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Updated: 3 days 12 hours ago

Ouagadougou : Des commerçants déguerpis demandent à l'Etat de faire preuve d'humanisme

Tue, 22/06/2021 - 01:10

A Ouagadougou, comme dans d'autres grandes villes du Burkina Faso, il est fréquent de rencontrer des commerces aux abords des voies publiques. Si l'Etat a pris des mesures ces dernières années pour règlementer l'occupation de ces voies publiques, des commerçants victimes de déguerpissement lui demandent d'être plus humaniste. Dans la matinée du mardi 15 juin 2021, nous avons rencontré certains d'entre eux dans les quartiers ouagalais de Cissin et Pissy.

De nombreux commerçants ont été déguerpis ces derniers mois des abords des voies publiques. D'autres déguerpissements sont annoncés dans les semaines à venir. En procédant ainsi, les autorités municipales espèrent l'assainissement de ces espaces « anarchiquement » occupés. Dans cette dynamique, plusieurs opérations de déguerpissement ont eu lieu à Ouagadougou et dans d'autres villes. Saluées par une partie de l'opinion publique, ces opérations sont souvent déplorées par les commerçants qui se trouvent dans le collimateur de la police municipale.

En 2019, au quartier Cissin, la construction de la voie bitumée longeant le mur de l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA) jusqu'à la résidence de Oumarou Kanazoé, en passant par la clinique Suka, avait contraint les commerçants installés à abandonner les lieux.

« Si je dis que ce n'est pas dur, je n'aurai pas dit la vérité. Quand on menait nos activités avant la construction de la route, ils sont venus nous recenser avec un appareil en disant qu'ils reviendront accompagnés du maire pour s'entretenir avec nous. Mais il n'y a pas eu de suite. Nous leur avons demandé si nous devons quitter les lieux. Ils ont répondu par la négative. Après cela, ils sont revenus un autre jour en nous prenant au dépourvu aux environs de 10 heures, nous demandant de débarrasser le plancher. Lorsque tu as un endroit fixe pour exercer ton activité commerciale et qu'on vient te dire de partir tout d'un coup, c'est difficile », s'est indigné Ousmane Kaboré, avant d'ajouter que les autres déguerpis et lui pensaient bénéficier d'une aide de la part des autorités après leur recensement.

Rasmané Pognogo, commerçant déguerpi au quartier de Cissin

Il précise que cette situation l'a beaucoup affecté : le marchand de produits divers qu'il est, a assisté impuissant, à la péremption de la quasi-totalité de ses marchandises.

Rasmané Pognogo, un autre déguerpi de la même zone, confirme les propos de Ousmane Kaboré. Il renchérit cependant en demandant à l'Etat de voir s'il est possible de leur attribuer des espaces où ils pourront reprendre leurs activités commerciales.

Un peu plus loin dans le quartier Pissy, voisin de Cissin, des marchands étaient installés tout le long du mur de l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA). Eux non plus n'ont pas échappé aux opérations de ‟balayage” des forces de l'ordre.

Sur les lieux, nous rencontrons l'un d'entre eux. Il s'appelle Zakaria Ouédraogo. Il était marchand de vêtements avant l'opération de déguerpissement. Il nous retrace l'histoire de sa mésaventure.

Le nouveau visage du site longeant le mur de l'ONEA au quartier de Pissy où étaient installés des commerçants déguerpis

« C'était le 18 mars 2021, se rappelle-t-il. Nous avons été convoqués par la police municipale à la mairie de l'arrondissement 8 de Ouagadougou à 15h. Nous avons répondu à l'appel. Mais dès notre arrivée, ils nous ont donné neuf jours, c'est-à-dire jusqu'au 27 mars, pour libérer l'espace. Nous avons néanmoins plaidé pour un délai raisonnable afin de pouvoir prendre nos dispositions. Ils ont refusé. Persévérant dans notre démarche, nous avons obtenu seulement deux semaines pour partir », a-t-il déclaré avant de confier : « Certains s'étaient réinstallés ailleurs sans succès parce qu'ils ont encore une fois de plus reçu la visite des agents de la police municipale. Et aujourd'hui nous sommes tous en difficulté ».

Zakaria Ouédraogo vendait des vêtements dans sa boutique avant d'être déguerpi du site de l'ONEA de Pissy

Il souhaite que le gouvernement tienne compte de toutes les couches sociales de la société (le menuisier, le maçon, l'ouvrier …) parce qu'ils sont tous des citoyens burkinabè et que leurs activités contribuent au développement socioéconomique du pays.

Il suggère de ce fait que l'Etat revoie cette manière de faire en informant au préalable les commerçants tout en prenant des dispositions, de sorte que les conséquences du déguerpissement ne soient pas désastreuses.

Il propose donc que le délai soit raisonnable, qu'un espace leur soit attribué afin de poursuivre leurs commerces et que, si possible, une aide financière leur soit accordée afin de limiter les dommages infligés aux marchands à travers ces mesures.

Les commerçants déguerpis inscrivent leurs numéros sur les murs dans l'espoir d'être un jour appelés pour bénéficier d'une aide de l'Etat

Il interpelle les autorités à avoir un regard particulier sur ces citoyens déguerpis du lieu de leurs activités, tout en cherchant à savoir ce qu'ils deviennent. Car face aux difficultés de la vie dit-il, « lorsqu'on est contraint au point d'être abattu, l'instinct de survie peut pousser à emprunter le mauvais chemin. »

Hamed NANEMA
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Burkina : Trois bases terroristes détruites et 11 terroristes neutralisés dans la région de l'Est

Mon, 21/06/2021 - 21:20

Le point des opérations menées du 13 au 20 juin 2021, permet de noter que grâce à des renseignements, des unités du groupement de force du secteur Centre et Est ont conduit une opération qui a abouti au démentèlement de bases terroristes. Ce sont précisément 03 bases terroristes qui ont été détruites à NAKORTOUGOU, OURO SENI et BOURAIGNIMA, 11 terroristes neutralisés, de l'armement, des munitions, plusieurs motos et des moyens de communications récupérés.

Aussi le 17juin 2021, lors d'une mission de reconnaissance conduite par des unités des détachements militaires de KANTCHARI et de MATIACOALI, deux engins exploifs improvisés ont été découverts. Les équipes spécialisées du Génie militaire sont négociées pour neutraliser les moteurs.

Le 18 juin 2021, un engin explosif improvisé a été décélé lors d'une patrouille. L'engin a été détruit par les équipes spécialisées du Génie militaire.
Du 14 au 20 juin 2021, les détachements militaires des différents groupements de forces ont assuré l'examen des épreuves des examens scolaires dans les centres d'examen. Des unités des Forces armées nationales sont également engagées dans la sécurisation des examens.

De plus, les forces armées nationales ont assuré le transport et la sécurisation d'une délégation du Ministère des Affaires Etrangères qui accompagnait l'envoyée spéciale du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), Angelina Jolie à Goudebou dans le cadre de la journée internationale des réfugiés.

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Burkina : L'Assemblée nationale se délocalise à Bobo-Dioulasso, du 30 juin au 4 juillet 2021

Mon, 21/06/2021 - 21:14

Pour la première fois, l'Assemblée nationale va organiser une journée de redevabilité. L'annonce a été faite dans la soirée de ce lundi 21 juin 2021 à l'ouverture de la première session extraordinaire de l'année 2021.

C'est la capitale économique, Bobo-Dioulasso, qui servira de siège délocalisé du pouvoir législatif. Ce sera du 30 juin 2021 au 4 juillet 2021, informe le Président de l'Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé, précisant qu'un comité d'organisation a été, à cet effet, installé le 14 juin 2021.

Pendant cinq jours, tous les députés s'y retrouveront pour cet exercice de redevabilité, jusque-là réservé aux groupes parlementaires et aux élus individuellement pris dans leur circonscription électorale.
Une décision bien accueillie, dira-t-on, par les députés à travers des applaudissements.

Le cérémonial d'ouverture de cette première session extraordinaire de l'année 2021 a été également marqué par une pensée pieuse aux victimes de Solhan. Le Président Sakandé a, sur ce point, informé que l'institution avait programmé dès les premiers moments du drame, une visite de solidarité aux populations. Mais elle a été suspendue pour des raisons d'opérations en cours dans la zone, confie-t-il sans entrer dans les détails.

Pour mémoire, c'est le 28 mai 2021 que l'Assemblée nationale a clos sa première session ordinaire de l'année. La présente session extraordinaire qui s'ouvre sur demande du gouvernement aura à examiner des projets de loi relatifs à l'état d'urgence (prolongation), au cadre juridique du partenariat public-privée et au budget.

O.L
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Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo veut mettre fin à 32 ans de mariage avec son épouse Simone

Mon, 21/06/2021 - 20:40

De retour depuis jeudi en Côte d'Ivoire après dix ans d'absence, L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a déposé ce lundi 21 juin 2021 au tribunal d'Abidjan, une demande de divorce d'avec son épouse Simone Gbagbo. C'est ce qu'affirme son avocat Me Claude Mentenon, qui précise que cette décision s'explique par le refus réitéré depuis des années par l'ex première dame, de consentir à une séparation amiable, au demeurant voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproques.

« Il s'est résolu à ce jour à saisir le juge des affaires matrimoniales du Tribunal de Première Instance d'Abidjan, d'une demande de divorce avec Simone Ehivet », ajoute le communiqué signé par son avocat.

Marié à Simone Ehivet, épouse Gbagbo depuis 1989, l'ancien président, 76 ans, vit en couple depuis de nombreuses années avec Nady Bamba, une ex-journaliste de 47 ans. Il est rentré avec elle jeudi en Côte d'Ivoire, après son acquittement.

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Bureau burkinabè du droit d'auteur : Les auteurs et éditeurs de presse invités à déclarer leurs articles

Mon, 21/06/2021 - 19:00

Le Directeur Général du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), à travers un communiqué, invite les auteurs et éditeurs de presse écrite (journaux scientifiques, journaux, revues, magazines et périodiques) à adhérer au BBDA et à y déclarer leurs articles publiés en 2020. Cela, afin de bénéficier des droits de Reproduction par Reprographie des Œuvres (RRO) en août 2021.

Il précise que les déclarations et les adhésions sont reçues au BBDA au plus tard le 30 juin 2021. Des formulaires de demande d'admission et des fiches de déclaration des œuvres sont à cet effet mises à leur disposition au niveau du Service droit d'auteur de la Direction de la Documentation Générale (DDG).

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Région du Sahel : Angelina Jolie pour plaider la cause des réfugiés

Mon, 21/06/2021 - 16:45

Le ministre en charge des Affaires étrangère et l'envoyée spéciale des Nations-Unies pour les réfugiés, l'actrice américaine Angelina Jolie, étaient sur le site du camp Goudebou de Dori ce dimanche 20 juin 2021. L'objectif pour les deux personnalités est de commémorer avec les réfugiés, la Journée mondiale qui leur est dédiée dont le thème de 2021 est « Ensemble, on guérit, on apprend et on rayonne ».

La communauté internationale commémore chaque 20 juin la Journée internationale des réfugiés. Le Burkina Faso n'a pas dérogé à cette règle. Ce 20 juin 2021 sur le site du camp de Goudebou de Dori, le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, et la star américaine Angelina Jolie ont passé cette Journée aux côtés des réfugiés.

Arrivés aux environs de 10h, c'est par un entretien avec les représentants des refugiés qu'a commencé leur séjour sur le site de Goudebou où vivent plus 9 000 réfugiés. Notons que plus de 7 000 demandeurs d'asiles sont enregistrés au Burkina Faso. Au total, le ministre Alpha Barry note 22 137 réfugiés sur le sol burkinabè. Il ajoute que plus d'un million de déplacés internes ont abandonné leurs villages pour se retrouver dans les grandes villes pour cause d'insécurité. Le patron de la diplomatie burkinabè a indiqué qu'avec les difficultés que le Burkina rencontre, le camp de Mentao, près de Djibo, a été relocalisé au camp de Goudebou.

Le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry

Pour lui, l'idée de regrouper tous les réfugiés vivant sur le sol burkinabè au même endroit est de pouvoir assurer au maximum leur sécurité. Et cette opération de les rassembler en un seul endroit a commencé il y a quelques mois selon le ministre. Le plus important c'est de permettre à cette population d'avoir elle-même des activités qui vont leur permettre de vivre dignement, d'où la création de quelques micros entreprises par ces réfugiés en plus de la « modeste » contribution de l'Etat et ses partenaires qui leur permet de vivre. Des efforts sont faits par l'Etat et ses partenaires dont le HCR. La présence de l'envoyée spéciale de l'UNHCR, Angelina Jolie, représentante du commissaire de l'UNHCR, est un soutien important pour le plaidoyer en matière de mobilisation des ressources au profit des refugiés mais également pour les déplacés internes, a laissé entendre le ministre Alpha Barry.

Les réfugiés présents à la Journée

Pour Abdoul Raouf Gnon Kondé, le représentant de l'UNHCR au Burkina Faso, il faut reconnaitre l'effort de l'Etat burkinabè, reconnaitre ce que l'Etat en train de faire pour accorder la sécurité aux réfugiés. Il fait savoir que leur présence à cette journée commémorative des refugiés est de rassurer la population hôte de Goudebou et les réfugiés que le HCR et ses partenaires sont engagés à leurs côtés.

Selon lui, chaque année, depuis 20 ans, la star américaine Angelina Jolie fait le choix d'une localité pour aller témoigner de sa solidarité. Son arrivée au Burkina Faso et précisément à Goudebou est un acte de soutien et de solidarité qu'elle apporte aux réfugiés pour leur dire : « Vous n'êtes pas seuls, je suis avec vous. Je suis venue ici, j'ai vu, j'ai entendu, j'ai écouté, je me fais le devoir d'amplifier tout ce que j'ai vu dans le monde, en dehors du Burkina, pour que le soutien vienne au Burkina au profit des réfugiés ».

Abdou Raouf Gnon Kondé, représentant de l'UNHCR au Burkina Faso

La sécurité, besoin prioritaire des réfugiés

Quant au représentant des réfugiés, Ag Mohamed Wanadine, il a indiqué que sur le site de Goudebou, ils ont besoin d'abord de la sécurité. Pour lui, sans cette sécurité ils ne pourront pas avoir de l'espoir qui pourra les retenir à sur ce camp. « Aujourd'hui, tout ce que nous avons eu au Burkina Faso, l'autonomisation des femmes, l'hospitalité, tout est remis en cause du fait de l'insécurité. Nos partenaires aujourd'hui n'ont pas accès au site situé à treize kilomètres de la ville de Dori. Nous demandons au gouvernement et à ses partenaires d'améliorer les services sociaux de base, d'essayer de reprendre le fil de l'autonomisation des familles. Aucune famille ne veut rester éternellement refugiée », a clamé le représentant des réfugiés, Ag Mohamed Wanadine.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

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Réformes foncières au Burkina : Des propriétaires terriens de la commune de Komsilga appellent le gouvernement à la concertation

Mon, 24/05/2021 - 00:44

Des propriétaires terriens de la commune rurale de Komsilga, province du Kadiogo, ont rejeté le samedi 22 mai 2021, les réformes foncières annoncées par le gouvernement. Regroupés autour de l'association Bayir-Tilgré, ils appellent plutôt à la concertation. C'était au cours d'une rencontre avec la presse organisée à cet effet.

Les réformes foncières annoncées par le gouvernement continuent de faire de gorges chaudes. Après que des propriétaires terriens de Pabré et de Saaba les aient rejetées, c'est au tour des propriétaires terriens de la commune de Komsilga, province du Kadiogo, région du Centre, d'enfourcher la même trompette. Au cours d'une rencontre avec les médias, ces propriétaires terriens ont fait savoir que le scénario tel qu'envisagé par le gouvernement les inquiète. Pour cause, les nouvelles réformes fouleraient au pied leurs droits de propriété.

Abel Tapsoba, secrétaire général de l'association Bayir-Tilgré

Pour le secrétaire général de l'association Bayir-Tilgré, Abel Tapsoba, la loi 034 de 2012 est claire sur le droit des propriétaires terriens de disposer librement de leurs terres. C'est donc avec lucidité selon lui, qu'ils gèrent le reste des terres que leurs parents les ont léguées. Il poursuit en indiquant que ce serait une injustice criarde que de vouloir les déposséder de leurs terres. Cela donnera raison selon lui à ceux qui ont vendu les leurs aux plus riches. Lui et ses camarades restent convaincus que la démarche du gouvernement a un seul et unique objectif. Il s'agit de les ramener en arrière pour mieux abuser de leurs droits.

Naaba Sanem de Nasouteinga craint que la nouvelle formule du gouvernement ne crée des problèmes sérieux

L'autre fait, ces propriétaires terriens disent avoir opté d'adhérer aux projets immobiliers présentés. Certains ont même déjà pris des avances. Au regard de tout cela, ils appellent le gouvernement à la concertation avant toute prise de décision. Pour Naaba Sanem de Nasouteinga, le gouvernement doit laisser les propriétaires terriens disposer de leurs terres comme ils veulent. Il a bien peur que la nouvelle formule du gouvernement ne crée des problèmes sérieux. En attente d'une réponse du gouvernement, ils rejettent en bloc les reformes foncières telles qu'annoncées.

Dimitri OUEDRAOGO
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Dégradation de la situation sécuritaire au Loroum : Les ressortissants de la province se serrent les coudes

Mon, 24/05/2021 - 00:41

Plus de 42 698 personnes déplacées internes à la date du 30 avril 2021 ; plus de 150 établissements d'enseignement primaire et secondaire fermés, jetant dans la rue plus de 17 000 élèves (désormais exposés au recrutement des forces du mal, des fillettes contraintes de vendre leur dignité pour se nourrir, tandis que d'autres enfants sont tournés vers les sites artisanaux d'or) ; des centres de santé fermés ; plusieurs dizaines de morts ; des services sociaux de base (dispositifs de télécommunications) détruits et emportés. C'est la cartographie de la province du Loroum (une des quatre provinces de la région du nord, située à environ 235 km de Ouagadougou), sous l'emprise des terroristes depuis quelques années maintenant.

Frontalière à la République du Mali, la province du Loroum se résume aujourd'hui, et essentiellement, à la commune urbaine de Titao (chef-lieu de la province), sur les quatre communes (Banh, Ouindigui, Sollé et Titao) qui la composent.
Le chef-lieu accueille la plupart des déplacés qui, malheureusement, continuent d'accroître (chaque jour ayant son lot d'exactions).

Dès les premiers moments du basculement dans ce cercle infernal, des initiatives se sont développées au sein des ressortissants, aux côtés des efforts du gouvernement et des partenaires, en groupes et par des approches individuelles. Et ce, au double aspect humanitaire et de quête de solution contre le mal. Mais les défis restent énormes et demandent davantage d'organisation et d'actions.

C'est pour mieux resserrer les rangs et peaufiner les actions pour plus d'efficacité et d'efficience que l'Association pour le développement de la province du Loroum (ADPL) a donné le ton par un appel au rassemblement général. Plus importante organisation réunissant les ressortissants de la province, créée en octobre 1999, et reconnue par les autorités nationales qui l'ont élevée, en décembre 2020, au rang de "Chevalier de l'ordre du mérite burkinabé", l'ADP a, tenant compte de toutes ces contraintes, envisagé un plan stratégique décennal (2021-2030) pour la localité. Pour valider ce plan, le bureau exécutif de l'association tient ce samedi 22 mai 2021 à Ouagadougou, un atelier.

Le président de l'ADPL, Hamadé Kagoné dit Matourkou.

Présidé par le haut-commissaire de la province du Loroum (absent à l'ouverture, car appelé à gérer des urgences suite à une attaque enregistrée dans la province, il y a quelques heures), l'atelier regroupe les députés de la circonscription, les maires des communes, les conseillers techniques de l'association, les représentants locaux de l'association, des représentants de l'association des élèves et étudiants ainsi que des partenaires au développement de la province.

La présentation du plan stratégique sera suivie d'échanges entre participants, en vue de le peaufiner. Ce référentiel, une fois adopté, sera assorti d'une feuille de route de mise en œuvre.

Boukari Jacques Nyampa (au micro), un des deux députés de la province.

L'ouverture des travaux a été une occasion pour le président de l'association, Hamadé Kagoné dit Matourkou, d'exhorter l'ensemble des filles et fils à resserrer les rangs pour sortir la province du bourbier. C'est tout aussi optimiste que le député Boukari Jacques Nyampa professe que le Loroum restera débout, invitant chaque "Loroumois" à se départir des considérations et mesquineries politiques pour mettre la main à pâte.

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Éducation : Le président de l'union nationale des parents d'élèves discute des nouvelles réformes avec le chef de l'État

Mon, 24/05/2021 - 00:38

Hector Ardent Ouédraogo, président de l'union nationale des parents d'élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina Faso UNAPES-B, a été reçu en audience ce vendredi 21 mai 2021 par le chef de l'État. Accompagné de quelques membres de l'Union, le président de l'UNAPES-B a échangé avec le président Kaboré sur les nouvelles réformes en cours dans le système éducatif, ainsi que son élection au poste de premier président de l'international des parents d'élèves et d'étudiants à l'échelle mondiale.

Les scolaires manifestent depuis le mois d'avril contre les nouvelles réformes annoncées dans le système éducatif. Ces réformes portent essentiellement sur la suppression au BEPC des sujets au choix dans les matières de Sciences de la vie et de la terre, et d'Histoire-géographie, ainsi que l'arrimage du baccalauréat au ministère en charge de l'Education nationale. Pour Hector Ardent Ouédraogo, l'arrimage du baccalauréat audit ministère a été fait dans le but d'être en parfaite harmonie avec les textes de l'UEMOA.

Il soutient que les deux ministres en charge de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur ont même éclairé l'opinion sur les nouvelles réformes en cours et précisé que la session 2021 ne connaîtra aucun changement. Il ajoute que même si les élèves n'apprécient pas les différentes mesures, cela ne saurait justifier les mouvements entachés de violence.

« Les violences n'ont jamais apporté de solution à un problème. Nous condamnons fermement ce qui se passe. Et ce qui s'est passé au lycée Philippe Zinda Kaboré ne se justifie nullement. On ne peut pas user de la violence pour saccager des bâtiments administratifs, caillasser des biens personnels. Cela ne se justifie pas », a-t-il réagi.

Lire aussi Attaque contre le proviseur du Lycée Philippe Zinda Kaboré : Le silence coupable du corps professoral

Toutefois dans le but d'apaiser la situation, le président de l'UNAPES-B a sollicité de la part du chef de l'État, qu'il y ait plus de concertation avec toutes les parties prenantes : élèves, parents d'élèves, éducateurs, syndicats. Les prochaines assises nationales sur l'éducation nationale pourraient constituer, selon Hector Ouédraogo, une occasion pour une inclusion de toutes les parties prenantes afin d'œuvrer à trouver des solutions idoines et pérennes.

« Si l'on se rend compte au cours de ces assises que nous sommes en train de dévier, tous les acteurs aviseront en ce moment. Mais aujourd'hui, la violence à laquelle nous assistons ne se justifie pas. Et ce qui s'est passé au lycée Philippe Zinda Kaboré ne se justifie nullement. On ne peut pas user de la violence pour saccager des bâtiments administratifs, caillasser des biens personnels. Et nous parents d'élèves condamnent cela avec la plus grande fermeté. Les personnes qui auraient été appréhendées devraient répondre devant les tribunaux compétents », a-t-il laissé entendre.

Interrogé sur les actions posées par l'UNAPES-B pour décanter la situation actuelle, Hector Ardent Ouédraogo a soutenu que l'Union a toujours joué son rôle de parent d'élève. « Lorsqu'il y a eu les mouvements qui ont conduit au décès de l'élève de Kongoussi, nous avons fait sortir un communiqué appelant les acteurs à plus de responsabilité et de retenue...

Nous avons animé une conférence de presse le 15 avril (2021), conférence au cours de laquelle nous avons apporté des éclaircissements sur les réformes en cours et prendre l'opinion nationale à témoin par rapport à notre position de faîtière de parents d'élèves et d'étudiants », explique le président de l'UNAPES-B.

Élu à Dakar le 27 mars 2021 à la tête de l'international des parents d'élèves et d'étudiants, Hector Ardent Ouédraogo sera installé le 28 mai prochain à Ouagadougou. Il a aussi saisi l'occasion pour porter la nouvelle au président Roch Kaboré.

Armelle Ouedraogo
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100 jours de gouvernance du président Roch Kaboré : Le NTD exprime sa satisfaction

Mon, 24/05/2021 - 00:37

Le président du Faso, Roch Kaboré, vient de boucler les cent jours de gouvernance de son deuxième mandat. Le Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), troisième force politique burkinabè, qui a contribué à sa réélection, se dit satisfait de ses cent jours de gestion du pouvoir. C'était lors de sa conférence provinciale du Houet tenue ce dimanche 23 mai 2021 à Bobo-Dioulasso.

Pour le président dudit parti, Vincent Dabilgou, ces cent jours montrent clairement que le président Roch Kaboré est dans la ligne des dix chantiers qu'il a prévus pour un Burkina Faso stable et prospère. « Nous réaffirmons que cette vision est juste et pertinente pour le développement durable dans notre pays », a-t-il laissé entendre.

Le NTD a par ailleurs exprimé son engagement sans réserve, pour la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme. Ainsi, au cours de cette rencontre, Vincent Dabilgou a d'abord salué les victoires engrangées par les forces de défense et de sécurité, la poursuite de l'implication forte des volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) ainsi que l'amélioration de leurs équipements. Il a aussi salué les actions humanitaires engagées pour soulager les souffrances des personnes déplacées internes et des personnes vulnérables.

Cependant, le président du parti estime que ce combat contre l'insécurité ne peut se gagner sans une implication forte de la population dans toutes ses composantes. C'est pourquoi, à travers la voix de son président, le NTD appelle les populations à collaborer avec les FDS pour la construction de la paix au Burkina Faso. « Le NTD invite le gouvernement à accélérer dans cette lutte contre le terrorisme, la levée des facteurs de vulnérabilité par la mise en œuvre des programmes sociaux adaptés », a lancé Vincent Dabilgou.

Selon lui, la réconciliation nationale est une exigence pour consolider l'unité et la cohésion nationales afin que le peuple burkinabè, dans la concorde, puisse s'attaquer aux chantiers de développement. Cette réconciliation, dit-il, doit se faire dans le respect du triptyque vérité, justice et réconciliation. Autres points abordés par le parti NTD, il s'agit de la question de la relance économique. « Dans un contexte mondial de crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, notre pays a payé de lourds tributs. C'est pourquoi, il est plus que nécessaire la poursuite de la mobilisation des ressources pour la relance économique et accroître les investissements qui contribuent à améliorer le capital humain », a dit le président du parti. Toutefois, il reste convaincu que la vision du président Roch Kaboré permettra de faire avancer le Burkina Faso et de résoudre les multiples problèmes auxquels le pays est confronté.

Le NTD apporte son soutien au gouvernement pour les nouvelles réformes éducatives

Le monde scolaire traverse, depuis quelques temps, une crise due à la décision du gouvernement d'apporter des innovations majeures sur l'organisation des examens de fin année. Le président Dabilgou a tenu a apporté le soutien de son parti au gouvernement burkinabè pour ce choix, car il estime que ces réformes sont nécessaires au système éducatif du Burkina. Néanmoins, il a déploré l'insuffisance de communication de la part des acteurs. C'est pour cela, il a souhaité un dialogue franc entre tous les acteurs pour une bonne gestion de la crise.

Cette conférence provinciale du Houet était une occasion également pour les militants du NTD de faire le bilan des élections couplées de novembre 2020 et de poser des bases pour les élections municipales à venir. Pour Vincent Dabilgou, le NTD se porte bien dans le Houet et il rassure d'une "belle victoire" pour les élections municipales de 2022.

Romuald Dofini
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Insécurité au Burkina : L'Union européenne met en œuvre le projet SECUCOM II pour prévenir l'extrémisme violent

Mon, 24/05/2021 - 00:35

Le projet « Coproduction de la sécurité et prévention concertée de l'extrémisme violent dans les zones frontalières du Burkina Faso (SECUCOM/UE II) » est entièrement financé par l'Union européenne et mis en œuvre par la Fondation Hanns Seidel, en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté. Il vise à contribuer à la promotion d'un environnement sécuritaire stable et inclusif et à la prévention de l'extrémisme violent dans les régions frontalières du pays. Le lancement des activités rentrant dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet a eu lieu ce vendredi 21 mai 2021 à Banfora, dans la région des Cascades.

C'est la ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou, qui a présidé la cérémonie de lancement du projet « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l'extrémisme violent dans les communes frontalières du Burkina Faso, SECUCOM/UE II ».

La cérémonie a connu également la présence des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses de la région des Cascades. Les grandes articulations de cette célébration ont porté sur des allocutions, des communications et des prestations d'artistes. Les communications qui ont été l'élément essentiel de cette rencontre ont porté sur la situation sécuritaire de la région des Cascades, la présentation de la mise en œuvre de la police de proximité et la présentation combinée des deux projets SECUCOM I et II.

Les participants à la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

D'un coût estimé à 1 699 998,01 Euro (soit plus d'un milliard cent millions de FCFA), le projet SECUCOM II est mis en œuvre sur la période de décembre 2020 à mai 2022. Il cible six régions du Burkina Faso, comprenant 42 communes rurales et urbaines géographiquement frontalières avec le Mali, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Il s'agit des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-Ouest, du Centre-Ouest et du Centre-Sud. Ce projet vise ainsi à amener les populations et les autorités locales à prendre conscience de leurs rôles et responsabilités dans la gestion de la sécurité locale et à faire accepter et soutenir les rôles des communes dans la gestion de la sécurité locale.

Selon la ministre Madiara Sagnon, avec la mise en œuvre de ce projet, les communes seront désormais capables de diagnostiquer leur situation sécuritaire, de l'analyser et de planifier les solutions à même de ramener plus de quiétude, de paix, d'épanouissement et de développement au Burkina Faso. « Ce projet va permettre de former et d'encadrer les initiatives de sécurité et les populations à la base pour la prévention et la lutte contre l'insécurité. Cette deuxième phase que nous venons de lancer s'adresse aux populations à la base afin de leur permettre d'acquérir le nécessaire, les stratégies et techniques de prévention et de lutte contre l'insécurité », s'est réjouie la ministre Madiara Sagnon.

La ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou

Un « projet majeur » pour l'édification d'une société de paix et de sécurité renforcées

Le Burkina Faso est engagé, depuis quelques années déjà, dans la lutte contre l'insécurité qui mine la vie des populations dans plusieurs localités. Cela se traduit par les mesures successives qui tentent de juguler ce fléau aux sources multiformes et souvent endogènes. Selon la ministre déléguée en charge de la Décentralisation, de toutes celles qui ont été mises en œuvre, la mieux adaptée au contexte du Burkina Faso est la stratégie de la police de proximité qui place les populations au cœur du dispositif sécuritaire avec une relation souhaitée, forte et permanente avec les forces de défense et de sécurité.

« Qui mieux que nous-mêmes est capable d'assurer notre sécurité ? Qui mieux que nous-mêmes connait nos communautés, ses composantes et ses menaces ? », s'interroge-t-elle. Elle estime cependant que pour relever les défis liés à cette sécurité, il faut l'union sacrée des fils et filles du pays. Et cette union, dit-elle, appelle à ce que chacun joue sa partition.

La photo de famille à l'issue de la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

C'est face à cette situation qui suscite un élan de solidarité que l'Union européenne a décidé de soutenir les initiatives de renforcement des capacités nationales de lutte contre l'insécurité. Lesquelles initiatives qui placent les communautés au centre des dispositifs de production de la sécurité et du renforcement de la cohésion sociale. Ainsi la Fondation Hanns Seidel/Afrique de l'Ouest (FHS/OA) Bureau du Burkina Faso bénéficie de l'Union européenne, un financement pour la mise en œuvre de ces deux projets : « Société civile, participation communautaire et coproduction de la sécurité », (qui est mis en œuvre au Burkina Faso et au Bénin sur la période de 2019 à 2022.

Exécuté en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté) et « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l'extrémisme violent dans les communes frontalières Sud du Burkina Faso », (mis en œuvre sur la période de 2020 à 2022 dont le lancement vient d'être fait).

Ces projets visent à donner aux populations des communes et leurs leaders, les capacités de prendre une part active à la coproduction de la sécurité, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. « Les dozo dont la contribution à la lutte contre l'insécurité est connue et appréciée, sont une cible des actions de ces deux projets dans le cadre des coordinations communales de sécurité dont ils sont membres », a laissé entendre Madiara Sagnon.

A l'en croire, le lancement de ce nouveau projet SECUCOM/UE se fera à travers quatre ateliers dont le but est de doter chacune des communes cibles, d'un plan local de sécurité conçu par des acteurs locaux qui s'engagent pour leur propre sécurité et celle de toute la communauté. Cette série de quatre ateliers, dit-elle, va donner à chacune des communes l'outil principal de lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes.

Le représentant régional de l'Afrique de l'Ouest et le Sahel de la Fondation Hanns Seidel, Dr Klaus Grut Jen

Elle a saisi cette opportunité pour saluer le travail déjà abattu par la Fondation Hanns Seidel, le Laboratoire Citoyenneté et leur partenaire financier, l'Union européenne, en matière de formation des membres des coordinations communales de sécurité de douze communes dans quatre régions du pays, au concept de la police de proximité et la formation des maires et leurs adjoints sur leurs pouvoirs de police pour la gestion de la sécurité dans la commune. La mise en œuvre de ce projet, selon elle, est une grande contribution à la consolidation de la résilience des collectivités territoriales face à l'insécurité à travers le rapprochement et la collaboration entre les populations et les structures des forces de défense et de sécurité.

Faire de la lutte contre l'insécurité son cheval de bataille

L'Union européenne, représentée à cette cérémonie par son ambassadeur au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a décidé ainsi de faire de la lutte contre l'insécurité son cheval de bataille. Ce dernier a tenu a exprimé l'engagement de l'Union européenne aux côtés du peuple burkinabè dans cette lutte contre l'insécurité. Selon lui, le Burkina Faso peut gagner cette lutte si tout le monde y participe.

L'ambassadeur de l'Union européenne, Wolfram Vetter

« Il faut la contribution de tout le monde à savoir les forces de défense et de sécurité, les collectivités territoriales, la société civile, les leaders religieux et coutumiers, etc. pour gagner cette lutte. C'est pourquoi, nous intervenons avec la Fondation Hanns Seidel, que nous finançons, pour soutenir et établir une police de proximité qui implique tout le monde. Nous sommes heureux de la mise en œuvre de ce projet qui a fait ses preuves sur le terrain », a souligné Wolfram Vetter, l'ambassadeur de l'Union européenne au Burkina Faso. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vingt ans de L'Evénement : « Nous sommes en train de nous adapter à l'évolution du monde », informe Germain NAMA, administrateur général du journal

Mon, 24/05/2021 - 00:33

Le 25 mai 2021, le bimensuel « L'Evénement » soufflera ses 20 ans. A cette occasion, son administrateur général, Germain Bitiou NAMA, a accordé une interview à Lefaso.net. L'on retiendra que le journal a traversé des péripéties comme la baisse des ventes. Malgré tout, le titre continue d'exister. Mieux, L'Evénement s'organise pour assurer son autofinancement et garantir sa liberté de ton. Entretien !

Lefaso.net : Ce 25 mai 2021, L'Evénement souffle ses 20 bougies. En quelques mots, que présente ces 20 ans d'existence du journal pour vous ?

Germain Bitiou NAMA : Cela représente 20 ans d'efforts, de sacrifice de la part de tous les collaborateurs qui ont concouru du début jusqu'à aujourd'hui à faire vivre ce canard. 20 ans, ce n'est pas 20 jours. C'est assez long. Au cours de ce parcours nous avons perdu des collaborateurs. Environ six personnes nous ont quittés. Deux journalistes et puis quatre autres dans l'administration. J'ai une pensée pour eux à cette occasion du 20e anniversaire. Ils ne sont pas avec nous mais il est bon que nous pensions à eux parce que nous avons trimé ensemble.

20 ans, vous savez quelle était la situation dans le pays. Nous étions dans une situation où le slogan qui était utilisé à l'époque était « si tu fais on te fait et il n'y a rien ». Nous avons traversé tout ça. Vous savez que L'Evénement est né à la suite de l'assassinat de notre confrère Norbert Zongo. Son objectif est de contribuer à l'émergence de la vérité sur cette triste affaire.

Vous avez créé le bimensuel en mai 2001 après avoir animé pendant des années le défunt L'Indépendant de Norbert Zongo. Comment l'idée a germé ?

C'est tout simple. Nous étions tous des travailleurs. Moi surtout qui ai pris l'initiative du journal, ça me pesait beaucoup de contribuer toutes les semaines à un canard. Si vous reprenez L'Indépendant de l'époque, vous voyez ma contribution, elle était énorme. Faire ça et continuer son travail, ça posait des problèmes. Je risquais de ne pas tenir longtemps.

Donc nous avons pensé qu'on pouvait effectivement créer un journal qui nous permettait d'être assez profonds dans l'analyse parce que nous avons relativement le temps. Nous avons donc dans un premier temps créer un mensuel. Cela nous donnait suffisamment de temps à la fois de nous occuper de nos tâches professionnelles et de nous occuper du journal tout en travaillant à ce que cela soit un journal de qualité. Notre modèle à l'époque c'était le Monde diplomatique. Il fallait faire un journal de cette facture. Voilà pourquoi nous avons créé ce journal.

Vous avez vécu les travers du pouvoir Compaoré : saisie des journaux imprimés, convocations au tribunal militaire ou à la sûreté, des procès intentés contre le journal, les menaces contre vos journalistes, etc. Comment avez-vous pu surmonter toutes ces entraves au droit à l'information que vous revendiquez ?

Je dois dire que ça ne nous a pas impressionnés du tout. Nous avons clairement conscience que nous étions engagés dans un combat. Dans ce combat, il y a des risques. Ces risques, c'est quoi ? C'est la répression, c'est la prison éventuellement. Nous avons intégré ça dans notre subconscient. On n'était pas déstabilisés par rapport à ce qui arrive. Nous considérons tout simplement que c'était un jeu. Tantôt c'est nous qui pouvons gagnons, tantôt c'est eux qui peuvent gagnent sur nous. Si vous concevez les choses de cette manière, je crois qu'il n'y a pas trop de problèmes.

Racontez-nous des faits qui vous ont le plus marqués dans votre pratique journalistique pendant ces années Compaoré.

Il y en a beaucoup. Je m'en tiens à un. Lorsque nous étions à L'Indépendant, nous travaillons jusqu'à très tard la nuit aux environs de 2h du matin. L'Indépendant était au centre-ville pas loin de la caisse générale de péréquation. Donc une nuit, je quittais la rédaction pour mon domicile. Arrivé au feu de la cité an II, je me suis arrêté pour observer le feu.

J'ai vu un véhicule qui est venu se garder à côté de moi. Et puis après j'ai vu une grosse moto venue se garer également. Lorsque le feu a donné vert, le véhicule est parti à droite, moi j'ai tourné à gauche et la moto avec deux personnes a tourné à gauche avec moi. Vers le rond-point de la Patte d'oie, je n'ai plus aperçu la moto.

Le lendemain, il y a un ami gendarme qui m'appelle pour me dire que « quand tu rentrais tu n'as pas vu un véhicule qui a garé à côté de toi, j'ai dit oui. Il dit que la voiture c'était Marcel Kafando et la moto eux ». Il se trouve qu'il y a des gens qui se sont organisés pour nous protéger. Lorsque les Marcel Kafando ont vu les gens de la moto, ils ont considéré que c'était foutu. Ils se connaissent. Ils ont tourné. C'est au niveau du rond-point, quand ils ont estimé que j'étais hors de danger, ils ont replié et moi j'ai continué. C'est un petit épisode...

Le 31 octobre 2014, quand le pouvoir de Blaise Compaoré est tombé, comment vous vous êtes senti ?

J'ai même fait un éditorial dans lequel j'ai encensé la jeunesse de notre pays, le courage des Burkinabè pour ce qui a été fait. Je me suis senti particulièrement soulagé. Parce que le dossier Norbert Zongo allait pouvoir avancer. J'étais conscient que tant que Blaise était là, le dossier ne pouvait pas avancer. On a vu comment on a croisé le fer avec le juge. Eux-mêmes ils étaient dans l'incapacité de dire le droit par peur tout simplement. Avec le départ de ce monsieur, on pouvait reprendre tout à zéro. C'était mon espoir.

Conformément à sa ligne éditoriale, L'Evénement s'inscrit dans la « défense intransigeante de la démocratie et des droits économiques et sociaux des plus faibles ». En 20 ans d'existence, quel bilan faites-vous de l'apport du bimensuel à la démocratie burkinabè ?

Le bilan, c'est en même temps aussi le bilan des Burkinabè. Nous avons lutté ensemble. C'est le concours de tous ces efforts qui a amené l'évolution positive que vous avez constatée en 2014 et par la suite l'organisation d'élections libres pour la première fois au Burkina. Je pense que vraiment c'est ça essentiellement que je peux retenir.

20 ans d'existence, c'est aussi cet épisode de la suspension du journal en février 2016 par le Conseil supérieur de la communication dans l'affaire « Les poudrières du Burkina ». Saisi, le tribunal administratif vous donne raison. Le Conseil d'Etat a par la suite confirmé la décision du tribunal administratif. En matière de droit et de liberté, qu'est-ce que cela vous inspire ?

Ça montre que nous ne faisons rien au hasard. Le droit est notre cadre de travail. Nous ne voulons pas mener la lutte au hasard. Le combat qui se mène dans un cadre juridique, démocratique que nous respectons bien. Quand nous avons été sanctionnés, nous nous sommes retournés vers la justice qui nous a donné raison. Vous connaissez la justice qui a son timing.

Cela a pris un peu de temps. Mais finalement, elle nous a donné raison. On a eu cette satisfaction morale par rapport à cet évènement. Mais d'un côté, nous regrettons car c'est un événement malheureux parce que ça aurait pu être évité. Il suffisait qu'il y ait un dialogue et pas de répression. Malheureusement ça n'a pas été comme ça. Nous le regrettons beaucoup au niveau de L'Evénement.

Sous la Transition certains Burkinabè ont trouvé un déséquilibre dans le traitement de l'information dans vos colonnes. Il y avait comme impression que la plume était orientée contre la Transition, notamment contre le Premier ministre d'alors, Yacouba Isaac Zida, mais favorable à un certain général Diendéré. Et quand le coup d'Etat est survenu, certaines personnes en voulaient à l'intégrité physique de votre rédacteur en chef d'alors. En tant que directement de publication, comment avez-vous vécu tout cela ?

Pour parler des menaces sur l'intégrité physique du rédacteur en chef, personne ne peut approuver cela. Nous dénonçons. A l'époque nous nous sommes fendus d'un écrit pour dénoncer justement tous ceux qui dans le langage de la haine s'en prenaient au rédacteur en chef.

Par rapport à ce que vous avez constaté, ce n'est pas un déséquilibre. C'est un désaccord dans la vision des événements. Ce désaccord s'opérait entre les deux grandes plumes du journal notamment le rédacteur en chef et le directeur de publication. Evidemment, tant que les règles sont respectées, ça peut passer. C'est ce qui s'est passé effectivement. Dans un combat comme ce que nous menons, si effectivement vous êtes d'accord, c'est très bien. Il peut arriver qu'il y ait des divergences. Mais il faut avoir un comportement de manière à ce que ces divergences restent dans le cadre de l'expression des idées.

Vous venez d'intégrer un magazine soit dit en passant au profit des institutions étatiques et privées pour leur besoin de communication. Vu la posture de L'Evénement, est-ce que cela ne peut pas constituer une entrave à la forme de journalisme que vous pratiquez ?

Non ! Le journal, le bimensuel, continue dans sa ligne éditoriale. Le magazine permet d'offrir des espaces aux annonceurs. Si vous avez de la communication à faire, nous vous offrons l'espace pour ça. Du reste, c'est fait pour donner les moyens au bimensuel d'exister et de continuer à être ce qu'il est. Il y a le premier numéro (00) qui est sorti.

Le deuxième est en cours. L'imprimerie m'a envoyé le brouillon. Je suis en train de regarder pour le retourner. Avec ça nous espérons pouvoir travailler autrement. C'est un autre produit que nous apportons. Dans notre métier, il faut trouver de nouveaux produits. Si vous ne trouvez pas de nouveaux pour nourrir votre activité, vous risquez de disparaitre. Plutôt d'aller quémander. D'ailleurs vers qui ? Tout le monde a des problèmes.

Quelles sont aujourd'hui vos perspectives ?

Les perspectives, ce sont toujours l'investigation. C'est se donner davantage des moyens d'investigation que nous sommes obligés de trouver d'autres sources d'information. Nous allons aménager notre site web de manière à ce que cela nous permette d'avoir des moyens pour continuer notre travail. Tout ça, c'est pour donner de la visibilité à notre travail éditorial au niveau du bimensuel qui est un journal d'investigation. Nous n'avons pas abandonné. Nous sommes en train de nous adapter à l'évolution du monde. Sinon, il ne restait plus qu'à mettre la clé sous le paillasson.

Durant ces 20 ans de vie de L'Evénement, quels sont vos regrets ?

C'est vraiment de n'avoir pas eu les moyens de développer davantage. Vous imaginez, nous avons même régressé du point de vue des ventes. C'est vrai que beaucoup d'autres journaux d'investigation sont apparus. Nous avons toujours le même public et on est obligés de se les partager. D'un point de vue financier, c'est un problème.

A titre d'exemple, il nous est arrivé pendant les premiers moments de tirer à 15 000 exemplaires. Aujourd'hui nous sommes à 3000 exemplaires. C'est une régression. D'un point de vue économique, ça pose problème. L'offre aujourd'hui est très importante alors que les moyens burkinabè sont faibles pour acheter les journaux. Du reste, si vous êtes nos concurrents, tout ça fait qu'il y a un manque à gagner. Si vous n'avez pas d'idées ce n'est pas la peine. Le monde est fait pour ceux qui ont des idées. Il faut développer des idées pour vivre. Il faut s'adapter pour survivre.

Que pensez-vous de la pratique du journalisme d'investigation aujourd'hui au Burkina Faso ?

J'estime que le journalisme d'investigation au Burkina Faso progresse. Malheureusement les difficultés que j'ai soulignées concernent tous les titres. Les gens végètent. Incapables de dépasser ce qu'ils font. Quand on fonctionne, l'ambition c'est de progresser. Or, nous faisons du surplace qui est d'ailleurs un exploit aujourd'hui, compte tenu de l'environnement économique des médias. Exister, c'est un exploit. C'est ça qui est le regret. C'est le handicap des journaux d'investigations.

Quelle place occupe aujourd'hui l'actuel président de la CENI, Newton Ahmed Barry, votre ancien rédacteur en chef, dans la vie du journal ?

Il n'occupe aucune place. Il est parti. Il a voulu être honnête avec lui-même. Il est parti entièrement. Par une lettre qui date du 30 juillet 2016 qu'il nous a envoyée, il souhaite pouvoir faire autre chose. Il nous a dit au revoir.

Roch Kaboré comme président, à l'issue de deux élections. Comment vous voyez la gestion du pouvoir d'Etat ?

Disons qu'il se débrouille comme il peut. Ce n'est pas exemplaire de mon point de vue. A sa décharge on peut évoquer le terrorisme, la fronde sociale. Des difficultés qui ne lui ont pas permis d'avoir plus de résultats. Cela étant, je pense aussi que les choses auraient pu être mieux s'il avait pu effectivement mettre son parti en orbite de manière à pouvoir s'organiser en fonction de la situation.

Il y a une situation nouvelle qui a été créée. Une insurrection qui a eu lieu. Un peuple qui est dans l'attente de changement. Ils n'ont pas su surfer sur cette dynamique du mouvement. Voilà une partie du peuple est en train de se détourner à un débit qui est observable aujourd'hui. Cela est dommage parce que ceux qui sont en face n'ont pas su capitaliser tous le courant de sympathie qu'il y a eu au lendemain de l'insurrection populaire.

A l'occasion du 20e anniversaire, il y a quoi au programme ?

Le programme, nous commençons à l'inaugurer avec vous. C'est surtout le travail dans les médias pour expliquer le sens de ce combat que nous avons mené 20 ans durant, expliquer les difficultés que nous avons rencontrées tout au long de ce parcours, expliquer la vision, l'espoir que nous avons en l'avenir et le travail que nous sommes en train de faire pour supporter cet espoir de prospérer. Maintenant, quand on parle d'anniversaire, on parle de fête. Nous n'avons pas pour le moment les moyens de projeter à la fête. Mais ce n'est pas exclu que le 25 mai que vous soyez invités au siège de L'Evénement pour qu'on puisse échanger un peu autour d'un petit verre de façon confraternelle.

Un mot de fin…

Je veux dire aux Burkinabè que L'Evénement a 20 ans. Je remercie les Burkinabè de tous les soutiens dont L'Evénement a bénéficiés. C'est grâce à ce soutien que nous avons peu tenir pendant 20 ans. Nous avons reçu effectivement du soutien à gauche, à droite. Cela va des Burkinabè simples au plus grands. Je vais prendre deux exemples pour illustrer.

Un jour le Pr Ki-Zerbo m'a appelé au téléphone pour me féliciter pour le travail que nous sommes en train de faire à L'Evénement. Il m'a demandé est-ce qu'on a des reliures. Ils aimeraient avoir la collection de L'Evénement chez eux. Un éminent comme Joseph qui vous adresse ses félicitations, vous êtes aux anges !

Deuxième élément, c'est Arba Diallo qui s'est déplacé au siège pour nous féliciter pour le travail. Il y a beaucoup de syndicats qui sont passés nous soutenir, en particulier le syndicat des magistrats. C'est pour dire que le soutien des Burkinabè ne nous a pas manqué. C'est ça qui nous a permis de tenir jusqu'à présent. Nous demandons leur soutien pour la suite du combat parce que le combat n'est pas fini.

Propos recueillis par Dimitri OUEDRAOGO
Réalisation vidéo
Auguste PARE : Réalisateur
Judith SANOU, assistante réalisation

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Dossier Salifou Nébié : Toujours le silence, 7ans après !

Mon, 24/05/2021 - 00:30

Dans la déclaration anniversaire datée du 24 mai 2020 publiée par le Collectif « Justice pour Salifou Nébié », l'odieux assassinat de ce juge constitutionnel avait été qualifié de « cause oubliée parce que orpheline. » Force est de constater que le temps continue de s'égrener et rien absolument ne se passe dans le dossier. Le juge instructeur Théophile Nana qui avait été commis à l'affaire a trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées. Et depuis sa disparition, deux autres juges d'instruction ont hérité de l'affaire sans que le moindre son audible n'émerge de la justice.

Aujourd'hui 24 mai 2021, cela fait sept (07) ans que les proches du juge Nébié et l'opinion publique attendent. Malheureusement à l'allure où vont les choses, il est à craindre que l'attente ne soit vaine. Certes, le dossier Salifou Nébié n'est pas aussi emblématique que certains autres qui défraient la chronique parce que ces derniers pèsent lourdement par la force des choses sur la vie nationale.

Pour autant, le sort qui est réservé à ce haut magistrat n'honore ni notre justice ni nos gouvernants. Dans sa déclaration publiée le 28 mai 2020, le SAMAB interpellait le gouvernement « sur la nécessité absolue de mettre tous les moyens appropriés à la disposition, non seulement, du juge d'instruction chargé de ce dossier mais aussi de tous les collègues de l'instruction qui, par manque de moyens, subissent les critiques de l'opinion sur la lenteur des procédures ». On est en droit de se demander si cet appel des collègues du juge Nébié a été entendu ?

La vérité est que depuis cette interpellation, la situation du dossier n'a guère évolué et même que le juge du cabinet numéro 6 qui était en charge de l'affaire, las de faire du surplace est allé voir ailleurs. C'est le juge BAGUIAN Abdoul Kader qui vient d'hériter du dossier. Ce n'est assurément pas de cette manière que le dossier aura des chances d'évoluer ! Si l'on voulait montrer que le dossier est de peu d'importance qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Et pourtant, Salifou Nébié est un juge qui a marqué son temps. Il a dirigé avec perspicacité le tribunal populaire de la révolution dans l'affaire du trafic de l'or. Il fut ambassadeur de son pays à Cuba avant de revenir pour être nommé conseiller à la présidence du Faso puis juge au Conseil constitutionnel. Ces services rendus à un tel niveau valaient au moins une meilleure considération de la nation.

A l'occasion du 7ème anniversaire de son assassinat, le Collectif « Justice pour Salifou Nébié » réitère sa requête auprès de la chancellerie afin que des actes tangibles soient posés pour perpétuer la mémoire de ce grand juge. Il interpelle le président du Faso, à la suite du syndicat des magistrats pour la prise de toutes diligences en vue de l'avancée du dossier judiciaire.

Pour le Collectif Justice pour Salifou Nébié

Germain Bitiou NAMA
Boukaré Conombo
Issaka Nignan
Djibril Didigui de Luglu

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Côte d'ivoire : L'activiste à l'origine des violences contre les Nigériens écope de 5 ans de prison

Mon, 24/05/2021 - 00:27

Fofana Nawa dite Succès, la cyberactiviste avait publié une vidéo live, en plein marché, qui a conduit à des violences xénophobes dirigées contre des Nigériens vivant à Abidjan. Elle avait été arrêtée au lendemain des violences qui ont fait un mort et au moins 39 blessés.

Jugée en comparution immédiate, Fofana Nawa a écopé d'une peine de 5 ans d'emprisonnement ferme et 2 000 000 FCFA d'amende.

Lefaso.net

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« Les tranches de vie d'un faux sapiosexuel » : L'œuvre de l'officier de l'armée Alain Sara qui évoque la sexualité sans cligner des yeux

Mon, 24/05/2021 - 00:10

L'écrivain burkinabè Alain Sara a dédicacé le samedi 22 mai 2021 à Ouagadougou, dans la soirée, sa nouvelle œuvre. Elle est intitulée « les tranches de vie d'un faux sapiosexuel ». C'est un bouquin de 258 pages constitué de 80 lettres recueil de lettre brulantes adressées à une femme aimée depuis l'adolescence.

Du nouveau dans la production littéraire burkinabè et pas des moindres. « Les tranches de vie d'un faux sapiosexuel », c'est le nouveau livre de l'écrivain et officier de l'armée burkinabè Alain Sara. Avec cette œuvre, l'auteur évoque la sexualité sans cligner des yeux. La nouvelle production est un recueil de 80 lettres brulantes adressées à une femme aimée depuis l'adolescence. Elle plonge le lecteur dans le feu ardent d'une passion partagée par deux êtres explosifs. L'auteur rend tout simplement avec des mots crus un hommage douloureux et poétique à une femme puissante. Alain Sara décrit presque tout en ce qui concerne la vie sexuelle de l'homme et de la femme.

Les tranches de vie d'un faux sapiosexuel

Pour Alain Sara, son œuvre est une proposition d'écriture, de lecture. Le plus important selon lui, c'est comment chaque lecteur établi un lien personnel avec son livre. Pour lui, toute expérience aboutit à des leçons. Il serait donc loisible que le lecteur tire des leçons en confrontant son œuvre avec sa propre expérience. Cette œuvre à démarche iconoclaste va au-delà de ce qu'on a l'habitude de voir dans les productions littéraires. Les désirs sexuels sont mis en lumière. Toutefois, Alain Sara n'est pas dans une logique de provocation.

Alain Sara, auteur du livre

Son préfacier Mamadou Hébié signera que l'œuvre est loin d'être un manuel d'éducation sexuelle. Pour lui, l'ouvrage se positionne plutôt dans un genre et dans un registre non définis inspiré d'un autre qui comme saint Augustin et Rousseau avant lui, décida de révéler au grand jour les flammes qui incendièrent ses sens, son corps, laissant au passage des effluves capiteux dans son âme. L'amour selon lui n'est pas que chasteté, pureté et douceur ou emboitement de structures parfaitement assorties. Il est également virilité, féminitude, intensité souffrance et fatuité.

Ils étaient nombreux à être témoins de la sortie du livre

L'œuvre a été éditée à Paris en France. Elle est disponible uniquement sur facebook sur la page « carrefour du livre ». Son prix est fixé à 12 000 FCFA. En dehors de l'internet, l'œuvre n'est pas disponible en librairie, ainsi en a décidé l'auteur. La dédicace a connu la présence des parents, amis et connaissances et des férus de livre.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Service national pour le développement : L'appui financier handicape l'atteinte des objectifs

Mon, 24/05/2021 - 00:10

Créé sur les cendres du Service national populaire (SNP) institué au Burkina Faso en 1984, le Service national pour le développement (SND) va au-delà de la formation civique et militaire. Pendant plusieurs années, cette institution est dans la formation professionnelle pour l'insertion socio-économique des jeunes. Face à ses missions, le SND enregistre plusieurs difficultés.

Le Service national pour le développement (SND), forme actuelle de l'évolution du Service national populaire (SNP) institué au Burkina Faso en 1984, est toujours peu connu des populations. Face à ce constat, les premiers responsables de l'institution ont initié une caravane de presse pour permettre aux hommes de médias de toucher du doigt le travail abattu et les projets en cours.

Le directeur général du SND, l'Intendant Colonel-major Mathieu Benao (à gauche) et le directeur du centre de Badala, le Capitaine Gninizon Sangaré.

« Si avant, au SNP, l'accent était beaucoup mis sur la formation militaire, qui a été abandonnée en 1993, aujourd'hui, il y a une volonté de repartir sur la formation militaire mais aussi la formation professionnelle des jeunes pour leur permettre de s'insérer dans le tissu socio-économique du pays », a indiqué le directeur général du SND, l'Intendant Colonel-major Mathieu Benao. Et malgré cette nouvelle volonté, les difficultés de l'institution ont la peau dure.

« Nos moyens sont assez limités », a-t-il confié aux micros des journalistes. Le directeur général souhaite que l'appui financier soit revu à la hausse afin de permettre au SND d'atteindre ses objectifs.

Ce plafond de la salle de maçonnerie du centre de Loumbila témoigne de la vétusté des bâtiments.

Manque d'appui financier

Dans les différents centres de formation et de production du SND, les problèmes sont les mêmes. Créé en 1986, le Centre de formation et de production de Loumbila, situé dans la région du Plateau-central, a cinq filières qui sont disponibles. Il s'agit de la maçonnerie, la menuiserie bois, l'électricité bâtiment, la mécanique deux roues et la sécurité privée. La vétusté de ce temple du savoir-faire et savoir-vivre est visible pour tout visiteur. Dans les cinq filières visitées, les encadreurs déplorent le manque des matériels de roulement.

Des apprenants en mécanique deux roues du centre de Badala en plein exercice pratique.

Lire aussi : Service national pour le développement : A la découverte du centre de formation de Loumbila qui « dresse les tordus »

A Badala, huit kilomètres de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, le SND a un centre de formation et de production (ouvert en 2004). Sur ce site, on apprend aux « appelés » (élèves du SND), la maçonnerie, la mécanique deux roues, la soudure et la menuiserie (bois et métallique). Ici également, le directeur du centre, capitaine Gninizon Sangaré et les formateurs égrainent leur chapelet de doléances, car les difficultés sont toujours d'actualité alors que des réformes de l'institution sont en cours. Le SND est un Etablissement public d'Etat (EPE), qui ne bénéficie pas de la subvention de l'Etat. L'institution ne bénéficie que de l'appui financier pour les « appelés ».

Le directeur de l'Institut de formation en développement rural de Bagré (IFODER), Laurent Kiwallo.

Pourtant, en matière de formation professionnelle, le SND compte plusieurs entrepreneurs qui exercent dans les différents domaines de compétence acquise. Chaque année, 600 jeunes burkinabè dont l'âge est compris entre 18 à 25 ans sont recrutés. En plus, 100 jeunes sont affectés à la brigade des sapeurs-pompiers. Dans le domaine du développement rural, depuis 2013, le SND en partenariat avec l'Institut de formation en développement rural de Bagré (IFODER) forme 150 jeunes chaque deux ans pour le titre d'Agent de développement rural (ADR), a indiqué le directeur, Laurent Kiwallo. Aujourd'hui, ce partenariat souffre des mêmes difficultés financières comme les autres centres.

Il faut rappeler que le Service national pour le développement (SND) a trois principales missions : offrir aux jeunes un cadre de participation aux tâches de développement socio-économique du pays ; développer l'esprit civique et patriotique des jeunes ; et développer chez les jeunes, l'esprit d'initiative et de confiance en leurs propres capacités.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Course cycliste « Aujourd'hui au Faso » : Issouf Ilboudo remporte la troisième édition

Sun, 23/05/2021 - 23:00

Issouf Ilboudo, sociétaire de l'Association des jeunes cyclistes de Koudougou (AJCK), a remporté la 3e édition de la Course cycliste « Aujourd'hui au Faso », courue ce dimanche 23 mai 2021 sur 127,500 km.

Lentement mais sûrement, la Course cycliste organisée par le journal « Aujourd'hui au Faso » est en train de prendre une place importante dans le calendrier de la Fédération burkinabè de cyclisme.

En trois éditions, la course draine du monde sur l'avenue Charles de Gaulle. C'était encore le cas ce dimanche 23 mai 2021 lors de la troisième édition. Au total 51 coureurs cyclistes issus de 20 clubs ont pris le départ pour une distance à parcourir de 127,500 km.

Après un départ en slow, les choses n'ont pas tardé à s'accélérer. Les attaques se sont succédé durant toute la course. Dès le sixième kilomètre, deux cyclistes s'échappent. Ils parviennent à garder l'avance sur une vingtaine de kilomètres avant d'être avalés par le peloton. Après la reprise des fuyards, les cyclistes passent le temps à s'observer et toute tentative d'échappée est vite annulée.

Le peloton est resté inactif après le départ de Issouf Ilboudo

Après 85 kilomètres de course, Boureima Nana décide de « pourrir » la vie à ses concurrents. Il parvient à sortir du groupe et se placer en tête. Il creuse un écart de plus de 40 secondes avec le peloton obligeant ainsi les autres à plus d'efforts pour annuler son action. Et c'est ce qui a été fait puisqu'il est repris à cinq tours de la fin.
Mais aux derniers trois tours, soit un peu plus de 12 kilomètres, une attaque est lancée par Issouf Ilboudo. Il sort du groupe et creuse rapidement l'écart. Les hommes qui composent le peloton sont gagnés par la fatigue. Le fuyard en profite pour accroître l'écart. Alors que le public pensait que le peloton allait annuler l'échappée, Issouf Ilboudo accentue son effort et maintient la différence. Seul en tête, il franchit la ligne d'arrivée en roue libre, après 3h 24 minutes 02 secondes de course. Il est suivi par son coéquipier Mathias Sorgho.

La stratégie de l'AJCK s'est avérée payante. Pour Issouf Ilboudo, il a décidé de sortir à la demande de Matthias Sorgho. « Pendant la course, Mathias est venu me dire de me préparer parce que la victoire était à moi. Il m'a expliqué que l'échappée de Boureima Nana a fatigué les autres et que la course nous était favorable. C'est ainsi que j'économisais mes efforts pour l'assaut final », a-t-il expliqué.

Emerveillé par l'enthousiasme des cyclistes

La course était placée sous le patronage du président de l'Assemblée nationale, Bala Sakandé. Pour son représentant, Dr Emile Bazyomo, par ailleurs directeur de cabinet du PAN, il s'est dit émerveillé par l'endurance des coureurs. « J'ai été émerveillé par l'enthousiasme et la bravoure des acteurs sur le terrain. J'ai fait le tour en véhicule et je me suis rendu compte qu'il fallait beaucoup d'efforts pour faire autant de tours et être en forme », a-t-il indiqué. Il a aussi appelé les acteurs socio-économiques à soutenir les fédérations sportives qui manquent de moyens pour organiser leurs activités.

Boureima Nana pendant son échappée

Organisée pour le septième anniversaire du journal

Selon la directrice de publication déléguée du journal « Aujourd'hui au Faso », Ariane Bamouni, la Course cycliste, qui est à sa troisième édition, entre également dans le cadre de la célébration des sept ans du canard.

« Nous avons organisé cette édition dans le cadre de la commémoration des sept ans du journal. Les cyclistes ont dû faire beaucoup d'efforts pour tenir jusqu'au bout vu le temps qu'il fait », a-t-elle expliqué.

Les dix meilleurs cyclistes ont été primés. Le premier a reçu la somme de 250 mille francs CFA. Pour les responsables du journal, rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Formation en gestion de la paie et sur les innovations de la nouvelle loi portant régime de sécurité sociale

Sun, 23/05/2021 - 21:30

Le cabinet DEMBS ASSOCIATES organise deux formations :

Certificat en gestion de la paie (aspects juridiques et fiscaux)

Coût de la formation : 300.000 FCFA Hors taxe

Date : 19 Juin au 24 Juillet 2021, uniquement les samedis

Session de formation sur les innovations de la nouvelle loi portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés au BURKINA FASO

Coût de la formation : 75 000 Hors taxe

Date : 09 Juillet 2021

Infoline : 62583163/76413959/ 25407635

Email : edwige.zongo@dembsassociates.net

NB : Les inscriptions sont ouvertes

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Éducation : L'Université de l'Unité Africaine célèbre l'intégration

Sun, 23/05/2021 - 20:00

L'Université de l'Unité Africaine (ex IAM) a sacrifié à la tradition, ce samedi 22 mai 2021, en célébrant la neuvième édition de la journée de l'intégration africaine. Cette journée qui a connu la participation des 19 communautés que compte l'Université, était placée sous le parrainage du ministre délégué en charge de l'Intégration africaine et des Burkinabè de l'extérieur, représenté par son secrétaire général, Seydou Sinka.

Une fois de plus, les communautés aux sein de l'Université de l'Unité Africaine (ex-IAM) ont exprimé leur culture. Cela à l'occasion de la 9e édition de la journée de l'intégration. Une initiative qui depuis plusieurs années occupe désormais une place de choix dans les activités de cet institut supérieur. En effet, elle a pour objectif de promouvoir l'intégration africaine. Il s'agit de réunir pour une journée, des femmes et des hommes, de nationalités différentes, à travers l'organisation d'activités culturelles et gastronomiques.

Selon le directeur général de l'Université de l'Unité Africaine, Alioune Benga, la diversité culturelle est une immense richesse qui doit être valorisée pour relever le défi commun de la promotion et du développement du capital humain. Ainsi pour lui, la pandémie du Covid-19, qui a entraîné le report de l'édition 2020 de cette journée de l'intégration, se présente comme une opportunité supplémentaire de réfléchir à la façon dont l'Afrique accéléra sa transformation économique dans la droite ligne des objectifs du développement durable et des buts fixés dans l'agenda 2063 de l'Union africaine.

Le président de conseil d'administration de l'Université de l'Unité Africaine, Hamed Moussa Diallo.

"L'Afrique doit renforcer son engagement en faveur d'un développement inclusif qui mettrait en avant la créativité, l'énergie, et les compétences des femmes et des jeunes", a-t-il déclaré tout en soulignant que la force de l'Université de l'Unité Africaine réside dans le brassage culturel qu'elle a réussi depuis plusieurs années. Dans la même lancée, pour le président du Conseil d'administration de l'Université de l'Unité Africaine, Hamed Moussa Diallo, cette journée est une manière de briser les barrières entre les jeunes des différentes communautés. Toute chose qui permettra d'atteindre l'Unité africaine tant prônée par les dirigeants politiques.

Le directeur général de l'Université de l'Unité Africaine, Alioune Benga.

L'intégration pour un développement durable

Du côté du représentant du parrain, Seydou Sinka, secrétaire général du ministère délégué en charge de l'Intégration africaine et des Burkinabè de l'extérieur, cette initiative qui permet la valorisation des cultures africaines et favorise l'intégration des peuples est à saluer. Dans la mesure où elle intervient à un moment où l'intégration est mise à rude épreuve sur le continent par les agissements et les actes parfois ignobles. Et pour lui, seule l'unité peut permettre aux pays africains d'atteindre le développement durable escompté. "C'est par l'intégration que nous allons valoriser la chaîne de solidarité au niveau national, sous-régional et international", souligne-t-il. Tout en invitant chaque peuple à jouer sa partition, il a réitéré la disponibilité du ministère à accompagner toutes actions allant dans le sens de l'intégration et du vivre-ensemble.

Le président de conseil d'administration de l'Université de l'Unité Africaine, Hamed Moussa Diallo.

L'édition 2021 a réuni les 19 communautés que compte l'Université de l'Unité Africaine autour d'un défilé des communautés, l'exposition des cultures des différents pays, le concours d'art culinaire et des prestations des communautés. Selon la représentante des communautés, Assétou Jamia Dao, étudiante en transport-logistique, cette initiative est un tremplin pour eux, en tant que jeunes, de resserrer les liens de fraternité, d'amitié et de raffermir leur unité. Partant du fait que l'intégration doit se concrétiser, se constater dans les comportements et les actes de tous les jours, Assétou Jamia Dao a lancé un appel à l'endroit des étudiants pour la pratique de cette valeur au quotidien

Les prestations et défilé des communautés

Au total 15 pays ont participé au défilé à savoir, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Bénin, le Togo, le Tchad, le Sénégal, la Guinée Bissau, la Guinée Équatoriale, l'Espagne, les États-Unis, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon. Après les différentes prestations, le Burkina Faso est classé 1er en défilé, suivi de la Côte d'Ivoire et du Niger. Au niveau de la danse, la Côte d'Ivoire vient en tête et est suivie du Burkina Faso et du Niger.

Les personnalités présentes à la journée.

Judith SANOU
Lefaso.net

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