La police ukrainienne est un interlocuteur essentiel d’EUAM Ukraine, notamment pour les projets pilotes des stations de Lviv et Sambir (Crédits: EUAM Ukraine)
(BRUXELLES2) Seize officiers de la mission européenne de conseil pour la réforme du secteur de la sécurité civile en Ukraine (EUAM) ont parcouru le pays pendant trois mois. Ce travail de terrain a permis aux experts d’évaluer la mise en oeuvre des réformes législatives au niveau régional. Un rapport est en court d’élaboration pour informer les autorités européennes et ukrainiennes. Premiers éléments.
Trois mois et 445 réunions dans les provinces ukrainiennes
Après trois mois de déploiement dans les douze régions de l’Ukraine, les experts de EUAM Ukraine sont retournés à leur QG de Kiev. Selon un premier bilan, quatre équipes ont mené un total de 445 réunions avec les commandants de la police, des procureurs, des juges, des représentants d’ONG, des centres d’aide juridique gratuits, les autorités locales et les gardes-frontières du pays.
Une volonté de changement au sein des forces de sécurité… mais il reste du boulot
Les experts disent avoir été témoins de nombreux cas de lutte pour le changement dans le pays. « L’Ukraine passe par un processus de transformation, et il est de notre intérêt de veiller à ce que les roues de réformes tournent dans la bonne direction » selon Kalman Mizsei, chef de l’EUAM. Dans ce sens, les Européens estiment que le processus de sélection en cours pour les organismes de police et judiciaire « permet de postuler à presque tout le monde ». Mais à la mission, on ne nie pas qu’il reste encore beaucoup à faire. Les « structures d’application de la loi devraient être réformées de manière globale et stratégique ».
Un manque de coordination entre les services
Un des défis pour les forces de sécurité de l’Ukraine, en dehors du processus de réforme lui-même, est la restructuration provoquée par le processus de décentralisation. Le processus de réorganisation territoriale des organes chargés de l’application de la loi et de la justice « ne semble pas être fait en coordination avec les nouvelles divisions administratives territoriales », estiment les experts. Ils proposent que les organismes d’application de la loi cherchent à résoudre certains défauts actuels : le chevauchement des fonctions, un système de compte-rendu et l’évaluation fonctionnelle, le manque de communication interne de Kiev pour les régions et vers l’arrière. L’enquête d’EUAM relève, par exemple, un consensus général pour que les unités d’enquêteurs soient fusionnées avec celles des détectives. Actuellement, ils appartiennent à deux unités différentes avec des tâches liées aux enquêtes criminelles.
L’acquittement : un échec
De l’enquête des Européens résulte une conclusion, « l’efficacité et l’efficience des organismes (de police et judiciaire) doivent être évalués différemment ». L’accent devrait être mis sur la satisfaction du public et la réduction de la criminalité, et non plus sur des statistiques. Par exemple, les procureurs ukrainiens considèrent qu’un acquittement est un échec. Seuls 1% des accusés sont ainsi acquittés par les tribunaux…
(Leonor Hubaut)
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Le navire de guerre néerlandais « Johan de Wiit » accompagne un navire transportant l’aide alimentaire du PAM destinée à la Somalie (Crédits: EUNAVFOR Somalia)
(BRUXELLES2) Un cap vient d’être franchi par l’opération européenne de lutte contre la piraterie au large des côtes de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta), a annoncé celle-ci fin novembre.
Un million de tonnes transportées depuis 2008
Depuis son lancement en décembre 2008, les navires de la force navale européenne et leurs équipages ont, en effet, permis l’acheminement en toute sécurité des navires du Programme alimentaire mondial, de un million de tonnes d’aide alimentaire et humanitaire pour la population somalienne. Sans aucun incident rencontré. Une situation qui contreaste singulièrement avec celle qui préexistait avant 2008. Plusieurs attaques avaient eu lieu, provoquant une quasi-interruption de l’aide vers la Somalie (lire : P.Goossens (PAM): nous n’avons toujours pas d’escorte pour nos bateaux). Un point qu’il mérite de rappeler car on a tendance à l’oublier.
Les VPD un certain succès
Outre l’accompagnement à distance des navires — surveillés par des avions de patrouille aérienne ou des hélicoptères des navires —, des équipes de protection autonomes (VPDa) embarquent régulièrement à bord, assurant directement la protection des navires affrétés par le PAM. C’est en ce moment le tour des Lituaniens qui ont relayé les Serbes (lire : Les Lituaniens embarquent sur un navire du PAM) (1). Ces équipes sont souvent fournies par des Etats qui n’ont pas automatiquement de moyens maritimes à disposition pour l’opération dans l’Océan indien mais entendent participer à la lutte anti-piraterie. Bien souvent, ce sont des pays qui comptent nombre de ressortissants dans la marine marchande ou disposent un pavillon important. Plusieurs équipes se sont ainsi succédé par rotation successive : Croates, Maltais, Estoniens, Lituaniens, Lettons, Néerlandais etc. Généralement, ces pays prennent leur tour à plusieurs reprises.
(Leonor Hubaut avec NGV)
(B2) 5 marins polonais — dont le capitaine et 3 officiers — ont été capturés par les pirates nigérians à 35 miles des côtes. Kidnapping confirmé par le ministère polonais des affaires étrangères ce vendredi (27 novembre). Le Szafir, un cargo de 113 mètres selon sa fiche technique, bat pavillon chypriote mais appartient à l’armateur polonais EuroAfrica. Il était parti de Anvers et naviguait dans les eaux nigérianes quand il a été attaqué. Fidèles à leurs habitudes, les pirates ont d’abord commis quelques saccages à bord, avant de se retirer en emmenant quelques otages pour couvrir leur fuite.