(B2) 314 migrants – dont 107 enfants, 51 femmes, 156 hommes – ont été sauvés par les navires des garde-côtes italiens et un navire de Frontex, mercredi (6 avril), alors qu’ils naviguaient en mer ionienne en direction de l’Italie.
Ils ont d’abord été repérés par un avion ATR42 des gardes-côtes italiens. Puis un avion espagnol de patrouille maritime de la Guardia Civil, engagé dans le cadre l’opération Triton de Frontex, a pris le relais jusqu’à que les navires soient sur zone. Ils ont ensuite été transférés sur le navire Dattilo des garde-côtes et amenés à terre dans le port de Crotone. De son côté, le navire norvégien Siem Pilot, qui participe à l’opération Triton de Frontex, a évacué 294 personnes vers le port de Tarente en Sicile.
Résurgence des navires en bois ou route alternative ?
Les migrants étaient à bord d’un bateau en bois, à un pont, suffisant pour emmener un certain nombre de personnes. Un mode de transport qui n’était plus utilisé depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois en Libye. A-t-on affaire aux filières provenant d’Egypte. Ou s’agit-il d’une résurgence de ce type de navires en provenance des réseaux libyens ? Ce qui viendrait ainsi contredire les premières leçons tirées par EUNAVFOR MED (Lire : Les premiers effets de l’opération Sophia).
A priori, on peut pencher plutôt pour la première hypothèse. La forme du navire, assez typique de la région du Nil semble le prouver. Les migrants ont expliqué être partis d’Egypte à bord de deux navires. Ils venaient de différents pays : soit de la Corne de l’Afrique (Erythrée, Somalie, Ethiopie, Soudan…) et d’un peu plus loin (Comores), soit du Moyen-Orient (Syrie, Palestine).
(NGV)
(B2) Le patrouilleur de haute mer L’Adroit, et ses 46 marins, ont intégré, fin mars, l’opération anti-piraterie de l’UE dans l’océan Indien (EUNAVFOR Atalanta).
Le bâtiment patrouillera entre la corne de l’Afrique et les côtes malgaches, indique l’état-major des armées. La période de l’intermousson qui vient de débuter est « favorable à la reprise de l’activité de piraterie » estime les marins.
Les moyens d’Atalanta sont, un peu, renforcés, comprenant 3 autres navires — la frégate allemande FGS Bayern (F-217), le patrouilleur ESPS Tornado (P 44) et la frégate italienne ITS Euro, de la classe Maestrale (F-575) — ainsi que 2 avions — un Casa C-235 espagnol et P3 Orion allemand.
(NGV)
Statues, bijoux, monnaies… tout est utilisé (Crédit: EPA)
(BRUXELLES2) Dans une lettre adressée à ses collègues du Conseil de sécurité des Nations Unies, Vitaly Churkin représentant russe aux Nations Unies, dénonce la contrebande organisée par le département des antiquités de l’organisation de l’Etat islamique (Daesh/ISIL). Une contrebande qui rapporterait entre 150 et 200 millions de dollars par an et dont il retrace précisément avec détails le parcours des antiquités volées, depuis les sites archéologiques protégés par l’ONU jusqu’à leur revente sur Ebay. Il accuse nommément plusieurs Turcs d’être complices de ce trafic. Ce qui revient d’une façon à peine voilée, à mettre en cause la Turquie.
Contrebande de Daech systématique et très organisée
Selon le diplomate, la contrebande est des plus organisées au sein du « gouvernement » de Daech. Elle est gérée par le département des antiquités, dirigé par le commandant Abu Sayyaf al-Iraqi. Département qui octroie même des « permis » pour entreprendre des fouilles archéologiques, à prélever des objets et à les transporter. Le tout « sous la tutelle du prétendu ministère chargé de contrôler les ressources naturelles ».
Un business de 150 millions de dollars
« En Syrie et en Irak, près de 100.000 objets appartenant au patrimoine mondial sont aux mains de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL). On estime que le montant des revenus annuels que les islamistes tirent du trafic d’antiquités et de pièces archéologiques est compris entre 150 et 200 millions de dollars. »
Des Turcs complices du trafic
L’ambassadeur russe met en cause un réseau turc de grande ampleur. Les antiquités seraient transportées « à travers le territoire de la Turquie » et « vendues dans le cadre d’enchères illégales dans la ville turque de Gaziantep, plaque tournante de la contrebande de pièces du patrimoine, puis sont écoulés par un réseau d’antiquaires » notamment dans la région administrative d’Akçakale (à 640 km au sud-est d’Ankara, dans la province de Şanlıurfa).
Une liste nominative
Les services d’information russes possèdent une liste détaillée des trafiquant turcs impliqués. La lettre en cite nommément plusieurs :« Ismet Eren, le propriétaire d’un magasin d’antiquités situé au no 24 de la rue Karanfil, à Kilis, est impliqué dans ce trafic. Les transporteurs turcs Şenocak Nakliyat, Devran Nakliyat, Karahan Nakliyat et Egemen Nakliyat livrent les marchandises de gros volume. »
Revente mondiale via Ebay et les réseaux sociaux
Le redistribution vers les « collectionneurs de divers pays » se fait « généralement sur des sites Web de vente aux enchères tels que eBay ou sur des sites de vente en ligne spécialisés » selon le Russe. Et les réseaux sociaux ne manquent par à l’arsenal de moyens utilisés par les « extrémistes », « de façon à se passer d’intermédiaire et à vendre les antiquités directement aux acheteurs ».
N.B: Contrairement aux Turcs, Ebay a rapidement réagit aux déclarations russes, assurant être en « en train de vérifier les déclarations de cette lettre » et n’avoir aucune « intérêt à voir des listes illégales de biens culturels et historiques apparaître » sur sa plateforme.
(Leonor Hubaut)