L’équipe serbe de protection maritime ou VPD (crédit : EUNAVFOR Atalanta)
(B2) L’équipe de protection maritime (VPD), serbe, a été décorée, dimanche (18 septembre) de la médaille de service de la PSDC en reconnaissance « de leur travail exceptionnel au large des côtes de la Somalie dans le cadre de l’opération Atalanta de la lutte contre la piraterie » annonce le QG de l’opération.
C’est un fait peu connu. Mais les Serbes sont, en effet, parties prenantes de l’opération EUNAVFOR Atalanta pour six mois. Ils sont embarqués à bord d’un des navires affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM), le MSM Douro, qui ravitaille en aide alimentaire la Somalie. Leur mission : veiller à ce que le navire du PAM ne soit pas attaqué par les pirates.
Trois navires, deux avions
L’opération, actuellement dirigée par un officier néerlandais, le Commodore Luyckx, a largement réduit ses effectifs par rapport au plus haut niveau de la piraterie. Elle compte néanmoins trois navires — le néerlandais HNLMS Tromp (F-803), qui sert de navire amiral, la frégate italienne de classe Maestrale, ITS Euro, et la frégate espagnole de classe Squadron, l’ESPS Santa María — ainsi que deux avions de patrouille maritime — un P-3M Orion (Cisne) espagnol et un P3-C Orion (Jester) allemand —.
Le fameux concert du Jubilee 2012 où Brian May a interprété un vibrant God Save The Queen sur le toit de Buckingham (crédit : BBC)
(B2 de retour de Bratislava) Au moment où certains se lamentent sur le sort de l’Europe (dans un état « critique » selon Angela Merkel), je m’inquiète personnellement de la santé du Royaume de Sa Majesté britannique. La Couronne file un bien mauvais coton.
Un sommet à ’27’ s’organise à Bratislava. Et Londres reste coi. Aucune réaction. Rien, même pas une petite déclaration provoc’, un voyage décalé, une conférence punchie. Mais où est passé le grain de folie et d’humour, un rien conquérant et arrogant, qui fait tout le charme des Britanniques (qu’on aime bien… malgré tout).
En d’autres temps, avec Margaret Thatcher, Tony Blair, et même avec David Cameron, nous aurions eu droit à une bruyante offensive britannique, pour noyer, avec commisération, le petit poisson européen et ramener toute l’attention médiatique et politique sur la grandeur du Royaume.
Imaginez…
Margaret Thatcher aurait organisé un grand sommet à Londres pour tous les dirigeants du Commonwealth, avec cérémonie et dîner à Buckingham Palace, avec visite protocolaire à la Reine, défilé militaire et parade aérienne des Red Arrows inclus, histoire de montrer que le monde a les yeux tournés vers un seul point.
Tony Blair se serait pointé, quand même à Bratislava, organisant dans le théâtre national une rencontre avec des philosophes, écrivains et anciens responsables politiques de la région (Gorbatchev compris), invitant au passage plusieurs ministres et dirigeants européens à venir débattre avec lui, la veille même du sommet, histoire de bien savonner la planche médiatique. Le tout couronné d’un grand concert avec Eric Clapton, Elton John, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys et autres stars de la pop rock outre-Manche.
David Cameron aurait passé toute la semaine, dans les capitales, ou au téléphone (photos et vidéo à l’appui), pour pouvoir se prévaloir d’avoir mis son veto au projet d’armée européenne. Les conclusions lui auraient donné raison (sans même combattre d’ailleurs puisque ce sujet ne figurait pas dans les conclusions ! (1). Et le 16 septembre, histoire de planter le clou dans le cercueil européen, il se serait déplacé avec une meute de journalistes sur la ligne de front à l’Est de l’Ukraine pour discuter avec les responsables des troupes ukrainiennes engagées sur le front, les observateurs de l’OSCE et le général russe commandant la zone…
L’absence de Theresa ?
Là rien, rien, rien. Je suis inquiet, très inquiet. Le Royaume est amorphe, replié sur son référendum négatif. Même le site de Downing Street est totalement silencieux sur les activités de la locataire du « Dix » le 16 septembre. Que faisait Theresa May après son entrevue avec le prince du Qatar ? Était-elle chez le coiffeur ou a-t-elle passé toute la journée à préparer son discours et sa visite à Balmoral, la résidence royale (ce week-end). En tout cas, le Royaume-Uni était totalement absent le jour du sommet de Bratislava.
Réveillez-vous !
L’heure est grave, l’instant est critique… Je suis inquiet pour l’avenir du journalisme européen. Qui va animer les réunions au sommet demain s’il n’y a plus d’Anglais (ou d’Écossais) pour semer le trouble. C’est une des conséquences invisibles du Brexit, sous estimées par nombre de commentateurs : le départ du Royaume-Uni va nous priver des formidables talents d’animateurs de sommet européen, que seuls les Britanniques savaient mener de bout en bout, comme un bon mélo : avec un début (la polémique initiatrice), le milieu (le paroxysme de la négociation) et la conclusion (la victoire, bien entendu britannique, par KO sur l’Europe). La réunion de Bratislava l’a prouvé, par son mortel ennui. Un Boïko Borissov, un Viktor Orban et même un Matteo Renzi n’arrivent pas à égaler la puissance de feu provocatrice d’un alter ego britannique.
(NGV)
(1) Rappelez-vous, décembre 2013, David Cameron sonne la charge (héroïque) …