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Diplomacy & Defense Think Tank News

Der Haushalt der Europäischen Union und die deutsche Europapolitik

SWP - Thu, 19/05/2022 - 13:15
Dieses Buch stellt detailliert die alle sieben Jahre stattfindenden Verhandlungen über das Budget der Europäischen Union vor und erörtert die zentralen Elemente des europäischen Haushaltssystems. Der Band wurde nach Abschluss der Verhandlungen über den EU-Haushalt 2021-27 grundlegend überarbeitet, aktualisiert und erweitert.

Wagner, bitcoin et histoire d’or en République centrafricaine

IRIS - Thu, 19/05/2022 - 10:08

La République centrafricaine (RCA) fut pendant des années l’un des bastions de l’influence française en Afrique. Enclavé et sans accès maritime, ce pays plus grand que la France n’a jamais pu trouver un point d’équilibre démocratique ou les conditions d’une paix interne qui favoriserait son développement, malgré des ressources naturelles importantes – notamment en or – et un positionnement au cœur du continent. Lesquelles ressources ont de longue date entretenue un coupable intérêt des régimes militaires qui se sont succédé depuis l’indépendance acquise en 1960.

La RCA est très régulièrement épinglée comme l’un des pays les moins favorables pour y faire des affaires, l’un des plus corrompus au monde, sans réelle capacité d’émergence économique, et en tout état de cause dans une situation de guerre civile depuis 2013. La France a décidé fin 2021 de réorganiser sa présence militaire et son assistance financière en RCA, après avoir porté à bout de bras la sécurisation du pays dans le cadre de l’opération Sangaris de 2013 à 2016. Le coût estimé aurait atteint 200 millions d’euros en année pleine, sans même parler du coût humain que les combattants de ladite force ont dû supporter.

L’or de RCA, valeur refuge pour la Russie

Alors même que les forces françaises géraient au mieux les conditions de leur retrait, le président Faustin-Archange Touadéra semblait avoir pris ses dispositions pour la suite de ses mandats (élu en 2016 et réélu en 2020) puisque dès 2018, puis 2020, il avait fait appel aux services de la tristement célèbre milice Wagner, qui étendrait par la suite son influence sur neuf pays africains, dont le Mali, se retrouvant de fait en conflit avec les soldats de l’opération Barkhane sur la même zone.

Pourquoi diable ces miliciens, à l’aise dans le génocide et les tortures de tous ordres pour le compte du régime russe, allaient-ils déployer leurs macabres capacités dans des pays parmi les plus pauvres du monde ? Les leaders de cette milice, au premier rang desquels on compte le “cuisinier de Poutine”, Evgueni Prigojine, qui fait l’objet de sanctions financières de la part des Occidentaux, y trouveraient-ils un intérêt, justement dans un contexte de mise en œuvre de sanctions et de gels d’avoirs ?

“Il est l’or, Monseignor.” Nous avons tous en tête cette réplique culte de ‘La folie des grandeurs’, qui fleure bon l’ORTF et le choix entre deux chaînes. Mais finalement, c’est bien cet intérêt qui meut le système Wagner. Comme bien entendu, le pouvoir en RCA n’a pas les moyens d’assurer la sécurité de son régime, son externalisation auprès de Wagner (avec succès, puisque la milice a repoussé les groupes armés rebelles) a été organisée autour d’un deal qui déléguait à Wagner dans un premier temps la perception des droits de douane (!), puis finalement laissait les barbouzes tirer un profit direct des ressources minières, au premier rang desquelles… l’or.

Dans le contexte actuel de mise en œuvre des sanctions contre le régime russe, la valeur refuge du métal jaune retrouve tout son sens, dans la mesure où le Kremlin pourra toujours se procurer des ressources non monétaires (donc non gelées) via ce métal. L’or constitue, en tant que tel, un moyen performant et anonyme de pouvoir commercer avec l’extérieur pour un pays banni du système financier international. La position de la RCA lors du vote de condamnation de la violation d’intégrité territoriale de l’Ukraine par la Russie à l’ONU montre bien qui a contracté avec Wagner. Parmi les pays qui ont décidé de se taire lors du vote on retrouve… la RCA et le Mali.

Allons un cran plus loin.

La RCA à la pointe de l’innovation financière mondiale

Le 27 avril 2022, la RCA officialisait le bitcoin comme monnaie “de référence”, aux côtés du franc CFA. Et Touadéra de considérer que “cette démarche place la RCA sur la carte des pays les plus visionnaires au monde”.

Mais avec un fait sidérant : les transactions en bitcoin seront exonérées d’impôt. La RCA renonce de ce fait à un principe régalien de maîtrise de sa monnaie (certes jusqu’à présent, le franc CFA privait la RCA d’une part de ses prérogatives, mais il était garant du maintien de réserve de valeur) et de la détermination de sa politique budgétaire. Stupéfiant également : la RCA prétend presque faire ainsi d’un pays dans lequel 15 % seulement de la population a accès à l’électricité, une nouvelle et merveilleuse Cité d’or.

Pourquoi le bitcoin ? Pas pour le bien-être de la population locale, dont le besoin premier avant de commencer à “miner” serait déjà de disposer d’un IDH qui ne le place pas à l’avant-dernière place dans le monde.

À qui profitera cette décision ? Peut-être à une organisation qui, in fine, peut ne pas se contenter de spolier les ressources aurifères d’un pays en développement ? Peut-être au donneur d’ordres de cette organisation, qui a tout de même besoin de pouvoir commercer autrement qu’avec des valises de lingots ? Après tout, la Russie est l’un des pays les plus en pointe dans le domaine des cryptos, au même titre que la Corée du Nord, l’Iran, Cuba ou le Venezuela, autant de pays qui font l’objet de sanctions américaines et doivent donc trouver une alternative au dollar.

Il peut sembler évident que le régime de Touadéra aura eu une lecture très “intellectuelle” de ce que peut être un bitcoin, ou toute autre monnaie crypto – y compris les supposés “stable coins”. Il est dommageable, et évidement en premier lieu pour la population de la RCA, que ce choix irraisonné ai été fait. Il porte en lui les germes d’un abandon du pouvoir régalien que le gouvernement était encore en capacité d’assumer (il est facile d’exercer, plus délicat d’assumer).

Quitte à se damner, Faust sera porté par l’élégance de Berlioz, pas par ce malaise qui vient avec Wagner.

 

Publié par Le nouvel économiste.

The G7 Summit: Advancing International Climate Cooperation?

SWP - Thu, 19/05/2022 - 02:00

At the G7 summit in June 2022, the German government intends to promote inter­national climate cooperation by establishing a climate club. This club is envisioned to foster implementation of the Paris climate goals and, ideally, grow into a global alliance of ambitious countries. In light of Russia’s attack on Ukraine, energy policy cooperation is now one of the most pressing issues at the G7 summit. Energy security as a short-term priority must be reconciled with accelerated decarbonisation and the international climate agenda. A climate club can certainly provide an impetus for this through agreements on joint regulatory approaches and climate action projects. In terms of the international political process, however, it is important to prevent the initiative from being perceived as a rich countries’ club. The German government should carefully manage expectations: Strong signals are needed for COP27 in Egypt in autumn, first and foremost by way of increasing climate finance commitments. Moreover, it will be crucial to shape the G7 club as an ambitious but inclusive initiative.

La guerre en Ukraine vue par Edgar Morin

IRIS - Wed, 18/05/2022 - 18:29



The ESM needs a new momentum

SWP - Wed, 18/05/2022 - 16:27

Almost 10 years after its creation, the European Stability Mechanism (ESM) with its lending capacity of up to €500 billion is looking to reorient itself. In a discussion paper from early May, ESM economists proposed creating a “Stability Fund” that would operate within the framework of the ESM. The intention is to enable euro countries to obtain cheap loans more quickly in the event of asymmetric shocks, such as environmental disasters. Also known as the EU bailout fund, the ESM was established during the euro crisis to ensure that struggling countries had access to the financial markets. Since then, Ireland, Greece, Spain, Cyprus, and Portugal have received ESM loans. Due to the strict conditions for financial assistance, which among other things require politically damaging austerity policies, the ESM has recently fallen into disrepute. No new financial support has been requested from the rescue fund since 2015. All member states even avoided the special credit line with softened conditionality set up at the beginning of the pandemic. In early 2021, the euro countries signed a treaty amendment under which the ESM mandate was extended to strengthen the banking union. If the capital of the Single Resolution Fund is not sufficient to resolve failing banks, the ESM can step in by providing loans, and thus stabilise the financial markets. However, the institution’s core function remains to be a backstop for euro countries that experience financial difficulties. The current ESM director, Klaus Regling, is retiring in October. His successor could bring a new momentum and give the fund, which is searching for its purpose, a new direction.

Bailout fund for crises

Indeed, the proposal of the ESM economists hits a blind spot in the European financial architecture. There is general consensus that a fiscal policy instrument is needed for macroeconomic stabilisation in the Eurozone, as it is clear – especially in the current inflationary environment – that the European Central Bank’s monetary policy alone cannot guarantee favourable financing conditions for the euro countries. Furthermore, the gloomy outlook for the European economy also gives cause for pessimism. The existing SURE programme for short-time work schemes as part of the Covid-19 recovery fund “Next Generation EU” does provide an opportunity to obtain funds in order to combat unemployment. However, it is only a temporary instrument. The proposed ESM Stability Fund is expected to comprise about €250 billion. The sum is equivalent to about 2 per cent of the euro area’s economic output and is more than twice the size of the SURE short-time work instrument. This equips the crisis rescue fund with greater macroeconomic firepower. Moreover, the funds could be raised from already available ESM lending capacities, thus relying on existing institutional structures and not imposing additional costs on euro area countries. Moreover, a fiscal stabilisation capacity – which is based on loans that have to be repaid – limits moral hazard. This can be helpful in gaining political support of the so-called frugal states during implementation. Also included in the proposal are strict conditions for a euro country to access the Stability Fund. While this too is likely to be welcomed by the northern Eurozone states, it raises doubts as to whether the ESM can repair its current politically toxic image.

Integration into the EU

Overall, this is an economically sensible proposal to make the Eurozone more crisis-proof. However, the main problem lies at a more fundamental level of the ESM and its role in the European financial architecture. As an intergovernmental institution of the euro area members, the Eurozone rescue fund is presently outside the legal framework of the European Union. It is worth considering integrating the ESM into the EU. Through governance by the Commission and accountability to the EU Parliament, it would be possible to externalise the political pressure of short-term national interests and overcome the political crisis of confidence. In addition, this would simplify the institutional structure as well as provide the opportunity to integrate other credit lines and financial support programmes such as “Next Generation EU” under one roof. This would create synergies in the management of the various financial assistance programmes and contribute to a greater understanding among citizens. Nevertheless, there are still some areas that would need to be clarified if the ESM were to be integrated into EU law. For example, only Eurozone countries have paid capital into the ESM, on the basis of which the ESM can sell bonds on the financial markets and provide financial support to states as needed. However, EU countries outside the Eurozone are also represented in the Commission and the Parliament. Taking this discussion forward and providing impetus will become the main tasks of the new ESM leadership.

Perceptions of Women Peacekeepers

European Peace Institute / News - Wed, 18/05/2022 - 16:20
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On May 18th, IPI’s Women, Peace, and Security team hosted a virtual policy forum on “Perceptions of Women Peacekeepers.”

Policymakers and scholars claim that women peacekeepers will improve the credibility and legitimacy of peacekeeping operations. However, public perceptions of women peacekeepers can vary greatly across contexts, and assumptions that women will improve perceptions of peacekeeping operations may rely on gender stereotypes and place a double burden on women peacekeepers. This event explored how the general public perceives women peacekeepers both within host communities and within troop- and police-contributing countries (T/PCCs). It also examined how the claim that women peacekeepers impact operational effectiveness by increasing legitimacy may risk stereotyping and instrumentalizing women peacekeepers.

The event included a short presentation of the results of surveys exploring how the deployment of women peacekeepers impacts attitudes toward peacekeeping in T/PCCs. These surveys examined whether the general public in India and South Africa react differently to both the deployment of and casualties among women peacekeepers compared to men peacekeepers. This event and the related research are part of the Women in Peace Operations (WIPO) project, a multi-year initiative of IPI’s Women, Peace, and Security program funded by the Government of Canada’s Elsie Initiative for Women in Peace Operations.

Opening Remarks:
Dr. Jenna Russo, IPI Director of Research and Head of the Brian Urquhart Center for Peace Operations
Rear-Admiral Rebecca Patterson, Chief of Staff, Chief Professional Conduct and Culture

Speakers:
Dr. Laura Huber, Assistant Professor of Political Science, University of Mississippi
Ms. Suzy Nyuon William, Lawyer and Independent Researcher, Global Network of Women Peacebuilders
Dr. Lindy Heinecken, Professor and Vice Dean, Faculty of Arts and Social Sciences, Stellenbosch University, South Africa
Colonel Md Mamun Azad Salehin, Armed Forces Division, Government of the People’s Republic of Bangladesh

Moderator:
Dr. Phoebe Donnelly, IPI Senior Fellow and Head of the Women, Peace and Security Program

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G7: International solidarity with Ukraine in times of aggression

SWP - Wed, 18/05/2022 - 13:45

Adopting the slogan “Progress towards an equitable world”, Germany had intended to use the G7 presidency to push for collective action on important global issues such as climate change, healthy lives, sustainable development, inequality, and the defence of democracy. But this transformative agenda was suddenly confronted with Vladimir Putin’s war. The meticulously planned G7 programme had to be adjusted to a new political reality. Since the beginning of the Russian invasion in February 2022, the German presidency has closely cooperated with the EU and NATO to coordinate numerous measures to support Ukraine. These include extensive financial and economic sanctions against Moscow as well as arms shipments to and humanitarian aid for Kyiv.

Not all governments are following suit

However, beyond the circle of like-minded states represented in the G7, the EU, and NATO, international solidarity with Ukraine has remained limited. Therefore, the selection of guest countries to be invited to join the G7 for its June summit at Schloss Elmau proved to be challenging. Only after extensive deliberations and, reportedly, some diplomatic hiccups, India, Indonesia, Senegal, and South Africa were finally officially named as invitees.

The delay has a lot to do with the public positioning of these countries with regard to Russia’s attack on Ukraine. Since the start of the war, the UN General Assembly (UNGA) has adopted three major resolutions condemning Moscow. None of the four invitees has consistently closed ranks with the G7 by approving all three resolutions. According to the reasoning of German Foreign Minister Annalena Baerbock in her speech to support the first resolution, this is tantamount to a toleration of Russian aggression. Baerbock quoted the South African Archbishop and Nobel Peace Prize laureate Desmond Tutu, who, in referring to the Apartheid regime, maintained that “if you are neutral in situations of injustice, you have chosen the side of the oppressor”. As the Russian invasion of Ukraine is a flagrant violation of international law, neutrality constitutes an alignment with the aggressor. However, India, Indonesia, Senegal, and South Africa are hardly alone with their preference for neutrality. Governments representing roughly half of the world population either explicitly voted against all three UNGA resolutions, abstained, or were absent.

Shadows cast over the G20

Putin’s war has also cast a shadow over the G20, which includes Russia. Up to now, the G7 have only been joined by three other G20 members – Australia, the EU, and South Korea – in imposing sanctions against Moscow. This further complicated the invitation process: When the UK presided over the G7 in 2021, India and South Africa attended the summit, joining in on a statement about open societies that included a reference to an “open and inclusive rules-based international order”. Both countries are members of the G20 as well as BRICS, a group that also includes Brazil, China, and Russia. They thus provide an important link to the governments in Beijing and Moscow. Given their self-proclaimed neutrality, inviting them to the G7 summit this year has understandably raised concerns – but it also provides an opportunity. Russia’s war of aggression will definitely play a central role in Elmau. President Volodymyr Zelenskyy has been present at various meetings of the G7 in the last few months. The summit could thus include a facilitated exchange between the guest countries and Ukraine – preferably in close coordination with a parliamentary track. It would be a major achievement if the guest countries were to be convinced that Kyiv needs their active support.

This would also send a strong message for the G20 summit in Indonesia, where Putin’s attendance is very likely. China has already signalled that the G20 process should be kept free from political differences about the Russian invasion. Of course, the G7 should remain committed to political dialogue, especially since Australia, South Korea, and the EU share its position towards Russia. But there can hardly be “business as usual”: A “family photo” with Putin cordially joining the heads of state and governments is hard to fathom. In Elmau, the G7 and the guest countries should therefore also discuss the G20 summit. The aim should be to increase support for Ukraine. That Indonesia – the G20 host and G7 guest country – invited Zelenskyy to participate in Bali is a positive step in this direction.

L’Afghanistan sous le régime taliban : où en est-on ?

IRIS - Wed, 18/05/2022 - 12:38

Les talibans, de retour au pouvoir depuis août 2021, font face à de nouveaux défis et voient leur légitimité remise en question. Quels sont les effets de ce bouleversement politique sur la population afghane ? Quelle est la situation économique du pays, alors que les talibans ont relancé leur guerre contre l’opium, le pavot étant une ressource rurale majeure ? Quid de la situation sécuritaire alors que les attentats se multiplient et que les tensions s’accroissent avec le voisin pakistanais ? Le point avec Georges Lefeuvre, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste de l’arc de crise Afghanistan-Pakistan.

 

Quelle est la situation économique actuelle du pays sous l’autorité du chef Haibatullah Akhunzada ? Quels sont les effets de ce bouleversement politique sur la population afghane ?

Vingt ans après avoir gouverné l’Afghanistan de 1996 à 2001, les talibans ont repris le pouvoir le 15 août 2021 au terme d’une reconquête éclair qui a surpris le monde entier et les talibans eux-mêmes. Certes l’échec américain était déjà inscrit dans l’accord de Doha, signé le 29 février 2020 entre le représentant américain Zalmay Khalilzad et le négociateur taliban Mollah Baradar, mais personne n’imaginait que l’État afghan, construit et financé par la communauté internationale à coup de milliers de milliards de dollars depuis 2001, était fragile au point de s’effondrer comme un château de cartes en quelques heures et sans résistance, alors que les talibans n’étaient pas encore entrés dans Kaboul !

La mesure de rétorsion de Washington, le jour même de la prise de Kaboul, fut de bloquer tous les avoirs afghans détenus en dollars, à commencer par les 9,5 milliards de la Banque centrale d’Afghanistan, et toutes les aides transitant par le FMI et la Banque mondiale. L’effondrement économique fut immédiat et sans précédent puisque 9,5 milliards représentent la moitié du PIB annuel et que 80 % du budget de l’Afghanistan était jusqu’alors financé par des sources extérieures. Cet effondrement, ajouté à une sécheresse extrême, déclenche « la plus grave crise alimentaire mondiale » selon le Secrétaire général de l’ONU António Guterres qui estime, dès le 11 octobre, que 18 millions d’habitants sont au bord de la famine, soit près de la moitié de la population. Le 21 octobre, il estime à 660 millions de dollars le besoin d’absolue urgence, c’est-à-dire très peu quand on sait que les dépenses militaires américaines ont été de presque 300 millions par jour pendant 20 ans ! De surcroît, le froid hivernal s’est installé dès la mi-décembre avec des températures nocturnes de -10° à Kaboul et -17° dans le Hazarajat. Le 11 janvier, l’ONU fait un nouvel appel de fonds de 5 milliards de dollars, un quart du PIB, simplement pour permettre au pays de redémarrer au-delà de l’aide d’urgence, mais la communauté internationale ne réagit pas : « Un cauchemar », s’émeut António Guterres : « Le gel des températures et le gel des avoirs sont une combinaison létale ». Les sanctions imposées par Washington prennent toute la population en otage, au prétexte, précise le président américain Joe Biden, que toute transaction en dollars qui passerait par le gouvernement afghan, équivaudrait à la reconnaissance du nouvel Émirat islamique.

Et pourtant des fonds d’urgence sont disponibles, le problème étant de trouver les moyens de contourner le blocage de Washington. En octobre, l’Union européenne annonce un milliard d’euros qui seront fournis en aides directes par l’envoi de denrées alimentaires et d’abris contre le froid. Le 10 décembre, le Banque mondiale décide de puiser 280 millions de dollars dans les réserves du Fonds spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (ARTF) et de les réaffecter via l’Unicef et le Programme alimentaire mondial (PAM). Le 20 janvier, l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID) annonce une contribution de 308 millions… Mais tout cela reste compliqué donc lent et à peine suffisant face à l’urgence extrême. Au sortir de l’hiver, le désastre humanitaire est structurellement très loin d’être réglé puisqu’il n’y a pas de récoltes de printemps pour assurer la jonction alimentaire. Selon une étude du PAM publiée par l’ONU le 9 mai, « près de la moitié de la population est encore confrontée à une faim aiguë. »

Cette triple crise, monétaire, économique et alimentaire, n’est pas de nature à assouplir le régime des talibans. En reprenant le pouvoir, ils avaient trois défis à relever : éviter une crise économique, former un gouvernement ouvert à des segments non talibans de la population, et assurer la sécurité en neutralisant les réseaux terroristes de l’État islamique Khorasan province (EIKP, version afghane de Daech). Ils ont jusqu’à présent échoué sur chacun de ces trois points. En réalité les talibans ont, 20 ans après leur chute en 2001, retrouvé un pays qui reste rural à 72 % de la population, là où ils sont à l’aise, mais dont la capitale Kaboul est devenue une mégalopole de 5 millions d’habitants qu’ils ne reconnaissent plus et ne savent pas gérer. Qu’y a-t-il de commun entre un jeune taleb de 35 ans qui, depuis ses 15 ans, n’a rien connu d’autre que les armes et les combats, et des jeunes Kaboulis, garçons et filles, qui n’ont jamais connu les talibans au pouvoir, mais utilisent des ordinateurs, naviguent sur les réseaux sociaux et déambulent librement dans les rues ? Kaboul a été pendant 20 ans le bénéficiaire prioritaire de la manne financière internationale jusqu’à créer un déséquilibre supplémentaire avec le reste du pays. La deuxième plus grande ville, Kandahar, compte à peine plus de 600.000 habitants ! Tout cela est perceptible au sein même du pouvoir et de l’élite talibane : qu’y a-t-il de commun entre un Sirajuddin Haqqani, chef du réseau terroriste éponyme, devenu ministre de l’Intérieur, et le vice-premier ministre Abdul Ghani Baradar, qui a négocié avec habileté les accords de Doha et s’est familiarisé avec la bienséance des conférences internationales ? Et qu’y a-t-il encore de commun entre cette élite et la base combattante qui n’attend de la victoire que les butins de la guerre, et peine à passer du djihad à la gestion civile du pays ?

Le gouvernement présenté en septembre dernier est le résultat de tous ces malentendus. Abdul Ghani Baradar avait depuis longtemps promis un gouvernement d’ouverture et de paix, nous avons un gouvernement replié sur la seule nomenclature talibane, plutôt homogène dans la reconquête du pays, déjà fissurée à l’épreuve du pouvoir.

Dans ces conditions, aucun pays n’a reconnu le nouvel Émirat islamique d’Afghanistan, pas même ceux qui, craignant davantage Daech que les talibans, lui étaient par pragmatisme favorables, comme la Russie, la Chine, la Turquie, les républiques d’Asie centrale, les États du Golfe, et même l’Iran ! D’autant que Daech a en effet repris vigueur en avril et multiplié les attentats meurtriers (près de 300 tués en un mois) à Kaboul, mais aussi dans les villes du nord en bordure de l’Asie centrale.  Quant au Pakistan dont les médias continuent par habitude de dire qu’il est maître du jeu, il fait en réalité face à de sévères affrontements de frontière.

En réponse à toutes ces incertitudes, sociologiques, économiques, alimentaires, terroristes et politiques, les talibans sont plutôt en mode crispation qu’en mode ouverture, d’où les dernières interdictions d’accès des jeunes filles à l’école, et l’obligation pour toutes les femmes de revêtir à nouveau la burqa et d’être accompagnées par un homme de la famille lorsqu’elles sortent de chez elles.

Les talibans ont relancé la guerre contre l’opium. Quelle est l’importance de la culture du pavot par rapport aux productions de blé et de safran en Afghanistan ? Quelles peuvent être les conséquences de cette interdiction pour l’économie et la paysannerie afghane ?

Akhunzada, chef suprême des talibans, a en effet interdit la culture du pavot, le 3 avril dernier. Une surprise ? Pas vraiment, et pourtant presque tout le monde croit que les talibans ont été les grands promoteurs du pavot quand ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001, et qu’ils n’auraient aucune raison de ne pas recommencer, ce qui n’est pas exact. Déjà en 1998, Mollah Omar avait déclaré l’opium non islamique et  la production de pavot avait alors chuté de 4.600 tonnes en 1999 à seulement 185 tonnes en 2001, selon le rapport de la mission de l’ONU pour le contrôle des drogues en Afghanistan (UNDCP)  ; les cartes du rapport montrent d’ailleurs que ces cultures résiduelles étaient situées dans le Badakhshan, non contrôlé par les talibans mais par l’Alliance du nord du commandant Massoud ; ça dérange un peu les idées reçues, mais c’est ainsi. Tout cela pour dire que la culture du pavot n’est pas l’apanage des seuls talibans, mais de tous ceux qui sont engagés dans la guerre et doivent la financer, qu’ils soient de célèbres « seigneurs de guerre » comme Massoud dans le nord-est, ou Rashid Dostum dans le nord ou Ismaël Khan à l’ouest, ou les talibans au sud.

Alors bien sûr, dès le retour en guerre des talibans pour reprendre le pouvoir perdu en 2001, la production a de nouveau explosé, de 185 à 3 400 tonnes en un an, et a même crevé les plafonds en 2007 avec 8 200 tonnes. 80 % des terres de la province du Helmand, bastion des talibans, sont alors semées en pavot, au détriment du blé qui requiert beaucoup plus d’eau que le pavot et rapporte 10 fois moins.  Ainsi, les revenus des opiacés représentent bon an mal an de 12 et 15 % du PIB. Selon un communiqué de la Croix-Rouge du 22 mars dernier, « la moitié des terres normalement ensemencées en blé étaient en jachère à la fin de la période de semis en décembre, à cause de la sécheresse persistante ». C’est l’équation fatale de la faim, de la drogue et de la guerre, qui mine aujourd’hui le pays. Et les surfaces cultivées en Safran, l’épice la plus chère du monde qui pourrait être une culture de substitution, sont de 40 fois inférieures à celles du pavot.

Le 16 avril, des raids aériens pakistanais ont fait plus de 40 morts dans la province de Khost en Afghanistan. Depuis l’arrivée des talibans au pouvoir les tensions semblent s’accroitre aux frontières. Quel bilan peut-on dresser des relations diplomatiques entre les deux pays frontaliers depuis l’arrivée au pouvoir des talibans ?

Ce retour des tensions entre Pakistan et Afghanistan, pour des raisons très complexes, est actuellement le plus grand défi de sécurité régionale. Car il s’agit d’un vieux contentieux de frontière, autour de la ligne Durand, sujet diplomatiquement tabou, mais qui fait pourtant l’objet de violences récurrentes depuis 75 ans. Cette fameuse ligne de démarcation entre l’Empire britannique des Indes et l’Afghanistan, avait fait l’objet de 4 traités entre 1893 et 1921, et c’est au nom de l’héritage de ces traités, en droit international, que le Pakistan en avait fait sa frontière de jure, au moment de sa création en 1947, ce que les régimes afghans successifs, y compris celui des talibans en 1996-2001, ont toujours refusé, au nom d’un autre droit, celui de récupérer les territoires dits « usurpés » (selon le mot de l’ancien président afghan Daoud -1973-78) afin de réunir en un « Grand Pashtounistan » les tribus pashtounes séparées par cette ligne Durand, l’argument juridique étant par ailleurs que le texte des traités définit les « sphères d’influence » (sic) entre Britanniques et Afghans, mais jamais une frontière internationale stricto sensu… Or, c’est exactement ce qu’a récemment ressorti Zahibullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban, cité par le quotidien DAWN du 3 janvier : « La frontière est illégale et la question de la ligne Durand est non résolue ».

Or cette question est l’obsession des militaires car le rêve national pashtoune d’une réunification menace l’intégrité territoriale du Pakistan. Le général Naseerullah Babar qui fut ministre de l’Intérieur de Benazir Bhutto de 1993 à 1997, et le principal instigateur du mouvement taliban, ne faisait pas mystère lors de nos entretiens, qu’en retour il attendait des talibans qu’ils sécurisent d’abord la turbulente zone tribale transfrontalière, et à terme, une fois fermement installés au pouvoir, qu’ils reconnaissent la Ligne Durand comme frontière internationale. Non seulement le vœu ne fut jamais exaucé, mais les talibans d’aujourd’hui le retournent contre le Pakistan.  Que s’est-il passé entre temps ?

Entre temps, il y a eu la naissance du Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), en 2005, un avatar des talibans afghans, fondé au Waziristan dans la tribu Mehsud, et composé d’une vingtaine de groupes autochtones, mais aussi d’Ouzbeks, de Tchétchènes, de Ouïghours, c’est-à-dire toutes les cellules locales d’Al-Qaïda à l’origine des attentats massifs qui ont frappé le Pakistan entre 2007 et 2014. Or, chassé par l’opération militaire pakistanaise Zarb-e-Azb après 2014, le TTP était passé du côté afghan, d’où il a participé à la reconquête talibane afghane, et revient maintenant en force dans son fief au Pakistan. Cela signifie trois choses : d’abord une aubaine pour Kaboul qui s’était engagé à Doha à rompre avec Al-Qaïda, et trouve ainsi le moyen  de l’éloigner, mais de très mauvaise augure pour Islamabad qui retrouve la fournaise terroriste à sa frontière, et enfin une terrible ambiguïté dans la relation bilatérale entre l’Afghanistan et le Pakistan, tout simplement parce que le Waziristan pakistanais est depuis 30 ans une place forte du réseau afghan Haqqani et un continuum territorial, mais transfrontalier de la province afghane de Khost, fief d’origine des Haqqani. Cela veut dire que le TTP et les réseaux Al-Qaïda sont des purs produits de Jallaluddin Haqani, mort en 2018, mais père de Sirajuddin Haqqani, actuel ministre de l’Intérieur afghan. Et c’est bien par Sirajuddin, à la fois ministre de l’émirat afghan et maître du dispositif transfrontalier « Af-Pak » de la terreur, que la puissante armée pakistanaise essaie désormais de négocier la paix sur la frontière ! En vain puisque le TTP, revigoré sous l’autorité de Noor Wali Mehsud, a déjà obtenu les ralliements de groupes autochtones affiliés à al-Qaïda, tels les Jamaat-ul-Ahrar, Hizb-ul-Ahrar, Lashkar-i-Jhangvi et Lashkar-e-islam, proclame que la victoire des talibans afghans sera répliquée au Pakistan, et attaque régulièrement l’armée pakistanaise des deux côtés de cette ligne de fracture qu’est la ligne Durand, à l’instar d’ailleurs des talibans afghans avec qui il n’a pas rompu. Excédée, l’armée pakistanaise a mené un raid aérien létal dans la province afghane de Khost, comme un avertissement brutal à la famille Haqqani et ses affidés du TTP.

Ce n’est pas la première fois que le torchon brûle entre Islamabad et Kaboul à cause de la Ligne Durand, c’est cette fois plus grave que d’habitude compte tenu des autres éléments de détérioration de la situation afghane et régionale, dont nous avons vu ici quelques aspects, mais la communauté internationale détourne le regard, sans doute parce que l’idée reste tenace chez presque tous les commentateurs que le Pakistan est le mentor des talibans qui lui sont entièrement soumis. Si ce fut vrai, ça ne l’est plus vraiment ! Il est urgent de revoir nos grilles de lecture si nous voulons comprendre la suite.

 

 

 

Konditionalität als Instrument europäischer Governance

SWP - Tue, 17/05/2022 - 16:00

Das Konditionalitätsprinzip hat sich in der Europäischen Union von einem Element ihrer auswärtigen Politik zu einem Instrument der Governance in der EU entwickelt. Dabei können verschiedene Typen der Konditionalität in der EU unter­schieden werden: a) die Eintrittskonditionalität; b) die Governance-Konditionalität, die mit Hilfe der europäischen Ausgabenpolitiken gesteuert wird, und c) die Hebelkonditionalität, mit der verschiedene Politikbereiche miteinander verknüpft werden. Gegenwärtig ist insbesondere die Hebelkonditionalität heftig umstritten. Diesem Typus ist auch die Rechtsstaatskonditionalität zuzuordnen. Um angesichts dieser Konflikte das Konditionalitätsprinzip als Instrument europäischer Governance zu festigen, sollte sich die Europäische Union auf verschiedene Anpassungen des Prinzips verständigen. Hierzu gehören die Verankerung des Konditionalitätsprinzips in den europäischen Verträgen und darauf aufbauend die Konkretisierung der Anwendung des Prinzips im europäischen Sekundärrecht. Darüber hinaus sollte die Verpflichtung zur Umsetzung von vereinbarten Konditio­nalitäten auf der gleichen politischen Entscheidungsebene und in enger Zusammenarbeit zwischen der EU als Konditionalitätsanbieter und dem jeweiligen Konditionalitätsnehmer erfolgen.

El Salvadors Bitcoin-Paradies gerät ins Wanken

SWP - Tue, 17/05/2022 - 15:49

Anfang September 2021 führte El Salvador den Bitcoin (BTC) als weltweit erstes Land als Währung und gesetzliches Zahlungs­mittel ein. Seit dem Höchststand im November 2021 hat der Bitcoin jedoch mehr als die Hälfte seines Wertes verloren. Mit seinen 2.301 Bitcoins ist El Salvador davon massiv betroffen: Das Land hat 103 Millionen US-Dollar investiert. Mitte Mai war sein Bitcoin-Portfolio nur noch rund 70 Millionen Dollar wert. El Salvador läuft damit Gefahr, seine Schulden nicht mehr bedienen zu können, weil deren Deckung durch die abgewerteten Bitcoins nicht mehr gewährleistet ist. Der Internationale Währungsfonds (IWF) möchte angesichts der Absicherung mit der volatilen Risikowährung den notwendigen Kredit von mehr als einer Milliarde US-Dollar nicht gewähren. Das Versprechen größerer fiskalischer und finanzieller Unabhängigkeit hat sich für das Land bislang nicht erfüllt – und es droht, in noch größere Risiken hineinzulaufen: Die Staatsanleihen des Landes wurden von Rating-Agenturen jetzt auf Spekulationsebene eingestuft. Präsident Nayib Bukele, der sich selbst als »CEO El Salvadors« bezeichnet und angesichts der massiven Gewalt durch Jugendbanden mit dem Ausnahmezustand regiert, zeigt sich davon unbeeindruckt. Stattdessen nutzte er die niedrigen Bitcoin-Preise, um vergangene Woche weitere 500 Bitcoins zu erwerben. Damit setzt der Staatschef seinen Hochrisikokurs fort und gleichzeitig die Zukunft seines Landes aufs Spiel.

El Salvadors Bitcoin-Wette

Bitcoin fungiert in El Salvador als zweites Zahlungsmittel neben dem US-Dollar. Präsident Bukele versucht mit dieser Maßnahme, frisches Investmentkapital ins Land zu holen. Die Bewohne­rinnen und Bewohner des mittel­amerikanischen Landes können ihre täglichen Einkäufe mit Bitcoin zahlen und auch ihre Steuern in der digitalen Währung über­weisen. Der Staat führte dafür die digitale Geldbörse Chivo ein und stellte entsprechende Automaten auf. Händler im Land, die über die technische Ausstattung verfügen, müssen BTC-Zahlungen akzeptieren. Um die Akzeptanz und finanzielle Inklusion zu erhöhen, erhielt jede Bürgerin und jeder Bürger ein Startguthaben von rund 30 US-Dollar in Bitcoins. Umfragen zeigen jedoch, dass gerade mal 20 Prozent der Bevölkerung diesen Zahlungsweg noch nutzen, nachdem sie die Einmalzahlung verbraucht haben. Viel bedeutsamer sind für die 6,5 Millionen Menschen die Rücküberweisungen in US-Dollar, die sie von ihren Landsleuten aus den USA erhalten. Diese beliefen sich auf 26,4 Prozent des Bruttoinlandsprodukts (BIP) 2021. Aber auch dafür nutzt nur ein geringer Anteil der Bevölkerung den Bitcoin, obwohl dadurch die hohen Überweisungskosten wegfallen. Mit dem massiven Wertverlust des Bitcoins werden nun die strukturellen Probleme der öffentlichen Haushalte sichtbar, denen die Mittel fehlen, um ihre Schulden zu begleichen.

Damit scheint das Bitcoin-Experiment an fiskalischen Problemen zu scheitern. Anhaltende Haushaltsdefizite und ein hoher Schuldendienst führen zu einem großen und steigenden Finanzierungsbedarf. Das Haushaltsdefizit wird für 2021 auf 5,75-Prozent des BIP und für 2022 auf etwa fünf Prozent des BIP geschätzt. Bei der derzeitigen Ausgabenpolitik dürfte die Staatsverschuldung bis 2026 auf etwa 96 Prozent des BIP ansteigen und damit einen nicht tragfähigen Pfad einschlagen, so der IWF im Januar 2022. Die Verwendung von Bitcoin birgt laut dem IWF »erhebliche Risiken für die Finanzstabilität, die finanzielle Integrität und den Verbraucherschutz«. Entsprechend forderte der IWF das Land auf, den Anwendungsbereich des Bitcoin-Gesetzes einzuschränken und den Status von Bitcoin als gesetzliches Zahlungsmittel aufzugeben.

Bitcoin-City: das Mega-Krypto-Projekt

Doch der Bitcoin als Landeswährung ist nur der erste Schritt auf dem Weg von Präsident Bukele, sein Land zu einem der Vorreiter im Krypto-Segment zu machen. So hat der Regierungschef mit »Bitcoin City« ein Investitionsprojekt angekündigt, das viele Beobachter als weiteren Marketingcoup einordnen, um den Bitcoin-Tourismus anzufachen. Die neue Stadt soll im Osten des Landes entstehen. Geplant wird das Mega-Projekt rund um den Conchagua-Vulkan, um den hohen Energieverbrauch beim Schürfen (»Mining«) von Bitcoins durch Nutzung der geothermischen Vulkanenergie aufzufangen. Zur Finanzierung des Projekts soll eine in US-Dollar nominierte Staatsanleihe von El Salvador im Wert von einer Milliarde US-Dollar begeben werden, die jeweils zur Hälfte in Bitcoins und den Bau der Stadt fließen soll. Gläubiger dieser »Vulkan-Anleihe« haben nach einem Zeitraum von fünf Jahren Anspruch auf 6,5 Prozent effektiven Jahreszins und BTC-Dividenden. Anleger, die mehr als 100.000 US-Dollar investieren, können die Staatsbürgerschaft und einen zweiten Reisepass des Landes erhalten. Doch die für März 2022 angesetzte Begebung der Anleihe wurde verschoben; Grund dafür ist nach Aussagen der Regierung El Salvadors der Kursverfall bei den Bitcoins und das schlechte Investitionsklima nach Beginn des Ukrainekrieges.

Bitcoin-Verfall und Fiskalkrise – eine schlechte Kombination auch für Nachahmer

Angesichts der weltpolitischen Verwerfungen ist heute nicht absehbar, wie lange der gegenwärtige Abwärtstrend bei Bitcoins anhalten wird. Das Risikopotential ist jedoch dann besonders hoch, wenn öffentliche Gelder in eine spekulative Währung investiert werden, so dass damit auch die Ersparnisse der Bürgerinnen und Bürgern sowie die Renten bedroht sind. Die Verschuldungssituation El Salvadors stellt dafür eine massive Gefahr dar. International steht die Kryptowährung zudem in der Kritik, weil mit ihr US-Sanktionen umgangen würden. Zudem würden Kontrollmaßnahmen im Zahlungsverkehr unterlaufen, die der Bekämpfung von Geldwäsche etwa durch die organisierte Kriminalität dienen. Dass jetzt gerade die Zentralafrikanische Republik als zweites Land den Bitcoin eingeführt hat, muss beunruhigen, wuchert doch die illegale Ökonomie dort in besonderem Maße. Für das Bitcoin-Ökosystem sind damit weitere Instabilitäten durch fragile Partner zu erwarten.

Der ESM braucht frischen Wind

SWP - Mon, 16/05/2022 - 13:28

Fast zehn Jahre nach seiner Gründung will sich der bis zu 500 Milliarden Euro schwere Europäische Stabilitätsmechanismus (ESM) neu orientieren. In einem Diskussionspapier haben ESM-Ökonomen Anfang Mai vorgeschlagen, einen »Stabilitätsfonds« ins Leben zu rufen, der im Rahmen des ESM operiert. Dieser soll den Euroländern die Möglichkeit geben, bei asymmetrischen Schocks, wie zum Beispiel Umweltkatastrophen, schneller an günstige Kredite zu kommen.

Gegründet wurde der auch Euro-Rettungsschirm genannte ESM während der Eurokrise, um kriselnden Staaten den Zugang zu den Finanzmärkten zu gewährleisten. Seitdem haben Irland, Griechenland, Spanien, Zypern und Portugal ESM-Kredite erhalten. Aufgrund der strikten Bedingungen für die Finanzhilfen, die unter anderem eine politisch verhängnisvolle Sparpolitik erfordern, ist der ESM zuletzt in Verruf geraten. Bereits seit 2015 wurden keine neuen Finanzhilfen des Schutzschirms mehr angefragt. Selbst um die zu Beginn der Pandemie eingerichtete Kreditlinie mit geringeren Konditionalitäten machten alle Staaten lieber einen großen Bogen. Anfang 2021 unterschrieben die Euroländer eine Vertragsänderung, unter der das ESM-Mandat zur Stärkung der Bankenunion erweitert wurde. Sollte das Kapital des einheitlichen Abwicklungsfonds (Single Resolution Fund, SRF) nicht ausreichen, um ausfallende Banken abzuwickeln, kann der Eurokrisenfonds mit Krediten einspringen und damit die Finanzmärkte stabilisieren. Die zentrale Funktion der Institution bleibt jedoch weiterhin die Finanzhilfe für unter Druck geratene Eurostaaten. Der bisherige Direktor des ESM, Klaus Regling, verabschiedet sich im Oktober in den Ruhestand. Sein Nachfolger könnte frischen Wind mitbringen und dem nach Sinn suchenden Fonds eine neue Richtung geben.

Rettungsschirm für Krisen

In der Tat trifft der Vorstoß der ESM-Ökonomen einen blinden Fleck in der europäischen Finanzarchitektur. Generell herrscht Einigkeit darüber, dass ein fiskalpolitisches Instrument zur makroökonomischen Stabilisierung der Eurozone notwendig ist, da besonders im aktuell inflationären Umfeld deutlich wird, dass die Geldpolitik der Europäischen Zentralbank nicht alleine für günstige Finanzierungsmöglichkeiten der Eurostaaten sorgen kann. Ferner stimmen auch die trüben Aussichten der europäischen Wirtschaft pessimistisch. Das SURE-Programm für Kurzarbeiterhilfen als Teil des Corona-Wiederaufbaufonds »Next Generation EU« bietet zwar Gelegenheit, Gelder zu erhalten, um Arbeitslosigkeit zu bekämpfen. Es ist jedoch nur eine temporäre Struktur. Der vorgeschlagene ESM-Stabilitätsfonds soll etwa bis zu 250 Milliarden Euro umfassen. Die Summe entspricht rund zwei Prozent der Wirtschaftsleistung des Euroraumes und ist mehr als doppelt so groß wie das SURE-Kurzarbeiterprogramm. Damit hat der Krisenschutzschirm eine größere makroökonomische Feuerkraft. Darüber hinaus könnten die Mittel aus Kapazitäten des ESM aufgewandt werden, so dass auf bestehende institutionelle Strukturen zurückgegriffen wird und keine zusätzlichen Kosten für die Euroländer entstehen. Zudem beschränkt ein Stabilisierungssystem –  welches auf Krediten beruht, die zurückgezahlt werden müssen – das moralische Risiko durch Fehlanreize (»Moral Hazard«). Dies kann bei der Umsetzung hilfreich sein, um die Unterstützung der sogenannten frugalen Staaten zu erlangen. Auch in dem Vorschlag enthalten bleiben strikte Bedingungen, damit ein Euroland Zugriff auf den Stabilitätsfonds bekommt. Während auch dies von den nördlichen Staaten der Eurozone begrüßt werden dürfte, wirft es Zweifel auf, ob der ESM so von seinem derzeitigen politisch toxischen Image loskommen kann.

Integration in die EU

Insgesamt handelt es sich um einen ökonomisch sinnvollen Vorschlag, um die Eurozone krisensicherer zu machen. Das Hauptproblem liegt jedoch auf einer grundlegenderen Ebene des ESM und seiner Rolle in der europäischen Finanzarchitektur. Als zwischenstaatliche Institution der Mitglieder der Eurozone liegt der Euro-Rettungsschirm momentan außerhalb des rechtlichen Rahmens der Europäischen Union. Es lohnt sich darüber nachzudenken, den Rettungsschirm in die EU zu integrieren. Mit der Kommission als Schirmherrin und Aufsicht durch das EU-Parlament ist es möglich, den politischen Druck kurzfristiger nationaler Interessen auszulagern und die politische Vertrauenskrise zu überwinden. Zusätzlich würde dies die institutionelle Struktur vereinfachen sowie die Möglichkeit bieten, weitere Kreditlinien und Programme wie »Next Generation EU« unter einem Dach zu integrieren. Das würde Synergien im Management der verschiedenen Finanzierungshilfen schaffen und zu mehr Verständnis bei den Bürgerinnen und Bürgern beitragen. Nichtsdestotrotz gibt es noch einige Bereiche, die bei einer Überführung des ESM in EU-Recht geklärt werden müssten. So haben beispielsweise nur die Länder der Eurozone Kapital in den ESM eingezahlt, auf Grundlage dessen der ESM auf dem Finanzmarkt Wertpapiere verkaufen und die Staaten bei Bedarf finanziell unterstützen kann. Jedoch sind auch die EU-Länder außerhalb der Eurozone in der Kommission und im Parlament gleichermaßen vertreten. Diese Diskussion voranzubringen und Impulse zu setzen, wird die Aufgabe des neuen ESM-Chefs werden.

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