(B2) Fait peu commun, mais craint de tous les marins, un incendie s’est déclaré ce vendredi matin (12 juin) à bord d’un sous marin nucléaire d’attaque français, le SNA Perle
Un incendie en pleine matinée
Il était 10h35, selon la préfecture maritime de la zone Sud, quand « un incendie s’est déclaré en zone avant du sous-marin nucléaire d’attaque, au bassin en zone Missiessy ». Le S-606 (son numéro de coque) était alors en phase d’entretien et de réparation à la base maritime de Toulon (1). « Le sous-marin a été évacué. Il n’y a pas de blessés. » Un incendie majeur. Il était toujours en cours en fin d’après-midi. Les équipes spécialisées « continuent à lutter contre le sinistre afin de le circonscrire », indique un second communiqué de la préfecture parvenu à B2 à 17 heures.
Tous les moyens mobilisés
Tous les moyens disponibles ont été mobilisés. Les marins-pompiers de la base navale de Toulon ont déployé un bateau-pompe qui alimente toutes les manches à incendie. Les pompiers du SDIS 83 (service départemental d’incendie et de secours du Var) et le bataillon de marins-pompiers (BMP) de Marseille (une trentaine de pompiers et 11 véhicules spécialisés) ont été appelés en renfort. Tandis qu’une dizaine de marins de l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) apporte un soutien technique aux marins-pompiers intervenant à bord, notamment avec la mise en place « de moyens d’alimentation en eau et accompagnement dans le sous-marin des marins-pompiers intervenant à bord ». Quant aux équipages des autres sous-marins et de l’école de navigation sous-marine et des bâtiments à propulsion nucléaire (ENSM-BPN), ils assurent « les moyens de protection depuis le quai et constituent un réservoir de forces d’intervention ».
Pas de risque nucléaire
Précision importante venue de la préfecture maritime : « Il n’y a aucun combustible nucléaire à bord, celui-ci ayant été retiré dans le cadre de l’arrêt technique. Il n’y a pas d’armes (missile, torpille, munitions), ni de batteries à bord ». Les fumées qui s’échappent « ne sont pas radioactives ». Et de préciser que la France dispose « de balises, sur tout le territoire, capables de détecter toute anomalie de radioactivité ». Au cas où….
Doutes sur l’avenir du sous-marin
L’incendie à bord du sous-marin a été éteint dans la nuit de vendredi à samedi 0h50, après plus de 14 heures d’incendie, selon un communiqué de la marine nationale. Ce qui laisse mal augurer de la suite. Vu l’ampleur et la durée de l’incendie, on peut avoir quelques doutes.
(NGV)
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(B2) Un cargo soupçonné de transporter des armes vers la Libye est surveillé de près par l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini
Accompagné par la marine turque
Le Cirkin, un navire marchand turc battant pavillon tanzanien a été détecté mercredi (10 juin), au sud-ouest de la Crète, se dirigeant vers la Libye. De forts soupçons pèsent sur le fait que le Cirkin n’effectue pas un transport tout à fait ordinaire, mais qu’il transporte des armes illégales. Ce cargo était parti de Istanbul, en Turquie, avec une halte à Haydapasa, un port du Bosphore, le 2 juin. Mais, en haute mer, il ne naviguait pas comme n’importe quel navire marchand. Il était accompagné, de près et de loin, par au moins trois frégates de la marine turque. Sans compter un aviation de chasse qui ne trainait pas loin.
Un contrôle sans succès
L’hélicoptère de la frégate grecque Spetsai (1) a alors reçu l’ordre du commandant de l’opération EUNAVFOR Med Irini de décoller pour contrôler le navire. Procédure normale en cas de soupçon sur un navire. Le capitaine et l’équipage du navire marchand n’ont pas répondu aux appels d’inspection de l’hélicoptère. Ce sont les Turcs qui ont répondu, indiquant que le navire était sous « protection de la République turque », selon la télévision grecque AN1 Tv. L’hélicoptère est revenu alors à bord de la frégate. Le Spetsai a cependant reçu l’ordre de suivre le navire à distance.
Information confirmée du côté européen
Selon un officiel européen, dont les propos ont été recueillis directement par B2, les ‘gars’ de l’opération Irini ont « suivi la procédure habituelle ». Ils ont tenté de héler le navire suspect. Un appel destiné à « identifier le navire : afin de vérifier avec lui d’où il vient, quel est son point de départ, sa destination et la nature des marchandises et des biens à bord ». Procédure utilisée en effet « quand il y a de possibles soupçons » et permettant ensuite de « prendre des mesures et mener une inspection ». Mais « les Turcs ont répondu que [la procédure] ne pouvait pas continuer ».
Un refus turc avéré
De fait, la procédure s’est arrêtée car, pour mener l’inspection, quand il existe un État du pavillon, il faut « obtenir le consentement de l’État du pavillon » (NB : quand celui-ci est affiché clairement ou qu’il n’y a pas de soupçon qu’il y a fraude). Autorisation qui n’a pas été obtenue apparemment. Mais surtout, les Turcs ont donné une explication au refus d’inspection. Les Européens affirment « être en contact avec eux pour vérifier et comprendre les raisons de la réponse négative que l’opération a reçue ».
Bien arrivé à destination en Libye
Le cargo est finalement arrivé à sa destination à Misrata (Libye) jeudi (11 juin) vers 10h selon les données de son AIS, consultées par B2, sur les sites de suivi maritime. Et il y a déchargé sa marchandise, qui ne ressemblait pas tout à fait aux dires des Turcs de « matériel médical ».
Commentaire : un cas d’école prévu d’avance, véritable test pour l’Union européenne
Les Turcs sont parfaitement dans leur droit. Même s’ils agissent ainsi au vu et au su de tout le monde, avec une mauvaise foi patente. C’est la stricte application du droit de la mer. Tout navire opérant une mission de service public ne peut être inspecté par un navire de guerre.
Cet argument avait d’ailleurs déjà été utilisé en son temps par le gouvernement de Tripoli pour protéger ses navires d’une incursion trop précise des navires de l’opération Sophia (2), arguant de l’immunité internationale (3). Cette hypothèse était très probable et envisagée dès le début de l’opération Irini. C’est un vrai test pour l’Union européenne de sa capacité à imposer les règles internationales d’embargo.
Selon nos informations, la question turque pourrait être évoquée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de lundi (15 juin) dans les points d’actualité. Au départ, c’était davantage lié à l’action du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan dans les forages au large de l’île de Chypre. Cet épisode rajoute un dossier de plus dans des relations compliquées entre Bruxelles et Ankara.
Cela pose également un sérieux problème du côté de l’Alliance atlantique. Qu’un Allié viole ouvertement, par la force militaire, un embargo décrété par les Nations unies, est plutôt gênant. Qu’un autre Allié tente de le contrôler sans succès, est plutôt un sérieux coup à la solidarité de l’alliance.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Le Cirkin n’en était pas à son coup d’essai. Un navire français illuminé au radar
Article mis à jour jeudi 11 juin dans la nuit (arrivée du navire en Libye), vendredi 12 juin (explications européennes, note supplémentaire sur l’affaire du Lufy, commentaire OTAN) et 17 juin sur le ‘Lire aussi’
Cet article Un cargo sous escorte turque soupçonné de violer l’embargo sur les armes (v3) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Entre les armées françaises, dirigées par Florence Parly, et les journalistes, le fossé se creuse. La communication du ministère mise en cause
L’information du public dévoyée
L’association des journalistes de la Défense (AJD), (dont fait partie B2) a décidé de publier une lettre ouverte, la seconde en quelques semaines. Ce que demandent les journalistes au ministère est simple : donner de l’information au public, de façon claire, honnête et rapide.
Des dysfonctionnements révélateurs
Les dysfonctionnements sont nombreux : absence de réponse à temps, sélection arbitraire des journalistes, pression exercée quand l’article (ou la question) déplait, mensonges (délibérés) ou non des communicants…
Une volonté politique
Ce n’est pas un problème, ici, de savoir-faire. L’armée et le ministre en sont bien dotés. Et la plupart sont (très) compétents. Il s’agit ici bel et bien d’une volonté politique de tromper le public par l’intermédiaire des journalistes. Soyons clairs on est plus proches de la désinformation. L’affaire de la contamination au Covid-19 du personnel du porte-avions Charles-de-Gaulle n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Et un manque de courage
Une réunion de ‘conciliation’ devait avoir lieu mardi (9 juin). Elle a échoué. Le conseiller communication de la ministre (Grégoire Devaux), a choisi de bouder la rencontre. Ce qui n’est pas pour nous étonner. Le communicant est plus prompt à donner des bons points et mauvais points et pratiquer la censure qu’à faire son travail. Courage fuyons…
L’Europe en bandoulière
Pour notre part, nous avons toujours été très étonnés du manque de disponibilité de la ministre française des Armées lors des réunions des ministres de la Défense, que ce soit au niveau de l’Union européenne ou de l’OTAN. La ministre est toujours ‘pressée’. Pourtant, l’Europe de la défense est une priorité officielle. Pour avoir une explication aux décisions prises ou aux rares communiqués de presse (vantant la politique ministérielle), il faut s’accrocher. Concrètement, il est plus facile aujourd’hui d’aborder un ministre de n’importe quel pays (USA y compris) qu’un ministre français inatteignable.
Un fait qui a son importance
Précisons que l’AJD n’a pour habitude de porter ce genre de débat sur la place publique. Ses membres sont plutôt ‘discrets’ et ‘disciplinés’, comme le veut le secteur qu’ils couvrent. Et s’il y a explication, elle se passe, en général, portes fermées. Cette prise à témoin publique — la première depuis la création de l’association de 1979 —, ne devrait donc pas être négligée, comme elle l’est actuellement. Elle doit être traitée avec sérieux, et au plus haut niveau, jusqu’au cabinet du Président de la République (Emmanuel Macron), puisque le cabinet de la ministre de la Défense (Florence Parly) semble considérer que c’est une peccadille.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Télécharger la première lettre du 7 mai et la seconde lettre du 9 juin
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(B2) La mission d’observation sur la ligne de contact entre l’Ossétie du Sud et d’Abkhazie (EUMM Georgia) a opposé un vigoureux démenti aux « fausses affirmations » circulant en Ossétie du Sud sur la présence de véhicules privés accompagnant ses observateurs.
Le véhicule de soutien médical privé (private.ge) qui accompagne les observateurs sur la ligne de démarcation ossète le 24 avril (crédit : Sputnik)Une désinformation des médias ossètes
Tout est parti de médias russes (Sputnik Ossetia notamment) et ossètes (la chaine gouvernementale PEC) qui relaient une déclaration du comité de sécurité du gouvernement d’Ossétie du Sud, publiée mercredi (20 mai). « Il y a quelques jours [les 24 et 26 avril], sur une section de la frontière sud-géorgienne-géorgienne à proximité du village d’Uista (district de Znaursky en Ossétie du Sud) », les garde-frontières du KGB RSO ont « enregistré l’apparition non autorisée de la voiture de la clinique médicale géorgienne ‘Private’. Le véhicule était accompagné de deux voitures de patrouille de la mission de surveillance de l’UE en Géorgie (EUMM). Ce qui a permis aux médecins géorgiens de se déplacer secrètement vers la frontière de l’État ». Une manière « de collecter sur place des éléments biologiques, destinés à être utilisés dans le laboratoire de recherche de la santé ‘Richard Lugar’ » affirment les services secrets ossètes. NB : Un centre de recherche mis en place et financé par les États-Unis, au départ, mais qui dépend aujourd’hui de l’administration nationale géorgienne de contrôle des maladies et de santé publique (NCDC).
Des ambulances bien présentes
En fait, ce n’étaient pas les observateurs d’EUMM qui accompagnaient le véhicule médical, mais le contraire. Depuis (presque) le début de la mission, les observateurs européens sont accompagnés par un véhicule médicalisé. Service assuré par un opérateur privé géorgien. Un de ces ambulanciers est d’ailleurs décédé en 2009 lors d’une explosion (lire : Géorgie: une mine explose au passage d’un véhicule des observateurs de l’UE. Bilan: 1 mort).
Sans prélèvement d’échantillon
L’ambulance était « bien visible » et siglée, précise-t-on au QG de la mission à Tbilissi. Il n’y a « pas eu de mouvement secret. La patrouille s’est déroulée comme prévu. Il n’y a eu aucun contact avec des personnes. Il n’y a eu aucun prélèvement d’échantillons et il n’y a eu aucune intention de le faire ».
Un service assuré au vu et au su de tous
« Toutes les parties, notamment ceux d’Ossétie du Sud, sont bien au courant de ces faits, comme cela a été expliqué via la ligne téléphonique d’urgence (hotline) les 26 et 27 avril », précise-t-on au siège de la mission à Tbilissi. Et cela a été régulièrement le cas. « Depuis de nombreuses années déjà, par exemple lors des réunions du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents (IPRM) dès 2014 », cette présence a été expliquée.
Un soutien médical nécessaire
Ce soutien médical permet « d’apporter rapidement l’aide nécessaire en cas de besoin, comme un accident de voiture. C’est particulièrement important dans les régions éloignées où il est difficile d’obtenir une aide médicale rapide ,» rappelle-t-on à EUMM Georgia. « EUMM est une mission d’observation, avec des patrouilles quotidiennes, y compris pendant la pandémie de de Covid-19. Notre approche est tout à fait impartiale. »
Commentaire : le recours au privé problématique en cas de crise
Faute de proposition d’un État membre, les responsables européens recourent à des services privés, dans les missions civiles (souvent), comme dans les opérations et missions militaires (parfois), pour assurer certaines fonctions essentielles opérationnelles (1). Pratique et souple, ce n’est pas sans susciter des difficultés cependant, en particulier en cas de crise.
L’affaire géorgienne le prouve : les adversaires de la mission ont trouvé là une brèche facile à exploiter. L’emploi d’un contractant géorgien qui a pu travaillé pour d’autres employeurs est source de confusion importante, surtout dans une mission aussi sensible que celle d’EUMM Georgia, sur une ligne de front figée au plan militaire, mais toujours active au plan politique.
Plus récemment, le contrat d’assistance signé pour certaines missions civiles en Afrique a posé question. La direction du service diplomatique européen (SEAE) s’est rendue compte que le service était inopérant. Avec l’interdiction de déplacement et les aéroports bloqués (sauf aux transports militaires), les ‘privés’ se révélaient incapables d’agir pour évacuer des patients atteints (2).
En 2009, lors de l’opération militaire au Tchad, les Irlandais avaient aussi testé la location d’hélicoptères privés. Un service qui s’est révélé très vite inopérant (3). Il s’en étaient mordus les doigts. « Heureusement que les Russes étaient là pour prendre le relais » confiait à l’époque un officier de l’opération.
Pour être juste, précisons que l’emploi de ‘privés’ dans l’opération est aussi parfois une réussite comme les pilotes et avions de surveillance affrétés par le Luxembourg tout d’abord pour l’opération de lutte anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta), ensuite pour l’opération maritime en Méditerranée (EUNAVFOR Med Sophia et Irini) (4).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Des réunions de planification, d’échanges d’informations, des rotations de force, des expertises. Les opérations et missions de la PSDC sont en mode ‘lent’, mais tentent de maintenir le contact
Djibouti. Passation de commandement sans cérémonie en Somalie
Le contre-amiral Ignacio Villanueva, a pris le commandement de la force militaire de lutte contre la piraterie dans l’Océan indien (EUNAVFOR Atalanta). Une rotation peu ordinaire. La « première effectuée avec succès pendant la pandémie Covid-19 », mais sans cérémonie, et pour laquelle il est devenu « sans le vouloir le premier commandant de force immunisé sur le théâtre ». Détails ici
(crédit : EUNAVFOR Somalia)Pristina (Kosovo). Recherche des disparus, un travail de longue haleine
311 personnes disparues ont été identifiées depuis plus de dix ans qu’a commencé la mission ‘état de droit’ de l’UE au Kosovo (EULEX Kosovo). Un travail minutieux, lent mais nécessaire. Des centaines de personnes sont toujours portées disparues suite au conflit armé. C’est « un processus douloureux, compliqué et long », explique le chef d’EULEX, Lars-Gunnar Wigemark, dans une interview à l’agence Associated Press. Détails ici
(crédit : Eulex Kosovo)Ramallah (Palestine). L’impact inespéré du coronavirus sur le système judiciaire palestinien
Actuellement, en Cisjordanie, il n’est pas possible de soumettre des documents ou de tenir des audiences en ligne. La crise du Covid-19 pourrait être l’opportunité d’accélérer ce processus de numérisation. C’est ce que défend l’avocat Andres Moreno. Il a coordonné un rapport remis aux institutions judiciaires palestiniennes sur les mesures prises par les systèmes judiciaires en Europe et en Amérique du Nord pour répondre à la crise ; un rapport réalisé avec de nombreux conseillers de la mission civile de conseil et d’assistance à la police palestinienne (EUPOL COPPS). Détails ici
(crédit : EUPOL Copps)Bamako (Mali). Échange d’informations entre forces
Comme toutes les quatre semaines, la réunion de coordination opérationnelle (RCO) s’est tenue, mi mai. Organisée par les membres de la représentation permanente de l’opération Barkhane au Mali, elle mêle les représentants des Forces armées maliennes (FAMa), de la mission européenne de formation des forces armées au Mali (EUTM Mali), de Barkhane et de la mission de l’ONU (MINUSMA). Le but : échanger les informations sur la situation sécuritaire, les opérations en cours menées par les différents acteurs, les actions de formation de EUTM Mali et d’autres sujets d’intérêt commun. Détails ici
(crédit : EUTM Mali)Niamey (Niger). Distribution de codes aux futurs professionnels
Les futurs commissaires et officiers de police judiciaire formés par la mission civile d’assistance aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Niger) ont reçu un code pénal, un code de procédure pénale, et un manuel explicatif du code pénal et du code de procédure Pénale. Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)Bosnie-Herzégovine. L’exercice Quick Response 20 avant l’automne
Malgré le covid-19, l’exercice exercice annuel Quick Response 20 aura bien lieu cette année. Il se déroulera entre la fin août et début septembre 2020, dans différents lieux de Bosnie-Herzégovine. Des officiers ont participé à la conférence de planification, vendredi 29 mai, par vidéoconférence, depuis Naples et Rome en Italie, Mons en Belgique, Londres au Royaume-Uni et la KFOR à Pristina au Kosovo. Détails ici
Un Antonov pour transporter les véhicules de la mission (crédit : EUFOR Atlhea)(information recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire sur l’opération EUNAVFOR Med Irini :
Et sur B2 Pro :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (mai 2020) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
L’arrondissement maritime de la Manche et de la mer du Nord dispose de huit PMM réparties sur l’ensemble de l’arrondissement maritime (Cherbourg, Caen-Epron, Le Havre, Rouen, Amiens, Compiègne, Lille et Dunkerque).
Pour s'inscrire ou en savoir plus, rendez-vous dans les centres d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA). Les inscriptions sont ouvertes tout l’été.
Les préparations militaires Marine (PMM) sont destinées aux jeunes filles et garçons âgés de 16 ans à 21 ans qui souhaitent découvrir la Marine nationale. Elles permettent à ceux qui souhaitent s’engager dans la Marine ou dans la réserve de mieux connaître les opportunités qui s’offrent à eux.
La PMM est une formation gratuite qui s’étend sur l’année scolaire à raison d’un weekend par mois et d’une semaine bloquée. Pendant cette période, les stagiaires de la PMM se familiarisent avec la vie en communauté et la découverte d’un environnement militaire. Ils reçoivent plusieurs formations dispensées par des instructeurs réservistes, volontaires de transmettre leur expérience et les valeurs de la Marine nationale à la jeune génération.
Composée d’une formation générale sur l’organisation et les missions de la Marine nationale et des armées mais également sur les enjeux de défense de la France et la réserve opérationnelle, la PMM est complétée par une formation militaire qui permet de connaître les différents grades, le maniement d’armes ou encore les défilés en participant à une cérémonie militaires. Les stagiaires de la PMM se préparent au diplôme de prévention et de secours civiques de niveau (PSC 1) et peuvent bénéficier d’une formation maritime pour apprendre la navigation.
La Marine étant un environnement où le maintien de la condition physique occupe une place importante, les stagiaires participent à des instructions sportives en groupe et développent ainsi leur esprit de cohésion et le goût de l’effort. Ces formations sont enrichies par au moins une période bloquée pour visiter des bâtiments de la Marine nationale et échanger avec des marins d’active sur leur quotidien, leurs missions et leurs parcours.
J'ai répondu en mai, au moment de la crise de la Covid, aux questions de Damien Liccia pour ANtidox, revue en lgne qu'il anime (lien vers le numéro concerné).
Un débat intéressant qui a servi à la rédaction de la lettre La Vigie n°144 qui constatait une "Disparue, l'autorité scientifique".
Depuis le début de la crise, l'exécutif se réfugie systématiquement derrière des médecins et des scientifiques pour justifier ses décisions. La politique est-elle désormais sous tutelle du discours scientifique ? Quid de la légitimité et de la responsabilité de cette parole ?
Il y a effectivement eu cette tentation, notamment au début quand le pouvoir a été surpris par l'irruption imprévue de cette pandémie. Dès lors, les services habituels de l'Etat ont paru débordés et le gouvernement a dû masquer cette difficulté. S'en remettre à des avis scientifiques était une façon de regagner de la légitimité à la suite de la perte de confiance brutale. Mais le rôle d'un pouvoir est de prendre des décisions et dans un régime démocratique, d'obtenir l'assentiment du peuple. La légitimité démocratique étant affaiblie, la légitimité technocratique et bureaucratique ayant failli, il fallait trouver une nouvelle source de légitimité des décisions à prendre (sans même se prononcer sur la nature de ces décisions).
Bref, le gouvernement était dans l'embarras et ce passage par l'avis scientifique a été un expédient. Peu à peu, les critiques se sont élevées là-contre et le pouvoir est revenu à une mécanique habituelle de prise de décision. Car finalement, nous nous sommes aperçus que l'avis scientifique n'était qu'un avis et qu'il ne résolvait que partiellement l'inertitude. Or, c'est le métier du décideur, où qu'il soit (et donc du décideur politique) que de trancher dans l'incertitude. Quand il n'y a pas d'incertitude, il n'y a pas de décision.
Nous sommes donc depuis revenus à un système plus classique où le politque consulte mais à la fin du processus décide, ce qui suscite forcément des mécontents.
Les contradictions des scientifiques en période d'incertitude ne sont-elles pas l'un des facteurs de la montée de la défiance, qui touche autant la science que la légitimité des pouvoirs publics ?
Absolument, car nous nous sommes aperçus, notamment avec le débat sur la chloroquine, que la démarche scientifique, notament dans l'inconnu, n'avait pas de certitude. Je n'ai aucun avis sur la chloroquine et ses vertus face au Covid-19. Mais cela a donné lieu à une polémique publique qui est passée par plusieurs canaux : les médias traditionnels, bien sûr, mais aussi les réseaux sociaux. Or, cela vient après plusieurs épisodes similaires auxquels nous n'avons pas prêté attention et qui pourtant relèvent du même rapport nouveau, émotif et sémantique, à la science : je pense ici au débat entre climato-sceptiques et collapsologues, par exemple, ou entre pro- et antivax. Le deuxième cas est moins net car il n'y a qu'un côté qui est radical mais dans le cas du climat, ce qui est frappant c'est que des deux côtés, nous avons des "extrémistes".
Avec la chloroquine, nous sommes arrivés, beaucoup plus rapidement d'ailleurs, à cette radicalisation des opinions. Que le débat scientifique soit "contradictoire" pour reprendre le mot central de votre question, quoi de plus normal ? La démarche scientifique est fondée sur le doute et la remise en cause, qui doit bien sûr être appuyée sur des observations et des modèles explicatifs. La chose nouvelle, c'est que ce débat scientifique (comme tout débat intellectuel) perfuse désormais dans l'espace public qui a lui-même radicalement changé de nature, puisqu'il n'est plus tenu par des médias structurés (sans même parler de leur contrôle éventuel par ces groupes de pression) mais par des réseaux sociaux, qui sont véritablement des médias de masse, aussi bien par leur diffusion (les consomamteurs) que par leur émission (les producteurs).
Voici donc cette couche sémantique du cyberespace qui prend une ampleur incroyable et insoupçonnée et où l'émotion règne en maître et vient logiquement affecter des débats qui seraient autrement fondés sur la raison.
Si le télescopage des calendriers est évidemment fortuit, la loi Avia vient d’être adoptée à l’Assemblée. Cependant, que faut-il penser de ce type de dispositifs législatifs et de leur impact sur les réseaux sociaux. Une manière de rendre ces espaces plus rationnels ?
C'est d'une certaine façon une conséquence du dernier phénomène que je viens d'évoquer : la massification des réseaux sociaux et l'augmentation du rôle de l'émotion font que des débats apaisés peinent à se tenir. Très vite, les insultes fusent, sur le modèle du point Godwin. Comment donc contrôler ces expressions et empêcher les excès ?
Il y a un mot pour cela, qui n'est pas à la mode mais qui correspond bien à ce qu'on cherche : la censure. Elle n'est pas néfaste par nature et notre société s'est finalement habituée à des lois qui encadrent la liberté d'expression pour éviter tout négationnisme ou toute haine. Par nature, la censure n'est pas populaire mais elle est pourtant nécessaire dans toute société. La grande question tient à son contrôle car si la censure vise à éviter les excès, comment éviter les excès de la censure ?
Pour en venir à la loi Avia, je vois surtout un autre débat (sans même parler de son efficacité ni des menaces qu'elle fait porter indirectement sur les libertés publiques) : c'est le rôle de la puissance publique. En effet, dans le cyberespace, face aux mastodontes des réseaux sociaux, qui a le pouvoir d'exercer cette censure sur ces médias électroniques ? les plateformes... Or, dans le cyberespace, le code est la loi et dans le cas présent, les "conditions générales d'utilisation" (CGU) sont la vraie loi. De facto, ce sont les plateformes qui exercent cette censure et ce contrôle des expressions radicales. La rigueur de la loi intervient après les décisions des plateformes qui suivent leurs propres règles : observez par exemple la pudibonderie de certaines censures de billets sur Facebook... Le pouvoir politique court après le pouvoir privé qui est lui même un pouvoir technique.
La loi Avia signale finalement la perte de pouvoir du pouvoir...
O. Kempf