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Bruxelles2 Blog - Wed, 26/10/2016 - 11:24
(B2) Parus récemment : L’Amérique « en premier », de Trump. Pour l’Europe, un certain langage de la vérité* L’opération de lutte contre la piraterie au large de la Somalie « EUNAVFOR Atalanta » (fiche) A l’agenda de la ministérielle défense de l’OTAN les 26 et 27 octobre 2016 Les eurodéputés veulent créer une défense commune et […]

L’Amérique « en premier », de Trump. Pour l’Europe, un certain langage de la vérité

Bruxelles2 Blog - Wed, 26/10/2016 - 06:30

(BRUXELLES2) Les discours de Donald Trump, le candidat à la présidence des États-Unis, en matière de politique étrangère doivent être regardés avec une certaine attention. Contrairement à ce que laisse dire sa concurrente Hillary Clinton, ces textes traduisent une certaine logique (du moins en matière de politique étrangère). On peut ne pas la partager mais elle est loin d’être imbécile comme le présentent quelques commentateurs. Si on retire la tonalité de campagne, de nature auto-glorificatrice (dans le genre : ‘avec moi tout va changer’) un rien martiale, et les attaques répétitives (parfois sous la ceinture) contrer sa concurrente, ses prises de position (1) sont très politiques. Son slogan de campagne « America First » se traduit par un axiome : « s’occuper de notre pays en premier, avant de se préoccuper du reste du monde », parfaitement décliné en matière de politique étrangère.

La photo de campagne de Donald Trump en grand héros américain (crédit : Donald Trump)

Les Etats-Unis trop indulgents envers leurs alliés

Dans son premier discours de politique étrangère, en avril, Trump avait averti : au sein de l’OTAN « nos alliés ne paient pas leur juste part. (…) Beaucoup d’entre eux (…) regardent les États-Unis comme faibles et indulgents et ne ressentent aucune obligation d’honorer leurs accords avec nous. À l’OTAN, par exemple, hormis l’Amérique, 4 seulement des 28 autres pays membres dépassent le minimum requis de 2 % du PIB consacré à la défense. (…) Nos alliés doivent contribuer [davantage] aux coûts financiers, politiques et humains. (…) Les pays que nous défendons doivent payer pour le coût de cette défense. Sinon les États-Unis doivent être prêts à laisser ces pays se défendre. Nous n’avons pas le choix. »

La solidarité automatique dans le cadre de l’OTAN

Trump l’a répété, en juillet, dans une interview au New York Times. L’intervention des États-Unis ne sera plus automatique. « Je préférerai être capable de poursuivre les accords existants mais uniquement si les alliés arrêtent de considérer comme un avantage acquis ce qui peut être appelé une ère de largesse américaine qui n’est plus supportable ». Il faudrait avant tout vérifier que ces pays « ont bien respecté leurs obligations vis-à-vis de nous ».

“I would prefer to be able to continue” existing agreements, he said, but only if allies stopped taking advantage of what he called an era of American largess that was no longer affordable.

La présence permanente US à l’étranger remise en cause

De la même façon, dans cet entretien, il estime que « le déploiement avancé de troupes américaines à l’étranger n’est pas toujours nécessaire. (…) Si nous décidons que nous devons défendre les États-Unis, nous pouvons toujours déployer » à partir du sol américain, souligne-t-il. Ce faisant, il pourrait remettre en cause la présence américaine en Europe qui peut paraître superflu au regard de cet axiome.

Une certaine tentation à l’isolationnisme

Le candidat à la présidence américaine revient à ce qui est un des courants traditionnels de l’Amérique : l’isolationnisme. « Quand le monde voit dans quel pétrin les États-Unis sont plongés et qu’on commence à parler de libertés civiles, je ne crois pas qu’on soit un très bon messager », a-t-il dit au New York Times. « Je ne crois pas que nous ayons le droit de donner des leçons. Comment pouvons-nous donner des leçons alors que chez nous des gens tirent de sang-froid sur des policiers ? » souligne-t-il. Dans d’autres discours, il a particulièrement critiqué les interventions en Iraq (2003) et en Libye (2011), les jugeant peu efficaces.

Commentaire : un raisonnement légèrement tronqué

Ce n’est pas la fin de la clause de solidarité mutuelle comme on l’a craint au niveau de l’OTAN ou des pays baltes. C’est la fin d’un dispositif faussé, un tantinet parasite, qui consiste pour la plupart des pays européens à considérer l’OTAN et les États-Unis comme une assurance tous risques à moindres frais, avec un minimum d’investissement (tant financier qu’en prise de risque). Le langage de Trump est assez logique : pas question de faire un effort si les Européens ne contribuent pas davantage de façon décisive à l’OTAN.

Si on peut partager ce propos de Trump, il faudrait aussi rappeler l’effort important consenti par les Européens qui ont contribué aux opérations menées en solo par les Américains en Afghanistan (à partir de 2001) et en Irak (à partir de 2003).

De nombreux pays ont répondu présents en hommes, en matériels et en engagement financier à des interventions qui étaient largement contestables (2) au plan de l’utilité politique, militaire comme du droit international (pour l’Irak), montrant ainsi une certaine solidarité hors limite avec les intérêts américains (du moment).

Trump oublie également que les États-Unis ont souvent veillé à verrouiller l’OTAN dans le sens de leurs intérêts. Et l’important investissement militaire consenti a été payé de retour également, en termes de retombées économiques nationales, les États-Unis imposant souvent la production made in USA à ses alliés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Télécharger les discours sur la politique étrangère (avril 2016) et sur l’Islam radical  (août 2016)

(2) Donald Trump affirme s’être très tôt opposé à l’intervention en Irak dans un speech prononcé en août. « J’étais un adversaire de la guerre en Irak depuis le début. (…) J’ai exprimé publiquement mes doutes privés au sujet de l’invasion. Trois mois avant l’invasion, je l’ai dit, dans une interview avec Neil Cavuto : « Nous ne devrions peut-être pas le faire (…) l’économie est un beaucoup plus gros problème ». En août 2004, dans le magazine Esquire il déclarait : « Regardez la guerre en Irak et le gâchis que nous sommes. (…) Quelqu’un croit-il vraiment que l’Irak va être une démocratie merveilleuse où les gens vont courir jusqu’au bureau de vote, y glisser doucement un bulletin de vote et le gagnant dirigea le pays ? Allons ! Deux minutes après notre départ, il y aura une révolution, et le plus méchant, le plus dur, le plus intelligent gars, plus vicieux va prendre le relais. Et il y aura des armes de destruction massive, que Saddam ne possédait pas. » 

MacB to support US NAVAIR’s cyber warfighting capabilities initiative

Naval Technology - Wed, 26/10/2016 - 01:00
MacAulay-Brown (MacB) has secured a multi-year basic ordering agreement (BOA) to support the naval air systems command (NAVAIR) cyber warfare detachment (CWD) initiative.

Lockheed contracts Ultra Electronics for MK 48 torpedo array nose assemblies

Naval Technology - Wed, 26/10/2016 - 01:00
Lockheed Martin has awarded a contract to Ultra Electronics’ Ocean Systems business for the non-recurring engineering production of the MK 48 torpedo array nose assembly.

Hyundai Heavy Industries to build two new frigates for Philippine Navy

Naval Technology - Wed, 26/10/2016 - 01:00
South Korean shipbuilder Hyundai Heavy Industries (HHI) has signed a contract with the Department of National Defense, Republic of the Philippines to build two 2,600t frigates for the Philippine Navy.

L’opération de lutte contre la piraterie au large de la Somalie « EUNAVFOR Atalanta » (fiche)

Bruxelles2 Blog - Tue, 25/10/2016 - 23:00
(B2) EUNAVFOR Atalanta, lancée en décembre 2008, est la première opération aéronavale de l'Union européenne réalisée dans le cadre de la PSDC (1). Née d’une initiative franco-espagnole, elle vise à répondre à la résurgence de la piraterie qui a déstabilisé la circulation maritime des nombreux navires marchands passant par le Golfe d’Aden et l’Océan indien. Appel […]

A l’agenda de la ministérielle défense de l’OTAN les 26 et 27 octobre 2016

Bruxelles2 Blog - Tue, 25/10/2016 - 18:54
(B2) Les ministres de la défense de l'Alliance atlantique se retrouvent les mercredi 26 et jeudi 27 octobre à Bruxelles. Une réunion essentiellement destinée à assurer le suivi du sommet de Varsovie de juillet (lire dossier N°40. Le Sommet de l’OTAN de Varsovie, 8 et 9 juillet 2016). Trois séances de travail sont prévues : […]

Armée de l’air : « Unis pour Faire Face » mais un peu autrement qu’avant...

Blog Secret Défense - Tue, 25/10/2016 - 16:56
Le chef d’état-major de l’armée de l’air imprime sa marque au « plan stratégique » de son prédécesseur.

VITAVIC 400

Naval Technology - Tue, 25/10/2016 - 16:52
VITAVIC 400 is a fully digital, military specification intercom, software-defined system designed for the end user.

Vitavox Tactical Communications Brochure

Naval Technology - Tue, 25/10/2016 - 16:39
Vitavox is a supplier of tactical communication products for the defence industry, including tactical intercom systems, tactical public address systems

Les eurodéputés veulent créer une défense commune et remanier la PSDC

Bruxelles2 Blog - Tue, 25/10/2016 - 13:05
(B2) A quelques semaines du conseil 'jumbo', des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 28, décisif en matière d'évolution de la PSDC, les eurodéputés ont voulu lancer un message clair : il faut renforcer l'Union de la défense. L'Union européenne doit « réagi[r] plus rapidement et plus vigoureusement » aux menaces réelles qui […]

A Mossoul, la bataille des deux gouverneurs

Blog Secret Défense - Tue, 25/10/2016 - 10:26
Deux hommes, jadis à la tête de la ville irakienne, espèrent en reprendre les rênes. L’un sert les intérêts de la Turquie, l’autre ceux du gouvernement central et donc de l’Iran.

« A quoi sert l’Otan ? A maintenir la paix en Europe... »

Blog Secret Défense - Tue, 25/10/2016 - 10:07
Une interview en vidéo aux Géopolitiques de Nantes

Face à la crise des réfugiés syriens, le Fonds MADAD (fiche)

Bruxelles2 Blog - Tue, 25/10/2016 - 10:00
(B2) Depuis le début du conflit syrien en 2011, plus de quatre millions de Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins et 12 millions ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence dans le territoire syrien. Face à ce phénomène, l'Union européenne et l'Italie décident de lancer, le 14 décembre 2014, le premier fonds fiduciaire à portée régionale, […]

L’Egypte a vendu ses Mistral à la Russie dit Macierewicz. Abus de fumette ?

Bruxelles2 Blog - Tue, 25/10/2016 - 07:00

Cérémonie de livraison du premier BPC à l’Egypte, juin 2016 (crédit : DCNS)

(B2) C’est la dernière trouvaille du ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, jamais avare d’un coup bas, l’Egypte aurait revendu ses BPC Mistral à la Russie pour 1 $. Cette « information » boiteuse courait depuis plusieurs jours. Le ministre l’a reprise à son compte et confirmée officiellement à la Diète polonaise jeudi dernier (20 octobre), répondant à un des députés de la représentation nationale.

« Il est vrai que les Mistral ont été vendus à l’Égypte. Et il est vrai que ces derniers jours, ils ont été de facto transférés à la Fédération de Russie pour un dollar. Cette opération a effectivement eu lieu. Et sa relation avec [la vente des hélicoptères] Caracal justifie la [saisine] du Bureau Central Anti-corruption [qui aura lieu] bientôt. Je vous assure qu’il y aura une belle explication pour savoir qui était responsable au sein de l’État ». Voir la déclaration (polonais *)

Une information qui mérite des détails

Le ministre n’a pas voulu détailler de ces informations mais il a confirmé à nos collègues de la télévision polonaise avoir « une très bonne source »… Si cette information est vraiment attestée, le ministre de la Défense polonais devrait en dire davantage, ne serait-ce que par solidarité avec ses alliés de l’OTAN. Cette transaction n’est pas anodine et peut effectivement changer la donne sur la sécurité européenne. Si cette information est fausse, il doit la démentir rapidement. Laisser courir de telles allégations sur la foi d’une simple rumeur n’est vraiment pas très sérieux et pas digne d’un ministre de la Défense d’un des pays qui n’est pas le moindre en Europe de l’Est, et dont la fiabilité avait, jusqu’ici, été sans tâche.

Un danger pour la réputation polonaise si l’information est fausse

Si le ministre s’entête à ne rien dire et que l’information s’avérerait totalement ou grossièrement fausse (ce qui semble être le cas), elle représenterait un très grave discrédit pour le gouvernement de Varsovie. Et un danger à terme pour la sécurité polonaise. A force de hurler au loup, quand celui-ci n’y est pas… quand le loup sera vraiment là, plus personne ne prendra au sérieux les déclarations de Macierewicz, qui n’a déjà pas vraiment beaucoup de crédit auprès des différents alliés européens de l’Alliance.

Du grand n’importe quoi

Selon plusieurs sources consultées par B2, l’information du ministre de la Défense polonais est en effet « originale », « ridicule », « du grand n’importe quoi »…. Vous pouvez ajouter tous les adjectifs que vous voulez. Je n’ai trouvé personne pour me donner même le plus petit début de confirmation. En gros, l’information serait totalement « bidon » au point qu’on peut se demander si le ministre ne s’est pas laissé intoxiqué par ses propres services dans un seul but : le discréditer. Même du côté des diplomates polonais, on se refile la patate chaude : « voyez avec le ministère » m’a dit l’un d’eux. Celui-ci consulté par mes soins (par mail) n’a pas encore jugé bon de me répondre…

Chercher la logique ?

Effectivement, quand on connait les Égyptiens, on peut se demander quel intérêt ils auraient à revendre pour 1 $ des navires acquis contre monnaie sonnante et trébuchante … alors qu’ils sont en train de terminer la formation de leurs équipages (1) et de compléter l’équipement de ces portes-aéronefs et que cet équipement constitue pour eux un saut qualitatif par rapport à leurs voisins (Israéliens, Golfe, Turquie, etc.). Ce type de décisions ne se prend pas à la légère.

Quelques points pour éclairer

Le choix de l’Égypte agréé par Moscou

Certes la Russie veille sur le feu des BPC Mistral – renommés Gamal Abdel Nasser et Anouar El Sadate en honneur des deux présidents égyptiens — . La vente au Caire a été effectivement autorisée par les Russes. Ils ne souhaitaient pas que cet équipement, commandé par la Russie et en partie financé par eux (même s’il y a eu un remboursement des sommes + une indemnisation) puisse profiter à un pays qu’ils n’auraient pas agréé  ou qui se révélerait contraire à leurs intérêts stratégiques. L’Égypte qui a une politique équilibrée d’achats militaires (aux Américains, aux Européens, aux Russes) templir ainsi leurs critères.

La fourniture en hélicoptères

Les Russes devraient aussi équiper les deux navires en hélicoptères. Le Caire appelé la Russie pour qu’ils équipent leurs navires… en hélicoptères Ka-52 (Hokum B dans la nomenclature OTAN) a indiqué Anatoly Punchuk, directeur adjoint de la coopération militaire et technique russe (FSMTC), jeudi (18 octobre), selon l’agence Spoutnik. La vente des navires par la France ne comprenait pas, en effet, la fourniture des hélicoptères. Il y a là une certaine logique également puisque les Russes avaient déjà étudié la mise en place de ces navires qui avaient été adapté pour ces appareils.

Un contrat rompu après de mûres hésitations

De là à dire que ces navires appartiennent aux Russes. C’est un pas qui ne peut être franchi. Pour Paris, cela constituerait assurément une brèche au contrat. Le contrat des BPC Mistral destiné aux Russes — ils s’appelaient alors le Sébastopol et le Vladivostok — avait été rompu par les Français, après plusieurs mois d’hésitations. Une décision mûrement réfléchie, et sur des considérations d’ordre stratégique. « Il était difficile de donner aux Russes un tel équipement dont ils auraient pu se servir dans leurs diverses activités [notamment d’intimidation] ou opérations » explique une source bien au fait du dossier.

Des pressions importantes

Paris avait subi alors de nombreuses pressions notamment des Américains (lire : Entre Obama et Hollande, un air de Mistral …) mais aussi de plusieurs alliés (nordiques, de l’Est), inquiets de voir un tel équipement vendu aux Russes en pleine annexion de la Crimée et conflit à l’Est de l’Ukraine. Et la décision annoncée juste avant le sommet de l’OTAN au Pays de Galles (lire : La vente du Mistral à la Russie est suspendue (Fr. Hollande)). Voir comme seule cause la vente des hélicoptères à la Pologne est plutôt surestimer ce facteur (même s’il a joué incontestablement) dans une décision qui est avant tout politique et en nature avec la solidarité entre Alliés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

* traduit par nos soins

(1) La cérémonie de passation du second navire a eu lieu à la mi-septembre. Et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, grand artisan de cette vente à l’Égypte, était au Caire fin septembre pour célébrer cet évènement. Et les deux premiers équipages des deux BPC Gamal Abdel Nasser et Anouar-El-Sadat viennent de terminer leur formation à Saint Nazaire.

Lire aussi :

Et sur le blog :

USMC’s CH-53K King Stallion helicopter completes initial operational testing

Naval Technology - Tue, 25/10/2016 - 01:00
The US Marine Corps' (USMC) CH-53K King Stallion heavy lift helicopter has successfully completed its initial operational testing at the Sikorsky Development Flight Center (DFC) in West Palm Beach, Florida, US.

US Navy commissions new Freedom-class littoral combat ship USS Detroit

Naval Technology - Tue, 25/10/2016 - 01:00
The US Navy has commissioned its newest Freedom-class variant, the USS Detroit littoral combat ship (LCS 7), in Michigan.

DGSE : série noire avec le crash d’un avion à Malte

Blog Secret Défense - Mon, 24/10/2016 - 13:17
Trois personnels de la DGSE ainsi que deux de la société sous contrat CAE Aviation ont trouvé la mort ce matin. Ils opéraient en Libye, comme les trois morts en juillet dans un hélicoptère abattu. 

Crash d’un avion opérant pour la défense française à Malte. 5 Français tués (maj4)

Bruxelles2 Blog - Mon, 24/10/2016 - 11:45

(B2) Un petit avion privé (un Fairchild SA227 Merlin IV) s’est écrasé ce matin tôt (7h30 locales, 6h30 heure française) juste après son décollage et tout près de l’aéroport international de Luqa (Malte), sur une route entre Safi et Kirkop. Il y avait cinq personnes à bord, tous décédés, cinq Français, selon les autorités maltaises, deux pilotes et trois passagers, l’avion ayant explosé après le crash, selon Malta Today qui s’appuie sur les informations données par les autorités aéroportuaires.

[Breaking] Unconfirmed new video shows the final moments leading up to the the crash at #Luqa Airport in #Malta. pic.twitter.com/z4K3q00nVh

— Brendan Grainger (@S118869) 24 octobre 2016

Un avion de CAE Aviation

Selon nos informations puisées à la source, il ne s’agit pas d’un avion militaire (comme mentionné par certains médias) mais d’un avion privé appartenant à la compagnie CAE aviation basée au Luxembourg. Une compagnie qui opère régulièrement tant pour l’agence européenne Frontex et l’opération EUNAVFOR que pour différents gouvernements européens (français notamment, etc.). Les équipages de CAE Aviation sont, en effet, composés de professionnels, expérimentés (1). La plupart sont d’anciens officiers d’armée de l’air (Français, Belges, Britanniques) ou du renseignement. Plusieurs pays (notamment la France) recourent à ces services pour des missions « discrètes ».

En mission de surveillance française

En l’occurrence, l’avion opérait bien pour les autorités françaises. La confirmation est venue de plusieurs sources. Il était opéré « pour les douanes françaises dans une mission pour détecter des trafics d’êtres humains ou de drogues » a d’abord assuré par twitter le Premier ministre maltais Joseph Muscat, voulant se dédouaner de toute participation à des opérations secrètes (2). Le vol était « enregistré comme un vol local avec retour à Malte sans atterrir dans un pays tiers » a-t-il ajouté. Ce faisant il semblait démentir certaines informations faisant état d’un vol à destination de Misrata en Libye.

pour le compte du « Ministère de la défense »

Ce propos a cependant été largement nuancé par les autorités françaises. Tout d’abord les Douanes ont démenti avoir certains de ses membres à bord.

[#CP] Nous vous remercions pour vos messages mais aucun #douanier français n’était à bord de l’appareil qui s’est écrasé à #Malte

— Douane Française (@douane_france) 24 octobre 2016

Paris n’a pas confirmé la destination de l’appareil mais a reconnu que les personnels à bord appartenaient bien, en fait, « au ministère de la Défense » dans un communiqué adressé à l’AFP. L’avion « effectuait des missions de reconnaissance en Méditerranée pour le compte du ministère ». La défense utilise généralement ce type d’appareils pour de la collecte discrète d’informations (qui est ensuite redispatchée, ou non, après analyse et selon l’intérêt vers les alliés européens).

en mission discrète sur ou en Libye

Cette mission de reconnaissance pourrait donc plutôt concerner la Libye en elle-même que la mer Méditerranée en soi (d’où l’intérêt d’utiliser un appareil non siglé militaire) plutôt qu’un appareil militaire. De manière habituelle, quand des personnels militaires trouvent la mort, leur corps d’appartenance est mentionné, sauf quand il s’agit de services secrets (DGSE — direction générale de la Sécurité extérieure — ou DRM — direction des renseignements militaires, …). Par défaut, il y a donc confirmation du ministère que cette mission appartenait bien à cette seconde catégorie. Si la mission est secrète, il n’est pas aussi inhabituel de ne pas mentionner la « vraie » destination de l’itinéraire de vol…

Pas d’explosion avant crash

Les causes du crash ne sont pas connues. Il pourrait s’agir d’une panne moteur (mais l’appareil est un bimoteur normalement). Il n’y a « pas eu d’explosion avant l’impact ont témoigné 3 soldats de la caserne toute proche de Safi et deux pilotes de lignes commerciales » a précisé le Premier ministre maltais. L’explosion a eu lieu après le crash (due à la vitesse et à l’embrasement de l’appareil par le pétrole).

Des missions tout azimut

Deux des avions de CAE Aviation servent au sein de l’opération EUNAVFOR Med / Sophia affrétés par le gouvernement luxembourgeois. Mais le service diplomatique européen (SEAE) a démenti que des officiels européens soient à bord (comme l’avait indiqué une dépêche Reuters par erreur) ou que cet avion ait un lien quelconque avec les activités de l’Union européenne. La Haute représentante de l’Union a assuré, via un communiqué de son porte-parole, « être en contact avec les autorités maltaises » et « suivre étroitement les développements », adressant ses « condoléances » aux familles et membres d’équipages. L’avion « ne comptait pas au nombre des moyens mis en oeuvre par l’opération européenne en Méditerranée » a confirmé à B2 un de ses officiers.

L’île de Malte — son aéroport et ses ports — sert de « hub » pour toutes les opérations de surveillance en Méditerranée et de sauvetage des migrants/réfugiés (forces européennes, ONG, etc.).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un point que je peux confirmer directement, pour avoir rencontré quelques équipages, aux Seychelles il y a quelques années, lors de l’opération EUNAVFOR Atalanta. Lire : Reportage (exclusif) avec les avions « luxembourgeois » d’Atalanta aux Seychelles

(2) Une position qu’a confirmé ensuite le ministre maltais de l’intérieur. Carmelo Abela a d’ailleurs insisté sur ce point lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Malte : « no foreign military personnel are using Malta as a base from which to conduct overseas operations » a-t-il indiqué selon Malta Today. Les autorités maltaises n’ont qu’un seul souci en fait : démentir que leur île puisse être utilisée par des forces militaires (européennes, américaines, etc.) comme base pour des opérations « discrètes » ou secrètes. Officiellement Malte est, en effet, non aligné militairement. Et cette affaire est embarrassante pour le gouvernement de La Valette

(mis à jour à 12h25 avec les informations du Premier ministre maltais – 15h30 avec le communiqué de la Défense française)

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