(B2) La répression qui a suivi le coup d’État raté en Turquie en juillet a des conséquences certaines sur les structures de l’Alliance atlantique. Ce fait a longtemps été tu. Il était tabou. C’est de notoriété publique aujourd’hui.
Des disparitions…
Le bruit courait depuis plusieurs jours déjà et il était parvenu à nos oreilles. Certains officiers — parfois de haut niveau — ont « disparu » des structures de commandement où ils étaient insérés. Certains ont été rapatriés sur ordre en Turquie par le pouvoir turc (des diplomates comme des officiers semble-t-il). D’autres ont choisi de prendre la poudre d’escampette. Quand nous avions rencontré Jens Stoltenberg, au lendemain des élections américaines (1), nous lui avions posé la question, au terme de notre rencontre. Mais il avait préféré esquisser, estimant qu’elle n’était pas fondée. Le fait est aujourd’hui confirmé. Des officiers turcs, en poste dans les structures de l’OTAN ont préféré demandé l’asile plutôt que d’être arrêtés.
Réfugié plutôt qu’arrêté
Vendredi (18 novembre), lors d’une conférence de presse, le secrétaire général de l’OTAN a reconnu ce qui — dans les couloirs — se disait déjà. « Il est exact que des officiers turcs employés dans la structure de commandement ont sollicité l’asile dans les pays où ils travaillent », a-t-il déclaré. Il n’a cependant pas voulu en dire plus ni quant au nombre d’officiers concernés ni des pays où ils ont été affectés.
Des demandes d’asile en Allemagne… et en Belgique ?
D’après nos informations, il ne s’agirait pas d’une ou deux personnes isolées mais de plusieurs, sans qu’on puisse estimer exactement le nombre. Plusieurs pays seraient concernés. En Allemagne, l’information est désormais publique. La presse allemande avait indiqué, mercredi dernier, que des soldats de la base aérienne de Rammstein et leur famille avaient demandé l’asile. En Belgique — qui abrite le siège de l’Alliance (à Bruxelles) comme le commandement suprême Shape, à Mons, ce pourrait être aussi le cas, selon nos informations…
Les deux tiers des effectifs turcs concernés
Selon notre confrère du Monde Nathalie Guibert qui a publié un papier ce matin et donne des chiffres précis. « Quelque 70 officiers et sous-officiers turcs, sur la centaine que comptait le pays, ont été victimes de la purge. Soit les deux tiers de l’effectif » présent « à Bruxelles, dans les quartiers généraux opérationnels ». Une information puisée à bonne source puisqu’elle provient du président du comité militaire de l’Alliance, le général tchèque Petr Pavel. A Norfolk, aux Etats-Unis, où est installé le second commandement suprême de l’OTAN, celui de la « transformation », dirigé par un Français, la razzia est importante également : « 36 des 46 militaires turcs ont été forcés à lâcher leur job ». Dans les deux cas, les Turcs occupaient des postes-clés. Ce qui implique que « des projets vont être mis en sommeil » au moins le temps de trouver des remplaçants, parmi les Turcs, ou d’autres nations de l’Alliance. « La vacance signifie que certains de nos projets vont être retardés car il manque le personnel nécessaire » reconnait Petr Pavel.
(NGV)
(B2) C’est sur « le grand champ de tir des Alpes » dans la zone des Rochilles – Mont Thabor, (près de St Michel de Maurienne et de Valloire) que la brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) tient son exercice jusqu’à vendredi 25 novembre. « CERCES » a pour objectif d’entraîner toutes les composantes (infanterie, artillerie, génie, cavalerie ou encore groupement commando montagne) au niveau tactique, sur le thème de l’action de coercition de force de moyenne et de haute intensité. Les conditions quasi réelles d’une opération en zone montagneuse hivernale enneigée ont été recrrées. Près de 1000 soldats de montagne sont engagés. L’exercice a eu lieu au sol mais aussi en l’air. L’armée de l’air et les hélicoptères de la brigade d’aérocombat (BAC) sont de la partie « pour donner une dimension des plus réelles à cet exercice », précise un des officiers de la BIM.