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Updated: 2 months 2 weeks ago

La Pologne de Kaczyński sur les traces de la Hongrie d’Orbán

Tue, 14/02/2017 - 12:02
Et si le modèle de « démocratie illibérale » testé grandeur nature en Hongrie par Viktor Orbán se propageait dans d’autres pays européens ? Depuis l’arrivée au pouvoir du parti Droit et justice (PiS) en 2015, la Pologne dirigée par Beata Szydło, Andrzej Duda et surtout Jarosław Kaczyński semble en tout cas prendre ce chemin. Entretien avec Justine Salvestroni, correspondante de Ouest France et de Hulala à Varsovie.
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Face à Viktor Orbán, « rassembler tous ceux avec qui la victoire est possible »

Mon, 13/02/2017 - 14:27
László Botka, le candidat investi par le Parti socialiste hongrois (MSzP) entre cette semaine dans le dur des négociations avec les autres formations de gauche, afin de présenter une candidature commune lors des prochaines élections législatives, prévues au printemps 2018.

Le maire socialiste de Szeged László Botka a annoncé ce lundi entamer des discussions avec la formation écologiste LMP, en vue du rassemblement de la gauche pour les élections législatives de 2018. Le fait que le candidat du MSzP commence son tour de table avec ce petit parti anti-globalisation a de quoi surprendre. Le co-président du LMP Ákos Hadházy avait confirmé en novembre à Hulala écarter toute hypothèse de rapprochement avec les formations de gauche et vouloir « présenter une liste indépendante quoi qu’il arrive ». Une décision alors cohérente avec la ligne d’autonomie revendiquée par le parti, fondé en 2009 sur le rejet de l’affairisme et du cynisme des partis politiques traditionnels.



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La désignation de László Botka en décembre comme candidat du MSzP semble avoir néanmoins changé la donne, au point d’ailleurs de faire dire à Ákos Hadházy « avoir toujours soutenu l’idée selon laquelle tous les responsables de l’opposition devaient pouvoir s’asseoir autour d’une table et discuter ensemble » (propos rapportés par Index). Le LMP aurait lié langue avec le MSzP et les petits partis Együtt et PM depuis plusieurs semaines pour négocier les conditions d’un éventuel rassemblement. Une entente dont la Coalition démocratique (DK) paye le prix : la petite formation dissidente du MSzP créée en 2011 autour de l’ancien Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány ayant été écartée des tractations. Sentant que des discussions avaient lieu derrière son dos, ce dernier s’était plaint le 5 février dernier « d’intrigues » visant à l’évincer du rassemblement en cours.

L’éventualité d’un retour de Ferenc Gyurcsány, « démissionné » en 2009 en raison d’une impopularité record explique à elle seule la fragmentation de la gauche hongroise depuis les élections de 2010, qui avaient vu Viktor Orbán remporter les deux-tiers du Parlement. Refusant de discuter avec l’homme du « discours d’Öszöd », la majorité du LMP avait décliné l’offre de coalition, négociée de bric et de broc à quelques semaines du premier tour des élections législatives de 2014. La liste d’union formée par le MSzP, DK, le parti libéral MLP, « Ensemble 2014 » et PM avait alors péniblement permis d’obtenir 30% des suffrages exprimés et 19% des sièges de député, contre 5% des suffrages pour le LMP et seulement 2,5% de l’Assemblée.

Le spectaculaire rapprochement entre le LMP et László Botka marque sans doute une volonté nette de vouloir définitivement tourner la page du « cas Gyurcsány », qui agit encore comme un repoussoir pour de nombreux électeurs de gauche. Soucieux de « rassembler tous ceux avec qui la victoire est possible », le candidat socialiste doit encore surmonter de nombreux obstacles avant de s’imposer comme le candidat commun de l’opposition progressiste. Alors que le parti « Ensemble » tient à présenter sa propre liste, la formation PM réclame quant à elles l’organisation de primaires pour départager les différentes candidatures. Si László Botka parvient à rallier le LMP derrière sa bannière, nul doute qu’il sera en position de force pour négocier ces prochaines échéances.

Ferenc Gyurcsány : «Je crois en ce que nous représentons»

Categories: PECO

Le président Masaryk est-il sorti de la cuisse de l’empereur François-Joseph ?

Mon, 13/02/2017 - 12:26
Ce serait là un sacré paradoxe. Premier président de la Tchécoslovaquie, nouvelle République fondée en 1918 sur les ruines de l’Empire austro-hongrois, Tomáš Garrigue Masaryk pourrait bien être le fils de l’empereur François-Joseph 1er. Considérée très sérieusement par les historiens, la théorie a fait l’objet récemment d’une enquête de la Télévision tchèque. Une enquête qui n’a toutefois pas abouti, une descendante de Masaryk refusant le recours à la génétique.

Prague, correspondance – En fin d’année dernière, une équipe de reporters de la Télévision tchèque (ČT) avait annoncé qu’elle entendait faire analyser l’ADN de Tomáš Garrigue Masaryk. Les tests devaient servir à confirmer – ou infirmer – l’idée selon laquelle François-Joseph 1er, avant-dernier empereur de la dynastie des Habsbourg, serait le véritable père du président de la Première République tchécoslovaque. Encore aurait-il fallu pour cela que Charlotta Kotíková, l’arrière-petite-fille de Masaryk, donne son autorisation… Ce qu’elle n’a pas fait. Sollicitée par le journaliste qui menait l’enquête, celle-ci a interdit toute recherche de filiation en laboratoire, préférant ne pas ouvrir la boîte de Pandore et garder pour elle le secret de famille, « par respect pour Masaryk et la nation tchèque ». La ČT ayant décidé de respecter son souhait, les Tchèques devront donc encore attendre quelques années pour connaître plus précisément les origines de l’une des grandes figures de leur histoire moderne. Cette quête de la « vérité biologique » importe-t-elle toutefois tellement ? Alors que Tchèques et Slovaques célébreront, en 2018, le centenaire de la création de leur Etat indépendant, Etat resté commun jusqu’à la partition de la Tchécoslovaquie en deux nouvelles Républiques, tchèque et slovaque, en 1992, les avis sur le bien-fondé de la question sont (très) partagés.



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« Ne serait-ce que parce que la monarchie et la République sont deux régimes incompatibles, le sujet est intéressant, se dit convaincu Petr Nohel, président de la Couronne tchèque, le parti monarchiste de Bohême, Moravie et Silésie. La possibilité, même théorique, que le premier président de cette République ait été le fils d’un roi ne peut pas nous laisser complétement indifférents. »

« [L’essentiel], c’est la manière dont Masaryk a lutté contre le nationalisme, contre l’antisémitisme ou contre l’autoritarisme. Voilà ce qu’il faut retenir de sa vie. »

Indifférents, les historiens tchèques ne le sont certainement pas. Un certain nombre d’entre eux admettent aujourd’hui que « TGM », comme les journalistes aiment à le présenter sous ses initiales, pourrait effectivement être le fils de l’empereur d’Autriche et roi de Bohême. Mais ce possible épilogue, à formuler au conditionnel faute de preuves établies, ne les émeut pas forcément plus que ça. « Si Masaryk était vraiment l’énième enfant illégitime de François-Joseph, cela serait effectivement une curiosité digne d’intérêt, reconnaît Pavel Kosatík, auteur de plusieurs biographies de grandes personnalités de l’histoire tchèque contemporaine. Mais cela ne m’empêcherait pas de regretter que les gens ne s’intéressent pas davantage à lui en tant qu’homme politique et penseur. » Ancien chef du gouvernement tchèque au tout début des années 1990 lorsque la Tchécoslovaquie était alors devenue un Etat fédéral, Petr Pithart ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que « toute cette histoire détourne l’attention du public de ce qui est le plus important, à savoir l’action et l’héritage de Masaryk. Je ne suis pas convaincu que savoir qui est son père soit essentiel. Ce qui l’est en revanche, c’est la manière dont Masaryk a lutté contre le nationalisme, contre l’antisémitisme ou contre l’autoritarisme. Voilà ce qu’il faut retenir de sa vie. »

L’empereur règle ses affaires

Officiellement, TGM, qui a vu le jour le 7 mars 1850 à Hodonín, petite ville de Moravie du Sud alors province de l’Autriche-Hongrie, est né dans une famille pauvre – d’un père slovaque valet de ferme et d’une mère tchèque germanophone cuisinière dans une famille aisée, de dix ans plus âgée que son mari et enceinte de deux mois au moment de leur mariage en août 1849.

Officieusement cependant, comme le bruit court depuis déjà le tournant des XIXe et XXe siècles, TGM possède des origines plus nobles. Et même beaucoup plus nobles, à en croire David Glockner. Auteur d’un livre de près de trois cents pages consacré au sujet* – ouvrage moyennement apprécié par la critique – celui-ci prétend que Masaryk était donc le fils de l’empereur. Selon sa version, la mère du futur chef de l’Etat tchécoslovaque, Terezie Kropáčková de son nom de jeune fille, travaillait au château de Hodonín qui était une propriété des Habsbourg lorsque le jeune François-Joseph, qui n’en était encore qu’au tout début d’un règne long de près de 68 ans, y passa quelques jours précisément en 1849…

Pour étayer sa version des faits, David Glockner s’appuie sur le fac-similé d’une note – dont il ne cite pas la source – qui figurerait dans le journal intime de l’empereur vers la fin de l’année 1849 et indiquerait « Kropaczek erl. », soit « Kropaczek erledigt » – « Kropaczek (ou Kropáčková en tchèque) affaire réglée ». Autrement dit, une fois la grossesse établie, l’empereur aurait arrangé un mariage entre la jeune femme et un paysan analphabète. « Je ne m’aventurerais pas pour autant à prétendre sur cette seule base que François-Joseph était le père de Masaryk, remarque ici Petr Nohel. On peut tout aussi bien penser que l’empereur a réglé le problème par exemple d’un de ses subordonnés. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que Tomáš Garrigue ne ressemblait guère à ses jeunes frères et que son enfance et ses études ont fait l’objet d’une certaine protection. A cette époque, les fils de valets de ferme tchèques qui pouvaient suivre leurs études dans un prestigieux lycée de Vienne n’étaient pas bien nombreux… »

Le droit et l’éthique au secours de Masaryk

Avant de recevoir le courriel de refus de Charlotta Kotíková, qui vit aux Etats-Unis, le reporter de la ČT avait rassemblé une quinzaine d’objets ayant appartenu à TGM et à son fils Jan de façon à pouvoir procéder à une analyse et comparer son ADN à celle de François-Joseph. « Pour nous, il serait appréciable que la lumière soit faite sur cette question, explique Magdelena Mikesková, directrice du Musée Tomáš Garrigue Masaryk à Rakovník (Bohême centrale). Les visiteurs du musée nous demandent souvent ce qu’il en est vraiment. Et puis ce serait une bonne chose aussi du point de vue du positivisme de Masaryk, car lui-même tenait à ce que la vérité soit établie sur la base du savoir cognitif. C’est pourquoi il serait très intéressant d’avoir enfin la réponse. »

« Cela ne modifierait en rien le regard que l’on porte sur le personnage, pas plus que cela ne remettrait en cause les idéaux qui sont ceux de notre Etat. »

Quatre-vingt ans après sa mort, cet avis est également celui de la majorité des historiens consultés par les médias tchèques. « C’est aujourd’hui devenu essentiellement une affaire d’ordre historique, estime ainsi Josef Tomeš, spécialiste d’histoire contemporaine. Même s’il s’avérait que Masaryk était le fils de l’empereur, cela ne modifierait en rien le regard que l’on porte sur le personnage, pas plus que cela ne remettrait en cause les idéaux qui sont ceux de notre Etat. » Pour Petr Nohel aussi, « l’intérêt de la majorité devrait prévaloir sur celui de l’individu [en l’occurrence madame Kotíková] ».

Reste que d’un point de vue juridique et éthique, les choses sont moins évidentes. Le Code civil tchèque permet en effet à un membre d’une famille, pour peu que celui-ci descende de la ligne directe, comme cela est le cas avec l’arrière-petite-fille de TGM, d’interdire des recherches génétiques qui seraient menées à des fins scientifiques ou historiographiques. Un point de législation que respecte également le philosophe Jan Sokol, même si lui estime que, dans ce cas concret et dans une certaine mesure, le doute peut faire foi aussi de vérité. « A partir du moment où la rumeur s’est répandue, se justifie-t-il, plus personne ne peut s’empêcher de penser qu’il y a sans doute du vrai derrière tout cela, et le refus [de Charlotta Kotíková] ne fait que renforcer cette idée. » 

Comme en Russie, où les corps exhumés des membres de la famille du tsar Nicolas II massacrés par les bolchéviques en 1918 ont pu être identifiés, ou comme aux Etats-Unis, où la science a permis d’établir que le président Thomas Jefferson avait eu plusieurs enfants illégitimes avec son esclave noire Sally Hemings, la génétique aurait donc pu apporter en République tchèque aussi un nouvel éclairage sur un aspect de l’histoire. Après tout, comme le remarque malicieusement Petr Nohel, le président du parti royaliste, « si Masaryk était réellement le fils de François-Joseph, il n’est pas étonnant qu’il ait voulu marcher sur les traces de son père et faire comme lui : gouverner. Mais comme l’enfant illégitime qu’il était ne pouvait pas régner en tant que roi, il a régné en tant que président… Simplement lui a-t-il fallu pour cela adapter le régime du pays en profitant de circonstances historiques favorables. »

*Císařův prezident – Tajemství rodiny Tomáše Garrigua Masaryka (Le président de l’empereur – Le secret de la famille de Tomáš Garrigue Masaryk), 2015, éditions Knižní klub.

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Opération financement contre avortement dans deux hôpitaux hongrois

Thu, 09/02/2017 - 21:36
Le ministre délégué auprès du Premier ministre a déclaré aujourd’hui avoir soutenu financièrement deux hôpitaux avec comme contrepartie l’interdiction d’y pratiquer l’avortement.

Les hôpitaux Béthesda et des Frères hospitaliers de Buda ont reçu un financement de 7,8 milliards de forint en échange de quoi, les médecins ne pourraient plus y pratiquer l’avortement. János Lázár a ainsi affirmé que la rénovation des maternités et services de gynécologie des deux hôpitaux avait pu être menée à bout grâce à la collaboration de ces deux établissements, lesquels ont accepté cet étrange deal sans broncher.



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György Velkey, directeur de l’hôpital Béthesda, avait déjà fait part de son projet l’été dernier, mettant en avant que son établissement serait le premier à refuser l’avortement en Hongrie. La lutte contre l’IVG fait partie des chevaux de bataille idéologiques du parti au pouvoir – le Fidesz – et de son très conservateur dirigeant Viktor Orbán. Tentée par graver dans le marbre l’interdiction de l’avortement lors de la réforme constitutionnelle de 2011, la droite hongroise avait finalement renoncé sous la pression de la Commission européenne.

Source : 444.hu

Le gouvernement hongrois lance une campagne contre l’avortement

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Quand Bucarest tonne, Budapest l’atone…

Thu, 09/02/2017 - 17:52
Cette fois nous n’y étions pas. Mais le rapport que fait le site de gauche 444.hu de la manif’de dimanche laisse un goût de déjà vu et suffit à prendre la température du rassemblement. Elle était fraîche. Comme d’habitude.

Ainsi le journal raconte les deux mille âmes en peine sur la place du parlement…leurs regards vitreux…leurs interrogations : « Comment se fait-il que l’on soit si peu nombreux ? » ? Leurs excuses bidon aussi : « la manif’ était prévue mercredi mais on l’avait déplacée à cause du mauvais temps » (il pleuvait), ou encore « le dimanche, c’est pas le bon jour pour faire se déplacer les gens ».

Il y a eu un problème au niveau de la com’, concède-t-on. Certes, mais est-ce qu’une com’ plus agressive sur Facebook aurait fait bouger plus de monde ? Pas sûr du tout… Et même si deux fois plus de monde avaient été là : qu’est-ce que quatre mille personnes démotivées et sans inspiration auraient fait de plus que deux mille personnes démotivées et sans inspiration ? « Appelons les Roumains ! », aurait à un moment gueulé un des manifestants, pour mieux souligner la médiocrité de la situation.

Car au même moment, plus d’un demi-million de Roumains était dans les rues de Bucarest et d’autres villes. (Au fait, quel temps faisait-il là-bas ?). Il paraît que les jeunes de tout le pays – et pas que les jeunes d’ailleurs – y manifestent dans une ambiance de fête. (La preuve avec cette vidéo No comment d’Euronews). Que les gens sortent spontanément dans la rue. Qu’ils étaient si nombreux qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. Que maintenant ils en redemandent ! Qu’une véritable société civile est en train de naître.

On peut évidemment trouver mille différences entre les deux pays, mille raisons pour mettre des bémols à ce parallèle ainsi qu’au mouvement de protestation roumain qui est avant tout le fait d’une jeunesse citadine. Il reste que – toutes choses égales par ailleurs – la corruption fait des ravages dans les deux pays. L’indice de perception de la corruption en 2016 récemment publié par Transparency est strictement le même en Hongrie et en Roumanie (si si, vérifiez-le avec la carte en fin d’article !). Toutes les ONG, think tanks, médias, qui échappent au contrôle du gouvernement, et tous les partis politiques qu’ils soient de gauche, du centre et d’extrême-droite, tirent la sonnette d’alarme : l’Etat a été capturé par un clan et celui-ci a légalisé la corruption. Comme en Roumanie.

Mais…rien ne se passe à Budapest. Ou plus exactement, plus rien ne se passe [En France non plus, d’ailleurs]. Car avant de faire sauter peu à peu les résistances, Viktor Orbán a trouvé sur son chemin des adversaires, les premières années de son retour au pouvoir : des grévistes de la faim pour protester contre une loi restreignant la liberté de la presse, des manifestations monstres contre la nouvelle constitution début 2012, puis contre une taxe sur l’internet deux ans plus tard, etc. Il faut aussi se souvenir de ces dizaines de happenings aussi ingénieux que culottés organisés jusque dans les travées de l’Assemblée nationale par le LMP canal historique (le parti écolo intransigeant).

Plus rien ne se passe alors que le Fidesz continue de resserrer son étreinte sur la société. Plus d’un demi-million de jeunes aurait quitté le pays ces cinq ou dix dernières années, des anciens adversaires ont jeté l’éponge, sont partis faire autre chose loin de la politique, d’autres ont quitté l’arène pour se faire technocrates. A Bruxelles aussi on se désintéresse maintenant totalement de ce qu’il peut bien se passer ou ne pas se passer en Hongrie, considérée comme un pays acquis pour longtemps au Fidesz (confidences d’un eurodéputé hongrois).

A ce stade de ce petit billet de (mauvaise) humeur , une nouvelle sinistre de plus tombait : Mária Sándor, une des principales figures de l’opposition civile, vient de commettre une tentative de suicide. « L’infirmière en noir », comme elle est surnommée, se bat depuis des mois pour obtenir des meilleures conditions de travail dans les hôpitaux. Sans préjuger des raisons de ce geste intime (il est important de le souligner !), on ne peut s’empêcher de se souvenir qu’elle avait fait publiquement savoir cet automne qu’elle souhaitait se mettre en retrait de la vie publique afin de protéger sa santé, se disant éreintée par son combat…avant de céder aux rappels de ses nombreux supporteurs.

Peut-être qu’il suffira d’une étincelle pour faire émerger une société civile ici en Hongrie, comme en Roumanie… ?

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On construit une nouvelle mosquée à Budapest

Wed, 08/02/2017 - 22:24
La communauté islamique hongroise (Magyar Iszlám Közösség) a acquis des biens immobiliers dans le 14e arrondissement de la capitale hongroise, Zugló, afin d’y installer une mosquée et un centre islamique, rapporte la chaîne ATV.hu.

Selon ATV.hu, le modeste centre culturel islamique comprendra une mosquée, une bibliothèque, un jardin d’enfants, un magasin, un restaurant, une salle de sport et un appartement pour son imam, Miklós Ahmed Kovács. Ce dernier ironise sur sa page Facebook sur la façon qu’ont les médias de présenter ce projet comme de grande ampleur, alors qu’il ne s’agit – selon la photo qu’il a diffusée des travaux en cours – que de rénover et d’aménager quelques appartement anciens.



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Rien à voir donc avec le centre islamique monumental que la Turquie devait bâtir à Budapest. Néanmoins, ce projet semble avoir été abandonné dès sa médiatisation, en 2015. L’afflux de migrants musulmans la même année n’est peut être pas étranger à cela.

La xénophobie à un niveau record

En Hongrie, la xénophobie a atteint un sommet encore jamais atteint depuis 25 ans, selon une nouvelle enquête de Tárki, l’institut d’études en sciences sociales qui réalise les enquêtes de référence sur la question. Selon cette étude, la majorité des Hongrois souhaitent le rejet systématique de toute demande d’asile, tandis qu’à peine plus d’un tiers d’entre eux seraient prêts à les examiner. 60 % des personnes interrogées ont admis vouloir rejeter tous les réfugiés, et seulement 2 % d’entre elles accepteraient les demandeurs d’asiles. La crise migratoire a aussi eu pour effet de détériorer les bonnes relations qu’entretenaient les organisations musulmanes avec les deux partis de droite, le Fidesz et le Jobbik.

Lors du recensement de 2011, seuls 6 000 habitants de la Hongrie se sont déclarés de religion musulmane. Leur nombre réel est toutefois estimé autour de 20 000 (soit 0,2 % de la population). On ne compte que trois mosquées encore actives en Hongrie, dont une à Budapest.

La Turquie pourrait bâtir une mosquée monumentale à Budapest

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Mais où sont donc passées les milices ?

Wed, 08/02/2017 - 10:39
L’extrême-droite hongroise est en plein doutes. Sous les coups de boutoirs du Fidesz, le Jobbik se fissure, peu à peu… Les populistes pourraient bien mettre les extrémistes hors-jeu, durablement.

Uniformes noirs, vestes bombers, rangers – Les organisateurs annonçaient deux cent cinquante miliciens. Ce samedi 28 février, ils sont en réalité une trentaine tout au plus, transis de froid dans leurs uniformes noirs, vestes bombers, rangers et casquettes. Ils ont donné rendez-vous à la presse au début des collines encore enneigées du sud de Buda, dans l’indifférence générale d’un quartier résidentiel cossu. « Ils font quoi ces gens là-bas ? », interroge une femme d’une soixantaine d’années en marge du rassemblement : « C’est la Magyar Gárda (la Garde hongroise) qui tente un baroud d’honneur. « Aïe aïe aïe, non mais c’est pas possible… », soupire-t-elle en secouant la tête, surprise et dégoutée. Ces Gárdisták, ou plutôt ce qu’il en reste, sont là pour réclamer la tête de Gábor Vona, le président du parti d’extrême-droite Jobbik qui tient meeting le même jour. Coupable de se « gauchiser », il est devenu pour eux « indigne de porter la veste de la Gárda », explique Norbert Silip, l’un de leurs leaders, à des journalistes narquois.



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Mais où sont donc passées les milices qui étaient apparues l’année 2007 pour « protéger spirituellement la nation », intimider les Roms dans les villages et parader lors des grandes occasions jusqu’au cœur de Budapest ? Le Premier ministre Viktor Orbán les avait jeté dans l’illégalité à son arrivée au pouvoir, mais elles parvenaient à ressurgir, de façon très sporadique. C’est habillé aux couleurs de la « Gárda » que le leader du jeune parti, Gábor Vona, avait fait son entrée au parlement, au printemps 2010, en jurant de ne jamais trahir la cause. Pourtant, ses hommes ne le reconnaissent plus aujourd’hui. Qu’il déclare s’opposer à toute discrimination sur la base de l’ethnie ou de l’orientation sexuelle avait commencé à susciter le trouble. Qu’il souhaite une heureuse Hanouka aux Juifs de Hongrie et reconnaisse son droit à Israël d’exister leur avait été insupportable. Et le voilà qui affirme maintenant qu’une fois au pouvoir il ne s’opposerait pas à la construction de mosquées en Hongrie ! Depuis que quatre cents mille migrants ont traversé le pays en 2015, sa sympathie et son admiration personnelle pour l’Islam ne passent plus auprès de ses troupes clairsemées.

Norbert Silip au micro d’Echo TV ( crédit : Hu-lala.org)

2018 dans le viseur

Face au Fidesz qui s’en prend sans relâche à l’Union européenne, au « globalisme » et aux migrants, qui applaudit Donald Trump et soutient Vladimir Poutine, l’extrême-droite traditionnelle est battue sur son terrain. Le Jobbik cherche donc sa place et s’engouffre dans les failles de la gouvernance du Fidesz : corruption, santé et éducation notamment. Gábor Vona veut pouvoir se présenter aux élections législatives en 2018 comme le seul recours à Viktor Orbán, qu’il accuse – lui aussi – de dérive autocrate. Certains des cadres les plus virulents (mais pas tous !) ont été mis à pied par la direction qui cherche maintenant à se rapprocher d’intellectuels de gauche pour parler éducation, culture et intégration des Roms. Mais cette stratégie de normalisation ne s’avère pas payante, en tout cas à ce jour. La popularité du Jobbik stagne, elle crée de fortes tensions en interne, jusqu’à risquer une scission du parti et les partis nationalistes en Europe refusent toujours de lever le cordon sanitaire.

Dans le bus au retour, un groupe d’étudiants étrangers se demandent qui est cet homme qui vient de monter, dans l’accoutrement à la fois inquiétant et loufoque de la Gárda. Ils reviennent du Szoborpark, où l’on a parqué les statues communistes déboulonnées dans les années 90. Le long de la route, des grands panneaux assènent les nouveaux messages du gouvernement : « L’économie est en croissance ! », « Les salaires augmentent ! ». Elles côtoient d’autres affiches grotesques montrant Gábor Vona aux côtés de l’ancien Premier ministre socialiste et d’un clown. Elles sont l’œuvre du Forum de l’Unité civile, une ONG pro-gouvernementale spécialisée dans le dénigrement des adversaires du Fidesz. Les extrémistes du Jobbik semblent donc avoir été durablement marginalisés par les populistes du Fidesz qui ratissent du centre jusqu’à l’extrême-droite.

« Ils se sont bien trouvés ! » (crédit : Hu-lala.org)
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Vendée Globe : bientôt la délivrance pour Nándor Fa !

Tue, 07/02/2017 - 10:13
Les médias hongrois trépignent d’impatience ! Le skipper de Spirit of Hungary est attendu aux Sables d’Olonne dans les heures qui viennent. Nándor Fa décrochera ainsi une superbe 8e place dans cette édition du Vendée Globe.

Cela fait trois mois et un jour qu’il est en mer. Sa famille est déjà arrivée pour l’accueillir sur la côte vendéenne. Mais le skipper doit lutter jusqu’au bout contre un Océan Atlantique déchaîné et des tempêtes à répétition avec pour objectif d’éviter à tout prix une avarie de dernière minute.



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Sept sont déjà arrivés à bon port, mais ils sont encore dix derrière lui à devoir rallier les Sables, sur les vingt-neuf concurrents au départ de la course. Eric Bellion se trouve à 640 milles derrière Nándor Fa.

La performance est belle pour cet ancien lutteur de 63 ans qui est le doyen de la course. [Un lecteur nous informe que le doyen est en réalité l’américain Rich Wilson, âgé de 66 ans et actuellement 14e, ce qui ne retire rien à la performance exceptionnelle du marin hongrois !]. Rappelons que le « facétieux Nándor » (lire le Courrier International), qui a conçu Spirit of Hungary lui-même, est loin d’être un marin d’eau douce. Il en est à sa troisième participation au Vendée Globe et était arrivé en 5e position lors de son galop d’essai il y a près d’un quart de siècle (en 1992-93). Chapeaux bas !


Portrait de Nándor Fa / Vendée Globe by VendeeGlobeTV

Crédits photo : Spirit of Hungary & Vendée Globe.

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Le gouvernement polonais refuse l’accueil de dix orphelins syriens

Mon, 06/02/2017 - 21:29
La radio polonaise Radio Tok FM a révélé vendredi 3 février que les conservateurs au pouvoir avaient refusé l’accueil de dix orphelins syriens. La ville de Sopot, au nord de la Pologne, avait demandé au gouvernement de Beata Szydło d’accueillir les dix jeunes habitants d’Alep, alors assiégée.

C’est le maire de Sopot, Jacek Karnowski, qui a médiatisé le refus de sa demande. Le porte-parole du gouvernement l’a justifié par la difficulté logistique d’acheminer les enfants, ainsi que par l’argument sécuritaire, en évoquant les « difficultés pour établir leur identité afin d’éliminer la menace terroriste ».



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De plus, le gouvernement affirme que la mention de dix enfants n’avait pas été faite et que seule celle de « réfugiés » avait été clairement exprimée. Jacek Karnowski a affirmé que cette déclaration était fausse. Selon lui, le message était tout à fait clair, mais le gouvernement y a répondu par une lettre de refus « sans âme ».

Des citoyens polonais ont lancé une pétition en ligne pour dénoncer cette décision gouvernementale et faire accepter l’accueil des dix orphelins. Appelant aux valeurs chrétiennes du gouvernement et rejetant l’éventualité d’un potentiel danger venant de ces enfants, plus de six mille personnes ont signé en deux jours.

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Le PiS tenté par le charcutage électoral de Varsovie

Mon, 06/02/2017 - 19:18
Un projet de loi sur le remaniement des frontières administratives de la ville de Varsovie fait polémique en Pologne. Le PiS souhaite intégrer à ce bastion de l’opposition libérale ses banlieues conservatrices.

Présenté par les députés du parti conservateur Droit et Justice (PiS), ce projet de loi vise à fusionner la capitale polonaise avec 32 villes de banlieue, afin de créer une entité plus viable et mieux organisée. Ainsi, la population de la capitale polonaise passerait de 1,7 à 2,5 millions d’habitants, et sa superficie augmenterait de 400%. Elle deviendrait aussi étendue que le Luxembourg ou Hong-Kong et 2 fois plus que New York ou Londres.

Les partisans du projet soutiennent que ces changements rendront la vie plus facile aux résidents des zones autour de la capitale. Comment ? Grâce à l’amélioration des accès aux transports publics, à l’éducation, aux services de santé et à la culture liés à cette fusion. Pourtant, si les habitants de la banlieue peuvent se sentir délaissés par rapport à leur voisins de Varsovie, la raison principale n’est peut-être pas celle-ci.



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Un « Gerrymandering » à la sauce polonaise

La maire de Varsovie Hanna Gronkiewicz-Waltz, également cheffe adjointe du parti d’opposition Plateforme Civique (PO) estime que cela permettrait au parti conservateur au pouvoir, Droit et Justice (PiS), de mettre la main sur la ville. En effet, si les 32 villes de banlieue fusionnent avec la capitale, les « nouveaux » habitants auront leur mot à dire dans les élections municipales et la tendance de ces villes est plutôt conservatrice. En proposant ce projet de loi sur le remaniement des frontières administratives, le PiS espère donc faire pencher la balance des électeurs de son coté. Ce « gerrymandering » – charcutage électoral – made in Poland suscite bien des débats. La question sera en tout cas tranchée par un référendum prévu le 26 mars prochain.

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Remplacer le ministre hongrois de l’Education nationale par un âne ?

Mon, 06/02/2017 - 16:52
Une petite foule clairsemée estimée à environ deux mille personnes s’est rassemblée devant le Parlement dimanche après-midi à l’appel du mouvement enseignant Tanítanék, pour réclamer la tête de Zoltán Balog, le ministre des Ressources humaines en charge de l’Enseignement. Un âne en compagnie d’Olivér Pilz, directeur de lycée (photo : Tamás Botos pour 444.hu).

Seul fait notable de cette manifestation sans relief (selon les rapports de la presse locale), les manifestants ont présenté un âne comme candidat de substitution au ministre actuel, accusé de détricoter le secteur de l’enseignement public.

Les orateurs – parmi lesquels Veronika Móra, de la Fondation Ökotárs – qui se sont succédés à la tribune ont également dénoncé l’hostilité du gouvernement envers les organisations civiles. Katalin Törley, du mouvement Tanítanék, a pour sa part estimé que les organisations civiles qui opèrent de manière transparente sont harcelées, «le but étant de les priver de leur liberté».

En réponse, le quotidien très pro-gouvernemental « Magyar Idők » allègue dans ses colonnes que Tanítanék est soutenu par le milliardaire-philanthrope George Soros. De même pour le « Magyar Hírlap » qui voit dans ce mouvement (pourtant totalement inoffensif pour le pouvoir, à ce jour) la patte des organisations financées par Soros pour attaquer le gouvernement et agir au nom de puissances étrangères.

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«Le monde médical se trouva réduit à un rôle d’exécutant au service de la dictature du prolétariat»

Sun, 05/02/2017 - 20:19
Le dernier post de Pierre Waline m’incite à évoquer également le phénomène de « pécule de reconnaissance ». Merci Pierre pour cette traduction percutante ! Je cherchais depuis longtemps une expression…expressive.

Je voudrais donc vous en parler comme témoin direct, de l’intérieur du système puisque j’ai exercé la médecine pendant plusieurs années, avant et après les changements politiques dans une spécialité, la gynécologie, particulièrement touchée par cette pratique. Cependant, ayant choisi une patientèle et un domaine d’activité particuliers, les adolescentes et leur vie sexuelle, je n’ai pas été exposée au problème.

La mentalité du corps médical hongrois est un héritage ambigu, lourd, extrêmement difficile à vivre au jour le jour et à faire partager. Elle lui vient partiellement des hypocrisies, des fautes du régime communiste, d’une hiérarchie sévère « à la prussienne » comme les médecins hongrois aiment le dire eux-mêmes et aussi de la pénurie actuelle, de la frilosité des politiques, quelle que soit leur orientation, à toucher à ce monde explosif. Peut-être comptent-ils d’ailleurs sur une implosion silencieuse !

Lors de l’instauration du communisme en Hongrie, le système de santé changea brutalement, les institutions privées furent nationalisées, le personnel médical et paramédical devint fonctionnaire. Toute initiative devint suspecte. Cette élite intellectuelle que représentait le monde médical se trouva réduite à un rôle d’exécutant au service de la dictature du prolétariat. Les aspects matériels suivirent : un médecin eut un salaire moindre que celui d’un ouvrier. C’est là que se mit en place ce fonctionnement extrêmement pervers, une médecine officielle, accessible à tous et gratuite pour tous mais ne rétribuant pas ses experts à leur juste valeur et faisant le lit du système des enveloppes glissées discrètement dans la poche de la blouse du médecin.

Dans les années 70-80, Zita a 25 ans, elle est enceinte de 2 mois et est dirigée vers la consultation « suivi de grossesse » de son quartier où elle rencontre Ildikó sa « femme protectrice » dont j’ai déjà parlé. Elle voit aussi le gynécologue, un homme d’une quarantaine d’année, en milieu de carrière, ennuyeux et ennuyé d’être obligé une fois par semaine de faire cette consultation sans grand défi professionnel. Après tout, Ildikó se débrouille très bien, toutes les constantes sont mesurées, il n’examine que deux ou trois patientes à problème et signe les carnets de grossesse de toutes. Zita devrait le voir tous les mois mais ne le trouve pas très sympathique. Au détour d’une conversation avec une amie elle se voit conseiller un autre médecin qui pourrait la suivre et prendre en charge l’accouchement. Comme il n’est pas son gynécologue de quartier et qu’il est susceptible de la recevoir en dehors de ses consultations d’un autre quartier ou de se déplacer si l’heureux événement se produit la nuit, il est sous-entendu qu’il lui est dû un « pécule de reconnaissance ».

Mon hommage à Ildikó et aux «védőnő»

Dans la pratique de l’obstétrique, ce pécule est remis dans une enveloppe fermée au moment de l’ablation des points de suture de l’épisiotomie et le médecin n’a, à priori, pas connaissance du montant. Zita se montrera plus ou moins généreuse selon sa satisfaction. Ce moment est psychologiquement très important, c’est le moment de la sortie de l’hôpital avec son enfant dans les bras. L’épisiotomie, le fait de la pratiquer – aucun accouchement ne se faisait sans épisiotomie dans ces années-là –  est aussi un facteur important d’augmentation du montant de l’enveloppe. En effet l’un des aspects du régime communiste totalitaire était le matérialisme qui imprégnait toutes les formations universitaires. En médecine il fallait reconnaître le mal, le nommer, l’extraire du corps. Cette médecine interventionniste a érigé la chirurgie, tout acte chirurgical en science supérieure primant sur toute autre solution qui aurait pu être moins invasive et laisser un champ de choix plus vaste au médecin et à la patiente.

Il devint courant donc de remercier le médecin en fin de consultation, après un accouchement ou une intervention par des sommes plus ou moins importantes ou par des cadeaux, à tel point que ces compléments ont fini par faire partie des revenus des médecins. Ces revenus sont incontrôlables, interdits par la loi mais imposables selon une autre loi !? Quel paradoxe ! Et cette pratique fut implicitement reconnue et utilisée par l’État par le simple fait que les salaires des fonctionnaires de santé n’évoluèrent pas parallèlement aux changements politiques et sociaux et qu’ils restèrent disproportionnellement bas.

Ce phénomène baptisé d’un chaste nom latin, parasolvencia, est détesté par les médecins comme par les patients. Les médecins le trouvent humiliant, les patients injuste. Certaines règles non formulées existent mais ne sont pas toujours respectées, on n’accepte pas d’enveloppes de confrères, d’étudiants en médecine ou de patients condamnés, on ne donne pas de « tarifs » à l’avance pour prendre en charge un patient. Ce système oblige chaque médecin à se former une éthique personnelle et à s’y conformer, c’est aussi la porte ouverte à tous les abus et à toutes les interprétations. Certains ne s’en privent d’ailleurs pas. Le patient est-il seulement reconnaissant ? Le médecin est-il simplement corrompu ?

Au-delà des conditions structurelles et matérielles déplorables d’exercice en Hongrie, je suis persuadée que la grande majorité de mes consœurs et confrères hongrois exercent leur art dans d’énormes dilemmes moraux, cherchant à concilier leurs motivations premières comme l’altruisme, l’empathie, le secours du prochain et le serment d’Hippocrate avec une existence matérielle acceptable. Et je leur fais confiance.

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En Slovaquie, une unité spéciale pour lutter contre l’extrémisme

Sun, 05/02/2017 - 20:14
Après avoir pesté ces derniers mois contre l’immigration, l’Islam et les Roms, voici que Robert Fico dénonce la recrudescence des idées fascistes et négationnistes et s’apprête à lutter contre, concrètement. Dans son viseur, le néonazi Marian Kotleba à la tête de la région de Banská Bistrica.

Le premier ministre slovaque Robert Fico a présenté mercredi une nouvelle unité spéciale de police avec pour objectif de combattre l’extrémisme. Cette unité aura certes pour tâche de surveiller l’essor d’un éventuel extrémisme religieux, mais est principalement centrée sur la recrudescence des actes et propos extrémistes en Slovaquie : elle enquêtera donc sur les délits liés au soutien et au financement du terrorisme et de l’extrémisme, les crimes et expressions de haine, sur Internet et dans la rue. Ce nouveau corps de police sera composé de 125 agents, et sera intégré à la Naka (agence nationale anti-criminalité).



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Robert Fico a appelé à une réflexion sur la question, affirmant que la situation, relative à l’extrémisation du pays, a été « sous-évaluée », que l’Histoire avait été oubliée car « personne ne s’attendait à ce que puisse revenir un jour » une vague d’idées d’inspiration fasciste. Il a affirmé que ce phénomène était particulièrement prégnant sur les réseaux sociaux, et dans les groupes qui communiquent sur Internet, où les règles et lois en vigueur sont nulles. Il s’en est pris à ceux qui « font le salut fasciste au Parlement et dans les institutions régionales, et nous entendons quotidiennement des déclarations qui nient les réalités de la seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. ». Pour contrer cette épidémie, les paroles ne suffisent plus, a-t-il poursuivi, mais il devient essentiel de mettre en place un système de répression.

Ces propos visent clairement les partisans du LSNS (Notre Slovaquie) de Marian Kotleba, président de Région de Banska Bistrica, dont le parti dispose pour la première fois de 14 sièges au Parlement. Les idées du LSNS sont largement inspirées de Jozef Tiso, président de République Slovaque de 1939 à 1945, ayant mené une politique de collaboration avec l’Allemagne nazie. Ils s’opposent à la minorité rom, aux immigrés, à l’Union Européenne et à l’Otan, rejoignant ainsi les différents partis d’extrême-droite européens.

Ces propos de Robert Fico à l’encontre de la propagation de dérives extrémistes apparaissent toutefois comme paradoxaux : ces derniers mois, le premier ministre n’a eu de cesse de pester contre les immigrés, en refusant la politique de quotas de l’UE, et a continué d’affirmer que la Slovaquie n’avait pas vocation à accueillir de musulmans. Comme un symbole de la différence entre les propos et les actes de Robert Fico, le Parlement a finalement définitivement approuvé mardi, pour la seconde fois après que le Président Kiska, en désaccord, ait renvoyé la loi au Parlement, le projet de loi tendancieux sur les groupes religieux proposé par le gouvernement de… Robert Fico.

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Poutine à Budapest : les raisons cachées d’une visite-éclair

Sat, 04/02/2017 - 13:27
Annoncée depuis deux ans, personne ne sait vraiment ce qui a justifié la rencontre entre Vladimir Poutine et Viktor Orbán à Budapest. Tribune publiée le 4 février 2017 dans Új szó. Traduite du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi.

Vladimir Poutine était à Budapest. Les médias se préparaient depuis deux ans et un mois à l’événement, lequel s’est finalement révélé une rencontre de routine dans le projet d’ouverture vers l’Est du Premier ministre hongrois.

Budapest fait partie des rares capitales européennes où le président russe se rend encore. Avant la propagation de la crise ukrainienne, il faisait de nombreux allers-retours à Vienne et il conserve encore des liens avec Bratislava et Athènes. Ailleurs, il est désormais considéré comme personna non grata, sauf peut-être lors de certains sommets internationaux, qui deviennent des bonnes occasions pour le rencontrer (à l’instar de Renzi lors de l’exposition universelle de Milan).



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La relation n’avait rien de la romance à ses débuts. Le discours « Les Russes, rentrez chez vous » tenu à la fin du communisme sur la place des Héros, est devenu un événement iconique dans la vie de Viktor Orbán. Au point de dominer sa boussole idéologique durant vingt ans. Les choses ont changé en 2009 lorsque les deux hommes se sont rencontrés à Saint-Pétersbourg et ont entamé une politique de rapprochement qui s’est prolongée durant les deuxième et troisième mandats d’Orbán jusqu’à nos jours. Il n’y a toujours pas d’amitié entre eux et il n’y en aura jamais. C’est l’ambiance qui prévalait jeudi lors de leur conférence de presse commune. Poutine sait bien ce qu’un Orbán peut penser en réalité, tant paraît peu fiable son revirement soudain en faveur d’un ex-agent du KGB après vingt ans de carrière politique. D’ailleurs, Orbán ne parle à aucun moment d’amitié inconditionnelle envers la Russie. Ses considérations restent pragmatiques, ce dont lui et son ministre des affaires étrangères ne se cachent d’ailleurs pas, comme ils l’ont rappelé lors de la conférence des ambassadeurs et à de nombreuses autres occasions.

La question du prix payé à lier ce genre d’amitié les dents serrées reste entière. Elle ne se pose pas à court terme, mais à moyen et long terme, sans doute à la fin de l’investissement de Paks, lors d’une de ces – nombreuses – années durant lesquelles l’on remboursera le prêt avancé.

Lors de la conférence de presse de jeudi, Orbán a d’ailleurs fixé certaines limites, dont celle de ne pas se mêler du combat entre les puissances, dans la mesure où la Hongrie a pleinement conscience de son poids géopolitique. Il a ainsi refusé de prendre position sur les dossiers chauds impliquant la Russie, comme celui de l’influence de l’élection présidentielle américaine ou encore la question ukrainienne. Il s’est borné à évoquer le protocole de Minsk pour régler la situation dans l’Est de l’Ukraine. Il a néanmoins donné quelques gages de sympathie à l’égard de Poutine, lesquels n’étaient pas directement liés à des impératifs diplomatiques.

Mais il n’y a pas eu de grande déclaration, Poutine étant même assez peu disserte sur l’Ukraine (par contraste tout du moins avec ses précédentes déclarations). Au point que l’on ne comprend pas très bien ce qui justifiait un tel déplacement à Budapest.

C’est vrai ça, pourquoi a-t-il fait le voyage ? Si le président russe voulait ainsi montrer qu’il comptait encore des amis parmi des pays de l’OTAN, c’est que la situation est vraiment grave, or ce n’est pas tout à fait le cas. Il serait tout autant absurde que le Premier ministre hongrois tire une quelconque utilité de la visite du dirigeant russe, alors que ses alliés voient le Kremlin comme une menace dans la guerre de désinformation. Les freins aux relations commerciales entre la Russie et la Hongrie ne sont pas vraiment à chercher dans les sanctions occidentales mais davantage dans la situation de l’économie russe. Par ailleurs, si certains barons verts cherchent à exporter leurs pommes ou leurs saucisses, l’on reste quand même assez éloignés des intérêts nationaux de la Hongrie. De quoi ont-ils bien pu parler lors de leur rencontre à huis-clos qui nécessitât que Poutine vienne en personne ? À quoi peuvent bien servir ces rencontres personnelles régulières ?

La rencontre de jeudi est particulière car elle laisse toutes ces questions ouvertes. Peut-être que la rencontre de février 2018, à deux-trois mois des élections législatives hongroises, portera avec elle des enjeux plus importants. Qui sait les cadeaux que Poutine apportera alors dans ses bagages ?

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A Budapest, Vladimir Poutine sifflé par les opposants de Viktor Orbán

Fri, 03/02/2017 - 13:15
A l’occasion de la venue hier du Président russe Vladimir Poutine au Parlement hongrois, une manifestation s’est tenue dans la soirée à proximité de la gare Nyugati de Budapest. Les manifestants, armés de sifflets et de bannières, ont exprimé leur mécontentement envers le gouvernement de Viktor Orbán et de sa proximité avec la Russie.

Budapest – La manifestation a été organisée à l’initiative du parti de centre-gauche Ensemble (Együtt) et de son président Péter Juhász. Si plus de 500 personnes avaient indiqué participer au rassemblement sur Facebook, à peine la moitié d’entre elles étaient à constater devant une tribune montée pour l’occasion. Dès l’après-midi, à chaque passage du convoi diplomatique transportant Vladimir Poutine, les manifestants huaient à coup de sifflets, haut-parleurs et cornes. L’impressionnant déploiement des forces de l’ordre n’a pas empêché les manifestants de se faire entendre jusqu’à des centaines de mètres à la ronde. À 18h, Péter Juhász a pris la parole devant les personnes présentes, encourageant les sifflements et les applaudissements.



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Une manifestante : « Je ne souhaite pas qu’Orbán stoppe toute relation avec la Russie mais que les relations entre la Hongrie et la Russie deviennent normales et ne bénéficient pas d’un statut spécial ». Selon elle, le premier ministre hongrois « est en train de s’enliser dans une alliance unilatérale. L’économie, les ressources, le commerce : Il y’a comme un contrat d’exclusivité avec la Russie ». « Je participe à toutes les manifestations visant à critiquer le gouvernement Orbán », commente une autre personne présente. « A mes yeux ce gouvernement est en train de nous enterrer dans une dictature comme en Russie. C’est d’ailleurs pour ça qu’il se rapproche autant de Vladimir Poutine » a-t-elle enfin affirmé.

« 1989 – 2017 : Viktor t’es qu’un traître »

La visite de Vladimir Poutine portait notamment sur le projet d’agrandissement de la centrale nucléaire Paks 2, financement qui a finalement été confirmé par le président russe. D’autres points étaient également évoqués lors de la conférence de presse, comme le gazoduc Nord Stream et les sanctions internationales contre la Russie dans la crise ukrainienne. Des manifestants ukrainiens ou du moins pro-Ukraine étaient d’ailleurs présents lors du rassemblement anti-Orbán, lesquels arboraient un drapeau jaune et bleu.

Le parti Ensemble a appelé ses partisans à manifester de nouveau avec sifflets et cornes de brume le 10 février prochain au bazar du Château, lors du traditionnel discours de Viktor Orbán sur l’état du pays.

Viktor Orbán et Vladimir Poutine une nouvelle fois unis à Budapest

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Prague et Budapest au jeu des différences

Fri, 03/02/2017 - 12:31
Contrairement à ce que pensent certains de nos compatriotes français, Budapest et Prague ne sont pas voisines. 530 kilomètres les séparent, soit la même distance que Paris-Genève, et sept heures de train. Autre idée parfois émise : ces deux villes « de l’Est », offriraient une certaine froideur, ancien « bloc » oblige.

Si toutes deux se situent effectivement « à l’Est », sachons relativiser et rappelons que Prague n’est pas si éloignée de Strasbourg (qui se trouve pratiquement à mi-chemin entre elle et Paris). Mais notre propos n’est pas de donner ici une leçon de géographie. Il s’agit plutôt de comparer deux capitales si souvent associées dans l’esprit des touristes.



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Une différence tout d’abord par leur passé. Buda et Pest, occupées près d’un siècle et demi par les Turcs, ne se sont vraiment développées – surtout Pest – qu’avec le Compromis de 1867 qui fit pratiquement de la capitale hongroise l’égale de Vienne au sein de la double monarchie danubienne. Face à cela, Prague constituait déjà au XVIIIème siècle un grand centre culturel où fut entre autres créé le Don Juan de Mozart, alors qu’à la même époque, Pest et Buda ne disposaient encore que d’un rayonnement relativement limité. Rappelons au passage qu’après le départ des Turcs (1686), la capitale des Hongrois fut transférée un moment dans l’actuelle Bratislava (Pozsony pour les Hongrois, Pressburg pour les Autrichiens) et que ce n’est qu’en 1873 que les deux villes furent réunies (avec une troisième, Óbuda).

Cathédrale Saint-Guy de Prague – Wikimedia Commons, Janmad

Autre différence notable: le paysage urbain et son architecture. Riche en monuments baroques, Prague foisonne par ailleurs de beaux exemples de l’architecture gothique, à commencer par sa cathédrale Saint-Guy, édifiée par un Français. Un gothique, à l’exception de Saint-Guy, fortement sous influence germanique, avec notamment ces toitures typiques (un peu en « casque à pointe ») que l’on retrouve dans certaines villes d’Allemagne. Car, ne l’oublions pas, l’Allemagne n’est pas si loin et, pour qui aura visité Nuremberg, a fortiori Bamberg, la parenté n’est pas si lointaine. Alors qu’en regard, Budapest côté Pest est essentiellement une ville du XIXème siècle, avec un fort caractère « haussmannien » : de larges artères, des grands immeubles de rapport. Certes, on trouvera à Buda un petit quartier ancien, au demeurant charmant, mais limité à trois-quatre rues. Quant au Château, rien à voir avec celui qui domine à Prague le quartier de Malá Strana. Il me ferait plutôt penser, par son aspect massif un peu « François-Joseph », à celui de Madrid, ce qui n’a d’ailleurs rien d’étonnant, vue l’époque et la parenté des dynasties régnantes.

Le soir sur Andrássy út, les « Champs Elysées » de Budapest – Wikimedia Commons

Le site présente, par contre, une certaine similitude, avec dans les deux cas un cours d’eau séparant une ville basse d’une ville haute dominée par un château. Mais la ressemblance s’arrête là. Tout d’abord par leurs dimensions. Si, certes, les deux agglomérations offrent sur le papier une superficie voisine (grosso modo 500 km²) et une faible différence de populations (1 250 000 contre 1 750 000), le centre de Budapest revêt une toute autre dimension. Tout d’abord par ce Danube, large et majestueux, qu’enjambent de grands ponts suspendus au pied de hautes collines boisées. Face à cela, une Moldau (Vltava) moins large traversée par de vieux ponts en pierre, dont le célèbre pont Charles, l’un des principaux centres d’animation de la ville, avec son flux ininterrompu de touristes et la foule de ses amuseurs divers (musiciens, hommes-statues et tutti quanti). Différence également par leur tissu urbain, plus aéré, plus vaste, plus étendu dans le centre de Budapest et, par leurs architectures déjà évoquées plus haut. Le centre de Prague étant plus ramassé, mais offrant en contre-partie une quantité impressionnante d’églises (on l’appelle parfois la « Rome de l’Est ») et de monuments historiques. Sans parler de son dense réseau de ruelles entrelacées au sortir desquelles le visiteur a mille chances de tomber sur une petite place qui le ravira.

Les ruelles du vieux Prague – Wikimedia Commons

Mais c’est surtout dans l’ambiance que le contraste me semble le plus marqué. Face à sa rivale tchèque, Budapest ferait presque figure de métropole méridionale. Par son climat sec et ensoleillé, certes, mais aussi par son atmosphère. Alors que, tout comme en Allemagne, les Bierstuben de Prague seraient plutôt tournées vers l’intérieur, Budapest regorge de terrasses ouvertes aux promeneurs. Ceci restant bien évidemment à relativiser, mais reflétant malgré tout une différence de cultures. Budapest, au demeurant capitale d’un pays viticole, où les vins, même si la bière leur fait concurrence, sont à l’honneur. Alors que la Tchéquie, qui ne possède que peu de vignobles, est un pays de buveurs de bière, des bières d’ailleurs réputées. En contrepartie, tout comme certaines métropoles latines, Budapest serait peut-être moins soignée, bichonnée que Prague, véritable ville-musée. Au contraire d’une ville-musée, Budapest s’offre davantage à la promenade le long de ses boulevards, de ses avenues et de son Corso. Plus que pour ses monuments, même si l’Opéra et le Parlement attirent les touristes, c’est pour la ville en soi que Budapest se visitera.

Le tramway 2 le long du Danube à Budapest

Prague-Budapest, deux villes en définitive très différentes. Le visiteur amateur d’Histoire et de monuments commencera donc par Prague. Mais ensuite, pourquoi ne pas aller se détendre et s’offrir un petit bol d’air sur les bords du Danube? Où il trouvera en plus des bains thermaux pour se refaire une santé après toutes ces visites. Sans oublier bien sûr un passage obligé à Vienne, qui constituera une excellente transition. Vienne qui, ne l’oublions pas, fut le siège d’un empire auquel il fut un temps où toutes deux appartinrent, bon gré, mal gré.

 

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Poutine confirme le prêt russe pour l’agrandissement de la centrale de Paks

Thu, 02/02/2017 - 16:52
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et le président russe Vladimir Poutine ont tenu ensemble une conférence de presse ce jeudi après-midi à Budapest.

Lors de cette conférence de presse, les deux dirigeants ont insisté sur leur volonté de renforcer les échanges entre les deux pays. Viktor Orbán a une nouvelle fois plaidé pour l’amélioration des relations entre l’Europe et la Russie, considérant que le nouvel environnement géopolitique offrait de meilleures perspectives [entendre, l’arrivée de Trump à la Maison Blanche].



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Conscient que chaque pays devait jouer un rôle « proportionnel à son importance », Viktor Orbán a tenu à se positionner comme l’avocat des intérêts de la Hongrie. Rejetant de ce fait les récentes critiques de l’opposition quant à la poussée des intérêts de Moscou dans la vie politique et médiatique hongroise. Le chef d’État russe et le Premier ministre hongrois ont centré leur communication sur les dossiers communs : le prêt russe garantissant 80% du financement de l’agrandissement de la centrale nucléaire de Paks, l’approvisionnement de la Hongrie en matières premières « quelles qu’en soient les voies », ainsi que la crise ukrainienne. Partisan d’une levée des sanctions européennes, Viktor Orbán a rappelé son attachement formel au protocole de Minsk et au cessez-le-feu entre l’armée régulière d’Ukraine et les séparatistes.

Il semble, M. Poutine comme M. Orbán, ont tenu à présenter la relation russo-hongroise – décrié par nombre de dirigeants européens – comme une relation bilatérale normalisée. Il est à noter que ni l’un ni l’autre n’ont tenu de propos provocateurs à l’encontre de l’Union européenne.

Viktor Orbán et Vladimir Poutine une nouvelle fois unis à Budapest

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« En Hongrie, le savoir culinaire est devenu un vrai marqueur social »

Thu, 02/02/2017 - 13:17
La récente percée d’un chef hongrois, Tamás Széll, dans le concours international de cuisine de Paul Bocuse est l’occasion de revenir sur la « révolution culinaire hongroise », entamée il y a une quinzaine d’années à Budapest. Entretien avec Katalin Vida, auteure  du blog culinaire Babramegy. Un article du Magyar Nemzet titrait en 2003 qu’une « révolution culinaire » avait lieu en Hongrie. Pouvez-vous nous rappeler les conditions de son essor ?

La façon dont Tamás B. Molnár a commencé à conceptualiser et décliner la « nouvelle gastronomie hongroise » en rupture avec l’ancienne cuisine de la période communiste, est sans doute assez représentative de la manière dont les choses se sont déroulées. Elle met assez bien en lumière comment les luttes internes ont été décisives dans la transformation du monde de la cuisine hongroise et du milieu des cuisiniers.

Je pense que, même si Tamás B. Molnár a joué un rôle éminemment important au début des années 2000, la vraie révolution est venue de la pénétration et du développement de la cuisine internationale en Hongrie. En 2005, Zsófi Mautner ouvre son blog « Chili és Vanilia » (« Piment et vanille »), spécialisé dans la cuisine exotique, et gagne en 2006 la première place de la catégorie « Cuisine » du concours de blog de HVG. En 2007, elle devient même chroniqueuse culinaire pour le magazine Magyar Narancs. Partant de là, elle est aussi sans conteste une des figures de la « révolution culinaire hongroise », ou en tout cas de sa popularisation. Tandis que les proches de Tamás B. Molnár travaillaient à réformer l’enseignement de la cuisine professionnelle et à gagner les concours, Zsófi Mautner est devenue l’équivalente hongroise de Nigella Lawson, la très célèbre journaliste et cuisinière britannique. On pourrait également évoquer Judit Stahl, qui aurait également pu jouer sur le même créneau, mais elle est sans doute arrivée un peu trop tôt et a été beaucoup plus identifiée à la cuisine hongroise traditionnelle, alors que Zsófi Mautner a vraiment contribué à diffuser la cuisine internationale.



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Quels ont été les impacts de cette « révolution culinaire » ?

Ces dix dernières années, la « révolution culinaire hongroise » a essentiellement consisté en l’ouverture de nombreux restaurants et cantines à Budapest, mais également en la mise en ligne de beaucoup de sites Internet et blogs gastronomiques en hongrois. Comme dans d’autres pays, le « capital culinaire » est devenu un vrai marqueur social, les élites étant censées désormais être au courant des dernières tendances sur la question, se traduisant par la maîtrise d’un certain nombre de savoirs de bases : qu’est-ce qu’un produit de qualité, où doit-on se le procurer, dans quel restaurant faut-il aller, voire quel est le nom du chef… Aux États-Unis, on a assisté à l’émergence de ce même phénomène dès les années 1980, alors qu’en Hongrie, il remonte sans doute aux cinq dernières années.

Chez beaucoup de personnes – et je dois en faire partie ! -, la gastronomie hongroise participe d’un phénomène d’acculturation. A titre d’exemple, je cuisine certes beaucoup de recettes vietnamiennes ou géorgiennes, mais toujours en les retravaillant à la manière traditionnelle hongroise. Je pense que les choses vont de plus en plus évoluer dans ce sens, avec même un retour, une réappropriation de la cuisine familiale hongroise, comme le montre bien l’ouverture de « bisztrók » à l’ancienne, dont le Házi/állat dans le 7e arrondissement de Budapest est une belle illustration. La nouveauté sera sans doute – je crois que c’est significatif à l’échelle de toute l’Europe centrale -, de vouloir prendre exemple sur l’Europe de l’Ouest en terme de qualité des produits. De ce point de vue, Tamás B. Molnár et les autres chefs représentent bien cette volonté de rattrapage.

« La révolution culinaire hongroise a complètement mis de côté la cuisine populaire et accessible à tous »

La petite ironie du sort, c’est de voir l’ouvrage de  József Venesz – Le livre de la cuisine hongroise – entrer dans la Bibliothèque nationale d’Imre Kerényi, alors même qu’il s’agissait de la bible de la cuisine industrielle sous le régime communiste. La nouvelle a même été plutôt fraîchement accueillie par Tamás B. Molnár, comme si ce livre défaisait dix années de développement de la nouvelle gastronomie. A ce sujet, le petit-fils de Venesz a écrit un article très intéressant dans Magyar Narancs, où il rappelle que l’objet de ce livre était alors de produire une cuisine populaire, accessible à tous, ce que la « révolution culinaire hongroise », très élitiste, a complètement mis de côté.

Quelles sont les évolutions auxquelles il faut s’attendre en Hongrie ?

Il me semble que la « révolution culinaire hongroise » a atteint un certain seuil ici, dans la mesure où l’on assiste depuis deux ans à un certain ralentissement de l’ouverture de nouveaux lieux. Ce qui signifie sans doute qu’elle a atteint ses objectifs en matière de modèle économique et de saturation de la demande du côté des classes moyennes. Je pense que la prochaine étape sera la démocratisation de cette nouvelle cuisine, comme le Food Network essaie de s’y employer aux États-Unis, à travers sans doute la montée en puissance des concours de cuisiniers à la télévision.

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Viktor Orbán et Vladimir Poutine une nouvelle fois unis à Budapest

Thu, 02/02/2017 - 10:17
Sanctions européennes contre la Russie, connexion au gazoduc Nord Stream, financement de Paks 2, commerce bilatéral…, voici le menu du sommet russo-hongrois ce jeudi à Budapest, le second en deux ans. Les deux parties ne s’en cachent pas : il s’agit aussi de parler du tournant en cours dans les relations internationales suite à l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Budapest se trouve au centre de la grande géopolitique mondiale pour quelques heures ce jeudi. Pour la seconde fois en deux ans, le président russe est invité en Hongrie par le Premier ministre Viktor Orbán (à moins qu’il ne se soit invité, la question n’avait pas été tranchée il y a deux ans non plus…). En février 2015, la rencontre des deux dirigeants avait été commentée comme celle de deux parias : en pleine crise ukrainienne, Vladimir Poutine avait été décrété persona non grata par la Commission européenne peu de temps après que Budapest ait joué la carte russe. Cette année le contexte est bien différent, mais tout aussi incertain puisqu’il suit de quelques jours l’investiture de Donald Trump.

Budapest espère une « nouvelle ère » dans les relations internationales

De ce changement d’administration à Washington, le gouvernement hongrois espère beaucoup, et sans doute trop. Il s’empresse d’enterrer aux côtés des Démocrates le « politiquement correct » et le multilatéralisme, pour embrasser une « ère nouvelle » où l’intérêt national et le bilatéralisme auraient la primauté sur tout le reste…à commencer par l’Union européenne. Car c’est bien l’Union qui pourrait faire les frais de la proximité idéologique actuelle entre Moscou-Washington et un nombre croissant de pays européens avec aux avant-postes la Hongrie et la Pologne. Le dirigeant hongrois l’a exprimé sans détour : avec Trump aux manettes à Washington, c’est le moment où jamais d’enterrer une bonne fois pour toute le projet fédéraliste européen tant exécré par les souverainistes du Fidesz.

Il est toutefois à noter que – de façon assez paradoxale – prenant acte de l’affaiblissement possible à venir de l’OTAN, Viktor Orban se dit aussi convaincu de la nécessité de mettre sur pied une armée européenne très intégrée, et lance des « Make Europe great again ! ». Le gouvernement hongrois mise également beaucoup sur un possible dégel des relations américano-russes. « Son amitié avec Poutine a été le pari de politique étrangère le plus important d’Orbán. Ce fut la cause principale de son isolement à l’Ouest, analyse le centre de recherche brusselo-budapestois Policy Solutions, mais il pourrait s’avérer gagnant avec l’élection de Trump ».

Renforcer les relations bilatérales

Il s’agit de renforcer les relations bilatérales dans les domaines économiques, universitaires et culturels. Il sera aussi discuté de l’éventualité de connecter la Hongrie au Nord Stream qui alimente l’Allemagne en gaz russe via la mer Baltique. La délégation russe dans la capitale hongroise est véritablement impressionnante : Vladimir Poutine – qui doit arriver vers midi à Budapest – a été précédé par plusieurs de ses ministres. Son ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov, bien entendu, mais aussi le Ministre de la santé et celui du commerce et de l’industrie. « Les contacts très étroits entre les dirigeants russes et hongrois sont sans précédent, en particulier depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine », constate un des bons spécialistes hongrois de la Russie, András Rácz (cf. son interview vidéo ci-dessous, réalisée par Budapest Beacon).



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La contre-manifestation aura-telle lieu ?

Le déploiement de forces de sécurité aussi, est impressionnant. On ne sait pas dans lequel des trois Iliouchine Il-96 qui décolleront de différents aéroports de Russie, escortés par des avions de combat, se trouvera le président russe. On ne sait même pas si son avion entrera en Hongrie via la Slovaquie ou la Serbie. Au sol, l’attendront des unités d’élite de la police et des services secrets russes débarquées à Budapest dès mercredi. Par un itinéraire tenu secret surveillé de près par des snipers, la Mercedes S600 de cinq tonnes capable de résister à un tir de bazooka conduira le président jusqu’au Parlement.

Là, quelques centaines de manifestants sont déterminés à braver l’interdiction de la police anti-terroriste hongroise pour dénoncer l’axe Orbán-Poutine, sifflets à la bouche. Ils répondent à l’appel du petit parti de gauche Együtt (Ensemble) qui avait déjà perturbé la fête nationale du 23 octobre. « Nous ne tolérons pas que Viktor Orbán utilise la Hongrie pour mieux servir la Russie et nous ne tolérons pas qu’il se serve de notre patrie pour lutter contre l’Europe, en dépit de nos intérêts nationaux », justifient ses organisateurs.

Rosatom et le projet Paks 2

Le poids lourd de la délégation russe, c’est Alexey Likhachev, le patron de Rosatom, l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique. Car Moscou et Budapest sont liées par un accord signé au début de l’année 2014 qui prévoit l’agrandissement – par Rosatom – de l’unique centrale nucléaire hongroise, à Paks, avec la livraison de deux nouveaux réacteurs de 1200 Mégawatts ainsi que leur approvisionnement en barres de combustible irradié pour vingt ans. Ce projet à douze milliards d’euros doit être financé à 80 % avec le prêt de la banque russe d’État VEB Capital. Mais cette banque est aujourd’hui au bord de la banqueroute et l’on s’interroge de plus en plus sur ces capacités de financement du projet « Paks 2 ».

Les Hongrois avaient découvert un peu abasourdis au début de l’année 2014 que leur gouvernement avait signé dans leur dos le projet le plus cher jamais entrepris en Hongrie, et que celui-ci avait été confié à la Russie, sans débat public ni accord du parlement. Face à cette affaire rondement menée et sans appel d’offre public, la Commission européenne – dont le bras d’Orbán avait dit avoir reçu son « accord tacite » – a naturellement lancé des procédures d’infraction, mais a finalement levé les derniers obstacles fin novembre. Orbán le pragmatique a-t-il acheté ses faveurs en offrant à des compagnies allemandes comme Siemens de partager le gâteau avec de juteux contrats ? Ce n’est pour l’heure qu’une hypothèse, qu’une partie de la presse hongroise soulève sans complexe (lire l’article en anglais de Budapest Beacon).

Les sanctions européennes

A l’instar d’un nombre croissant de dirigeants en Europe, Viktor Orbán plaide pour la levée des sanctions européennes, prises en 2014 en réponse à la crise ukrainienne et à l’annexion de la Crimée. Mais sans toutefois franchir la ligne rouge qui consisterait à voter contre lors de leur reconduction tous les six mois. La Russie, expliquait-il ainsi lors d’une conférence la semaine dernière, « a survécu aux tentatives de l’Occident de l’isoler et de démanteler son régime, aux prix bas du pétrole et aux sanctions. Cela n’a pas de sens que l’Europe ignore sa force et les opportunités qu’elle représente ». Vladimir Poutine peut-il le contraindre lors de cette visite à y opposer son véto lors de leur prochaine reconduction ?

András Rácz from Budapest Beacon on Vimeo.

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Collaboration en Pologne : que restera-t-il de Lech Wałęsa ?

Wed, 01/02/2017 - 21:02
L’ancien président de la République polonaise Lech Wałęsa a « sans aucun doute », collaboré avec la police politique communiste (SB) dans les années 1970, d’après des experts judiciaires.

Cette affirmation arrive après l’étude graphologique de documents fournis à la Justice par l’IPN (l’Institut Polonais de la mémoire Nationale) en février 2016. La confirmation est tombée ce mardi 31 janvier. Actuellement en Colombie, l’ancien Président polonais ne s’est toujours pas exprimé. Malgré avoir intenté plusieurs procès en diffamation contre ses détracteurs, il n’a cette fois pas directement répondu aux graves accusations de mardi, laissant son avocat Jan Widacki parler à sa place. « Ce n’est pas une chose qui puisse se mesurer. Nous aimerions vraiment pouvoir interroger les experts qui ont émis cet avis », a expliqué l’avocat à la chaîne de télévision publique polonaise TVP Info. Le 8 janvier, lorsque l’un de ses fils, Przemysław, s’est suicidé, Lech Wałęsa a attribué ce geste à cette campagne de critiques qu’il subit.

La Justice l’avait pourtant blanchi en 2000, mais c’était sans compter la persévérance de l’IPN, l’Institut polonais de la mémoire nationale. En 2008, ce sont deux historiens qui l’accusent de collaboration, en s’appuyant sur de nouvelles preuves. Enfin, en 2016, l’affaire entre dans la phase critique pour le présumé collaborateur. Les enquêteurs de l’IPN ont saisi le dossier personnel de « Bolek » au domicile du général Czesław Kiszczak, ancien ministre de l’intérieur communiste. Cette perquisition arrive après que la veuve dudit général, décédé en novembre 2015, a souhaité vendre ces documents compromettant à l’IPN contre rémunération. Cette rémunération avait pour objectif de payer un monument funéraire à son mari, c’est donc cette décision qui a déclenché toute cette affaire. En effet, ces documents prouvent que « Bolek » et Wałęsa sont la même personne et qu’il a bien communiqué des données aux services secrets communistes (SB) au début des années 1970, soit avant la création de Solidarnosć.



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Une affaire qui marque toute la Pologne

Dès lors que Lech Wałęsa est considéré comme un héros national, cette affaire prend une ampleur considérable. Tiraillée par le doute, la société polonaise est politiquement partagée depuis les années 1990. D’un coté, il y a ses adversaires, avec les conservateurs qui ont lancé les attaques contre lui. Ils bénéficient d’un soutien fort : l’actuel président polonais Andrzej Duda qui a même appelé Wałęsa à avouer cette collaboration une bonne fois pour toute. Si ses partisans dénoncent une opération des conservateurs au pouvoir (les membres du PiS, le Parti Droit et Justice, avec comme président Jarosław Kaczyński, l’ancien collaborateur de Wałęsa devenu aujourd’hui un de ses fervents opposants) pour salir l’image de leur héros, il admet lui-même avoir signé des documents, mais seulement pour mieux tromper les services secrets. Ce serait la raison pour laquelle le SB a mis fin à la collaboration pour « manque de volonté de coopérer ».

De l’autre coté : ses partisans qui continuent de voir en lui le héros libérateur. Prix Nobel de la Paix en 1983, il avait fortement contribué à l’implantation de la démocratie dans le pays. La chute du régime communiste alors en place, la République Populaire de Pologne, est directement liée aux accords signés lors de la table ronde polonaise en 1989, avec comme protagoniste Lech Wałęsa.

« Des accusations qui ne diminuent en rien son rôle historique« 

Malgré de nombreuses critiques, et le risque pour Lech Wałęsa d’être relégué au rang de traître collaborateur par le pouvoir en place, plusieurs historiens soulignent son rôle indéfectible de « libérateur de la Pologne ». Les professeurs Andrzej Paczkowski et Jan Zaryn notamment, ainsi que certains de ses adversaires ont ainsi estimé que ces accusations ne diminuent en rien son rôle historique. Même s’il affirme « ne pas avoir l’intention d’effacer Wałęsa de l’histoire de la Pologne », le président de l’IPN Jarosław Szarek a tout de même remis en question son intégrité et « la façon dont il peut être considéré ». « Dès aujourd’hui, on peut se poser une nouvelle question: dans quelle mesure la collaboration de Lech Wałęsa, au début des années 1970, a-t-elle déterminé ses décisions ultérieures (…) dans les années 1980, et après 1989. La question reste posée », a continué Jarosław Szarek.

Entretien : « Adam Michnik et Lech Wałęsa sont perçus comme des traîtres »

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