Les civils sur le pont de Stanytsia Luhanska (© OSCE, décembre 2016)
(B2) L’OSCE « surveille le cessez-le-feu » annoncé dimanche 19 février dans l’est de l’Ukraine. Lamberto Zannier ne se fait pas d’illusions. Ce cessez-le-feu ne se présente « pas très bien », estime le secrétaire général de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. C’est le message qu’il a lancé à New York, après une intervention au Conseil de sécurité de l’ONU, ce mardi 21 février.
Le nouveau cessez-le-feu a été annoncé samedi soir par les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ukrainienne Pavlo Klimkin, à Münich à l’issue d’une réunion sous format Normandie (ministres des Affaires étrangères allemand, ukrainien, russe, français). Il est entré en vigueur lundi (20 février), plus de deux semaines après une flambée de violence ayant fait une trentaine de morts à Avdiïvka, ville de l’est de l’Ukraine au nord de Donetsk.
Les armes lourdes pas encore retirées
« Il semblerait que les activités se poursuivent. Je n’ai pas de confirmation de dernière minute, mais cela ne se présente pas très bien ». L’OSCE fait état, notamment, de l’utilisation d’armes légères et d’explosifs. Mais le cœur du problème est le retrait des armes lourdes des zones de frontières. La mission d’observation de l’OSCE constate « dans différentes zones, la poursuite d’une « activité cinétique » (bombardements), avec l’utilisation d’armes légères surtout mais aussi, dans certains cas, également d’explosifs. Ce qui veut dire qu’ils utilisent également des mortiers et d’autres armes plus lourdes, en violation du cessez-le-feu ». La confirmation du « retrait synchronisé de l’artillerie lourde » ne se fera pas avant ce mercredi, au plus tôt, estime l’Italien. Une situation qu’il regrette, considérant « le très nécessaire retrait des armes lourdes » comme « une étape clé vers la désescalade des combats ».
Un risque de reprise des combats
Pour le chef de l’OSCE, la situation sur le terrain reste « confuse » et tous les ingrédients « sont là » pour un redémarrage pour une nouvelle phase de combat intense. « Les combats et les bombardements dans la région d’Avdiyivka ces dernières semaines ont été les plus violents depuis deux ans. »
La reconnaissance des passeports au cœur des tensions diplomatiques
Les tensions entre Ukrainiens et Russes sont montés d’un cran la semaine dernière, après l’ordre donné samedi (18 février) par le président russe Vladimir Poutine de reconnaître « temporairement » les passeports émis par l’administration séparatiste de l’autoproclamée république populaire de Donetsk. Un procédé qui n’est pas sans rappeler celui suivi pour l’Ossétie du Sud comme l’a rappelé Lamberto Zannier. « Il pourrait y avoir un bénéfice humanitaire. Mais la méthode me rappelle la Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. » Cette décision a d’ailleurs été critiquée par la France et l’Allemagne, qui ont dénoncé une violation de l’esprit des accords de Minsk, sensés permettre une réunification de l’Ukraine en contrepartie d’une autonomie accrue accordée à l’Est russophone.
(Leonor Hubaut)
La routine des convois russes. Dans le rapport quotidien du 21 février, la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine annonce qu’un convoi de dix véhicules ont passé la frontière entre la Russie et l’Ukraine, au point de contrôle de Donetsk à 7h20 du matin et sont retournés en Russie vers 15h30, le même jour. ici
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L’océan… cela s’observe à l’abri du soleil …. (crédit : Marine espagnole / Archives B2 – 2011)
(B2) Le navire de débarquement espagnol, le Galicia (L-51) va être incorporé dans l’opération européenne de lutte anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta), servant de navire-amiral, pour une flotte finalement réduite.
Ce n’est pas la première fois que le Galicia est ainsi engagé. Le Galicia connaît en effet l’Océan indien comme sa poche et les actions anti-piraterie sont un peu une seconde nature chez lui ; il a été, en effet, engagé successivement en 2010 et 2011 (intégré dans la flottille européenne), 2015 (servant également de navire-amiral). Durant son précédent engagement, en 2011, il avait marqué les esprits en ayant un engagement musclé pour arrêter un skiff pirate avec la méthode du « touché – coulé » (lire : Tribal Kat : la tactique indienne du Galicia. Touché, coulé).
Les pirates ne sont plus de sortie, la mission au ralenti
La situation n’est, cependant, plus du tout la même aujourd’hui que lors des premiers engagements du Galicia, dans le début des années 2010 où les alertes étaient quotidiennes, et les interventions nombreuses (Lire notamment : Un bateau de pêche kenyan libéré par le Galicia). L’opération européenne anti-piraterie a ainsi commencé d’évoluer. Les moyens ont été réduits de façon drastique… (1) Ainsi, depuis que le navire néerlandais qui servait jusqu’à présent de navire-amiral est rentré au pays début décembre, il n’y avait plus qu’un seul navire était sur place : le patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Relámpago. Et pas de navire-amiral sur place ni de commandant de force en titre.
Hélicoptères, drones, équipe d’abordage…
Le navire de débarquement est parti de Rota, sa base d’attache, le 8 février 2017 pour une mission de six mois, avec a son bord, outre l’équipage, une unité « air » embarquée, composé de deux hélicoptères SH3D et quatre drones Scan Eagle déjà utilisés dans l’opération (Lire : Une première pour la marine espagnole. Un drone Scan Eagle embarqué dans l’Océan indien), ainsi qu’une équipe de sécurité opérationnelle de onze « marines » et une équipe des opérations navales spéciales, de seize personnes, pour les abordages.
(NGV)
(1) Une nécessité aussi car les marines sont occupées ailleurs – autour de l’Irak et dans le Golfe (marines française et britannique) – et en Méditerranée essentiellement : autour de la Turquie et Syrie (marine allemande), autour de la Libye (marines italienne surtout). Et les marines européennes connaissent, toutes, de fortes tensions, avec des navires plus rares, plus vieux… et des budgets raccourcis.
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