(B2) Les femmes militaires sont désormais juridiquement intégrées, dans bon nombre d’armées occidentales, sans quasiment aucune restriction. La France dispose ainsi d’une des armées les plus féminisées. Néanmoins, en dépit des importants progrès accomplis ces quinze dernières années dans ce domaine par les armées françaises, des efforts doivent encore être consentis afin d’y renforcer la parité, notamment sur le plan de l’égalité professionnelle. L’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM) se pose la question de savoir comment faire pour offrir à la majorité d’entre elles, et non pas seulement à quelques femmes symboles, une égalité effective en termes de parcours professionnel, lors du colloque « Femmes militaires, et maintenant ? ». Ce colloque sera organisé à l’amphi Des Vallières de l’école militaire le 8 mars prochain, pour la journée internationale des droits des femmes.
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Pour plus d’informations, voir ici. Inscriptions, avant le 2 mars, par mail : inscription.irsem(a)defense.gouv.fr
(B2) Ce petit opus qui s’interroge sur l’existence d’une culture stratégique commune, vaut le détour.
Doctorant énergique *, Samuel B. H. Faure, qui enseigne aujourd’hui à Sciences Po Lille (**) , a mené de nombreux entretiens et questionnaires auprès de plusieurs agents militaires, politiques et administratifs européens. Ce qui est très intéressant en soi. Sa conclusion est l’existence, ou plutôt « l’émergence » d’une culture stratégique commune et propre aux agents de la défense européenne.
Ce constat peut être ne pas être partagé. Il a le mérite de mettre le doigt sur certaines réalités et d’inciter à réfléchir. Personnellement, j’ai un peu plus de doute et ne serai sans doute pas aussi optimiste ; je ne vois pas vraiment que cette culture stratégique dépasse de quelques cercles, composé soit de militants de la cause, soit du personnel le temps où ils sont employés les missions et opérations PSDC. Et ce sont des cercles, très, très étroits… Il y a, ensuite, souvent une grosse « déperdition en ligne », chez les anciens. Mais, surtout, la PSDC reste toujours une « chose » trop sous-estimée et trop invisible, pour arriver à créer une culture stratégique commune.
C’est dommage… Car l’Union européenne a, là, un instrument intéressant qui suscite une certaine unanimité, rare. Des Européens les plus enthousiastes sur la construction européenne aux souverainistes, peu ont de doute sur la nécessité pour l’Europe d’agir en matière de maintien de la paix et de stabilisation du voisinage. Le coût de ces missions et opérations reste très modéré par rapport à tant d’autres dépenses extérieures. Mais, voilà, peu d’efforts sont faits pour le promouvoir et le faire connaître. Ou, alors, ils ne produisent pas les effets attendus. Et il faudrait s’interroger réellement sur les raisons de cette impuissance médiatique, plutôt que de s’enfermer derrière un rideau de dénis.
Les causes de cette invisibilité sont parfaitement connues. Mais personne ne songe à les résoudre. Il y a quelques freins politiques, certes. Mais ils sont plutôt faibles en ce moment (2). Il y a surtout – semble-t-il – une certaine méconnaissance des principaux ressorts d’une bonne communication. Ce qui est somme toute étrange : si on se jette un regard en arrière, on verra que cette visibilité a décru depuis les années 2004-2008, malgré toute la bonne volonté engagée de part et d’autre. Étrange… alors que les moyens sont pourtant supérieurs et que le contexte géopolitique est, on ne peut plus favorable, en interne comme en externe.
(NGV)
« Défense européenne. Émergence d’une culture stratégique commune », Samuel B. H. Faure, 2016, Editions Athena, 236 p., 24,95$
* « Variétés de la décision. Le dilemme de la politique d’armement en Europe : le cas de la France de 1945 à nos jours », soutenue avec brio, en décembre, au Centre de recherches internationales (CERI) de SciencesPo (Paris).
** Attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), Sciences Po Lille et docteur associé au Centre d’études internationales (CERI) de SciencesPo.
Une équipe de EUMM Georgia sur le terrain (Crédit: EUMM Georgia)
(B2) La 43e réunion du mécanisme de réponse et prévention des incidents (IPRM) – mis en place en 2009 dans le cadre des discussions internationales de Genève – s’est tenue à Gali le 22 février dernier, présidée par l’ONU. Une réunion « brève conduite dans une atmosphère constructive et destinée à résoudre une grande variété de questions pratiques » commente-t-on du côté européen. Les participants ont « continué à discuter du meurtre tragique de Giga Otkhozoria à Khurcha, le 19 mai 2016 » (lire : Tensions en Géorgie. Un mort sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie). « Les modalités et les étapes ultérieures de la coopération » ont également été abordées.
« Un cas de prisonnier à long terme a été longuement discuté. La fermeture annoncée des points de passage à Nabakevi et Meore Otobaia, ainsi que les répercussions sur la population locale vivant le long de la ligne de démarcation administrative (frontière entre Abkhazie et Géorgie) ont été abordés sous l’angle de la sécurité et de l’action humanitaire. » Les participants ont été encouragés à partager à l’avance toutes les informations intéressantes, y compris les activités militaires à proximité de la ligne administrative, par le biais de la hotline.
Des réunions régulières reprises avec l’Abkhazie
Les réunions de ce mécanisme qui avaient été interrompues en 2014 ont repris de façon assez régulière depuis en mai 2016 (lire : Abkhazie-Georgie. Les discussions reprennent à Gali). Une réunion précédente (la 42e) s’était ainsi tenue le 24 janvier 2017. Déjà, le meurtre de Khurcha avait ainsi été l’objet des discussions, avec le transfert des documents recueillis par les autorités géorgiennes sur cette affaire ; les participants ayant également échangé des informations sur plusieurs autres affaires pénales et cas de détentions.
La fermeture des points de passage reste une inquiétude
De la même façon, la fermeture annoncée des points de passage sur la ligne administrative (Nabakevi-Khurcha et Meore Otobaia-Orsantia) et les changements apportés précédemment à une « zone frontalière » en Abkhazie avaient été abordés pour la première fois. EUMM Géorgia s’était alors déclarée « très préoccupée » par cette fermeture annoncée, soulignant les « impacts négatifs qu’une telle mesure aurait sur la vie quotidienne des riverains », notamment « pour les écoliers et les patients qui traversent [la ligne] pour des soins médicaux ».
L’information sur les exercices militaires
Les participants avaient alors discuté de la possibilité d’élargir le partage d’informations sur les exercices militaires et d’autres activités des acteurs de la sécurité « dans le but d’accroître la transparence et d’éviter les fausses perceptions ». Ce point ne semble pas vraiment avoir avancé. La prochaine réunion de l’IPRM à Gali aura lieu le 21 mars 2017.
(NGV)
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