des sportifs. Cette atmosphère de méfiance ternit considérablement l’image du sport et des valeurs qu’il entend véhiculer. De façon plus pragmatique, la présence des athlètes russes à Rio est plus qu’incertaine. Après la révélation de la commission d’enquête indépendante de l’agence mondiale anti-dopage (AMA), la fédération internationale d’athlétisme (IAAF) avait décidé de suspendre les athlètes russes pour les compétitions internationales. Une nouvelle décision doit intervenir en mars 2016, concernant la possible levée ou non de ces sanctions et qui donnera le ton pour ces Jeux olympiques. Ce qui est sûr, c’est que compte tenu de la pression de l’opinion, de la nécessité de ne pas venir un peu plus décrédibiliser le sport, il est clair que la lutte contre le dopage, contre les matches truqués et tout trucage au cours de ces JO sera extrêmement surveillée. On ne peut que s’en féliciter car il en va de la crédibilité du sport international.
Quel héritage ces Jeux olympiques sont-ils susceptibles de laisser sur le plan sportif, économique et de la gouvernance de l’institution olympique ?
D’un point de vue économique, il y avait eu des interrogations sur les perspectives de reprise économique du Brésil dans le contexte de ces Jeux olympiques. Compte tenu de la fragilité de l’économie brésilienne, peu d’élément permettent d’être optimiste et d’imaginer une reprise spectaculaire de l’économie brésilienne.
Au niveau sportif, un effort a donc été fait de la part du Brésil pour ne pas multiplier les infrastructures. Le budget opérationnel des JO a d’ailleurs été amputé de 20%. Il y a de la part du Brésil une volonté de trancher avec ce qu’avaient été les Jeux de Sotchi en 2014, où il y avait eu une croissance exponentielle, voire incontrôlée, des frais et des coûts d’organisation. Rio souhaitait en effet revenir à des dépenses davantage modestes, d’une part parce que le contexte de rigueur l’impose, et d’autre part parce que l’agenda publié par le CIO invite les villes hôtes et les pays candidats à faire preuve de modestie dans leur projet, et à ne pas multiplier les « éléphants blancs ». Autre élément qui mérite d’être pris en compte, la montée en puissance des sociétés civiles est un élément important, et dont on avait déjà percevoir la portée lors de la Coupe des confédérations de 2013, pour dénoncer les dépenses qui privent le pays d’infrastructures essentielles.
Dans la capitale éthiopienne où se déroulait le sommet de l’Union africaine (UA), personne ne s’attendait à ce que de grandes décisions soient prises. Pourtant les défis restent nombreux. Il suffit d’évoquer Boko Haram, les Shebab, le Burundi, les nombreuses élections à venir sous tension sur le continent, etc. L’Union africaine est soumise à la bonne volonté des chefs d’Etat et de gouvernement et n’avance que par petits pas.
Au niveau institutionnel, le Tchad prend la présidence tournante de l’UA pour un an. Même si le rôle du président reste modeste, Idriss Deby Itno est le chef d’Etat le plus engagé dans les problématiques de paix et de sécurité, qui restent les dossiers les plus lourds au sein de cette organisation. En effet, les troupes tchadiennes, intervenues en RCA et aux côtés de la France au Mali, sont en première ligne contre Boko Haram [1]. De plus, le Tchad accueille le poste de commandement de l’opération Barkhane. Capacité de déploiement, compétence opérationnelle, volonté politique sont des atouts que peu d’Etats africains possèdent. Idriss Deby Itno l’a d’ailleurs annoncé : « Que l’Afrique assure elle-même sa sécurité face au terrorisme ».
La nouvelle composition du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA (un mini-Conseil de sécurité) entérine le fait que les puissances majeures du continent veulent être présentes pour peser dans les décisions et résolutions. Le Nigéria, l’Egypte, l’Afrique du sud, l’Algérie et à moindre échelle le Kenya, le Tchad et le Rwanda siègeront pour deux ou trois ans [2]. A titre d’anecdote, le Burundi a été reconduit au CPS pour deux ans. L’Ethiopie qui vise une place au Conseil de sécurité des Nations Unies est une absente de marque [3].
Mais c’est au sommet de juillet 2016 à Kigali que les choix vont être importants. Y seront élus le président, son adjoint et les huit commissaires de la Commission de l’UA, organe permanent qui assure le fonctionnement de l’institution au quotidien. La présidente actuelle, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, sud-africaine, ne devrait pas se représenter. Le ministre algérien des Affaires étrangères et ancien Commissaire Paix et Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra semble bien placer pour lui succéder. Une réunion avec ses homologues sud-africain et nigérian s’est déroulée pendant le sommet, avec sûrement en filigrane l’attribution du poste de Commissaire Paix et Sécurité à l’un de ces deux Etats s’il était élu. A ce jour, la paix et la sécurité restent l’affaire des grandes nations africaines, notamment celles qui contribuent le plus au budget de l’organisation continentale.
L’élection d’Idriss Deby Itno est un atout non négligeable pour une politique africaine de la France qui peine à dépasser le cadre de l’Afrique de l’Ouest et centrale. L’élection de Ramtane Lamamra irait dans le même sens. Le Tchad et l’Algérie font partie de notre histoire africaine. Ils sont, de plus, deux acteurs incontournables dans notre lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-sahélienne. Notre diplomatie devrait saisir cette opportunité pour prendre de la hauteur et cesser de s’empêtrer dans des relations bilatérales parfois équivoques.
Sur un plan opérationnel, le CPS (570ème Réunion du 21 janvier 2016) s’est félicité que la Force africaine en attente (FAA) ait atteint sa pleine capacité opérationnelle, suite au bon déroulement de l’exercice Amani Africa II de novembre 2015. Il a « salué les progrès accomplis par la Force en attente de l’Afrique de l’Est (EASF), ainsi que ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dans l’opérationnalisation de leurs brigades en attente respectives, et a reconnu les efforts déployés par la Capacité régionale d’Afrique du Nord (NARC) pour l’opérationnalisation de la sienne ». En conséquence, la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC) créée en 2013 en attendant l’opérationnalisation des brigades régionales, devrait être dissoute [4]. Mais le Burundi est venu freiner les ambitions de l’Architecture de paix et de sécurité (AAPS) de l’UA. La résolution du CPS du 17 décembre 2015, forte des avancées opérationnelles citées, mentionnait le déploiement d’une force d’un effectif initial pouvant aller jusqu’à 5 000 hommes dans le cadre de l’EASF. C’était oublier les relations entre le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda (médiateur dans la crise), trois Etats membres de l’EASF qui ne devraient pas participer à ce déploiement ! Nous voyons donc ici les limites de l’AAPS et de ses brigades régionales en attente, comme d’ailleurs la Force multinationale de lutte contre Boko Haram [5] nous le montre. Celle-ci est une coalition d’Etats réunis pour cette mission spécifique de lutte contre le terrorisme qui déborde sur deux régions africaines. Espérons que le retour d’expérience sur la FAA prévu en mars 2016 et le poids de l’Union européenne dans le financement de cette force en attente (feuille de route 2016-2020) permettront une évolution significative et pragmatique de cette africanisation des problèmes de paix et de sécurité.
Idriss Deby Itno succède au très controversé Robert Mugabe dont on peine à mesurer l’apport pendant sa présidence. Comme le Tchadien le précisait, quelques heures après son élection : « Nous nous réunissons souvent. Nous parlons trop. Nous écrivons beaucoup. Mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout ». C’est en janvier 2017 que nous analyserons l’impact qui aura été le sien dans l’évolution de l’Union africaine.
[1] Le poste de commandement de la Force multinationale est basé à N’Djamena au Tchad.
[2] Quinze Etats composeront le CPS : le Nigéria, l’Egypte, la République du Congo, le Kenya et la Zambie pour trois ans et Le Niger, la Sierra Leone, le Togo, l’Algérie, le Burundi, le Tchad, le Rwanda, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et le Botswana pour deux ans.
[3] Le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) a approuvé la candidature de l’Ethiopie au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
[4] Si le CPS a annoncé la dissolution de la CARIC, elle a été mentionnée dans le discours du nouveau président de l’UA….De plus, l’Afrique du sud semble favorable à son maintien !
[5] Multinational Joint Task force (MNJTF).
Article paru le 3 février 2016 dans Le Figaro. Les attentats du 13 novembre ont-ils eu un impact sur les élections régionales, un mois plus tard ? Oui au niveau national, non dans les secteurs directement frappés. C'est ce qui ressort de l'analyse effectuée pour la Fondation pour l'innovation politique par le politologue Jérôme Fourquet (Ifop) et le géographe Sylvain Manternach. Une note sur cette analyse sera publiée par la Fondation pour l'innovation politique.
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Le Parlement algérien s’apprête à examiner le projet de révision de la Constitution. Que prévoit-il ? Comment est-il perçu auprès des Algériens ?
Il s’agit de faire une nouvelle constitution qui puisse garantir au régime algérien de continuer à contrôler la majorité des leviers du pouvoir et pérenniser le système tel qu’il existe depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Il est difficile de savoir ce que pensent les Algériens puisque sur ce sujet – bien qu’il soit important -, comme sur la plupart des sujets politiques, les Algériens se sont totalement détournés de la vie institutionnelle de leur pays. Toutefois, la confiance qui a pu exister il y a fort longtemps n’existe plus. Il semble qu’ils soient majoritairement peu favorables à cette réforme de la constitution.
S’il est adopté, peut-il réellement se traduire en actions politiques concrètes ? Le président Bouteflika est-il susceptible de proposer un amendement afin de se maintenir au pouvoir ?
Cela peut en effet déboucher sur des actions politiques concrètes, d’ailleurs préoccupantes. Ce qui se passe en Algérie a une résonnance avec les débats que nous pouvons avoir en France, notamment sur la question des binationaux. Ce projet de constitution interdit dans son article 51 aux Algériens ayant une autre nationalité de briguer un mandat électif ou de prétendre à de hautes fonctions dans les institutions de l’Etat. Cette disposition, au moment même où l’on débat en France de la déchéance de nationalité, a été très mal perçue par les jeunes issus de l’immigration ou les binationaux qui vivent en France, qui se sont sentis stigmatisés. Il y a ainsi une défiance à leur égard à la fois en France et dans le pays d’origine de leurs parents, ceci alors qu’il y a des députés de l’immigration. C’est un paradoxe depuis qu’il y a une assemblée populaire nationale en Algérie. Cette disposition qui instaure une citoyenneté à deux vitesses a été très mal perçue et a notamment fait l’objet d’une pétition en ligne largement relayée, même si elle n’a pour le moment pas beaucoup été signée. Il est intéressant de souligner à quel point la France et l’Algérie sont enchâssés aujourd’hui, comme ils ont pu l’être hier dans l’histoire récente.
Concernant le président Bouteflika, le projet de révision constitutionnelle prévoit une limitation des mandats. Cela ne sera sans doute pas efficace. En effet, la précédente constitution prévoyait également une limitation des mandats et n’a pourtant pas empêché le président de la république de briguer un quatrième mandat. Le régime, autiste et autoritaire, ne supportant pas la contradiction, sait manier les institutions et les textes fondamentaux en sa faveur. Si Bouteflika – totalement absent et dont on ne peut plus dire qu’il dirige l’Etat – prévoit de se maintenir pour un cinquième mandat, il faut envisager le pire pour le pays pour les années à venir.
Quelle la situation économique et sociale en Algérie ? Quel est l’impact de la baisse du prix du pétrole pour l’économie algérienne ?
L’impact de la baisse du prix du pétrole a été immédiat. C’est d’abord un impact à la pompe, même si le prix de l’essence reste très bas par rapport à ce que nous connaissons en Europe. Ce sont surtout 50% de recettes en moins dans les caisses de l’Etat. Des mesures drastiques ont été prises avec la fin des subventions de l’Etat sur les produits de base comme le pain, la farine, la semoule etc. Cela a des conséquences sociales immédiates. On va voir se multiplier, comme on l’observe depuis quelques mois, des manifestations et des affrontements avec les forces de l’ordre. Sur le plan politique, cela peut avoir des conséquences. En octobre 1988, des émeutes avaient éclaté un peu partout à travers le pays pour des raisons similaires. L’Algérie connaissait en effet une grave crise économique en raison de la chute du prix du pétrole, avec un baril en dessous de 15$. Cela a eu un effet immédiat parce que l’Algérie est le pays au monde dont l’économie est la moins diversifiée. A chaque fois qu’il y a des crises autour de la question du baril, cela impacte de manière très directe et immédiate un pays comme l’Algérie qui ne dispose pas d’autres ressources et qui ne produit rien. Cela est dramatique car la situation est très instable et volatile, avec un chef de l’Etat absent. Des dérapages liés aux questions sociales sont tout à fait possible dans ce pays.