Le 13 février 2020, l'armée malienne reconstituée a fait son retour à Kidal, bastion de la rébellion touarègue. Ce retour, fort en symboles, permet d'affirmer que l'accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d'Alger est en marche. Pour cerner les enjeux de ce retour à Kidal, Lefaso.net est allé à la rencontre de Serge Daniel, journaliste et écrivain, correspondant de Radio France internationale (RFI) au Mali.
Lefaso.net : Le retour de l'armée malienne à Kidal est-elle une source d'espoir dans la stabilisation de la région du Sahel ?
Serge Daniel : L'arrivée de l'armée malienne reconstituée à Kidal est un petit pas vers la paix. Et la symbolique est assez forte. En 2014, suite à une visite assez mouvementée d'un Premier ministre malien sur place, l'armée malienne a été défaite lourdement et les rebelles se sont installés. Alors, le retour de l'armée malienne sur Kidal est caractérisé par trois symboles. Le premier symbole est que l'armée malienne reconstituée est composée d'un tiers de soldats progouvernementaux, d'un tiers d'élément de groupements armés et un tiers de soldats ex-rebelles qui contrôlaient essentiellement Kidal.
Le deuxième symbole est que c'est le représentant de l'exécutif, à savoir le gouverneur de la région, qui a reçu l'armée reconstituée à Kidal. Le dernier symbole, et pas des moindres, est que l'armée a pris position dans le camp traditionnel qu'elle occupait en temps normal. Il faut signaler que la mission de l'ONU a favorisé le déplacement et la sécurisation. Donc c'est un petit pas qui prouve que si chacun met du sien, on peut sortir de la crise.
Peut-on dire que c'est le chemin tracé par les accords d'Alger qui est en marche ?
Le chemin de l'accord de la paix d'Alger est en marche, c'est un petit pas vers la paix. L'accord d'Alger, vous savez, a été signé dans des conditions où le gouvernement malien n'est pas en position de force. Aujourd'hui, il y a des articles issus de ces accords qui ne passent pas, mais c'est quand même important de revoir l'armée malienne revenir à Kidal. Elle est même allée à Tombouctou, à Gao et dans d'autres localités. Cela ne fait pas autant de bruit que l'arrivée de l'armée reconstituée à Kidal. Ce qui prouve que c'est un grand pas assez important.
Ce retour peut-il être un facteur d'apaisement concernant les attaques au Mali et dans les pays voisins ?
C'est évident que cela peut contribuer, mais pas dans l'immédiat. Et c'est une erreur de penser que toutes les attaques ne viennent que de Kidal. Par exemple, Iyad Ag Ghali, l'Etat islamique ou encore Amadou Kouffa au centre, ce ne sont plus des gens qui tiennent leurs réunions à dix. Ils savent qu'ils sont surveillés, que des drones peuvent venir les anéantir ; donc c'est une erreur de penser que c'est Kidal seul qui constitue la menace.
Il y a des microgroupes qui ont été formés et qui reçoivent des instructions d'un peu partout pour mener des attaques. Oui, l'armée malienne reconstituée à Kidal peut permettre probablement moins d'attaques venant de cette région ; parce que souvent, des attaques viennent de cette région administrative du Mali. Cela ne va pas suffire. Il ne faut pas dormir sur ses lauriers et dire que nous allons avoir moins de menaces.
Mais selon certains acteurs, tout part de Kidal…
Certains pensent que tout part de Kidal, mais les mêmes acteurs, que ce soit au Mali ou dans les pays voisins, viennent à Kidal négocier certaines libérations d'otages. Ainsi, tout ce monde estime que Kidal est incontournable. Le président du Niger Mahamadou Issoufou, il y a quelques mois, avait déclaré que les attaques venaient de Kidal. Il estimait que certains acteurs à Kidal avaient des liens avec les terroristes. Quelques semaines après, il les a reçus officiellement à Niamey. Il vaut mieux discuter avec ceux qui sont soupçonnés à tort ou à raison. En rappel, dans la région de Kidal, Il n'y a pas que des terroristes. Il y a aussi des gens qui ne sont pas complices des terroristes.
Ce retour n'est-il pas un piège pour l'armée malienne ?
Ce n'est pas un piège mais en même temps, il faut faire attention parce que l'armée malienne n'avait pas, à elle seule, les moyens de quitter Gao pour aller à Kidal. Dans le cadre de l'accord de paix d'Alger, il a été clairement dit que c'étaient les Casques bleus de l'ONU qui allaient assurer l'accompagnement. Donc l'armée malienne n'est pas prisonnière de la mission de l'ONU. L'armée malienne a respecté les accords. Moi j'ai suivi les négociations et il y avait des autorités maliennes qui avaient souhaité, dans un premier temps, que l'armée malienne cohabite avec la Minusma dans leur camp à Kidal.
La Minusma a dit non. Que si l'armée malienne vient cohabiter chez eux, c'est comme si on l'empêchait de se mouvoir. Ce n'est pas parce que les Casques bleus accompagnent la mission qu'il faut dire que c'est un piège. Mais ce qui est en revanche important, c'est ce qui va se passer dans les jours à venir. Une armée n'est pas faite pour rester dans un camp militaire, elle est surtout faite pour bouger en faisant des patrouilles à Kidal et dans ses environs. Est-ce que l'administration va revenir ?
C'est tout ça les enjeux. Et c'est un symbole qui annonce le retour de l'Etat malien à Kidal, bien que ce retour ne soit pas généralisé. Je pense plutôt que c'est une bonne manière de revenir parce que les Kidalois pensaient, dans le passé, qu'on voulait de Kidal sans les Kidalois. Mais avec ce retour, ils estiment que c'est le règlement du conflit. L'armée revient à Kidal pour sécuriser les populations, l'administration et les biens des personnes. Et c'est ce que prévoit l'accord de paix d'Alger.
Des pays comme le Burkina et le Niger pourront-ils souffler si Kidal est contrôlé par l'autorité malienne ?
C'est possible. Mais vous savez, au Mali, on peut dire que Kidal était l'endroit où on envoyait les otages et certains demandaient à Bamako de négocier. Mais la menace a évolué au Nord et s'est propagée dans les pays voisins comme le Burkina et le Niger. Mais le constat est que le véritable problème au Burkina, et je l'ai dit bien avant tout le monde, c'est l'Etat islamique de Abou Walid al-Sahraoui, l'ancien Mujao basé à l'époque à Gao, et qui sévissait dans les trois frontières.
Quand on les cherche au Niger, ils sont à la frontière du Mali ou du Niger. Mais à partir du moment où l'armée reconstituée revient à Kidal, des pays comme le Burkina ou le Niger seront épargnés du terrorisme parce que Kidal était le réservoir des groupes terroristes. Vous avez, à la frontière du Mali, du Burkina et du Niger, des groupes terroristes très mobiles comme l'Etat islamique. Ce retour peut favoriser l'accalmie des attaques sur le terrain mais cela ne veut pas dire que les attaques vont cesser. Et en plus de cette situation, les pays connaissent des questions de gouvernance. Ils ne mutualisent pas assez leurs forces dans la lutte. Par exemple le matériel.
Est-ce que ce n'est pas une erreur de concentrer la lutte contre le terrorisme sur le plan militaire ?
L'accord d'Alger a deux volets : il y a un volet militaire et un volet institutionnel et économique. Mais on n'insiste pas trop assez sur le second volet. Vous avez par exemple 60 millions d'habitants dont la plupart sont des jeunes. Sans développement, ces jeunes vont aller grossir les rangs des terroristes. Dans ce cadre, il faut un développement transversal entre ces pays pour résorber le chômage.
Est-ce la fin des blocages dans cet accord d'Alger ?
On ne peut pas dire que c'est la fin des blocages mais c'est un premier pas important. Aujourd'hui, il y a, à Bamako, au sein même de la mouvance présidentielle, quelques réactions sur trois articles assez contestés de l'accord de paix d'Alger. Et un article très important qui dit que le chef de l'Assemblée régionale aura plus de pouvoir que le gouverneur qui est le représentant de l'exécutif. Cet article par exemple ne passe pas chez certains acteurs de la mouvance présidentielle. Donc, il y a une volonté de relecture de l'accord de paix d'Alger afin de revoir cette disposition. A Kidal, il faut renforcer l'armée pour éviter les attaques ; parce que s'il y a une attaque, cela peut freiner un peu le processus de paix.
Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo
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Les membres du conseil d'administration de la Structure de gestion des équipements et des infrastructures marchands de la commune de Bobo-Dioulasso (SGEIM) ont été installés ce lundi 24 février 2020. C'est sous une haute surveillance sécuritaire que la cérémonie a eu lieu à la Chambre de commerce et d'industrie des Hauts-Bassins. La SGEIM est la nouvelle structure désormais chargée de la gestion des marchés dans la commune.
Selon le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Bourahima Fabéré Sanou, cette cérémonie s'inscrit dans le cadre de l'opérationnalisation des organes prévus par la loi et les statuts particuliers de cet établissement dont la mission principale est de concourir à la mise en œuvre du Plan communal de développement, en matière de promotion des activités économiques et commerciales dans la commune de Bobo-Dioulasso. Ainsi, Souleymane Ciréba, conseiller municipal, prend la tête de la nouvelle structure en tant que président du conseil d'administration. La direction générale, quant à elle, sera assurée par Amos Lucien Lankouandé.
A en croire le maire Bourahima Sanou, les nouveaux membres de la SGEIM auront pour mission « de mettre de l'ordre dans la gestion du grand marché de Bobo-Dioulasso ». Car il estime que les infrastructures au niveau communal doivent produire et faire en sorte qu'on puisse en construire d'autres pour le développement socio-économique de la ville.
En effet, la création de la Structure de gestion des équipements et infrastructures marchands (SGEIM) en lieu et place de la Structure de gestion des marchés (SGM) a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Le président du conseil municipal de Bobo-Dioulasso affirme que « s'il est vrai que force doit rester à la loi, cette crise autour de la gestion du grand marché de Bobo relève donc du passé ».
« Nous avons eu beaucoup de peine à installer cette structure car nous avons rencontré des situations de contestation au sein du conseil municipal et nous sommes passés par les voies judiciaires. Pour nous, tout ce qui est infrastructure marchande au niveau de la commune doit être géré sous la tutelle de la commune. Nous réclamons ça de par la loi. Et si tout doit passer par la loi, nous pensons que cette crise est derrière nous », a-t-il indiqué.
Mais au-delà, précise-t-il, nous sommes dans un Etat de droit et celui qui pense que ses droits ont été violés, qu'il saisisse l'instance compétente, notamment la justice, pour se faire rétablir dans ses droits. « Si quelqu'un estime que le maire a posé un acte illégal, je pense qu'il peut le dénoncer devant les juridictions ou devant les instances supérieures », dit-il.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
L'étalement de la ville de Ouagadougou allonge les distances à parcourir et expose les usagers vulnérables, comme les piétons, les cyclistes et les deux roues motorisées, au risque d'accident de la route. Les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement concernés. Plusieurs facteurs sont favorables à l'accident : le moyen de déplacement, le comportement de l'usager de la route, la conception de l'infrastructure (manque de trottoirs,…), le non-respect des règles de circulation et de protection routière. La priorité est de mieux protéger les jeunes populations face aux risques routiers.
Entre avril et juillet 2016, une enquête a été réalisée au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrie Charles de Gaulle (CHUP-CDG) sur les enfants de moins de 15 ans victimes d'accidents de la route.
Les résultats montrent que les accidentés pris en charge aux urgences chirurgicales pédiatriques sont en majorité des piétons (60,26%). Les enfants sont victimes de la route dans des contextes différents (graphique).
Une enquête complémentaire sur le risque d'accident de la route a été également réalisée auprès de 523 élèves dans 12 écoles primaires de Ouagadougou. Les résultats révèlent que 149 enfants enquêtés ont eu un accident de la route, dont 75,17 % sont issus de la zone lotie et 24,83 % du non loti.
On constate également que les enfants vivant dans les zones non loties ont une prise de conscience plus réaliste vis-à-vis du risque d'accident. En effet, parmi les enfants qui pensent que se déplacer à moto en compagnie d'un parent n'est « pas du tout dangereux », 66,38 % vivent dans la zone lotie contre 33,62 % dans le non loti.
Il est nécessaire d'inculquer aux plus jeunes les bonnes habitudes et pratiques en matière de sécurité routière, dans les familles et à l'école. Une prise de conscience du risque de la route et l'implication des parents est également importante dans la réduction de l'exposition des enfants dans leurs activités quotidiennes.
Référence :
Ouedraogo, M., 2019. Accidents de la route et recours aux soins chez les enfants de moins de 15 ans à Ouagadougou (Thèse de doctorat en Géographie). Université de Caen Normandie.
Ce travail a été réalisé dans le cadre du programme Equité santé dirigé par V. Ridde (http://www.equitesante.org) dont fait partie le projet TRAUMA réalisé sous la responsabilité d'E. Bonnet (IRD). La diffusion des résultats s'inscrit dans les activités menées par l'équipe Renard (Université de Montréal) pilotée par C. Dagenais.
E. Bonnet (IRD), M. Ouedraogo (Univ. de Caen)
Dans la correspondance ci-après adressée au Premier ministre, les syndicats des forces de sécurité intérieure qualifient d'« inattendue et inopportune » l'application de l'IUTS sur les indemnités et primes des fonctionnaires de l'Etat. Considérant que cette mesure « contribue à détériorer davantage la situation déjà précaire des fonctionnaires », ces syndicats exigent du gouvernement son « annulation pure et simple et la restitution des sommes déjà perçues pour le mois de février ».
Les interprofessions des filières sésame, karité, anacarde et mangue ont animé une conférence de presse le mardi 25 février 2020, au sujet des prélèvements que le ministère du Commerce opère sur les exportations. Dans leur déclaration liminaire, les conférenciers ont exigé du ministère, le point des prélèvements faits depuis 2017 et le décaissement de la somme accumulée, conformément à la règlementation.
Selon les conférenciers qui représentaient les interprofessions suscitées, le Burkina Faso a adopté, en 2012, la loi 050-2012/AN portant règlementation des organisations interprofessionnelles des filières agricoles, sylvicoles, pastorales, halieutiques et fauniques. Cette loi reconnaît, en ses articles 27 et 29, au titre des ressources des interprofessions, la Contribution forfaitaire obligatoire (CFO) qui peut être perçue à leur profit pour la réalisation de leurs activités de promotion et de développement de leurs filières. Le décret N°2017-0724 de cette loi est venue opérationnaliser ces dispositions en déterminant les conditions de l'institution et de la perception de la CFO au profit des interprofessions.
C'est dans ce contexte, affirment les conférenciers, qu'un prélèvement a pu être fait sur les exportations des filières porteuses telles que le sésame et l'anacarde. Ces prélèvements sont de 35 francs sur le kilogramme de noix de cajou en 2017-2018 et de 25 francs par kilogramme en 2018-2019. Pour le sésame, le prélèvement était de 10 francs par kilogramme de sésame exporté. Selon les estimations, ces prélèvements s'élèvent à plus de 7 milliards de F CFA pour la filière anacarde et à 2 milliards de F CFA pour la filière sésame.
Ces prélèvements qui sont des créances de droit privé, selon la loi 050, n'ont pas été reversés aux interprofessions. Le ministère du Commerce envisage même, selon les conférenciers, un projet de loi instituant plutôt des taxes de redevance dues au titre des prélèvements obligatoires sur la même assiette, qui sera gérée par un Etablissement public d'Etat (EPE), avec la même mission que les interprofessions.
Les interprofessions opposent une objection à ce projet de loi, qui serait non seulement un détournement de leur mission, mais aussi des ressources qui devaient assurer leur fonctionnement et la réalisation de leurs missions. Ils déclarent avoir engagé des pourparlers sans obtenir gain de cause, malgré les instructions du Premier ministre par correspondance de veiller à l'opérationnalisation de la CFO et une autre du ministère de l'Economie rassurant du décaissement de la CFO.
Les conférenciers ont, au nom des acteurs qu'ils représentent, demandé au ministre du Commerce de mettre à la disposition des interprofessions, les ressources déjà prélevées, qui sont estimées à plus de 5 milliards de F CFA pour la filière anacarde et à 2 milliards de F CFA pour la filière sésame.
Ils estiment que l'avant-projet de loi élaboré par le ministère pour règlementer la commercialisation et la transformation des produits n'étant pas encore adopté, et n'étant pas rétroactif, il ne saurait entraver la mise à disposition de la CFO prélevée au profit des interprofessions, qui reste une créance de droit privé. Cette nouvelle loi, qui envisage de créer un organe de même nature que les interprofessions, est pour eux porteuse de conflit d'intérêts et de compétences entre les interprofessions et cet organe.
Et pis, ce projet de loi est en violation de plusieurs textes juridiques et de projets de textes du ministère. Les acteurs s'inquiètent de la localisation des fonds prélevés et dénoncent une volonté du ministère de s'accaparer des fonds à travers ce nouveau projet de loi.
Les conférenciers ont en outre décrié la volonté du gouvernement de fusionner l'Agence burkinabè des investissements (ABI) et l'Agence pour la promotion des exportations du Burkina (APEX). Selon eux, cette fusion est inopportune et nécessitait au préalable que le gouvernement consulte les acteurs au profit desquels ces structures sont mises en place, avant de prendre toute décision concernant leur filière.
Ils reconnaissent le caractère rationnel d'une fusionner des structures publiques ou parapubliques, qui vise l'efficacité de l'action gouvernementale et l'efficience des dépenses publiques, mais restent unanimes que le groupe de travail devrait être élargi aux acteurs du secteur privé qui comptent en leur sein des personnes de ressources pouvant contribuer qualitativement à la production des documents devant éclairer les autorités sur une prise de décision objective.
La conférence a été animée conjointement par Théophane Bougouma, président de l'interprofession Karité, Yempabou Couldiaty, président de l'interprofession sésame et Paul Ouédraogo, président de l'APROMA-B (interprofession mangue).
Etienne Lankoandé
Lefaso.net
Correspondance du premier ministre aux interprofessions.
L'on pourrait dire que les quartiers précaires de Ouagadougou ont leur star. Il s'agit de l'artiste Dabross. Il est surnommé le « non loti jeune », entendez par là, le jeune des quartiers non-lotis. Dans un slam humoristique dont lui seul a le secret, il s'érige en grand défenseur des quartiers défavorisés de la capitale burkinabè. Il est connu du public avec son titre phare « nassar pougyaanga » ou encore « la vieille blanche ». Dabross, lefaso.tv l'a reçu en entretien en début de semaine dernière. Dans cette vidéo, il partage avec nous ses projets et nous explique comment il est arrivé dans l'art. Entretien !
Musique religieuse : Sœur Anne Marie Kabore, la voix de Dieu, qui berce le cœur des mélomanes
Entretien : Dimitri Ouédraogo
Vidéo : Herman Frédéric Bassolé
Anhitaga Nathanaël Kalguié (Stagiaire)
Montage : Anhitaga Nathanaël Kalguié (Stagiaire)
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Ouagadougou abritera du 25 au 27 février 2020, un atelier de formation des organisations de jeunesse issues du consortium SOS Jeunesse et défis. Cette formation portera sur la clarification des valeurs pour un meilleur accès des jeunes et des femmes aux services de santé sexuelle et reproductive. La cérémonie d'ouverture de cet atelier s'est tenue ce mardi 25 février, sous la présidence de la secrétaire technique du ministère de la Santé, Ida Kaboré.
Renforcer les capacités et les compétences des membres du consortium SOS Jeunesse et défis du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Bénin et de la Côte d'Ivoire, afin de mieux répondre aux préoccupations en lien avec les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR), c'est l'objectif visé par cet atelier de formation. Pendant trois jours, les participants passeront en revue la question de la clarification des valeurs et la transformation des attitudes sur les questions des DSSR et de l'avortement sécurisé dans les cinq pays concernés.
Une occasion pour les différents acteurs réunis à Ouagadougou de partager les expériences afin de capitaliser les acquis qui permettront de relever les défis futurs. La secrétaire technique du ministère de la Santé, Ida Kaboré, qui a présidé cette cérémonie, a remercié tous les participants. Elle a rappelé que cet atelier fait partie d'un agenda mondial à travers lequel tous les pays sont appelés à faire en sorte que les DSSR puissent être effectifs pour tous.
« Au Burkina Faso comme partout ailleurs dans tout l'espace francophone, il y a toujours des difficultés à assurer les droits à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et de la population féminine », indique-t-elle. C'est pourquoi, ajoute madame Kaboré, cet atelier est une opportunité de savoir ce qui se passe dans les pays voisins afin de porter un jugement. Et en la matière, rassure-elle, le Burkina Faso peut se féliciter d'avoir un cadre juridique très avancé, même s'il reste encore un travail à faire afin d'améliorer l'accès à la santé sexuelle et reproductive pour tous. « Car, jusqu'à présent, au Burkina Faso, il y a encore 23% de besoins non-satisfaits, une mortalité infantile élevée, des enfants mariés avant 18 ans, un tiers des grossesses non-désirées. Et tout cela montre qu'il y a encore beaucoup de défis à relever dans le cadre des DSSR », regrette-t-elle. C'est pourquoi, elle espère que ce pool de formateurs puisse contribuer à l'amélioration de l'accès à la santé sexuelle et reproductive de tous.
Plusieurs acquis enregistrés
Pour le directeur exécutif de SOS Jeunesse et défis, Harouna Ouédraogo, son souhait, c'est que ces acteurs qui seront formés puissent être des relais auprès des autres membres dans leurs différents pays, pour que l'accès aux droits à la sexuelle et reproductive soit effectif pour les populations. Car au cours de ces trois jours, dit-il, les membres du consortium feront le point de l'état de la mise en œuvre des DSSR, sans oublier les questions de l'avortement sécurisé, etc.
Des textes nationaux et internationaux encadrent et promeuvent les droits à la santé sexuelle et reproductive, mais ils ne sont pas souvent respectés. Il s'agit, entre autres, de la loi sur la santé sexuelle et reproductive, la déclaration universelle des droits de l'homme, la loi sur le VIH/Sida.
Yvette Zongo
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Lancée hier, 24 février 2020, sous la houlette du ministre de la Fonction publique, Pr Séni Mahamadou Ouédraogo, la formation Executive certificate in Lean Six-sigma (LSS) draine, au centre Galyam, à Ouagadougou, quatorze apprenants issus de cinq entreprises à savoir l'ONEA, la Maison de l'entreprise, la SOCOMA, la SONABHY et la SONABEL. Cette formation, première du genre, est une initiative conjointe du Centre africain d'étude supérieure en gestion (CESAG) dont le siège est à Dakar, et du BBC&Partners, un cabinet de conseil en management et technologies.
L'objectif de cette formation, selon le directeur général du Centre africain d'étude supérieure en gestion (CESAG), Pr Serge Auguste Bayala, est de « renforcer les capacités des acteurs en management opérationnel ; les rendre à la fois efficaces et efficients pour permettre aux entreprises d'Etat d'atteindre leurs objectifs, avec le peu de moyens dont elles disposent ».
Elle se déroule en cinq sessions de trois à cinq jours chacune. La première session, « Savoir construire et animer un système de management opérationnel et comprendre les fondamentaux du Lean Six-sigma », se tient du 24 au 28 février 2020 à Ouagadougou. Ils sont au total quatorze apprenants à prendre part à cette formation innovante.
« Aujourd'hui, on a des entreprises comme la SONABHY qui vient avec des sujets très importants pour eux. Il y a l'ONEA qui est là et qui veut pouvoir offrir le délai d'établissement de branchement très court. On a également la Maison de l'entreprise qui veut pouvoir réduire le temps de création de l'entreprise. On a enfin la SOCOMA qui veut réduire ses coûts d'exploitation. On a toutes ses entreprises qui sont là et qui veulent […] impacter le Burkina Faso ; elles veulent impacter la sous-région », a signifié le DG du BBC&Partners, Abdoulaye Bamogo, à l'issue de la cérémonie de lancement.
Un certificat et un master pour couronner la formation
La présente formation est découpée en modules. Il y a d'abord la phase théorique, ensuite la découverte des projets professionnels dans le milieu du travail avec, à la fois, les directeurs généraux et les différents acteurs clés. Et enfin, d'autres séances où les participants vont revenir encore en classe pour retravailler sur les projets avant l'étape de Dakar pour leur finalisation. On sera au mois d'octobre (ndlr : du 12 au 15 octobre 2020). « Ils vont tous, j'espère, atteindre les résultats des projets et obtenir le master professionnel », a formulé M. Bamogo. En effet, après la validation des deux premières sessions, les candidats obtiennent le certificat Green Belt en Lean Six-sigma. La validation de la totalité des cinq sessions donne droit au certificat Black Belt en Lean Six-sigma et le master professionnel en excellence du CESAG.
Au regard de l'engouement qu'a engendré l'initiative, le DG du CESAG a salué les différents directeurs généraux qui ont accepté d'envoyer leurs cadres et invité ceux-ci à continuer dans ce sens, parce qu'il n'y a pas d'acquis. « Tout est fortement remis en cause à chaque fois. Et c'est cette quête permanente d'excellence qui permettra à notre industrie de pouvoir émerger », a-t-il fait remarquer en conclusion.
Et son collègue du BBC&Partners de souligner que la démarche Lean six-sigma permet de mettre en place une vraie culture d'excellence opérationnelle grâce à deux approches complémentaires : le Lean qui va permettre de réduire tout ce qui est gaspillage et améliorer la flexibilité de l'entreprise, et le Six-sigma qui va permettre d'améliorer la qualité et réduire la variation.
Le ministre de la Fonction publique, Pr Séni Mahamadou Ouédraogo, a, pour sa part, souhaité une belle aventure de formation aux initiateurs ainsi qu'aux apprenants.
BBC&Partners, un spécialiste dans les approches d'excellence opérationnelle
L'ONEA, qui a une petite expérience dans le cadre du management opérationnel, est fortement représenté à cette formation par cinq de ses agents. « A travers les différents outils qui nous ont été fournis par les formateurs, notamment BBC, nous sommes arrivés à monter un système avec leur accompagnement. J'avoue qu'après quelques mois de fonctionnement, on a vu les résultats clairs de cette formation. Par rapport aux pertes d'eau, sur Ouagadougou, lorsque vous gagnez un point sur le rendement de réseau, ça fait près de 500 millions de F CFA que vous encaissez. Vous vous imaginez si vous arrivez à engranger deux points ! », a témoigné le secrétaire général de l'office national, Lassina Sanou.
Cette idée est soutenue par Issouf Nacanabo : « En collaboration avec BBC, la SOFITEX a mis en place des solutions qui nous ont permis de faire des économies d'échelle en termes de gestion de carburant. Grâce à ses solutions, aujourd'hui, on arrive à suivre le camion depuis le départ de l'usine, au ramassage du coton jusqu'à son retour… ».
En rappel, la participation à une telle formation a un coût. Il est de l'ordre de 4 250 000 F CFA hors taxes.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
La Direction de la prévention par les vaccinations du ministère de la Santé a tenu, ce mardi 25 février 2020 à Ouagadougou, une rencontre d'information des journalistes sur la poliomyélite. Objectif, renforcer leurs connaissances sur cette maladie qui vient de refaire son apparition dans notre pays, notamment dans le district sanitaire de Ouargaye, et susciter leur engagement dans l'information, la sensibilisation et la mobilisation de la population en faveur de la riposte à l'épidémie de poliomyélite.
Le dernier cas de poliovirus sauvage enregistré au Burkina Faso datait de 2009. Quelques années plus tard, en 2015, le pays est déclaré libéré du poliovirus sauvage de type 2. Malheureusement, le 3 janvier 2020, un cas de poliomyélite est détecté dans le district sanitaire de Ouargaye, frontalier du Togo. Face à l'apparition de ce nouveau cas, l'urgence de santé publique a été déclarée, et des investigations menées par les ministères de la Santé du Burkina Faso et du Togo ont confirmé qu'il s'agissait de la poliomyélite.
Et comme le souligne Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par les vaccinations, « en termes de santé publique, un seul cas de poliomyélite constitue une épidémie. Face à cette épidémie, chaque pays doit organiser une riposte vaccinale, c'est-à-dire vacciner le plus rapidement possible en trois passages les enfants qui résident autour du cas ».
Un plan de riposte a donc été élaboré avec pour objectif d'interrompre la circulation et la transmission du poliovirus au Burkina Faso dans les six prochains mois. Ce plan comprend la vaccination d'au moins 95% des enfants de 0-59 mois (5ans) dans les districts sanitaires de Ouargaye et de Bittou, du 28 février au 2 mars 2020 ; le renforcement de la vaccination de routine et de la surveillance des paralysies flasques aigües ; mais aussi l'intensification de la sensibilisation des communautés à la signalisation des cas de faiblesse musculaire d'apparition brutale.
Un plan de riposte est aussi mis en œuvre du côté togolais. Les équipes des deux côtés de la frontière échangeront leurs données pour la réussite de la campagne de vaccination. « Nous allons mener une campagne synchronisée. Nous avons identifié des points de passage entre le Togo et le Burkina, notamment dans les districts de Ouargaye et de Bittou. On va échanger les données, parce que nous allons certainement vacciner des enfants qui viennent du Togo et les Togolais vaccineront aussi certainement nos enfants. Donc nous allons échanger les données pour éviter que les enfants ne passent entre les mailles », a indiqué Dr Issa Ouédraogo.
D'ores et déjà, la campagne de vaccination qui se fera en trois passages et qui a débuté par le round 0 du 7 au 10 février 2020, a permis de vacciner 17 437 enfants, soit un taux de 129%, dans les formations sanitaires de Mené, Cinkancé, Cinkancé-Sangha Kamseogo et Yourgha.
Pour la réussite de cette campagne de vaccination et la lutte contre l'épidémie de la poliomyélite dans notre pays, la Direction de la prévention par les vaccinations dit compter sur l'accompagnement des journalistes, afin de porter l'information et mobiliser davantage les populations. Selon Dr Ouédraogo, ces derniers mois, des cas de poliomyélites ont été enregistrés dans certains pays de la sous-région, notamment au Ghana, au Bénin, au Togo, au Niger et maintenant au Burkina Faso.
D'où la nécessité d'informer les populations, afin de susciter leur adhésion à la campagne de vaccination dans les districts sanitaires de Ouargaye et de Bittou, et surtout les encourager à continuer de fréquenter les centres de santé pour la vaccination de routine.
En rappel, la poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et est due au péril fécal, c'est-à-dire qu'elle est transmise principalement par les selles, directement par les mains sales ou à travers l'eau ou les aliments contaminés.
Aucun traitement curatif n'existe, si ce n'est la rééducation pour tenter d'améliorer l'avenir des enfants paralysés. La prévention demeure le seul moyen efficace. C'est pourquoi l'accent doit être mis sur la vaccination contre la poliomyélite qui, faut-il le rappeler, fait partie du Programme élargi de vaccination et est donc gratuite.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Le Cadre sectoriel de dialogue Education et formation (CSD-EF) du Plan national de développement économique et social (PNDES) a fait le bilan, ce 25 février 2020, de ses performances au titre de la période 2016-2019. Au regard des rapports de performances établis, les taux de réalisation sont relativement en hausse.
Trois ministères, à savoir ceux en charge de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Jeunesse, forment le Cadre sectoriel de dialogue Education et formation (CDS-EF). Au cours de cette rencontre entre les membres de ces institutions et les partenaires techniques et financiers, il s'est agi d'évaluer le rapport de performances 2019 des secteurs du cadre, ainsi que la mise en œuvre du programme sur la période 2016-2019. Il a aussi été question de définir les perspectives de 2020-2021.
Le rapport de performances de l'exécution des reformes stratégiques et des investissements structurants indique un taux global d'exécution des effets de 93,83% en fin 2019. L'exécution financière, elle, est estimée à 92,54%.
Dans les détails, ces chiffres sont en « amélioration », de l'avis du président du CSD-EF, Pr Stanislas Ouaro. En effet, en 2018, seuls 75,09% des effets physiques ont été mobilisés au compte des trois ministères, avec 79,58% des ressources financières. Ces décomptes sont faits à partir des objectifs tracés en matière de promotion de l'emploi, de la réalisation d'infrastructures, en matière d'accès à des systèmes d'offre éducative et d'enseignement de qualité. Pour le Pr Stanislas Ouaro, les secteurs de ce cadre de dialogue se portent bien, au vu des taux enregistrés qui constituent un critère de notation.
Egalement, le rapport du cadre note des avancées dans la réalisation des investissements structurants, avec l'achèvement d'un certain nombre d'infrastructures en dépit de la détérioration du contexte sécuritaire et des contextes budgétaires difficiles. Ces résultats ont pu être atteints grâce au « processus de rationalisation des outils du dispositif de suivi et d'évaluation du PNDES ». Une rationalisation qui se traduit dans la pratique par le regroupement de certains effets et la fusion de certaines annexes, ainsi que l'application de critères d'appropriation du référentiel national de pondération des activités et des tâches.
Pour l'instant, la mobilisation des ressources et la mise à disposition à temps des infrastructures demeurent des défis auxquels les perspectives 2020-2021 devraient répondre. Au total, 14 cadres sectoriels de dialogue ont été mis en place dans le cadre du PNDES.
Mariam Ouédraogo
Lefaso.net
Le Centre de recherche pour le développement international (CRDI), en partenariat avec l'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), a lancé le projet « Répondre aux violences sexuelles envers les adolescent.e.s au Burkina Faso pour le respect de leurs droits sexuels et reproductifs ». C'était ce mardi 25 février 2020 à Ouagadougou.
D'après une enquête nationale réalisée par le ministère en charge de la Famille en 2018, ce sont 5 520 adolescents (entre 12 et 17 ans) qui sont victimes de violences sexuelles au Burkina Faso. Souvent, ce sont des personnes proches (famille ou quartier) qui sont auteurs de ces violences.
Face à cette situation, le Centre de recherche pour le développement international (CRDI), en partenariat avec l'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), a lancé le projet « Répondre aux violences sexuelles envers les adolescent.e.s au Burkina Faso pour le respect de leurs droits sexuels et reproductifs ».
Selon le directeur de l'ISSP, Dr Abdramane Soura, ce projet vise à contribuer à la réduction des violences sexuelles à l'endroit des adolescents et leur impact sur la santé sexuelle et reproductive. Il a, par ailleurs, souligné que le Burkina Faso ne dispose pas de documentation adéquate sur ce phénomène. Ainsi, « il est nécessaire de disposer d'une meilleure connaissance sur le sujet », a-t-il formulé.
Compte tenu de ses statistiques préoccupantes, la région du Sud-Ouest va abriter l'exécution de ce projet sur une période de 36 mois, soit trois ans.
Un projet multinational
Pour la présidente de la Communauté d'action pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF), Mariam Nonguierma, cette étude va en étroite ligne avec les objectifs de sa structure. La CAPSSR-BF, née en 2015 et reconnue officiellement en 2018, s'est dotée pour mission d'améliorer la santé sexuelle et reproductive à travers la violence basée sur le genre.
A en croire la représentante du CRDI, Dr Marie-Gloriose Ingabiré, le présent projet est une cartographie commanditée dans l'espace de la Communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Elle a indiqué que ce projet est initié au Togo avec la même problématique. Ainsi, ces deux pays vont avoir des séances de partage d'information sur les violences sexuelles afin de dégager une stratégie d'intervention pouvant être mise à l'échelle pour améliorer la prévention et les réponses aux violences sexuelles sur les adolescents. Bientôt, une telle étude sera effectuée au Niger et en Côte d'Ivoire.
Dans son intervention, le directeur de cabinet de l'Université Joseph-Ki-Zerbo, Dr Moumouni Zoungrana, a dressé la liste des intervenants de ce projet. Pour lui, cette étude, qui est financée par le CRDI, sera mise en œuvre par l'Université Joseph-Ki-Zerbo à travers l'ISSP, qui est en collaboration avec la CAPSSR-BF.
Le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) est une agence du gouvernement canadien, qui aura bientôt 50 ans au service de la recherche du développement dans les pays en voie de développement.
Cryspin Masneang Laoundiki
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« Les 30 et 31 octobre 2014, survenait une insurrection populaire au Burkina Faso, pays des hommes et des femmes intègres. Les luttes qui ont abouti à cet évènement majeur dans l'histoire politique de ce pays ont été suivies à travers le monde entier. Mais, avant ces journées fatidiques, le chemin fut long, difficile, périlleux et même incertain pour le peuple burkinabè parce que l'adversaire était reconnu comme coriace, fin stratège et bénéficiant de nombreux soutiens de taille au niveau international. L'issue favorable des luttes pour le peuple burkinabè n'était pas du tout évidente ». C'est à peu près le contenu du tome 2 du « Chronique de la lutte héroïque du peuple burkinabè contre la mal-gouvernance, l'immobilisme politique et le pouvoir à vie » de l'écrivain Wendemeté Ouédraogo. Il nous l'a présenté en fin de semaine dernière. Entretien !
Entretien : Dimitri Ouédraogo
Vidéo et montage : Anhitaga Nathanaël Kalguié (Stagiaire)
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Une fois de plus, le procès sur le recrutement frauduleux à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a été reporté.
Cette fois, l'attente sera plus longue, puisque le Président a donné rendez-vous aux différentes parties pour le 7 avril 2020.
La énième audience au Tribunal de grande instance de Ouagadougou ce 25 février 2020 pour statuer sur cette question brulante n'a duré que quelques minutes. En rappel, l'audience précédente du 4 février avait été reportée pour raisons de santé d'un membre de la Cour.
La raison de la suspension de la présente audience se trouve entre autres dans la grogne qui gagne progressivement l'administration publique à cause de l'application de IUTS aux fonctionnaires du public.
Les magistrats des trois syndicats, SAMAB ( syndicat autonome des magistrats du Burkina), SMB( syndicat burkinabè des magistrats) et SMB ( syndicat des magistrats du Burkina) ont décidé le 20 février dernier de la suspension des audiences publiques jusqu'à nouvel ordre.
Les audiences publiques continuent à se tenir sans véritablement examens des dossiers.
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Les acteurs du football seront appelés aux urnes en juin pour élire le président de la Fédération burkinabè de football. A quelques mois de l'échéance, des anciens footballeurs, réunis au sein d'un cadre de concertation, ont lancé ce lundi 24 février 2020 un appel au colonel Sita Sangaré, actuel président de la FBF, à se présenter pour un troisième mandat. Ils fondent leur appel sur les actions menées au profit du football burkinabè.
Sita Sangaré achève cette année, plus précisément au mois de Juin, son deuxième mandat à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF). Pour élire celui qui va présider à la destinée du football national dans les quatre prochaines années, les acteurs du ballon rond seront appelés aux urnes.
A trois mois de l'échéance, des voix s'élèvent pour appeler le président sortant à rechercher un autre bail. Dans la soirée de ce lundi, des anciens footballeurs ont, au cours d'une conférence, invité le colonel Sangaré à se présenter à la prochaine élection. Parmi eux, on retrouve entre autres Bertrand Kaboré, ancien secrétaire général de la FBF, Gualbert Kaboré, Malo Drissa Traoré dit Saboteur, Bemba Touré, Jeanne Thiombiano, Aristide Bancé. A leur tête, Moustapha Semdé, ancien footballeur et ancien dirigeant du Rail du club du Kadiogo (RCK).
« Pour notre part, anciens footballeurs internationaux pour certains, footballeurs locaux pour d'autres, réunis au sein d'un cadre de concertation (car faut-il le souligner, nous n'avons pas la prétention de parler au nom de tous les anciens footballeurs du Burkina), mus par la recherche de la stabilité et le développement sans cesse croissant de notre football, avons décidé de motiver la candidature du président sortant, le colonel Sita Sangaré », a indiqué Moustapha Semdé, porte-parole des anciens footballeurs.
L'appel se justifie selon eux par les résultats réalisés avec Sita Sangaré à la tête de la FBF. « Le choix des anciens footballeurs que nous sommes et, sans doute plusieurs autres dirigeants et passionnés de football burkinabè, s'est porté sur votre personne pour plusieurs raisons dont une essentiellement : il s'agit du bilan positif de votre mandat qui s'achève bientôt et par-dessus tout, des avancées significatives qu'a connues notre football, depuis votre accession à la tête de la fédération », a ajouté le porte-parole des anciens footballeurs.
Les faits sont légions, selon les conférenciers. Il s'agit de l'accroissement des subventions aux clubs D1 à 10 millions de francs CFA et aux clubs de D2 à 5 millions, de la hausse de l'enveloppe du champion du Burkina à 12,5 millions et de celle du vainqueur de la Coupe du Faso à 10 millions. Le football féminin a connu une redynamisation avec des championnats qui se tiennent régulièrement, la mise en place d'équipes nationales féminines. Les Etalons ont été finalistes à la CAN 2013 et 3e à la CAN 2017. Le Burkina s'est qualifié successivement pour le CHAN en 2014, 2018 et 2020. Le sacre des Etalons aux Jeux africains à Rabat (Maroc) et au tournoi de l'UEMOA en 2013 à Abidjan sont quelques faits qui ont retenu l'attention des conférenciers.
De par son leadership, Sita Sangaré a réussi à hisser le Burkina Faso dans les instances continentales et même internationales du football. Foi des conférenciers. « S'il est vrai que l'homme laisse des pas sur le chemin de son évolution, alors, point n'est besoin de loupe pour voir les vôtres. Ils sont visibles et parlent en votre faveur. Mieux, ils conduisent notre football vers des lendemains meilleurs, car si notre football jouit aujourd'hui d'une stabilité et d'un aura, au plan continental et mondial, c'est bien grâce à votre sens du management et de la responsabilité », se sont convaincus les conférenciers.
C'est donc pour toutes ces raisons que les anciens footballeurs internationaux veulent que Sita Sangaré reste à la tête de la FBF.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
L'As Sonabel a annoncé, ce lundi 24 février 2020, s'être « séparé à l'amiable de son entraineur, Mousso Ouédraogo, à la suite de la série de contre-performances du club ».
Le divorce est désormais consommé entre l'AS Sonabel et Mousso Ouédraogo. C'est le club qui l'a annoncé par un communiqué ce lundi. La raison avancée est la « série de contre-performances » que le club réalise depuis quelques mois maintenant.
Après une longue série de onze matchs sans victoire, les électriciens avaient réussi la prouesse, à la 17e journée, de s'imposer face à l'USFA par deux buts à un (1-2). Seulement après cette victoire arrachée de longue lutte, le club a sombré à nouveau dans la série des défaites.
La dernière en date et qui a fait déborder le vase a été celle concédée le vendredi 22 février dernier lors de la 22e journée face à l'AS Douanes (1-0). Le « Mou » et ses poulains s'étaient inclinés sur la plus petite des marques. Adama Balima, entraineur des juniors de l'USFA, est pressenti pour devenir l'entraineur du club.
Mousso Ouédraogo est le troisième entraineur à faire les frais. L'ASECK et l'ASFA s'étaient également séparées de leurs entraineurs.
J.T.B
Lefaso.net
« La solidarité, c'est aider chacun à porter le poids de la vie et à la rendre plus facile », selon Henri-Frédéric Amiel. Ce n'est pas la commune de Kantchari qui dira le contraire. Puisque depuis 1994, cette commune baigne sous les bonnes grâces de la solidarité des amis venus de la France mais aussi de l'Autriche, pour appuyer l'essor du secteur de l'éducation et de la culture. Les réalisations dans ce secteur, pour cette commune, parlent d'elles-mêmes. Pour en savoir plus sur les actions de cette association dénommée « Les amis de Kantchari », nous avons rencontré, vendredi 21 février 2020, le maire de la commune, Fidèle Kanlanfé Ouoba. C'est avec émotion qu'il raconte ce que l'association a fait pour sa commune depuis 1994.
Lefaso.net : Comment présentez-vous l'association « Les amis de Kantchari » ?
Fidèle Kanlanfé Ouoba : L'association « Les amis de Kantchari » a été créée en 2005 et est basée à Valence en France. Mais la relation entre les membres de cette association et la commune de Kantchari date de 1994. C'était dans le cadre d'un partenariat entre la Fédération des œuvres laïques de Drôme appelée la FOLD. En son temps, cette FOLD avait participé à la construction du lycée départemental de Kantchari à travers l'envoi de jeunes pendant près de trois semaines pour qu'ensemble, avec les ouvriers et jeunes de Kantchari, ils s'aident pour la construction.
C'est ainsi jusqu'en 2005, les membres ont jugé de la nécessité de créer une association pour pouvoir mener plus d'actions au niveau de la commune. Cette association est reconnue comme association d'utilité publique en France et aujourd'hui, on a aussi cette reconnaissance officielle au niveau du Burkina Faso, depuis le 24 janvier 2020.
Comment cette association est-elle arrivée à Kantchari ?
Pour la petite histoire, cette association est arrivée à Kantchari grâce à des ressortissants de Kantchari qui avaient leurs amis au niveau de la France. C'est dans ce cadre que les amis français ont d'abord séjourné à Kantchari, au Burkina Faso, pour voir ce qu'ils pouvaient faire. Au départ, ils ont apporté un soutien avec du matériel de santé accordé au dispensaire et par la suite, ils se sont plus focalisés sur l'éducation et la culture où ils mènent beaucoup plus d'actions.
Quelles sont les réalisations dont la commune a bénéficié depuis 2005, dans le cadre de ce partenariat ?
Comme je le disais, les actions de l'association n'ont pas commencé en 2005. Dans le monde de l'éducation, pour ceux qui connaissent le lycée départemental de Kantchari, c'est un lycée qui comprend environ 25 salles de classes, un laboratoire, une bibliothèque, une salle informatique, des bâtiments administratifs, un complexe sportif aux normes internationales. Toutes ces infrastructures ont été construites dans le cadre de ce partenariat à 80% financé par l'association.
Et cela relève du gros investissement que ces amis ont fait à Kantchari. Mais comme la commune est jeune, c'est donc à partir de la communalisation intégrale qu'elle a commencé à apporter sa contribution qui représente 20% du coût des investissements réalisés dans le cadre du partenariat. En plus de ça, et toujours dans le monde de l'éducation, on a en gros une quinzaine d'écoles primaires de trois classes, des logements pour enseignants, des bâtiments administratifs dans certains collèges de la place, parce qu'il arrive que l'Etat construise des collèges sans prévoir des bâtiments administratifs.
Il y a aussi des équipements en tables-bancs pour ces écoles qu'ils construisent. Au niveau du lycée, nous avons une bibliothèque appelée « Bibliothèque communale », qui comprend autour de 4 000 ouvrages, entièrement financée par l'association. Il y a également les équipements sportifs. Aujourd'hui, ils ont aussi équipé la CEB [Circonscription d'éducation de base] de Kantchari en photocopieuses, et le lycée aussi. Ce sont là les grosses actions dans le secteur de l'éducation.
Dans le monde de la culture, quand on parle de bibliothèque et de sport, nous les classons dans cette catégorie. Il y avait des jeunes qui venaient auparavant, à l'occasion de quoi il y avait des activités culturelles, mais à cause de la situation sécuritaire, cela ne se fait plus.
Comment l'exécution de tous ces projets se fait sur le terrain ?
Sur le terrain, nous travaillons sur la base d'un plan triennal. Nous signons en général un plan triennal, sur lequel nous essayons de faire la planification des activités à mener sur les trois prochaines années. Et maintenant nous signons une convention de cofinancement chaque année, entre la commune et l'association pour la répartition des charges.
Maintenant, après signature de la convention de cofinancement, ensemble, nous décidons parce que là également ils ont ce souci d'avoir des investissements bien réalisés, d'être certains que l'argent qui a été apporté, qui est l'argent du contribuable français, a été utilisé comme il faut. Donc on choisit de commun accord une entreprise qui réalisera l'infrastructure. Aujourd'hui, avec leur représentation qui est sur place ici, elle se charge dorénavant de suivre les travaux. Donc à partir de la France, ils suivent l'état d'avancement de ces travaux et ils effectuent les paiements de façon partielle, directement au niveau de l'entreprise.
En plus de cette convention, il y a des activités qui sont prises en charge de façon extra par l'association, parce que ce sont des activités ponctuelles qui arrivent par moment de façon fortuite. Si je considère en 2018, pour la cantine, ils avaient constaté à un moment donné qu'il était difficile pour nous de pouvoir tenir jusqu'en fin d'année. Donc ils avaient apporté une contribution ponctuelle avec des vivres d'environ 3 millions de F CFA.
Dans le cadre de ce partenariat, est-ce qu'il y a des enfants de familles démunies qui bénéficient de parrainage ou d'autres qui bénéficient de bourses pour poursuivre leurs études ailleurs ?
Les parrainages se faisaient. Mais par la suite, cela a été stoppé parce qu'il y a eu une mauvaise gestion de ce parrainage en matière de bourses. J'ai omis de dire que grâce à cette collaboration, il a été entre temps question de construction d'un centre d'hébergement que nous avions appelé « internat », qui permettait aux jeunes qui n'avaient pas de tuteur à Kantchari, d'avoir un lieu d'hébergement moyennant une contribution annuelle. Et ils prenaient en charge un certain nombre d'enfants, pour lesquels ils payaient l'hébergement. Mais à un moment donné, il y a eu une mauvaise gestion du centre et du même coup un arrêt des parrainages. Ce qui a mis un terme à ce système de parrainage.
Mais il n'y a pas eu d'élèves qui ont bénéficié de bourses pour aller étudier ailleurs. Et nous saluons l'esprit de solidarité qui a prévalu à la suite de cela. Ç'aurait été d'autres personnes, elles se seraient retirées tout simplement de la commune. Mais ils sont restés parce que pour eux, il n'est pas question que les erreurs des parents soient imputables aux enfants et compromettent l'accès à l'éducation pour ces derniers. Mais on a mis un terme au système de parrainage, et nous sommes en train de réfléchir à d'autres formes d'appui.
Quels sont les acquis engrangés dans la commune grâce à ce partenariat en termes de taux de scolarisation, de changement des mentalités, d'habitudes, etc. ?
Je n'ai pas de statistiques à ce niveau, mais ce que je sais, c'est que leur présence a contribué énormément. Moi je fais partie de la deuxième promotion du collège d'enseignement général de Kantchari qui a été ouvert en 89-90. Lorsque nous arrivions en 90 en 6e, nous étions dans un établissement de quatre classes. Et quand ils sont arrivés, ils ont trouvé un autre site plus grand où ils ont investi.
Et aujourd'hui, ce n'est pas pour vanter ma commune, mais elle a le plus grand établissement de la province, d'abord en termes de nombre de classes, mais aussi et surtout en termes de commodités. Les enfants sont initiés depuis la 6e à l'outil informatique et bien d'autres aspects comme la bibliothèque et le complexe sportif. Et aujourd'hui, beaucoup de cadres sont sortis de cet établissement. Donc l'impact est très visible, mais comme je le disais, je ne saurai vous donner des statistiques.
Est-ce que dans le cadre de ce partenariat, il arrive qu'une équipe de la mairie de Kantchari séjourne à l'extérieur pour un partage d'expériences ou une visite quelconque ?
Ça, c'est monnaie courante. Personnellement, je ne peux pas compter le nombre de fois où j'ai été à l'extérieur pour que l'on discute de certaines choses dans le cadre de ce partenariat. Et comme je le disais, il y a beaucoup de perspectives pour ce partenariat. Les membres du bureau de cette association sont des personnes de la soixantaine, donc le plus souvent à la retraite.
Ce n'est pas tous les membres de l'association qui peuvent faire le déplacement. Donc nous sommes souvent obligés de nous déplacer là-bas pour témoigner aussi de ce qui se passe réellement sur le terrain. Une chose est qu'eux, ils viennent, mais c'est bon aussi souvent que les bénéficiaires directs puissent aussi se rendre là-bas.
On sait aussi que la mairie de Kantchari a vécu un moment de querelles intestines. Est-ce que ces querelles n'ont pas impacté ce partenariat ?
Oui, ça c'est sûr qu'il y a eu beaucoup d'effets et des effets néfastes surtout. C'était la délégation spéciale, alors qu'en général les partenaires préfèrent travailler avec les élus, plutôt que des délégations spéciales. Mais ils ont poursuivi quand même leurs actions avec les entreprises avec lesquelles ils avaient travaillaient sur le terrain, jusqu'à notre arrivée où on a renoué le contact avec eux et les relations sont reparties de plus bel. Aujourd'hui nous avons beaucoup de projets en perspectives.
Est-ce qu'aujourd'hui on peut dire que ces querelles internes sont véritablement finies pour que les acteurs et leurs partenaires puissent se pencher véritablement sur le développement de la commune ?
C'est vrai que beaucoup de gens, quand on parle de Kantchari, ils pensent que c'est une commune toujours dans une crise. Je veux rassurer tout le monde qu'à Kantchari, aujourd'hui, tout va très bien. Les problèmes dans la vie, ça peut toujours arriver mais il faut se dire que cela a été un manque de dialogue suite à certaines divergences. Certes, par moments on ne peut pas avoir tout ce qu'on veut mais dans la concertation il y a des compromis.
Donc aujourd'hui, au niveau de Kantchari, les querelles intestines relèvent du passé. Si aujourd'hui ces personnes qui se querellaient peuvent s'asseoir sur la même table, se saluent et se parlent, moi je me dis que les querelles sont maintenant un mauvais souvenir. Et cela est à mettre à l'actif de tous les fils et filles de Kantchari qui ont tout fait pour que des solutions soient trouvées. Et je profite de l'occasion pour leur dire à nouveau merci.
Est-ce que le contexte d'insécurité ne joue pas sur les visites et les investissements de l'association dans la commune ?
L'insécurité a un impact sur ce que nous faisons et cela sur tous les plans. Ce n'est pas seulement dans ce que nous faisons avec les membres de l'association. Parce que nous-mêmes, fils de la commune, aujourd'hui, il y a des endroits où nous ne pouvons pas aller à cause de cette insécurité. Il y avait des investissements qui étaient prévus dans certaines zones et aujourd'hui, tout cela se trouve compromis, les entreprises ne veulent pas y aller, au risque de se faire agresser.
Donc aujourd'hui, nous avons des marchés qui sont en instance parce qu'il y a des zones où les entreprises ne peuvent pas arriver. Nous sommes en train de voir les possibilités de délocalisation et là, ce sont les sessions municipales qui peuvent décider. Maintenant, pour ce qui est des amis de Kantchari, chaque année, ils venaient au Burkina, arrivaient jusqu'à Kantchari pour parcourir les villages et voir ce qu'ils ont réalisé comme infrastructures scolaires.
Et je me rappelle en 2017, nous avions construit une école dans un hameau de cultures. Et quand ils sont arrivés à la rentrée, ils ont vu que dans cette école, pour l'ouverture, au CP1, il y avait plus de 90 élèves. Ils ont fait des photos et vraiment cela les a beaucoup marqués parce que chez eux, c'est tout au plus 25 élèves dans une même classe. Vous comprendrez donc que quand ils arrivent et qu'ils touchent du doigt les réalités sur le terrain, ça les touche et ils ont le courage pour aller de l'avant.
En 2019, ils sont arrivés. On s'est seulement contenté de rester à Ouaga, discuter de nos projets et leur transmettre les images, les vidéos et tout ce qui est information. Ça ne suffit pas. Moi j'aurais souhaité que les amis de Kantchari aillent sur le terrain comme on le faisait de par le passé où ils y restaient avec les populations pendant plus d'une semaine. Et cela n'est plus possible à cause de cette situation d'insécurité.
Est-ce qu'il y a des domaines où vous auriez souhaité plus d'appui que l'éducation et la culture ?
C'est vrai qu'on a d'autres domaines de priorité, notamment la santé et l'eau. Mais nous avons investi pendant beaucoup d'années dans le domaine de l'éducation et c'est le meilleur domaine pour nous.
Quelles sont les perspectives dans le cadre de ce partenariat ?
Avec cette association, nous avons mené la réflexion ensemble et nous avons abouti au fait que beaucoup de choses ont été faites et on pensait à mettre en place une commission qui allait réfléchir sur une vision prospective. Quelle sera l'éducation au niveau de Kantchari dans les dix années à venir et à en tenir compte dans nos actions. Deuxièmement, nous avons, depuis 2018, réfléchi à aller vers l'enseignement technique.
Aujourd'hui, dans la région de l'Est, il n'y a que la ville de Fada qui a des écoles techniques. Or, nous avons des jeunes aujourd'hui qui peuvent se spécialiser dans un domaine bien précis et s'installer à leur propre compte. C'est ainsi que nous avons initié la construction d'un lycée technique. On a pu, grâce aux populations de Kantchari, avoir un terrain de six hectares, on a fait avec les amis de Kantchari le devis estimatif. Sans les équipements, c'est un projet de plus de 350 millions de F CFA.
Courant février-mars, les travaux vont démarrer pour qu'à partir de la rentrée prochaine, nous ayons déjà les premières classes de 6e en génie construction bâtiment et en génie civil dessin bâtiment. Nous allons aussi ouvrir une première année BEP comptabilité pour ceux qui auront le BEPC. Donc nous allons démarrer et aller progressivement, avec l'aide du MENAPLN et l'accompagnement de la Direction générale de l'enseignement technique et de la formation professionnelle.
On a aussi pensé à un partage d'expériences. Chaque année, nous organisons les prix de l'excellence et dans le cadre de cet évènement, nous sommes en train de voir si l'on peut instituer des bourses pour que les meilleurs puissent aller là-bas pour voir aussi ce qui se passe avant de revenir et cultiver ainsi l'esprit de l'excellence au sein des enfants qui voudront s'arracher un billet d'avion pour voyager à l'extérieur. Et c'est aussi une façon pour nous de montrer aux enfants que cette question d'immigration n'est pas la solution.
Parce que les gens pensent qu'ailleurs, il n'y a pas de pauvres, de mendiants, que la vie est rose là-bas. Mais lorsqu'on y va, on constate ce qui se vie là-bas, on comprend qu'il n'y a rien de tel que de rester chez soi et valoriser ce que l'on possède. Et enfin, comme leur venue est devenue difficile avec la situation d'insécurité, pour assurer la continuité des actions, on était obligé l'année dernière de demander aussi la reconnaissance de l'association ici au Burkina. Donc, avec ça, nous avons des représentants résidents qui peuvent défendre les intérêts de l'association et ces derniers sont les yeux et les oreilles de l'association désormais.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Propos recueillis par Etienne Lankoandé
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L'artiste musicien et gabelous, Abdoul-Halim Ouédraogo dit APPARATCHIK a présenté le lundi 24 février 2020 à Ouagadougou, son nouvel album. Il est intitulé « T.O.T ou encore Tôt Ou Tard ». C'est un opus de 10 titres concentrés de rythmes et de sens.
Du nouveau dans les bacs à disc burkinabè. Le lundi 24 février 2020, c'est le jour choisi par l'artiste musicien APPARATCHIK pour faire la dédicace officielle de son nouvel album. Le joyau est baptisé « T.O.T ». Il est composé de 10 titres. Avec « Blanc Bec », l'artiste rappelle que tout humain ne vaut que par son prochain. Pourtant, il a remarqué que beaucoup de personnes manquent d'humilité et veulent se faire passer pour le centre du monde.
Avec dans « mes veines », l'homme chante l'amour. Pour lui, il est le socle de toute harmonie, de tout vivre ensemble. Comme rien n'est possible sans amour, il prône pour sauver le monde et les hommes. APPARATCHIK a également fait une collaboration avec Thaliane dans le titre « Bolman ». Il explique que la vie n'est pas un tableau sombre. Elle est parfois éclatante. C'est-à-dire bonheur et plénitude. Pour APPARATCHIK, cette chanson est une invitation à la fête, à la joie et aux plaisirs.
Dans le titre « Anatou », l'artiste raconte que l'amour se vit et se conte. Il revient sur son histoire d'amour pour rendre hommage à son âme sœur et par ricochet à toutes les femmes du monde. APPARATCHIK exhorte les Burkinabè à l'union autour des valeurs fondamentales de la république. Avec le titre « Burkinbila ». C'est également un titre qui rend hommage aux forces de défense et de sécurité et interpelle les politiques à la bienveillance et à la bonne gouvernance.
L'album est déjà disponible dans les points de vente. APPARATCHIK est un passionné de musique précisément de Hip-Hop. Il est technicien en marketing, gestion commerciale de formation. L'artiste est également fonctionnaire des douanes. Il entend marquer indélébilement son époque en étant le porteur des voix des silences, mais aussi un soleil aux meilleurs moments de l'existence.
Dimitri OUEDRAOGO
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Le tirage au sort des 8e de finale de la Coupe du Faso a eu lieu ce lundi 24 février 2020. Les amoureux du ballon rond ont droit à des matchs de belle facture qui vont se jouer le 4 mars 2020.
Le suspense des 8e de finale de la Coupe du Faso est désormais levé. Dans la soirée de ce lundi, les membres de la Ligue du football professionnel ont procédé au tirage au sort des matchs.
L'Union sportive de Ouagadougou reçoit BPS de Koudougou. Un duel entre un club de première division menacé de relégation en deuxième division et un club qui évolue déjà en D2.
Le gros choc sera certainement le match qui va opposer l'ASFB à l'USFA. Les fonctionnaires de Bobo-Dioulasso héritent des militaires à l'issue du tirage au sort. Pendant ce temps, l'ASFA jouit d'un tirage un peu plus favorable. Car les Or et vert seront reçus par les Léopards de Saint Camille. L'ASEC de Koudugou qui a retrouvé la forme après le limogeage de son entraineur sera opposée à l'AS Sonabel qui vient de se séparer de son entraineur. Ce sera un duel entre intérimaires.
Salitas bénéficie également de la clémence du tirage au sort. En effet, les Colombes de Ouaga 2000, leaders actuels du championnat, ont hérité de l'AS ECO, un club de deuxième division. Deux clubs de Bobo s'affrontent dès les 8e de finale. Vitesse FC et RAHIMO FC se rencontrent à ce stade de la compétition. RAHIMO FC jouit des faveurs des pronostics.
Les matchs vont se jouer le 4 Mars prochain sur les différents terrains.
J.T.B
Lefaso.net
Oppositions des 8èmes de finales :
USO # BPS
ASFB # USFA
Léopards de Saint-Camille # ASFA-Yennenga
Salitas FC# AS ECO
Canon du Sud # Kozaf
AS Sonabel # ASEC de Koudougou ;
Vitesse FC # Rahimo FC ;
AS Police # Sporting FC
Ouagadougou a abrité, ce lundi 24 février 2020, un atelier d'élaboration de la stratégie nationale de stockage des réserves alimentaires au Burkina Faso. Cette rencontre permettra de définir une feuille de route pour faire face à l'insécurité alimentaire et améliorer le système de gestion des stocks nationaux. La cérémonie d'ouverture de l'atelier a été présidée par le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, Issa Sorgho.
« Près de 9,4 millions de populations dans l'espace CEDEAO, dont 1 200 000 au Burkina Faso, soit 5,9% de la population totale, auront besoin d'assistance alimentaire immédiate. Et près de 14,7 millions, dont 1 800 000 au Burkina Faso, soit 8,3% de la population totale, auront besoin d'être assistées pendant la période de soudure à venir (juin-août 2020) », a fait savoir le représentant de la CEDEAO, Nahmsath P. Yabouri.
Des statistiques qui, selon lui, montrent que l'un des défis majeurs de la région reste toujours l'atteinte de la sécurité alimentaire. Face donc à ce défi majeur, la CEDEAO, dit-il, a adopté une stratégie régionale de stockage qui vise à mieux structurer et renforcer les stocks alimentaires afin de sauver des vies et de limiter l'épuisement des moyens d'existence. Cette stratégie de défense contre l'insécurité alimentaire repose sur trois lignes complémentaires de défense dont la deuxième sur les dispositifs nationaux tels que les réserves de sécurité alimentaire dont il est question.
Pour le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, Issa Sorgho, cet atelier d'élaboration de la stratégie nationale de stockage des réserves alimentaires marque le lancement officiel d'une session d'élaboration de la politique de stockage au niveau de la SONAGES (Société nationale de gestion du stock de sécurité) qui permettra de renforcer et d'améliorer le système de stockage avec l'appui de l'Agence régionale pour l'agriculture et l'alimentation (ARAA). Un appui qui, selon lui, veut que tous les Etats membres de la CEDEAO puissent élaborer des stratégies nationales dont elle prend en charge la coordination au niveau régional, afin de mettre à la disposition de tous les Etats, les outils harmonisés pour une efficacité dans la gestion de la sécurité alimentaire.
Près de 70 mille tonnes de céréales disponibles
Cette année, les besoins pour combler le déficit céréalier au Burkina Faso sont déjà satisfaisants. Car, selon Issa Sorgho, le pays dispose actuellement de près de 70 mille tonnes de céréales alors que le stock normal préconisé est de 50 mille tonnes, en plus des stocks de réserves alimentaires au niveau régional.
« Ce qui montre que pour le moment, nous n'aurons pas de problème pour gérer les crises alimentaires à venir », rassure le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire. Quant au directeur général de la SONAGES, Aimé Kaboré, il a déclaré que même si le stock enregistré est important, cela n'est jamais très suffisant. Toutefois, il permettra de faire face à la crise alimentaire éventuelle. Concernant la stratégie nationale en cours, il précise qu'elle contribuera à améliorer les lieux de stockage sur l'ensemble du territoire, à savoir les magasins.
Yvette Zongo
Lefaso.net
Les députés de la province du Kénédougou, dans la région des Hauts-Bassins, organisent, les 24 et 25 février 2020, dans la commune de Orodara, un cadre d'évaluation citoyenne de l'action gouvernementale avec les populations locales. Au cours de la cérémonie d'ouverture des travaux qui a eu lieu ce lundi 24 février 2020, le député-maire de la commune de Orodara, Hervé Konaté, a noté une satisfaction dans la mise en œuvre des actions du gouvernement dans la province du Kénédougou, principalement dans les secteurs de l'eau et l'assainissement, de la santé et des infrastructures.
La province du Kénédougou a enregistré, de 2016 à 2019, dans le secteur de la santé, la réalisation de cinq Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), trois Centres médicaux (CM), un dispensaire et la construction de deux autres maternités dans le cadre de la normalisation de trois CSPS. Le taux d'accès aux formations sanitaires, pour ce qui concerne le district sanitaire de Orodara, s'élève ainsi à 62%, comparativement au taux national qui est de 59,2%.
Dans le secteur de l'eau, ce sont 160 forages et douze Adductions d'eau potable simplifié (AEPS) qui ont été réalisées.
« Dans le cadre de l'assainissement, plusieurs latrines familiales et des latrines institutionnelles (des latrines réalisées au niveau des écoles) ont été construites. Ce qui donne un faible taux de 19,4%. Mais comparé au taux national qui est de 16,4%, on peut dire qu'il y a eu des efforts dans ce domaine », nous renseigne le consultant Jean-Claude Bonkoungou. Avant de souligner que seulement huit pistes aménagées, la route départementale 3 et quelques routes régionales ont été réalisées dans le secteur des infrastructures.
Notant des points de satisfaction dans la mise en œuvre des actions du gouvernement dans les trois secteurs, le consultant a par ailleurs attiré l'attention des autorités sur les insuffisances constatées sur le terrain, car il estime que « beaucoup reste à faire dans cette province ».
En effet, cette activité, qui est la deuxième du genre dans la région des Hauts-Bassins, après celle tenue dans la province du Tuy, entre dans la mission de contrôle de l'action gouvernementale dévolue aux députés. Ainsi, elle va permettre aux députés de la province du Kénédougou, Salamata Konaté/Ouattara et Hervé Konaté, de recueillir les appréciations des populations de la province sur la mise en œuvre des engagements du gouvernement dans les secteurs de l'eau et assainissement, de la santé et des infrastructures, pour la période de 2016 à 2019.
Salamata Konaté/Ouattara a ainsi rappelé que cette activité se veut un cadre où les députés de la province du Kénédougou pourront discuter directement avec les populations à la base sur la mise en œuvre des politiques publiques. C'est également le lieu, selon elle, pour les populations, en tant que principaux bénéficiaires des politiques publiques, de donner leur appréciation sur l'effectivité des engagements du gouvernement dans la province et aussi la qualité des réalisations faites.
« Cette rencontre entre dans le cadre du contrôle de l'action gouvernementale qui fait partie des missions de l'Assemblée nationale. Nous allons écouter les populations du Kénédougou qui vont s'exprimer sur l'action gouvernementale, depuis la prise du pouvoir jusqu'à aujourd'hui […] et recueillir leurs suggestions qui vont porter sur les trois domaines. Beaucoup d'activités ont été réalisées mais nous pensons que beaucoup reste à faire aussi », a laissé entendre la députés Salamata Konaté/Ouattara.
A l'en croire, les conclusions de cette session seront soumises à l'exécutif, afin de pouvoir mieux protéger les intérêts des citoyens et surtout veiller à leur mieux-être.
Le député-maire de la commune de Orodara a, pour sa part, salué cette initiative qui, selon lui, va leur permettre d'évaluer l'action gouvernementale dans la province du Kénédougou. « Dans toutes les activités, il faut une halte pour évaluer ce qui a été fait, ce qu'il faut corriger et ce qui reste à faire. Aujourd'hui, nous avons la chance de réunir, dans un seul lieu, les treize communes de la province du Kénédougou, pour évaluer l'action gouvernementale dans trois domaines. Plusieurs activités ont été menées mais beaucoup reste à faire », a-t-il noté.
Il a par ailleurs indiqué que c'est dans le cadre de sa planification que l'Assemblée nationale a adopté un plan stratégique couvrant la période 2016-2020, avec un engagement pour la promotion du dialogue entre les députés et les citoyens. Le développement des actions de contrôles de l'action gouvernementale figure également en bonne place dans ce plan. Et c'est dans cette dynamique que se tient ce cadre d'évaluation citoyenne de l'action gouvernementale dans le Kénédougou.
C'est dans cette logique d'impliquer davantage les populations dans la mise en œuvre des politiques publiques que le Centre parlementaire canadien accompagne l'Assemblée nationale dans cet exercice. Selon le représentant du centre, Romuald Ilboudo, le Centre parlementaire est une ONG canadienne spécialisée dans le renforcement des capacités des parlements dans le monde.
Il est chargé de la mise en œuvre du Programme commun d'appui à l'Assemblée nationale (PROCAB) financé par l'Union européenne, la Coopération suisse et l'ambassade de la Suède. Ce programme a démarré en juin 2018 et prendra fin en décembre 2020.
La députée Salamata Konaté/Ouattara a saisi cette occasion pour traduire sa reconnaissance au président de l'Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, pour l'accompagnement à la réalisation de cette activité. Elle a adressé ses remerciements également aux partenaires pour leurs appuis technique et financier qui ont rendu possible la tenue de cette activité.
Romuald Dofini
Lefaso.net