You are here

Lefaso.net (Burkina Faso)

Subscribe to Lefaso.net (Burkina Faso) feed Lefaso.net (Burkina Faso)
L'information en temps réel du Burkina, Médias, journaux, infos, direct, les dernières nouvelles, politiques.
Updated: 1 day 20 hours ago

Burkina/Projet Stop-NCD : Les parties prenantes en réflexion sur les résultats des recherches effectuées

Thu, 05/12/2024 - 22:28

Les acteurs du projet Stop-NCD sont réunis à Bobo-Dioulasso autour d'un atelier de co-production et d'identification des besoins de renforcement de capacités avec les parties prenantes dudit projet. La cérémonie d'ouverture des travaux qui a connu la présence de la directrice régionale de la santé des Hauts-Bassins, Yéri Silvie Traoré/Youl et du représentant du président de l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), le Dr Paul Ouédraogo, a eu lieu ce jeudi 5 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso.

Au Burkina Faso, le projet Stop-NCD est mis en œuvre par l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest-Unité universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO-UUB) sur une période de 5 ans (2022-2026). Il s'agit d'une recherche action portant sur trois maladies non transmissibles, à savoir le diabète, l'hypertension artérielle et les troubles mentaux.

Les acteurs prenant part à l'atelier

Le but de cette recherche-action est d'accompagner l'action gouvernementale en contribuant à l'amélioration de la santé des populations, par un renforcement global/intégral/complet et durable des capacités de recherche, appliquée de haute qualité sur les maladies non transmissibles afin d'améliorer la prévention, le diagnostic et la prise en charge de l'hypertension, du diabète et des troubles mentaux courants (anxiété, stress, dépression). Selon le coordonnateur du projet, le Dr Maurice Yaogo, cet atelier s'inscrit dans le processus de mise en œuvre du projet et vise à réunir toutes les parties prenantes pour réfléchir ensemble sur les interventions coproduites afin d'identifier les solutions adaptées au contexte et aux moyens disponibles.

Le coordonnateur du projet, le Dr Maurice Yaogo

« Les résultats des recherches sont disponibles, nous allons les présenter et à partir de là, les acteurs qui ont participé à la collecte des données vont nous dire ce qui peut être à même de mieux solutionner cela » a-t-il indiqué. Il ajoute que pour le moment, un certain nombre d'interventions vont être choisies et les modalités pratiques de leur mise en œuvre vont être identifiées. Il précise que les participants sont constitués d'une large gamme d'acteurs susceptibles d'être concernés par le projet et pouvant contribuer utilement à l'atteinte des objectifs de l'atelier. À l'issue des 72 heures de travaux, le coordonnateur du projet, le Dr Maurice Yaogo indique que de manière consensuelle avec l'ensemble des participants, des interventions seront identifiées sur ce qui pourrait être propice à un apport de solutions adaptées et efficaces pour les besoins de la lutte contre les maladies non transmissibles dans la région des Hauts-Bassins.

Le représentant du président de l'université catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO), le Dr Paul Ouédraogo

La directrice régionale de la santé des Hauts-Bassins, Yéri Silvie Traoré/Youl estime qu'un atelier de réflexion sur les maladies non transmissibles, est un satisfécit général. Elle laisse entendre que ces maladies font partie des menaces auxquelles la population fait face. « Donc, réunir toutes ces compétences, des communautés en passant par les spécialistes jusqu'aux chercheurs pour discuter de cette problématique à même d'identifier les interventions à mettre en œuvre, est très important » a-t-elle salué. Elle rassure que la direction régionale en charge de la santé se tient disponible à accueillir les résultats qui vont découler de ces concertations. Elle reconnaît que tout est prioritaire, mais son souhait est de pouvoir faire le choix des solutions les meilleures parmi plusieurs, sachant que les ressources sont limitées pour mettre en œuvre les interventions.

La photo de famille

Au nom du président de l'UCAO, le Dr Paul Ouédraogo précise que le projet Stop-NCD est la mise en œuvre d'une recherche. Il explique que des chercheurs ont identifié le chemin pour donner un aperçu de ces maladies. Ces résultats, ajoute-t-il, ont par la suite été communiqués depuis le dernier atelier tenu à Ouagadougou en octobre 2024. Pour lui, il s'agit maintenant de réviser ces résultats et proposer des interventions, déterminer concrètement aussi ce qui peut être fait pour lutter contre ces maladies.

La directrice régionale de la santé des Hauts-Bassins, Yéri Silvie Traoré/Youl saluant l'initiative de l'atelier

Djaryigo DIARRA
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Projet OKDD : Les membres des délégations spéciales du Centre-nord formés sur le processus d'élaboration des plans communaux de développement et du budget participatif

Thu, 05/12/2024 - 22:28

La secrétaire générale régionale, representant le gouverneur de la région, Bernadette Adenyo/Serme, a présidé la cérémonie d'ouverture des trois ateliers, notamment la formation des membres de douze délégations spéciales sur le processus d'élaboration des Plans communaux de développement (PCD). Outre celui-ci, il y a eu aussi celui des 36 membres des délégations spéciales sur le budget participatif, et l'atelier de validation des rapports d'études APS 5 et 6. Toutes ces activités s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du projet d'appui à la stabilisation de l'axe Ouagadougou-Kaya-Dori-Djibo, en abrégé OKDD.

En effet, prenant la parole pour ouvrir les travaux, la secrétaire générale régionale, Bernadette Adenyo/Serme, a rappelé que ce projet OKDD constitue une première contribution de réponse de l'UE aux défis auxquels le Burkina Faso est confronté à savoir la crise sécuritaire et humanitaire.

Poursuivant son discours, elle a fait comprendre que le nommé projet a soutenu l'élaboration d'un plan de renforcement des capacités des délégations spéciales de la région du Centre-nord dans lequel des besoins prioritaires ont été exprimés, dont l'appui à la révision des plans communaux de développement qui sont arrivés à échéance.

La secrétaire générale régionale, representant le gouverneur de la région, Bernadette Adenyo/Serme

Ainsi le premier atelier qui se tient en ce jour a pour objectif général de renforcer les capacités de certains membres des délégations spéciales de 12 communes afin de les rendre aptes à former à leur tour les membres de leurs délégations spéciales et les commissions ad hoc chargées de déclencher et de suivre le processus de révision des plans communaux de développement.

Solange Kiema/ Minoungou, PDS de Kaya

En plus de cela, il y a eu également le deuxième atelier relatif à la formation sur le budget participatif, a-t-elle laissé entendre, tout en soulignant que cette formation des formateurs sur ladite problématique permettra de les outiller pour qu'ils soient à leur tour le relais auprès des administrés et des autres acteurs communaux.
L'autre avantage de cette formation qu'elle a aussi évoqué, c'est qu'ils seront désormais habilités à leur tour à former les membres de leurs délégations spéciales sur ces thématiques combien importantes pour l'amélioration de la gouvernance de leurs collectivités.

Vue des membres des délégations spéciales et des acteurs communaux bénéficiaires du projet des différentes formations

Le troisième atelier de validation des études APS 5&6 a été présidé par Solange Kiema/ Minoungou, PDS de Kaya, qui a souligné qu'après la validation de quatre APS, la commune de Kaya dispose de deux autres APS validés qui lui permettront d'aller à la recherche de financement auprès des partenaires techniques et financiers pour la réalisation des projets.

Photo de famille

En rappel, le Programme d'appui OKDD est un programme d'appui du gouvernement burkinabè financé par l'UE qui contribuera à la stabilisation, à l'amélioration de la gouvernance locale et à la résilience des populations affectées dans les régions du Centre-nord et du Sahel.

Yvette Zongo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Programme régional d'appui à la décentralisation financière : Des experts de l'UEMOA examinent des documents stratégiques

Thu, 05/12/2024 - 22:11

Des experts de l'UEMOA ainsi que des membres du conseil des collectivités territoriales de l'UEMOA sont réunis à Ouagadougou les 5 et 6 décembre 2024, pour examiner et valider cinq documents stratégiques. Ces documents portent sur les institutions de financement des collectivités locales ainsi que des expériences inspirantes développées par les collectivités territoriales en matière de mobilisation de ressources et de gouvernance. Les participants vont échanger sur le contenu des documents, faire des amendements pour améliorer la qualité des documents et procéder à leur validation. Ils vont également réfléchir sur les méthodes et canaux à utiliser pour une bonne diffusion desdits documents.

Les participants au présent atelier auront à examiner cinq documents. Il s'agit de la cartographie des expériences de mécanismes de financement des collectivités territoriales de l'espace UEMOA, la cartographie des dispositifs de financement internationaux accessibles aux collectivités territoriales, du rapport d'identification des besoins prioritaires des institutions de financement des collectivités locales, du document de synthèse présentant les expériences inspirantes capitalistes et à diffuser et enfin du document stratégique sur les modalités de remontée des expériences et bonnes pratiques en matière de décentralisation financière.

Cet atelier se tient dans le cadre du Programme régional d'appui à la décentralisation financière (PRODEF). Ce programme est mis en œuvre par le conseil des collectivités territoriales de l'UEMOA sur la période 2021-2024, avec l'appui financier de la commission de l'UEMOA et de la Coopération suisse. Il vise à renforcer les collectivités territoriales de l'espace UEMOA ainsi que celles du Tchad et de la Mauritanie, en vue d'une amélioration des services publics de base délivré aux populations.

Oumar Ba, président du conseil des collectivités territoriales de l'UEMOA

A en croire Oumar Ba, président du conseil des collectivités territoriales de l'UEMOA (CCT-UEMOA), la décentralisation prônée dans les Etats se matérialise par le transfert progressif des compétences aux collectivités territoriales. Cependant, relève-t-il, ce transfert de compétences n'est pas suivi de ressources financières conséquentes pour le plein exercice des compétences transférées.

C'est ainsi qu'en vue de résoudre ce problème, les acteurs impliqués dans la formulation du PRODEF, ont d'un commun accord, décidé de mettre l'accent sur le renforcement des capacités des institutions de financement des collectivités territoriales (IFCL) ainsi que sur la construction et la diffusion de connaissance en matière de décentralisation financière et de gouvernance locale.

Mêtogbé Armand Sountoun, directeur de cabinet du commissaire chargé du département de l'aménagement du territoire communautaire et des transports

Le président du CCT-UEMOA souligne que ces deux options vont permettre d'accroître les capacités des IFCL à mobiliser des ressources supplémentaires au profit des collectivités territoriales et de collecter des expériences inspirantes et des bonnes pratiques en matière de décentralisation financière qui seront diffusées à l'échelle sous-régionale. "Il faut imaginer aussi d'autres formes de financement qui permettraient aux collectivités territoriales de disposer des ressources. Dans chacun de nos pays, il y a des expériences qui sont tentées, il y a des programmes, il y a des réflexions qui sont en cours", a ajouté Oumar Ba.

Pour atteindre ces différents objectifs, une assistance technique a été mobilisée. Et c'est à la suite d'une mission circulaire, qu'elle a produit les documents qui sont en examen ce jour. " Avec tous ces acteurs qui touchent de loin ou de près à la gestion financière, à la décentralisation financière, nous allons mettre en commun nos expériences, pour échanger, pour identifier les expériences innovantes et intéressantes dans nos différents pays. Nous pourrons voir comment renforcer l'échange, le partage pour qu'on puisse apprendre mutuellement", a affirmé le président du CCT-UEMOA.

photo de famille

Mêtogbé Armand Sountoun, directeur de cabinet du commissaire chargé du département de l'aménagement du territoire communautaire et des transports, a laissé entendre qu'une fois finalisés, les documents vont servir à la conduite d'activités de renforcement de capacités, de mobilisation de ressources financières de certains acteurs au profit des collectivités territoriales et de redevabilité des collectivités à l'endroit des citoyens.

Armelle Ouédraogo
Rachida Démé (Stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Agroalimentaire : AGRODEV Services et CBI présente les résultats des tests de séchage du moringa avec les séchoirs Attesta et Tunnel

Thu, 05/12/2024 - 22:07

AGRODEV a présenté les résultats de ses tests de séchage des feuilles de moringa utilisant les technologies Atesta et Tunnel, ce mercredi 4 décembre 2024, à Ouagadougou. Cet événement, qui a rassemblé des acteurs de la filière en présentiel et en ligne, s'inscrit dans le cadre du projet « Moringa et ingrédients naturels au Burkina Faso ». Le projet est financé par le Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI) du ministère néerlandais en charge des affaires étrangères.

Comment trouver une réponse appropriée aux défis liés au séchage artisanal, majoritairement utilisé par les producteurs et transformateurs de moringa au Burkina Faso ? C'est ici l'objectif visé par AGRODEV Services et CBI en initiant les tests de séchage avec les séchoirs Atesta et Tunnel. L'objectif recherché était d'analyser la faisabilité technique et économique du séchage des feuilles de moringa. Les résultats de ces tests ont été présentés par le directeur général de AGRODEV Services, Jean Bosco Dibouloni, et le gestionnaire de projet au sein de la même structure, Hypolite Kaba. Hamidou Ouédraogo, assistant de projet, a quant à lui, modéré les échanges.

Dans son exposé du contexte de l'étude, Jean Bosco Dibouloni a mis en lumière les variations saisonnières qui caractérisent la production de moringa au Burkina Faso. Selon ses observations, la production est presque inexistante entre janvier et avril et connaît une baisse progressive à partir du mois de septembre. Paradoxalement, les feuilles de moringa sont plus abondantes durant la période de juin à septembre, qui correspond à la saison des pluies. Cette abondance, cependant, n'est pas pleinement exploitée par les producteurs et transformateurs en raison des contraintes liées à cette saison humide.

« Il y a plus de 1 000 séchoirs Atesta et plus de 100 séchoirs Tunnel qui sont disponibles au Burkina Faso », Jean Bosco Dibouloni, directeur général de AGRODEV Services.

En effet, Jean Bosco Dibouloni a relevé que la majorité des transformateurs procèdent au séchage solaire sous des arbres ou dans des entrepôts, sur des claies en bois ou des bâches, rendant le séchage inefficace en période d'hivernage. En effet, en saison hivernale, le séchage prend plus de temps (96 à 120 heures) causant une forte dégradation de la qualité des feuilles. Cette situation limite la capacité de transformation et de conservation des feuilles séchées, contribuant ainsi à une irrégularité de la disponibilité du moringa sur le marché tout au long de l'année. Ces défis structurels dans la filière appellent à des solutions adaptées pour améliorer la production et la valorisation du moringa au Burkina Faso.

Le témoignage d'une transformatrice de moringa

Erna Nadine Ouattara/ Nignan, transformatrice de moringa, a partagé les défis majeurs auxquels elle et ses collègues sont confrontés, particulièrement en période d'hivernage. Elle a expliqué que les conditions climatiques de cette saison ont un impact négatif sur la qualité des feuilles séchées. « Nos méthodes actuelles entraînent souvent une dégradation de la couleur verte des feuilles, ce qui affecte leur attractivité sur le marché », a-t-elle souligné.

« C'est vraiment difficile d'obtenir des feuilles de moringa sèches et de belle couleur en saison d'hivernage », Erna Nadine Nignan Ouattara/Nignan, transformatrice de moringa.

Cette altération, en plus de réduire la valeur marchande du produit, compromet également sa compétitivité face à des produits similaires, appelant à une amélioration des techniques de séchage pour préserver la qualité des feuilles tout au long de l'année.

Résultats des tests : des performances prometteuses

Pour répondre aux défis liés au séchage des feuilles de moringa, le gestionnaire de projet à AGRODEV Services, Hypolite Kaba, a présenté les résultats de dix tests réalisés avec les séchoirs Atesta et Tunnel dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Ces tests, effectués entre août et octobre 2024, ont démontré l'efficacité de ces technologies. Le séchoir Atesta permet de sécher les feuilles en 6 à 7 heures, tandis que le séchoir Tunnel réduit ce temps à 5 à 6 heures. Le processus inclut un temps de permutation des claies allant de 30 à 45 minutes pour Atesta et de 45 à 60 minutes pour Tunnel. En termes de main-d'œuvre, le séchage de 60 kg de feuilles nécessite quatre personnes pour Atesta et huit pour Tunnel pour une quantité de 300 kg de feuilles à sécher. Ces équipements se révèlent ainsi prometteurs pour pallier les contraintes saisonnières et améliorer la qualité du moringa transformé.

« Nous encourageons les producteurs et transformateurs à s'approprier les innovations qui leur sont proposées afin d'être compétitifs sur le marché », Hypollite Kaba, gestionnaire de projet à AGRODEV Services.

Hypollite Kaba a souligné que ces séchoirs, ayant déjà fait leurs preuves dans la filière mangue au Burkina Faso, sont sous-exploités en période d'abondance des feuilles de moringa. Leur utilisation pourrait alors être étendue pour répondre aux besoins des producteurs et transformateurs de moringa, garantissant un séchage de qualité même durant l'hivernage. Le ratio feuilles fraîches sur feuilles séchées est assez intéressant et se situe entre 6,43 et 6.93 pour Atesta, selon le type de séchage et 5,91 à 7.90 avec Tunnel. L'analyse financière a révélé des coûts unitaires moyen maxima des feuilles séchées de 1 292 FCFA/Kg pour Atesta et 3 968 FCFA/kg pour Tunnel. L'étude a également évalué les coûts d'investissements dans des unités de séchage modernes estimant un investissement de 24 005 000 FCFA pour une unité de séchage avec Atesta et 57 475 000 FCFA pour une unité de séchage avec Tunnel. Ces coûts prennent en compte l'investissement initial et les charges d'une année d'exploitation. Jean Bosco Dibouloni a souligné que le coût d'acquisition des séchoirs Atesta s'évalue entre 800 000 FCFA à 3 000 000 FCFA l'unité au niveau national.

Trois modèles économiques ont été proposés pour exploiter ces technologies :

Les technologies de séchage à gaz Atesta et Tunnel se révèlent parfaitement adaptées au traitement des feuilles de moringa, offrant des produits de qualité avec une conservation optimale de leur couleur verte et de leur odeur naturelle. En termes de performance, le séchoir Tunnel permet de traiter des volumes importants, avec une capacité d'au moins 50 kg de feuilles séchées par jour, tandis qu'Atesta se distingue par ses coûts de séchage compétitifs. Ces technologies ouvrent ainsi des perspectives intéressantes pour améliorer la rentabilité et la compétitivité de la filière moringa au Burkina Faso, tout en répondant aux attentes des transformateurs et du marché.

Illustration d'un séchoir Tunnel.

Sur le plan économique, trois modèles fonctionnels peuvent être envisagés pour tirer parti de ces technologies selon le directeur général de AGRODEV Services. Le premier consiste à encourager les producteurs à collaborer avec des entreprises de transformation disposant de séchoirs pour bénéficier de prestations de séchage. Le deuxième modèle invite les producteurs ayant les moyens financiers à investir dans leur propre unité en s'équipant de séchoirs Atesta ou Tunnel, renforçant ainsi leur autonomie et leur capacité de production. Enfin, un modèle collectif peut être promu, où les producteurs s'associent pour créer une unité de séchage commune, réduisant ainsi les coûts initiaux et facilitant l'accès à cette technologie pour les petits producteurs. Ces approches offrent une flexibilité permettant de répondre aux besoins variés des acteurs de la filière.

Pour rappel, le projet Moringa et ingrédients naturels au Burkina Faso vise à construire et présenter des modèles d'affaires durables dans le secteur du Moringa, par la promotion de l'exportation du Moringa et d'autres produits potentiellement exportables vers les marchés régionaux et européens, et en relevant les défis de la durabilité écologique par des modèles d'affaires viables. L'objectif est que la valeur économique et la valeur écologique aillent de pair et se renforcent mutuellement.

Cet atelier marque un pas significatif vers une transformation durable du secteur, en alignant innovation technologique et développement économique. Les participants se sont engagés à poursuivre les discussions pour favoriser l'adoption des solutions présentées et élargir leur impact à l'échelle nationale.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Journée mondiale des toilettes : Au Burkina, le taux d'accès national à l'assainissement, passe de 18,0% en 2015 à 28% en 2023, selon Ahmed Karama

Thu, 05/12/2024 - 22:04

Le ministère en charge de l'assainissement à travers la Direction générale de l'assainissement des eaux usées et excréta (DGAEUE) commémore en différé ce jeudi 5 décembre 2024 la journée mondiale des toilettes (célébrée chaque 19 novembre) à Ouagadougou. A l'occasion, la DGAEUE a organisé une conférence publique sous le thème : « Assainissement géré en toute sécurité au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives ».

Cette conférence publique vise à expliquer le concept de la campagne nationale de l'assainissement géré en toute sécurité aux acteurs impliqués dans le domaine de l'assainissement. Mais aussi les actions prévues dans la mise en œuvre.

« L'assainissement géré en toute sécurité, c'est prendre en compte tous les maillons de la chaîne de l'assainissement. C'est-à-dire la mobilisation sociale, la réalisation des infrastructures résilientes au climat et le transport », a expliqué la directrice de la promotion de l'assainissement Rakieta Compaoré.

La directrice de la promotion de l'assainissement, Rakieta Compaoré

Cette campagne a été lancée pour accélérer l'atteinte des objectifs du programme national d'assainissement des eaux usées et excréta. Et par ricochet pour l'atteinte des objectifs de développement durable à l'horizon 2030, qui stipulent qu'il faut assurer un assainissement durable des eaux usées excréta à la communauté. C'est pour mener des actions afin de booster les indicateurs au niveau national, selon la directrice de la promotion de l'assainissement.

Elle a été lancée en octobre dernier, par le ministère en charge de l'assainissement.

À en croire Madame Compaoré, des actions sont menées sur le terrain pour le changement de comportement. Il s'agit entre autres des sensibilisations et l'utilisation des outils pour assurer le changement de comportement pour la gestion, l'utilisation et l'entretien des toilettes.

Une vue des participants

« Il y a un guide de gestion des latrines communautaires qui a été élaboré par le programme d'approvisionnement en eau potable en 2023 qui est en cours de mise en œuvre actuellement. C'est pour vraiment assurer la gestion des latrines au niveau institutionnel et public. C'est-à-dire dans les écoles, les centres de santé, les gares et les lieux qui regroupent assez de monde. Il y a aussi l'application du décret portant réglementation de l'assainissement autonome des eaux usées et excréta qui est actuellement en vigueur et nous sommes dans la sensibilisation et dans la diffusion de ce présent décret quitte à ce que nous passions à la répression si les comportements ne changent pas », a-t-elle notifié.

Le représentant du secrétaire général du ministère en charge de l'Assainissement, Ahmed Karama

L'accès universel à un assainissement durable des eaux usées et excréta est un enjeu crucial pour la santé publique, le développement économique et la préservation de l'environnement, a rappelé le représentant du secrétaire général du ministère en charge de l'assainissement, Ahmed Karama.

« Les efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers ont permis d'améliorer le taux d'accès national à l'assainissement, passant de 18,0% en 2015 à 28% en 2023. En milieu rural, il a évolué de 12,0% à 22,7% et en milieu urbain, de 34,0% à 40,5%. Ces chiffres nous interpellent tous, pour un engagement individuel et collectif à l'accélération des actions pour un meilleur assainissement dans notre pays », a fait savoir le représentant du secrétaire général.

Le représentant du chef de section wash des partenaires techniques et financiers, Karim Savadogo

Le représentant du chef de section Wash des partenaires techniques et financiers Karim Savadogo a rassuré les acteurs de l'accompagnement des partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d'assainissement.

Rama Diallo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Recrutement de consultants pour la réalisation d'un film de capitalisation des actions du Fonds Agro-Industrie (FAI) de 2021 à 2024

Thu, 05/12/2024 - 20:37

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Le projet d'appui-conseil aux petites et moyennes entreprises agro-alimentaires est financé par l'Ambassade Royale du Danemark (ARD) et mis en œuvre par GFA Consulting Group à travers le Fonds Agro-Industrie (FAI) 2021-2025.

Le projet vise, à travers son intervention, à soutenir les entreprises œuvrant dans le domaine de l'agriculture afin de leur favoriser une croissance inclusive en termes de chiffre d'affaires et de création d'emploi.

Pour ce faire, il procède à la sélection des opérateurs économiques du secteur agricole. Cette sélection passe par plusieurs étapes pour aboutir à la sélection finale. Ainsi, à l'issue des différentes sessions de sélection, ce sont cent (100) opérateurs économiques (OE) qui ont été retenus pour bénéficier de l'accompagnement du FAI.

Dans sa stratégie d'intervention, le FAI a adopté celle du faire-faire qui consiste à passer par bureaux / cabinets d'études, des ONGs pour la mise en œuvre de ses activités. Au total, le FAI a recruté treize (13) structures de facilitation qui sont pétries d'expérience dans l'accompagnement des entreprises. Ces facilitateurs interviennent dans divers domaines que sont : restructuration, accompagnement et renforcement des capacités, gestion de portefeuilles d'investissement, financement des entreprises internationales, appui conseils au OE en lien avec le secteur privé et les banques, gestion des systèmes comptables, élaboration des plans d'affaires, fiscalités, technologie de transformation et accompagnement des PME pour l'obtention des financements bancaires.

C'est ainsi que les opérateurs économiques (OE) sélectionnés ont bénéficié de l'assistance des facilitateurs en appui conseil mais aussi de l'accompagnement du gestionnaire dans la mise en œuvre de leur projet. Parmi les accompagnements prévus par le gestionnaire pour soutenir la mise en œuvre des projets des opérateurs économiques, les renforcements de capacités occupent une place importante.

L'année 2024, est la dernière année de mise en œuvre opérationnelle des activités du FAI. C'est dans cette optique que le gestionnaire a inscrit dans son Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) 2024, la mise en œuvre de l'activité de capitalisation de ses appuis que les bénéficiaires ont bénéficié au cours des années de mise en œuvre du projet.

Ces présents termes de références visent à sélectionner un prestataire pour assurer la capitalisation des appuis aux opérateurs économiques et les rendre visible.

2. PRESENTATION DU FAI

GFA Consulting group Burkina Faso, a été recruté par l'Ambassade Royale de Danemark à Ouagadougou, en tant que gestionnaire du Fonds Agro-Industrie phase 2, pour la mise en œuvre des activités du projet d'appui conseil aux petites et moyennes entreprises agro-alimentaires.

D'une durée opérationnelle de 5 ans (2021-2025), le projet a pour objectif de permettre aux petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire de connaitre une croissance inclusive en termes de chiffre d'affaires et de création d'emplois.

Ainsi, quatre extrants sont attendus au terme de la mise en œuvre :
 Les entrepreneurs sont plus capables de gérer leurs entreprises ;
 Les opérateurs économiques de transformation sont capables de mobiliser des financements bancaires et privés ;
 Les producteurs fournisseurs sont équipés et sont capables d'intensifier leur production ;
 Les dossiers de prêts (investissement et fonds de roulement) sont accompagnés auprès des institutions financières (IF).

Pour la mise en œuvre, il a opté pour la stratégie du faire faire en ayant recours à des facilitateurs qui sont des cabinets d'appui conseil spécialisés dans l'accompagnement des entreprises. Au nombre de treize (13) repartis à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso, ils sont les bras opérationnels du gestionnaire du FAI dans la mise en œuvre des activités.

Au terme de la mise en œuvre du projet, 100 opérateurs économiques doivent bénéficier de l'accompagnement du projet dont les résultats attendus sont :
Les services d'appui conseil sont fournis aux opérateurs économiques éligibles ;
Les opérateurs économiques ont mobilisé des financements bancaires / privés ;
Les producteurs-fournisseurs sont équipés et intensifient leur production ;
Le revenu des producteurs fournisseurs augmente.
La cible du projet sont les PME/PMI du secteur agro-industrielles ayant un Chiffre d'affaires compris entre 30 millions FCFA et 1 milliard de FCFA.

3. OBJECTIFS

La présente mission a pour objectif général de capitaliser la contribution du projet à la croissance inclusive des OE accompagnés en termes de chiffre d'affaires et de création d'emplois.

En termes d'objectifs spécifiques, il s'agira de :
Produire un film autour des parties prenant du FAI notamment les opérateurs économiques, les facilitateurs, les institutions financières, le gestionnaire du FAI, le bailleur de fonds :
a. Ecriture du projet : mettre les projets en avant, interviewer les bénéficiaires et partenaires de la mise en œuvre ;
b. Tournage : filmer, en fonction du projet d'écriture, les bénéficiaires et les partenaires de mise en œuvre ;
c. Diffusion : diffuser dans plusieurs canaux (visuels, en ligne, écrit, audio) le film de capitalisation.

4. RESULTATS ATTENDUS

A l'issue de la prestation, les résultats suivants sont attendus :
• un film de capitalisation sur les opérateurs économiques ainsi que sur les partenaires de mise en œuvre est réalisé ;
• Les différents appuis que le projet à déployer au profit des bénéficiaires sont connus ;
• les acquis sont décelés ainsi que les défis sont identifiés.

5. TÂCHES DU PRESTATAIRE

Le consultant/prestataire aura pour tâches, de concert avec le gestionnaire, de faire de la recherche documentaire pour l'écriture du scenario du film de capitalisation. Sur la base d'un échantillon, il réalisera les interviews avec les bénéficiaires du projet qui sont représentés dans dix (10) régions du Burkina Faso. Avec cette cible, les informations qui seront collectées concernent les effets du projet, les acquis du projet et les défis à relever. En un mot, le prestataire capitalisera les changements intervenus après l'appui du projet dans sa phase 2021 à 2025.

Ensuite, les facilitateurs qui sont chargés de l'accompagnement des OE dans la stratégie de mise en œuvre seront interviewés. Ils jouent un rôle prépondérant dans ce dispositif basé sur le faire-faire. Auprès de cette cible, il sera collecté les données sur leur appui/accompagnement auprès des opérateurs économiques, les défis à relever. Les facilitateurs sont représentés à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso.

Enfin, il sera réalisé auprès des institutions financières des entretiens qui concerneront les crédits mobilisés par les opérations économiques ; la gestion du compte séquestre : les avantages et les défis à relever.

En résumé les tâches du consultant sont :
 Interviews :
Préparer et soumettre à l'équipe du FAI pour validation le scénario du film
Elaborer et soumettre à l'équipe du FAI le programme prévisionnel de tournage
 Tournage
Rencontrer les acteurs pour réaliser des séquences filmer les acteurs dans leur environnement de travail (fermes, bureaux).
Capturer des séquences illustratives (équipements, activités, interactions avec des clients).
 Montage : réaliser le film de capitalisation

6. PROFIL DU (DES) CONSULTANT (S)

La mission devra être conduite par un technicien du domaine de la communication avec des expériences avérées dans matière communication, de capitalisation des expériences d'une organisation pour les rendre visibles, des connaissances éprouvées en matière d'art cinématographique. A cet effet, elle devra remplir les critères suivants :

être une structure de production audiovisuelle ou de communication ou un prestataire individuel, exerçant dans le domaine de l'audiovisuel ;
justifier d'une expérience d'au moins 05 ans dans la réalisation de films documentaires ou capitalisation ;
avoir réalisé au cours des trois (03) dernières années au moins trois (03) films documentaires ou de capitalisation ;
avoir réalisé au cours des trois (03) dernières années au moins trois (03) documents (fiches, success stories, histoires de vies) de capitalisation ;
disposer du matériel et équipements nécessaires de haute performance pour la réalisation de la mission.

7. LIVRABLES

Il est demandé au consultant :
 La version finale du film (15 mm) produite et la version finale des guides d'entretien en support clé USB,
 L'ensemble des photos collectés sur le terrain ;
 Le rapport final de l'activité.

8. DUREE ET LIEU DE LA MISSION

La mission aura lieu au Burkina Faso dans dix (10) régions zone d'intervention du projet et elle débutera à partir de décembre 2024 et se terminera au 30 juin 2025.

9. CONTENU DE L'OFFRE

L'offre technique devra comprendre :
Les documents d'existence légale ;
Les commentaires et analyse critique des TDR ;
La compréhension du mandat (contexte, objectifs, attentes ou résultat) ;
L'approche méthodologique à utiliser pour assurer la mission ;
Le calendrier détaillé de la mission depuis la première tâche, jusqu'à la dernière tâche, y compris le calendrier de l'étude ;

Le résumé de vos expériences les plus pertinentes en lien avec le mandat ainsi que les copies des marchés similaires ;
La liste des consultants affectés à la mission ainsi que leur rôle précis dans la mission ;
Les curriculums vitae (CV) des consultants affectés à la mission.

L'offre financière devra comprendre :

Une lettre d'engagement ;
Le détail des honoraires (unité, nombre, coût unitaire, coût total par ligne budgétaire et montant total de la proposition) ;
Le détail des autres frais (transport et déplacement, hébergement, restauration, frais de secrétariat, etc.).

10. MODALITES DE SOUMISSION

Les prestataires qualifiés sont invités à envoyer leurs offres techniques et financières sous format PDF par Email à l'adresse suivante : fai@gfa-group.de en mettant copie à herve.kinda@gfa-group.de avec la mention en objet « Recrutement de consultants pour la réalisation d'un film de capitalisation des actions du FAI » au plus tard le 16 décembre 2024 à 12h30.

Herman VAN DE VOORDE
Chef d'équipe

Categories: Afrique

Décès de Maître Titenga Frédéric PACÉRÉ : Remerciements

Thu, 05/12/2024 - 19:47

« Si la termitière vit, qu'elle ajoute de la terre à la terre. » Titinga Frédéric Pacéré

Sa Majesté le Naba SAAGA de Zitenga,

Les grandes familles PACÉRÉ, ZIWAGA, OUÉDRAOGO, DAMBINGA et SAWADOGO à Manéga , Zitenga, Ourgou , Toeghin, Diè , Ouagadougou, République de Côte d'Ivoire, République du Bénin, République du Sénégal, Canada, Etats Unis d'Amérique, Pays Bas

Le chef de Dapoya 2
Le Wob Naba
Tous deux, ministres de Sa Majesté le Mogho Naaba

Les grande familles TIENDREBEOGO, ZOUNGRANA, TIEMTORÉ, ZIO, VALMÉDÉ, TAPSOBA, à Dapoya 2, Ouagadougou, Wawoussé , Bangrin, Namassa, Bognoulou, Italie, Guinée Conakry, RCI
Madame Catherine Marie TIENDREBEOGO épouse PACERE,

Ses enfants : Sylvie Wendgouli , Franck Wendyam et Michel Passawendin ;

Ses petits-enfants : Marielle Wendsom, Noura Méryl, Hakim Joris,Oella Lan-Waongo, Fatimah Katrine-Marie, Fréderic Namebroogo, Harmony Wendkouni, Laurence Sophonie
à Ouagadougou, Dakar, Amsterdam et Accra.

Madame Tinongma Delphine PACÉRÉ, Monsieur Tinga Jeremy OUEDRAOGO,

Les frères, sœurs, cousins, cousines, neveux et nièces
Monsieur Idrissa PACÉRÉ
Professeur Urbain AMOA
Professeur Léon YÉPRI
Docteur Mathilde MOREAU
à Manéga , Ourgou, Zitenga, Ziniaré, Ouagadougou, Zorgho , République de Côte d'Ivoire

Les grandes familles alliées et amies : OUATTARA, CONGO-KABORE, SAWADOGO, SORÉ, TAPSOBA, ZOMODO, MINOUNGOU à Banfora, Doudoulma, Yagma, Somnamessem, Tenkodogo, Ouagadougou

très touchés par les multiples témoignages multiformes, de compassion, de soutien, de fraternité, d'amitié et de solidarité dont ils ont été l'objet lors du rappel à Dieu de leur grand-père , oncle, père , époux, frère et ami :

Maître Titenga Frédéric PACÉRÉ
Naba PANANTUGRI, chef de Manéga
Doyen et Premier Bâtonnier du Barreau du Burkina Faso
Trésor Humain Vivant
Grand-Croix de l'Ordre de l'Étalon
Décédé le 08/11/2024 à Ouagadougou et inhumé à Manéga le 14/11/2024.

Adressent leurs vifs et sincères remerciements à
Son Excellence Monsieur le Président du Faso, chef de l'Etat ;
Son Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Son Excellence Monsieur le Président de l'Assemblée Législatives de Transition du Burkina Faso ;
Monsieur le Grand Chancelier des Ordres Burkinabè

Mesdames et Messieurs les Présidents d'Institutions
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
Messieurs les anciens Présidents du Burkina Faso
Mesdames et Messieurs les anciens membres de gouvernement
Mesdames et Messieurs les représentants Corps Diplomatique

Monsieur le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Burkina Faso
Madame et Messieurs les anciens Bâtonniers de l'Ordre des Avocats
Mesdames et Messieurs les Présidents des Juridictions
Mesdames et Messieurs les Magistrats
Mesdames et Messieurs les Avocats
Mesdames et Messieurs les Notaires
Mesdames et Messieurs les Huissiers

Mesdames et Messieurs les chefs de greffes et greffiers
Mesdames et Messieurs les Acteurs de la Justice
Toutes les Autorités administratives, civiles, politiques, militaires, paramilitaires

Sa Majesté le Mogho Naba BAONGO et les ministres de la Cour Impériale
Sa Majesté UNTAANBA, 32 ème Roi du Gulmu et les ministres de la cour royale
La délégation de Sa Majesté Naba SIGRI Dima du Boussouma
La délégation de Naba KAONGO chef de SAO
Les Trésors Humains Vivants
La confrérie des Dozo

Le Délégué Général et tous les personnels du CNRST
Le Directeur Général de l'Ecole Supérieure des Techniques Avancées et son personnel
La Société des Membres de la Légion d'honneur de la République Française et l'Association Mixte des Membres de la Légion d'Honneur franco-burkinabè

La Promotion Maître PACÉRÉ de l'ENEP
L'Union Nationale des Acteurs de la Musique
Le Directeur Général du Musée National et tout son personnel
Le président du Comité Burkinabè du Conseil International des Musées ICOM/Burkina Faso
Madame La Directrice Générale du Musée de la femme

Les anciens maires de la ville de Ouagadougou
Toutes les confessions Religieuses
La Communauté Musulmane
Toutes les autorités religieuses, coutumières et traditionnelles ;
La délégation SAANBI (Saponé)
Le Mouvement Jéciste
Agir tous pour la dignité Quart monde (ATD quart monde)
Toutes les autorités du monde de l'Education ;

Toutes les autorités et structures du monde de la Santé
Toutes les autorités du monde de la Communication, de la Culture, des Arts, du Tourisme
Toutes les autorités et structures du monde des Sport

Toutes les Associations et structures parrainées par Maître Titenga Frédéric Pacéré
Toutes les Associations et structures dont Maître Titenga Frédéric Pacéré était membre
Les collaborateurs et partenaires, anciens et actuels, de Maître Pacéré ;

Encore profondément émues d'avoir vu leur peine allégée, partagée, leur cœur réconforté, la famille PACÉRÉ, les grandes familles alliées et amies ne veulent oublier personne et tiennent à exprimer leur grande reconnaissance à

Tous les voisins des lieux ou elles ont résidé ou résident ;
Tous les parents, amis, proches, connaissances,
Tous les parents à plaisanterie ;
Tous les camarades, amis, collègues et voisins des enfants et petits-enfants ;

En somme, elles expriment leur gratitude à toute personne qui, de près ou de loin, de manière ouverte ou anonyme, de manière individuelle ou collective, leur a manifesté son soutien et sa solidarité lors de la douloureuse épreuve

Puisse le Tout Puissant Miséricordieux bénir et récompenser chacun/chacune ici-bas et dans l'au-delà.

Union de Prières

Categories: Afrique

Décès de KONE ABDRAMANE : Remerciements et faire-part

Thu, 05/12/2024 - 19:30

LES GRANDES FAMILLES KONE à Bérégadougou, Banfora, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouagadougou, France, Etats Unis D'Amérique, Congo RDC, Yako.

LES FAMILLES ALLIEES.

Les Enfants : SARAH, SAABA-FADIA, OUMOU-NAFISSATOU, AMINATA-BELINDA, DJELIKA-LEILA, LALAISSA-KAREL.

LES FRERES et SŒURS, LES COUSINS COUSINES, NEVEUX ET NIECES.

LES PETITS ENFANTS, ont la profonde douleur de vous annoncer le rappel à Dieu, de :

KONE ABDRAMANE
PDG du Garage KONE International

Décès survenu le 22 Novembre 2024 à Bobo Dioulasso.

Ils vous informent de la tenue du DOUA du 30ème jour à OUAGADOUGOU, le 15 DECEMBRE 2024 à 08H à son domicile sis à la Zone du Bois.

Categories: Afrique

Journée internationale des volontaires : Des volontaires demandent un accompagnement de la part des autorités

Thu, 05/12/2024 - 16:33

La journée internationale des volontaires est célébrée chaque 5 décembre. Elle est une célébration internationale mandatée par l'Assemblée générale des nations unies en 1985. Au Burkina Faso, les volontaires jouent un rôle important dans la société surtout en cette période de crise sécuritaire et humanitaire. Voici quelques réactions de quelques volontaires à l'occasion de leur journée.

Yéri Pascaline Da résidente à Kamboinsin

« Je suis agent de santé à base communautaire. Je suis devenu volontaire pour répondre à l'appel du président du Faso. Il a demandé à tous de nous engager pour une cause commune au niveau de nos communautés. J'encourage les volontaires à poursuivre dans le volontariat. Car notre actualité fait que la communauté a besoin de nous donc engageons-nous pour la cause commune. Je demande aux autorités de toujours nous accompagner et je leur dis merci de nous avoir permis de revaloriser ce que nous sommes ».

Yéri Pascaline Da, agent de santé à base communautaire à Kamboinsin

Fulbert Tapsoba, superviseur des agents de santé à base communautaire

« Je suis engagée en tant que volontaire depuis 2022. En réalité, c'est le chômage qui a fait que j'ai décidé d'être volontaire. Cela m'a motivé parce que ça permet de ne pas être totalement au chômage. Avec le volontariat, tu bouges avec les autres et il y a des petites allocations qui te permettent de pouvoir joindre les deux bouts. Quand j'ai commencé, j'ai constaté que cela m'a permis de mûrir en patriotisme et en civisme. Aujourd'hui, c'est ça toute ma motivation. Le message que j'ai à passer, c'est appeler tous ceux qui ne se sont pas engagés en tant que volontaire de le faire, puisse qu'actuellement on a vu que beaucoup de pays se sont construits par le biais du volontariat donc on voudrait demander à tous ceux qui ne se sont pas engagés de venir le faire pour que nous puissions construire le pays ensemble. Aux autorités, je leur dirai de porter un regard sur le volontariat de façon générale, chaque fois que des volontaires ont peut-être des soucis, qu'ils puissent avoir gain de cause ou savoir à quelle porte taper. On est là pour eux, on voudrait aussi qu'ils soient là aussi pour nous ».

Fulbert Tapsoba, superviseur des agents de santé à base communautaire

Marcel Kafando, volontaire à Komsilga

« En tant que patriote j'ai décidé d'être volontaire. Actuellement, on doit s'engager en tant que volontaire pour pouvoir aider la nation. Chacun a sa façon d'apporter sa pierre à la construction du pays. Il y en a d'autres qui sont au front. Nous sommes ici pour aider les personnes dans le besoin. Je demande à ceux qui ne sont pas inscrit comme volontaire de comprendre qu'être volontaire, c'est se sacrifier. Car il n'y a pas de salaire. C'est de s'engager volontairement comme son nom l'indique. Aux autorités, je leur dis merci pour ce qu'elles font pour le pays actuellement. J'aimerais leur demander de se pencher sur la question des allocations des volontaires. Car, c'est souvent dur. Ça prend du temps avant de nous parvenir. Ce qui fait que beaucoup abandonnent le volontariat ».

Marcel Kafando, volontaire à Komsilga

Rama Diallo
Rachidatou Démé (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Contrôle du port obligatoire du casque en 2025 : Ce qu'il faut retenir

Thu, 05/12/2024 - 16:15

Dans une publication sur sa page Facebook ce 5 novembre 2024, le ministère de la sécurité donne des éléments de réponses aux citoyens sur le contrôle du port obligatoire du casque à partir de janvier 2025.

Premièrement, il faut exiger votre casque après achat de votre moto auprès du commerçant. Depuis le 1er janvier 2024, les concessionnaires doivent vendre les motos avec un casque obligatoire inclus.

Deuxièmement, les contrôles vont débuter à partir de janvier 2025.
Les motos achetées après le 1er janvier 2024 seront contrôlées pour vérifier le respect de cette règle.

A noter que les motos achetées avant cette période ne sont pas concernées par les contrôles, mais leurs propriétaires sont invités à porter un casque pour leur sécurité.

« Chers, citoyens, protéger nos vies sur les routes est une priorité.
Conformément au communiqué du 22 décembre 2023, les commerçants ont l'obligation, depuis le 1er janvier 2024, de fournir un casque avec chaque moto vendue.

Cela ne constitue pas un coût supplémentaire pour vous, mais bien un droit à la sécurité. Exigez votre casque lors de l'achat de votre moto.

Ensemble, veillons à notre sécurité et respectons la réglementation pour des routes plus sûres », peut-on lire sur la page Facebook du ministère.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina - Russie : Le ministre d'Etat, Bassolma Bazié échange avec le Service fédéral russe du Travail et de l'emploi

Thu, 05/12/2024 - 12:59

En séjour en Russie, le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a échangé avec le Service Fédéral du Travail et de l'emploi de la Russie (ROSTROUD), ce mercredi 4 décembre 2024, à Moscou.

Cette rencontre a été le lieu pour les deux parties de faire le bilan des travaux entrants dans le cadre de la signature d'une convention dans le domaine de l'inspection du travail.

En effet, en 2023, les deux pays ont eu des échanges sur une convention d'établissement pour faciliter une bonne coopération entre l'inspection du travail du Burkina Faso et celle de la Russie.

Ces domaines de coopération consistent notamment des échanges de pratiques en matière de travail, des voyages d'étude et la formation des inspecteurs de travail du Burkina Faso.

Pour cela, la décision a été prise par les deux parties, lors de cette rencontre, d'effectuer des missions dans chacun de ces pays pour s'imprégner des différentes réalités en terme d'inspection de travail.

A cela s'ajoute la formation de 30 inspecteurs de travail burkinabè en Russie à partir de septembre 2025.

Les échanges entre le ministre en charge du travail burkinabè et le ROSTROUD ont porté également sur une signature d'une convention dans le domaine de travail des émigrants burkinabè vers la Russie.

A ce niveau, la partie russe a invité le Burkina Faso à mener des réflexions sur une convention qui pourra faciliter l'intégration de ses émigrants dans plusieurs secteurs d'activités en Russie.

Le ministre d'Etat Bassolma Bazié très préoccupé sur ces questions a dit travailler avec son équipe pour que cette convention soit signée d'ici l'année prochaine pour le bonheur de la jeune burkinabè.

Abordant dans le même sens que le ministre d'Etat, l'ambassadeur burkinabè en Russie a, pour sa part souhaité la levée du visa entre le Burkina Faso et la Russie pour fluidifier davantage la coopération entre les deux pays.

L'apprentissage de la langue russe était au menu des échanges.

A cet effet, vingt places ont été accordées au ministère en charge de la Fonction publique pour l'apprentissage de cette langue.

En rappel, le ROSTROUD a déjà signé 19 conventions avec des pays étrangers dans le domaine du travail et de l'emploi.

DCRP/MFPTPS

Categories: Afrique

Burkina : Des chercheurs et enseignants-chercheurs réfléchissent sur la contribution des sciences humaines dans le développement

Thu, 05/12/2024 - 10:37

L'Académie nationale des sciences, des arts et des lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) à travers le collège Sciences humaines, arts, lettres et culture (SHLAC) organise les 4 et 5 décembre 2024, à Koudougou au sein de l'université Norbert Zongo, des journées scientifiques. Cette rencontre des enseignants-chercheurs et chercheurs se tient sous le thème « La contribution des sciences humaines, des lettres, des arts et de la culture au développement du Burkina Faso ».

Cette activité permet aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs, à travers leurs laboratoires de recherche, de partager leurs opinions et les résultats de leurs réflexions avec d'autres collègues. Ce, pour dégager des pistes à mettre en œuvre pour favoriser le développement du pays.

Au cours de ces 48 heures, des panels sont animés et des résultats de recherches seront présentés.

Selon le président du collège Sciences humaines, lettres, arts et culture , Joseph Paré, (SHLAC), l'ANSAL-BF fait du vivre-ensemble et de la cohésion nationale, un socle de développement du Burkina Faso. C'est d'ailleurs ce qui a motivé l'organisation de ces premières journées scientifiques.

Le président du collège Sciences humaines, lettres, arts et culture, Joseph Paré

« Nos réflexions vont porter sur quel peut être l'apport des sciences dites humaines dans le développement du pays. Il s'agira pour nous d'examiner cela sous l'angle de l'éducation, de la santé et des formations. Comment tout cela permet de contribuer d'une certaine manière au développement. Demain, il y aura une présentation qui portera sur l'éthique dans l'enseignement. Nous verrons comment on peut introduire la notion d'éthique et mettre en place des modules de formation qui vont renforcer l'éthique dans l'enseignement, mais aussi prendre en compte cette dimension très importante qui est la prise de conscience des acteurs de l'éducation par rapport à leur rôle dans le développement de notre pays », a indiqué le président du SHLAC.

Le représentant du président de L'ANSAL-BF, Pr Hamidou Touré

Souvent les résultats des recherches restent dans « les tiroirs ». A ce sujet, l'ex ministre a rassuré qu'un exposé sera fait sur la question. Cela pour voir quelles sont les solutions qui peuvent être trouvées pour que désormais les résultats de recherches ne restent pas dans les tiroirs.

Membre du collège et directeur de recherche à l'Institut des sciences de société du CNRST, Pr Alain Joseph Sissao souhaite que ces journées scientifiques puissent permettre aux chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants de partager leurs connaissances sur les sujets qui seront abordés. Car, pour lui, ces connaissances vont permettre d'impacter positivement les sciences humaines et sociales.

Pr Alain Joseph Sissao souhaite que ces journées scientifiques puissent permettre de partager des connaissances

« Dans l'entendement habituel, ce sont les sciences dites dures qui constituent le socle du développement à travers la recherche et la formation. Très souvent, on oublie ou on fait l'impasse sur ce qui peut être l'apport des sciences axées sur l'être humain et son être dans le processus de développement d'une société, d'un pays. Contrairement à ce qui semble avoir été pendant longtemps le paradigme, la tendance consiste de nos jours à poser le problème du développement non seulement sur le plan quantitatif mais aussi sur le plan qualitatif. La qualité de vie qu'induit tout processus de développement est au cœur des préoccupations. Et les sciences qui permettent d'interroger cette dimension du développement sont les sciences dites humaines et sociales », a souligné le représentant du président de L'ANSAL-BF, Pr Hamidou Touré.

Il a invité les participants à tracer les sillons de la contribution des sciences humaines et sociales, des lettres, des arts et de la culture au processus de développement du Burkina Faso.

Rama Diallo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Vidéosurveillance : La Commission de l'informatique et des libertés met en garde contre les risques de dérives

Wed, 04/12/2024 - 23:01

La vidéosurveillance prend de plus en plus d'ampleur dans les espaces publics et privés au Burkina Faso, soulevant des questions cruciales autour de la protection des données et des droits individuels. Dans cette interview exclusive, Sié Maxime Da, ingénieur informaticien et conseiller technique à la Commission de l'informatique et des libertés (CIL), nous éclaire sur le rôle de cette institution. La CIL met en garde contre les risques de dérives liées à la vidéosurveillance et insiste sur l'importance de réglementer cette pratique pour protéger les droits des citoyens. Monsieur Da détaille ainsi les conditions de mise en œuvre de cette technologie, notamment la nécessité de recueillir les autorisations adéquates et de garantir la confidentialité des données enregistrées. Bien que la sécurité soit primordiale, Il rappelle qu'elle ne doit pas se faire au détriment des libertés individuelles. Les contrevenants aux règles s'exposent par conséquent à des sanctions.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous expliquer le rôle de la Commission de l'informatique et des libertés en matière de vidéosurveillance ?

Sié Maxime Da : La Commission de l'informatique et des libertés (CIL) joue un rôle crucial dans la régulation de la vidéosurveillance au Burkina Faso. En tant qu'autorité de protection des données personnelles, elle veille à ce que les systèmes de vidéosurveillance respectent la vie privée et les libertés individuelles. Elle informe et protège les droits des citoyens, en s'assurant que leur consentement est obtenu lors de la mise en œuvre de ce traitement et que les données collectées sont utilisées de manière appropriée. La CIL accompagne également les professionnels pour se conformer à la réglementation, notamment l'accomplissement des formalités préalables. Elle effectue des missions de contrôle et de vérification sur site pour s'assurer de la conformité de ce traitement en lien avec les droits des personnes. En cas de non-conformité, elle a le pouvoir d'imposer des sanctions, allant de l'avertissement aux amendes administratives.

La CIL contribue ainsi à un équilibre entre les besoins de sécurité et le respect des droits fondamentaux.

Quels sont les objectifs principaux de la vidéosurveillance au Burkina Faso ?

Les objectifs principaux de la vidéosurveillance sont multiples et varient selon les contextes d'utilisation. Généralement, elle vise à renforcer la sécurité des personnes et des biens, à dissuader les comportements délictueux et à fournir des preuves en cas d'incident. Dans les espaces publics, elle peut aider à gérer le trafic et à prévenir les vols, tandis que dans le secteur commercial, elle est souvent utilisée pour surveiller les activités en temps réel et intervenir rapidement si nécessaire. Les systèmes de vidéosurveillance modernes offrent des fonctionnalités avancées comme la détection de mouvement et l'analyse d'image, ce qui augmente leur efficacité. Il est également important de noter que l'utilisation de la vidéosurveillance doit respecter les réglementations en vigueur pour garantir le respect des droits individuels.

Quelle est la législation en vigueur concernant la vidéosurveillance au Burkina Faso ?

En matière de vidéosurveillance au Burkina Faso, la législation exige que les utilisateurs de caméras de surveillance obtiennent une autorisation préalable de la CIL. La loi n°001-2021 du 30 mars 2021 portant sur la protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel, dispose que tout traitement de ces données en question, doit faire l'objet d'une déclaration auprès de la CIL. Et par corrélation, le recours à l'utilisation du dispositif de vidéosurveillance en fait partie. Cette mesure vise à respecter l'intimité de la vie privée des personnes dans les lieux de travail et les domiciles, ainsi que les droits des personnes concernées, notamment le droit à l'information sur les données collectées, le droit d'accès et le droit d'opposition. Parce qu'il est possible de filmer un individu avec les dispositifs de vidéosurveillance, et de capter l'identité de cette personne qui s'aventure sur un champ donné dans une boutique, dans un domicile, ou dans un service.

Mais il faudrait que cela se fasse avec le consentement de l'intéressé sous le respect des principes. Cela ne signifie pas que tous les usagers d'un service ou d'une alimentation doivent forcement venir dire oui je suis d'accord pour me faire filmer. Cependant, il existe des signalétiques, appelées pictogrammes, pour les informer qu'ils sont en train de s'aventurer sur un territoire où leurs images seront enregistrées. Il faut noter que la loi a rendu souple le régime de la vidéosurveillance. Du régime de l'autorisation, on est passé au régime de la déclaration. Car cette technologie est entrée dans les habitudes des Burkinabè.

La CIL a également le pouvoir de réglementer et de sanctionner en cas de non-respect de ces dispositions. Il est donc crucial pour les utilisateurs de caméras de surveillance de se conformer à cette réglementation pour éviter toute violation des droits à la vie privée et des données personnelles.

Comment la Commission assure-t-elle le respect des lois et des régulations liées à la vidéosurveillance ?

La CIL veille à ce que les dispositifs installés respectent la vie privée et les libertés individuelles, conformément à la loi en vigueur. Cela inclut le respect du principe de proportionnalité. Il s'agit de vérifier que les raisons avancées pour l'installation de la vidéosurveillance sont justifiées et proportionnées aux objectifs de sécurité poursuivis. De plus, la CIL s'assure que les images capturées soient conservées pour une durée limitée et dans un endroit sécurisé, et que les personnes filmées soient informées de la surveillance et aient le droit d'accéder aux enregistrements les concernant.

Les dispositions des caméras installées sont aussi vérifiées de sorte à se rassurer qu'elles ne filment pas la propriété d'une personne, et tout passant dans la rue. Les caméras ne doivent pas être non plus installées dans les lieux interdits comme les salles de repos, les restaurants, et les bureaux d'agents. Il faut le souligner, la loi interdit strictement l'installation de vidéosurveillance dans les bureaux des employés. Sauf dans certaines exceptions telles que des bureaux où les agents manipulent des devises. Mais le champ à filmer par la caméra doit être limité, pour permettre à l'employé d'exercer aussi son intimité, plutôt que d'être en captation permanente. Les usines où peuvent subvenir des accidents de travail font aussi partie des cas d'exception.

En cas de non-conformité, la CIL peut intervenir pour exiger des modifications ou appliquer des sanctions. Comme avertissement, on peut vous demander de vous conformer aux normes en déclarant l'installation de votre vidéosurveillance ou en déplaçant la position de certaines caméras. La loi à son article 67, permet de prononcer une injonction de cesser de traitement contre tout propriétaire d'installation de vidéosurveillance.

Par ailleurs, la CIL a adopté une délibération spécifique à la mise en œuvre du traitement de vidéosurveillance en vue de mieux encadrer cette pratique. Il s'agit de la délibération N°2022-00011 de la deuxième session ordinaire du 07 avril 2022 des membres de la Commission de l'informatique et des libertés (CIL) portant règlementation de l'installation des systèmes de vidéosurveillance dans les lieux de travail et dans les lieux privés communs.

Y a-t-il des audits réguliers ou des contrôles pour évaluer la conformité des vidéosurveillances installées ?

L'alinéa 1 de l'article 57 dispose que la CIL peut, en cas de besoin, charger ses membres, assistés d'agents et, le cas échéant, d'experts, de procéder sur place à des missions de vérifications et de contrôles à l'égard de tout traitement de données à caractère personnel. Le dernier tiret de l'article 66 quant à lui, précise que constitue un manquement grave, je cite : « le fait d'empêcher les services de la CIL d'effectuer une mission de contrôle sur place ou de faire preuve d'obstruction lors de la réalisation d'une telle mission ».

Y a-t-il des projets de révision ou d'extension de cette législation ?

Pour le moment, aucun processus n'est enclenché. Mais il faut relever qu'à tout moment, il peut avoir un grand fossé entre la loi et l'évolution technologique, ce qui peut engendrer des risques sur la vie privée des personnes. Il est donc du devoir de la CIL d'anticiper sur ces risques en proposant des mesures règlementaires.

Quel est son impact sur la vie privée ?

Evidemment, la vidéosurveillance a un impact sur la vie privée parce qu'elle enregistre des images qui peuvent revêtir un caractère compromettant car souvent liées à l'intimité des personnes. Imaginer les conséquences si certaines de ces images se retrouvent sur la place publique.

Il arrive en effet, que des images d'individus capturées par des caméras de vidéosurveillance se retrouvent sur les réseaux sociaux. Les détenteurs de systèmes de vidéosurveillance sont-ils autorisés à diffuser ces images en ligne ?

Non, les détenteurs de systèmes de vidéosurveillance n'ont pas le droit de partager les images de personnes capturées par ces dispositifs sur Internet. En effet, la diffusion d'images d'individus sans leur consentement est strictement encadrée par les lois sur la protection de la vie privée et des données personnelles, Publier ces images sur les réseaux sociaux sans justification légale ou sans autorisation des personnes concernées peut être considéré comme une atteinte à la vie privée et entraîner des sanctions civiles et pénales pour les responsables.

Même quand on a identifié des présumés fautifs sur des scènes de délit ou de crime, il y a un certain nombre de procédures mises en place pour respecter les droits de toutes personnes, qu'elles soient coupables ou victimes. Parce que lorsqu'on vous rend coupable d'un fait, il faut d'abord qu'on arrive à prouver votre culpabilité. Ce n'est pas parce qu'on vous a surpris sur un lieu donné, qu'on peut immédiatement vous incriminer sans au préalable disposer de toutes les preuves nécessaires. Car si on n'y prend garde, on pourrait un jour livrer des innocents à la vindicte populaire. Tout simplement parce que ces personnes s'étaient retrouvées au mauvais endroit, au mauvais moment.

Nous invitons par conséquent les utilisateurs des technologies de l'information et de la communication, en général, mais aussi ceux des réseaux sociaux et des dispositifs de vidéosurveillance, à s'entourer de tout ce qu'il y a comme garantie lorsqu'il leur arrive de collecter et de manipuler les données à caractère personnel des citoyens. Nous interpelons les détenteurs de ces technologies-là, à respecter la vie privée et l'intimité des citoyens. Pour être à mesure de pouvoir les respecter, les concernés doivent s'approcher de la CIL, afin de s'imprégner de tout ce qu'il y a lieu de faire en vue de mieux sécuriser ces données. Et vous n'êtes pas sans avoir que la publication, la diffusion ou le partage de données intimes ou confidentielles peuvent nuire à la vie privée, ainsi qu'à la liberté des citoyens.

Comment la Commission équilibre-t-elle la nécessité de la vidéosurveillance avec le respect de la vie privée des citoyens ?

Il faut d'abord relever que la loi n'interdit pas le recours à la vidéosurveillance tant que cela est légitime, et la CIL rappelle que le recours à la vidéosurveillance doit être mise en œuvre uniquement pour des motifs précis, tels que la prévention des atteintes contre les personnes et les biens, et doit éviter toute atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux comme la liberté d'aller et venir et le droit au respect de la vie privée. De plus, les particuliers qui souhaitent installer des caméras à domicile doivent s'assurer que ces dispositifs ne filment pas la voie publique et respectent la vie privée des voisins et des passants.

Aussi, la CIL insiste sur la nécessité d'informer les personnes filmées sur l'existence des caméras et le but poursuivi, surtout lorsque les caméras sortent de la sphère strictement privée.

Ainsi, la CIL s'assure que la sécurité et la vie privée ne sont pas des concepts mutuellement exclusifs, mais plutôt des éléments qui doivent coexister harmonieusement dans le respect des lois et des droits individuels.

Quelles sont les mesures mises en place pour protéger les données personnelles collectées par les systèmes de vidéosurveillance ?

Selon les dispositions de la loi, la structure qui fait recours à un dispositif de vidéosurveillance doit prendre les mesures de sécurité techniques et organisationnelles pour empêcher que les images enregistrées soient détruites accidentellement et empêcher que des personnes qui n'ont pas le droit puissent y accéder. Lors des contrôles, la CIL évalue les mesures de sécurité prises et formule le cas échéant des recommandations pour que ces mesures soient renforcées. En rappel, la CIL, à travers une délibération, fournit des directives sur l'installation des systèmes de vidéosurveillance dans les lieux de travail et dans les lieux privés communs, en soulignant la nécessité de respecter la vie privée des individus et de limiter la collecte de données au strict nécessaire.

L'on a noté des cas malheureux de vol des dispositifs de vidéosurveillance dans des maisons ou entreprises, ayant permis à des personnes malveillantes de s'emparer des enregistreurs. C'est pourquoi la CIL apprécie non seulement la proportionnalité, mais vérifie aussi les mécanismes mis en place pour garantir la sécurité des enregistrements. En ce sens, la CIL accompagne ceux qui le souhaitent à mieux protéger les données, afin de les mettre hors de portée des personnes non autorisées à les exploiter.

Existe-t-il des mécanismes pour permettre aux citoyens de consulter ou de corriger les données les concernant ?

Toute personne dont les données font l'objet de traitement a des droits sur ses données. Il s'agit du droit d'accès à ses données, du droit d'opposition au traitement de ses données pour motif légitime, du droit de rectification ou de suppression.

Qui est responsable de l'installation et de la gestion des systèmes de vidéosurveillance au Burkina Faso ?

Au sens de la loi de 2021 portant protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère personnel, est responsable de traitement « … toute personne physique ou morale, publique ou privée, tout service, agence, organisme ou association qui, seul ou conjointement avec d'autres, prend la décision de collecter et de traiter des données à caractère personnel, en détermine les finalités et les modalités de mise en œuvre ; »

Toutefois, le responsable de traitement peut faire recours à des prestataires pour l'installation et à des sous-traitants pour la gestion au quotidien. Mais dans tous les cas, il n'est pas déchargé de sa responsabilité.

Comment la Commission supervise-t-elle ces installations pour garantir leur conformité aux normes de protection des données ?

Deux types de contrôle sont effectués à cet effet. Un premier contrôle est fait lors des formalités de déclaration avant l'installation, où le responsable de traitement communique le nombre de caméras et leurs emplacements. Un second contrôle terrain est ensuite initié pour aller vérifier les conditions d'exploitation.

Pouvez-vous nous donner des exemples d'abus ou de violations liés à la vidéosurveillance qui ont été signalés ?

Des exemples d'abus les plus récurrents dont la CIL a été saisie sont entre autres : la surveillance permanente des employés (cela ne peut être possible que lorsque ces derniers manipulent des valeurs ou tiennent la caisse,. Mais il est obligatoire de leur aménager un espace privé de retrait) ; et la surveillance de cour ou des portes d'entrée du voisinage. À cela s'ajoutent la surveillance de la voie publique ; les installations de dispositifs de vidéosurveillance sans recueillir le consentement des personnes concernées ; l'absence de pictogramme pour informer les personnes susceptibles de se faire filmer.

Comment la Commission réagit-elle face à ces abus ? Y a-t-il des sanctions prévues ?

Il y a effectivement des sanctions qui sont prévues pour les cas de manquements. Ces sanctions peuvent aller des avertissements aux amendes administratives. Les sanctions financières vont de 200 000 francs CFA à 500 000 francs CFA, et peuvent évoluer selon la gravité de l'infraction. Des sanctions pénales peuvent être aussi prononcées par le procureur. Toutefois, à l'issue d'un contrôle, la CIL fait des recommandations et invite le responsable de traitement des données à caractère personnel, à s'y conformer. En cas de non-respect, la commission peut adresser des mises en demeure qui peuvent être suivies de sanctions si le responsable de traitement des données n'applique pas les recommandations qui lui ont été faites. A ce jour, la CIL a déjà effectué de nombreuses mises en demeure à l'endroit des responsables de traitement desdites données pour non-respect de la règlementation. On peut relever que l'ensemble de ces responsables se sont par la suite conformés à la règlementation.

Quelles sont les voies de recours pour les citoyens qui estiment avoir été victimes d'une utilisation abusive des systèmes de vidéosurveillance ?

Ils peuvent exercer leurs droits en portant plainte auprès de la CIL en se rendant à son siège ou à travers son adresse email infos@cil.bf, ou à travers son numéro vert le 80001300. La CIL prévoit dans les semaines à venir procéder au lancement de sa plateforme de saisine et de déclaration en ligne.

Quelles sont les initiatives de la commission pour sensibiliser le public aux enjeux de la vidéosurveillance ?

Courant 2022 à 2024, la CIL a initié des campagnes médiatiques dans des régions du pays. Elle a saisie l'occasion pour sensibiliser sur la vidéosurveillance. Elle a également réalisé des téléfilms dans ce sens pour sensibiliser sur les mesures à prendre avant d'installer la vidéosurveillance.

Comment la Commission communique-t-elle sur les projets de vidéosurveillance et leur impact sur la société ?

La CIL a déjà réalisé une étude sur l'impact de la vidéosurveillance dont les conclusions majeures peuvent être consultées dans ses rapports publics. Elle a aussi fait des communiqués sur le sujet, réalisé des téléfilms et procède à leur diffusion, conduit des émissions télé et radio sur la thématique, prononcer des mises en demeure à certains responsables de traitement de se conformer aux dispositions de la loi. Le Collège des commissaires de la CIL a enfin adoptée une délibération sur les conditions de recours aux dispositifs de vidéosurveillance.

Y a-t-il des programmes éducatifs ou des campagnes d'information destinés à informer les citoyens sur leurs droits en matière de vidéosurveillance ?

Depuis que la CIL initie des actions de sensibilisation, elle a toujours communiqué sur les droits des personnes. Les droits que nous avons cités (droit d'accès, d'opposition, de rectification, de suppression, d'oubli) ne sont pas spécifiques à la vidéosurveillance mais à tout traitement de données à caractère personnel.

Quels sont les défis actuels auxquels la commission est confrontée en matière de vidéosurveillance ?

On note entre autres défis auxquels la CIL est confrontée, le fait d'amener tous les responsables de traitement à faire les déclarations de leurs dispositifs auprès de la CIL et le contrôle effectif de ces installations afin de s'assurer que les dispositions de la loi sont respectées. La CIL est cependant confrontée à un personnel très réduit. Aussi la CIL est présente qu'à Ouagadougou, elle ne dispose pas de représentation dans les régions, ce qui ne lui permet pas d'être très proche des populations.

Comment voyez-vous l'évolution de la vidéosurveillance au Burkina Faso dans les prochaines années ?

L'évolution de la vidéosurveillance au Burkina Faso est une réponse face aux défis sécuritaires et à la protection des biens et des personnes. En tant qu'outil de dissuasion et de collecte de preuves, son utilisation ne doit cependant pas porter préjudice à la vie privée des personnes physiques. Il est donc essentiel que son évolution s'accompagne de règles et de mesures guarantissant le respect de la vie privée et des libertés individuelles.

Y a-t-il des projets ou des initiatives à venir pour améliorer la régulation et la gestion de la vidéosurveillance ?

A l'heure actuelle, la loi et ses textes d'application encadrent le recours à la vidéosurveillance. De plus, la CIL a adopté une délibération en la matière pour compléter les textes. Au besoin, cette délibération peut être révisée pour prendre en compte d'autres aspects.

Quels conseils donneriez-vous aux citoyens pour protéger leur vie privée tout en bénéficiant des avantages de la vidéosurveillance ?

A l'endroit des responsables de traitements, nous les invitons à accomplir les formalités de déclaration, à respecter les obligations prévues par la loi et à se soumettre aux contrôles de la CIL.

A l'endroit des citoyens, personnes concernées que nous sommes, c'est de les inviter à s'approprier les droits que la loi leur confère et à les exercer en toute liberté en cas de violation de leurs données à caractère personnel. Cela aura l'avantage d'attirer l'attention des responsables de traitements pour qu'ils soient plus regardant en matière de traitement des données personnelles.

Interview réalisée par Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : Du 4 décembre 2024 au 29 mars 2025, l'ENAM fête ses 65 ans

Wed, 04/12/2024 - 23:00

L'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) a animé une conférence de presse ce mercredi 4 décembre 2024 à Ouagadougou pour annoncer les préparatifs de la célébration de ses 65 ans. Plusieurs activités sont au menu de cette célébration qui va s'étendre sur trois mois.

4 décembre 1959-4 décembre 2024. L'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) a 65 ans d'existence. C'est un anniversaire que les premiers responsables de cette institution veulent marquer dans les annales.

Pour ce faire, le comité national d'organisation a animé une conférence de presse pour annoncer les couleurs. Face aux professionnels des médias, le Président du comité national d'organisation (PCNO), Dr Jacob Yarabatioula, par ailleurs directeur général de l'ENAM, a indiqué que ces festivités vont se dérouler autour de trois axes : les cérémonies officielles, les relations publiques & marketing et les recherches & perspectives.
Selon le comité national d'organisation, la période du déroulement des festivités est du 4 décembre 2024 au 29 mars 2024. Tout a commencé avec la montée des couleurs, la conférence de presse et un café littéraire pour ce 4 décembre 2024.

Une vue du présidium au cours de la conférence de presse

Les activités

Trois mois de festivités en tenant compte des élèves. « L'agenda s'étale sur une longue période afin de ne pas perturber le programme des cours », a précisé Dr Jacob Yarabatioula.

Les activités vont être déconcentrées et décentralisées du 4 décembre 2024 au 23 mars 2025 dans les IRA (Instituts régionaux d'administration).

Les compétitions sportives vont démarrer en janvier 2025. De février à mars 2025, ce seront les inaugurations des infrastructures de l'école. Du 24 au 29 mars 2025, ce sera le clou des festivités.

La thématique de ces 65 ans va toucher l'engagement, l'audace, la souveraineté et le développement endogène.

« Même les anciens sont concernés », a affirmé le directeur général de l'ÉNAM

La résilience du peuple burkinabè

Selon Dr Jacob Yarabatioula, le comité scientifique va valider le thème principal et les sous-thèmes du colloque international.

Une centaine d'invités venant d'une dizaine de pays sont attendus. La Chine est le pays invité d'honneur.

A en croire le PCNO, Dr Jacob Yarabatioula, tenir ces 65 ans, c'est montrer la résilience du peuple burkinabè. « Il faut qu'on prouve au monde entier qu'il y a des êtres humains qui vivent dans ce pays », a-t-il affirmé.

Créée le 4 décembre 1959, l'École nationale d'administration (la première appellation) est la mère des grandes écoles du Burkina Faso. C'est en 1984 que l'ENA est devenue ENAM (École nationale d'administration et de magistrature).

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Noms de domaines internet : « La transformation numérique n'est pas une option, mais une nécessité », soutient Karen Ndayizeye de Afriregister

Wed, 04/12/2024 - 22:55

En marge de la 19e édition de la Semaine du numérique tenue en novembre 2024 à Ouagadougou, Afriregister a reçu le prix du meilleur registrar « .bf », des mains du président de l'Association burkinabè des domaines internet (ABDI), Izaï Toé. En vue d'en savoir davantage sur cette entreprise, ses produits, sa particularité et les défis rencontrés dans le secteur des domaines internet, nous avons réalisé un entretien en ligne, mardi 3 décembre 2024 avec Karen Ndayizeye, responsable d'assistance à la clientèle de Afriregister. Lisez !

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter AFRIREGISTER Burkina Faso ?

Karen Ndayizeye : Afriregister Burkina Faso est une filiale d'Afriregister S.A, qui est une société anonyme créée en 2007 au Burundi (Afrique de l'Est) dans le but de promouvoir les affaires et le commerce en Afrique et avec d'autres continents en utilisant des applications informatiques.

En octobre 2007, Afriregister S.A a signé avec l'ICANN (l'organisation en charge de l'administration mondiale de l'Internet, ndlr) un accord pour fonctionner comme un Registrar accrédité de l'ICANN.

Afriregister était le 3e bureau d'enregistrement africain à devenir Registrar accrédité par l'ICANN. Il propose des services d'enregistrement pour les noms de domaine à des conditions très compétitives dans la plupart des extensions Internet Top Level Domains : génériques TLDS (.com, .net, .org, .info, .biz, .tv, etc) et ccTLDS basés sur le code pays, notamment ccTLDS africains (.bi, .ci, .co.ke, .ug, .co.za, .sd, .rw, .cd, .co.mz, .td, .bj, .mw, .sl, etc.)

Elle propose aussi des solutions d'hébergement et les certificats de Sécurité SSL.

Quels sont les services phares que vous proposez aux entreprises et aux particuliers au Burkina Faso ?

Afriregister vous propose les services suivants autant pour les entreprises que pour les particuliers.

Tout d'abord, nous vous permettons de sécuriser votre présence en ligne en vous attribuant un nom unique et mémorisable pour votre site web.

Ensuite, nous mettons à votre disposition des espaces de stockage pour héberger votre site web et le rendre accessible sur internet.

Enfin, nous proposons également d'autres services tels que les certificats SSL pour sécuriser les transactions en ligne, les services email, etc.

Afriregister Burkina Faso est un acteur important du marché des services Internet au Burkina Faso. Si vous cherchez à créer ou à développer votre présence en ligne, il peut vous accompagner dans cette démarche.

Comment évaluez-vous l'évolution du marché des noms de domaine en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Burkina Faso ?

L'Afrique de l'Ouest, tout comme le Burkina Faso, connaît une croissance significative de son marché des noms de domaine. Cette évolution est étroitement liée à plusieurs facteurs entre autres.
Il y a d'abord la pénétration d'Internet. L'augmentation du nombre d'utilisateurs d'Internet dans la région a directement impacté la demande de noms de domaine.

Ensuite, il y a le développement des entreprises. La création de nouvelles entreprises, notamment des startups, a stimulé l'acquisition de noms de domaine pour renforcer leur présence en ligne.

En outre, il y a le E-commerce. Le boom du commerce électronique a rendu les noms de domaine indispensables pour les entreprises souhaitant vendre leurs produits et services en ligne.

Il y a la sensibilisation. Les campagnes de sensibilisation sur l'importance des noms de domaine ont contribué à une meilleure compréhension de leur rôle par les entreprises et les particuliers.

Enfin, il y a la politique gouvernementale. Certaines politiques gouvernementales visant à promouvoir le numérique et l'économie numérique ont favorisé le développement du marché des noms de domaine.

Au Burkina Faso, le marché des noms de domaine est en plein essor, bien qu'il soit encore relativement jeune par rapport à d'autres pays de la région. Les facteurs de croissance sont similaires à ceux observés à l'échelle régionale.

Les perspectives sont néanmoins prometteuses. Avec la poursuite de la digitalisation des économies, le marché des noms de domaine devrait continuer à se développer. Les initiatives gouvernementales visant à promouvoir l'économie numérique, ainsi que les investissements dans les infrastructures numériques, devraient accélérer cette croissance.

Le Représentant légal de Afriregister Burkina, Tiendrébéogo Madi (à droite), recevant le trophée des mains du président de l'ABDI

Quelle est votre vision pour accompagner les entreprises burkinabè dans leur transformation numérique ?
Montrer aux entreprises burkinabè que la transformation numérique n'est pas une option, mais une nécessité pour rester compétitives et se développer durablement. Cette transformation doit être inclusive, en permettant à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur, d'en bénéficier.

Quels sont les défis spécifiques auxquels vous faites face dans le secteur des noms de domaine au Burkina Faso ?

Le secteur des noms de domaine au Burkina Faso, bien qu'en pleine croissance, fait face à plusieurs défis spécifiques entre autres :

Le manque de connaissance : une grande partie de la population, notamment les petites entreprises et les particuliers, n'est pas suffisamment sensibilisée aux avantages d'un nom de domaine ".bf".

La résistance au changement : une préférence pour les extensions internationales comme ".com" ou ".net" est encore très marquée, en raison d'une perception de plus grande crédibilité ou de portée internationale.

La stabilité et la performance : les infrastructures techniques nécessaires à la gestion des noms de domaine peuvent être limitées, ce qui peut affecter la stabilité et la performance des services.

Le coût : le coût d'investissement dans ces infrastructures peut être élevé pour les petites entreprises ou les organisations à but non lucratif.

Les grands registres : Les grands registres internationaux disposent de moyens financiers et techniques plus importants, ce qui peut rendre la concurrence difficile pour les registres nationaux comme celui du Burkina Faso.

L'adaptation technique : l'adaptation des outils et des interfaces aux langues et aux cultures locales peut être complexe, notamment pour les petites entreprises.

Pour surmonter ces défis, il est essentiel de mettre en place des stratégies à plusieurs niveaux, notamment la sensibilisation, le soutien technique, le cadre réglementaire clair et le partenariat. En agissant sur ces différents fronts, il est possible de renforcer la position du nom de domaine ".bf" et de contribuer au développement du numérique au Burkina Faso.

Pouvez-vous nous expliquer comment Afriregister se distingue de ses concurrents dans la gestion des domaines internet ?

Tout d'abord, son accréditation ICANN depuis 2007 lui confère une position de choix en tant que l'un des premiers bureaux d'enregistrement africains reconnus mondialement, garantissant un haut niveau de fiabilité et de conformité internationale. De plus, Afriregister propose une large gamme d'extensions de domaine (TLD génériques et ccTLD africains), répondant aux besoins spécifiques des entreprises locales et internationales.
Ensuite, Afriregister mise sur des tarifs compétitifs et une approche client centrée sur la proximité, offrant un support technique localisé et multilingue pour accompagner ses clients dans leurs démarches. L'entreprise met également un point d'honneur à proposer des services complémentaires, tels que l'hébergement web et les certificats SSL, assurant ainsi une solution complète pour la gestion de la présence en ligne.

Enfin, Afriregister s'engage dans la promotion des technologies africaines en collaborant avec des acteurs locaux et en favorisant le développement des infrastructures numériques sur le continent, ce qui en fait un partenaire clé pour le développement digital en Afrique.

Quels sont vos critères pour garantir la sécurité et la fiabilité des services numériques que vous offrez ?

En tant qu'Afriregister Burkina Faso, nous mettons en œuvre une série de mesures rigoureuses pour garantir la sécurité et la fiabilité des services numériques que nous offrons. Ces critères sont essentiels pour protéger les données de nos clients et maintenir la confiance dans nos services.

L'accès à nos systèmes est strictement contrôlé et limité aux personnes autorisées. Chaque utilisateur dispose de droits d'accès spécifiques.

Nos systèmes sont protégés par des pare-feu multi-niveaux pour filtrer le trafic entrant et sortant et bloquer les attaques potentielles.

Nous effectuons des sauvegardes régulières de toutes les données pour pouvoir les restaurer en cas de perte ou de corruption

Toutes les données sensibles sont cryptées à l'aide des algorithmes les plus récents pour empêcher tout accès non autorisé.

Nous formons régulièrement nos équipes aux dernières menaces et aux meilleures pratiques en matière de sécurité.

Nous collaborons avec des fournisseurs de sécurité de renom pour bénéficier de leurs expertises et de leurs solutions.

Nous maintenons nos systèmes et logiciels à jour pour corriger les vulnérabilités et améliorer les performances.

En résumé, Afriregister Burkina Faso s'engage à fournir des services numériques sécurisés et fiables en investissant dans des technologies de pointe, en formant nos équipes et en respectant les normes les plus élevées en matière de protection des données.

Vous avez reçu le prix du meilleur Registrar des mains de l'ABDI, lors de la 19e édition de la Semaine du numérique. Que représente ce prix pour vous ?

Recevoir ce prix du meilleur Registrar est une immense fierté pour toute l'équipe d'Afriregister Burkina Faso. Nous œuvrons sans relâche pour offrir à nos clients des services d'enregistrement de noms de domaine simples, rapides et sécurisés. Ce prix est une reconnaissance précieuse qui nous encourage à poursuivre nos efforts dans un contexte numérique en constante évolution. Nous tenons à remercier l'ABDI pour cette distinction et à réaffirmer notre engagement à accompagner les acteurs du numérique burkinabè dans leur développement.

Cette 19e édition s'est tenue sous le thème « Industrie des noms de domaine, entreprenariat et autonomisation des jeunes ». Est-ce un thème qui vous parle en tant que Registrar !

Le thème de la 19e édition, "Industrie des noms de domaine, entrepreneuriat et autonomisation des jeunes", est extrêmement pertinent et résonne profondément avec le rôle d'un Registrar.

Premièrement, en tant que Registrar, nous sommes au cœur de la création d'identités numériques. Chaque nom de domaine enregistré est potentiellement le fondement d'une nouvelle entreprise, d'un projet personnel ou d'une initiative communautaire. Ce thème souligne notre rôle essentiel dans l'émergence et la croissance de ces entreprises, en particulier celles dirigées par des jeunes.

Deuxièmement, l'entrepreneuriat est un puissant moteur d'autonomisation économique, surtout pour les jeunes. En facilitant l'enregistrement de noms de domaine, nous contribuons à créer des opportunités pour que les jeunes puissent exprimer leur créativité, lancer leurs propres entreprises et générer des revenus.

Troisièmement, l'industrie des noms de domaine est un élément clé de l'écosystème numérique. En soutenant l'entrepreneuriat des jeunes, nous contribuons à renforcer cet écosystème, à stimuler l'innovation et à favoriser le développement économique à long terme.

Quatrièmement, en tant qu'acteur de l'industrie numérique, nous avons une responsabilité sociétale. Soutenir l'entrepreneuriat des jeunes, c'est contribuer à un avenir plus juste et plus inclusif, où chacun a la possibilité de réaliser son potentiel.

Le thème de cette 19e édition est donc une excellente occasion pour les Registars de réaffirmer leur engagement en faveur de l'entrepreneuriat des jeunes et de contribuer à un avenir numérique plus dynamique et inclusif.

Avez-vous des initiatives en cours au Burkina Faso ?

Oui, Afriregister Burkina Faso a mis en place plusieurs initiatives pour accompagner la transformation numérique dans le pays. Nous collaborons activement avec des entreprises locales, des administrations publiques et des institutions pour faciliter l'accès aux services d'enregistrement de domaines et à l'hébergement web. Notre objectif est de renforcer l'infrastructure numérique au Burkina Faso et de soutenir les entreprises dans leur transition digitale.

Quels sont vos ambitions pour les cinq prochaines années ?

Dans les cinq prochaines années, Afriregister ambitionne de devenir le principal acteur de la gestion de domaines et de l'hébergement en Afrique de l'Ouest, en se positionnant comme un partenaire clé pour la transformation numérique au Burkina Faso et dans la région.

Un message à adresser à vos clients actuels et à ceux qui envisagent de collaborer avec Afriregister ?

Aux clients actuels, nous les remercions de nous avoir choisis, c'est un honneur de les servir en tant que bureau d'enregistrement. Nous réitérons notre engagement d'assurer leur présence en ligne aussi professionnellement que possible. Quant à ceux qui envisagent de collaborer avec Afriregister, nous les encourageons à franchir le pas. ils sont les bienvenus, on est là et toujours prêt à assurer la visibilité de nos clients, futurs et actuels, via leur identité numérique nationale assurée par l'extension emblématique burkinabè « .bf ».

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Procès Tiegnan Amidou : « Ce n'est pas parce que certains aspects de notre système judiciaire ne sont pas compris par tout le monde que le système judiciaire est mauvais »

Wed, 04/12/2024 - 22:50

Pour le juriste-conseil senior Abdoul-Rachidi Tapsoba de Toécé, enseignant vacataire de droit privé, la diffusion du procès de l'affaire ministère public contre Tiegnan Amidou et autres sur les antennes de la RTB est louable. Mais elle peut aussi jeter le système judiciaire et certains acteurs judiciaires tels que les avocats en pâture à une certaine opinion publique peu familière aux pratiques judiciaires. Il s'en explique dans la tribune qui suit.

Depuis quelques jours, se tient dans l'enceinte du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I l'un des procès les plus emblématiques du régime du MPSR 2 depuis son avènement au pouvoir le 30 septembre 2022. Il s'agit du procès de l'affaire Ministère public contre TIEGNAN Amidou et autres où il est question du détournement de la faramineuse somme de trois (03) milliards de francs CFA par des agents du Ministère chargé de l'action humanitaire.

Bien évidemment tout Burkinabè normalement constitué qui se dit intègre, qui est attaché à LA bonne gouvernance, à certains principes et valeurs ne peut tolérer que des agents publics se permettent de détourner des fonds publics dans un pays en pleine guerre contre le terrorisme. Si jamais au cours du procès, le procureur du Faso près le TGI Ouaga I arrive à démontrer la culpabilité des personnes poursuivies, ces dernières doivent être condamnées à la hauteur de leur forfait conformément aux dispositions légales afin de dissuader, de manière énergique, d'éventuelles brebis galeuses au sein de l'administration publique burkinabè.

Sans avoir l'intention de commenter ce procès qui est toujours en cours, je voudrais me pencher sur un aspect de ce procès à savoir sa diffusion en direct sur la chaîne de télévision nationale. En effet, en vertu du principe fondamental de la publicité des audiences, on a décidé de diffuser à la télévision ce procès afin de le rendre le plus public possible. Le principe de la publicité des audiences vise à permettre au peuple au nom duquel la justice est rendue de pouvoir voir et entendre tout ce qui se dit au cours de l'audience. Si cette décision de diffuser le procès à la télévision nationale est louable et s'accorde bien avec le principe cardinal de la publicité des audiences, toute chose qui aide l'opinion publique à comprendre ce qui se passe lors du procès, il faut tout de même craindre le revers de cette diffusion télévisée de ce genre de procès. Sans avoir été volontairement ou intentionnellement recherché par les personnes qui ont pris la décision de diffuser ce procès à la télévision, cette diffusion télévisée peut également avoir pour effet de jeter le système judiciaire et certains acteurs judiciaires tels que les avocats en pâture à une partie de la population burkinabè qui voit d'un mauvais œil l'institution judiciaire de notre pays par ces temps qui courent. Je ne fais pas un procès d'intention mais c'est une certaine réaction d'une partie de l'opinion publique qui m'amène à avoir une telle pensée.

Quand on lit les commentaires de nombreux internautes sur la page Facebook de la RTB et sur les pages d'autres médias qui relaient l'information de ce procès au moment de sa diffusion à la télé, on remarque l'expression populaire d'une certaine aversion à l'endroit du système judiciaire tel qu'il fonctionne sous son volet pénal actuellement d'une part, et d'autre part à l'endroit du corps des avocats. Ces commentaires auxquels je fais allusion portent généralement sur des appels à remplacer la justice moderne ou occidentale héritée de la colonisation par la « justice traditionnelle », ils portent également sur la remise en cause du rôle et de la place des avocats de la défense dans le procès pénal. Je ne suis pas contre une réforme de notre système judiciaire pour mieux l'adapter, dans la mesure du possible, aux réalités et aux valeurs africaines. Cependant, nous devons faire preuve de beaucoup de prudence et de circonspection sur cette question pour ne pas tomber dans un démantèlement du système judiciaire existant au profit d'un nouveau système judiciaire dont on ne maitrise pas les tenants et les aboutissants et qui pourrait remettre en cause des acquis non négligeables sur le plan judiciaire dans notre pays.

On sait tous que le système judiciaire en général et le procès judiciaire en particulier a un langage qui lui est propre, un fonctionnement et des mécanismes spécifiques dont la compréhension n'est pas accessible au commun des mortels. On pourrait me rétorquer valablement qu'un bon système judiciaire qui entend prendre réellement en compte les intérêts du peuple au nom duquel la justice est rendue doit pouvoir être compréhensible par ce même peuple. Toutefois, il convient de relever que ce n'est pas parce que certains aspects de notre système judiciaire ne sont pas compris par tout le monde notamment les non spécialistes du droit, que le système judiciaire est forcément mauvais en soi. Est-ce que nous pouvons dire que le système sanitaire est mauvais parce que nous ne comprenons pas le langage médical utilisé par les médecins ? Est-ce que nous pouvons dire que le système militaire est mauvais parce que nous ne comprenons pas certains aspects du fonctionnement de l'Armée ?

Pour revenir au procès, il faut savoir qu'un procès est la mise en œuvre d'un ensemble de règles de procédure pour parvenir à l'application de la loi sur le fond d'un litige en vue de son règlement par le juge. Il faut reconnaitre qu'il y a de nombreux burkinabè qui découvrent pour la première fois, grâce à la diffusion télévisée de ce procès, le statut d'un prévenu devant un tribunal et le rôle d'un avocat de la défense dans un procès pénal.

S'agissant du statut de la personne poursuivie, désignée par le terme de prévenu devant une juridiction correctionnelle et par le terme accusé devant une juridiction criminelle, il faut savoir que même lorsque les faits pour lesquels la personne est poursuivie paraissent clairs et évidents, cette personne conserve un minimum de dignité qu'il convient de préserver d'une manière ou d'une autre. C'est en partie pour cette raison que par exemple dans le procès dont nous parlons, le tribunal a pris le soin de s'assurer du bon état de santé du prévenu Amidou TIEGNAN avant de l'entendre à la barre pour être convenablement jugé. Même si tous les éléments de preuve semblent réunis et que tout porte à croire que le prévenu a vraisemblablement commis les faits qui lui sont reprochés, il est important de lui donner la parole ne serait-ce que pour expliquer pourquoi et comment il a fait ce qu'il a fait et pour cela, il faut bien que son état de santé lui permette de s'expliquer.

Quant au rôle et à la place de l'avocat de la défense dans le procès pénal, l'opinion publique doit savoir que l'avocat de la défense n'a pas pour rôle de défendre à l'aveuglette et de nier absolument ce que le prévenu ou l'accusé a posé comme acte. Il arrive même que l'avocat de la défense implore la clémence de la juridiction à l'endroit du prévenu après que celui-ci a reconnu les faits. En tant que spécialiste du droit au même titre que les juges du siège et le Procureur du Faso, qui est une partie au procès, l'avocat de la défense a pour rôle de s'assurer que les lois de procédures et les lois de fond adoptées par les représentants du peuple à l'Assemblée nationale, applicables au procès et à la personne du prévenu sont bien appliquées. Si le peuple considère que trop de protection et de considération est accordée à un prévenu ou un accusé poursuivi pour des infractions d'une certaine gravité, il revient au même peuple souverain de réviser les lois anciennes ou d'adopter de nouvelles lois par l'intermédiaire des représentants qu'il a élu et dont l'un des rôles est d'adopter la loi en son nom et pour son compte. Aussi, le peuple souverain peut demander aux gouvernants de dénoncer les différents traités et conventions internationaux relatifs aux droits humains que le pays a ratifiés. L'avocat de la défense est simplement le porte-voix de la personne poursuivie à qui la loi burkinabè reconnait le droit de se défendre ; mais comme elle n'est pas spécialiste du droit, elle peut recourir à une personne experte du droit qu'est l'avocat pour se défendre convenablement.

J'ai entendu certains citoyens à propos de ce procès dire des choses du genre : « Comment une personne (parlant de l'avocat de la défense) peut avoir pour travail de défendre quelqu'un qui a détourné 3 milliards de francs CFA destinés à des personnes démunies ? », « La justice moderne est trop lente et conciliante, il faut donner monsieur TIEGNAN aux Kogl-weogo, il va comprendre, il faut qu'on remette en place des Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR) », « Ses avocats cherchent des moyens pour le faire échapper à la justice. On doit punir également de tels avocats en même temps que leurs clients ».

L'opinion publique doit savoir que l'avocat de la défense défend la personne du prévenu ou de l'accusé en tant qu'être humain mais n'épouse pas, ne cautionne pas, n'admet pas les actes que la personne a posés. Ainsi, la personne du prévenu est différente de la personne de son avocat. Dans le procès pénal, l'avocat est une sorte de garantie que l'Etat permet à la personne poursuivie d'avoir contre l'arbitraire des juges et les erreurs judicaires. Par ailleurs, l'opinion publique doit savoir que la simple présence d'un avocat aux côtés d'une personne poursuivie n'empêche pas que cette personne soit sévèrement sanctionnée à la hauteur de son forfait conformément à la loi pénale, si le juge est convaincu de se culpabilité au regard des éléments de preuves apportés et des arguments avancés par le Procureur du Faso et les avocats de la partie civile. Autrement dit, un prévenu ou un accusé peut avoir les avocats les plus brillants, les plus stratèges et se voir condamner sévèrement par le tribunal ou la cour qui le juge.

Il est vrai que le système judiciaire moderne ou occidental a ses défauts, ses lacunes auxquels il faut remédier par des réflexions sur les futures réformes à opérer pour avoir un système judiciaire qui se rapproche de nos réalités africaines ; mais le système judiciaire moderne a l'avantage d'avoir des méthodes qui semblent relativement objectives par rapport à certaines formes de justice traditionnelle que certains citoyens appellent de leurs vœux. A titre d'illustration, si l'on prend la justice traditionnelle chez les moosé (ethnie majoritaire du Burkina Faso), la régulation de la société et la façon de rendre la justice se fait par le Pwere qui est un art divinatoire pratiqué à travers l'hydromancie. Ainsi, lorsqu'un litige survient dans la société traditionnelle moaga, les magistrats traditionnels que sont les adeptes du Pwere appelés Pwese (je suis moi-même un pwega) utilisent des procédés occultes, voire mystiques pour trancher le litige et prononcer les sanctions qui s'imposent. Cette forme de justice et de régulation sociale pratiquée par des initiés, qu'on pourrait qualifier de superstitieuse, semble irrationnelle, non objective, partiale et n'offre pas les garanties que fournit la justice moderne inspirée des pratiques occidentales qui s'applique dans nos palais de justice. Pensez-vous par exemple, que si monsieur TIEGNAN Amidou, qui est d'une autre ethnie, peut s'identifier à une justice des moosé et vice versa ? Vous vous imaginez les citoyens lambda burkinabè de l'ethnie moaga, convertis aux religions révélées que sont le Christianisme et l'Islam, aller devant un devin moaga pour lui soumettre un différend à régler en suivant des règles de l'animisme traditionnel et coutumier africain ? A mon humble avis, cela a peu de chance de se produire dans la mesure où on a fait croire aux Africains devenus chrétiens et musulmans que les pratiques des religions traditionnelles sont sataniques ; de ce fait, ils ne se sentiront pas du tout concernés par une règle ou une décision de justice découlant des rites des religions traditionnelles ancestrales.

La réalité est que l'Africain moderne doit savoir et accepter que les systèmes judiciaires et le droit applicable à chaque peuple sont en partie le fruit de sa croyance religieuse. C'est ainsi que chez les Européens, le Christianisme a un système judiciaire issu de la Bible (ancien et nouveau testament) avec son droit canonique dont le droit romano-germanique occidental s'est en partie inspiré et dont les Etats africains colonisés ont hérité après les indépendances. Il en est de même chez les Arabes avec l'Islam qui a un système judiciaire issu du Coran avec sa charia, etc. C'est certainement dans cette optique que le juriste français Savigny a affirmé que : « Le droit est le fruit de l'histoire d'un peuple, à la fois droit coutumier produit par le peuple et droit savant élaboré par les juristes ». Si en tant qu'Africains, nous voulons abandonner le système judiciaire occidental au profit d'un système judiciaire traditionnel africain, il faudra d'abord commencer par redevenir des africains authentiques, adeptes de la religion traditionnelle africaine. C'est seulement de cette façon que nous pouvons avoir un système judiciaire traditionnel qui fait corps avec nos croyances, nos traditions, nos usages et nos coutumes.

Pour revenir aux effets de la diffusion télévisée du procès de l'affaire de détournement des 3 milliards par des agents du ministère de l'Action humanitaire, il faut relever qu'elle peut avoir en outre pour effet de faire croire à certains concitoyens non avertis que tous les procès qui se déroulent en justice sont similaires à ce procès pénal sensationnel et médiatisé. Or, il n'y a pas que le procès pénal dans le système judiciaire. Chaque jour que Dieu fait, il se tient des procès en matière civile, en matière administrative et en matière commerciale.

Les avocats de la défense que certains citoyens prennent pour des démons et des diables dans le procès pénal, se transforment en des avocats qui défendent des femmes et des enfants victimes de violences conjugales, des avocats qui défendent des veuves spoliées, des travailleurs injustement licenciés à qui on refuse de payer leurs droits, défendent des justiciables qui entendent préserver leur propriété sur des terrains, des avocats qui défendent et conseillent des investisseurs dans la création d'entreprises porteuses d'investissements rentables et pourvoyeuses d'emplois, dans de nombreuses autres affaires judiciaires moins ou pas du tout médiatisées. Il faut donc avoir à l'esprit que divers types de procès se tiennent tous les jours au sein des palais de justice, savoir que des juges intègres, valeureux ainsi que des avocats respectables, consciencieux et combattifs se battent jours et nuits pour que nous ayons un système judiciaire noble et efficace ; bref, savoir que le système judiciaire burkinabè ne saurait se résumer à un seul procès pénal médiatisé. Vivement que la lumière soit faite sur cette affaire pour le bonheur du vaillant peuple burkinabè !

Abdoul-Rachidi Tapsoba de Toécé
Juriste-Conseil Senior, Enseignant vacataire de droit privé

Categories: Afrique

An 18 du décès du Pr Joseph Ki-Zerbo : Le 4 décembre 2006, un baobab s'est couché

Wed, 04/12/2024 - 22:45

Le mercredi 4 décembre 2006, Joseph Ki-Zerbo quittait ce monde, laissant derrière lui une œuvre monumentale sur l'histoire de l'Afrique. Historien et militant engagé, il a tracé des repères pour l'avenir tant pour son pays que pour l'Afrique toute entière. Dix-huit ans déjà jour pour jour que le baobab s'est couché.

Joseph Ki-Zerbo est le premier Africain à obtenir l'agrégation en histoire à la Sorbonne, temple du savoir mondial à l'époque. Mais l'absence de l'histoire africaine dans les programmes étudiés l'a révulsé, ayant appris que leurs « ancêtres, sont les Gaulois ». Il s'engage alors corps et âme pour la réhabilitation de l'histoire africaine, non pas dans la complaisance et dans l'amateurisme mais en partant « de la méthodologie, de la problématique, de l'heuristique », de sa discipline, de sa science qu'est l'histoire. « Nous avons affirmé la nécessité de refonder l'histoire à partir de la matrice africaine », dit-il.

Selon Joseph Ki-Zerbo, son intérêt pour l'histoire remonte à son enfance : « J'avais opté pour l'histoire d'abord parce que mon père a vécu longtemps. C'était un homme d'histoire. Il avait porté une partie de notre histoire locale, puisqu'il était le premier chrétien de la Haute-Volta et il aimait raconter. J'ai donc été préparé au métier d'histoire par cette éducation ».

Le milieu intellectuel parisien auquel il appartenait a favorisé son engagement pour une histoire alternative de l'Afrique. Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Alioune Diop, René Depestre ont éveillé son intérêt pour l'histoire africaine qui restait méconnue. A la Sorbonne, l'attention de ses maîtres était décisive. « A la Sorbonne, je me suis jeté corps et âme dans les études, avec passion, profitant au maximum de la chance très rare qui nous était donnée d'être disciples de grands maîtres de la science historique et politique comme Pierre Renouvin, André Aymard, Fernand Braudel, Raymond Aron et d'autres », confie-t-il.

L'histoire pour Joseph Ki-Zerbo, « est une discipline formatrice de l'esprit parce qu'elle vous apprend à raisonner dans la logique et au-delà de la science par la conscience ». Plus qu'une discipline, « elle est maîtresse de vie », estime-t-il. C'est pourquoi l'Afrique doit devenir sujet et non « un objet de l'histoire, un instrument utilisé par les autres : un ustensile ».

Un intellectuel engagé

Après ses études, il rentre à Dakar, au Sénégal, pour enseigner. Dès 1958, il met en place un parti politique, le MLN (Mouvement de libération nationale) et lutte pour l'indépendance des pays africains. Après les indépendances, il rentre en Haute Volta et son parti devient, le principal parti d'opposition face à l'autoritarisme de Maurice Yameogo. Joseph Ki-Zerbo sera un fervent défenseur de la démocratie durant cette période et après. En 1966, le MLN semble approuver un temps la gestion des militaires avant de faire volte face, tout en restant moins visible au temps du CMRPN.

En 1983, Joseph Ki-Zerbo est contraint à l'exil avec sa femme du fait du bouillonnement des révolutionnaires qui n'appréciaient pas du tout son calme. Sa bibliothèque a été brûlée à l'époque et il a été condamné par les Tribunaux populaires de la révolution (TPR) à deux ans de prison par contumace et à des amendes pour fraude fiscale. Il ne revient au pays qu'en 1992, sous la IVe République, et fonde à nouveau le PDP (Parti pour la démocratie et le progrès), parti d'opposition à Blaise Compaoré. En 1998, Joseph Ki-Zerbo adhère au CODMPP (Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques), après l'assassinat de Norbert Zongo, journaliste burkinabè considéré comme une des figures principales de la lutte pour la démocratie et la liberté de la presse.

Son engagement politique trouve son sens dans cette formule qu'il aimait répéter : « naan laara, an saara » qui signifie en français « si nous nous couchons, nous sommes morts ».

Un penseur du développement

« On ne développe pas, on se développe ». Cette déclaration qu'il a lancée en en 1975, dans son texte intitulé « Intellectuels, ouvriers et paysans : les rapports nouveaux à constituer pour une autogestion africaine » est devenu le mantra du développement endogène, un concept en vogue, qui suscite des débats tant au niveau de la science qu'au niveau de la politique. Joseph Ki-Zerbo avait une vision réaliste de l'Afrique débarrassée des vestiges du capitalisme sauvage et des atrocités du socialisme scientifique.

Pour lui, « il faut partir de nous-mêmes pour arriver à nous-mêmes » et le développement de l'Afrique ne se fera pas sans son histoire, sans son identité multiple et surtout sans la formation des cadres de demain. Éduquer ou périr, lance-t-il depuis comme une prémonition, au regard des défis majeurs auxquels l'Afrique était toujours confrontée.

Une bibliothèque vivante pour l'Afrique

Panafricaniste convaincu, Joseph Ki-Zerbo a pensé l'Afrique, son développement, sa politique, son identité, sa culture et son histoire dans son ensemble, dans des livres qu'il a produits mais aussi dans des ateliers et différents travaux de réflexion. Ses réflexions traversent le champ de l'histoire et font l'objet d'études en philosophie, en économie, en éducation et en politique non seulement en Afrique mais partout dans le monde entier.

Joseph Ki-Zerbo appelait la jeunesse africaine en ces termes : « L'Afrique a une histoire. L'Afrique, berceau de l'humanité a enfanté l'histoire. Malgré des obstacles géants, des épreuves majeures et des erreurs tragiques, l'Afrique a illustré notre aptitude au changement et au progrès : notre historicité. Mais celle-ci doit, par conscience historique, gouverner les trois moments du temps : le passé, le présent et la projection vers l'avenir. L'invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l'avenir, alors que la convocation d'un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C'est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être ici et maintenant, une valeur ajoutée. Chaque génération a des pyramides à bâtir ».

Wendkouni Bertrand Ouédraogo (collaborateur)
Lefaso.net

Références
- A quand l'Afrique ?, Entretien avec René Holenstein, Éditions d'en bas.
Histoire de l'Afrique noire, d'hier à demain, Hatier, paris 1975
Histoire critique de l'Afrique : l'Afrique au sud du Sahara, Éditions Panafrika,2008

Categories: Afrique

Burkina/Lutte contre l'extrémisme violent et promotion du vivre ensemble : Du théâtre pour sensibiliser les populations

Wed, 04/12/2024 - 22:40

Le ministère de l'Action humanitaire et de la solidarité nationale, à travers le Secrétariat technique de la Réconciliation et du vivre ensemble (ST/REViE) a procédé au lancement officiel des activités de la campagne d'information et de communication sur la prévention de la radicalisation, la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale et le vivre ensemble en paix dans les régions à forts défis sécuritaires. La cérémonie officielle de lancement a eu lieu le mardi 3 décembre 2024, à Komsilga (région du Centre).

Le pays des hommes intègres est confronté à une crise sécuritaire depuis plusieurs années. Malheureusement, cette situation a occasionné une fracture du tissu social. Il est donc nécessaire que les populations renouent les liens. Il faut également faire de la prévention pour éviter d'éventuels conflits. C'est la raison pour laquelle l'État et ses partenaires se mobilisent pour apporter des réponses concrètes en faveur de la paix.

Le gouvernement a élaboré une stratégie nationale de cohésion sociale dont la vision à l'horizon 2025 est : « Un Burkina Faso uni, solidaire et prospère ou tous les fils et filles travaillent à promouvoir et consolider la cohésion sociale et l'unité nationale pour un développement durable ».

La troupe de l'Espoir a presté à cette cérémonie de lancement

Pour y parvenir, l'une de ses stratégies est la sensibilisation. La campagne d'information et de communication sur la prévention de la radicalisation, la lutte contre l'extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale et le vivre ensemble en paix dans les régions à forts défis sécuritaires est l'une d'entre elles.

Les activités se feront sous forme de théâtre forum. C'est la troupe théâtrale de l'Espoir de Hippolyte Ouangrawa alias M'ba Bouanga qui a été retenue pour des prestations qui seront enregistrées pour être diffusées par la suite dans les radios locales. Ces théâtres fora vont couvrir huit régions du pays que sont : la Boucle du Mouhoun, le Sud-ouest, les Cascades, le Nord, le Centre-nord, l'Est, le Centre-est, les Hauts-Bassins. Les localités concernées sont celles de Dédougou, Boromo, Gaoua, Diébougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Ouahigouya, Yako, Kaya, Fada-Ngourma, Koupéla, Tenkodogo.

Les chefs coutumiers et les leaders communautaires sont impliqués dans cette campagne

« Notre pays fait face depuis quelques années à une crise multidimensionnelle qui a été exacerbée par des attaques terroristes et la montée de l'extrémisme violent. Les attaques terroristes et la montée de l'extrémisme violent ont aussi engendré dans notre pays des pertes en vies humaines et de nombreux blessés ainsi que des déplacements de populations, avec pour conséquences la détérioration du tissu social et des principes fondamentaux de notre traditionnel vivre-ensemble. Aussi, la culture de l'intérêt individuel au détriment de la solidarité a contribué à susciter des antagonismes intra et inter communautaires qui affectent notre vivre-ensemble, avec pour corollaire la peur de l'autre, de l'inconnu et de nos différences. Les activités de cette campagne se feront sous forme de théâtre forum, qui est une technique de communication permettant de recueillir les réactions réelles et immédiates du groupe cible par rapport à un problème ou à une situation donnée et de responsabiliser la communauté face à ses propres problèmes », a déclaré dans son allocution la ministre de l'action humanitaire et de la solidarité nationale, Nandy Somé/Diallo.

Nandy Somé/Diallo a invité les populations à être solidaires

L' OIM, un allié pour la paix

C'est l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est le partenaire technique et financier de cette campagne.

Des dires de la représentante, cheffe de mission de l'organisation au Burkina, Aïssatou Guissé Kaspar, « il est impératif que nous agissions ensemble pour restaurer la confiance, renforcer la solidarité et promouvoir des valeurs de paix et de tolérance. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser et de mobiliser les communautés autour de ces enjeux cruciaux, afin de construire un avenir où chacun peut vivre en sécurité et en harmonie.

Les populations de Komsilga se sont mobilisées à l'occasion du lancement

Favoriser la cohésion sociale implique de promouvoir une plus grande inclusion, une participation active des citoyens dans tous les efforts de développement du pays. C'est pourquoi, elle ne peut se réaliser sans l'engagement plein et entier des communautés elles-mêmes.

L'OIM et le système des nations unies au Burkina Faso sont déterminés à appuyer ces initiatives. Toutefois, nous avons besoin de la collaboration de tous les acteurs, des gouvernements aux organisations de la société civile, en passant par les communautés elles-mêmes », a-t-elle souligné.

« L'importance de cette campagne est indéniable, car elle encouragera sans aucun doute la participation et l'engagement de la communauté », a indiqué Aïssatou Guissé Kaspar

Il est prévu que 65 000 personnes soient touchées par cette campagne. Les activités vont se dérouler durant tout le mois de décembre 2024.

SB
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Célébration du 8-Mars 2025 : Le motif du pagne Kôkô dunda présenté officiellement à Bobo-Dioulasso

Wed, 04/12/2024 - 22:35

Le motif du pagne Kôkô dunda, retenu pour la célébration de la Journée internationale de la femme 2025, a été présenté le mardi 3 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso. C'était au cours d'une conférence de presse tenue par la Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda. Ce point de presse a été une occasion de présenter également le nouveau bureau de la fédération ainsi que les difficultés rencontrées par les acteurs.

En prélude à la commémoration de la Journée internationale de la femme, célébrée chaque 8 mars, la Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda a tenu une conférence de presse dans l'après-midi du mardi 3 décembre 2024 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avec les professionnels de médias s'est articulée autour de trois points essentiels. Il s'agissait pour les conférenciers de présenter à l'opinion publique le nouveau bureau de la fédération, de présenter le pagne choisi pour le 8 mars 2025 en motif Kôkô dunda et d'évoquer les difficultés rencontrées par les acteurs notamment le phénomène de la contrefaçon qui mine le secteur.

Le choix du pagne Kôkô dunda pour la célébration de cette journée entre dans le cadre des activités de promotion de ce pagne local sur le plan national. Ce qui est une politique des plus hautes autorités du pays qui prônent ainsi le « consommons local ». L'avantage du choix de ce pagne est qu'il est produit localement. Toute chose qui aura un impact positif sur les populations ainsi que sur les artisans. Selon la présidente de la fédération, Maminata Sanon, c'est à l'issue d'un concours qui a regroupé les artisans des 13 régions du pays que ce motif a été sélectionné. C'est le motif présenté par la région des Hauts-Bassins qui a été retenu une fois de plus cette année.

Le présidium lors de la conférence de presse

A en croire la fédération, le choix du motif a été fait en tenant compte des défis du moment. « C'est compte tenu des défis du moment que nos artisans ont orienté les motifs ainsi que les couleurs du pagne vers les symboliques suivantes : le vert militaire ou kaki militaire c'est pour rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité, le rouge en hommage à tous nos martyrs tombés pour la patrie et le tissu de fond blanc pour symboliser la paix tant recherchée », a expliqué Maminata Sanon. Elle a souligné que le pagne est disponible sur le marché en coton ordinaire de qualité et coton glacé. « Le prix des deux pagnes en coton ordinaire est fixé à 4 000 F en gros et 5 000 FCFA en détail. Le prix des trois mètres pour le coton glacé est fixé à 8 000 F en gros et 9 000 FCFA en détail », a-t-elle expliqué.

La fédération se réjouit quant à leur implication dans le choix de ce pagne. « Une fois de plus, les autorités ont inclus notre faîtière dans le processus de choix du pagne du 8-Mars, après celui de la SNC. C'est pourquoi nous exprimons notre profonde satisfaction et notre enthousiasme quant à la décision des autorités de mettre notre structure au cœur des préoccupations. Cette confiance renouvelée prouve l'attachement d'un gouvernement à l'inclusion des entités professionnelles dans les instances de décisions », a lancé la présidente de la faîtière. Elle a saisi cette occasion pour remercier tous les acteurs de la chaîne de valeurs ayant concouru à ce résultat. Par ailleurs, la fédération demande l'union sacrée et l'implication réelle de tous, afin de s'approprier ce pagne choisi.

Des acteurs de la filière présents à la conférence de presse

Lutter contre la contrefaçon

Au cours de cette conférence de presse, les acteurs ont souligné des difficultés auxquelles ils sont confrontés parmi lesquelles le phénomène de la contrefaçon. Les conférenciers ont rappelé que le Kôkô dunda fait partie des cinq produits burkinabè labélisés et ce depuis l'année 2019. Ses motifs, au nombre d'environ 400, sont protégés par le Centre national de la propriété intellectuelle (CNPI), donc relèvent d'une propriété de la part de l'Etat burkinabè. « Cependant, nous avons constaté que malgré cette protection, des individus trouvent moyen de faire imprimer industriellement des tissus aux motifs de Kôkô dunda et les vendent sur le territoire burkinabè et dans la sous-région sous le nom de Kôkô dunda », a déploré la présidente de la fédération Maminata Sanon.

Elle rappelle ainsi que ces actes sont contre le patriotisme et sapent la politique du consommer local tant prônée par les autorités. « Dans les jours à venir, la fédération prendra attache avec la Brigade de lutte contre la fraude pour que des actions fortes soient entamées contre ces individus aux comportements antipatriotes », a-t-elle prévenu. Elle ne manque pas d'exprimer aussi sa gratitude à tous les acteurs qui sont impliqués dans cette lutte contre la contrefaçon.

Les membres du nouveau bureau de la fédération

Cette conférence a également été le lieu pour présenter le nouveau bureau de la fédération élu le 30 octobre dernier. Fort de 15 membres, ce bureau a un mandat de trois ans. Il place son mandat sous le signe de « l'union, du travail et du patriotisme ».

Pour rappel, la Fédération des acteurs du Kôkô dunda (FAKD) aujourd'hui renommée Fédération nationale des acteurs du Kôkô dunda (FENAKOD) a été créée en 2021 et rassemble des teinturiers, des promoteurs et des stylistes qui travaillent tous pour la valorisation et la promotion du Kôkô dunda.

Romuald Dofini
Lefaso.net

Categories: Afrique

Gestion durable des paysages communaux : 499 sous-projets en examen pour un financement de 2,39 milliards de FCFA

Wed, 04/12/2024 - 22:30

Le comité d'approbation des sous projets à financer par le Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+), tient ce 4 décembre 2024 sa première session. Celle-ci va permettre aux membres du comité, d'examiner et d'approuver 499 sous projets. Les sous-projets qui seront retenus, seront financés à environ 2 milliards 390 millions de FCFA par le PGPC/REDD+, avec un apport d'un peu plus de 500 millions de FCFA attendus des promoteurs des projets.

Le comité d'approbation va au cours de cette session, passer à la loupe le déroulement du processus de sélection des sous projets, les montants alloués aux projets, les types de projets retenus, la répartition géographique des financements, la prise en compte des groupes vulnérables et formuler des orientations stratégiques pour le présent et les futurs appels à projets.

Jean-Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD+

À la fin de cet examen, 250 plans de développement d'entreprises et 249 petites unités d'entreprises dans les produits forestiers non ligneux seront financés par le PGPC/REDD+ à environ 2 milliards 390 millions de FCFA. Il est attendu des porteurs de projets, un apport d'un peu plus de 500 millions de FCFA. À en croire Jean-Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD+, c'est plus d'un millier de dossiers de candidature qui a été enregistré. Ce qui témoigne selon lui de l'engouement des populations pour les sous-projets.

Amadou Ouédraogo, coordonnateur de la composante 3.2 du PGPC/REDD+

Selon Amadou Ouédraogo, coordonnateur de la composante 3.2 du PGPC/REDD+, le processus mis en œuvre a permis de faire une sélection impartiale des meilleurs sous-projets à financer. Des études environnementales ont aussi été menées avant la sélection, pour éviter que ces projets ne soient des sources de problèmes pour l'environnement. À l'issue de leur approbation par le comité, des conventions de financement seront signées avec les promoteurs pour un début des activités en janvier 2025. Le coordonnateur de la composante 3.2 précise que les financements vont de 2 à 10 millions de FCFA et les projets ont une durée de mise en œuvre comprise entre 12 et 24 mois.

représentant du secrétaire général du ministère de l'Environnement

Mis en œuvre dans 96 communes de huit régions du pays depuis mai 2023, le PGPC/REDD+ comprend 4 composantes dont la composante 3.2 qui vise à soutenir les organisations de producteurs et les PME dans le renforcement de leurs capacités à exploiter, transformer et commercialiser leurs produits à travers des sous projets à coûts partagés. Les chaînes de valeurs ciblées par ces sous projets sont le karité, le néré, le baobab, le moringa et le bio-compost. C'est à la suite de deux appels à projets, que le comité d'approbation est réuni ce jour pour valider les projets retenus.

photo de famille

Il faut relever que le comité d'approbation est présidé par le secrétaire général du ministère de l'Environnement, représenté à la cérémonie d'ouverture de la session par Boubacar Ilboudo, directeur général des études sectorielles du même ministère.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Pages