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Diplomacy & Defense Think Tank News

Neue Perspektive für den Westbalkan: Das Tor nach Europa

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 19/04/2018 - 17:23
Die Europäische Kommission hat ein Strategiepapier zur EU-Erweiterung auf dem Westlichen Balkan vorgelegt und verlangt Reformen. Im Fokus stehen Rechtsstaatlichkeit, Sicherheit, Digitalisierung, die Integration der Energie- und Verkehrsnetze und der Versöhnungsprozess in der Region.

Blocages dans les universités : retour aux années 70 ou nouvelle ère ?

IRIS - Thu, 19/04/2018 - 14:27

Quels sont les marqueurs de ces mouvements étudiants et de cette nouvelle génération ?

On trouve des points communs dans les “causes” avec les mouvements des années 70 (remises en cause du capitalisme, de l’autorité , modes d’action etc) mais les affrontements entre groupes de type extrême gauche (anarchistes, trotskystes) et extrême droite (Occident, Gud…) ont quasiment disparu. La différence majeure tient au fait ce n’est plus une culture politique commune qui fédère ces groupes, parce que « tout simplement  » ils savent qu’ils ne changeront rien et ont intégré la défaite. Le nihilisme caractérise cette génération plus que les autres.

Tout est remis en question, et pas seulement la légitimité des autorités universitaires, qui par ailleurs semblent douter elles-mêmes de leur propre légitimité! Ce sont des activistes dépolitisés, des gens intelligents et diplômés qui remettent en cause tous les savoirs, et qui ne font aucune projection dans l’avenir. Ils n’ont pas vraiment d’idées à mettre en avant ou à défendre ni de but précis. Une seconde caractéristique découle directement de ce constat : désormais c’est l’action, son efficacité et son résultat qui prime et qui devient leur élément structurant.

Le recours à l’occupation d’universités et au blocage de lieux publics a toujours existé comme mode d’action, mais les mouvements actuels révèlent-ils des bouleversements dans la société actuelle ?

On retrouve bien sûr des procédés communs avec les années 70, mais les intentions n’ont plus grand-chose à voir! Dans les ZAD, une partie des occupants peut croire dans l’idée d’un « laboratoire innovant » mais on est quand même très loin du communautarisme “hippie” incarné par le Larzac. Les zadistes cherchent surtout un lieu repli sur soi, le but de leur autosuffisance étant surtout de pouvoir se couper de la société, à l’image des groupes survivalistes. La Zad de Bure n’est plus vraiment un lieu de contestation du nucléaire.

Dans un communiqué, les étudiants de Sciences Po dénoncent une « école qui sert de laboratoire aux politiques d’éducation néolibérales et racistes telles que celles orchestrées aujourd’hui par le gouvernement ». Le blocage de Sciences Po est-il révélateur d’un changement au sein même de la « fabrique des élites »?

Oui, avec un phénomène nouveau de désintérêt de ces futures élites pour des parcours pourtant prestigieux en entreprise ou dans les cabinets ministériels. Une partie de ces étudiants n’adhèrent plus à ce modèle, car ils ne croient pas non plus dans un quelconque changement, y compris à des postes élevées. C’est un signal inquiétant pour le pouvoir et pour Emmanuel Macron, qui est l’incarnation de cette élite mondialisée, sociale-démocrate bon teint, etc. Le vrai danger de ces mouvements, c’est leur éloignement et leur indifférence aux projets de société qu’on leur impose.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/blocages-dans-universites-retour-aux-annees-70-ou-nouvelle-ere-eddy-fougier-3368366.html#3bhERG8iT8q6YQhR.99

Projet de loi asile et immigration : “Le texte n’est ni complètement positif, ni globalement négatif”, trois questions à Jean-Paul Tran Thiet

Institut Montaigne - Thu, 19/04/2018 - 10:16
Projet de loi asile et immigration : “Le texte n’est ni complètement positif, ni globalement négatif”, trois questions à Jean-Paul Tran Thiet Institut Montaigne jeu 19/04/2018 - 10:16

Jean-Paul Tran Thiet, avocat et contributeur régulier de l’Institut Montaigne, nous livre ici son analyse du projet de loi actuellement présenté par le gouvernement. 

Canada / France : un sirop durable ? Trois questions à Dominique Moïsi

Institut Montaigne - Thu, 19/04/2018 - 10:04
Canada / France : un sirop durable ? Trois questions à Dominique Moïsi Institut Montaigne jeu 19/04/2018 - 10:04

Le 16 et 17 avril, Justin Trudeau rendait visite à Emmanuel Macron lors de son premier voyage diplomatique en France. C’est également la première fois qu’un Premier ministre canadien s’exprimait devant l’Assemblée nationale.

El tráfico de cocaína como mercado ilícito global: el papel de España

Real Instituto Elcano - Thu, 19/04/2018 - 09:07
DT 8/2018 - 19/4/2018
Andrea Giménez-Salinas Framis

En la última década se han modificado las rutas de transporte, se han transformado las organizaciones criminales y también ha cambiado el mercado internacional. Estos cambios son especialmente relevantes para España, principal país distribuidor europeo.

Digitalisierung global: Algorithmen, Roboter und Künstliche Intelligenz

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 19/04/2018 - 00:00
Wie wird die Digitalisierung das Zusammenleben und geo­politische Zusammenhänge verändern? Die Auslandsinformationen wagen einen Blick in die digitale Zukunft.

Über 25 Jahre ohne Grenzabkommen: Die estnisch-russische Grenze: Eine Bestandsaufnahme

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 19/04/2018 - 00:00
Die estnische Regierung plant die Errichtung eines befestigten Zauns entlang der de facto-Grenze, die gleichzeitig auch Ende des EU- und NATO-Raums ist.

Stagnation oder Fortschritt?: Gleichberechtigung von Frauen in Marokko

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 19/04/2018 - 00:00
Durch ein neues Gesetz wird Gewalt gegen Frauen härter bestraft. Für wirkungsvolle Reformen braucht es jedoch eine neue Mentalität in Marokkos Gesellschaft.

Emmanuel Macron face au durcissement des négociations européennes

IRIS - Wed, 18/04/2018 - 17:55

Le président français s’est exprimé hier pour la première fois devant les eurodéputés au Parlement européen à Strasbourg pour évoquer sa vision de la réforme de l’Union européenne, et en particulier de la zone euro. Or, l’absence de concession du nouveau gouvernement allemand crispe les ambitions de la France. La visite du président français à Berlin ce jeudi va peut-être permettre à ces deux pays de refonder leurs liens, importants pour l’avenir de l’UE. Le point de vue de Rémi Bourgeot, économiste et chercheur associé à l’IRIS.

Que doit-on retenir de la réforme sur l’Union européenne présentée par le président français ?

Le projet initial d’Emmanuel Macron pour la réforme de l’UE se concentre sur la zone euro, avec l’idée d’approfondir l’union monétaire par le biais de deux mécanismes : un renforcement de l’union bancaire et la création d’un budget spécifique pour la zone euro. Toutefois, ces négociations s’avèrent très difficiles, notamment avec Berlin, dont les réticences traditionnelles sur les sujets touchant à la solidarité financière et aux transferts entre pays membres sont renforcées par la crise politique.

À l’occasion de son discours devant le Parlement européen à Strasbourg, la question de la zone euro n’a dès lors pas était centrale, du fait de l’impasse sur cette question. Par souci d’insister sur la notion « d’Europe des peuples » et d’amorcer une négociation au sein de l’Union, le président français a davantage focalisé son discours sur des sujets jugés importants pour Berlin, en évoquant notamment la crise migratoire. Pour cela, Emmanuel Macron a affirmé l’idée d’une assistance financière accrue de la part de l’Union européenne au profit des collectivités territoriales qui accueillent des réfugiés. Il s’agissait notamment d’envoyer un signal à Berlin, en vue de son déplacement de jeudi, en ce qui concerne la solidarité dans la gestion de cette crise, mais également à certains pays de l’Union qui sont en première ligne de ce dossier, comme l’Italie ou la Grèce.

Le président a par ailleurs dû évoquer le sujet de l’intervention en Syrie face au scepticisme exprimé, à défaut de critiques frontales, par plusieurs des partenaires européens de la France. Par ailleurs, alors que l’Europe de la défense était au cœur de la réponse de l’Union au Brexit, les divergences dans les approches stratégiques, notamment au niveau franco-allemand, continuent à soulever un certain nombre de questions quant à son évolution.

Au niveau de la zone euro, quel est le projet de la France ? Quels sont les points de convergence avec l’Allemagne ?

Concernant le dossier de la zone euro, il existe un clivage difficilement dépassable au sein de l’Union, et qui précède les difficultés supplémentaires issues de la crise politique allemande. D’une part, la vision française qui consisterait à approfondir la zone de manière structurelle, et de l’autre, la vision allemande partagée avec la plupart des pays du nord de l’Europe, qui privilégient un durcissement des contrôles tout en restant dans tous les cas assez opposés à l’accroissement de la solidarité financière et surtout à toute idée de transfert systématique entre pays au sein de la zone, en particulier du Nord vers le Sud. Ces derniers jugent tout ce qui pourrait aller à terme dans le sens d’une « union des transferts » comme inacceptable pour les contribuables du nord de l’Europe.

Depuis l’élection du président Macron, la France plaçait d’importants espoirs dans cette réforme. Le gouvernement français, du fait de son engagement européen et de ses projets de réformes structurelles au niveau national, pensait jouir d’une crédibilité suffisante sur la scène européenne pour convaincre l’Allemagne de consentir à un certain nombre de concessions de fond. Il s’agissait de penser qu’Angela Merkel accepterait ces modifications après les élections allemandes du mois de septembre dernier. Toutefois, avec la montée de l’extrême droite (AfD), entraînant un affaiblissement marqué des partis de gouvernement, notamment du bloc conservateur (CDU-CSU) et des sociaux-démocrates (SPD), la crise politique a suspendu toute forme de négociation européenne sur la zone euro et même conduit à un durcissement marqué de la position allemande, sur la base de réserves déjà profondes. La contestation de l’implication de l’Allemagne au sein de la zone euro est en effet un des premiers objectifs de l’AfD, au même titre que l’immigration ; ce qui exerce une pression marquée sur les deux partis de coalition contre l’intégration européenne. Au-delà de l’aggravation de la situation et du durcissement de la position allemande au sein de la coalition, le blocage actuel est lié plus fondamentalement à des définitions différentes de l’union monétaire.

Cette forte réticence s’est notamment exprimée avec le rejet à peine masqué de la proposition française par Wolfgang Schäuble, alors qu’il était ministre des Finances, concernant la création d’un budget substantiel au sein de la zone euro. Il y avait opposé l’idée moins ambitieuse sur le fond, mais ambitieuse dans la forme consistant à transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES) en un Fonds monétaire européen, qui pourrait également soutenir les pays membres en dehors des périodes de crise systémique. Aujourd’hui, même cette proposition de Wolfgang Schäuble a tendance à être jugée trop ambitieuse, notamment par le ministre des Finances allemand actuel, le social-démocrate Olaf Scholz.

Sur la question de l’union bancaire et de la mise au point d’une garantie commune des dépôts bancaires, le sujet ne peut être complètement écarté, mais toute avancée est repoussée au lendemain d’un véritable assainissement de la situation du secteur bancaire d’un certain nombre de pays, dont l’Italie en particulier. En plus de l’Allemagne, un certain nombre d’États du nord de l’Europe, emmenés par les Pays-Bas, affichent collectivement leur opposition au projet de la France visant au parachèvement de la zone euro. On constate réciproquement une forte déception en France du côté du gouvernement et de l’administration face à une situation européenne qui pourrait ternir l’image d’Emmanuel Macron comme réformateur de l’UE.

Face aux tentations autoritaires et populistes et avec l’émergence d’un scepticisme du côté allemand, la France est-elle en capacité de devenir le fer de lance d’une nouvelle Union européenne, davantage démocratique et soudée ?

En plus d’obtenir certaines concessions au moins symboliques sur certains dossiers liés à la zone euro, Emmanuel Macron aura probablement à cœur de lancer de nouvelles pistes de réforme et de coordination, comme il l’a fait sur la question de la taxation des GAFA ou sur la politique douanière d’une Union européenne qu’il voudrait pouvoir présenter comme protectrice.

Le président français va plus généralement devoir déployer une nouvelle approche de sa politique européenne, en se concentrant probablement sur des aspects plus concrets de la coordination macro-économique entre les pays de l’Union, et par un approfondissement des relations entre la France et l’Allemagne ancré dans la réalité de conceptions différentes de l’intégration européenne et des crises politiques qui traversent les deux pays. Si la négociation en cours reste dans l’impasse actuelle, des crispations sur différents sujets pourraient émerger, à la fois sur certains déséquilibres profonds au sein de l’Union ou à propos d’éléments qui semblaient acquis, y compris dans des secteurs comme l’aéronautique.

Durant les prochaines semaines, Emmanuel Macron va devoir choisir entre deux options. D’un côté la voie d’une crispation et d’un relatif retrait, et de l’autre, celle qui consisterait à développer de nouvelles options concrètes. Ces projets concrets reposeraient moins sur une réforme structurelle de la zone euro et plus sur le problème tout aussi grave du rééquilibrage réel entre économies européennes, notamment sur le plan commercial, et en dépassant le cadre de la focalisation sur les comptes publics. Il est probable que l’on assiste à une combinaison de ces deux approches, mais dans tous les cas les négociations sont appelées à se complexifier entre partenaires européens.

Frappes occidentales en Syrie, nouvelle étape dans le conflit ?

IRIS - Wed, 18/04/2018 - 17:45

Vendredi 13 avril, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont procédé à des frappes aériennes en Syrie, contre des sites stratégiques du régime. L’offensive occidentale a été perçue comme une agression par les alliés de Bachar al-Assad, entraînant dans ce jeu de puissances, une plus grande affirmation de deux blocs, et augmentant les tensions. Ces bombardements marquent-ils une nouvelle étape dans le conflit syrien ? Pour nous éclairer, l’analyse de Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS.

 Comment analyser les réactions des alliés du régime syrien (Russie, Iran et Turquie), et du reste de la communauté internationale à propos des frappes occidentales ? Assiste-t-on à la formation de deux blocs dans le cadre du conflit syrien ?

La Russie, l’Iran et la Turquie ont réagi de façon différente. Les réactions de la Russie ont été plus véhémentes. Elle considère que « la Russie perd le peu de confiance qui existait entre elle et l’Occident […] et que la Russie et l’Occident se trouvent dans une situation plus dangereuse que pendant la guerre froide ». Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré au lendemain des frappes sur la BBC que « les Occidentaux, plus particulièrement les États-Unis et la Grande-Bretagne » ont fermé « les voies de communication et ont créé une situation dangereuse ».

En Iran, même si le Guide de la République islamique a qualifié les trois chefs d’État impliqués dans les frappes « de criminels », les réactions gouvernementales ont été plus mesurées. Mohammad Javad Zarif, le ministre des Affaires étrangères iranien, a même pris contact avec son homologue britannique, Boris Johnson, pour lui indiquer qu’« aucun pays n’a le droit de lancer des opérations militaires unilatérales punitives contre un autre pays en dehors des règles internationales ».

La Turquie se trouve, quant à elle, dans une situation délicate entre la Russie et l’Iran, ses deux nouveaux alliés, et l’Occident dont le pont n’a pas encore été coupé entièrement. Dans une première réaction, la Turquie a approuvé le bombardement contre les installations chimiques syriennes, puis quelques heures après, a déclaré sa neutralité entre les Russes et les Iraniens d’un côté, et ses trois partenaires au sein de l’OTAN.

Les divergences sur la Syrie et le régime de Bachar al-Assad entre la Russie et l’Iran d’un côté, et les États-Unis et l’Europe de l’autre, sont telles que nous pouvons parler effectivement de deux blocs. Quant à la Turquie, si elle fait désormais, et de plus en plus, partie de la troïka, elle a des intérêts et des objectifs distincts de ses deux partenaires, notamment sur l’avenir de Bachar al-Assad. Également, même si les Iraniens affirment au cours des discussions avec ses interlocuteurs qu’ils partagent la même vue que les Russes sur cette question, tout laisse à penser que Moscou est plus souple sur cette question que Téhéran. Quant aux divergences entre les Occidentaux, elles sont publiques : le président français a ainsi laissé entendre qu’il a œuvré auprès de Donald Trump pour que l’envoi des missiles sur les objectifs choisis ne soit pas interprété comme une action contre l’Iran et la Russie.

Quant à la réaction de « la communauté internationale » en dehors des pays concernés par les frappes, il existe un réel malaise. Devant le veto russe à une intervention militaire en Syrie, la France et ses deux alliés occidentaux ont pris la décision d’outrepasser le Conseil de sécurité de l’ONU. Emmanuel Macron a ainsi présenté une nouvelle interprétation de la « communauté internationale », déclarant pendant qu’il s’agissait d’une intervention menée « de manière légitime, dans un cadre multilatéral », ajoutant que « c’est la communauté internationale qui est intervenue ». Deux arguments discutables l’un et l’autre. En effet, il laisse à penser que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité – même quand ils ne sont que trois sur cinq dans le cas présent – peuvent exprimer, y compris par des actions militaires, la volonté de la communauté internationale. Il a également évoqué la résolution 2118, en date du septembre 2013, sur l’interdiction de l’usage des armes chimiques qui laisse la possibilité au Conseil de sécurité de prononcer des sanctions si Damas ne respectait pas ses engagements en la matière. Mais, il ne s’agit pas de sanctions automatiques. En cas de violation du plan de désarmement, une deuxième résolution « sous chapitre VII de la charte de l’ONU » serait nécessaire. Ces arguments rappellent ceux de George W. Bush et de Tony Blair pour envahir l’Irak, même si les objectifs de ces deux interventions ne sont bien évidemment pas les mêmes.

Est-on entré dans une nouvelle phase du conflit syrien ? Une solution politique est-elle toujours possible ?

Une nouvelle étape de la guerre en Syrie vient d’être franchie, marquée par la victoire de plus en plus évidente du régime syrien face aux forces rebelles. L’une des étapes décisives pour les troupes de Bachar al-Assad a été la récente prise de la Ghouta orientale, zone proche de Damas. Ce territoire fut occupé par les forces rebelles et des organisations présentes majoritairement issues de mouvements jihadistes et salafistes. La reprise de la Ghouta libère une partie importante des forces militaires syriennes. D’ores et déjà, le débat se porte sur la prochaine cible de Damas, Deraa au sud de Damas, ou Idlib plus au nord.

Parallèlement, l’implication de l’Iran et de la Russie au côté de Bachar al-Assad est de plus en plus affirmée et présente. Dans le passé, les Iraniens n’étaient pas d’accord sur tous les points avec la stratégie de la Russie en Syrie. Les Russes ne faisaient pas du maintien de Bachar al-Assad leur objectif à tout prix, mais étaient intransigeants sur leur influence en Syrie. L’Iran apparaissait comme le plus solide allié du régime sur ce point. Cependant, tel que déjà mentionné, leurs positions se sont désormais rapprochées. Les deux alliés du régime syrien ont toujours exprimé leur attachement à une solution politique et d’autres initiatives comme celle d’Astana, en parallèle des pourparlers de Genève sous l’égide de l’ONU.

Mais aujourd’hui, la perspective d’une solution politique rapide s’éloigne, comme l’a affirmé le Kremlin au lendemain des frappes, suite à un entretien entre Vladimir Poutine et l’ayatollah Khamenei. C’est une réaction diamétralement opposée à celle du président français, Emmanuel Macron, qui pense que ces frappes de « représailles » vont déboucher vers une solution politique.

Cela étant, la différence d’approche sur la Syrie entre la France et les États-Unis existe toujours également. Pour répondre indirectement au président français qui a laissé entendre qu’il a fait changer la position de Donald Trump sur la Syrie pour que les États-Unis ne retirent pas ses forces présentes en Syrie, la Maison-Blanche a confirmé que Washington aller le faire « le plus rapidement possible » du pays.

Après sa victoire dans la Ghouta orientale, le président syrien, va par ailleurs certainement pousser son avantage sur le terrain, ce qui recule d’autant la perspective d’une solution politique. Celle-ci ne serait d’ailleurs possible qu’en la présence d’une opposition forte et crédible. Or, ce qu’on appelle « l’opposition modérée » constitue une partie infime des rebelles au sein desquelles les jihadistes et des forces salafistes sont majoritaires, ce qui ne facilite pas la position occidentale.

La Syrie reste vitale pour la Russie, comme point d’appui pour son retour sur le plan international ainsi qu’au Moyen-Orient. Il serait ainsi très peu probable que les Russes changent leur stratégie à la suite de ces bombardements. Poutine pourra peut-être abandonner Bachar al-Assad au terme d’une solution politique, mais il ne se risquerait pas à délaisser le régime actuel. Cette guerre semble pour l’instant être remportée par la Russie, marquant son retour sur la scène internationale grâce à son réalisme. D’autant que face à l’avancée militaire des troupes de Damas et l’arrêt de l’opposition, le camp occidental ne s’est pas réellement préparé à apporter une solution politique. Et jusqu’alors, les nombreuses discussions au sein de l’ONU, le processus de Genève ou la mise en place de cessez-le-feu n’ont pas pu influer sur le cours du conflit.

Les conséquences de ces frappes aggravent finalement davantage les relations entre les pays occidentaux et les alliées du régime syrien, et surtout freinent la volonté de la France de jouer un rôle de médiateur au Moyen-Orient, que ce soit au sein du conflit syrien, ou bien plus largement entre l’Iran et l’Arabie saoudite, ou entre Beyrouth et Riyad.

Au lendemain des frappes occidentales, le régime syrien a annoncé avoir entièrement repris l’enclave rebelle de la Ghouta orientale. Est-ce à dire que les frappes n’ont pas eu d’impact sur la stratégie syrienne et de ses alliés ? Où en est-on des forces en présence sur le territoire syrien ?

Évidemment, le régime syrien, même avant les frappes, avait totalement repris la Ghouta orientale. Cette offensive va sûrement permettre à l’armée syrienne de déployer une stratégie de plus grande ampleur pour continuer dans cet élan de reprise de territoires, les rebelles étant toujours présents dans certaines régions. Le régime syrien a compris que ces frappes de représailles n’avaient pas comme objectif de changer stratégiquement le rapport des forces en présence et qu’elles étaient destinées essentiellement à crédibiliser la position occidentale en envoyant un signal à la Russie. Quant à l’Iran, il semblerait que son gouvernement soit davantage préoccupé par la réaction israélienne que par les frappes françaises. Des informations contradictoires en provenance de la Syrie font d’ailleurs état d’un bombardement israélien sur des bases iraniennes en Syrie au lendemain des frappes occidentales.

À l’heure actuelle, le plus grand groupe d’opposition au régime n’est plus Daech ou d’autres organisations jihadistes salafistes, mais bien les Kurdes syriens n’ayant pas la même position que les autres organisations mentionnées vis-à-vis du régime syrien. Récemment, à Afrine, des soldats syriens ont porté soutien aux combattants kurdes, cibles de l’armée turque. Des organisations salafistes telles que Jaych al-Islam et Faylaq al-Rahmane, soutenues par l’Arabie saoudite, ont été vaincues à la Ghouta et ont ensuite été évacuées vers Idlib, la province du Nord, très peuplée, où l’ex al-Nosra (affiliée à Al-Qaïda) est présente en force. Des poches de rébellion moins importantes, y compris Daech, existent également au sud de Damas, à Deraa.

Ainsi, plusieurs conflits se déroulent en Syrie au même moment. Aujourd’hui, même si des élections s’organisaient en Syrie sous l’égide de l’ONU, il serait peu probable que le régime de Bachar al-Assad soit perdant. Cette perspective aggrave la situation actuelle et explique d’une certaine manière les récents bombardements occidentaux souhaitant affaiblir le régime en place.

Eine Europäische Friedensfazilität könnte einen pragmatischen Beitrag zur Friedensförderung weltweit leisten

Die Frage, wie die EU Friedensförderung in Entwicklungsländern finanzieren soll, beschäftigt Politiker und Experten seit Jahren. Einerseits betrifft dies formelle und rechtliche Aspekte im Zusammenhang mit Haushaltsressourcen und Finanzierungsvorschriften. Andererseits berührt das Thema aber auch die viel tiefer greifenden politischen und sogar moralischen Fragen, ob die EU Entwicklungshilfegelder zur Finanzierung von Sicherheitsmaßnahmen nutzen sollte, wie sie am besten auf die berechtigten Bedürfnisse von Partnern in von Konflikten betroffenen Ländern reagieren kann und welche Art von zivilen und/oder militärischen Maßnahmen die EU im Rahmen ihrer auswärtigen Beziehungen unterstützen kann. Auch in den EU-internen Verhandlungen für den nächsten Mehrjährigen Finanzrahmen (MFR) für 2021-2027 sind diese Fragen von größter Bedeutung. Dieses Mal liegt ein interessanter Vorschlag auf dem Tisch, der zumindest eine Zeit lang eine pragmatische und umsetzbare Lösung bieten könnte. Im Dezember 2017 forderte der Europäische Rat den Rat für Auswärtige Angelegenheiten auf, bis Frühjahr 2018 eine Empfehlung zu einem eigenständigen Instrument zum Kapazitätsaufbau zur Förderung von Sicherheit und Entwicklung (CBSD) zu verabschieden. Vor diesem Hintergrund hat die Hohe Vertreterin der EU für Außen- und Sicherheitspolitik, Federica Mogherini, vorgeschlagen, die EU solle eine Europäische Friedensfazilität (EPF) einrichten. Die Grundidee besteht darin, die EPF als außerbudgetären Fonds zu führen und damit Friedensförderung und Kapazitätsaufbau in den Sicherheitssektoren der Partnerländer zu finanzieren. Dass Mogherinis Vorschlag einem anderen EU-Friedensförderungsinstrument, der Afrikanischen Friedensfazilität (APF), ähnelt, ist kein Zufall. Durch die APF unterstützt die EU die Afrikanische Union in der Finanzierung ihrer Aktivitäten zur Friedensförderung und ihrer Friedensmissionen. Ein Grundproblem ist dabei, eine stabile, vorhersagbare Finanzierung zur Verfügung zu stellen. Dies hat sich aufgrund der rechtlichen Beschränkungen bei der Finanzierung von Militäraktivitäten aus dem EU-Haushalt als schwie­rig erwiesen. Dieses Dilemma lässt sich nur mit einem außerbudgetären Instrument wie der EPF lösen, das die legitime Anforderung erfüllt, Friedensmissionen zu unterstützen und gleichzeitig eines der Grundprinzipien der EU einhält. Das vielversprechendste Modell besteht darin, die EPF in Form eines Treuhandfonds zu errichten, in den Direktzahlungen seitens der Mitgliedsstaaten einfließen. Der Vorteil bestünde hierbei in der Flexibilität bezüglich der EU-Haushaltsvorschriften, dem Zusätzlichkeitsprinzip (es könnte ein Mix aus ODA- und Nicht-ODA-Ausgaben finanziert werden) und der Sichtbarkeit, da die EPF ein globales Instrument wäre, das auf der bewährten Logik der APF basiert. Dieses Modell birgt aber auch das Risiko, dass ein solches Instrument aufgrund starken politischen Drucks primär zur Abwehr von Bedrohungen wie Terrorismus und irregulärer Migration eingesetzt werden könnte. Mitgliedsstaaten und die Kommission könnten versuchen, eine Kontrolle durch das Europäische Parlament zu verhindern. Das institutionelle Design der EPF wird jedoch entscheidend sein, wenn es seine Mission erfüllen und die Bemühungen der Entwicklungsländer unterstützen soll, eine sichere Entwicklungsbasis zu bieten.

La “to-do list” d’une réforme réussie

Institut Montaigne - Wed, 18/04/2018 - 14:56
La “to-do list” d’une réforme réussie Institut Montaigne mer 18/04/2018 - 14:56

L’Institut Montaigne et le cabinet Roland Berger se sont intéressés, pendant plusieurs semaines, à la méthode de la réforme de l’action publique.

« Moins on se découvre, plus on a de chances de rester au pouvoir « 

IRIS - Wed, 18/04/2018 - 14:20

Après soixante ans de pouvoir des frères Castro à Cuba, l’Assemblée nationale de l’île va élire un nouveau président. Trois questions à Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et spécialiste de l’Espagne et de l’Amérique latine, permettent de préciser les contours flous du futur diplomatique de l’île.

Quelle ligne politique peut-on attendre du nouveau président?

Dans ces régimes, il est très difficile de prévoir les décisions du comité central, qui se prennent derrière des portes closes.
Ces élections sont un peu comme l’élection d’un nouveau pape au Vatican : on ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur, on doit attendre la fumée blanche. On n’est pas à l’abri d’une surprise du Parti communiste cubain, mais a priori, ce sera Miguel Diaz-Canel qui sera élu. Il a été formé et préparé à prendre la succession des frères Castro. C’est lui qui est là lorsque Raul ne l’est pas. Il représente la prochaine génération de ce système politique.
Dans ce type de régime, moins on se découvre, plus on a de chances de rester au pouvoir. Pour l’instant, tout semble indiquer que le régime va poursuivre une évolution à petits pas vers une ouverture économique, sans forcément d’ouverture politique. Mais là encore, ce ne sont que des hypothèses. Cette situation rappelle un peu l’accession au pouvoir de Gorbatchev, qui lorsqu’il a été élu à la tête du parti communiste soviétique paraissait être dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Même Ronald Reagan, à l’époque, a estimé que rien n’allait changer. Il a fallu plusieurs mois pour que Gorbatchev ne rompe avec la ligne du Parti.

L’économie de Cuba est en partie soutenue par Venezuela, qui lui vend du pétrole à bas prix en échange de l’envoi de médecins cubains. Quelles conséquences pourraient avoir la crise dans ce pays sur Cuba ?

Au Venezuela, l’économie fonctionne mal, les revenus pétroliers baissent. Même si le régime actuel, qui fait preuve de « sympathie » envers Cuba, reste en place, le Venezuela ne peut plus vendre de pétrole en dessous du prix du marché. Cette situation ravive le souvenir à Cuba de la période de la fin des aides soviétiques dans les années 1990 : il s’en est suivi une période d’austérité très sévère. C’est pour cela que depuis quatre ou cinq ans, Cuba cherche à diminuer sa dépendance envers le Venezuela en se tournant vers d’autres pays.
Du côté européen, Cuba compte déjà beaucoup de capitaux français, espagnols, allemands ; mais aussi des capitaux colombiens, brésiliens, canadiens. Le régime essaye donc déjà depuis quatre ou cinq aux de se diversifier en se tournant vers les Etats Unis et la Chine. Mais depuis que Trump est au pouvoir, ce développement est devenu très incertain.

Miguel Diaz-Canel tient justement des discours ambivalents à propos des Etats-Unis : comment peut-il se positionner face à ce voisin imposant ?

Donald Trump reste très imprévisible dans sa ligne politique, ce qui est un élément de contrainte non négligeable sur la politique de Cuba. Si les Etats-Unis se montrent plutôt ouverts, plus de changements économiques voire politiques seront possibles. Mais si ce n’est pas le cas, cela aura des conséquences directes dans l’île.
Parmi les membres du parti communiste de Cuba, certains pensent que le mandat de Trump n’est qu’une parenthèse avant un retour à une politique de détente plus proche de celle d’Obama par le président suivant. D’autres au contraire pensent que ce durcissement de la position américaine est durable et qu’il faut donc se montrer intransigeant envers les Etats-Unis. C’est peut-être pour cela que les discours de Miguel Diaz-Canel sur les relations de Cuba avec ce pays paraissent contradictoires : cela lui permettrait, à l’avenir, de s’appuyer sur les uns ou les autres selon la tournure qu’aura pris la situation.

Warum sich EU-Staaten über die Ungarnwahl wundern: Ungarn ist anders

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 18/04/2018 - 13:41
Die Parlamentswahlen in Ungarn haben im Rest der EU und der Welt für eine Überraschung gesorgt. Viktor Orbán verbuchte mit knapp 50 Prozent Stimmanteil einen historischen Erfolg für seinen Fidesz Parteienbund. Für ihn beginnt jetzt die vierte Amtszeit als Präsident. Warum hat keiner mit diesem Erfolg gerechnet?

Syndicats: le déclin s’accélère

Fondapol / Général - Wed, 18/04/2018 - 11:39

Selon une étude choc de la Fondapol, l’administration arrange les chiffres de mesure d’audience dans le but de masquer la perte de représentativité des syndicats. La Fondation pour l’innovation politique, dirigée par Dominique Reynié, publie une note fouillée sur le poids des syndicats. Selon ce think-tank qui se revendique comme libéral, progressiste et européen, la […]

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1968-2018 : 50 ans après, que reste-t-il du message de Martin Luther King ?

IRIS - Wed, 18/04/2018 - 11:34

Rokhaya Diallo, éditorialiste et essayiste, répond à nos questions à propos de l’héritage de Martin Luther King aujourd’hui :
– Quel est l’héritage du message de Martin Luther King dans l’Amérique d’aujourd’hui ?
– Un demi-siècle après l’assassinat de Martin Luther King, comment interpréter le mouvement Black Lives Matter ? Assiste-t-on à un renouveau de la révolte de la communauté afro-américaine ?
– Quels ont été et quels sont les échos de l’action de Martin Luther King sur le militantisme français engagé contre le racisme ?

« Une histoire populaire du football » – 3 questions à Mickaël Correia

IRIS - Wed, 18/04/2018 - 10:46

Mickaël Correia est un journaliste indépendant. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage « Une histoire populaire du football » [1], aux éditions La Découverte.

Pourquoi, alors qu’il est fréquent d’entendre que le football est l’opium du peuple, considérez-vous qu’il est, au contraire, un moyen de contestation ?

La simplicité des règles du football, tout comme le peu de moyens nécessaires à sa pratique (un ballon, même rudimentaire, et un coin de rue suffisent), font du football un sport facilement appropriable par tous et toutes. Qu’il s’agisse d’une pratique sportive ou d’un spectacle, il a d’ailleurs tout au long de l’Histoire été approprié par des groupes sociaux opprimés ou des communautés de lutte.

Sur le terrain, jouer au ballon peut avoir une portée politique, car il met en scène des corps en mouvement. Les exemples sont nombreux, mais on peut citer les ouvriers britanniques du XIXe siècle qui font de la passe à un coéquipier un geste essentiel du football, alors que ce sport, initialement aux mains de la bourgeoisie victorienne, était très individualiste et considérait cette action comme un aveu de faiblesse. D’une certaine manière, le jeu collectif déployé par la working class et basé sur la passe traduit sur la pelouse l’esprit de coopération et de solidarité qui règne à cette époque au sein des usines et des communautés ouvrières. On peut aussi mentionner le football féminin qui possède pour nombre de féministes une dimension politique, car il met en scène une autre vision du corps de la femme, contestant en acte les stéréotypes de genre autour de la féminité. On peut enfin souligner la popularisation du dribble au Brésil au début des années 1920-1930, qui permettait aux Afro-brésiliens d’esquiver les charges brutales des défenseurs blancs que les arbitres racistes ne sifflaient pas… C’est un geste qui incarne la condition du colonisé : pour exister sur le terrain comme dans la société, il doit se soustraire à la violence du colon.

Les clubs, en tant que structure démocratique et espace social, furent aussi des lieux de résistance à l’ordre établi. Durant l’occupation allemande, aux Pays-Bas comme en France, certains ont servi de réseau d’entraide. En Afrique subsaharienne, notamment au Nigéria, les clubs de foot autoadministrés furent un des foyers de contestation de la domination coloniale. Au Brésil, au début des années 1980, des joueurs mythiques comme Sócrates ou Wladimir ont fait de leur club, le SC Corinthians de São Paulo, un étendard populaire de contestation de la junte militaire, au pouvoir depuis 1964. En mettant en place des pratiques d’autogestion et de répartition équitable des bénéfices au sein du club, ils ont démontré, dans une société verrouillée par une dictature militaire, que la démocratie était possible.

En quoi, dans de nombreux régimes autoritaires, le stade est-il un refuge pour les protestataires ?

Sous le totalitarisme stalinien ou sous la dictature franquiste, les tribunes des stades vont en effet être un espace où il est possible d’échapper un temps à la surveillance policière grâce à l’anonymisation que permet la foule. Ainsi, à Moscou dans les années 1930, lors des matchs où jouent le Dynamo (affilié à la police politique soviétique) ou le CSKA (le club de l’Armée rouge), on entendait dans les gradins des slogans hostiles aux forces de répression et à l’armée. Quant au Camp Nou, le stade du FC Barcelone, il était sous Franco un lieu de résistance culturelle, dans le sens où l’on a pu y converser en catalan (alors que la langue était prohibée) à partir des années 1960, y faire circuler des pamphlets anti-franquistes ou entonner des chansons populaires interdites par le régime comme Els Segadors, chant de ralliement des Catalans républicains durant la guerre civile d’Espagne.

Plus récemment, lors des printemps arabes en 2011, les supporters ultras ont réussi à échapper aux régimes autoritaires en place à l’époque. Ces « radicaux » sont organisés en groupes indépendants des clubs, autonomes financièrement, farouchement antiautoritaires et cultivant l’anonymat, autant d’éléments qui leur ont permis d’échapper à la mainmise du pouvoir étatique. Ils ont fait des tribunes un espace libéré de toute répression pour une jeunesse qui aspire à plus de liberté.

En Égypte, les premiers slogans anti-Moubarak sont donc entendus dans les stades et, quand la révolution de 2011 éclate, ces supporters vont devenir le bras armé du mouvement révolutionnaire égyptien. Comme ils sont le seul groupe social à avoir élaboré des pratiques d’autodéfense face à la police, ils vont apporter leur savoir-faire à l’ensemble du mouvement social égyptien et vont défendre la place Tahrir face à l’armée. On retrouve le même phénomène en Turquie, lors du mouvement de la place Taksim en 2013 : ce sont les ultras des clubs d’Istanbul, notamment du Besisktas, qui vont apprendre à la jeunesse stambouliote comment résister collectivement à la répression policière du régime d’Erdoğan.

Comment expliquez-vous le mépris d’une grande partie des élites françaises à l’égard du football ?

Parmi les grandes figures intellectuelles du XXe siècle, les défenseurs du ballon rond, à l’instar d’Albert Camus ou Pier Paolo Pasolini, sont plutôt rares. Sans compter qu’une théorie critique du sport, portée entre autres par le sociologue freudo-marxiste Jean-Marie Brohm, a émergé dans les années 1970, analysant le sport comme une idéologie purement capitaliste, voire fascisante. Une réflexion critique encore vivace aujourd’hui à gauche – mais qui fait paradoxalement part d’un incroyable mépris de classe – appréhende les amoureux du foot et ses pratiquants comme une « masse d’aliénés » …

Plus globalement, les stéréotypes du footballeur benêt et du supporter sexiste et raciste ont longtemps été assénés par les médias français, ce qui a participé à ce que les élites se distancent de ce sport populaire. Mais ces clichés s’érodent : depuis les années 1980, l’université aborde de plus en plus le football sous un angle historique ou social, grâce à des pionniers comme Alfred Wahl en France ou « l’école de Leicester » outre-Manche, portée par des sociologues comme Eric Dunning. Sans compter que dans le champ médiatique, nombre de revues et de sites internet abordent désormais le football en tant que culture.

Bref, le vent tourne et on découvre enfin que le football a toujours été intimement lié à l’histoire politique, autant qu’il est le support d’une culture populaire à la fois riche et inédite.

[1] http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Une_histoire_populaire_du_football-9782707189592.html

 

Jamā’at Nuṣrat al-Islām wa-l-Muslimīn: análisis del proyecto de al-Qaeda para el Sahel a través de su propaganda

Real Instituto Elcano - Wed, 18/04/2018 - 07:07
ARI 53/2018 - 18/4/2018
Sergio Altuna Galán

Las lecciones aprendidas por AQMI al-Qaeda en el Magreb Islámico tras años de actividad en el Sahel han cristalizado en la creación de JNIM, cuya propaganda analiza este documento para arrojar luz sobre esta nueva alianza y su relación con la matriz regional.

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