Ce lundi 10 novembre 2025, le Premier ministre, chef du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, à la tête d'une forte délégation a procédé à l'inauguration des infrastructures de l'extension et de la réhabilitation du port sec de Bobo-Dioulasso. La cérémonie d'inauguration de ces infrastructures a eu lieu sur le site du port sec à Bobo-Dioulasso.
Ce projet d'extension et de réhabilitation des infrastructures du port sec de Bobo, c'est selon le chef de projets AGETIB, Paul Tougma, la réalisation d'environ 3 km de voiries internes de circulation en béton armé continu (BAC) ; la pose d'environ 7,00 km de bordures tout type confondu ; la fourniture et la pose de pavées de 6 cm pour trottoirs et ilots ; l'aménagement de 10 000 m² d'espace vert et 13 000 m² d'espace gravillonné ; l'aménagement de 270 000 m2 de plateformes de stationnement de camions revêtues en enduit superficiel ; la réalisation d'environ 3 km de canaux d'assainissement et de drainage des eaux pluviales entièrement couvert ; la réalisation d'environ 5,7 km de caniveaux techniques couverts ; l'aménagement d'environ 5,00 km de réseau électrique et éclairage public ; la réhabilitation du réseau de 5 728 ml de conduites d'AEP plus la sécurité-incendie.
Au volet bâtiment poursuit-il, divers travaux ont été entrepris, notamment la remise à neuf des anciens bâtiments au nombre de 25 ; l'édification de nouveaux bâtiments, dont un bâtiment multiservices comprenant 12 services et un bloc sanitaire, un bâtiment dédié à la chambre de commerce composé de 35 bureaux, un bâtiment pour la douane spécialisée regroupant 45 bureaux, deux magasins avec une capacité de stockage de 8 000 à 20 000 tonnes chacun, l'installation de 35 caméras de surveillance ; l'acquisition et l'installation d'un pont-bascule de 100 tonnes. Il fait remarquer que AGETIB a été le maître d'ouvrage délégué et avait pour compte la gestion de la mission de contrôle qui a en charge le suivi de tous les travaux.
La coupure du ruban, synonyme d'inauguration des infrastructures d'extension et de réhabilitation.Prenant la parole, le directeur général de la CCI-BF Seydou Kelir Tou a rappelé que la Chambre de commerce est un établissement public de l'État à caractère professionnel, qui a pour vocation d'accompagner les opérateurs économiques dans le cadre de l'exercice de leur métier, chose qui ajoute-t-il, permet à l'État de collecter des ressources. Il insiste que c'est à la chambre de commerce de réaliser des infrastructures de soutien aux activités des opérateurs économiques.
« C'est dans ce cadre que le port sec de Bobo, dont le terrain a été obtenu en 1980, a permis de réaliser une première tranche sur une superficie de 19 hectares ayant coûté 7,5 milliards de FCFA, et la deuxième phase que nous venons d'inaugurer, commencé en 2021 pour s'achever maintenant concerne 21 hectares donc les 40 hectares sur 120 concernés pour l'activité de facilitation des activités des opérateurs économiques en termes d'import-export » a-t-il éclairé.
Le Premier ministre et sa délégation attentifs aux explications de la maquette du port sec de Bobo-Dioulasso.Il précise qu'à l'époque, cette infrastructure a été réalisée parce que la première qui existait à savoir Ouaga Gare était assez exiguë. Pour preuve, il souligne qu'avant le déménagement de la gare à Bobo avec le port sec en 2010, la Douane réalisait un chiffre d'affaires d'environ 38 milliards FCFA. Mais avec l'augmentation des capacités d'accueil des marchandises se félicite le DG de la CCI-BF, elle a réalisé en 2024, 220 milliards de recettes au profit des caisses de l'État. Il précise que la construction, suivie de l'extension et de la réalisation ont permis de créer 600 emplois directs et indirects, traitant environ 2,5 million de tonnes de marchandises par an, transportées par plus de 55 mille camions, plus de 6 mille véhicules d'occasion traités sur cette plateforme. Il qualifie cet événement de majeur car, il contribue à augmenter les capacités d'accueil et de traitement des marchandises, à faciliter les activités des opérateurs économiques de la région du Guiriko et environnant.
Le DG de la douane, le Dr Yves Kafando, ses collègues de Bobo et de l'administration douanière sont animés d'un sentiment de joie. Ce joyau dit-il, vient offrir un cadre propice qui va permettre aux collègues d'être dans des conditions optimales pour la collecte des recettes. « Lorsque vous avez des conditions nécessaires pour accomplir une formalité douanière, cela va impacter positivement le commun des recettes. Nous pensons travailler dans le sens de la perpétuité du partenariat avec la chambre de commerce » foi du DG Yves Kafando.
Photo de famille pour la postérité.Président de la délégation spéciale consulaire de la CCI-BF, Roland Achille Sow indique qu'ils ont profité de la première journée de la 22e édition de la rencontre gouvernement/secteur privé pour inaugurer l'extension du port sec multimodal de Bobo-Dioulasso et montrer aux autorités qu'au-delà des missions régaliennes de la CCI-BF, il y a aussi des missions de logistique. Cet espace pour lui, c'est essentiellement, 40 hectares d'aménagement divers, des bureaux pour les transitaires, la douane, la chambre de commerce, et la gestion des conteneurs. Il souligne que le rôle dynamique de la CCI-BF c'est de permettre d'avoir des infrastructures marchandes pour les opérateurs économiques, les commerçants, le secteur privé de manière générale afin qu'il y'ait une fluidité dans le trafic qui passe dans le pays.
À noter que le PM a saisi cette occasion pour offrir au peloton de la gendarmerie nationale des moyens roulant composés de 25 motos et d'une pick-up.
Djaryigo Diarra
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Le ministère en charge de la santé et celui de l'Enseignement supérieur ont animé conjointement une conférence de presse pour présenter les grandes orientations et les innovations introduites avec l'adoption de l'Examen classant national (ECN). C'est un instrument central dans la mise en œuvre du « Plan 1000x5 », une initiative présidentielle pour la santé. La rencontre avec les médias a eu lieu ce lundi 10 novembre 2025, à Ouagadougou.
Le « Plan 1000x5 » est une réforme majeure du système de soins au Burkina Faso. Elle ambitionne de former et de déployer sur tout le territoire national 1 000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, soit 5 000 spécialistes d'ici à 2030. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative présidentielle pour la santé. Elle vise à garantir à chaque Burkinabè un accès équitable à des soins de qualité, partout sur le territoire.
Le Plan « 1 000x5 » répond à un double impératif. Il s'agit de corriger le déficit structurel en spécialistes médicaux, pharmaceutiques et odontologiques et de renforcer la souveraineté sanitaire nationale à travers une planification cohérente de la formation, du recrutement et du déploiement des compétences, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur, le Pr Samuel Paré.
L'Examen classant national (ECN) est un des outils clés de mise en œuvre du « Plan 1 000x5 ». Mais c'est un examen qui, en soi, constitue une réforme majeure du système d'enseignement des sciences de la santé. Institué par arrêté conjoint n°2025/MESRI/MS du 4 février 2025, l'Examen classant national est une épreuve marquant la fin du 2ᵉ cycle des études médicales (6ᵉ année) à l'issue de laquelle les apprenants sont classés par ordre de mérite afin de choisir leurs domaines de spécialisation et ainsi de poursuivre ces études en qualité de résidents.
L'ECN vise quatre objectifs majeurs. Il s'agit de sélectionner les candidats à la formation spécialisée sur la base du mérite, de l'équité et de la transparence, d'harmoniser les normes de formation et de les conformer aux standards et exigences nationaux et internationaux, d'aligner les offres de formation des spécialités sur les besoins planifiés du système de santé burkinabè et de renforcer la synergie d'actions des ministères en charge de l'enseignement supérieur et de la santé dans la réforme et la gouvernance du dispositif sanitaire », a indiqué M. Paré.
Le secrétaire général du ministère en charge de l'Enseignement supérieur en blanc avec le micro et celui de la Santé à gauche en bleuDans la mise en œuvre du plan qui a une durée de 5 ans, le gouvernement a prévu de concentrer les efforts sur les trois premières années (2025-2028). Cela est considéré comme la phase critique du Plan 1 000x5. Cette période est stratégique, car elle doit permettre : de mettre en place le cadre institutionnel et technique de la réforme, d'augmenter significativement le nombre de spécialistes de la santé en formation dans les disciplines prioritaires, d'opérationnaliser les premiers dispositifs de répartition et de rétention des compétences au niveau national, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur.
Le secrétaire général du ministère de la Santé, Joël Arthur Kiendrebéogo, a souligné que désormais l'ECN est la seule voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. « Désormais, l'ECN est la voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. Il n'y aura plus d'autres voies pour accéder à la spécialisation. Il n'y aura plus de probatoire. Les probatoires seront réservés aux étrangers. Il faut faire la distinction entre le plan 1 000x5 et l'examen classant national. Le plan 1 000x5 c'est en soutien à l'initiative présidentielle pour la santé pour une durée de 5 ans. Alors qu'après les 5 années, l'ECN va continuer comme plan de formation des spécialistes burkinabè. Dans le plan 1 000x5, il est prévu que tout le monde ait la bourse. Mais à ce stade, nous ne pouvons pas garantir qu'après le plan 1 000x5 ceux qui prendront part à l'ECN auront systématiquement une bourse », a expliqué le secrétaire général du ministère de la Santé.
Il a d'ailleurs invité les étudiants et médecins généralistes à passer le test. Car, d'après lui, d'ici 10 ans, on ne parlera plus de médecins généralistes. Tout médecin sera dans une spécialité.
Pour cette première édition de l'ECN, une page numérique a été mise en place sur la plateforme numérique intégrée Campus Faso pour gérer l'ensemble du processus, depuis les inscriptions jusqu'à la publication des résultats. Les épreuves sont élaborées sous la supervision d'un comité scientifique indépendant, garant de la rigueur et de l'objectivité du concours.
La première édition de l'Examen classant national est prévue les 15 et 16 novembre 2025, sur le campus de l'université Joseph Ki-Zerbo.
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La Société africaine d'ingénierie et d'intermédiation financière (SA2IF) poursuit son engagement en faveur de la vulgarisation de l'information boursière et financière. Dans cette dynamique, elle a tenu sa deuxième session de formation dédiée aux journalistes économiques, sous la présidence de la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba. C'était le jeudi 6 novembre 2025, à Ouagadougou.
La formation initiée par la SA2IF représente un levier essentiel pour renforcer les compétences des journalistes dans le traitement de l'information économique et financière, encore jugée trop technique pour le grand public. En outillant les professionnels des médias à mieux analyser et vulgariser les données boursières, elle contribue directement à une meilleure éducation financière des populations. À terme, cette initiative participe à dynamiser le marché financier régional, en renforçant la transparence, la confiance des investisseurs, et la participation citoyenne à l'économie formelle.
Un acteur clé de la promotion du marché financier régional
Dans son allocution, la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba a d'abord exprimé son immense satisfaction de voir se renouveler cette initiative. Elle a salué la mobilisation des professionnels des médias ainsi que la présence des partenaires stratégiques du marché financier régional, dont la Bourse régionale des valeurs mobilière (BRVM), et l'Association professionnelle des sociétés de gestion et d'intermédiation (APSGI).
« Notre mission est d'offrir des solutions de gestion performantes et transparentes tout en bâtissant une relation de confiance durable avec nos partenaires », Colette Ouédraogo/Rouamba, représentante du directeur général de la SA2IFRappelant la vocation de la SA2IF, société agréée par l'Autorité des marchés financiers de l'UEMOA depuis août 2022, la représentante du directeur général a mis en avant son expertise dans la gestion financière et les placements stratégiques. Avec une présence consolidée à Ouagadougou et un bureau de liaison à Abidjan, l'entreprise ambitionne de rendre le marché financier de la BRVM plus accessible au grand public.
Les médias, catalyseurs de confiance et de transparence
Face à l'évolution rapide des marchés financiers dans la zone UEMOA, la formation des journalistes apparaît comme un levier essentiel pour une meilleure éducation économique. La représentante de la SA2IF a souligné que la qualité du traitement médiatique contribue fortement à la confiance des investisseurs et à une participation accrue des populations.
Mais l'analyse des données financières, souvent très techniques, reste un défi pour nombre de journalistes. D'où la pertinence de la formation, qui vise à leur donner les compétences nécessaires pour décrypter et diffuser l'information avec précision, pédagogie et responsabilité.
Les participants à la deuxième session de formation initiée par la SA2IF sur le décryptage des rapports financiers des sociétés cotées à la BourseUne collaboration durable au service de l'éducation financière
À travers ce programme de renforcement des capacités, la SA2IF affiche sa volonté de soutenir activement les médias spécialisés dans la finance, tout en consolidant son rôle d'acteur engagé dans la promotion du marché régional.
« Nous croyons fermement qu'un secteur médiatique bien outillé contribuera davantage à la transparence économique et à la valorisation des instruments financiers dans notre espace communautaire », a déclaré Colette Ouédraogo, tout en formulant le vœu que les retombées de cette session se ressentent dans la pratique quotidienne du journalisme économique.
Une meilleure vulgarisation de l'information financière
À sa suite, le directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina Faso, Davy Soubeiga, a salué l'initiative, en parfaite adéquation selon lui, avec la vision de l'institution qu'il représente. Une vision de faire de la finance, un levier de développement inclusif.
« La profondeur, le dynamisme et la performance de notre marché reposent en grande partie sur la qualité de l'information disponible, sa crédibilité et sa bonne compréhension par le public », Davy Soubeiga, directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina FasoIl a insisté sur le rôle stratégique des journalistes économiques qu'il qualifie « d'acteurs indispensables de la transparence ».
Le responsable de la BRVM a rappelé que la bourse régionale, présente dans les huit pays de l'UEMOA, constitue aujourd'hui un instrument majeur d'intégration financière et une plateforme essentielle de mobilisation de l'épargne au profit des entreprises. Pour que cette mission porte pleinement ses fruits, estime-t-il, les citoyens devraient comprendre l'intérêt et le fonctionnement du marché, mais aussi la portée des informations transmises par les sociétés cotées.
Former pour renforcer la culture boursière dans l'UEMOA
« Les états financiers sont une mine de connaissances sur la santé économique de nos entreprises. Encore, faut-il être capable de les décrypter », a poursuivi monsieur Soubeiga, convaincu que la formation permettra de donner aux journalistes les outils nécessaires à cet effet. Cela, afin de pouvoir analyser et restituer l'information de façon claire, fiable et utile.
La BRVM accorde, a-t-il expliqué, une attention particulière au renforcement des capacités de l'ensemble des acteurs de l'écosystème financier, à savoir notamment les entreprises, investisseurs, intermédiaires, et surtout les médias, véritables passerelles entre le marché et la population.
Selon lui, ce travail collaboratif doit contribuer à bâtir un marché plus crédible, plus attractif et mieux compris, condition essentielle pour attirer davantage de capitaux vers les projets porteurs du continent.
Davy Soubeiga a félicité la SA2IF pour son leadership, et exhorté les participants à tirer le meilleur profit des enseignements dispensés. « Vos analyses et vos publications donnent vie aux chiffres et rapprochent la finance des citoyens », a-t-il conclu, souhaitant que cette session consolide durablement la culture boursière au Burkina Faso et dans l'ensemble de l'union.
Hamed Nanéma
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Le Centre médical ophtalmologique Masroor a abrité, le samedi 8 novembre 2025, la cérémonie de clôture d'une formation approfondie en ophtalmologie consacrée aux modules de la rétine médicale et du glaucome.
Cette formation, initiative conjointe du centre et de l'ONG Light for the World, s'inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités des spécialistes burkinabè en santé oculaire.
La session, étalée sur deux semaines, du 21 juillet au 1ᵉʳ août 2025, a permis à neuf médecins ophtalmologistes de perfectionner leurs connaissances et d'acquérir des compétences pratiques.
Le directeur général du Centre Masroor, le Dr Idrissa Kaboré, a salué la tenue de cette session qu'il a qualifiée de jalon important dans la mission collective d'amélioration de la santé visuelle au Burkina Faso. Il a exprimé sa gratitude à Light for the World, partenaire de longue date du centre, pour son engagement constant dans le domaine de la santé oculaire. Il n'a pas manqué de rendre hommage au professeur Jean Diallo, coordinateur de la formation.
Le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré, a, pour sa part, salué la collaboration exemplaire qui démontre la volonté commune de bâtir un système de santé oculaire performant et durable. Il a souligné que cette formation constitue un projet pilote réussi, qui confirme qu'il est possible de former efficacement au Burkina Faso grâce à l'expertise et aux infrastructures locales.
Ils sont au total neuf à avoir bénéficié de cette formation« Nous sommes une organisation non gouvernementale qui agit dans un des domaines de la santé oculaire et le constat est qu'il y a des pathologies dont la prise en charge est une préoccupation importante parce que soit elle n'est pas maîtrisée, soit il y a manque d'équipements ou de connaissances. Nous avons estimé qu'il était important de faire le focus sur ces questions en offrant l'opportunité aux spécialistes à travers des compétences pour une meilleure prise en charge. Toute initiative nouvelle comporte toujours quelques défis, mais globalement nous avons pu, grâce à une approche de communication régulière et des discussions avec notre partenaire du centre Masroor, développer l'initiative qui a été conduite avec succès et qui permet aujourd'hui de célébrer une innovation dans le domaine du renforcement des capacités de nos spécialistes en ophtalmologie. Je voudrais saluer l'ensemble des acteurs qui s'y sont impliqués, en particulier le directeur général du centre, mais aussi les différents collaborateurs et formateurs impliqués dans l'initiative. Et à cet égard, nous sommes également reconnaissants au Pr Jean Wenceslas Diallo pour la dynamique qu'il a impulsée en étant à la fois formateur, mais aussi facilitateur, parce qu'il a créé la connexion entre Light for the World et le centre médical Masroor. La formation est une préoccupation permanente, car nous n'apprenons jamais suffisamment. Donc tant qu'il y a des opportunités de développer des initiatives, nous le ferons car c'est notre mission, c'est notre mandat et nous n'entendons pas nous arrêter à cette première expérience », a indiqué le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré.
« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients », a déclaré l'un des bénéficiairesVenus des centres hospitaliers de Banfora, Fada, Dédougou, Gaoua, Kaya, Manga, Tenkodogo, du Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo Dioulasso et du Centre ophtalmologique de Zorgho, les neuf nouveaux diplômés ont tenu à remercier les initiateurs de cette formation.
« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients qui vont venir vers nous. Avec les moyens que, bien sûr, nous avons à notre disposition. C'est vrai qu'elle a eu lieu en si peu de temps, mais nous avons sérieusement appris parce que nous avons profité d'un plateau technique où il y avait pas mal de matériel de pointe qui nous a appris les nouvelles techniques en termes de prise en charge sur le plan de la pathologie du glaucome et aussi de la rétine médicale », a souligné un des bénéficiaires, Souleymane Koussé.
Le coordinateur de la formation est revenu sur les motivations ayant conduit au choix des modules de glaucome et de rétine. Il a rappelé que le glaucome, « voleur silencieux de la vue », touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux.
« Le glaucome touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux », Pr Jean Wenceslas Diallo« Nous avons choisi des modules en ophtalmologie qui nous paraissent les plus importants, aussi bien dans notre pratique quotidienne que dans la sévérité de ces affections. Le glaucome est une maladie qui rend aveugle et concerne à peu près 5 à 7 % des Burkinabés. Il est donc important que l'ophtalmologiste maîtrise le diagnostic, mais également le traitement. Ici à Masroor, il y a un plateau technique qui permet d'avoir un bon diagnostic, parce qu'ils ont des outils qui ne sont pas disponibles là où ces médecins travaillent. Donc ils ont appris à utiliser des outils pour faire le diagnostic et des moyens pour pouvoir traiter. La rétine est également une partie de l'œil qui abrite des maladies qui peuvent entraîner la perte de la vision pour les drépanocytaires, les diabétiques et bien d'autres. Il est donc important pour l'ophtalmologiste également de s'outiller dans ce sens-là. Grâce à cet appui de Light for the World qui travaille dans notre pays depuis plusieurs années, nous avons réussi à former neuf ophtalmologistes, ce qui représente plus de 10 % des ophtalmologistes au Burkina, donc nous ne pouvons que les remercier, les encourager à poursuivre et aussi remercier le centre médical Masroor qui offre son plateau technique pour qu'on puisse renforcer les connaissances et les compétences de nos jeunes médecins », a renchéri le coordinateur de la formation, Pr Jean Wenceslas Diallo.
En rappel, Light for the World est une organisation non gouvernementale internationale de développement spécialisée sur le handicap. Elle a ouvert son bureau pays au Burkina Faso en 2009.
Hanifa Koussoubé
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Le président du groupe United Bank for Africa (UBA) et fondateur de la Tony Elumelu Foundation, Tony O. Elumelu CFR, fervent défenseur de l'africapitalisme et d'un leadership transformateur du secteur privé, entreprendra cette semaine une tournée de travail à fort impact en Afrique de l'Est, centrale et australe.
Cette visite dans plusieurs pays souligne l'engagement indéfectible de UBA à renforcer la résilience économique, à autonomiser les entrepreneurs et à ouvrir des opportunités d'investissement pour soutenir le développement durable du continent.
La tournée couvrira des pays clés, dont le Kenya, la République du Congo (Brazzaville), l'Ouganda, la Zambie, le Mozambique, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). L'agenda d'Elumelu comprendra des rencontres de haut niveau avec les présidents de ces pays, des décideurs publics, des dirigeants d'entreprise et des jeunes innovateurs, afin de discuter de stratégies de collaboration pour le financement des infrastructures, l'inclusion numérique et l'entrepreneuriat porté par les jeunes. Ces discussions visent à tirer parti du dividende démographique de l'Afrique, où plus de 60 % de la population a moins de 35 ans, et à positionner le continent comme un moteur mondial d'innovation et de prospérité.
« L'histoire de l'Afrique est celle d'un potentiel immense, et il est temps que nous nous l'appropriions », a déclaré Tony Elumelu. « À travers cette tournée, UBA ne fait pas que visiter ces nations dynamiques ; nous déclenchons des partenariats qui auront un impact réel. Nous devons construire ensemble des fondations résilientes. Cela signifie autonomiser nos entrepreneurs, combler les lacunes en matière d'infrastructures et créer une prospérité partagée pour les générations à venir. »
La tournée s'appuie sur l'héritage de UBA en tant que Banque africaine d'envergure mondiale. Parmi les réalisations récentes figure la publication du livre blanc de UBA, Banking on Africa's Future : Unlocking Capital and Partnerships for Sustainable Growth, qui appelle à une augmentation des investissements directs étrangers dans les actifs verts et dans le développement du capital humain.
Cette démarche stratégique intervient à un moment crucial, alors que le PIB de l'Afrique devrait atteindre 2,6 billions de dollars d'ici 2030, porté par des secteurs tels que les télécommunications, les technologies de l'éducation et les biens de consommation. En renforçant ses liens avec des partenaires mondiaux, UBA vise à faciliter 50 milliards de dollars de flux commerciaux et d'investissements au cours des cinq prochaines années.
United Bank for Africa Plc (UBA) est l'une des principales institutions financières du continent, offrant une valeur exceptionnelle à ses clients dans 20 pays africains ainsi que sur les marchés mondiaux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et des Émirats arabes unis.
En tant que banque Africaine d'envergure mondiale, UBA connecte entreprises et investisseurs à des opportunités de transformation sur le continent, stimulant l'innovation dans la banque numérique, la finance durable et la croissance inclusive. Engagée envers l'africapitalisme, UBA soutient l'avenir de l'Afrique grâce à des partenariats stratégiques et à l'accompagnement entrepreneurial.
Son Excellence Naaba Sigri, Chef du Canton de Tuili,
Les familles TAPSOBA, ZIDA, TIENDRÉBÉOGO, OUEDRAOGO, CONOMBO, POUGNOGO, ILBOUDO, BONKOUNGOU,
Messieurs Joseph Tanga TAPSOBA et Albert TAPSOBA à la SOFICO,
Monsieur François TAPSOBA,
Les enfants : Éric Issaka TAPSOBA, Député à l'Assemblée Législative de Transition (ALT),
Pascal, Gilbert, Awa,
ET les petits-enfants,
Les familles alliées TASSEMBEDO, TOURÉ, YANOGO, COMPAORÉ, OUEDRAOGO, SIMPORÉ, ILBOUDO, KAFANDO,
À Tuili, Ouagadougou, France, États-Unis,
Et la veuve TAPSOBA / TASSEMBEDO Lougtiga Pauline, à Tuili / Kuilsin,
ont la profonde douleur de vous faire part du rappel à Dieu de leur grand-père, père, frère, beau-père, beau-frère et époux,
TAPSOBA Lassané
survenu le samedi 8 novembre 2025, à l'âge de 86 ans.
La famille exprime sa profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont manifesté leur compassion, solidarité et soutien lors de l'inhumation, qui a eu lieu le dimanche 9 novembre 2025 à Tuili / Kuilsin, dans la province du Bazèga.
Par ailleurs, elle convie parents, amis, connaissances et alliés à prendre part aux petites funérailles (peu-sakré), qui se tiendront le mercredi 12 novembre 2025, à partir de 8 heures, à Tuili / Kuilsin.
Que les mânes des ancêtres et Dieu Tout-Puissant vous le rendent au-delà de vos espérances.
Que l'âme du petit-fils de Tansoaba Kiéma repose en paix.
Family agriculture and land defenders in Colombia. Credit: Both Nomads/Forus
By Bibbi Abruzzini and Lucia Torres (Forus) and Jake Wieczorek (Hivos)
BELÉM, Brazil, Nov 10 2025 (IPS)
As the world prepares for the next COP30 summit, a quieter battle is raging in courtrooms. Strategic Lawsuits Against Public Participation (SLAPPs) are the fossil-fuel industry’s new favourite weapon, turning justice systems into instruments of intimidation.
“Speak out, and you’ll pay for it”
On a humid morning in August 2025, two small environmental groups in Panama — Centro de Incidencia Ambiental and Adopta Bosque Panamá — found out through social media that they were being sued for “slander” and “crimes against the national economy.” Their offence? Criticising a port project on the country’s Pacific coast.
A few days later, across the border in Costa Rica, two environmental content creators woke up to find their bank accounts frozen and salaries withheld. Their “crime” was posting videos about a tourism project they said was damaging Playa Panamá’s fragile coastline.
In both cases, the message was straightforward: speak out, and you’ll pay for it.
These are part of a growing global trend that is particularly ominous as climate activists, Indigenous defenders, and journalists push their demands upon the upcoming COP30 negotiations. The battle to protect the planet increasingly comes with an additional cost: defending yourself in court.
SLAPPs: Lawsuits Designed to Scare, Not Win
The acronym sounds almost trivial — SLAPP — but its impact is anything but. SLAPP stands for Strategic Lawsuits Against Public Participation, a term coined decades ago to describe legal actions intended not to win on merit but to intimidate, exhaust, and silence those who speak out on matters of public interest.
According to Transparency International, “SLAPPs are also known as frivolous lawsuits or gag lawsuits, as they silence journalists, activists, whistleblowers, NGOs and anyone who brings facts to light in the public interest.”
These are not just lawsuits; they are in fact strategy. They don’t need to win, they just need to drain your time, your money, and your hope.
The claimants are usually powerful, ranging from corporations, politicians, or investors.
In the Costa Rican case, the company linked to the Playa Panama tourism project did not even allege material harm. Yet the court imposed “precautionary embargoes,” blocking credit cards, freezing wages, even restricting property rights, punishing through the process.
In Panama, the developers of the Puerto Barú port project filed a criminal complaint against environmental NGOs who had challenged the project’s environmental impact assessment before the Supreme Court. Those challenges are still pending. Rather than waiting for the judiciary’s ruling, the company launched a separate legal attack, accusing those NGOs of harming the national economy.
Observers call it “judicial intimidation.” The case triggered several alerts across the EU SEE Early Warning Mechanism, warning of a “chilling effect on civic participation.”
‘Unfortunately, in Panama, judicial harassment of journalists and activists by politicians and businesspeople is already common practice because criminal law allows it. Reform is needed in relation to so-called crimes against honour and the grounds for seizure of assets. International organisations such as the Inter-American Press Association have warned about this,’ says Olga de Obaldía, executive director of Transparency International – Panama Chapter, a national member of the EU SEE network.
In Costa Rica, the embargoes imposed on content creators Juan Bautista Alfaro and Javier Adelfang sparked outrage. Within days, 72 organisations and more than 3,000 individuals — from academics to Indigenous leaders — signed an open letter condemning the action as “an assault on public interest advocacy.”
The backlash worked: members of the Frente Amplio Party introduced a bill to restrict the use of preventive embargoes in cases involving public interest speech.
But for those already targeted, the damage – emotional, financial and reputational – has already been done.
We do not just see SLAPPs deployed in Latin America. Examples of SLAPPs as a means of lawfare by the rich and powerful have been around for a long time across the globe.
In Thailand, Thammakaset sued several members of the NGO Fortify Rights and other activists for denouncing abusive working conditions. Still today content posted by communities or NGOs, or even comments under local government posts, are often picked up and turned into criminal defamation cases.
Despite the existence of anti-SLAPP provisions in the Criminal Procedure Code, experiences indicate that they are largely ineffective. The constant threat of facing litigation based on online content disrupts CSO work and chills free speech.
Climate Activism Under Pressure
As the world heads toward another global climate summit in Brazil – where journalist Amanda Miranda faces a SLAPP by government officials for uncovering corruption – we face a paradox: while governments make promises about protecting the environment, environmental defenders are being prosecuted for holding them accountable.
Brazil’s baseline snapshot on an enabling environment also highlights a related trend: environmental defenders are frequently framed as “anti-development,” a narrative used to delegitimise their work and undermine public support. SLAPPs reinforce this strategy. Beyond draining time and resources, these lawsuits inflict reputational harm, serving as tools in broader campaigns to discredit and silence critics.
According to research from the Business & Human Rights Resource Centre, the highest number of SLAPPs – almost half of them – took place in Latin America, followed by Asia and the Pacific (25%), Europe & Central Asia (18%), Africa (8.5%), and North America (9%). Nearly three-quarters of cases were brought in countries in the Global South and 63% of cases involved criminal charges. Furthermore, most individuals and groups facing SLAPPs raised concerns about projects in four sectors: mining, agriculture and livestock, logging and lumber, and finally palm oil.
In an International Center for Non-Profit law – ICNL – study on over 80 cases of SLAPPs across the Global South, out of them “91% were brought by private companies or company officials(…) 41% brought by mining companies and (…) 34% brought by companies associated with agriculture.”
According to data from the CASE Coalition, SLAPP cases have risen sharply in recent years: from 570 cases in 2022 to over 820 in 2023 in Europe alone. Around half of those targeted climate, land, and labor rights defenders. Fossil fuel and extractive industries remain the most frequent initiators.
It is important to remember that those numbers under-represent the extent of SLAPP use, they are based on reported legal cases and can’t include the many cases in which the mere threat of a lawsuit was enough to silence before filing a complaint
The Business & Human Rights Resource Centre has documented that companies linked to mining, tourism, and large infrastructure projects are increasingly using SLAPPs to paralyse critics ahead of international events like COP, when scrutiny intensifies.
The danger of SLAPPs lies in their quietness. They happen behind closed doors, in legal language, far from the marches and hashtags. The trials often do not even end up in lawsuits. Yet their effect is profound. Every frozen bank account, every unpaid legal fee, every public apology extracted under duress weakens the collective courage needed to hold power to account.
Across regions, SLAPPs follow the same playbook: identify outspoken defenders, sue them on vague charges like “defamation” or “economic harm”, drag the process out for years, win by exhausting, not convincing.
Of course, the specific tactics vary by legal context. In some countries, certain charges carry strategic advantages. For example, in the Philippines, authorities frequently rely on serious, non-bailable allegations — including charges like illegal possession of firearms — to keep activists detained for extended periods.
The Philippines remains the most dangerous country in Asia for land and environmental defenders with frequent attacks linked to mining, agribusiness, and water projects.
Political repression persists and civil society groups continue to face “red-tagging” and SLAPPs, further enabled by the passage of the Anti-Terrorism Act, the Anti-Money Laundering Act of 2001, and the Terrorism Financing Prevention and Suppression Act of 2012.
Authorities have also used fabricated firearms and explosives charges to target activists, journalists, and community leaders, often accompanied by asset freezes, surveillance, and prolonged detention. In these settings, SLAPPs can “weaponise” the criminal justice system itself to remove critics from public life entirely.
SLAPPs have become the invisible front of the climate struggle, a slow-motion suppression campaign that rarely makes headlines.
Tactics to Fight Back
In early 2024, the European Union adopted its first-ever Anti-SLAPP Directive, a milestone achievement after years of campaigning by journalists and civil society. It sets out minimum standards to prevent abusive lawsuits and protect public participation.
But implementation remains uncertain. The Vice-President of the European Commission, Vera Jourova, called the Directive “Daphne’s law,” in memory of the Maltese journalist Daphne Caruana Galizia, who was killed in 2017 while she was the victim of numerous legal proceedings against her, and whose tragic story helped raise awareness of the issue.
Beyond the European context, similar efforts to counter SLAPPs have emerged elsewhere, for example in Colombia with the Guerra v. Ruiz-Navarro case. This case illustrates the importance of investigating sexual violence and abuse of power, recognising it as a matter of public interest that warrants protection. This ruling sets a strong precedent against the misuse of courts to silence the press by influential figures and underscores that defending victims and informing the public are acts of defending human rights.
In Indonesia, another country where SLAPPs are being deployed, civil society groups continue to advocate for stronger legal protections, including legislation to protect from SLAPPs. A small step forward came in September 2024, when the Ministry of Environment and Forestry issued Regulation No. 10/2024, on legal protection for environmental defenders.
“While the Ministry of Environment and Forestry Regulation No. 10/2024 represents an initial step toward safeguarding environmental defenders, civil society organisations expect its effective implementation, coupled with broader anti-SLAPP legislation, to ensure comprehensive protection against retaliatory lawsuits and foster a secure environment for public participation in environmental governance,” says Intan Kusumaning Tiyas of INFID, national civil society platform in Indonesia.
Civil society groups are calling for action on immediate priorities.
These include stronger legal safeguards by enacting robust national anti-SLAPP laws that allow for early case dismissal, ensure defendants can recover legal costs, and penalise those who file abusive lawsuits.
Setting up solidarity and support through regional and global networks can quickly mobilise legal assistance, mental health support, and emergency funding for those targeted.
Finally, actions around visibility and accountability are needed to bring SLAPPs into the public eye and raise awareness. SLAPPs need to be framed not as ordinary legal conflicts, but as violations of human rights that weaken an enabling environment for civil society, democratic participation and obstruct climate justice.
At COP30, negotiators will debate carbon credits and transition funds. But the real test of climate commitment may lie in whether states protect the people defending rivers, forests, and coastlines from powerful interests.
Civil society hopes to push a bold message into COP30 discussions: defending the environment requires defending those who defend it and supporting an enabling environment for civil society.
This article was written with the support of the Forus team, particularly Lena Muhs, and members of the EU SEE network.
IPS UN Bureau
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Quatre jeunes Burkinabè formés par l'association Gobelab (le laboratoire du futur) ont décroché la médaille d'or au FIRST Global Challenge 2025, la plus grande compétition mondiale de robotique, tenue cette année au Panama. Dans cet entretien accordé à Lefaso.net, Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, revient sur cette victoire historique, les défis rencontrés, et l'ambition de son organisation : former mille jeunes innovateurs d'ici à 2030.
Lefaso.net : Pouvez-vous présenter brièvement l'association Gobelab et ce qui a motivé sa création ?
Odilon Simporé : Gobelab est une structure qui a pour vocation de promouvoir les nouvelles technologies auprès de la jeunesse et de sensibiliser à leur bon usage. L'association a vu le jour en 2019, à la suite de la fusion de deux importantes communautés technologiques burkinabè : le Google Developer Group (GDG Burkina) et le Geek Developer Network (GDN), qui rassemblait plus de deux mille cinq cents passionnés d'informatique. Depuis sa création, Gobelab s'emploie à former les jeunes dans des domaines variés tels que la robotique, l'informatique, la création de jeux vidéo, le développement d'applications et de solutions numériques. Elle met également un accent particulier sur la promotion de la culture STEAM, c'est-à-dire Science, Technology, Engineering, Art and Mathematics, afin de susciter dès le plus jeune âge l'intérêt pour les disciplines scientifiques et techniques.
Quelles sont les principales activités ou programmes menés par Gobelab ?
Gobelab mène plusieurs activités axées sur la formation et l'innovation technologique. Nous organisons des sessions de formation en programmation et en robotique, et chaque année, nous participons au concours international de robotique FIRST Global Challenge, où nous envoyons cinq élèves pour représenter le Burkina Faso. Nous proposons également des formations en intelligence artificielle, en développement de jeux vidéo et en conception de solutions éducatives innovantes destinées à rendre l'apprentissage plus interactif et attractif.
Vous avez un objectif de former 1 000 futurs innovateurs d'ici 2030. Où en êtes-vous ?
Cet objectif avance bien. Depuis 2019, nous avons déjà formé de nombreux jeunes et certains d'entre eux sont aujourd'hui devenus formateurs à leur tour. Nous avons aussi noué des partenariats, notamment avec Simplon Burkina, dans le cadre du programme Tech for Kids. Ce programme vise à initier les plus jeunes à la robotique, à la programmation et à l'intelligence artificielle. Toutes ces initiatives nous rapprochent progressivement de notre ambition de former mille innovateurs d'ici à 2030.
À combien de concours avez-vous déjà participé jusque-là ?
Nous avons déjà participé à six compétitions internationales. En 2019, nous avons remporté la médaille du robot le plus sécurisé. En 2020 et 2021, nous avons obtenu respectivement une médaille d'argent et une médaille de bronze. Enfin, en 2025, nous avons décroché la médaille d'or au Panama. Cette évolution montre la progression constante de notre équipe et la qualité du travail fourni au fil des années.
Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, plaide pour une meilleure reconnaissance des talents technologiques locauxQue représente la médaille d'or remportée par quatre de vos élèves au FIRST Global Challenge 2025 à Panama ?
Cette médaille d'or est une immense fierté pour nous et pour le Burkina Faso. Le FIRST Global Challenge rassemble chaque année plus de 190 pays autour de la robotique. Voir nos élèves décrocher la médaille d'or est une grande récompense pour leur travail, leur rigueur et leur détermination. C'est aussi une reconnaissance du potentiel et du talent des jeunes Burkinabè. Nous espérons que cette victoire inspirera d'autres enfants à suivre la même voie.
Sur quelle base avez-vous été déclarés vainqueurs et comment s'est déroulée la compétition ?
Le thème du FIRST Global Challenge 2025 était « Restaurer la biodiversité ». Les équipes devaient collecter des éléments symbolisant la biodiversité, appelés biodiversity units, et les remettre à des joueurs chargés de les placer dans des zones spécifiques. Le robot devait également franchir des obstacles représentant les menaces pesant sur la biodiversité, comme les feux de brousse, et grimper sur une corde dans les trente dernières secondes, pour illustrer les objectifs mondiaux de développement. Nous avons opté pour une stratégie hybride en construisant un robot polyvalent, capable d'être performant dans toutes les épreuves. Cette approche équilibrée s'est révélée payante et nous a permis de remporter la médaille d'or.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées avant ou pendant la compétition ?
Nous avons rencontré plusieurs difficultés. L'une des plus importantes concernait la conciliation entre les cours et la préparation du concours, car les élèves devaient à la fois se concentrer sur leurs études et sur la construction du robot. Le financement et la logistique ont également constitué un défi majeur, notamment pour le transport, le matériel et l'hébergement, qui ont souvent été assurés grâce à de petites contributions internes. À cela se sont ajoutées des contraintes douanières, car il a fallu démonter le robot pour le transport puis le remonter entièrement sur place, sans pause, juste avant la compétition. Enfin, la participation de nouveaux élèves, qui découvraient cet univers pour la première fois, a nécessité un important travail d'adaptation. Malgré toutes ces difficultés, l'équipe a fait preuve de courage et de solidarité, ce qui lui a permis de surmonter chaque obstacle.
Le robot conçu par les élèves de Gobelab pour le FIRST Global Challenge 2025, sur le thème « Restaurer la biodiversité »Selon vous, qu'est-ce qui a fait la différence et permis à vos élèves de décrocher cette médaille d'or ?
Ce qui a véritablement fait la différence, c'est l'état d'esprit des enfants. Ils n'ont jamais abandonné malgré les épreuves. Ils ont toujours cherché des solutions, fait des recherches et proposé des améliorations pour perfectionner leur robot. Leur persévérance, leur créativité et leur mentalité de battants ont été déterminantes. Le mérite revient entièrement à ces jeunes, qui ont fait preuve d'un engagement exemplaire et d'une passion sincère pour ce qu'ils faisaient.
Quelle a été la réaction du public, des familles ou des autorités à leur retour ?
Les enfants ont été chaleureusement accueillis par leurs parents, très fiers de leur réussite. Cependant, il n'y a pas encore eu de reconnaissance officielle ni de communication institutionnelle autour de leur exploit. Nous espérons que cette victoire sera mieux valorisée et qu'elle suscitera une plus grande attention de la part des autorités et du grand public.
Avez-vous reçu un soutien des autorités burkinabè ?
Non, malheureusement. Depuis 2019, nous avons entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, mais elles n'ont pas encore abouti. Malgré l'absence de soutien officiel, nous restons déterminés à poursuivre nos activités et à accompagner les jeunes dans leur passion pour la technologie et la robotique. Notre motivation ne dépend pas du soutien extérieur, mais de la conviction que chaque enfant peut devenir un acteur du changement à travers la science.
Quel impact cette victoire aura-t-elle sur la visibilité de Gobelab et sur la promotion des STEAM au Burkina Faso ?
Nous pensons que cette victoire renforcera la visibilité de Gobelab et encouragera davantage de jeunes à s'intéresser aux sciences et aux technologies. Elle contribuera aussi à promouvoir l'estime de soi chez les jeunes Burkinabè en leur montrant qu'ils sont capables de rivaliser avec les meilleurs au monde. Nous espérons que cette réussite incitera les autorités à reconnaître la robotique comme un sport technologique à part entière et à soutenir la création de compétitions nationales pour encourager la relève.
L'équipe burkinabè de robotique, lauréate du FIRST Global Challenge 2025Quels sont vos prochains grands projets ?
Nous avons plusieurs projets en perspective. Nous prévoyons de présenter les robots et les médailles dans différentes écoles afin d'inspirer d'autres enfants et de leur faire découvrir la robotique. Nous souhaitons également sensibiliser les autorités à l'importance de ces initiatives pour le développement de la jeunesse et du pays. Par ailleurs, nous envisageons la création de robots utiles, notamment pour le ramassage de déchets dans les établissements scolaires, afin de démontrer que la robotique peut être un outil concret au service de la société.
Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes intéressés par la science et la technologie ?
Je leur dirais de ne jamais abandonner. Même sans soutien, il faut persévérer et continuer à croire en ses idées. Chaque réalisation, aussi modeste soit-elle, attire toujours l'attention et peut inspirer d'autres personnes. L'important est de rester passionné, constant et confiant, car le travail finit toujours par porter ses fruits.
Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?
Je voudrais lancer un appel aux autorités pour qu'elles accordent plus d'attention aux initiatives comme la nôtre. Il est important de soutenir les jeunes qui s'investissent dans les domaines de la robotique, de l'intelligence artificielle et de la technologie en général. Nous sommes disposés à collaborer pour créer un cadre favorable à leur formation, à leur créativité et à leur épanouissement.
Entretien réalisé par Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Les tensions entre Airbus et Dassault autour du programme d’avion de combat européen de nouvelle génération (SCAF) s’enveniment. En Allemagne, les représentants du personnel d’Airbus appellent désormais à tourner la page du partenariat avec le constructeur français, accusé de bloquer le projet.
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