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Diplomacy & Defense Think Tank News

Sept livres à découvrir cet été

Institut Montaigne - Mon, 23/07/2018 - 18:14

Nous avons demandé à sept membres de notre Comité directeur de nous recommander des livres pour l'été. Découvrez leur sélection ci-dessous.

Digitalisierung und Globalisierung: Rechtsstaat in Gefahr?

Hanns-Seidel-Stiftung - Mon, 23/07/2018 - 15:22
Wie steht es um die Akzeptanz unseres Rechtsstaates? Muss man die verfassungsrechtlichen Grundlagen der Rechtsstaatlichkeit in Deutschland und Europa noch weiter ausbauen? Im HSS-Interview betont der Präsident des Bayerischen Verfassungsgerichtshofs und des Oberlandesgerichts München, Peter Küspert, dass für ihn Demokratie und Rechtsstaat untrennbar zusammengehören und spricht über die Herausforderung der Globalisierung und Digitalisierung für liberale Demokratien weltweit.

ESM und Einlagensicherung: Ergebnisse des Euro-Gipfels

Hanns-Seidel-Stiftung - Mon, 23/07/2018 - 12:53
Ende Juni trafen sich Staats- und Regierungschefs zum Euro-Gipfel in Brüssel. Sie einigten sich (1) auf Maßnahmen zur volkswirtschaftlichen Stabilisierung der EU-Mitgliedstaaten und (2) der Weiterentwicklung der Bankenunion. Die politische Debatte konzentriert sich insbesondere (3) auf den Umgang mit Problemkrediten.

L’affaire Benalla : symbole d’une « république du soupçon »

IRIS - Mon, 23/07/2018 - 12:27

Dans l’agenda présidentiel, la célébration du 60e anniversaire de la Ve République (1958-2018) – une longévité exceptionnelle dans notre histoire constitutionnelle – aurait du consacrer l’avènement d’un « nouveau monde « … exemplaire. Emmanuel Macron avait fait de la moralisation de la vie politique l’un des axes de sa campagne présidentielle. Une ambition affichée et assumée, puisque quelques semaines à peine après son élection, le président Macron n’avait pas hésité à mettre en scène la promulgation des premières lois de son quinquennat[1], des lois de « moralisation » et de « confiance » de/dans la vie politique. « En même temps », le mandat présidentiel s’était ouvert sur la démission de quatre membres du gouvernement d’Edouard Philippe, dont celle du Garde des Sceaux M. Bayrou, à cause d’une affaire de financement des assistants parlementaires et d’emplois fictifs au sein de son parti le Modem. L’« affaire Ferrand » – du nom du président du groupe parlementaire de la République en marche (LREM) à l’Assemblée nationale – a entaché un peu plus cette entrée en matière des acteurs du « nouveau monde »… D’emblée, les éléments de la difficile équation de l’exemplarité en politique étaient posés, avec notamment le risque de voir l’argument se retourner contre son auteur. C’est en cela que le retour de boomerang et l’onde de choc de l’ « affaire Benalla » sont incommensurables. C’est la crédibilité de la parole présidentielle et le lien de confiance avec les citoyens qui sont directement affectés. Et pour cause, la promesse d’une « démocratie exemplaire » laisse place au désenchantement d’une « République du soupçon » contre laquelle le président Macron s’était pourtant érigé.

De la promesse d’une « démocratie exemplaire » au désenchantement d’une « République du soupçon »

Certes, l’ère du soupçon (qui pèse sur la probité de nos représentants) si caractéristique de notre « démocratie de la défiance » ne date pas de la présidence Macron. Depuis sa création en 2009, le baromètre de la confiance politique réalisé chaque année par le CEVIPOF (de Sciences Po) souligne une double tendance : d’une part, les deux premiers sentiments qu’éprouvent les Français à l’égard de la politique sont la « méfiance » et le « dégoût » ; d’autre part, « l’honnêteté » s’impose comme la première qualité exigée des responsables politiques. Une tendance confirmée par les deux dernières campagnes/élections présidentielles (de 2012 et 2017) qui ont consacré la nouvelle centralité de la probité/moralité parmi les qualités attendues d’un gouvernant.

Dans un pays qui entretient une passion pour l’égalité, la tolérance pour les privilèges que les politiques – pour eux-mêmes ou leur entourage – s’octroient n’est plus de mise. La corruption politique est devenue le « crime de référence » [1] d’une époque de crise démocratique attestée par la faiblesse des niveaux de la participation électorale et de la confiance politique.

La succession des scandales sous les présidences Sarkozy et Hollande ont fini de consacrer une sorte d’impératif d’exemplarité qui pèserait désormais sur les responsables politiques. Une exigence admise dans son principe par le président Macron, mais qui tend aujourd’hui à se retourner contre son propre promoteur. Car le moins que l’on puisse penser, c’est que le comportement des différents protagonistes de l’affaire Benalla, bien qu’appartenant à l’appareil d’Etat, sont loin de répondre à un quelconque label d’exemplarité. Loin s’en faut. La fulgurance de l’ascension au pouvoir d’Emmanuel Macron est liée notamment à l’esprit clanique qui anime le chef de l’Etat et son premier cercle, un esprit contraire aux exigences de la culture républicaine et au sens de l’Etat. Ainsi, concrètement, les faits constitutifs de ce scandale sont en partie liés à des pratiques qui s’inscrivent en dehors de la légalité et de l’éthique inhérentes à tout Etat de droit démocratique : abus de pouvoir d’un collaborateur élyséen usurpant les insignes des forces de l’ordre (et même dans le cas d’un agent habilité/assermenté, il convient de ne pas normaliser les brutalités policières…), mensonges (au moment où la majorité parlementaire s’apprête à voter une loi contre les « fake news ») distillés notamment par le porte-parole de l’Elysée (contrairement aux déclarations publiques de Bruno Roger-Petit, Alexandre Benalla a continué à assurer la sécurité rapprochée du chef de l’Etat malgré une suspension temporaire de quinze jours…), silence et opacité loin de la promotion affichée du principe de transparence, privilèges exorbitants et traitement de faveur constitutifs d’une rupture de l’égalité devant la loi, protection et impunité (au nom d’unelogique cynique légitimant le fameux adage : « pas vu, pas pris ! » ) au nom d’une forme de « solidarité clanique », non saisine du Procureur de la République en dépit d’une obligation pénale prescrite par l’article 40 du code de procédure pénale lorsque des actes possiblement délictuels sont portés à la connaissance d’une autorité publique…

C’est la Ve République et sa caricature en version « Etat start-up » qui sont questionnées

Bien que constitutionnellement irresponsable (inviolabilité du président de la République oblige), Emmanuel Macron se trouve, de facto, perçu comme le premier responsable de cette affaire. Lorsque la confiance est accordée à un gouvernant dont le pouvoir et la légitimité reposent sur le consentement des gouvernés, il y a un devoir de s’en montrer digne[1]. Ce lien de confiance est de nature politique et éthique, et sa rupture sape la légitimité même du système de délégation de la souveraineté sur lequel repose la démocratie représentative : faire confiance, c’est donner son consentement[2] ; inversement, l’abus de confiance ou le fait pour un responsable politique de ne pas se montrer digne de cette confiance est source de rupture de consentement et sape la confiance dans l’impartialité de la République. Dès lors, au-delà de la personnalité d’Emmanuel Macron et de l’institution présidentielle elle-même, c’est la Ve République et sa caricature en version « Etat start-up » qui sont questionnées. En effet, les dysfonctionnements qui émaillent l’affaire Benalla sont en grande partie liés à la conjugaison de la logique hyperprésidentialiste de l’exercice du pouvoir (concentration et centralisation du pouvoir à l’Élysée) et celle qui semble animer l’idée en vogue d’ « Etat start-up » (au sein duquel la nature des relations personnelles priment sur le respect des principes méritocratique et de l’Etat de droit, et au sommet duquel un cercle fermé sur lui-même, avec le président en son centre, est animé par un principe de loyauté qui s’applique plus à la personne du chef qu’à celle de l’Etat).

« L’affaire Benalla » a éclaté en plein débat de révision de la Constitution. Elle est aussi à l’origine de sa suspension. Peut-on imaginer qu’elle lui donne une dimension nouvelle ? Certes, les changements prévus par les projets de loi (réduction d’un tiers du nombre de parlementaires, introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives et limitation à trois mandats successifs pour les députés, les sénateurs et les présidents d’un exécutif local) ne sont pas à minorer. Reste qu’ils ne sont pas de nature à canaliser les dysfonctionnements des institutions qui permettent les pratiques et comportements individuels déviants. Une sortie par le haut consisterait ainsi à étendre le débat constitutionnel sur la responsabilité politique du président de la République et sur la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire.

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[1] Annette C. BAIER, « Confiance », in Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale,Tome I, Paris, PUF, pp. 283-288, spéc. p. 284.

[2] Ibid, p. 285.

[1] Antoine GARAPON, « La peur de l’impuissance démocratique », in Esprit, février 2014, pp. 19-30.

[1] La loi organique n° 2017-1338 et la loi ordinaire n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique.

Les Objectifs de développement durable s’effacent derrière la gestion précipitée des migrations

IRIS - Mon, 23/07/2018 - 11:35

La politique européenne de gestion des migrations penche de plus en plus vers des propositions extrêmes visant à ouvrir des centres d’accueil fermés ou à l’extérieur de l’Europe. Un consensus semble exister autour de la lutte contre des « causes profondes de la migration » et le Conseil européen, dans son accord du 28 juin, a souligné de nouveau le besoin d’une « transformation socio-économique substantielle du continent africain ». Mais, au lieu de se focaliser sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, dont le Forum politique de haut niveau qui s’est tenu à New York n’a guère fait la Une, l’acharnement sur une gestion rapide d’un phénomène structurel dévie des ressources cruciales de programmes de développement à long terme.

L’accord du Conseil européen sur la politique migratoire du 28 juin continue à susciter des discordes parmi les dirigeants européens et risque d’affaiblir davantage un réel partenariat pour le développement durable dans les pays d‘émigration. La dernière réunion « informelle » des ministres des Affaires intérieures, qui s’est tenue le 12 juillet en Autriche, a de nouveau montré que la mobilisation pour éviter que des migrants potentiels ne franchissent la frontière européenne est plus facile que la mise en œuvre des accords sur leur gestion collective. Les « centres contrôlés établis dans des États membres », inscrits en tant que première solution d’accueil sur le territoire européen dans l’accord du 28 juin, devraient permettre de séparer réfugiés et « migrants économiques » afin de partager les responsabilités à l’intérieur de l’Union européenne (UE). Établis sur la base du volontariat, ils ont toutefois du mal à trouver des candidats pour les accueillir. Tandis qu’Emmanuel Macron a écarté toute possibilité d’en ouvrir sur le territoire français, les yeux sont rivés sur les premiers pays de débarquement des migrants, notamment l’Italie et la Grèce.

Du côté allemand, la crise gouvernementale provoquée par les menaces du ministre de l’Intérieur Horst Seehofer de recourir à des reconductions unilatérales de migrants enregistrés dans un autre État membre de Schengen a creusé le gouffre au sein du gouvernement de coalition d’Angela Merkel. Fervent défenseur des centres de transit aux frontières allemandes, qui avaient été écartés par les sociaux-démocrates depuis 2015 et dont le caractère fermé est largement contesté en Allemagne, le ministre doit maintenant établir des accords de retour avec l’Italie et l’Autriche qui refusent toute reprise de migrants. Alors que Horst Seehofer a déjà réitéré ses menaces de refoulement sans concertation si des accords bilatéraux n’étaient pas trouvés, la réunion du 12 juillet à Vienne lui a permis d’afficher un consensus de principe avec ses alliés de l’extrême droite, en mettant l’accent sur la fermeture des frontières européennes.

Mettre un terme au « flux » et aux images choquantes sur le sol européen, afin qu’ils ne dérangent plus la prospérité tranquille du continent, s’inscrit en tant que solution privilégiée à travers l’accord trouvé par les 28 lors du Conseil européen en juin. La « crise migratoire » – laquelle, il convient de le rappeler, en Europe n’est aucunement fondé sur des données chiffrées, car l’immigration est à la baisse[i] – devrait donc de préférence se résoudre à l’extérieur du territoire européen. Sous couvert d’un partenariat avec l’Afrique et de la volonté affichée d’empêcher les naufrages, les efforts se concentrent sur le blocage de la route méditerranéenne. Les projets de développement mis en avant pour accompagner le renforcement de Frontex sont souvent conçus dans l’urgence et ne s’inscrivent guère dans les cadres de durabilité qu’il faudrait pour gérer les conflits et permettre une « transformation substantielle » des pays d’émigration.

Externaliser la gestion des migrants hors de l’Europe par des « plateformes de débarquement »

L’heure est aux « plateformes régionales de débarquement », concept encore flou de centres dans des pays tiers qui pourraient traiter des demandes d’asile bien avant l’arrivée de migrants sur le sol européen. Vienne n’hésite pas à afficher son rêve, soit que, sur le long terme, aucune demande ne puisse être faite sur le sol européen. Proposition contraire aux engagements européens et internationaux et sévèrement critiquée par le Commissaire européen à la Migration, la France et le Luxembourg, mais qui est désormais sur la table.

En réponse aux nombreux scandales sur les centres de détention, les récents cas d’esclavage en Libye ou encore de migrants expulsés vers le désert du Sahara, l’accord du Conseil européen du 28 juin prévoit que ces centres coopèrent étroitement avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ceci tout en évitant de « créer un facteur d’appel », c’est-à-dire d’attirer davantage de déplacés et de migrants. L’Albanie et le Maroc, dont la position a été soutenue par plusieurs déclarations lors du Sommet de l’Union africaine en Mauritanie, ont condamné ce type de plateformes et déjà écarté toute possibilité de devenir des « brise-lames »[ii] pour des hommes et femmes désespérés en route vers l’Europe. À un moment où le budget du HCR reste largement insuffisant malgré la hausse drastique du nombre de réfugiés et déplacés ces dernières années, les Européens vont donc devoir mettre la main à la poche afin d’inciter davantage de gouvernements à coopérer[iii].

Plusieurs pays africains de transit ont déjà massivement investi dans le budget des forces armées au cours des dernières années, reléguant souvent les politiques sociales et de création d’emploi au second plan. Par exemple, le Niger, qui a signé plusieurs accords avec l’Union européenne au sujet de la question migratoire, a développé ses forces armées qui doivent surveiller les terres autrefois désertes du Sahara où se déroulent désormais différents types de trafic. Selon les données du FMI, les dépenses sécuritaires du pays ont doublé entre 2012 et 2015, s’élevant à environ 15% des dépenses du gouvernement et près de 6% du PIB. La baisse des franchissements n’a pourtant pas fait que des heureux parmi des populations locales confrontées à d’énormes défis sociaux. Faute d’alternatives économiques, l’argent des migrants en transit constitue souvent une bouffée d’air pour les modestes économies locales fournissant logement, nourriture et transport.

Le fonds fiduciaire de l’UE en quête de solutions rapides à des problèmes structurels

Autre mesure phare de l’accord du 28 juin : le fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique est renfloué avec 500 millions d’euros de la réserve du 11e FED[iv] et les États membres sont encouragés à l’approvisionner davantage.

Créé en 2015, le fonds fiduciaire met à disposition des financements d’urgence afin de lutter « contre les causes profondes de la migration irrégulière et du déplacement ». En renforçant la gestion des migrations et en créant les opportunités économiques susceptibles de retenir les personnes dans leurs communautés d’origine ou d’accueil, il se targue de prévenir des traversées périlleuses vers l’Europe par des routes illégales. Depuis 2016, il est accompagné par un nouveau cadre pour les partenariats de migration qui conditionne l’attribution de fonds européens aux dispositions d’accueil de migrants reconduits par les États bénéficiaires des fonds. Avec près de 4 milliards d’euros actuellement engagés à travers une large gamme de projets et de pays, le fonds fiduciaire est considéré comme un instrument plus flexible que les instruments traditionnels de l’Aide publique au développement (APD) dont il tire la majorité de ses ressources.

Pourtant, dans des zones où les déplacements forcés, suite à des crises et conflits, sont hautement concentrés et où les opportunités d’emplois formels et décents sont rares, des projets ad hoc ne semblent guère en mesure de relever les défis structurels existants.

D’autant plus que l’attribution des fonds ne se fait pas après un examen approfondi de la situation, mais surtout en fonction des objectifs de court terme d’endiguement des migrations. Plusieurs études montrent que les règles d’efficacité et de partenariat qui constituent le fondement des interventions européennes au niveau du développement sont souvent court-circuitées et deviennent des ressources du but ultime de lutte contre la pauvreté. Dépourvu des mécanismes traditionnels de cogestion UE/pays bénéficiaires, le fonds fiduciaire risque de largement restreindre l’appropriation par les pays des programmes de développement mis en œuvre sur leur territoire. Or, l’engagement des autorités et populations locales tout au long des programmes de développement est une condition indispensable à l’utilisation propice de fonds européens susceptibles de contribuer à des réelles transformations sociales et à l’émergence d’opportunités économiques dans la durée.

En 2016, la Cour des comptes européenne a confirmé ces défis et a regretté l’absence de respect des droits humains dans le cadre des politiques migratoires dans les pays tiers. Bien que des réflexions sur les nécessaires réformes du fonds soient en cours, l’UE continue à renforcer sa collaboration avec la Libye et les décaissements suite au sommet du 28 juin ne laissent plus aucun doute sur les priorités. Sous l’étiquette de la gestion des frontières et de la protection de migrants, des programmes à hauteur de 90,5 millions d’euros ont été approuvés par la Commission européenne. La large majorité (55 millions d’euros) ira à un programme mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur italien – dirigé depuis juin par Matteo Salvini du parti d’extrême droite la Lega – et ses partenaires[vi] sur les côtes marocaines et tunisiennes. 29 millions d’euros sont attribués pour des programmes en Libye… Restent 6,5 millions d’euros disponibles pour travailler avec des organisations de la société civile dans l’appui des migrants vulnérables au Maroc.

Une transformation socio-économique impossible sans les bonnes politiques des deux côtés de la Méditerranée

Le vrai débat sur cette « transformation socioéconomique substantielle du continent africain », réitérée dans l’accord du Conseil européen du 28 juin et au cœur de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda 2030 pour le développement durable, s’efface pourtant derrière le dangereux amalgame entre migration, terrorisme et développement.

Entretemps, le Forum politique de haut niveau (FPHN), qui révise les progrès vers les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Agenda 2030 en 2015, s’est tenu à New York du 9 au 18 juillet. Représentants européens de haut niveau s’y sont faits rares et l’événement a bénéficié d’une couverture médiatique bien moindre que la crise de l’accueil des réfugiés en Europe. Sans grande surprise – et en dépit de la croissance économique remarquable de plusieurs pays africains depuis le début du siècle –, les progrès ne se font pour l’instant pas encore sentir à une échelle palpable. Une révision à mi-terme de l’agenda 2030 est prévue pour 2020. Entretemps, le rapport 2017 sur le développement durable en Afrique[vii] souligne que la persistance de la pauvreté, d’un faible accès aux services de base et d’inégalités alarmantes dans de nombreuses régions est surtout due au manque d’emplois décents et au cantonnement des économies africaines à l’échelle basse des chaînes de valeurs mondiales.

L’Agenda 2030, notamment à travers son objectif 17 qui se réfère aux questions systémiques comme la dette et le commerce mondial, détaille les causes structurelles qui devraient être traitées et le type de coopération qu’il faudrait mettre en place afin de permettre un développement endogène susceptible de réellement atteindre les ODD. Un réel suivi de ces feuilles de route pourrait constituer l’opportunité pour l’Europe et ses partenaires d’enfin aller au-delà de la résolution des causes profondes de la migration, et de s’attaquer ainsi aux causes profondes de la pauvreté, de la faim et des inégalités qui constituent le cœur du problème.

Au-delà de l’aide publique au développement, dont seulement une partie arrive sur le terrain et est utilisée de façon efficace pour générer des solutions locales, les dirigeants européens auraient nombre d’outils et de moyens pour réellement favoriser des politiques de développement qui diminuent les inégalités au lieu de les exacerber. Lutter contre l’optimisation et l’évasion fiscales d’entreprises européennes, favoriser un système commercial dans lequel les pays du continent ne sont pas limités à l’exportation de leurs ressources naturelles non transformées, prendre de réelles mesures contre le changement climatique dont les impacts risquent de doubler le nombre de réfugiés climatiques, revoir les accords de pêche UE-Afrique qui ont souvent des effets néfastes sur les revenus des pêcheurs locaux… La liste est longue et peut être poursuivie.

Si l’agenda politique continue d’être dominé par la volonté de trouver des solutions rapides qui, en réalité, exacerbent les difficiles conditions de vie pour des communautés déjà vulnérables et les hommes et femmes déplacées, les stratégies de gestion risquent à terme d’avoir un effet boomerang sur l’Europe.

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[i] L’accord du 28 juin souligne une diminution de 95% des franchissements illégaux détectés des frontières de l’UE par rapport à 2015. Selon l’OIM  63 800 migrants issus de pays de l’Afrique et du Moyen-Orient sont arrivés en Europe entre janvier et mi-juillet 2018 contre 390 432 personnes en 2016. Le HCR estime qu’un nombre record de 68.5 millions de personnes sont actuellement déplacés par la force. À 85% ils sont accueillis par des pays en développement.

[ii] Propos du Premier ministre albanais Edi Rama dans un entretien avec le tabloïd allemand BILD en juin 2018.

[iii] UNHCR, Global Focus/Financials, disponible sur : http://reporting.unhcr.org/financial#tabs-financial-budget (consulté le 18.07.18)

[iv] Le Fonds européen de développement (FED) est le principal instrument d’aide au développement de l’UE. Il existe à côté du budget de l’UE à travers des contributions volontaires des États membres. Le 11e FED, établi pour la période 2014-2020, dispose de 30,5 milliards d’euros.

[v] Par exemple : European Parliament, DG for External Policies, The Join Africa-EU strategy, 2017;  Concord, Partnership or Conditionality? Monitoring the Migration Compacts and EU Trust Fund for Africa, 2018

[vi] Le Centre international pour le développement des politiques migratoires, une organisation internationale avec 17 pays membres créée par l’Autriche et la Suisse en 1993. L’Allemagne et la France n’en font pas partie.

[vii] UNECA, 2017 Africa Sustainable Development Report, 2017

Was der Globale Migrationspakt wirklich bedeutet

Bonn, 23.07.2018. Vor gut einer Woche haben sich die Mitgliedsstaaten der Vereinten Nationen (VN) auf einen „Globalen Pakt für sichere, reguläre und geordnete Migration“ geeinigt. Das wirkt in Zeiten der Abschottungspolitik von Seehofer, Salvini, Trump und Co. beinahe wie ein kleines Wunder. Befürworter des Abkommens wie UN-Generalsekretär António Guterres reden in diesem Zusammenhang schon von einer wahrhaft historischen Vereinbarung. AfD und rechtspopulistische Medien wollen dagegen im globalen Migrationspakt ein Instrument identifiziert haben, das der (hundert-)millionenfachen Einwanderung aus Afrika nach Europa Tür und Tor öffnet. Die USA haben ihre Beteiligung an den Verhandlungen bereits im Vorfeld aufgekündigt und auch Ungarn hat nun angekündigt, aus dem Pakt auszusteigen. Was also verbirgt sich genau hinter diesem globalen Abkommen, und was können wir uns davon erhoffen? Ausgangspunkt des Migrationspaktes – wie auch des Globalen Flüchtlingspaktes, der derzeit noch verhandelt wird – war ein Gipfeltreffen zu Flucht und Migration unter dem Dach der VN im September 2016, zu dem noch Barack Obama eingeladen hatte. Im Gegensatz zur Flüchtlingspolitik, wo es konkrete globale Schutzvereinbarungen und das für ihre Einhaltung zuständige UN-Flüchtlingshilfswerk UNHCR gibt, existiert kein vergleichbares Regelwerk für Migration und auch keine Welt- oder UN-Migrationsorganisation. Entgegen eines weit verbreitenden Missverständnisses kommt der Internationalen Organisation für Migration (IOM) diese Rolle eben nicht zu. Sie ist vielmehr Dienstleisterin ihrer Mitgliedsstaaten für Migrationsmanagement, -beratung und Rückführung. Ein (verbindliches) Abkommen zum Schutz von Migrantinnen und Migranten vor Menschenrechtsverletzungen oder Ausbeutung gibt es bis dato ebenfalls nicht. Der globale Migrationspakt, der im Kern aus 23 Zielen besteht, versucht, diese Lücke in gewisser Weise zu schließen. Der Vertragstext legt einen starken Fokus auf den Schutz, die Rechte und bessere Lebens- und Arbeitsbedingungen von Migrantinnen und Migranten und ihren Familien. Der Kampf gegen Arbeitsausbeutung, Menschenhandel und Diskriminierung sowie auch die Ausweitung der Möglichkeiten zur regulären Migration stellen wichtige Elemente des Paktes dar. Hier konnten sich insbesondere zivilgesellschaftliche Organisationen beim Verhandlungsprozess durchsetzen. Des Weiteren fordert der Pakt eine bessere Datenlage zu internationalen Migrationsprozessen, spricht sich für die Bekämpfung ökonomischer, umweltbezogener und politischer Fluchtursachen aus und betont das Ziel eines „ganzheitlichen, sicheren und koordinierten Grenzschutzes“. Wichtig ist aber vor allem die Botschaft, die dieses Abkommen ausstrahlt: Der Globale Migrationspakt ist sicherlich kein Türöffner für ungebremste Masseneinwanderung nach Europa oder dergleichen. Er ist vielmehr ein nüchternes Bekenntnis zu dem, was Migration eigentlich ist. Nämlich eine globale Realität, die sich nicht einfach durch Grenzschließungen oder ein paar Milliarden Euro mehr an Entwicklungshilfe unterbinden lässt. Zudem zeigt der Pakt auf, was Migration eigentlich sein kann, nämlich eine, wie es im Text des Paktes heißt, „Quelle globalen Wohlstands, Innovation und nachhaltiger Entwicklung“. Die seit Jahren steigenden Rücküberweisungen sind nur ein Bespiel hierfür. Der Migrationspakt ist allerdings nicht verbindlich und zunächst nur eine Absichtserklärung. Eine zentrale Voraussetzung für mehr „sichere, reguläre und geordnete Migration“ – wie es die UN-Nachhaltigsziele vorsehen –  ist daher der Wille zu einer besseren politischen Gestaltung von Migration und die Ziele des Paktes zu verwirklichen. Die gute Nachricht ist, dass viele Länder bei der Umsetzung sicherlich voranschreiten werden. So dürften Herkunfts-, Transit- und Zuwanderungsländer des globalen Südens wie Mexiko, Marokko oder Bangladesch ein starkes Interesse an einer besseren migrationspolitischen Zusammenarbeit haben. Denn in Europa sollten wir bei allen schrillen Diskussionen um Transitzentren oder (verweigerter) Flüchtlingsaufnahme nicht vergessen: Ein Großteil der internationalen Migrationsbewegungen findet innerhalb der Regionen des globalen Südens statt. Die Migration von Afrika in Richtung Europa etwa stellt nur einen kleinen Teil der gesamten afrikanischen Migrationsprozesse dar. Zwei Drittel der afrikanischen Migranten leben hingehen in anderen afrikanischen Ländern. Damit die Umsetzung des Paktes – auch gegen mächtige Gegenstimmen – gelingen kann, sind noch weitere Dinge zwingend notwendig. So ist eine Aufwertung der IOM oder die Schaffung einer VN-Migrationssekretariats mit einer politisch-programmatischen (und nicht nur koordinierenden) Funktion, dringend erforderlich. Denn die internationale Migrationspolitik muss mit der Entwicklungs-, Klima- oder Umweltpolitik, die Migrationsbewegungen ebenso beeinflussen kann, viel stärker verzahnt werden. Auch Regionalorganisationen, die eine wichtige Rolle bei der Regelung regionaler Migrationssysteme erfüllen, müssen in der globalen Migrationsarchitektur gestärkt werden. Dies gilt zu guter Letzt auch für Städte und Kommunen. Denn insbesondere in Entwicklungs- und Schwellenländern sind sie zentrale Orte und Akteure für die Aufnahme- und Integration von Migrantinnen und Migranten.

El Regimiento Inmortal: orgullo y prejuicio de Rusia

Real Instituto Elcano - Mon, 23/07/2018 - 08:42
Mira Milosevich-Juaristi. ARI 91/2018 - 23/7/2018

La marcha del Regimiento Inmortal se celebra desde 2012 en centenares de ciudades rusas y fuera de Rusia.

El Regimiento Inmortal: orgullo y prejuicio de Rusia

Real Instituto Elcano - Mon, 23/07/2018 - 08:42
ARI 91/2018 - 23/7/2018
Mira Milosevich-Juaristi

La marcha del Regimiento Inmortal se celebra desde 2012 en centenares de ciudades rusas y fuera de Rusia.

Power in the International Trading System

SWP - Mon, 23/07/2018 - 00:00

The international trading system is in flux. A spiral of protectionism threatens to expose the limits of the WTO’s ability to protect against abuses and prevent trade wars. And the reason for this is astonishing: The US Administration believes that the existing rules – which the Americans themselves played a leading role in writing – disadvantage the United States. Currently the Trump Administration is working hard to dismantle the system.

Quelle tablette graphique choisir pour débutant ?

RMES - Sun, 22/07/2018 - 17:54

Les premiers pas dans le dessin ne sont pas toujours très aisés même si aujourd’hui les techniques de la pratique ont suffisamment évolués et présentent plus de facilité. En effet, l’apparition des tablettes graphiques a révolutionné le monde du dessin en le rendant non seulement plus attractif mais aussi plus intéressant. Néanmoins, le problème auquel se confronte tout débutant est lié au choix de la tablette graphique qui pourrait lui permettre de commencer à créer des dessins.

Je vous conseille cette tablette graphique huion que j’ai eu l’occasion d’essayer ; https://graphilatic.com/test-huion-giano-wh1409/

La marque

C’est le premier facteur à considérer lors de l’acquisition de votre première tablette graphique. Elle détermine non seulement sa qualité, mais aussi et surtout sa maniabilité et sa praticité. Pour un débutant, il faut un modèle de tablette qui ne soit pas compliqué à l’usage, mais qui soit intuitif et instructif.

Le leader incontestable sur le marché de la tablette graphique est la marque Wacom. On ne peut en aucun cas parler de tablette graphique sans évoquer la marque Wacom. Elle propose de très bons modèles, avec de bonnes caractéristiques afin de satisfaire au mieux ses clients.

En outre, de nombreuses marques se font remarquer également à travers leur savoir-faire en matière de tablette graphique. Il s’agit par exemple de Huion qui possède par ailleurs les meilleurs rapports qualité prix.

La taille

La tablette du débutant doit être portatif afin de lui faciliter le transport et donc de lui permettre de travailler partout où il se trouve. Il vous faut alors une tablette de petite taille que vous puissiez la transporter facilement. En même temps, elle doit être assez grande pour vous offrir un espace de travail optimal. Les formats A4 ou A5 vous conviendront parfaitement, mais le format A6 aussi ne sera pas du tout encombrant non plus. Faites votre choix parmi ces formats en fonction de votre préférence.

Lisez aussi pour aller plus loin : Où acheter son surmatelas ?

Le stylet

C’est le pinceau du dessinateur moderne. C’est son outil le plus intime avec lequel il entretient une relation des plus étroites. Sa caractéristique la plus importante est relative au niveau de pression. Celle-ci détermine sa sensibilité et donc la fidélité de votre dessin. Plus le niveau de pression est élevé, c’est-à-dire la sensibilité est grande, plus votre dessin sera fidèle. Les modèles disposent généralement de 2048 niveaux de pression. Cette valeur est assez suffisante pour un débutant. Ce type de stylet est vraiment correct.

Le nombre de touches

Certains modèles de tablettes graphiques sont dotés de touches raccourcies alors que d’autres non. La présence de ces touches sur le modèle de tablette pour un débutant est plus pratique. En effet, il est préférable d’appuyer sur un bouton pour commander la tablette plutôt que d’utiliser un clavier qui ne se trouve pas forcément à proximité de la tablette.

L’installation du système

La plupart des modèles de tablette graphique sont compatibles avec les différents systèmes d’exploitation qui existent actuellement. L’installation du pilote de périphérique sur un ordinateur est généralement facile. Toutefois, il peut arriver que le pilote ne soit pas compatible avec la version de votre système ou qu’il nécessite une mise à jour. Pour un débutant, ce sont des complications dont on peut se passer, donc il faut faire attention.

Lisez aussi pour aller plus loin : futurascience

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Mecklenburg-Vorpommern: "Wie tickt das Land?"

Konrad Adenauer Stiftung - Sat, 21/07/2018 - 00:00
In der 3. Folge unserer wöchentlichen Videoreihe spricht Silke Bremer über Armut im Rentenalter, Breitbandausbau sowie Gesundheitswirtschaft.

Le Brexit aura-t-il lieu ?

IRIS - Fri, 20/07/2018 - 18:50

Brexit ou pas Brexit ? Michel Barnier et le nouveau secrétaire d’Etat britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, se sont rencontrés aujourd’hui pour reprendre les négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, dans un contexte politique de plus en plus tourmenté outre-Manche. Le point de vue d’Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS, sur l’état des négociations.

Theresa May a présenté cette semaine un Livre blanc pour l’après-Brexit qui énonce ses propositions pour la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Quelle analyse en faites-vous ?

Le référendum britannique a eu lieu en juin 2016. L’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne qui enclenche le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne date de mars 2017. Pour rappel, ce sont les Britanniques eux-mêmes qui ont activé cet article, donc les Britanniques eux-mêmes qui ont choisi le calendrier et ses échéances.  Un an et demi est passé depuis, et le divorce est censé être acté avant le 29 mars 2019.

En principe, plus l’on s’approche de l’échéance, plus les négociations devraient marquer un progrès, ou tout du moins une clarification permettant d’envisager un compromis. La publication du Livre blanc détaille l’accord auquel est parvenu le cabinet britannique, un consensus entre les différentes factions du parti conservateur qui se livrent une guerre de tranchée sur la position britannique. Mais les députés tant eurosceptiques et pro-européens à la Chambre des communes ont tôt fait ensuite de déposer des amendements au projet pour mieux lier les mains de Theresa May.

Le Livre blanc, qui aurait pu permettre de clarifier la position britannique, a donc finalement contribué à rendre la situation plus confuse encore. À quelques mois de l’échéance, l’inverse aurait été préférable… car les délais commencent à sérieusement se raccourcir. Lorsque deux parties affichent des positions divergentes, il est toujours possible d’engager une négociation. Mais pour cela, il faut bien qu’elles aient arrêté une position de négociation ! Or ce n’est pas le cas du Royaume-Uni.

Ce Livre blanc aurait pu être une base à la négociation, mais au fond il arrive un an et demi trop tard. En réalité, si le Royaume-Uni avait conçu un plan pour sa sortie il aurait présenté ce Livre blanc à l’activation de l’article 50.

Brexit ou pas Brexit ?

On me pose cette question à intervalles réguliers depuis deux ans, et je me suis toujours bien gardé d’y répondre. Pour quiconque suit un peu la question, il semble évident que les variables qui président à la question sont trop nombreuses et trop contingentes pour y répondre.

On peut déjà se poser la question de savoir si les négociations se déroulent dans un cadre diplomatique classique. Si c’était le cas, on pourrait postuler que les tensions de part et d’autre servent à avancer les pions de chaque partie, et permettent d’avancer vers un compromis, comme dans une négociation classique. Mais ce n’est pas une négociation classique. Elle est plutôt extrêmement politique, et soumise à la volatilité qui est propre au débat politique interne au Royaume-Uni. Plus l’on tente de clarifier les ambiguïtés qui subsistent, plus les divisions semblent s’accentuer du côté britannique.

La seule chose d’à peu près prévisible est que deux crises distinctes sont nécessaires pour dénouer la situation. La première entre le Royaume-Uni et l’Union européenne est nécessaire pour arrêter un compromis avant l’échéance finale. Mais pour cela, le Royaume-Uni doit élaborer une position consolidée, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Dès lors, une crise politique interne au Royaume-Uni est nécessaire au préalable. Cette crise a déjà débuté, mais jusqu’où et jusqu’à quand ira-t-elle ? Un nouveau leadership au sein du parti conservateur ? De nouvelles élections législatives ? Une position britannique consolidée ? Mais quid alors des délais ? Le cas échéant, faudrait-il reprendre toutes les discussions de zéro – et l’UE le permettrait-elle ? Rien n’est moins sûr.

Comment le Royaume-Uni et l’Union européenne peuvent-ils avancer ?

Il n’y a actuellement aucune majorité au Parlement britannique pour permettre l’émergence d’une quelconque solution. Tout l’éventail des solutions présentées, que ce soient le « soft Brexit », le « hard Brexit », l’option Canada, l’option Suisse, l’option Norvège, l’option « no-deal » (c’est-à-dire sans compromis avec l’UE), aucune d’entre elles ne repose sur une majorité au Parlement ou dans le pays. Une crise politique aboutira à la moins pire des solutions, mais aucune qui ne satisfera une majorité de citoyens.

Du coté européen, le plan présenté par Theresa May sera difficilement acceptable. Il revient en effet à séparer les quatre libertés fondamentales (libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes) sur lesquelles l’intégrité du marché unique repose. Sur cette question, ce n’est ni la position française ni la position allemande qui sera cruciale, mais la position franco-allemande. Certes la solution d’un « no-deal » peut avoir des conséquences économiques importantes sur la France ou l’Allemagne, et l’on peut imaginer quelques aménagements à la marge, mais le compromis franco-allemand restera probablement de faire passer l’intégrité du marché unique avant les intérêts nationaux, et cela risque d’être également la position européenne.

Accord Boeing-Embraer, la dimension cachée

IRIS - Fri, 20/07/2018 - 18:11

Le 5 juillet 2018, à Chicago et Sao Paulo, les avionneurs Boeing (États-Unis) et Embraer (Brésil) ont officialisé la fin heureuse de négociations engagées depuis décembre 2017.

Les deux sociétés ont, selon leur propos, posé les bases d’un partenariat mutuellement profitable. Embraer, premier constructeur mondial d’appareils commerciaux embarquant moins de 150 passagers, va bénéficier de la force de frappe du réseau commercial de Boeing.  De son côté, Boeing va pouvoir élargir la gamme de son offre à moindre coût.

Rien là de bien étonnant selon les observateurs avertis. Les « lois » du marché conduisaient nécessairement à cette entente. Chinois, Japonais et Russes sont entrés dans une danse compétitive redoutable pour les entreprises qui jusque là dominaient l’offre en avions commerciaux. En octobre dernier, Airbus avait pris le contrôle de Bombardier, numéro 2 mondial derrière Embraer, sur le segment des aéronefs de moins de 150 passagers. Embraer et Boeing étaient donc, selon les experts, poussés à se marier.

Les termes de cette union méritent examen. En effet, les modalités de l’accord révèlent une dimension cachée, bien que considérée sans doute comme naturelle et inévitable par les consultants et acteurs du monde économique. Embraer, en signant cet accord, cesse d’exister comme entreprise intégrée et autonome. Elle sera désormais partagée en deux coentreprises. Une coentreprise responsable de l’avionique commerciale au capital Boeing à 80%. Et une coentreprise à capital Embraer à 80% gérant la partie militaire de l’ex-Embraer historique. En 2017, 57% du chiffre d’affaires d’Embraer était assuré par l’aviation commerciale. 9 000 des 18 000 salariés relevaient de ce segment-là. Enfin, les bénéfices et le savoir-faire irriguaient la partie militaire.

Que vont devenir statutairement les employés transférés à la nouvelle société Embraer, filiale de Boeing ? Que vont devenir les centres de recherche et le savoir-faire d’Embraer ? La filiale étant placée sous la responsabilité du patron de Boeing, Dennis Muilenburg, le siège va-t-il rester à Sao José dos Campos (banlieue de Sao Paulo) ? Le syndicat des métallurgistes, Sindmetal SJC, a posé toutes ces questions et a demandé à être reçu par le patron d’Embraer, Paulo Cesar de Souza e Silva, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, le président de la République.

Les commentaires des responsables brésiliens se veulent rassurants. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Le récent accord est la réponse des bergers Boeing et Embraer à leurs homologues et concurrents Airbus et Bombardier. Le secteur défense est préservé. L’État, actionnaire important (25% au total, plus une action privilégiée) sera vigilant. L’ingénieur Ozires Silva, inventeur de l’entreprise nationale Embraer en 1969, a été sollicité par les médias et a fait savoir tout le bien d’un accord de partenariat, selon lui qui ne pourra apporter que des bénéfices, en investissements, impact commercial à Embraer.

Le caractère inégal de l’accord mérite malgré tout un regard différent. Ne serait-il pas révélateur des nouveaux temps qui ont bouleversé la donne brésilienne et latino-américaine depuis quelques mois ? Embraer a été le symbole d’un Brésil aspirant à sortir de la périphérie du monde. Voulue par les militaires nationalistes qui dirigeaient le pays, en 1969, l’entreprise à forte technologie était devenue le troisième avionneur mondial. Quelques années plus tard, le Brésil s’était rapproché de son objectif diplomatique. Il avait initié de nombreux forums sud-sud, avec les Africains, la Ligue arabe, et cofondé les groupes IBAS et BRICS, avec la Chine, l’Inde et la Russie.

Les dirigeants actuels du Brésil, issus d’un coup d’État parlementaire en 2016, ont immédiatement mis un terme aux ambitions diplomatiques du Brésil. En laissant Boeing prendre le contrôle de l’entreprise symbolisant l’aspiration à l’indépendance technologique, ils confirment la dimension cachée de la mise à l’écart de la présidente élue, Dilma Rousseff en 2016 et l’emprisonnement ultérieur et sans preuve de Lula, en condition de gagner la présidentielle d’octobre 2018.

1968 : quel impact sur la société américaine ?

IRIS - Fri, 20/07/2018 - 15:13

Jean-Eric Branaa est maître de conférences à l’Université de Paris II Assas et chercheur associé à l’IRIS. Il répond à nos questions à propos de son ouvrage « 1968. Quand l’Amérique gronde » (éd. Privat) :
– L’année 1968 a-t-elle été le point d’orgue des revendications sociales aux États-Unis ?
– Quel est l’héritage de l’année 1968 et plus largement des sixties au sein de la société américaine ?
– Selon vous, 1968 et 2018 sont comme le yin et le yang des États-Unis. Pouvez-vous nous expliquer cette comparaison ?

EU-Ratspräsidentschaft: Österreichs Europäische Agenda

Hanns-Seidel-Stiftung - Fri, 20/07/2018 - 11:22
Zum dritten Mal übernahm Wien am 1. Juli 2018 für sechs Monate die EU-Ratspräsidentschaft. Österreichs Vorsitz steht unter dem Motto: "Ein Europa, das schützt".

Le monde à l'ère de Trump

Institut Montaigne - Fri, 20/07/2018 - 11:15

Strobe Talbott a été président de la Brookings Institution à Washington DC de 2002 à 2017. Auparavant, il était directeur fondateur du Yale Center for the Study of Globalization. Il a également travaillé au département d'État de 1993 à 2001, d'abord comme ambassadeur itinérant et conseiller spécial du secrétaire d'État pour les nouveaux États indépendants de l'ex-Union soviétique, puis comme secrétaire d'État adjoint pendant…

La Seguridad Nacional y el reto de la Cuarta Revolución Industrial

Real Instituto Elcano - Fri, 20/07/2018 - 04:06
Félix Arteaga. Comentario Elcano 40/2018 - 20/7/2018

El enfoque de Seguridad Nacional traslada a la Presidencia del Gobierno la responsabilidad del liderazgo para adaptar la economía y la sociedad española al nuevo entorno disruptivo de la cuarta revolución industrial y que abre las decisiones a nuevos ecosistemas de participación.

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