Un correspondant m'envoie un texte avec une explication complotiste du confinement. Pas beaucoup d'intérêt, nous sommes d'accord. Mais elle révèle beaucoup de choses, notamment sur notre rapport collectif au discours technocratique venu du haut. Constatons que la gestion de la pandémie, particulièrement en France, démontre de façon sidérante l'inefficacité de l’État (attention, en disant cela, je ne prononce pas l'habituel discours libéral voire libertarien). Il s'agit d'autre chose qui a à voir avec le modèle technocratique.
Le confinement est une mesure irrationnelle prise parce que subitement, la mort est revenue dans nos sociétés. Plus exactement, elle est devenue visible, d'autant que l'hyper médiatisation et les réseaux sociaux ont accentué ce phénomène. Observez cette omnipotence du sujet dans les médias, avec un effet cumulatif. On en parle donc on le craint, on le craint donc on en parle.
Par conséquent la réaction des autorités a été totalement démesurée. On est à 185.000 morts mondiaux, alors qu'une population vaccinée contre la grippe (paraît-il) admet 300.000 morts par an.
Au fond, plutôt que de croire à un complot (sorte d'hyper rationalité), je crois surtout à l’impéritie et à la faillite de la technocratie.
La technocratie est une technique du XXe siècle, (elle est à la base du projet de l'UE, d'ailleurs). Elle suppose que tout est une affaire d'équation et que des experts vont pouvoir la résoudre. Or, aujourd'hui, on constate deux choses :
1/ Le flux d'information fait qu'on ne peut les entrer dans des équations (malgré les illusions du Big Data et de l'IA, autre sujet qu'il faudrait que je développe, ce qui ne signifie pas que les Big Data ou l'IA sont inutiles : mais la pensée magique à leur sujet est typique d'une erreur de pensée).
2/ La parole scientifique démontre toutes ses limites : cf. ce pseudo conseil scientifique dont les opinions varient au fil du temps et des pressions du pouvoir, cf. les polémiques sur le Dr Raoult. On nous promet un vaccin dans 12 mois sachant qu'on n'a pas de vaccin absolu contre la grippe que l'on connaît depuis des siècles, ni contre le Sida apparu en 1983... Imposture. Qui alimente en retour la défiance envers le discours "venu du haut" et donc les explications complotistes, telle celle que je signalai en début de billet.
Or, en se concentrant sur les personnes à risque (plus de 65 ans et comorbidité) on réussirait à contenir aussi bien le virus sans avoir provoqué le foutoir de ce confinement. Mais voilà, nous avons réagi par émotion... Une émotion technocratique !
Olivier Kempf
The French Navy’s new nuclear attack submarine made its first sea trip on April 28
Tag: Suffren(B2) Merah, Bataclan, hyper casher, Charlie Hebdo, bonbonnes de gaz à Notre-Dame… Des noms qui ont la même connotation pour beaucoup désormais : terrorisme. Pour le combattre, en France, c’est la direction générale de la sécurité intérieure et sa section anti-terroriste qui sont à l’oeuvre, jour et nuit, pour déjouer les plans des extrémistes islamistes
Un roman policier
Loin d’être une spécialiste de la DGSI et des services secrets, c’est plongée au coeur d’histoires surréalistes et comme sorties d’un film américain que je me suis retrouvée en lisant Les guerres de l’ombre de la DGSI. 300 pages, lues en une après-midi. Un livre écrit comme un roman policier, truffé d’espions, de secrets et des grands noms des attaques terroristes des dernières années en France.
Alex Jordanov interview des agents des services de la DGSI. Ils font partie de la section anti-terroriste. Tour à tour, ils racontent leurs histoires, répondent aux questions et explique leur travail. Le tout, très détaillé, et écrit à perdre haleine, on s’y verrait presque. On les imagine, ces hommes et femmes s’infiltrer dans les quartiers et les mosquées, cachés dans les buissons à prendre des photos des entrainements « sportifs » des terroristes, depuis leurs maisons en Corse, en filature sur l’autoroute, à planter des micros dans les lampes et sous les jantes de voitures. De Toulouse, à Trappes, en passant par Paris, Bruxelles, Nice, la Corse, à la frontière turco-syrienne et jusqu’au Pakistan.
… à prendre comme tel
Au travers les témoignages, on découvre un aperçu du fonctionnement de la DGSI, vue par les agents du terrain. On y lit notamment nombre de critiques sur le fonctionnement en silos de l’organisation, la compétition, de ordres de la hiérarchie incompris… Dans une grande partie du récit résonne la frustration des agents, qui racontent que telle personne, « on l’avait presque, elle était tout prêt mais on a pas eu le droit de faire l’arrestation pour telle ou telle raison de la hiérarchie ».
Malheureusement, seul leur point de vue est donné. Des témoignages à prendre donc avec le recul nécessaire et qui laisse des questions en suspens : Est-ce que les attentats du 13 novembre auraient pu être évités ? Est-ce là une représentation suffisamment complète de la DGSI ? Qui décide des arrestations ? Qui sont vraiment ces agents secrets ? À quel point la Direction est-elle « politisée » ?
Une leçon à retenir
La leçon du livre, comme le confies ces agents secrets, de ce qu’ils appellent le « French B.I. » est celle ci : « Tous sont d’accord sur une chose. La France, comme d’autres pays européens, est au bord de l’affrontement communautaire, en état de siège permanent. Le « but tant souhaité » par les islamistes », écrit Alex Jordanov. Heureusement, ils sont plusieurs centaines, en France, à tout faire pour les stopper.
En somme, un bon livre de confinement pour se changer les idées. À éviter pour les stressés des attaques terroristes.
(Aurélie Pugnet)
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(B2) La France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont (enfin) décidé « d’unir leurs efforts » dans les Caraïbes face au coronavirus et aux ouragans à venir
La nouvelle a été annoncée aujourd’hui par le ministère français des Armées. Les Néerlandais l’avaient déjà fait il y a deux bonnes semaines (le 9 avril)…
Une réponse militaire coordonnée
Pour les trois pays, il s’agit d’apporter une « réponse militaire coordonnée » en appui aux civils dans la gestion de l’épidémie du coronavirus qui touche aussi les territoires d’outre-mer, mais aussi de contribuer à assurer le maintien de l’ordre (une préoccupation surtout côté néerlandais) et se préparer à la saison des ouragans qui commence dans six semaines (préoccupation britannique).
Une demi-douzaine de navires sur place
Les trois pays ont, en effet, plusieurs moyens sur place : le porte-hélicoptères (ou BPC) Dixmude, côté français ; le navire porte-hélicoptères RFA Argus et le HMS Medway, côté britannique ; le HNLMS Karel Doorman et le HNLMS Zeeland (basé à Curacao), côté néerlandais. L’objectif est d’« optimiser les contributions militaires nationales » et « apporter plus d’agilité et de flexibilité dans la réponse à la propagation du virus à travers les Caraïbes ».
Une coordination établie à Fort de France
Une cellule régionale de coordination militaire conjointe, a été établie à Fort de France, en Martinique. Elle est directement inspirée des « leçons tirées » de la coordination des interventions lors de l’ouragan Irma en 2017, qui avait mis quelque temps à accoucher (lire : Caraïbes. Français, Néerlandais et Britanniques unissent leurs forces. Enfin !). Elle prend appui également sur les discussions menées au sein de l’initiative européenne d’intervention (EI2).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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