Interview de Anthony Escurat, parue dans Atlantico le 17 février 2016. L'encadrement français du lobbying reste extrêmement lacunaire. Les propositions du projet de loi de Michel Sapin sur l'encadrement des activités économiques comblent le retard français. Toutefois, en se focalisant sur les "cadeaux" au lieu de se concentrer sur l'exigence de transparence des activités de lobbying, le projet de loi passe à côté du cœur du sujet.
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Après l’échec douloureux de Paris face à Londres en 2012, la voilà de nouveau candidate aux JO. Avec de meilleures chances ?
La défaite face à Londres a effectivement été un véritable traumatisme: la France a perdu à très peu de voix près, alors qu’elle était sûre de sa victoire. Mais avons appris de cet échec cuisant, les leçons de 2012 ont été retenues. Déjà, nous en avons fini avec cette arrogance, ou du moins cette naïveté de croire que parce que la France est le pays de Pierre de Coubertin, ou qu’elle n’a pas reçu les Jeux d’été depuis 1924, ou encore parce qu’elle s’est faite retoquer trois fois, cela lui donnerait une sorte de priorité pour organiser les Jeux de 2024.
Surtout, contrairement à 2012, c’est désormais le mouvement sportif qui est à la tête de cette nouvelle candidature et non pas les responsables politiques, avec le tandem Bernard Lapasset – Tony Estanguet. Les responsables politiques, la maire de Paris, le président de la République, le premier ministres et les ministres concernés, la présidente de région, etc. – soutiennent cette candidature, mais ils ont bien compris qu’il fallait laisser la préséance au monde sportif.
Gagner les Jeux, ce serait donc une affaire de lobbying ?
Evidemment, il faut partir avec un dossier très solide en matière de budget, d’équipements sportifs, d’infrastructures de transport et hôtelières, d’expérience dans l’accueil de grands événements sportifs internationaux. Mais les villes finalistes ont toujours des dossiers solides. Les trois fois précédentes, Paris a déjà produit un dossier stratégique et technique de qualité. C’est une capitale au rayonnement mondial, très bien desservie, qui possède déjà nombre des sites et équipements sportifs nécessaires, dont la candidature est soutenue par la garantie de l’Etat…
Mais lorsqu’il s’agit d’accueillir la commission d’évaluation du CIO, avoir un bon dossier ne suffit plus. Il faut aussi faire du lobbying –ce n’est pas un gros mot !- intelligent, insistant, constant jusqu’à la dernière minute pour faire valoir les atouts de Paris auprès de la centaine de membres du Comité olympique, qui sont aussi bien d’ex-athlètes que des représentants de fédérations sportives internationales et des politiques. Là, je suis très confiant dans les capacités du duo Lapasset-Estanguet, de grands pros. Le premier a ainsi réussi à faire inscrire le rugby à sept comme discipline olympique pour Rio 2016. Et le second s’est fait élire membre alors qu’il vient d’un sport assez confidentiel. Les deux ont donc su remporter des batailles d’influence olympiques, et ce n’était pas gagné d’avance! C’est de bon augure.
Que penser des concurrents de Paris ?
La mauvaise nouvelle, pour Paris, c’est l’abandon de Boston, choisie d’abord par le Comité olympique américain mais qui a renoncé vu l’hostilité de ses habitants, au profit de Los Angeles. La capitale californienne est plus redoutable car son dossier de faisabilité est béton, les Jeux qu’elle a déjà organisés en 1984 ont été un succès, et, aux Etats-Unis, les droits télé sont faramineux et les sponsors se bousculent. Mais cela reste une candidature par défaut, on ne sent pas d’enthousiasme. Par ailleurs, l’interventionnisme extraterritorial de la justice américaine dans les affaires sportives, notamment le «FIFA Gate», a certainement dû agacer plus d’un membre du CIO.
En Europe, Hambourg, qui était une sérieuse rivale, s’est finalement retirée à cause de la désapprobation des habitants. Budapest paraît un choix peu réaliste et Rome, en difficulté financière, n’offre pas toutes les garanties de fiabilité. Au bilan, il y a une fenêtre d’opportunité, Paris a de très bonnes chances de l’emporter.
La mobilisation des Français paraît cependant faible: le Comité olympique français espérait récupérer auprès du public 10 millions pour soutenir la candidature mais n’a récolté que moins de 700.000 euros pour le moment…
C’était un pari original que d’imaginer une campagne de financement participatif. Si ça n’a pas très bien fonctionné c’est sûrement à la fois parce que la somme recherchée paraissait aux gens trop énorme et aussi parce que l’événement est encore très loin pour le grand public. Pour autant, ce n’est pas parce que l’opération de crowdfunding a fait un flop que la population française ne veut pas des Jeux. Les Français et plus précisément les Franciliens soutiennent clairement l’ambition olympique de Paris, à plus de 65% selon les sondages. Et il y a un consensus d’adhésion de toutes les instances sportives et des politiques de droite comme de gauche. Nul doute qu’avec le temps, cette candidature va créer un effet fédérateur, fournira un souffle d’enthousiasme collectif dont le pays a bien besoin.
Les attentats à Paris, handicap ou paradoxal atout pour la candidature française?
Ni l’un ni l’autre. Je ne crois pas que le CIO s’affole sur les questions de sécurité. Des attentats peuvent se produire partout et la France sait sécuriser les grands événements. A cet égard, l’Euro 2016 de foot, qui se tiendra dans l’Hexagone cet été sera un bon test, évidemment scruté de près. A l’inverse, il ne faudrait pas s’attendre à une sorte de « prime compassionnelle » en faveur de Paris. La ville devra démontrer, comme ses rivales, sa compétitivité. La victoire s’arrachera avec les dents!
Propos recueillis par Gaëlle Macke pour Challenges
In an interview he gave on the Greek newspaper Athens Voice, Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos discusses whether Greece could be expelled from Schengen Zone. The interview was given on 10 February 2016 and is available here (in Greek).
François-Bernard Huyghe est directeur de recherche à l’IRIS. Il répond à nos questions à l’occasion de la parution de son ouvrage “La désinformation – Les armes du faux” (Armand Colin):
– La désinformation est-elle un phénomène nouveau ou bien s’est-elle démocratisée à travers internet et les réseaux sociaux ?
– Vous dites que la désinformation constitue un enjeu politique majeur. Pouvez-vous nous en dire plus ?
– L’établissement d’une vérité des faits acceptée par tous est-elle possible ?
Jean-Marc Ayrault vient de succéder à Laurent Fabius à la tête de la diplomatie française. Ancien Premier ministre, c’est un poids lourd de la vie politique qui sera en contact direct avec le président de la République. Ses conceptions de la politique internationale sont un mélange de gaullo-mitterandisme et de sensibilité de la gauche chrétienne, très forte dans l’ouest de la France, attachée aux droits de l’Homme et à la coopération Nord/Sud.
La question est de savoir quelle pourra être sa marge de manœuvre, à quatorze mois de l’échéance présidentielle? Quelles sont les actions d’envergure qu’il aura le temps de mettre en œuvre et de réussir ?
Il faudra donc que Jean-Marc Ayrault dégage des priorités sur ce qu’il est raisonnablement possible de réaliser dans un temps court.
Sa connaissance de la langue allemande – si rare en France – et de l’Allemagne fait naturellement de la restauration d’une forte relation franco-allemande une priorité. Les liens se sont relativement distendus du fait de l’existence objective des différences d’intérêts et d’une certaine usure ou dilution de la relation. Jean-Marc Ayrault est bien placé pour redynamiser la relation à un moment où les deux pays constatent que leur éloignement relatif les dessert tous les deux. Même dans une Union européenne élargie à 28, le couple franco-allemand reste le meilleur pour parvenir à un résultat, comme le montrent les accords de Minsk de février 2015 parrainant un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie.
On dit également que la France est moins présente qu’auparavant à Bruxelles dans une Europe qui fait face à la perspective d’un Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne), de la crise que suscitent les réfugiés, d’une nouvelle coupure Est-Ouest et d’une crise potentielle de l’euro. La sensibilité européenne d’Ayrault l’incitera à faire du bon règlement de ces dossiers une priorité.
Sur deux sujets majeurs, la Syrie et le conflit israélo-palestinien, les marges de manœuvre sont faibles. Sur la Syrie, le nombre de paramètres, les divergences fondamentales de perception et d’intérêts des multiples protagonistes éloignent malheureusement pour le moment toute perspective de règlement politique. Jean-Marc Ayrault a pour seul avantage de pouvoir reprendre le dossier de zéro.
Sur le conflit israélo-palestinien, la France est moins volontaire, et ce depuis 2005. La situation paraît inextricable face un gouvernement israélien fermé à toute solution politique, un futur occupant de la Maison-Blanche qui sera forcément plus favorable encore à Israël qu’Obama et une impuissance généralisée des autres États. Quand bien même Jean-Marc Ayrault voudrait agir, il n’est pas sûr que l’Élysée n’y fasse pas obstacle.
Lorsqu’il était Premier ministre, Jean-Marc Ayrault avait effectué un nombre de déplacements conséquents en Asie. Il aura certainement à cœur de poursuivre ce rééquilibrage de la diplomatie française dans cette région et d’y développer la présence de la France. En Afrique, les opérations militaires en cours donnent un plus grand poids au ministère de la Défense vis-à-vis du quai d’Orsay. Il n’est pas certain que cette tendance puisse être inversée d’ici 2017.
Mais en liaison avec l’Allemagne, il est un sujet sur lequel Jean-Marc Ayrault pourrait obtenir un progrès significatif : la restauration d’un certain niveau de relations avec la Russie qui pourrait mener à la levée des sanctions établies en conséquence de l’affaire ukrainienne. Il y a deux ans, les Occidentaux considéraient Moscou comme entièrement coupable du conflit avec l’Ukraine et les dirigeants ukrainiens comme uniquement victimes. Aujourd’hui, il est de plus en plus évident qu’il y a des faucons à Kiev et que le problème principal de ce pays est la corruption de ses dirigeants plus encore que les interférences, certes réelles, de la Russie. Les sanctions décrétées par les Occidentaux à l’égard de ce pays pèsent sur les économies française et allemande. C’est un piège dont elles ont besoin de sortir. Et c’est un bon levier pour que Berlin et Paris agissent en commun avec une chance de succès.
ELIAMEP participates in a new research project on EU-Turkey relations (FEUTURE) as part of a consortium of 14 universities and think tanks from the EU, Turkey and the neighbourhood. FEUTURE is a three year project funded by Horizon 2020, scientifically coordinated by the IAI and administratively coordinated by the University of Cologne. FEUTURE aims to 1) map dynamics of EU-Turkey relations in terms of underlying narratives and thematic drivers, 2) substantiate a most likely future scenario(s) and assess its implications, 3) draw policy recommendations for EU and Turkey.
ELIAMEP will be leading Work Package 6 on Migration Drivers and it will be engaged in research in WPs on Economic Drivers, Security, Energy and Climate Change.
FEUTURE provides excellence by pursuing an ambitious, inspiring and innovative programme in a three-phased structure of elaboration, exploration and extrapolation. It applies an inter-temporal, inter-disciplinary and international approach by analyzing drivers within six thematic dimensions (politics, security, economics, energy, migration, identity) and across four levels of analysis (EU, Turkey, neighbourhood, global). The elaboration and exploration phases of the project culminate in an extrapolation phase in which FEUTURE integrates new knowledge by substantiating and testing the implications of three ideal-type future scenarios for EU-Turkey relations: conflict, cooperation and convergence.
Funding: European Union – Horizon 2020
Period of Implementation: 2016-2018
Researchers: Angeliki Dimitriadi, Thanos Dokos, Panagiota Manoli, Theodoros Tsakiris
On 5 February, Dr Ioannis Armakolas, ‘Stavros Costopoulos’ Research Fellow & Head of the South-East Europe Programme, travelled to Sofia, Bulgaria to speak on the “Duality of the crisis in Europe: Solidarity and foreign policy to a test.’ Dr Armakolas spoke in the panel that addressed ‘The crisis in the Mediterranean and the European response.’
During the two hour discussion, the panellists examined both the internal and external dimensions of the refugee crisis in Europe, bringing perspectives from Bulgaria, Germany, Greece and Turkey, but also looking more closely at the root causes of the crisis and what actions, or perhaps more appropriately, inactions brought us to where we are today.
Dr Armakolas’ presentation focused on the current state of refugee problem and how the situation has become what it is, the Greek position, both in terms of deficiencies and grievances, as well as the EU shortcomings. He also discussed the implications for the Western Balkans. While discussing possible solutions, he argued that the EU should play a central role but stressed that the current political constellation, both domestic and European, will complicate the possibilities. Additionally, there is a significant risk of Greece being marginalised in an attempt to isolate the problem. However, it is highly likely that potential exclusion of Greece from the Schengen zone will feed fuel to the fire of populism and euro-scepticism, without necessarily addressing the core dimensions of the refugee problem. To move past this, consistent trust building will be necessary among all relevant and responsible actors, including EU institutions, key member states and Turkey.
The event itself was hosted by The European Council on Foreign Relations, Sofia Office and European Debates, an Initiative of the Deputy Prime Minister for European Policies Coordination and Institutional Affairs Ms Meglena Kuneva.
In addition to Dr Armakolas, other speaker analysts were Sinan Ülgen, chairman of the Center for Economics and Foreign Policy Studies (EDAM) in Istanbul, Mattia Toaldo, policy fellow for ECFR’s Middle East & North Africa, and Vessela Tcherneva, ECFR’s Programme Director and Head of ECFR Sofia Office. The European political perspective was presented by Michael Roth, Minister of State for Europe at the German Federal Foreign Office, and Meglena Kuneva, Deputy Prime Minister for European Policies Coordination and Institutional Affairs of Bulgaria.
More information on the event can be found here.
Der Handel mit digitaler Technologie und digitalen Dienstleistungen hat sich zu einem überaus wichtigen Element der internationalen Wirtschaftsbeziehungen entwickelt. Ein großer Teil dieses Handels ist mit dem Transfer von Daten verbunden, die zum Teil personenbezogen sind. Viele der inzwischen im Umfeld des Internets entstandenen Produkte und Dienstleistungen weisen neue datenschutzrelevante Eigenschaften auf. Insofern besteht heute erheblicher Regelungsbedarf, der eine verstärkte Kooperation von Fachleuten für Handelsrecht, Datenschutz und Informations- und Kommunikationstechnologie (IKT) verlangt. Dies gilt vor allem für die derzeitigen Verhandlungen über die Transatlantische Handels- und Investitionspartnerschaft (TTIP) und für das neue Abkommen zum transatlantischen Datentransfer (EU-US Privacy Shield).
Kurz vor Weihnachten 2015 fand die Ministerkonferenz der Welthandelsorganisation (WTO) erstmals in Afrika statt. Die Reaktionen auf die Ergebnisse dieser 10. Ministerkonferenz reichen von Urteilen wie »Tod der WTO-Doha-Runde« bis zur Einordnung als »historisches« Paket durch WTO-Generaldirektor Azevedo. Eine sachliche Betrachtung zeigt ein gemischtes Bild: In Nairobi wurden einige wichtige Beschlüsse gefasst, doch stand ein Großteil der strittigen Fragen gar nicht auf der Agenda. Unklarer als je zuvor ist, wie die Verhandlungen künftig weitergehen sollen. Das fortbestehende überragende gemeinsame Interesse am globalen öffentlichen Gut eines starken Welthandelssystems sollte die Mitgliedstaaten bewegen, konstruktive neue Ansätze zu finden.
L'équipe du Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques (CSFRS) et le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) ...