BPC Mistral (Antilles et Guyane), BPC Dixmude (Réunion) et BPC Tonnerre (Corse) sont mobilisés.
Tag: BPCOpération Résilience(B2) Alors que le processus de Berlin est en danger d’enlisement dans les sables, le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, lance un appel pour mettre en place un cessez-le-feu sur le terrain, engager des discussions politiques, et surtout convaincre de la nécessité de soutenir et mettre en place l’opération Irini qui n’a toujours pas les moyens nécessaires pour commencer ses opérations maritimes de contrôle de l’embargo sur les armes
Les combats se poursuivent en violation des engagements internationaux
Une guerre d’usure en cours
Le conflit en Libye, aux portes de l’Europe, se poursuit depuis des années, et affecte directement les intérêts de l’Union européenne. […] Aujourd’hui, la situation actuelle a changé. L’armée nationale libyenne (ANL), sous le commandement du général Haftar, s’est déplacée vers Tripoli pour tenter de prendre le contrôle de la capitale libyenne. Les forces du gouvernement d’accord national (GNA) reconnu par les Nations unies se battent et c’est une guerre d’usure qui est en cours.
Les engagements de Berlin violés
Les combats se poursuivent sans relâche. Ce, malgré les efforts intenses des Nations unies, et malgré l’engagement clair de travailler vers un cessez-le-feu, pris par toutes les factions libyennes et tous les grands acteurs internationaux, dont l’Union européenne, lors de la conférence de Berlin en janvier, et approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Un afflux d’armes et de militaires en violation de l’embargo
Les combats en Libye sont alimentés par des armes et d’autres renforts militaires provenant de l’étranger, en violation directe de l’embargo imposé par les Nations unies. Face à cette situation, l’Union européenne a compris qu’elle devait assumer une plus grande responsabilité dans la résolution de la crise libyenne. Outre les souffrances qu’elle inflige à sa propre population, l’instabilité en Libye affecte également la sécurité de ses voisins du Maghreb et du Sahel, et menace donc les intérêts européens, au sens large.
Un cessez-le-feu nécessaire
Il est clair aujourd’hui qu’un cessez-le-feu effectif est nécessaire pour débuter des pourparlers politiques et le lancement d’un processus de réconciliation nationale entre les groupes rivaux libyens. L’arrêt des flux d’armes et de l’assistance militaire vers la Libye devrait modifier le calcul stratégique des parties et diminuer la viabilité de toute « solution militaire ». Cela devrait ensuite constituer un encouragement fort à accepter et à respecter un cessez-le-feu. En résumé : nous devons mettre un terme à l’afflux d’armes et créer un espace de travail pour la diplomatie. C’est le principal objectif de l’opération Irini
Le principal objectif d’Irini
Le contrôle de l’embargo sur les armes
Pour contribuer de manière significative à endiguer le flux d’armes, et ainsi créer un espace pour que la diplomatie réussisse, l’Union européenne a lancé une nouvelle opération navale en Méditerranée centrale, appelée Irini, comme la déesse grecque de la paix. [Cette] opération Irini, qui a remplacé l’opération Sophia, a été lancée dans des circonstances très différentes. L’opération Sophia a été lancée en 2015, au plus fort de la crise dite migratoire. Son objectif premier était la lutte contre la criminalité organisée responsable du trafic de migrants et de la traite des êtres humains. D’autres tâches ont ensuite été ajoutées à son mandat, notamment la mise en œuvre de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2016.
Seule l’Union européenne a agi en mer sur le contrôle de l’embargo
L’expérience de l’opération Sophia a montré que même si tous les membres des Nations unies et les organisations régionales concernées sont invités à soutenir l’application de l’embargo sur les armes, notamment par l’inspection des navires en haute mer et la saisie des cargaisons illicites, seule l’Union européenne a contribué activement à ces efforts. Elle a également montré que la présence de moyens navals est cruciale, pour des raisons de crédibilité et d’efficacité.
La présence de moyens navals obligatoire
L’opération Irini ramène les moyens navals de l’UE en Méditerranée centrale, d’où ils étaient absents depuis près d’un an, ce qui coïncide à peu près avec le début de l’offensive du général Haftar sur Tripoli. Elle est clairement axée sur la mise en œuvre de l’embargo sur les armes. La résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies n’autorise que des mesures coercitives en haute mer. L’opération Irini sera bien équipée pour cela, et sa simple présence devrait avoir un effet dissuasif puissant sur les trafiquants en mer.
Surveiller la terre et l’air également
En même temps, il est clair que divers acteurs utilisent les routes aériennes et les frontières terrestres pour apporter des armes et un soutien militaire en Libye. Bien que cela soit également interdit par le Conseil de sécurité des Nations unies, il n’existe actuellement aucune autorisation internationale pour mettre fin à ces activités. Pour faire face à cette situation, l’opération Irini sera dotée de moyens technologiques, notamment satellitaires et aériens, au-delà de ce qui peut être détecté par les moyens navals, qui lui permettront, dans le plein respect du droit international, de rendre compte aux organes compétents du Conseil de sécurité des Nations unies, de manière aussi complète que possible, de toute autre violation potentielle de l’embargo sur les armes, par voie aérienne ou terrestre.
Un appel à tous pour soutenir Irini
L’Union européenne s’attend à ce que cette combinaison de contrôle maritime et de surveillance active d’autres routes aura un effet dissuasif fort sur tous ceux qui continuent à soutenir le conflit en Libye, malgré l’interdiction internationale claire, et malgré les souffrances que leurs actions causent. Nous leur demandons de se joindre à nous et de déployer leur énergie et leur influence pour promouvoir une solution politique, en toute bonne foi.
Rendre plus difficile toute ingérence étrangère
Nous savons que l’opération Irini n’est pas une solution miracle. À elle seule, elle n’apportera pas la paix et la stabilité en Libye. Mais elle peut contribuer à rendre plus difficile toute ingérence militaire extérieure, en exposant les responsables. Et si l’ingérence militaire extérieure est réduite, les chances d’un cessez-le-feu durable augmenteront, et avec cela les perspectives d’un véritable processus politique.
C’est pourquoi tous ceux qui veulent mettre fin à la guerre en Libye devraient soutenir l’opération Irini sans hésitation.
(Josep Borrell, Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité)
Chapô, titre et intertitres sont de la rédaction
Lire notre dossier N°81. L’opération de contrôle d’embargo sur les armes au large de la Libye EUNAVFOR Med IRINI
Lire aussi :
Cet article Tous ceux qui veulent la paix en Libye doivent soutenir l’opération Irini (Josep Borrell) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
''Je suis heureux de publier un texte d'un jeune directeur pays au sein d'une grande société de Défense européenne et officier de réserve au sein des Armées, Romain Queïnnec. Mille mercis à lui. O. Kempf
Le directeur général de l'INCD (comparable à l'ANSSI en France) - Igal Unna - a passé en revue la posture Cyber d'Israël dans le contexte de la crise du COVID-19, à l'occasion du CyberTechLive d'avril 2020
La crise sanitaire mondiale et la course au vaccin que nous vivons actuellement fait naître une crise Cyber aux multiples facettes. D'une part, le contexte est particulièrement favorable aux agresseurs : explosion et déploiement anarchique du télétravail, sécurité affaiblie par la gestion à distance/délais de réactions/procédures non-maîtrisées, utilisateurs stressés moins vigilants, etc. Et, d'autre part, les mobiles d'agressions, quant à eux, sont nombreux et variés : rançons, hacktivisme, espionnage économique, pré-positionnement de dispositifs pour actions ultérieurs, etc.
L'INCD distingue 4 profils rencontrés par leurs équipes lors de la gestion de cette crise Cyber :
Les 7 missions de l'INCD durant la crise du COVID-19
Bien que déjà en posture d'alerte dans le contexte des élections israéliennes, l'INCD a cependant orienté spécifiquement une partie de ces missions dans le cadre de la crise sanitaire actuelle. Cette posture est doublement renforcée par la célébration par les juifs israéliens de "Pessah" début avril, période habituelle d'attaques Cyber importantes pour ce pays.
Les 7 missions principales que l'INCD a identifiées sont les suivantes :L'INCD a mis en place 8 mesures cyber :
L'ANSSI israélienne déclare également travailler sur le "day after" et a identifié 6 leçons qui peuvent déjà être retenues de l'expérience de la crise Cyber en cours :
La posture Cyber israélienne menée par l'INCD est irriguée par la tradition du pays à naviguer entre la gestion de crise et le "day-after", c'est à dire entre l'innovation de contrainte et l'innovation d'anticipation. Bien que temporellement situé au coeur de la crise, il y a un vrai challenge stratégique dans cette innovation d'anticipation, en ce qu'elle est une opportunité de prise de leadership pour demain. Le "chaos fertile" de Sun Tzu.
Pour renforcer et conclure mon propos, je ne peux pas m'empêcher de vous partager cette citation de Mike Rogers (ancien directeur de la NSA américaine) qui répondait à Nadav Zafrir (ancien général de l'unité 8200 - Renseignement militaire Israélien), tous deux participants au CyberTechLive, et liés par leurs activités au sein du think-tank Cyber Team8.
Nadav Zafrir de demander "Les gens sont en train de perdre leurs jobs, comment pouvons-nous penser au futur ?"
Et Mike Rogers de répondre : "Conduisez le changement, ne le subissez pas ! Conduire le changement, c'est sécuriser son futur. Tirez avantage de cette crise et saisissez l'opportunité de créer un monde meilleur".
Meilleur pour qui ?
ConclusionAu-delà de la pensée "américaine" de Mike Rogers, pour laquelle je laisse chacun avoir son avis, je me demande si effectivement en France et en Europe nous ne sommes pas dans un effet tunnel de gestion de la crise. Mobilisé (à juste titre) sur la continuité d'activité, ne manquons-nous pas des opportunités de conduire activement le changement à court terme ("prendre la main"), et donc des opportunités de prise de leadership à moyen-long terme face à nos challengers stratégiques Cyber ? La crise du COVID-19 n'est-elle pas une opportunité pour le déploiement offensif d'une souveraineté Cyber pour la France et l'Europe ?
Romain QUEINNEC
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Merci à Bernard Barbier, Jean-Noël de Galzain et Julien Provenzano pour leurs relectures et conseils.
(B2) Le chef d’état-major des Armées français, François Lecointre, a donné, dimanche (19 avril), sur France-Inter, des explications très intéressantes sur l’épidémie du coronavirus qui a atteint les marins du Charles-de-Gaulle. Avec une révélation : le groupe aéronaval devait être engagé en opération en Méditerranée
Les Rafale devaient partie en opération en Méditerranée. Opération interrompue pour cause d’épidémie (crédit : DICOD / EMA)Une épidémie qui a débordé du cadre prévisivbile
La cause ‘possible’ : l’escale de Brest
Tout d’abord le général met fin à un suspense : « On pense que cette contamination s’est produite à l’escale de Brest » reconnaît le chef d’état-major des Armées (CEMA), François Lecointre. Mais il faut rester prudent, a indiqué un officier marinier à B2. Il faut attendre les résultats des différentes enquêtes épidémiologiques pour être fixé. Hors des escales, il y a beaucoup de mouvements avec le porte-avions. Et il peut y avoir plusieurs foyers de contamination.
La question de l’escale posée
Courageusement, le CEMA endosse toutes les décisions, assumant toute l’ampleur de la décision (déchargeant ainsi le niveau politique d’une quelconque responsabilité). « On s’est posé la question à partir de début mars si on allait maintenir [la mission Foch]. La décision prise par le commandement — de la marine et moi-même — a été de la maintenir. Car elle correspond à une nécessité logistique d’un porte-avions en mission depuis deux mois. Et il fallait recompléter un certain nombre d’éléments dans le porte-avions pour qu’il poursuive cette mission. » L’escale a été maintenue avec des conditions de restriction : suppression des échanges internationaux, échanges limités avec les familles.
Des mesures de précaution pas suffisantes ?
Il y avait bien des cas à bord du Charles-de-Gaulle. Mais des cas jugés bénins apparemment. Et les mesures de précaution ont été levées. Trop tôt apparemment. « Après le 30 mars, à la fin de la quatorzaine, en l’état des connaissances à ce moment-là, a été décidée la levée de ces mesures barrières et des mesures contraignantes. Nous étions globalement à une dizaine de cas ORL, qui sont le stock constant qu’observaient les médecins sur ce type de bâtiment. C’est seulement à partir du 5 avril qu’ont été identifiés par le service médical de bord une dix-huitaine de cas symptomatiques. » (1)
Une opération en Méditerranée
Le porte-avions a appareillé après l’escale de Brest le 16 mars « en direction de la Méditerranée », indique le général François Lecointre (2). Pour lui, il fallait à tout prix que le porte-avions poursuive sa mission, pour deux raisons. L’une est connue : « Nous avions des exercices de qualification d’équipage en particulier des pilotes ». L’autre l’est moins : « nous avions des opérations à conduire en Méditerranée avant l’arrivée à Toulon ».
… non prévue au programme d’origine
Même si ce n’est « pas un secret défense », le général ne veut pas en dire plus. Il n’a pas non plus été interrogé sur ce point par nos confrères. Cette opération n’était cependant pas prévue, du moins dans le programme (public) établi au départ du groupe aéronaval. Celui-ci devait, une fois les deux exercices en mer du Nord (au large de l’Écosse et au large Pays-Bas-Danemark), avec une dernière séance de qualification au large du Portugal, rentrer à son port d’attache : Toulon. Ceci nous a bien été confirmé par un officier marine.
… en Méditerranée
Autre point : il ne s’agit pas d’un exercice, ou d’une démonstration d’amitié (type Passex), mais bel et bien d’une « opération ». Le mot employé (à deux reprises) par le CEMA qui est très précis dans l’emploi de ses mots, ne laisse aucun doute. Tout comme la zone géographique, précisément nommée : « Méditerranée ».
… au large de la Libye ?
À priori, il ne s’agit pas d’une opération au large de la Syrie, le délai de route n’était pas suffisant. Et le retour dans l’opération Chammal n’était pas prévu, selon nos sources. De fait, il pourrait fort bien prêter concours à la nouvelle opération de l’Union européenne (EUNAVFOR Irini), chargée du contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye, qui souffre aujourd’hui de ne pas démarrer, faute de moyens, dont des navires. Début avril, au moment de la génération de forces, on nous avait annoncé une « participation notable » de la France (Lire : L’opération EUNAVFOR Med Irini sans navires, pour l’instant. La génération de forces se poursuit). Participation qui s’est réduite, selon la réponse de l’état-major français à B2 (le 9.4) à « une frégate multi-missions en alerte ». On sait également que la France est très engagée dans cette zone libyenne, visant notamment à limiter l’emprise turque, comme russe, dans le pays.
Une connaissance de la zone
Pour le groupe aéronaval, cette présence au large de la Libye n’est pas une totale nouveauté. Au printemps 2011, en pleine intervention, le groupe aéronaval était parti pour assister les opérations de frappes aériennes (lire : Les moyens de l’opération « Civilian protection » en Libye en place). Début 2016, le Charles-de-Gaulle et son escorte avaient fait un passage au large, pour recueillir du renseignement.
Commentaire : un très discret démenti à la version officielle
On comprend donc que, au vu d’une opération, la continuité de la mission était nécessaire. Ce faisant le CEMA opère un double démenti, très discret, à la version officielle ministérielle. Le coronavirus a bien impacté les opérations. D’une part, la nécessité de maintenir la mission Foch était bien justifiée au regard de cette opération. D’autre part, l’interruption de la mission Foch et le retour anticipé du groupe aéronaval l’ont privé de cette « opération » en Méditerranée. Et la France est privée de porte-avions au moins jusqu’à fin juin. Le coronavirus — ou plutôt la non prise en compte rapide de l’épidémie (3) – a donc des conséquences très concrètes, opérationnelles sur la force française. Enfin, rappelons qu’en matière d’opération, ce n’est pas simplement un pacha de navire ou un commandant de task force 473 et même un CEMA qui prend la décision. Cette décision est politique.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire nos dossiers :
Le bilan de l’épidémie du coronavirus à bord du groupe aéronaval
Voici le dernier bilan recueilli directement par B2 de source officielle (au 20.4)
Trois cinquièmes des marins du porte-avions contaminés
2010 tests ont été effectués sur 2390 marins en tout du groupe d’action navale. 1080 tests sont positifs, en grande partie sur le porte-avions :
Deux marins en réanimation
24 marins sont hospitalisés (un est entré et l’autre est sorti lundi 20 avril). 9 sont sous oxygène et 2 sont en réanimation : un major et un maitre principal, tous les deux plutôt âgés, du moins dans la zone d’âge considérée comme critique pour le coronavirus (50+). Ils sont en état « stationnaire » comme disent les médecins. C’est ce qui inquiète particulièrement les autorités.
Côté étranger
(bilan établi au 8.4)
Cet article Une opération en Méditerranée a justifié le maintien de la mission Foch est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Dans ce garage situé en sous-sol à Boulogne Billancourt, rue de l’Est, au numéro 14, nous en avons eu des illuminations, des projets, des actions. Dans ce siège de la Croix-rouge départementale des Hauts-de-Seine, nous nous retrouvions souvent pour travailler mais aussi, phosphorer, cogiter sur ce qu’on pourrait faire pour améliorer la gestion d’urgence, et agir.
Entre l’idée et la réalisation, il n’y avait pas souvent beaucoup de semaines qui s’écoulaient. Le temps de rassembler les volontaires, les moyens, on ne réfléchissait pas trop, on fonçait. C’est dans ces entrailles, entre l’huile des moteurs, la photocopieuse, et les bureaux situés aux étages, voire au point zéro de la Porte St Cloud, que sont nées l’informatique appliquées aux urgences, un des premiers serveurs d’information d’ONG (sur minitel à l’époque – internet n’existait pas), des rencontres européennes avec des jeunes venus de tous pays (y compris de l’autre côté de ce qui était à l’époque ‘le Mur’), et surtout une nouvelle doctrine de secours d’urgence et de secours de catastrophes.
Entre fonceurs et organisateurs Antoine avait choisi son camp, faire les deux : il encadrait ceux un peu trop enthousiastes, savait trouver le bon curseur pour organiser l’action, et agissait. Si la doctrine du secours de catastrophe dans les organisations de volontaires (notamment à la Croix-Rouge) a évolué, voire s’est mise en place, c’est en partie grâce à lui. Dans la discrétion et dans l’efficacité, s’est monté ce qu’on dénommait ORISC, l’organe de recherche et d’intervention de la Croix-rouge française, une unité composée de volontaires dédiée à la recherche et sauvetage. Un premier ouvrage sur le secours de catastrophes a été publié, préfacé par Haroun Tazieff. Sous la forme d’un numéro spécial de notre feuille de chou (Message), pour éviter de susciter les foudres du national, et avec la bénédiction tacite des instances internationales (CICR et FICROSS). Avec lui, nous avions aussi accueilli Bernard Kouchner tout juste promu secrétaire d’État à l’action humanitaire, pour notre seconde rencontre européenne de jeunes (Europa Meeting). Un moment émouvant. Sa première sortie comme ministre, c’était un peu le relais entre les ‘anciens’ french docteurs et les nouveaux. Le courant passait car nous avions la même fibre, celle d’agir, et le désir de remuer une vieille dame, un peu trop sage à notre goût et engoncée dans son confort. Inutile de vous dire que recevoir celui qui avait dénoncé l’inaction de la Croix-rouge dans les années 1970 nous avait valu une algarade salée du National. Peu importe, on continuait. Et on se retrouvait alors à Paris ou en Savoie (du côté du centre de formation de Modane) pour refaire le monde et engager une autre action… ORISC a été ensuite reconnu et est parti sur plusieurs théâtres d’opération. C’est une autre histoire.
Antoine n’est plus, décédé d’une trop longue maladie vendredi. Adieu Antoine
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Un agent de la délégation de l’UE à Sarajevo a été rapatrié manu militari dans son pays d’origine l’Allemagne. Atteint du coronavirus, il refusait d’être soigné sur place et avait fui l’hôpital
Les militaires de l’opération européenne EUFOR Althea présente en Bosnie-Herzégovine ont été appelés à la rescousse jeudi (16 avril) pour sécuriser et mettre sous bonne garde un employé de la délégation de l’UE en Bosnie-Herzégovine qui se baladait dans la nature.
Hospitalisé pour un Covid-19
Atteint du Covid-19, cet homme de nationalité allemande avait fui la clinique des maladies pulmonaires de Podhrastovi (à Sarajevo) où il était hospitalisé, selon Klix.ba, un média local. La police de Sarajevo l’a récupéré dans la municipalité de Stari Grad et a attendu l’ambulance pour le ramener à son point de départ (1). Point confirmé par la délégation de l’UE. « Nous pouvons confirmer que notre employé, positif au Covid-19, était sous la garde du personnel médical à Sarajevo et qu’il a quitté le district hospitalier aujourd’hui. Nous avons rapidement réagi en coordination avec les autorités, en veillant à ce que notre personnel rentre à l’hôpital. » Selon nos confrères bosniens, « un véritable drame se déroule actuellement dans le quartier d’isolement » de Podhrastovi.
Mis sous bonne garde au camp Butmir
Il a donc été ‘récupéré’, et transféré au camp Butmir le 16 avril au soir. « L‘individu a été reçu à la porte par le personnel médical et la police militaire, l’individu reste isolé, sous surveillance médicale et gardé sur le camp, jusqu’à ce que le rapatriement soit organisé » indique le porte-parole de l’opération. Et une demande de rapatriement dans son pays d’origine a été adressée. Le lendemain, vendredi, il a été rapatrié dans son pays, à bord d’un avion de rapatriement médical, qui a décollé de l’aéroport de Sarajevo à 20h ce vendredi, selon les militaires européens.
(NGV)
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(B2) La situation sur le groupe aéronaval n’est pas du tout celle annoncée au départ. Plus de 50% des marins pourraient être contaminés par le coronavirus. La question de la responsabilité d’avoir maintenu l’exercice est désormais posée, y compris au niveau politique
668 cas ont déjà été détectés positifs au Covid-19 sur les militaires participants à la task-force 473 — groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles-de-Gaulle — indique le ministère français des Armées, dans un communiqué publié jeudi (16 avril) reprenant des chiffres datant d’il y a deux jours. Un résultat très provisoire. « Au 14 avril au soir, 30% de ces tests n’ont pas encore livré leurs résultats ».
Retour de la mission Foch des pilotes de Hawheke basés à Lann-Bihoué (crédit : DICOD / EMA)Les marins du porte-avion principalement concernés
La « grande majorité de ces tests » concerne des marins du porte-avion Charles-de-Gaulle précise la communication officielle. Les autres concernés ne sont pas mentionnés. On sait seulement que la frégate anti-sous-marine La Motte Piquet — basée à Brest — qui accompagnait le ‘Charles’ n’a pas beaucoup de contaminés et a pu reprendre la mer. Et que des marins de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul comme le bâtiment de commandement de ravitaillement Somme, sont également atteints.
Analyse et commentaires
En l’état de la communication, volontairement lacunaire, des armées, les questions restent nombreuses.
Un taux de contamination supérieur à 50% ?
On est face à un cas beaucoup plus grave que voulait bien le dire la communication officielle (40 suspects). Si on se fie au chiffre indiqué, sur les 1767 militaires testés, seuls 70% (environ !) des tests sont connus, soit un nombre d’environ 1250. On arrive ainsi à un taux de contamination de 54% sur les militaires concernés et non de 30% comme on pouvait le penser. Le taux définitif reste donc à déterminer. Il devrait osciller entre 38% (version ultra optimiste et peu réaliste) et 70% (version pessimiste). De façon raisonnable, on peut estimer qu’il dépassera les 50%. (chiffre confirmé depuis, cf. encadré 1 et 2)
Le groupe aérien également touché ?
La communication officielle reste très discrète. Mais une des catégories touchées également serait le groupe aérien : avions de chasse Rafale (Landivisiau), hélicoptères (Hyères), avions de surveillance Hawkeye (Lann-Bihoué). Étant donné la relative tension en personnel des pilotes, mécanos et autres éléments de soutien au niveau aérien, c’est aussi grave, voire davantage que l’immobilisation du porte-avions.
Le pacha aurait demandé l’interruption de l’exercice
La question de la responsabilité politique va se poser rapidement. Selon un marin interrogé par France-Bleu, le pacha (commandant) du navire aurait proposé d’interrompre l’exercice dès connaissance des cas, après l’escale de Brest. Ce qui nous parait tout à fait logique connaissant le sens de responsabilité qui anime les marins, surtout au plus haut niveau. Le ministère a refusé. Il faudra déterminer qui a refusé. Les parapluies vont commencer à s’ouvrir un peu partout, pour rejeter la responsabilité sur le niveau inférieur… ou supérieur.
La question de la responsabilité politique
Ce qui est sûr c’est que concernant un porte-avions qui non seulement est à propulsion nucléaire, mais est un des éléments de la dissuasion nucléaire française (emportant des avions capables de porter la bombe nucléaire), cette décision n’est pas du ressort du seul pacha ni d’un simple commandant d’état-major. Une telle décision remonte immédiatement au cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, et à celui du président de la République.
Le premier tour des municipales a-t-il influencé ?
La poursuite de la mission Foch après l’escale de Brest est une vraie interrogation : sanitaire, militaire et politique. Il est vrai qu’interrompre un tel exercice est une décision politique d’envergure, un signal symbolique. On peut raisonnablement penser que l’exécutif qui était dans une posture de ‘vaillance’ vis-à-vis du coronavirus et voulait maintenir à tout prix le premier tour des municipales ne pouvait se permettre d’annuler le déplacement du Charles-de-Gaulle. Question de principe.
Une communication à la chinoise
On peut s’interroger, au final, sur la validité de la communication française militaire aujourd’hui. Celle-ci a retrouvé les bons vieux réflexe de la ‘Grande muette’. Au moment où le président français Emmanuel Macron met en cause les mensonges de la Chine sur l’épidémie du Coronavirus (2), la communication du ministère des Armées ne vaut pas mieux : nier tout problème, puis affirmer 40 cas suspects, qui deviennent 50 positifs puis passer à un chiffre multiplié par 13, en oubliant au passage un marin sur trois…. Cela fait beaucoup. Évidemment annoncer, du jour au lendemain, un taux de contamination sur plus de la moitié de l’équipage était délicat. Donc, par touches successives, on révèle une à une les informations, espérant qu’un autre évènement surviendra, faisant passer au second plan la réalité. Cette tactique utile à court terme est néfaste à moyen terme. Elle pourrait entamer, de façon notable, la crédibilité des armées. C’est dommage…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(Mis à jour) 60% testés positifs (source SSA) sur près de 1600 marins
Interrogée par les sénateurs ce vendredi (17 avril), la directrice du service de santé des armées (SSA) a reconnu que la situation était bien plus grave que prévues. « Sur les 2300 marins du groupe aéronaval, « tous testés à leur retour à Toulon, 940 ont été testés positifs, 645 négatifs, les autres résultats de tests n’étant pas encore connus » affirme la générale Maryline Gygax Généro. Soit un taux avoisinant les 60% de contaminés sur près de 1600 marins (1585 exactement).
Sur le porte-avions lui-même, « 500 marins ont présenté des symptômes, 20 militaires sont hospitalisés, 8 sont sous oxygénothérapie et 1 est en réanimation ». Les marins testés négatifs sont tous en quatorzaine en enceinte militaire, et font l’objet d’un suivi biquotidien du service de santé des armées.
Et de commenter : « La contamination du porte-avions est un événement absolument majeur. Il y aura sans nul doute des conséquences à tirer à l’issue de cette crise, qu’il s’agisse des spécialités médicales du SSA, ou du matériel » a-t-elle indiqué selon le compte-rendu dressé par le Sénat. « Nous sommes et serons transparents ». Interdit de sourire …
54% sur 2010 tests
Devant l’assemblée nationale, le même jour (à 15h), la ministre française des Armées Florence Parly, complète ce chiffre par un autre qui va dans le même sens : « au 17 avril, sur 2010 tests effectués, 1081 marins sont positifs au Covid-19 ». Et, au total, « 545 marins présentent des symptômes de maladie ». On est donc bien sur un taux de contamination supérieur à 50% (53,8% exactement) (2). En sachant que ce chiffre n’est pas définitif : il reste encore 300 marins à tester. Autre élément intéressant de ce test, un marin sur deux ne présente aucun symptôme, mais est bien détecté positif (donc contaminant). Ce qui correspond aux statistiques ‘civiles’ d’une maladie extrêmement contaminante par des porteurs sains. Télécharger le discours de la ministre
Lire aussi :
Mis à jour avec les deux informations officielles provenant du service de santé des armées et de la ministre Florence Parly (qui confortent notre première analyse), voire même vont au-delà, ainsi que l’information du Marin.
Cet article Le groupe aéronaval français atteint au cœur. La situation minorée par les armées (v3) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2 – exclusif) ‘Operation Irini’. Le nom de la toute nouvelle opération navale de l’UE est sur toutes les lèvres dans le monde de la défense européenne. Aura-t-elle plus de succès que sa prédécesseur Sophia dans le contrôle de l’embargo sur les armes en Libye ? Nous avons interrogé le général Claudio Graziano, président du comité militaire de l’Union européenne
Le général Graziano (crédit : EUMC)De l’opération Sophia, on retient surtout les sauvetages en mer. Elle n’a pas vraiment réussi à faire respecter l’embargo imposé par l’ONU sur les armes à destination de la Libye. C’est devenu la priorité pour Irini. Qu’est-ce qui change ?
— Grâce à des moyens aériens, navals et satellitaires dont elle disposera, l’opération Irini sera en mesure non seulement d’appliquer l’embargo sur les armes dans la zone d’opération assignée, mais aussi de surveiller les violations dans une zone plus large et dans différentes dimensions, en assurant au mieux de ses capacités une approche équilibrée et impartiale. Cela permettra à l’Union européenne de fournir aux Nations unies un tableau plus complet de l’éventuel trafic d’armes vers la Libye.
Irini aurait du débuter le 1er avril mais a finalement été retardée, puisque les États membres n’ont pas fourni les moyens nécessaires. Beaucoup de questions se posent. En tant que président du comité militaire, vous savez comment avancent les tractations. Êtes vous optimiste ?
— L’opération Irini est essentielle pour contrôler l’embargo sur les armes, pour la paix en Libye. C’est pourquoi elle doit disposer des moyens nécessaires pour mettre en oeuvre son mandat. L’opération a été conçue en un laps de temps relativement court, ce qui montre la capacité de réaction de l’UE en temps de crise. Nous faisons face maintenant à un défi nouveau : la complexe tache de passer, en douceur, d’une opération à l’autre.
Tout cela, sans oublier le défi inexploré que représente la pandémie actuelle de coronavirus, une des épreuves les plus difficiles que l’humanité tout entière ait jamais connues, depuis très longtemps. Je comprends que le Coronavirus puisse pour l’instant empêcher certains États membres de fournir des moyens. Cependant une déclaration claire, exprimant l’intention de soutenir Irini dès que les conditions le permettront, apportera de la crédibilité à une mission qui représente le fer de lance des activités de la PSDC.
La volonté des 27 est-elle suffisante, selon vous ?
— Avec ce mandat clair pour la surveillance de l’embargo sur les armes, l’opération Irini est une preuve supplémentaire que les États membres de l’UE peuvent, en fin de compte, faire preuve d’une unité d’intention, responsable, en particulier lorsqu’il s’agit de menaces et de défis sécuritaires d’intérêt commun. Cette décision souligne également la volonté de l’Union européenne de jouer son rôle de manière crédible, dans un domaine d’intérêt stratégique. C’est une contribution concrète à la mise en œuvre des conclusions de la conférence de Berlin sur la Libye, et qui a comme tâche essentielle de surveiller l’embargo sur les armes établi par les Nations unies.
(Propos recueillis par Aurélie Pugnet)
Entretien réalisé entre le lundi 6 et le samedi 11 avril, en anglais, par voie de mails
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(B2) Chef du commandement médical européen, mis en place en 2018 dans le cadre de la coopération structurée permanente (PESCO), pour coordonner les efforts des services médicaux militaires en cas d’opération de l’UE ou de l’OTAN, le Dr Stefan Kowitz, a livré, début mars, juste avant le début de la pandémie du coronavirus, un point de vue intéressant, tirant les leçons de la crise précédente, celle d’Ebola.
Une réponse rapide
La première leçon « la leçon la plus importante à tirer de la crise d’Ebola : plus la réponse est rapide avec toutes les ressources disponibles, mieux une telle épidémie peut être contenue. ». Cette remarque ne s’applique « pas seulement à une épidémie d’Ebola » dit notre docteur.
Et trois méthodes
Pour réduire l’épidémie, il faut trois éléments dit notre général de brigade : « 1. l’isolement des patients infectieux du reste de la population, 2. la possibilité d’un diagnostic rapide, 3. un nombre suffisant d’installations de traitement » C’est « la base de toute lutte contre les maladies infectieuses ».
Commentaire : une règle pas suivie partout
Un point de vue qui n’est pas anarchiste ni dogmatique. La plupart des médecins spécialistes des épidémies le disent. Malheureusement, même après l’arrivée de l’épidémie en Italie, la plupart des pays européens (France, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni) n’ont pas tenu cette règle de conduite primaire. Résultat : l’épidémie galope au rythme de plusieurs milliers de morts par jour dans toute l’Europe.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Pour le Haut représentant de l’Union chargé des affaires étrangères, en arrière-plan se tisse une vraie bataille stratégique, celle de la communication et de la lutte d’influence. L’Europe doit réagir
Ce texte a été publié sur le blog officiel du Haut représentant entre 23 mars et le 2 avril 2020, sur le site du SEAE dans plusieurs langues. Il donne un message d’optimisme, à un moment où l’épidémie de coronavirus était au plus fort en Europe, et anticipe les étapes à suivre mais traduit bien l’état d’esprit. Titres et intertitres sont de la rédaction
Un remodelage du monde en cours
« La pandémie de Covid-19 va remodeler notre monde » écrit le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. « Nous ne savons pas encore quand la crise prendra fin. Il ne fait toutefois aucun doute que, lorsqu’elle s’achèvera, notre monde sera très différent. »
Pas une guerre, mais une solidarité déterminante
Pour le chef de la diplomatique européenne, « la crise provoquée par la Covid-19 n’est pas une guerre, mais elle y ressemble en ce sens qu’elle nécessite la mobilisation et l’affectation de ressources à des niveaux sans précédent. La solidarité entre les pays et la volonté de faire des sacrifices pour le bien commun sont déterminantes. […] Et l’Union européenne a un rôle central à jouer » dans cette bataille.
La logistique et la communication nerfs de la guerre
« Il est dit parfois que les guerres ne se remportent pas par la tactique ni même par la stratégie, mais par la logistique et les communications. Il semble que cela soit également vrai pour le Covid-19 : celui qui organisera le mieux sa réaction en réponse à la crise, en tirant rapidement les enseignements issus du monde entier et en communiquant efficacement avec les citoyens et le reste du monde, en ressortira le plus fort. »
Une bataille de la communication
Engagée avec la Chine…
Pour la voix de l’Europe dans le monde, « une bataille de la communication » s’est bel et bien engagée au niveau mondial, « dans laquelle le choix du bon moment est essentiel ». Il met en cause « des responsables politiques chinois » qui ont « dissimulé […] des informations cruciales », notamment l’ampleur de la crise dans la province de Hubei. À ce moment-là, l’Europe a envoyé de nombreux équipements médicaux pour aider les autorités chinoises « dépassées par les événements ». Avec une certaine discrétion. Ce qui ne semble pas être le cas de la Chine, qui ayant récupéré de la crise « envoie maintenant des équipements et des médecins en Europe, tout comme d’autres) » mais accompagnée d’une campagne de communication. « La Chine cherche à tout prix à faire passer le message selon lequel, contrairement aux États-Unis, elle est un partenaire responsable et fiable. »
… et avec la Russie, une lutte d’influence réelle
Dans cette « bataille de la communication », d’autres phénomènes ont été observés, notamment « des tentatives visant à discréditer l’UE en tant que telle et certains cas où les Européens ont été stigmatisés comme s’ils étaient tous porteurs du virus ». Sans le dire Josep Borrell vise la Russie en particulier. « Nous devons être conscients qu’il existe une composante géopolitique caractérisée notamment par une lutte d’influence menée au moyen du façonnage d’image et de la « politique de la générosité’. Armés de faits, nous devons défendre l’Europe contre ses détracteurs. »
… au sein même de l’Europe
Cette bataille de la communication fait aussi rage « au sein de l’Europe ». Il est « essentiel que l’Union européenne montre qu’elle est une Union qui protège et que la solidarité n’est pas un vain mot ». C’est le principe des vagues d’assaut qu’il prend pour exemple : « Après la première vague au cours de laquelle les autorités nationales ont joué un rôle central, l’Union européenne arrive maintenant sur le devant de la scène en mettant en œuvre des actions conjointes dans tous les domaines dans lesquels les États membres lui ont donné les moyens d’agir : la passation conjointe de marchés pour la fourniture d’équipements médicaux essentiels, des incitations économiques conjointes et un assouplissement nécessaire des règles budgétaires et des règles relatives aux aides d’État. » comme le rapatriement des Européens (1).
L’Union doit être au centre du combat
Réprimer la tentation du chacun pour soi
Dans une crise, « l’instinct de l’être humain consiste souvent à se replier sur soi, à fermer les frontières et à privilégier le « chacun pour soi ». Bien que cette attitude soit compréhensible, elle est contre-productive. La crise provoquée par le Covid-19 ne peut être résolue à l’intérieur d’un seul pays, ou en faisant cavalier seul. […] Une pandémie mondiale nécessite des solutions mondiales et l’Union européenne doit être au centre de la lutte. […]L’heure est à la solidarité et à la coopération, et non au rejet de la responsabilité sur les autres, ce qui ne soignera pas une seule personne infectée. »
Aide l’Afrique et desserrer l’étau des sanctions
« Si les besoins sont importants à l’intérieur de l’Union européenne, celle-ci devrait également être prête à aider d’autres pays en situation de fragilité qui risquent d’être dépassés » explique-t-il visant l’Afrique en particulier. « Ailleurs, des pays comme le Venezuela ou l’Iran pourraient bien s’effondrer sans notre soutien. Cela signifie que nous devons faire en sorte qu’ils aient accès à l’aide du FMI (Fonds monétaire international). En ce qui concerne l’Iran, nous devons veiller à ce que les échanges commerciaux légitimes à des fins humanitaires puissent être effectués malgré les sanctions imposées par les États-Unis. »
Des tensions géopolitiques croissantes
Enfin, le haut représentant avertit : il faut « garder à l’esprit qu’aucun des autres problèmes sur lesquels nous nous concentrions avant la crise du coronavirus n’a disparu. À vrai dire, ils pourraient s’aggraver. Le Covid-19 pourrait exacerber certains conflits déjà plus anciens dans le voisinage. En ce qui concerne l’Europe, nous devions déjà naviguer dans un monde caractérisé par des tensions géopolitiques croissantes, en particulier entre les États-Unis et la Chine. Ici aussi, le risque est que le Covid-19 exacerbe les tendances préexistantes. »
(texte sélectionné par AP et NGV)
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