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Diplomacy & Defense Think Tank News

PRESENTATIONS ET REPRESENTATIONS DU DROIT INTERNATIONAL DANS LES FILMS ET LES SERIES TELEVISEES

Centre Thucydide - Thu, 21/05/2015 - 22:05

Invité par les organisateurs à présenter les conclusions de ce colloque passionnant, je me sens à la fois très honoré et très inférieur. Très honoré, parce que le colloque marque le cinquantième anniversaire du Centre de droit international de l'Université libre de Bruxelles, et que nous connaissons la créativité, la vitalité et l'apport à la pensée internationaliste de la doctrine belge. On le sait, la Belgique a toujours été très active et présente sur le plan international. Le fait qu'elle ne soit pas un grand Etat lui donne la distance nécessaire face aux intérêts, aux ambitions, aux passions et aux propagandes des grandes puissances. Elle se projette spontanément dans des espaces matériels et intellectuels qui débordent les cadres restreints d'Etats, si étendus soient-ils, dont l'autisme est la première tentation. En particulier, sa contribution à la construction européenne, comme sur un autre plan à la francophonie, transcende sa dimension géographique. L'apport de ses écrivains, poètes, peintres, musiciens, auteurs de bandes dessinées est immense, et le sujet même de notre colloque souligne l'importance culturelle du pays, culture qui est un grand ressort de l'influence internationale...

À quoi servent les think tanks ?

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 17:10

La recherche stratégique française souffre d’un déficit chronique et il n’existe que quatre think tanks ayant une visibilité internationale : l’Ifri (Institut français des relations internationales), le Ceri (Centre d’études et de recherches internationales), la FRS (Fondation pour la recherche stratégique) et l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Cela crée un décalage avec les ambitions internationales affirmées de notre pays. Cette regrettable situation a des racines historiques.

La tradition régalienne française et l’émergence d’une politique étrangère autonome avec la Ve République voyaient d’un mauvais œil l’existence de centres de recherche indépendants, vus comme autant d’obstacles et de gênes éventuels pour l’exécutif. La tradition des think tanks était plutôt atlantique et américaine, facteur supplémentaire de méfiance du pouvoir gaulliste. À de rares exceptions près, l’université optait pour une recherche théorique et considérait comme non scientifiques les études à destination des décideurs.

L’État considérait qu’il avait suffisamment de moyens d’information grâce, entre autres, à un réseau diplomatique particulièrement développé et aux services de renseignements. Cela conduit à un réseau faible de think tanks, non seulement par rapport aux mastodontes américains, mais également en comparaison avec des pays européens, comparables par la taille, comme l’Allemagne (doté d’un système puissant de fondations politiques ou d’entreprises et où le système fédéral poussait à la multipolarité), à la Grande-Bretagne et même aux pays d’Europe du Nord.

Le système des fondations et des dons défiscalisés, inconnu en France, a commencé à se développer depuis peu, mais il ne s’oriente pas sur la recherche stratégique. Ce sont des domaines qui peuvent donner lieu à polémique, où le consensus n’est pas toujours possible. Résultat, les grandes entreprises françaises, y compris celles dont l’activité est fortement soumise aux aléas stratégiques, consacrent de fortes sommes au mécénat culturel, plus consensuel et gratifiant, et pratiquement rien aux études géopolitiques.

À quoi servent les think tanks ? Certes, l’administration a ses propres canaux d’information mais un point de vue complémentaire, avec une approche différente, n’est jamais inutile. Il est également un rôle d’information du public, une fonction pédagogique pour décrypter les enjeux internationaux. Un débat contradictoire, libre et ouvert, est un enjeu démocratique pour éclairer sur les options internationales du pays. Il y a surtout un rôle majeur dans la grande bataille d’idées qui se jouent au niveau international : le soft power, la puissance douce, joue un rôle de plus en plus important. C’était déjà le cas dans les années 1960, où les positions spécifiques françaises avaient du mal à être soutenues faute de combattants dans le cercle des débats d’idées internationaux, où les positions américaines étaient en force. La situation s’est développée (et du point de vue français aggravée) depuis cette époque. Le débat d’idées compte plus, les échanges sont plus nourris et plus fructueux, l’influence exercée par ce biais sur les opinions est plus grande et le rôle des opinions s’est lui-même accru. Et la France est proportionnellement plus absente.

La France, qui comptait déjà un retard relatif vis-à-vis de ses ambitions à l’égard des pays occidentaux, perd maintenant du terrain vis-à-vis des pays émergents. L’époque où les très rares experts chinois participaient au débat pour amener les positions officielles est révolue. Il y a désormais un puissant réseau de think tanks et d’experts qui s’exportent et participent aux échanges intellectuels. La Russie a également musclé son dispositif.

Partout dans le monde, les pays se dotent de think tanks au gré de leur affirmation sur la scène internationale, avec des moyens conséquents, qui ne peuvent que faire rêver leurs homologues français. Certains se contentent de répéter les positions de leurs propres gouvernements, d’autres sont plus mobiles, plus ouverts, plus actifs : Asie, Amérique latine Afrique, Asie centrale, Golfe, etc. Tous les pays qui font plus entendre leur voix sur la scène internationale le font également par le biais de leurs chercheurs en relation internationale.

Avec des ressources publiques déjà faibles et en régression, des ressources privées qui vont vers d’autres horizons, notre pays risque d’accroître la faiblesse de ses positions dans le débat d’idées international.

Quelle stratégie de sécurité pour l’Europe ?

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 16:46

Pierre Vimont est Senior Associate, Carnegie Europe, ancien ambassadeur de France auprès des États-Unis et ancien secrétaire général exécutif du SEAE. Il répond à nos questions à l’occasion de son intervention dans le cadre de la conférence-débat organisée par l’IRIS le 18 mai 2015 :

– Quels sont les défis sécuritaires auxquels l’Europe doit répondre aujourd’hui ?
– Les pays européens ont-ils les mêmes priorités et les mêmes attentes en termes de sécurité ?
– Selon vous, est-il possible de concilier les intérêts de tous au sein d’une stratégie commune ? Par quels moyens ?

Der Aufschwung kurdischer Politik

SWP - Thu, 21/05/2015 - 15:54

Der Nahe Osten erlebt einen nicht gekannten Aufschwung kurdischer Politik. Gleichzeitig stehen wichtige Weichenstellungen an. Im Irak hoffen die Kurdinnen und Kurden auf die Gelegenheit, ihre Unabhängigkeit zu erklären, was die Auflösung des Irak beschleunigen würde. In der Türkei sind der Ausgang der Verhandlungen zwischen der PKK und der Regierung und die Zukunft des Waffenstillstands offen. In Syrien werden die Kurdinnen und Kurden ohne Unterstützung des Westens ihre für autonom erklärten Siedlungsgebiete nicht halten können. Ein Rückzug der PYD würde dort mit der Gefahr einer weiteren Welle ethnischer Säuberungen einhergehen. Humanitäre Krisen um die Flüchtlinge aus Syrien und dem Irak, die Notwendigkeit zur Reetablierung einer regionalen Ordnung und die eigene energiepolitische Abhängigkeit zwingen Europa, sich über eine neue Kurdenpolitik Gedanken zu machen.

Dabei kann sich europäische Kurdenpolitik nicht länger darauf fokussieren, das Vorgehen autoritärer Regime gegen ihre kurdischen Minderheiten zu unterstützen. Eine solche Politik hat längst ihr Potential zur Herstellung von Stabilität eingebüßt. Europäische Kurdenpolitik kann aber auch nicht allein darin bestehen, sich vorbehaltlos mit den jeweiligen politischen Forderungen der Kurdinnen und Kurden zu solidarisieren. Denn radikale Lösungen in der einen oder anderen Richtung bergen das größte Gewaltpotential in sich. Europäische Kurdenpolitik muss auf Ausgleich, Vermittlung und Deeskalation gerichtet sein. Sie kann indes nur funktionieren, wenn ihre Protagonistinnen und Protagonisten einerseits mehrere alternative Entwicklungsverläufe in ihre Überlegungen einbeziehen und wenn sie andererseits Kanäle für die Kommunikation mit allen Akteurinnen und Akteuren eröffnen – auch auf Seiten der Kurdinnen und Kurden.

Inhaltsverzeichnis

Problemstellung und Schlussfolgerungen
S. 5

Martin Weiss
Kurdistan-Irak: Regionalpolitischer Bedeutungszuwachs durch den Kampf gegen den »Islamischen Staat«
S. 7

Gülistan Gürbey
Von der Konfrontation zur Kooperation: Die Annäherung zwischen Kurdistan-Irak und der Türkei
S. 25

Müzehher Selcuk
Die Hegemonie der PYD unter den Kurden Syriens und ihr Verhältnis zur PKK und zu Damaskus
S. 37

Günter Seufert
Von der »Lösung der Kurdenfrage« zum Umgang mit »Kurdistan«. Die Verhandlungen der türkischen Regierung mit der PKK
S. 47

Günter Seufert
Die Kurden als zentraler Faktor der politischen Entwicklung in der Türkei: Wie weiter mit dem PKK-Verbot?
S. 61

Günter Seufert
Resümee: Die Schwäche der Nationalstaaten im Nahen Osten zwingt Europa zu einer neuen Kurdenpolitik
S. 77

Anhang
S. 85

Abkürzungen
S. 85

Verzeichnis der Autorinnen und Autoren
S. 87

Lektürehinweise
S. 87

L'école décroche : à qui la faute ?

Institut Montaigne - Thu, 21/05/2015 - 14:57
Date de parution: Mardi 19 Mai 2015Auteur: Fabrice LundyNom de l'editeur: BFM BusinessImage de l'editeur: Description: Pourquoi y a-t-il autant de collégiens qui ne maîtrisent pas les connaissances de base au point que la France décroche des classements internationaux ? Le fonctionnement du système éducatif français a été le thème abordé par Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, aux côtés de Teresa Cremisi, directrice des éditions Flammarion et auteur de "La Triomphante" (Éd. des Équateurs), Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC Paris, dans l'émission de Fabrice Lundy, sur BFM Business, mardi 19 mai dans "Les décodeurs de l’éco".Type de parution: L'institut s'exprimeType de média: Télévision

Oser l’apprentissage !

Institut Montaigne - Thu, 21/05/2015 - 14:51
Date de parution: Mardi 19 Mai 2015Auteur: Brigitte Jeanperrin Nom de l'editeur: France InterImage de l'editeur: Description: Après les assises de l’apprentissage, autour du Président de la République, en septembre dernier, Manuel Valls, mardi dernier a voulu mobiliser fortement les régions et les partenaires sociaux pour la rentrée de septembre. L'objectif : 500 000 apprentis en 2017, soit 100 000 de plus qu’aujourd’hui. Type de parution: L'institut s'exprimeType de média: Radio

Akademischer Dialog: Kommunale Selbstverwaltung und chinesische Experten

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 21/05/2015 - 14:28
Sechs Wissenschaftler der Hochschule des Zentralkomitees der Kommunistischen Partei Chinas informierten sich in München und Berlin über kommunale Selbstverwaltung.

Asie centrale : la menace des néo-Taliban

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 13:49

Les Taliban avaient promis leur « offensive de printemps » pour le 24 avril. En réalité, cette dernière a commencé dès le mois de mars, à un endroit où on ne l’attendait pas : le Nord de l’Afghanistan, seuil à majorité tadjiko-ouzbèke de l’Asie centrale, relativement épargné par la guerre jusqu’ici.

Est-ce l’indication d’un intérêt du mouvement insurrectionnel pour les islamistes centre-asiatiques qui, parfois, appellent son intervention ? L’état d’esprit des rebelles n’est pas si simple. Il apparaît en effet que les Taliban afghans seraient plutôt enclins à restreindre leur action à l’Afghanistan même, voire à négocier avec le gouvernement de Kaboul, « mais que les insurgés étrangers présents à leur côté ne leur permettront pas de participer aux négociations de paix » [1]. La forte connexion entre révoltés et trafic de drogues incite également à la projection du conflit vers l’Asie centrale.

Les néo-Taliban

Depuis 2013, l’arrivée de guérilleros étrangers dans les provinces du Nord, via le Nouristan et la Kunar, avait été remarquée, notamment du fait d’accrochages meurtriers avec les Gouvernementaux au Badakhshan. Le 19 mars 2015, nous avions signalé que « les islamistes du MIO (Mouvement islamique d’Ouzbékistan qui a fait allégeance à Daech), disposent dans le Badakhshan de près de 1000 guérilleros prêts à s’infiltrer vers le Ferghana, et de 2500 sur les confins turkmènes menaçant le gisement de gaz de Galkynych ». [2]

Ces premiers « étrangers » ont été renforcés, ces derniers mois, par différents groupes islamistes arrivés avec leur encadrement et, parfois, leurs familles « qui s’impliquent dans la propagande, la fabrication des explosifs et la préparation au combat » [3]. Taliban pakistanais du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), Ouzbeks, Tadjiks, Kazakhs, Ouighours, Turkmènes, de l’Asie centrale, mais aussi Arabes et Tchétchènes, ils seraient aujourd’hui plus de 5000 à s’adjoindre au noyau insurrectionnel originel composé de Pachtouns locaux, de trafiquants nord-afghans, mais aussi de Tadjiks : les « étrangers » apportent leur soutien mais aussi essayent, par la force s’il le faut, d’influencer les Taliban en imposant leur orientation et leurs méthodes, plus proches de l’Émirat islamique ou d’Al-Qaïda que des réalités afghanes [4]. Ainsi en est-il allé, semble-t-il, au Badakhshan où quelques escarmouches ont dénoté une résistance initiale aux arrivants.

D’où viennent-ils ? Selon Nourulhaq Ulumi, ministre de l’Intérieur afghan, « l’opération militaire pakistanaise dans la zone tribale du Waziristan a forcé les rebelles à se replier en Afghanistan. Ces derniers tentent maintenant de déplacer la guerre depuis le Sud du pays vers le Nord, ce qui représente une nouvelle pression pour les forces afghanes dans les régions septentrionales » [5]. En fait, la hiérarchie talibane semble avoir préféré éloigner ces redoutables trublions vers le Nord-afghan dans l’espoir de s’en débarrasser en direction de l’Asie centrale…

Les étrangers ou néo-Taliban, pour l’instant à peu près acceptés par les résistants locaux, se sont répartis dans les localités peu accessibles, voire les massifs montagneux [6] de l’intérieur des provinces, mais aussi à proximité du Pyandj (haut cours de l’Amou-Darya) et dans les régions les plus névralgiques : Badakhshan et Koundouz. Ils y font face aux routes tadjikes remontant vers Douchanbé et Bichkek (M 41) qui correspondent aux grands axes du trafic de drogue qu’il s’agit de maintenir. Ils sont aussi présents et actifs dans le Bagdis et surtout le Faryab, face aux gisements de gaz turkmènes et le long d’un autre circuit de la drogue. Un parlementaire de la région n’a-t-il pas déclaré, le 14 avril, au ministre de l’Intérieur : « Je tiens à vous dire que la province du Faryab n’est pas dans vos mains. 80% de son territoire est sous le contrôle des Taliban ». [7]
Fait totalement nouveau : toutes les autres provinces du Nord sans exception connaissent la présence de Taliban : des opérations de contre-insurrection y ont été menées en réponse aux actions terroristes de tout genre qui se sont multipliées de toutes parts ces derniers temps.

La nouvelle insurrection : un état de guerre d’un bord à l’autre du Nord-afghan

Le front ouest face au Turkménistan

Le 2 février, dans la province de Faryab, près de 1000 familles ont fui leurs maisons après qu’un civil a été tué et vingt autres blessés lors d’affrontements en cours dans le district de Qaisar. Trois villages de ce district tombent aux mains des insurgés le 9 avril « après d’intenses combats ». La province de Faryab et celle de Bagdis constituent sur la frontière turkmène un foyer d’agitation quasi permanent entretenu par les 2500 néo-Taliban qui y sont déployés à une centaine de kilomètres seulement du deuxième gisement gazier au monde, celui de Galkynych, approvisionnant notamment la Chine.

Le front central de Koundouz face au Tadjikistan du Sud et l’Ouzbékistan

Dès le 2 février, le gouverneur de la province de Koundouz, l’un des grands nœuds stratégiques de l’Asie centrale, a demandé que les militaires affrontent la présence d’éléments de Daech dans sa province. Le 14 mars, effectivement, l’armée afghane déploie à Koundouz une unité de 1000 hommes « destinés à opérer de nuit » : cela signifie qu’elle est composée de troupes spéciales suivies par les conseillers américains. La conjoncture n’en empire pas moins au point que le gouverneur menace, le 30 mars, de démissionner.
Le 27 avril, après un pourrissement de la situation, « de violents affrontements entre forces afghanes et Taliban font plus de trente morts autour de Koundouz et les insurgés menacent la capitale provinciale. A la suite de ces affrontements, plus de 1.800 familles se déplacent vers la ville de Koundouz » [8]. Le même jour, le chef du district d’Imam Sahib (au sud du Pyandj face à la frontière tadjike) annonce qu’il a perdu le contact avec 500 policiers engagés contre les Taliban.
2000 soldats afghans supplémentaires sont immédiatement déployés. L’armée de l’Air afghane apporte son soutien et l’aviation américaine intervient le 29 avril.
Ces violentes hostilités ont fait 154 victimes – dont trente étrangers – et 134 blessés parmi les rebelles, rien que dans la région de Koundouz. Dans ce premier combat d’envergure, l’Armée nationale afghane semble avoir bien tenu face aux Taliban.
Suivies d’une fragile rémission, ces opérations marquent certainement une pointe d’effort de la part des révoltés puisqu’elles s’étendent aussi aux provinces de Bagdis, Faryab, Djaozdjan, Balkh et surtout Badakhshan.

Le front oriental du Badakhshan face au Gorno-Badakhshan tadjik… et à la Chine

Les combats dans le Badakhshan ont aussi culminé fin avril mais ont été précédés par une action particulièrement violente, dès le 10 avril, à l’intérieur de la province. Près de 500 Taliban attaquent alors les postes militaires du district de Djourm, en conquérant une vingtaine. Trente-trois soldats afghans sont tués, quatorze pris en otage dont deux décapités. Vingt-sept insurgés, dont huit néo-Taliban, parmi lesquels sept seraient tadjiks, succombent.
Les combats reprennent le 27 avril et font dix-sept victimes parmi les Taliban, dont des étrangers. Mais la péripétie essentielle ce jour là concerne Ahmad Zia Massoud, frère cadet de feu Ahmad Shah Massoud et conseiller spécial du président Ghani : « Il échappe de justesse à une attaque à la roquette alors qu’il était en visite dans le district de Barak pour examiner la situation » [9].
Une prise de contrôle dans le Badakhshan (ou Pamir afghan) pourrait permettre aux Taliban de s’infiltrer dans le Pamir tadjik et le Wakhan, zones hautement stratégiques jouxtant la Chine. Elle leur donnerait aussi, outre des aéroports, le contrôle de l’amorce tadjike de l’axe M41 vers Och et le Ferghana, route importante, sinon essentielle du trafic de drogue.

La marge de manœuvre des néo-Taliban

L’énigme principale est de savoir si les « étrangers » néo-Taliban continueront de s’entendre peu ou prou avec les Taliban pachtouns, voire ouzbeks ou tadjiks qui combattent à leur côté. La communauté d’ethnies [10] et de religion (sunnisme rigoriste) aboutira peut-être à ce résultat.

Le trafic de drogue mené en commun pourrait aussi favoriser la cohésion. Les trafiquants ont besoin aussi bien d’une sécurisation des cultures que celle de la traversée du Pyandj et des itinéraires, notamment sur le territoire tadjik. Une guerre peut favoriser cette sécurisation mais aussi la compromettre, au moins dans un premier temps.

De l’autre côté du Pyandj-Amou Darya, les sympathisants des Taliban et néo-Taliban ne manquent pas, en particulier dans la jeunesse : ils sont surtout trafiquants au Turkménistan et Gorno-Badakhshan tadjik, plutôt religieux extrémistes et islamistes au Tadjikistan, Ouzbékistan, Kyrgyzstan, voire Kazakhstan du Sud et de l’Ouest. Leur aide à des guérilleros peut être considérable. Le recrutement de jeunes gens dans le cadre ou non d’une guerre civile semble assuré au Tadjikistan, Kyrgyzstan du Sud, Ferghana ouzbek et dans la région de Tchimkent, Tarass et Turkestan au Kazakhstan [11].

Avec le Turkestan oriental, ou Xinjiang, les filières terrestres sont beaucoup plus malaisées à installer, mais existent. Certaines, parfois liées à un trafic de drogues, transitent par le Wakhan, le Pamir, la vallée de Garm, le Nord-Pakistan, voire le Cachemire. Elles sont surveillées, notamment dans le Wakhan, par des postes militaires chinois installés sur le territoire tadjik. Il ne fait aucun doute qu’un début de guérilla islamique au Turkestan occidental (ex-soviétique) aurait un énorme retentissement au Turkestan oriental (Xinjiang), région turque la plus mûre avec le Tadjikistan indo-iranien pour une subversion islamiste. Mais le souvenir de la guerre civile sera un frein au Tadjikistan, tout comme l’isolement géographique en sera un autre au Xinjiang.

Néo-Taliban, voire Taliban, trafiquants et combattants de tout acabit auront de toute façon affaire à très forte partie au Nord de la frontière du Pyandj : la 201ème base militaire russe et ses 6000 soldats peut s’y déployer en 24 heures avec ses chars, canons et blindés, et mener une guerre classique [12]. Les gardes-frontières et l’armée tadjike sont en progrès mais ont des capacités moindres. En fait, comme c’est le cas actuellement dans le Donbass, une résistance expérimentée et assez solide pourrait surgir de toute l’ex-URSS de la part des afghantsi, anciens interventionnistes soviétiques en Afghanistan, adversaires redoutables, voici trente ans, des Moudjahidines… Par ailleurs, dans toute l’Asie centrale ex-soviétique, les apparatchiki (gens d’appareil), qui appartiennent surtout à une classe moyenne en plein essor proche de la civilisation russe, devraient organiser une riposte s’ils ne veulent pas perdre par une guerre civile leur mode de vie et les avantages acquis.

Mais le glissement possible vers une guerre islamique de toute l’Asie centrale ou d’une de ses parties nécessite une étincelle, le début d’un processus de désintégration. Ce pourrait être un problème de succession dû à l’effacement des vieux présidents Nazarbaev ou Karimov, une partition (celle du Sud) au Kyrgyzstan ou, tout simplement, une subversion narco-islamiste agencée par les néo-Taliban à partir du Nord afghan en direction du Tadjikistan, voire du Ferghana ouzbek, du Sud kyrgyz ou kazakh. Nous avions insisté en
2014 [13] sur l’importance à l’avenir pour l’Asie centrale de l’islam mafieux : le voici prêt à agir !

 

[1] Bulletin mensuel du CEREDAF n°328, 12/5/2015, p. 2. C’est le point de vue du Haut Conseil pour la paix du Badakhshan directement confronté aux Taliban.
[2] René Cagnat et Sergheï Massaoulov, « Entre Etats-Unis, Chine et Russie, l’enjeu eurasien », Observatoire stratégique de l’espace post-soviétique, IRIS, p.7. Galkynych, gisement de gaz turkmène, est le deuxième en importance au monde (voir ci-après p. 5).
[3] Bulletin du CEREDAF n° 328, p.9 (Tolo News 28/4). Ces groupes appartiennent à des mouvances très diverses ou djamoat ; citons les principales : outre le MIO ouzbek lié au Mouvement islamiste du Turkestan (surtout ouighour), le Djamoat Ansarullokh, surtout tadjik, le mouvement Salafia, le Djamoat Tablig et même le groupe Taliban, etc.
[4] Ibid, p. 2 (Pajhwok Afghan News 20/4).
[5] Ibid, p.6 (Khaama Press 14/04).
[6] On signale, le 30 avril, une opération dans la montagne Alborz de la province jusqu’ici assez calme de Balkh : une centaine de guérilleros s’y seraient réfugiés. (Tolo News, 30/4).
[7] RFELRL du 15/4
[8] Reuters 27/4.
[9] Bulletin du CEREDAF n° 328, p.8 (Khaama press, 27/4).
[10] Les « étrangers » ouzbeks, tadjiks, kirghizes, turkmènes, kazakhs, venus d’Asie centrale ont beaucoup en commun avec les représentants de ces nationalités, installés depuis des lustres en Afghanistan du Nord.
[11] Dans l’Emirat islamique combattraient actuellement 300 Tadjiks, 300 Kyrgyzs, 400 Ouzbeks et Ouighours, 200 Kazakhs, des Ouighours, Turkmènes et Caucasiens en nombre indéfini.
[12] L’effectif de cette grande unité – la plus importante implantation russe à l’étranger – en cours de modernisation pourrait atteindre 9 000 hommes en 2020.
[13] « Entre Chine, Russie et Islam, où va l’Asie centrale? », Diploweb, mai 2014.

De l'art et des relations internationales

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« Qu'est-ce que l'Art ? » / « What is Art ? », demande un membre du jury du très prestigieux programme de bourse d'étude Rhodes Scholarship à un étudiant finaliste. « Short for Arthur » (« Le diminutif d'Arthur ») souffle le candidat espiègle. Quelle autre réponse apporter ? Le Larousse définit l'art comme la « création d'objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l'homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique ». Ce processus créatif peut prendre mille formes : arts...

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La relation transatlantique, forte, durable, basée sur des intérêts partagés, des valeurs et des échanges intenses, est un des socles les plus solide du paysage international. Mais cette relation, aussi vigoureuse soit-elle, n'est pas...

Les États-Unis , de l'hyperpuissance au primus inter pares

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Au regard des déconvenues des années 2000, l'« hyperpuissance » américaine appartient déjà à des temps anciens. Douze longues années de guerre en Afghanistan et neuf en Irak ont grignoté le moral des Américains et les « sursauts » (surge) militaires n'ont pas suffi à sauver les projets américains au Moyen‐Orient. Le regard que porte le monde sur 'Amérique et les Américains sur eux-mêmes a été terni par cette boue collante.

LA SOCIÉTÉ CIVILE ORGANISÉE

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J Street face à l'AIPAC : Quand David s'attaque à Goliath

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Deutscher Lokaljournalistenpreis: Sindelfinger Zeitung/Böblinger Zeitung gewinnt "Zeitungs-Oscar"

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 21/05/2015 - 00:00
Die Sindelfinger Zeitung/Böblinger Zeitung erhält für ihr Infopaket „Zerreißprobe“, einer Serie über Geothermie-Schäden, den ersten Preis.

Pascal Boniface : « Avec le FC Sochaux, les Chinois peuvent se rendre sympathiques »

IRIS - Wed, 20/05/2015 - 17:10

D’où vient cet intérêt des sociétés chinoises pour le football européen ?

C’est un mouvement global. Les pays asiatiques sont passionnés de sport, et les paris y sont extrêmement importants. Et on voit de plus en plus de fortunes, personnelles ou de groupe, qui se sont constituées et cherchent à investir dans le sport car elles ont compris, après d’autres, qu’il est un élément de visibilité rapide et populaire. Ils peuvent se faire connaître de façon sympathique.

Pourquoi la France en particulier ?

C’est le bon moment car les clubs ne sont pas chers. Ledus a payé 7 millions pour Sochaux, qui est club historique en France, dispose d’un potentiel intéressant en termes important d’image, de notoriété. Au contraire, en Angleterre les prix sont prohibitifs et l’Allemagne interdit des partenaires étrangers majoritaires dans ses clubs. Le foot italien et espagnol se porte économiquement mal. Donc la France paraît attractive et moins onéreuse.

Est-ce la même motivation que le Qatar ?

Le Qatar a montré l’exemple. Le succès économique des Chinois est plus ancien, mais leurs investissements à l’étranger plus récents. Des fortunes se tirent la bourre et, pour se distinguer, se servent de leur surplus économique dans le football.

Cet engagement est-il durable ?

Cela dépend si ce sont des investissements personnels ou de société. On a vu avec Mammadov pour Lens que quand une personne est seule, elle est soumise aux aléas et le vent peut tourner. Avec Rybolovlev à Monaco aussi, son divorce lui a coûté cher, et même s’il est resté, il a dû changer de politique. Les investissements d’une firme sont plus pérennes que ceux d’un milliardaire.

Faut-il se réjouir l’arrivée de capitaux étrangers en France ?

Pour un club comme Sochaux, c’est forcément une bouffée d’oxygène par rapport à leur situation : le club est descendu l’an dernier, le propriétaire historique (PSA-Peugeot, ndlr) ne peut pas mettre d’argent, le centre de formation n’est pas mis en valeur comme avant… Même si l’investissement chinois n’est pas à long terme, s’il leur permet de revenir en Ligue 1 dans les deux ans, ce sera déjà ça ! Il y a plein de clubs à vendre. Et pour suivre sportivement, leurs dirigeants savent que les capitaux étrangers sont les bienvenus.

Warum die Europäische Union eine neue Globale Strategie braucht

Bonn, 20.05.2015. Am Montag trafen sich die Außen- und Verteidigungsminister der EU-Mitgliedstaaten in Brüssel. Auf ihrer vollen Agenda stand auch eine Diskussion über die Veränderungen im Sicherheitsumfeld und welche Chancen und Risiken sich dadurch für die EU ergeben. Auf ihrem nächsten Gipfeltreffen im Juni werden die EU Staats- und Regierungschefs dann vermutlich Federica Mogherini, die Hohe Vertreterin und Vizepräsidentin der Kommission, mit dem Entwurf einer EU-Außenstrategie beauftragen. Zwei Szenarien sind denkbar: Die EU beschließt, die Europäische Sicherheitsstrategie von 2003 zu überarbeiten. Sie galt als Meilenstein einer klaren Ausrichtung und Zielformulierung der EU-Außenpolitik. Allerdings haben sich seit 2003 die EU und ihr Sicherheitsumfeld erheblich verändert. Die Strategie muss daher grundlegend überarbeitet werden. Alternativ könnte eine breit angelegte ‚globale Strategie‘ entwickelt werden, die den globalen Herausforderungen Rechnung trägt. Diese Strategie würde gemeinsame Grundsätze und Ziele festlegen. Sie würde außerdem definieren wie verschiedene Bereiche des auswärtigen Handelns der EU, etwa die Außen- und Sicherheits-, die Handels-, Klima- und Entwicklungspolitik, zur Lösung globaler Probleme beitragen können und sollten. In einem zweiten Schritt könnte die EU dann speziell für einzelne Politikfelder Strategien formulieren, und etwa die Sicherheitsstrategie von 2003 sowie den Europäischen Entwicklungskonsens von 2005 überarbeiten. Diese zweite Option ist, was die EU und die Welt unserer Meinung nach am dringendsten brauchen. Warum sollte die EU eine globale Strategie entwerfen? Zunehmende Multipolarität, globale Interdependenzen und Unsicherheiten stellen die EU vor andere Herausforderungen als noch vor 15 Jahren. Der Vertrag von Lissabon hat institutionelle Reformen angestoßen, die das Außenhandeln der EU effektiver und kohärenter machen sollen. Im November 2014 beauftragte EU-Kommissionspräsident Jean-Claude Juncker Mogherini, den Vorsitz der „Gruppe von Kommissaren für Außenhandeln“ zu übernehmen. Damit ist die EU institutionell gut aufgestellt, um ein kohärenterer und einflussreicherer globaler Akteur zu werden. Eine neue globale Strategie sollte nun festlegen, wie die EU ihre Werte und Interessen weltweit vertreten und durchsetzen und welche Instrumente sie dafür verwenden will. Kohärentes, aktives Außenhandeln liegt im Eigeninteresse der EU: Mehr Wohlstand und Gleichheit außerhalb Europas trägt zu inklusivem und nachhaltigem Wachstum auch in Europa bei. Europas Stabilität und Sicherheit sind nur gewährleistet, wenn auch in anderen Teilen der Welt inklusives Wachstum Frieden schafft und bewahrt. Die EU kann Ziele in der Migrations-, Asyl- und Sicherheitspolitik nur erreichen, wenn sie jenseits von Populismus das übergeordnete Ziel verfolgt, menschliche Mobilität zu fördern. Ökologische Nachhaltigkeit in Europa verlangt eine glaubwürdige Klimaaußenpolitik, die einen globalen Konsens befördert. Folglich müssen die EU und ihre Mitgliedstaaten eine strategische Zukunftsvision entwerfen, die die Interessen Europas, seine globale Rolle und Verantwortung im 21. Jahrhundert neu definiert, den Einfluss Europas in der Welt sichert und seinen Beitrag zu globalen öffentlichen Gütern verbessert. Eine neue globale EU-Strategie muss daher über eine eng definierte Sicherheitsstrategie hinausgehen und diejenigen Außen- und Innenpolitikfelder der EU einbeziehen, die zur Bewältigung komplexer und zusammenhängender globaler Entwicklungsherausforderungen beitragen können. Eckpunkte für eine globale EU-Strategie Im Vertrag von Lissabon bekennt sich die EU zum Schutz der eigenen Bürger wie auch zu nachhaltiger Entwicklung, Armutsbekämpfung, freiem und fairem Handel, Demokratie und Menschenrechten. Diesen Verpflichtungen muss die neue EU-Strategie Rechnung tragen. Ihr internationaler Rahmen ergibt sich aus den aktuellen Verhandlungen über eine neue globale Entwicklungsagenda mit universellen Zielen für alle Länder der Erde. Daher verlangt die Umsetzung der Agenda in der EU neben einer globalen Außenstrategie eine entsprechend abgestimmte Binnenstrategie. Letztere könnte auf der bestehenden EU-Strategie für nachhaltige Entwicklung oder einem substanziell überarbeiteten und erweiterten Katalog mit Zielen und Indikatoren der Strategie Europa 2020 aufbauen. Zu den wichtigsten Implikationen der neuen Agenda gehört, dass die EU-Entwicklungspolitik ein strategisches Politikfeld der EU-Außenbeziehungen wird. Das erfordert ihre optimale Integration und Förderung durch die EU-Außenpolitik. Die Erarbeitung einer globalen Strategie fördert Diskussionen und eine engere Zusammenarbeit der EU-Institutionen und -Mitgliedstaaten sowie aller Akteure der Innen- und Außenpolitik (einschließlich Sicherheit, Entwicklung, Klima und Handel). Eine globale EU-Strategie könnte auch künftig den Rahmen für institutionelle Reformen und eine Überarbeitung der EU-Instrumente für auswärtiges Handeln bilden, vor allem mit Blick auf die Verhandlungen über den nächsten mehrjährigen EU-Finanzrahmen und das Auslaufen des Cotonou Abkommens im Jahr 2020.

Why the European Union needs a New Global Strategy

Bonn, 20.05.2015. The EU's Foreign and Defense Ministers have met in Brussels on Monday. One point on their long agenda was the strategic review of the EU's security environment and the challenges and opportunities arising for the EU. During the next European Council in June, the EU's heads of state and government are expected to mandate the High Representative and Vice President of the Commission, Federica Mogherini, to launch the process of drafting an EU strategy for external relations. Two scenarios are possible: The EU decides to review the 2003 European Security Strategy. This strategy was widely regarded as a milestone in establishing a clear direction and ambition for the EU's foreign policy. However, both, the EU and the EU's security environment have changed fundamentally since then and the strategy certainly needs a fundamental update. The alternative to revising the Security Strategy is developing a broad, 'global strategy' that analyses the global challenges the EU faces. It defines how different areas of EU external action such as foreign and security policy, trade, climate and development policy can and as well as should contribute to tackle these global challenges, on the basis of guiding principles and common objectives for all these areas. In a second step, the EU could then develop specific strategies for individual policy fields, as for instance review the 2003 Security Strategy and the 2005 European Consensus on Development.
In our opinion this second option is what the EU and the world need most of all.

Why the EU should develop a global strategy Increasing multipolarity, global interdependence and insecurities pose different challenges to the EU than 15 years ago. The Lisbon treaty has initiated a number of institutional reforms to make the EU's external action more effective and coherent. In November 2014, the new European Commission President Jean-Claude Juncker has tasked Mogherini to revitalise and chair the Commissioner's Group of External Action. The EU thus has the institutional foundation to become a more coherent and effective global actor. A new global strategy has to define and prioritise how the EU wants to articulate and promote its values and interests in the world and which instruments it wants to deploy for this purpose. Coherent and pro-active external action in all areas mentioned above is in the EU's own interest: Greater prosperity and equality beyond Europeean borders also contribute to inclusive and sustainable growth in Europe. Stability and security in Europe will only be guaranteed if peace, based on inclusive development, can be maintained or strengthened in other parts of the world. EU migration, asylum and security objectives can only be assured when guided by an overarching objective of promoting human mobility that transcends populism and promotes the EU’s long-term interests. Environmental sustainability in Europe requires a credible and convincing external climate policy that secures a global consensus. The EU and its member states thus have to develop a strategic vision for the future that redefines Europe's interests, its global role and its global responsibilities in the twenty-first century, secures European influence in the world and guides its contribution to global public goods. A new strategic global direction for the EU therefore has to go beyond a narrowly defined security strategy and include the different interconnected external and domestic policy areas of the EU that are relevant to address inter-related and complex global development challenges. Key parameters for an EU global strategy The Lisbon Treaty states that the EU commits not only to the protection of its own citizens but also to sustainable development, the eradication of poverty, free and fair trade and democracy and human rights. The EU's new strategy has to do justice to these commitments.
The current negotiations for a new universal global development agenda and Europe’s own position set the international framework for this strategy as it aims to develop universal targets for all countries in the world. Implementing the agenda in the EU thus not only requires an external global strategy, but also an internal strategy (which could either build on the existing EU strategy for sustainable development or on a substantially revised and expanded set of goals and indicators of the EU2020 strategy), and both have to be coherent with each other. A main implication of the new agenda is that the EU’s development policy will definitively become a strategic part and parcel of EU public policy, thus requiring optimal integration and promotion through the EU’s foreign policy.

The development of a global strategy is an opportunity for a discussion and closer cooperation among EU institutions and EU member states and all actors related to external and domestic action (including Security, Development, Climate, Trade). An EU global strategy could then also guide future institutional reforms and review of the instruments of external action, in particular the negotiations for the next multi-annual financial framework and the expiry of the Cotonou Agreement in 2020.

Tres nuevas uniones para Europa

Real Instituto Elcano - Wed, 20/05/2015 - 14:17
Opinión - 20/5/2015
Federico Steinberg

La Comisión Juncker está impulsando tres ambiciosos proyectos para revitalizar el mercado interior y aumentar el potencial de crecimiento: la unión energética, la unión del mercado de capitales y la unión digital.

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