La fumée de tabac est, selon des institutions de santé, la première source de pollution de l'air intérieur (habitation, voiture…) et contient plus de 4 000 substances chimiques, dont certaines sont irritantes, toxiques et pour plus de 70 d'entre elles, classées comme cancérogènes. Au Burkina Faso, la vente de la cigarette est encadrée pour ces raisons nuisibles à la santé (images sanitaires sur les paquets, interdiction de contact avec les enfants...). Le Burkina Faso qui est partie à la convention internationale sur le tabac, multiplie les actions en vue de protéger les populations des effets néfastes des produits du tabac. C'est dans cette volonté que la Direction de la promotion et de l'éducation pour la santé (DPES) du ministère de la Santé et de l'hygiène publique a échangé (du 25 au 28 juillet 2024 à Koudougou, région du Centre-ouest) avec la société civile intervenant dans la lutte contre le tabagisme, sur les stratégies de faire des espaces publics au Burkina, des lieux non-fumeurs, comme l'exige la loi.
Cette rencontre de concertation vise à obtenir de la société civile, son soutien et son implication dans les activités de sensibilisation et de plaidoyer du public par rapport à l'interdiction de fumer dans les lieux publics et les transports en commun. Pour cela, les échanges ont permis à la Direction de la promotion et de l'éducation pour la santé (DPES) de dresser un état des lieux des résultats atteints au Burkina en matière de lutte contre le phénomène tabagique, d'où il ressort que la société civile a été le baroudeur, tant dans l'adoption des textes que des actions de lutte. Malgré les nombreux acquis engrangés, dont les affichages, les images sur les paquets de cigarettes, la hausse du taux d'imposition..., de nombreux défis restent à relever, dont la révision de certaines dispositions réglementaires pour prendre en compte les insuffisances liées à l'évolution des réalités du terrain, pour plus d'efficacité et d'efficience dans les actions.
Cette rencontre précède un autre cadre qui a regroupé des représentants de départements ministériels et de la Délégation spéciale de la commune de Ouagadougou.La rencontre de concertation a donc permis aux acteurs de revisiter des données, les réactualiser et de se fixer un nouveau cap, notamment faire des lieux publics et des transports en commun, des espaces non-fumeurs. Rappelons au passage que pour ce qui est de ce plan, le Burkina Faso a postulé et obtenu le financement du Fonds d'action pour la politique anti-tabac en Afrique (TOPAFA), Management Sciences for Health.
En effet, au Burkina Faso, et selon l'enquête STEPS, la prévalence tabagique chez les 18-69 ans est de 13,6% en 2021 et en moyenne, un adulte sur cinq fume. L'exposition passive à la fumée de tabac à domicile et au lieu de travail était respectivement de 28.3% et 28.6% chez les sujets âgés de 18 à 69 ans. Et parmi les 4 800 individus qui meurent par an au Burkina du tabac, 1 300 sont non-fumeurs (c'est-à-dire des victimes du tabagisme passif, ATLAS 2017 de l'OMS).
Eric Doyé (à gauche) et Dr Narcisse Naré, chargé de mission au ministère en charge de la santé, a modéré les échanges.Plusieurs conséquences liées au tabac sont à rappelées. Elles partent des portées physiques (santé) à celles économiques en passant par l'impact sur l'environnement et la vie sociale. Selon les spécialistes, 85% des cancers bronchiques sont attribuables au tabac. Il est également incriminé dans la survenue de cancers d'autres organes tels que la vessie, le rein, le pancréas, le col de l'utérus et reconnu comme ayant une responsabilité majeure dans la survenue des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO). « Environ 10 à 15 % des fumeurs développent une obstruction bronchique chronique. Le tabac est l'un des facteurs de risque dans le développement d'une HTA, d'une maladie coronarienne, d'une artériopathie chronique des membres inférieurs et des troubles de l'érection. Chez la femme, le tabagisme associé à la prise de pilule contraceptive multiplie par 20 le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) et cette association est fortement déconseillée. Le tabagisme est responsable d'une diminution de la fécondité, d'une augmentation des avortements spontanés et d'une mortalité périnatale et néonatale plus importante. Le poids de naissance est faible et inférieur à la moyenne d'environ 150 à 250 grammes. Un syndrome de sevrage peut s'observer chez l'enfant à la naissance. La mort subite du nourrisson est fréquente lorsque l'enfant a été exposé in utéro au tabagisme de sa mère. Les leucémies et les tumeurs cérébrales sont fréquentes chez les enfants exposés in utéro (dans l'utérus, ndlr). Troubles sexuels (impuissance chez l'homme, troubles de la menstruation chez la femme, stérilité) », peut-on retenir de la présentation faite par Eric Doyé et Moumouni Ouédraogo de la DPES, ajoutant à ces méfaits, les affections des yeux, l'apparition de la cataracte avec risque de cécité, les lésions cutanées, l'apparition précoce de ride et dermatoses (psoriasis).
Aussi, outre les fumeurs actifs, les effets du tabac frappent des personnes qui ne fument pas. Ce que les spécialistes appellent « tabagisme passif », « fumée secondaire », « tabagisme involontaire » ou encore « fumée de tabac environnementale », c'est-à-dire le fait de respirer involontairement la fumée provenant de produits de tabac qui brûlent, générée par des personnes qui les fument. Une situation qui se vit dans des domiciles, lieux de travail, lieux publics, moyens de transport, etc. L'exposition à la fumée secondaire affecte et cause quasiment les mêmes dégâts. C'est pourquoi, le ministère de la Santé et de l'hygiène publique, à travers la DPES, et les organisations de la société civile de lutte contre le tabac peaufinent des stratégies en direction des lieux publics et des transports en commun.
Moumouni Ouédraogo« Il faut travailler à protéger les jeunes également sur ce plan. En principe, dans la loi du Burkina, et même sur le paquet de cigarettes, il est dit qu'il est interdit à un enfant de moins de 18 ans de vendre et de payer la cigarette. C'est donc inadmissible qu'un papa envoie son enfant qui n'a pas 18 ans d'aller payer de la cigarette pour lui, en sachant que l'enfant imite ses parents. C'est vraiment un cri de cœur pour que les parents n'envoient pas leurs enfants acheter la cigarette ou ne laissent pas les boutiques avec leurs enfants de moins de 18 ans de vendre la cigarette (quand le papa n'est pas là, c'est l'enfant qui est en train de manipuler les produits du tabac). Nul ne doit enfumer l'autre, selon la loi », a interpellé Moumouni Ouédraogo.
Adama Zango« Les lieux publics au Burkina sont des espaces sans tabac. C'est essentiel à retenir », a, pour sa part, insisté le coordonnateur de Afrique contre le Tabac (ACONTA), Adama Zango, avant de motiver que le respect de la mesure d'interdiction contribue à améliorer le cadre de vie, de travail et d'usage des populations.
« On ne le fait pas pour seulement satisfaire le fait que le Burkina a signé une Convention internationale en la matière, mais pour protéger la santé publique et tout le monde est concerné », a dit le premier responsable de ACONTA, invitant chacun à éviter également le tabac dans son domicile.
Note: ">Lire la suite : Tabagisme au Burkina : « On va continuer à mener la lutte ensemble » exhortations du ministre Kargougou à ACONTA
O.L
Lefaso.net
Au Burkina Faso, la saison des pluies débute en juin et prend fin en septembre. Durant cette période, à Ouagadougou, certains vendeurs d'imperméables se frottent les mains.
Nous sommes le lundi 29 juillet 2024. La pluie décide d'arroser toute la capitale burkinabè. À 8h, il est impossible pour ceux qui étaient encore à la maison de sortir. Certains de ceux qui sont déjà sortis sont arrivés sur leur lieu de travail. D'autres par contre sont bloqués en cours de route.
Installé sur l'avenue Thomas Sankara, en face de l'université Joseph Ki-Zerbo, Salif Lalsaga vend des imperméables. Pour ce commerçant, cette période est pour lui une occasion de faire de bonnes affaires.
À peine avons-nous commencé à discuter avec lui qu'une étudiante, trempée, arrive pour voir les imperméables. Après quelques minutes d'échanges, l'étudiante et le commerçant n'arrivent pas à s'accorder sur le prix de celui qu'elle voulait. Elle voulait acheter un imperméable qu'elle a choisi à 3 000 francs CFA. Monsieur Lalsaga lui fait comprendre que celui qu'elle a choisi ne peut pas être vendu à 3 000 francs CFA parce qu'il est de qualité supérieure. Finalement, l'étudiante a décidé de laisser tomber et d'aller voir ailleurs.
« C'est pendant la saison des pluies que nous aussi nous arrivons à vendre beaucoup d'imperméables. J'avoue que depuis hier j'en ai vendu un peu. Hier il a plu toute la journée, aujourd'hui également. Quand c'est comme ça, ceux qui ont des documents où quelque chose de précieux sur eux sont obligés d'acheter un imperméable pour se protéger », a indiqué monsieur Lalsaga.
Salif Lalsaga en train de faire essayer un imperméable à une étudiante venue en acheterSelon lui, le prix de ses imperméables varie de 1 000 à 8 000 francs CFA.
Un peu plus loin est installé Hamidou Sawadogo, lui aussi vendeur d'imperméables. Le commerçant dit être heureux quand il pleut beaucoup à Ouagadougou. « Quand il pleut comme ça, les gens achètent beaucoup d'imperméables. Je suis content quand il pleut. Les étudiants et les travailleurs n'ont le choix que d'acheter des imperméables pour protéger leurs documents. Hier et aujourd'hui, j'en ai vendu un peu. Si ça continue comme cela, ça sera bien », a dit notre interlocuteur.
Pour arriver sur son lieu de travail, Ismaël Koanda achète un imperméable. « J'ai des dossiers à évacuer aujourd'hui. Il me faut vite arriver au bureau. Il me faut acheter un imperméable pour poursuivre mon chemin. Il y a des moments où acheter un imperméable s'impose à nous. Souvent en cours de route la pluie commence or, on a des choses urgentes à faire, on est obligé de braver la pluie pour aller au bureau. Chaque année, j'achète au moins deux imperméables pendant cette période parce que souvent j'oublie mon imperméable à la maison. Et quand je suis dans une situation un peu compliquée, je suis obligé d'en acheter un autre. Je viens d'acheter un imperméable à 4 000 francs CFA alors que j'en ai deux à la maison. Je voyais que le temps était menaçant quand je sortais mais comme j'étais pressé, j'ai oublié d'en prendre un », a expliqué monsieur Kouanda un peu trempé par la pluie.
Rama Diallo
Lefaso.net
A l'occasion de la 4e édition du Royal African Young Leadership Forum (RAYLF), le Burkinabè R. Romuald Ouédraogo a reçu un trophée pour son engagement communautaire et son leadership. Le trophée lui a été remis par le Ooni de Ife (peuple Yoruba) du Nigéria, le 13 juillet 2024 dans l'Etat de Osun, au Nigéria. De retour au Burkina, le jeune leader nous parle de cette consécration à travers cet interview.
Lefaso.net : Parlez-nous de vous !
Romuald Ouédraogo : Je suis communicateur, entrepreneur, négociateur d'affaires, consultant en marketing et communication.
Pouvez-vous parler de votre prix ?
Le prix vient combler plusieurs années de dur labeur. Le processus a commencé en 2022. L'évènement devait se tenir en 2023 mais a eu lieu finalement en 2024. C'est un programme qui reconnaît les efforts des jeunes leaders africains qui ont impacté leurs communautés à travers leurs engagements communautaires. Le processus a débuté par appel à candidatures. Au préalable, l'évènement était réservé uniquement aux Nigérians et c'est la première fois qu'ils ouvrent à l'Afrique. La candidature était ouverte à tous les pays, je l'avais partagée avec certaines connaissances qui n'ont pas réagi à temps. J'ai postulé et ma candidature a été acceptée.
Vous dites que le prix récompense des jeunes qui impactent leurs communautés. Comment caractérisez-vous votre impact social ?
Depuis 2015, je me suis engagé avec plusieurs organisations de jeunes dont AIESEC qui est une organisation internationale permettant aux jeunes de développer leur potentiel de leadership. Durant des années, j'ai occupé des postes de responsabilité, organisé des conférences, voyagé dans d'autres pays pour faciliter des conférences, faire du bénévolat et du volontariat dans d'autres pays, impacté plus d'un million de personnes. Ma dernière position fut en 2020 en qualité de directeur national de la communication. Entre autres, j'ai rejoint le gouvernement Jeunesse Burkina où j'ai occupé des postes de responsabilité. Pendant la covid-19, j'ai été le coordonnateur d'une campagne de sensibilisation et nous avons été proches des populations dans toutes les localités de Ouagadougou pour montrer les mesures barrières et avec des dons en nature (savon liquide, masques…) Et aujourd'hui j'ai été élu président du gouvernement Jeunesse Burkina. Voici ce qui caractérise mon engagement dans la société.
Quels ont été les critères de sélection pour le prix ?
Il y a plusieurs étapes. Premièrement, il y a un formulaire. Je ne me rappelle plus du contenu mais il y a un certain nombre d'informations qu'on demande. Ensuite, la sélection des dossiers et la validation de la candidature. Il est demandé une vidéo professionnelle et un résumé de la biographie professionnelle. Les liens de nos différentes pages sur les réseaux sociaux ont été envoyés afin de vérifier ce que nous avons fait concrètement. C'est par chance et par la grâce de Dieu que j'ai été sélectionné en tant que représentant du Burkina Faso.
Quelle sera la plus value de ce prix dans votre engagement ?
En tant que nouveau président du gouvernement Jeunesse Burkina, ce trophée est une source de motivation et d'engagement à plus d'impact. Il s'agit de travailler pour engager plus de personnes et motiver beaucoup d'autres à agir sans attente particulière en retour. Car les bonnes œuvres auront une récompense tôt ou tard. Pendant mon séjour, j'ai fait trois interventions. En premier, chez le gouverneur de l'État d'Ogun. J'ai rappelé à ces 39 nationalités (100 personnes) que nous jeunes leaders venant de part et d'autre devons avoir des ambitions communes pour mieux impacter notre communauté.
Ensuite, pendant le dîner au palais du Ooni (majesté) de Ife, j'ai parlé du Burkina Faso en tant que patrie des hommes intègres qui a attiré l'attention l'empereur et de toute la salle. Le jour-J, j'ai appelé à l'union de l'ensemble des jeunes leaders et rappelé qu'au Burkina Faso, nous vivons et nous travaillons à vaincre le terrorisme. Le projet mis en place par sa Majesté Ooni de Ife est à sa 4e édition. C'est pour encourager les jeunes à mieux s'engager dans leurs communautés et aussi promouvoir l'entrepreneuriat et le développement des affaires.
Ce prix est-il une autre responsabilité ?
Pour moi, c'est encore une mission. Quand on parle de mission, cela veut dire qu'il y a encore du chemin à faire. Déjà, nous sommes 39 nationalités et nous constituons un réseau. Cette année la vision était : « pour l'avenir de l'Afrique, mieux ensemble ». Cela doit nous interpeller parce qu'en regardant nos États actuellement, nous constatons qu'il y a des divergences ; nous ne partageons pas les mêmes intérêts. Il faudra que nous, jeunes, nous puissions faire fi de cela et travailler à l'union pour un lendemain meilleur.
Vous avez reçu votre trophée des mains du sa Majesté Ooni de Ife. Quel a été son message ?
D'abord, je répète encore que ce prix est un honneur et aussi une responsabilité. Avant de prendre la parole devant le roi, il a dit que je suis un jeune très brillant venu du Burkina Faso. Comme on m'avait déjà présenté, je ne me suis plus présenté à ma prise de parole. A la fin, il m'a demandé de dire que je viens du pays des hommes intègres. J'ai compris qu'il a été capturé par ce que j'ai dit du Burkina Faso pendant le dîner. Je pense que je dois mieux travailler pour servir ma patrie parce que servir sa communauté, c'est être utile.
D'où vient cet engagement ?
Depuis 2015, je fais du bénévolat. Ma première fois fût un stage de volontariat à Sunyani, au Ghana, en 2016 pour enseigner Informations communication technology (ICT) aux élèves. Ensuite j'ai été à SDA hospital, dans les assurances des patients. En rappel, les frais de voyage et de stage étaient à ma charge. Après, j'ai fait d'autres voyages à mes propres frais. Nous sommes dans la promotion des échanges culturels. Ils doivent faciliter la connaissance de l'autre. Je trouve du plaisir quand on m'invite à venir faciliter des conférences, cela permet de m'ouvrir au monde, de développer mon carnet d'adresses.
Peut-on savoir la composition du prix ?
Le prix est composé d'une attestation et d'un trophée. Il n'y a rien d'autre. J'ai payé mon billet d'avion aller-retour. C'est l'hébergement et les déplacements qui ont été pris en charge.
Avez-vous un appel à l'endroit d'autres jeunes dans le cadre de l'engagement communautaire ?
Je lance un appel à l'action à nos jeunes de s'armer de courage, de travailler, d'être utiles à leurs communautés. En aidant les autres, on s'aide soi-même. Mon souhait est qu'à la prochaine édition, il y ait encore plus de représentants burkinabè.
Interview réalisée par S.I.K
Lefaso.net
Si les objets d'art africains ont longtemps été considérés comme un mystère auquel on ne peut y accéder par l'étude rationnelle, il y a maintenant de plus en plus d'efforts constants qui sont faits pour percer ce mystère. La poterie dagara au Burkina Faso est un objet d'une signification importante dans l'univers de l'esthétique négro-africaine. Une attention particulière des inscriptions sur cette poterie permet d'y voir des formes symboliques d'écritures à travers lesquelles le Dagara interprète le monde, communique ses idées et ses pensées. Dans notre chronique, nous décrirons ces inscriptions et révéleront les significations qu'elles portent.
La poterie est une activité artisanale que l'on retrouve dans plusieurs ethnies du Burkina comme chez les Lobis, les Sénoufos, les Mossis, les Pougouli, les Bobo et aussi bien chez les Dagara. La poterie, dagara, les vases notamment, de par ses inscriptions décoratives attirent une attention particulière. Ces inscriptions, au-delà du souci artistique, recèlent beaucoup de sens : l'on peut constater tout d'abord une forme symbolique d'écriture.
Si toute écriture est constituée de signes qui doivent pouvoir se déstructurer et se structurer pour donner un sens, la poterie dagara est décorée d'écritures. A l'observation, on y voit une surface divisée en quatre zones distinctes.
Premièrement, la base est traditionnellement sans décorations, souvent marquée par de simples impressions superficielles sur sa surface en points creux et pratiquées au deuxième jour du modelage, grâce à un objet pointu ou le plus souvent à l'aide d'un épi du mil. Mais de nos jours, il arrive souvent que l'on constate des décorations dans cette surface inférieure de la poterie. Des innovations dues à une volonté d'embellissement pour la concurrence sur le marché et à la recherche de prix dans les foires et dans les manifestations culturelles en vogue.
Deuxièmement, la zone médiane, décalée légèrement vers le haut, à la partie supérieure du récipient, avec une forme ovoïde. C'est dans cette zone que l'on trouve à profusion les inscriptions décoratives que l'on va interpréter par la suite.
Troisièmement, il y a la zone haute, coincée entre la zone médiane et le col du récipient. Cette zone est particulièrement soignée des inscriptions décoratives réduites en nombre mais qui portent des significations importantes.
Quatrièmement et finalement, la zone suprême du col (avec ou sans lèvres) qui est ouverte et met en relation l'extérieur et l'intérieur du vase. Elle est délimitée de la zone haute par une écriture ornée le plus souvent à la limite par le côté de l'ouverture.
Sens possible des écritures
Ces quatre zones, symboliques d'une écriture montrent la manière dont les Dagara concevaient l'univers, leurs pratiques culturelles et le sens de leur être, leur vie. La surface du récipient montre un univers ordonné suivant des degrés. Le premier degré correspond à la zone basse et le quatrième à la zone du col qui est l'être universel : ce dont tout est fait. L'ordre des univers va de l'informel au plus complexe et structuré des univers : le quatrième. Cet univers signifie l'infini et l'illimité. Cette structuration correspond à toute conception générale de l'univers : le ciel et la terre (Saa, tênga) sorti de l'être premier (n min).
Dans cette structuration en quatre univers, la zone basse représente le domaine de la nature, de l'existence qui n'a pas encore pris forme et vie, celle antérieure à l'apparition des êtres individualisés. La zone médiane, la plus complexe de par ses inscriptions décoratives, représente celle de la rencontre nature-culture, que l'on peut transposer en termes métaphysiques d'espace-temps. La zone médiane est donc celle donc de l'identité culturelle, de la formation de l'être, de son initiation aux rites et coutumes. La zone haute apparaît comme celle de la totalisation, de la plénitude cultuelle, de la destination finale de l'être. La zone suprême nous introduit enfin dans l'eschatologie du rayonnement culturel, c'est-à-dire le degré unissant l'origine et la fin, l'infini et l'illimité.
De façon générale, ces degrés divers à travers les quatre zones sur la poterie dagara signifient que tout être a une origine et un créateur, évolue inévitablement vers une fin.
Réf : Burkina Faso, Cent ans d'histoire 1895-1995, Galli Medah,2027
Wendkouni Bertrand Ouédraogo
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Un accident impliquant un car de transport en commun et un camion de transport de marchandises est survenu dans le village de Nimpoui, situé entre les communes rurales de Kokologo et Sabou.
"Malheureusement, nous déplorons trois (03) victimes décédées et sept (07) blessés dont trois (03) en état critique. Tous ont été évacués par les Sapeurs-Pompiers avec l'appui de tierces personnes", nous informe la Brigade nationale de sapeurs pompiers sur sa page Facebook, qui recommande aux citoyens, le respect des règles de la circulation routière.
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La huitième édition du Prix francophone de l'innovation dans les médias a été lancée ce 29 juillet 2024, par Reporters sans frontières (RSF), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et France Médias Monde (FMM).
La compétition est adressée à toutes les initiatives médiatiques (radio, télévision, presse écrite et nouveaux médias) des 88 États et gouvernements membres de la Francophonie.
Les meilleures productions seront récompensées comme suit : 15 000 euros (1er prix), 10 000 euros (2e prix) et 5 000 euros (3e prix). Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 26 août 2024.
Les candidats peuvent soumettre leur projet en ligne aux adresses suivantes : cyril.ntone@francophonie.org
shamine.dolne@francophonie.org
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Pour faciliter l'inclusion des personnes en situation de handicap dans la transformation rurale, l'ONG Light for the World, a tenu les 25 et 26 Juillet 2024, à Dano, dans la province du Ioba, région du Sud-ouest, le dernier atelier d'une série de trois afin de faire le point de l'utilisation d'équipements agricoles adaptés aux agriculteurs/agricultrices en situation de handicap en collaboration avec le PAFA-4R, la coordination des OPHs, les services déconcentrés de l'agriculture et de l'élevage . L'objectif pour les acteurs, est de permettre aux agriculteurs/agricultrices handicapés et les ingénieurs d'évaluer le degré d'adaptation de ces équipements agricoles pour les personnes en situation de handicap.
De nouvelles techniques agricoles sont de plus en plus vulgarisées pour accroître les rendements et réduire la pénibilité du travail des agriculteurs/agricultrices handicapés dans la région du Sud-ouest.
Dans une dynamique d'inclusion dans le domaine de l'agriculture, des techniques agricoles adaptées aux personnes en situation de handicap sont expérimentées à travers l'approche d'agriculture inclusive dénommée (AGRILAB). Le chef d'antenne de l'unité de coordination régionale du PAFA-4R Gaoua, Adama Kafando explique l'utilité et les impacts des trois outils en expérimentation : « Le premier outil adapté est le guide de semis qui permet aux personnes handicapées visuelles de semer en ligne. Le 2e outil est la brouette adaptée qui permet aux personnes de petites tailles de l'utiliser dans les travaux agricoles pour le transport des fumures ou intrants. Le dernier outil est le motoculteur local adapté qui permet aux agriculteurs/agricultrices handicapés physiques d'améliorer la qualité des labours et des rendements dans les exploitations agricoles ».
Les programmes de développement doivent inclure la problématique du handicap à tous les niveaux. Et cette phase pilote s'est déroulée dans une dynamique d'inclusion, se satisfait, le responsable des programmes de l'ONG Light for the World, Philippe Compaoré : « Nous sommes réellement satisfaits de ce processus participatif qui permet aux principaux bénéficiaires que sont les agriculteurs/agricultrices handicapés d'utiliser et de faire des recommandations sur les différents outils en expérimentation. Ces actions permettent de tenir compte des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap pour qu'ils puissent utiliser les outils adaptés de manière convenable, de produire, d'augmenter leur production et aussi de réduire la pénibilité des travaux champêtres ».
Le présent atelier, troisième du genre de la technique du laboratoire d'agriculture (Agri-Lab) permet d'évaluer avec les ingénieurs et les producteurs de riz des localités pilotes que sont Koper, Dissin, Oronkua et Dano, le degré d'adaptation de ces outils agricoles pour les personnes handicapées. Somé N'ganibe une des bénéficiaires témoigne de l'impact de ces nouvelles techniques agricoles sur leur productivité. « Ce sont des équipements qui nous soulagent énormément. Le motoculteur adapté par exemple nous a permis d'aller plus vite et d'augmenter les superficies de terre cultivées cette année ».
Pour une bonne adaptation de ces outils pour les agriculteurs/agricultrices en situation de handicap, des recommandations ont été faites pour mieux les adapter, nous confie la conseillère en inclusion du handicap à l'ONG ‘'Light for the World'', Annick Bambara. Puis d'ajouter : « nous devons tenir compte des personnes en situation de handicap, les accepter et les inclure dans toutes les actions de la communauté parce qu'elles ont des capacités. Il faut juste leur demander la façon dont elles souhaitent être incluses dans les actions au sein des communautés ».
Le chef d'antenne PAFA4R Gaoua (micro), le responsable des programmes de l'ONG Light for the Word (droite), la chargée de l'inclusion de l'ONG Light for the worldA la fin de l'atelier, un mécanisme de gestion au niveau communautaire a été mis en place par deux coopératives inclusives et les deux bénéficiaires d'équipements adaptés pour faciliter l'appropriation endogène des équipements adaptés. Et pour faire la promotion et la vulgarisation de ces équipements adaptés et de l'approche Agri-lab, un plan de mise à l'échelle a été proposé par les structures déconcentrées du ministère de l'Agriculture, la Chambre régionale d'agriculture et l'unité de coordination du PAFA-4R.
Pour rappel, le programme « Stimuler l'inclusion des personnes en situation de handicap dans la transformation rurale » est co-subventionné par le FIDA et mis en œuvre par un consortium dirigé par l'ONG Light for the World. Le coût global du projet est de 280 millions de FCFA et le coût d'adaptation des outils à travers la technique du laboratoire d'agriculture (Agri-Lab) est estimé à 2 101 000 FCFA.
Boubacar Tarnagda
Gaoua
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L'ONG COPAGEN organise un atelier régional articulé autour de l'élaboration d'une feuille de route, du 30 juillet au 1er août 2024 à Ouagadougou. La cérémonie d'ouverture officielle s'est tenue ce mardi 30 juillet 2024.
Selon les experts, de nos jours, l'agroécologie apparaît de plus en plus comme l'une des réponses pertinentes aux grands défis globaux en matière d'environnement et de développement économique et social. Parmi les Objectifs du développement durable (ODD), elle figure dans la vision de l'amélioration des performances des systèmes agricoles et alimentaires, sécurité alimentaire et nutritionnelle, environnement, climat, emploi, migrations, résilience et adaptation des populations rurales vulnérables au changement climatique.
À Ouagadougou, dans la capitale du "pays des hommes intègres", des acteurs sont réunis pour contribuer au renforcement des capacités d'action et de réaction des mouvements sociaux favorables à l'agroécologie paysanne en Afrique de l'Ouest.
Durant les trois jours de travail, les participants vont évaluer les capacités, les potentialités, les contraintes et les limites réels des réseaux et des plateformes favorables à l'agroécologie paysanne en Afrique de l'Ouest. Il va également s'agir d'évaluer les besoins réels des réseaux et des plateformes favorables à l'agroécologie paysanne en Afrique de l'Ouest.
« Nous pouvons dire que les mouvements sociaux autour de l'agroécologie sont bien en marche dans notre pays », a rassuré Isidore DellaUn atelier historique
La quarantaine de participants, venus de plusieurs pays de l'Afrique l'Ouest, va élaborer, de manière participative et concertée, une feuille de route pour une meilleure mise en commun des actions. « Nous espérons que l'atelier de Ouagadougou restera gravé en lettres d'or dans les annales de l'histoire de la promotion de l'agroécologie en Afrique à travers le cadre qui sera mis en place, vu que les résultats attendus sont d'une grande importance pour le développement de ce modèle agricole aujourd'hui perçu comme un mode de vie », a formulé le point focal de COPAGEN Burkina, Isidore Della.
« La lutte n'est pas terminée »
Le chef du service agroécologie du ministère de l'Agriculture, Boureima Traoré, représentant son ministre de tutelle, a indiqué que la mobilisation du jour est un devoir. « L'agroécologie ne se présente plus comme une option mais une nécessité à laquelle tous doivent souscrire. Du politique au paysan, chacun doit pouvoir faire siennes les pratiques agroécologiques qui, aujourd'hui, représentent la panacée à la crise alimentaire qui sévit dans nos pays », a-t-il affirmé.
Selon Boureima Traoré, cet atelier régional donne un signal fort dans la lutte pour une transition agroécologiqueÀ en croire Aïssata Yattara, de la COPAGEN Guinée, par ailleurs membre du groupe de la coordination régionale, l'intégration de l'agroécologie dans les politiques est un combat pour les acteurs. Ainsi, elle a fait l'historique de cette lutte dans plusieurs pays des différents continents. « La lutte n'est pas terminée. Nous allons continuer avec le plaidoyer pour qu'il y ait une prise en compte effective dans les politiques », a-t-elle clarifié.
Vers une mise en place d'un cadre de concertation permanent
Le thème principal de cette rencontre ouverte ce matin est : « La contribution des mouvements sociaux dans la promotion de la transition agroécologique en Afrique de l'Ouest : défis, enjeux et perspectives ». C'est le communicateur Mamadou Goïta du Mali qui va présenter le thème et animer les échanges.
Il faut noter qu'au cours de cet atelier régional, il sera également question de la mise en place d'un cadre de concertation permanent des mouvements sociaux autour de l'agroécologie paysanne en Afrique de l'Ouest.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
La Croix-rouge burkinabè et celle luxembourgeoise ont organisé, ce mardi 30 juillet 2024, à Koudougou (province du Boulkiemdé, région du Centre-ouest), une cérémonie de lancement officiel des activités du « Projet de renforcement de la résilience des communautés par l'amélioration de l'accès à l'eau potable et l'assainissement au Burkina Faso (Accord-Cadre Eau-phase V) ». Il ambitionne de renforcer la résilience des communautés cibles grâce à l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans le pays.
Les communes de Pabré, Tanghin Dassouri, Dapélogo, Imasgo, Nandiala et Koudougou sont les bénéficiaires de cette initiative qui va s'étaler sur cinq ans (2024 - 2028). Concrètement, le projet Accord-Cadre Eau - phase V va permettre de réaliser et de réhabiliter des infrastructures d'accès à l'eau potable dans ces localités. Aussi, d'améliorer des centres communautaires en postes d'eau potable. En outre, de renforcer les capacités de gestion des communes. Puis, de contribuer à l'assainissement de l'environnement des communautés à travers des initiatives pilotes. De participer à la connaissance des communautés cibles en matière d'assainissement et de prévention des maladies hydriques. Enfin, les zones touchées par la crise sécuritaire qui ont été identifiées vont constater une amélioration de leur accès à l'eau potable.
Les parties prenantes ont pris l'engagement de contribuer au succès du projetCe projet compte impacter positivement 103 713 personnes de manière directe et 428 593 indirectement. Plus de deux milliards de FCFA ont été mobilisés. Le ministère des Affaires étrangères et européennes de la défense, de la coopération et du commerce extérieur du Luxembourg est le principal partenaire financier de ce projet. L'ONG "Soleil dans la main" et l'État burkinabè sont également des partenaires.
En rappel, depuis 1961, l'aide internationale de la Croix-rouge luxembourgeoise œuvre conjointement avec celle burkinabè pour subvenir aux besoins des populations vulnérables dans plus de 12 régions du Burkina Faso dont celle du Centre-ouestUn projet en phase avec la réalité actuelle du Burkina Faso
Le coordonnateur du projet Accord-Cadre Eau, Noufou Guiré a précisé que l'approche nexus humanitaire a été prise en compte dans la phase V. Il a fait savoir qu'un fonds a été prévu pour être injecté dans les zones touchées par la crise sécuritaire. L'objectif de cette démarche s'inscrit dans la continuité de l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement des populations. Il a affirmé que les parties prenantes à ce projet vont s'appliquer à la tâche pour permettre aux populations cibles d'adopter les bonnes pratiques d'hygiène. Les infrastructures bientôt dressées et réhabilitées vont améliorer considérablement les conditions de vie des bénéficiaires, a espéré Noufou Guiré.
Noufou Guiré (en face du micro) a souligné que le projet prend en compte la situation humanitaire au Burkina FasoLe secrétaire général de la région du Centre-ouest, Séverin Zoumèsègh Somé a déclaré que : « la problématique liée à l'eau et à l'assainissement est d'actualité. L'État fournit beaucoup d'efforts en la matière dans diverses localités. Malheureusement, présentement, certaines zones n'ont pas accès à l'eau potable. Elles ont un assainissement déplorable et une gestion des eaux lamentable. Un projet de ce type est à féliciter car il vient accompagner nos populations. J'ai engagé tous les services techniques qui sont en lien avec sa mise en œuvre à se mettre à la disposition du projet, afin que les objectifs soient atteints dans un court ou moyen termes », a-t-il dit.
Séverin Zoumèsègh Somé (en veste) a demandé aux populations d'être perméables aux sensibilisations s'inscrivant dans le cadre du projet Accord-Cadre Eau - phase VA noter que la première phase du « projet de renforcement de la résilience des communautés par l'amélioration de l'accès à l'eau potable et l'assainissement au Burkina Faso (Accord-Cadre Eau - phase) » a débuté en 2009. Au regard du succès engendré, s'en sont suivies les phases II, III, IV et celle V qui a été lancée à la cité du cavalier rouge (Koudougou).
SB
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L'ONG Plan International Burkina tient ce 30 juillet 2024, la revue annuelle de l'année fiscale qui s'est étalée du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Une occasion pour faire le bilan des activités menées durant cette période, analyser les forces et acquis, faire des recommandations pour l'année fiscale 2024 et présenter la planification de l'année fiscale 2025. On note qu'au cours de l'année fiscale écoulée, ce sont une trentaine de projets qui ont été mis en œuvre et plus de 10 milliards investis au profit de plus de deux millions de personnes.
Malgré un contexte sécuritaire difficile et une mobilisation des ressources rendue difficile par les différentes crises à travers le monde, Plan International Burkina a pu dérouler son programme d'activités de l'année fiscale 2023-2024. Une trentaine de projets répartis dans trois domaines, ont été implantés dans 4 régions du pays, afin de faire progresser les droits des enfants et l'égalité en faveur des filles. Ces domaines sont l'éducation de qualité et inclusive et le développement de la petite enfance ; l'autonomisation économique des jeunes et l'entreprenariat ; la santé et droits sexuels et reproductifs et la protection contre la violence.
En ce qui concerne l'éducation inclusive et de qualité, ce sont plus de 148.000 personnes qui ont été touchées. 129 centres d'apprentissage ont été ouverts au profit des élèves déplacés et communautés hôtes, 3 491 enfants y ont été inscrits et 3 404 d'entre eux ont été transférés dans les écoles primaires. La construction et la réhabilitation de salles de classes équipées, la réalisation de latrines et de forages et l'appui à la cantine scolaire, a aussi permis d'améliorer l'offre éducative au profit de 25.041 élèves dont 14.780 filles.
Pour ce qui est des opportunités d'emploi et d'entreprenariat pour les jeunes, on note que 777 personnes ont été formées en agro écologie, maraîchage et saponification ; 776 jeunes formés en entreprenariat et gestion des petites unités économiques ; 1 922 jeunes formés en coupe-couture, coiffure, mécanique, énergie solaire, tissage, soudure, etc. 159 d'entre eux ont bénéficié de financement pour leurs plans d'affaires.
Vue des participantsAu niveau de la santé sexuelle et reproductive, 66 646 personnes ont bénéficié de diverses activités. Celles-ci ont consisté en des séances de sensibilisation et formation sur les droits sexuels et reproductifs, le mariage et les unions précoces des enfants, la gestion des menstrues, l'éducation à la sexualité et au dialogue positif, etc.
Les activités en lien avec la protection contre la violence, ont permis de sensibiliser plus de 14 000 personnes sur les mesures de prévention et de protection, les violences faites aux enfants, le mariage précoce, les mécanismes de référencement des cas, etc. De plus, 2 223 femmes et filles à risque de violences basées sur le genre ont été dotées en kits de dignité et 22 familles d'accueil soutenues en vivres et matériel d'hygiène au profit de 97 enfants. Au total, ce sont plus de 26 000 personnes qui ont bénéficié des actions menées dans le domaine de la protection contre la violence.
Rafiou Aboudou, représentant pays résident par intérim de Plan BurkinaPour le représentant pays résident par intérim de Plan Burkina, Rafiou Aboudou, ces chiffres sont plus que des statistiques, « ils représentent des vies transformées, des communautés renforcées et des espoirs ravivés ». Il se dit pleinement satisfait des résultats atteints, au regard des deux millions de personnes impactées par les projets, dont plus de la moitié est constituée de femmes et de filles.
Pour l'année fiscale 2024-2025, Plan International entend poursuivre ses actions, pour l'avènement d'un monde plus juste et équitable pour tous les enfants, en particulier les filles. 33 projets seront déployés à cet effet. Un plan stratégique pays est également en cours d'élaboration.
Armelle Ouédraogo
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« Genre et santé de la reproduction au Burkina Faso : Implication des hommes dans la santé de la mère et de l'enfant et jeu d'acteur dans la cellule familiale à Koudougou ». C'est sous ce thème que Mariam Bationo/ Congo a soutenu sa thèse de doctorat en Sociologie le vendredi 7 juin 2024 à l'université de Lomé au Togo. Cette thèse qui a été rédigée sous la direction du Pr Tossou Atchrim, Pr titulaire en Socio-anthropologie de la santé à l'université de Lomé (Togo), lui a valu à l'issue de l'appréciation du jury d'être élevée au rang de docteure avec la mention très honorable avec félicitation du jury.
À l'issue de la présentation des résultats de recherche de l'impétrante, ainsi que les questions et observations du jury présidé par le Pr Ali Pitaloumani Gnakou, Pr titulaire à l'université de Lomé(Togo), Mariam Bationo/ Congo est admise au grade de docteure avec la mention Très honorable, avec félicitation du jury. A travers cette thèse, l'impétrante s'est penchée sur les questions de santé maternelle et infantile et l'implication des hommes au niveau du Burkina Faso. Car les taux de décès de ces cibles constituent un problème de santé publique et de société.
En clair, selon elle, plusieurs facteurs ont été étudiés, mais ces taux restent alarmants. La présente recherche interroge de ce fait l'implication des hommes dans l'accompagnement de la santé mère-enfant au sein de la cellule familiale dans la zone de Koudougou.
Dr Mariam Bationo/CongoAvec pour objectif d'analyser les perceptions sociales, les interactions et le milieu de résidence sur la participation des hommes dans les questions de santé de la mère et de l'enfant.
Adoptant une approche qualitative, 85 entretiens individuels semi-structurés et quatre focus groups ont été réalisés avec une diversité d'acteurs, (femmes enceintes, mères d'enfant, hommes, professionnels de santé et leaders religieux). Aussi, des groupes de discussion ont été animés avec des hommes mariés (4 groupes de discussion de 6 à 8 participants par groupe). Des observations directes et des prises de vue ont également été effectuées. Ces personnes ont été recrutées dans cinq centres de santé et de promotion sociale du district sanitaire de Koudougou, dont 2 en périphérie de la ville et 3 à l'intérieur et parmi les 3 figure un centre privé.
Photo de familleLes résultats démontrent que les perceptions socioculturelles sont fondées sur des normes de genre (féminisation et masculinisation de la maternité), les interactions entre les membres de la famille, entre agents de santé et les hommes d'une part, et le milieu de résidence (urbain/rural et le type d'habitation), influencent l'engagement des hommes dans le parcours des soins maternels et infantiles dans la cellule familiale.
Yvette Zongo
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Le Ministère de l'Urbanisme, des Affaires foncières et de l'Habitat, a organisé la cérémonie officielle d'installation des membres de l'unité de gestion du Programme de restructuration des zones d'habitat spontané et d'apurement du passif du foncier urbain (PRO-REST-APUR), le lundi 29 juillet 2024, à Ouagadougou.
Mettre en œuvre la stratégie de résorption des habitats spontanés encore appelés zones non-loties dans les 13 capitales régionales ainsi que Pouytenga. C'est la mission assignée à l'unité de gestion du Programme de restructuration des zones d'habitat spontané et d'apurement du passif du foncier urbain (PRO-REST-APUR), installée le lundi 29 juillet par le Ministre de l'Urbanisme, des Affaires foncières et de l'Habitat, Mikaïlou Sidibé.
Selon lui, le programme dont l'objectif est de contribuer à l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations urbaines a pour finalité, entre autres, d'améliorer la fonctionnalité du tissu urbain, faciliter l'accessibilité des quartiers et de résorber le passif du foncier urbain. « Les nombreux lotissements conduits au lendemain de la communalisation intégrale, ont laissé un lourd héritage en termes de difficultés d'attribution de nombreuses parcelles issues desdits lotissements. Ces espaces ‘'lotis'', partiellement ou pas attribués, ont pris, au fil des années, la configuration d'habitat spontané dense avec des constructions en matériaux définitifs. Conséquence, nombreuses sont les populations qui n'arrivent pas à accéder à leurs parcelles tandis que d'autres cherchent encore à être recasées pour leur bien-être. C'est fort de ce constat que mon département a élaboré le Programme de restructuration des zones d'habitat spontané et d'apurement du passif du foncier urbain, qui pour rappel, est en gestation depuis 2014 », a expliqué le ministre.
Le ministre a fait une mention spéciale aux membres de l'équipe chargée de l'évaluation du passif de la promotion immobilière privée, installés en août 2023Il a, en outre, soutenu que suivant les orientations des premières autorités, le programme mettra l'accent dans un premier temps, sur l'apurement du passif du foncier urbain dans l'arrondissement 7 de Ouagadougou et dans l'arrondissement 5 de Bobo-Dioulasso. Et pour y arriver, un ensemble d'actions sont prévues par le programme dont la mobilisation sociale et foncière, l'aménagement et la viabilisation des sites, la réalisation des équipements socio-collectifs de base, la facilitation de l'accès au logement décent et l'appui institutionnel.
Le ministre Sidibé a fait savoir que le programme comporte plusieurs étapes partant des concertations jusqu'à la viabilisation des sites avec des phases intermédiaires d'enquêtes foncières, de levé d'état des lieux, d'aménagements urbains, d'implantation parcellaire. C'est pourquoi, il a sollicité la participation de plusieurs départements ministériels à travers leurs services techniques pour l'atteinte des objectifs.
Le Coordonnateur de l'unité de gestion du PRO-REST-APUR, Solimane Hamed Ouattara a remercié le ministre pour la confiance placée en eux pour conduire cette mission. « Nous prenons la pleine mesure de la mission qui nous est ainsi confiée. Nous tacherons de la mener avec rigueur et probité », a soutenu M. Ouattara.
Le ministre en charge de l'Habita, Mikaïlou Sidibé a dit compter sur l'engagement des membres de l'Unité et l'accompagnement de l'ensemble des structures du Ministère ainsi de tous les partenaires étatiqueIl a précisé que le programme doit s'exécuter sur une durée de sept ans et consistera entre autres, à l'aménagement et la viabilisation de plus de 40 563 hectares pour la restructuration au sens strict, l'apurement et la viabilisation de plus de 6 354 hectares concernés par le passif du foncier urbain à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la mise en place d'une base de données informatisée des parcelles et des attributaires. A l'occasion de cette cérémonie, le ministre a fait une mention spéciale aux membres de l'équipe chargée de l'évaluation du passif de la promotion immobilière privée, installés en août 2023.
« Il vous souviendra qu'en août 2023, j'installais ici même une autre équipe. C'était celle qui avait la charge d'évaluer le passif de la promotion immobilière privée. Je voudrais saisir cette tribune, pour faire une mention spéciale à l'endroit des membres de ce comité dont l'abnégation et l'engagement ont permis à notre département de formuler, à l'endroit du gouvernement, des recommandations pratiques dont certaines sont déjà en cours de mise en œuvre, notamment par le Ministère en charge de l'économie », a-t-il déclaré.
Sosthène NIKIEMA
Jeune réalisateur documentariste, la trentaine, Issa Tiendrébéogo ne se contente plus de filmer le réel, il y ajoute désormais sa vision, sa touche, ses ressentiments. Ex pensionnaire de l'Institut supérieur de l'image et du son-Studio école (ISIS-SE) au Burkina Faso où il a étudié pendant cinq ans le cinéma, Issa décide de mêler documentaire et fiction : le documentaire de création, ce genre cinématographique pas très connu des Burkinabè. Portrait !
Le rêve d'Issa en intégrant une école de formation en cinéma, était de faire de la fiction. Il voulait « passer de l'autre côté de la caméra », confie-t-il. Dans le monde cinématographique, il a deux casquettes. Il a une formation de comédien de théâtre et de cinéma. Dans la pratique professionnelle, Issa Tiendrébéogo a joué dans plusieurs pièces, des films et des séries. Même si le métier de l'audiovisuel est une passion inhérente en lui, il avoue arriver dans le documentaire par contrainte.
« Je peux dire que je suis venu au documentaire un peu par contrainte », a-t-il confié. Cette situation, explique-t-il, est due aux difficultés auxquelles l'école était confrontée pour produire les films de fiction de fin de cycle de la licence. Du coup, ajoute-t-il, nous sommes tous devenus documentaristes en Master. Mais très vite, la passion va prendre le dessus. Face à des enseignants de renom comme Issaka Konaté et Issa Traoré de Brahima, Issa est fasciné par ce genre cinématographique.
Venu au documentaire par le fait d'un hasard, aujourd'hui Issa loue ce hasard. Pour lui, le genre documentaire de création est le meilleur support pour s'exprimer. Il est moins budgétivore que la fiction, a-t-il fait savoir. « Le documentaire, tu peux aller juste avec ton cadreur et ton ingénieur de son et vous travaillez », explique-t-il.
A l'entendre, le documentaire de création permet une plus grande flexibilité esthétique et formelle que la fiction. « En documentaire, vous pouvez faire de telle sorte que la caméra soit plus proche de votre sujet, donc il n'y a pas besoin de s'encombrer d'accessoires », raconte-t-il.
Original dans son approche créative, il commence un film par une poésie qu'il griffonne, affine, avant de passer au scenario (le traitement pour le cas du documentaire). Cette touche particulière se retrouve le long du film où une poésie est déclamée. C'est son fil conducteur.
Déjà auteur de plusieurs courts métrages et lauréat de plusieurs festivals, Issa Tiendrébéogo travaille sur un projet de série documentaire : La danse des devins.
Ce projet lui tient énormément à cœur, surtout à cette étape de sa carrière. La danse des devins, c'est une fenêtre ouverte sur les pratiques ancestrales. Issa nous plonge avec sa caméra dans ce monde mystérieux et fermé. Il nous amène au contact de ces hommes d'une autre époque qui ne jurent que par la spiritualité africaine.
Un seul épisode, sur les dix de ce projet, a été réalisé. Le deuxième épisode a reçu le soutien du ministère de la Culture à hauteur de 500 000 francs CFA pour le développement du scenario. Le jeune réalisateur est toujours en quête de soutien pour réaliser les huit autres épisodes de cette série documentaire.
« On va postuler au Marché international du cinéma et de l'audiovisuel africains (MICA) pour chercher des fonds afin de réaliser ne serait-ce que cinq épisodes », espère-t-il.
En attendant l'aboutissement de ce projet, il finance ses initiatives sur fonds propres par sa petite maison de production. « On fait de petits boulots, puis quand on a 5 000 ou 10 000 francs, on remet le sac au dos et on fait ce qu'on peut avec ces maigres moyens », a-t-il indiqué, parlant des difficultés auxquelles font face les jeunes cinéastes pour trouver des financements.
Issa Tiendrébéogo, confiant, malgré les difficultés, espère présenter un court métrage au prochain Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Auguste Paré
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En séjour de mission à New Dehli dans la capitale politique de la République fédérale de l'Inde dans le cadre de la 46e session du Comité du patrimoine mondial, nous nous sommes entretenu avec Joël Ouoba, un jeune entrepreneur qui a été copté comme guide-interprète de la délégation burkinabè. Dans ces lignes, Joël Ouoba nous parle de sa découverte et de sa vie dans cet État d'Asie méridionale.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Joël Ouoba entrepreneur et homme d'affaires burkinabè vivant en Inde. Je suis le fondateur de l'entreprise Updown Trade SARL et co-fondateur de la société AABMC (Africa-Asia Business and Mining Consortium)
Quel est votre parcours scolaire et universitaire ?
Après avoir eu un bac F4 en 2019 au Cefise Benaja de Ouagadougou, j'ai continué ma carrière universitaire à Sharda University, en Inde, dans l'architecture et l'urbanisme. J'ai également un Master en business administration (MBA) à Amity University de New Delhi.
Comment va la vie en Inde ?
Je dirais que la vie en Inde est très bien. Les Indiens sont très accueillants, sociables et aimables. La chaleur humaine est réelle. L'Inde est culturellement très diversifiée et donc c'est très facile de se retrouver dans une certaine mesure.
Quelles sont les activités que vous menez en Inde ?
J'ai commencé avec Updown Trade en 2020 en tant qu'étudiant entrepreneur. Mais aujourd'hui, l'entrepreneuriat a pris le dessus. Nous sommes dans l'import-export et le E-commerce. Nous avons développé des applications Android et iOS pour permettre aux gens de vendre ou acheter leurs marchandises en toute sécurité. Ceux qui ne veulent pas télécharger les applications aussi peuvent avoir les mêmes services sur notre site web : www.updowntrade.net
Nous avons le système de livraison le plus rapide et le moins cher de l'Inde vers le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Togo, le Ghana et le Niger mais aussi de l'Afrique vers l'Inde et la Chine. Nous expédions beaucoup de produits africains vers l'Inde et la Chine. Nous avons trois agences actuellement. Une au Burkina Faso, deux en Inde et actuellement nous sommes dans les démarches pour ouvrir deux autres agences au Kenya et à Singapour.
Existe-t-il des opportunités d'affaires en Inde ?
Il existe beaucoup d'opportunités d'affaires en Inde. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui nous ont poussés à entreprendre dans ce pays. Vous savez que l'Inde est devenu le pays le plus peuplé au monde ? Pour vous dire que le marché est énorme. Et le gouvernement indien actuel encourage et accompagne les investisseurs étrangers à s'installer en Inde. Pour le moment, je suis le seul Burkinabè à ouvrir une entreprise ici. Ce qui est insuffisant quand on sait qu'il y a beaucoup d'Indiens qui font des bonnes affaires au Burkina Faso.
Quelles sont tes relations avec les frères burkinabè en Inde ici ?
Il faut dire que je garde de très bonnes relations avec la communauté burkinabè vivant ici, que ce soit le corps diplomatique ou les étudiants. Et nous recevons beaucoup d'hommes d'affaires burkinabè qui viennent acheter des marchandises ici.
Joël OUOBA, assurant l'interprétariat au cours de l'audience de la délégation burkinabèEt qu'en est-il de ta relation avec le pays natal ?
Je rentre au Burkina pour voir la famille de temps en temps et souvent pour des opportunités d'affaires.
Est-ce que tu penses rentrer plus tard définitivement au Burkina où tu comptes t'installer définitivement en Inde ?
Dieu m'a fait grâce, aujourd'hui j'ai deux pays : le Burkina Faso et l'Inde et j'ai déjà entrepris dans les deux pays. Donc je peux dire que je suis déjà au Burkina Faso parce qu'un entrepreneur est un cosmopolite. Mais si un jour je dois construire une maison pour la famille, ce serait à Namponkoré dans mon village.
As-tu un message pour tes frères burkinabè ?
Pour tous ceux qui veulent développer des opportunités d'affaires ou apprendre des connaissances professionnelles, l'Inde aujourd'hui fait partie des destinations à ne pas manquer.
Qu'est-ce qui t'inspire en Inde et qui peut être implémenté au Burkina ?
Ici en Inde, il y a beaucoup de choses dans le domaine de l'éducation qui est la base de tout développement. L'Inde fait beaucoup d'efforts en changeant le programme scolaire chaque année, en organisant des compétitions d'excellence. J'ai fait le tour de beaucoup de villages en Inde pour voir comment l'agriculture est pratiquée. Il y a beaucoup de choses à apprendre également. Dans le domaine des affaires et de l'entrepreneuriat, l'Inde organise des forums, des conclaves, des expositions pour promouvoir l'expertise locale à l'extérieur. A mon avis, ce sont des choses dont nous pouvons nous inspirer pour proposer au reste du monde le savoir-faire burkinabè et attirer également plus d'investisseurs au Burkina Faso.
Un dernier mot…
Mon dernier mot serait de rendre hommage et dire courage au peuple burkinabè pour les défis que nous avons dans notre pays. Le Burkina Faso est un pays béni et rien ne peut nous empêcher de vivre heureux dans les jours à venir. Merci beaucoup à vous pour la considération.
Correspondance particulière
Élu le 2 juillet 2024 au cours d'une assemblée générale, Sayouba Bonkoungou succède à Abdoulaye Ouédraogo à la tête du Conseil national de l'agriculture biologique (CNABio). La cérémonie de passation de service a eu lieu dans l'après-midi du lundi 29 juillet 2024 au siège de l'organisation à Ouagadougou, en présence du président d'honneur de l'organisation, Mathieu Sawadogo.
Après deux mandats de trois ans, Abdoulaye Ouédraogo qui a pris les rênes de l'organisation en 2018 cède sa place à Sayouba Bonkoungou. Créé en 2011, le CNABio est une structure non étatique qui vise à promouvoir l'agroécologie et l'agriculture biologique à travers notamment la formation, le suivi et l'appui conseil, le plaidoyer et sensibilisation, la certification bio, etc. Il regroupe une centaine d'organisations et d'associations, des personnes ressources, des chercheurs, des universitaires.
Abdoulaye Ouédraogo, président sortant du CNABio, a tout d'abord félicité le personnel pour le travail énorme et de qualité abattu malgré le nombre insuffisant. Il dit avoir pris les rênes de l'organisation lorsque celle-ci prenait son envol, avec des moments de construction institutionnelle et des stratégies. À entendre Abdoulaye Ouédraogo, c'est sous son leadership (2018-2024) que le ministère de l'Agriculture a pu faire du CNABio, une organisation importante pour sa stratégie en matière d'agroécologie.
Le présidium lors de cette cérémonie de passation de service« Ce qu'on a acquis comme résultats tangibles, c'est surtout l'aboutissement en 2022 de la politique nationale en matière d'agroécologie. Depuis 2011, à la création du CNABio, le travail de plaidoyer était de faire comprendre que l'agriculture actuelle telle qu'elle se mène, a montré toutes ses limites avec l'utilisation des pesticides et qu'il faut véritablement changer de modèle. Le changement de modèle pour nous, c'est adopter l'agroécologie. En son temps, ce n'était pas évident, étant donné qu'il n'y avait pas d'évidences assez concrètes sur le terrain et ça ne permettait pas aux techniciens du ministère de le prendre en compte. Mais depuis 2019, avec ce qu'on a pu faire comme travail sur le terrain, arriver à ce que des fermes puissent produire sans les pesticides et les intrants chimiques et arriver à avoir de grandes productions, ont encouragé le ministère à y réfléchir. C'est pour ça qu'en 2022, la politique nationale en matière d'agroécologie a été adoptée avec une stratégie de trois ans. Donc, c'est vraiment un succès, un couronnement de tout ce que nous faisons comme organisation, comme formation au niveau des producteurs qui ont été pendant longtemps en transition agroécologique et qui sont maintenant des agroécologistes », a-t-il détaillé.
Abdoulaye Ouédraogo, président sortant du CNABio en pleine signature des PVÀ en croire le président sortant, sous sa présidence, le CNABio a pu certifier près de 1 880 producteurs dans l'agriculture biologique. Sous sa houlette également, le CNABio a travaillé à la mise en place d'une vingtaine de marchés au niveau du Burkina Faso y compris à Ouagadougou afin de permettre aux agroécologistes d'écouler leurs produits. Selon Abdoulaye Ouédraogo, une vingtaine de partenaires techniques et financiers accompagnent le CNABio et près de 3 800 personnes sont engagées dans l'agroécologie.
De 2018 à 2024, selon les dires du président sortant du CNABio, 22 projets ont été soumis aux partenaires. Quatorze ont pu avoir des financements à hauteur de 620 millions de FCFA et les huit autres n'ont pas pu bénéficier de financements. Ces projets financés ont contribué au renforcement des capacités d'action des membres, l'apport en matériels, le soutien à la certification ou à la structuration. Ces projets ont permis également à ces agroécologistes de booster leur savoir-faire, de résoudre les problèmes d'eau pour l'arrosage, les matériels adaptés, les salles de stockage des produits, etc.
Sayouba Bonkoungou, président entrant du CNABio signant les PVAbdoulaye Ouédraogo, président sortant du CNABio, a réaffirmé son engagement à accompagner le bureau entrant. Il n'a pas manqué de prodiguer des conseils à la nouvelle équipe dirigeante. « À l'endroit du bureau entrant, c'est toujours être à l'écoute des membres, c'est de comprendre que le CNABio ne peut atteindre ses résultats que lorsqu'il prend en compte les attentes de ses membres. C'est aussi encourager les membres à maintenir la dynamique parce que c'est pour eux que nous travaillons. C'est également avoir une stratégie de soutien et de gestion des partenaires qui nous font confiance pour assurer la pérennité », a-t-il conseillé.
Sayouba Bonkoungou est le président de l'Association pour la protection de l'environnement et du développement rural et président entrant du CNABio. Prenant la parole, le désormais président du CNABio a remercié le bureau sortant pour les efforts consentis pour positionner le CNABio. Il affirme vouloir travailler en synergie pour le positionnement du CNABio sur la scène sous-régionale ou internationale afin de ne pas décevoir les membres et les pères fondateurs de cette organisation.
A gauche, Sayouba Bonkoungou, nouveau président du CNABio et à droite, Abdoulaye Ouédraogo, désormais ancien président du CNABio à l'issue de la signature des documents marquant la passation officielle de serviceSelon Sayouba Bonkoungou, les principaux défis de son mandat, sont la mobilisation des ressources financières notamment dans ce contexte socio-politique difficile et l'adhésion de nouveaux membres. Il invite les membres du CNABio à fédérer leurs forces afin de réussir ces différentes missions. « Nous venons de prendre la responsabilité de la faîtière qui regroupe plus de 100 organisations et les défis ne manquent pas. Mais nous allons travailler en synergie avec les autres membres de la faîtière, également avec les membres du bureau et l'équipe technique pour pouvoir relever ces défis. Comme défis, nous pourrons citer la mobilisation des ressources financières. Elle passe nécessairement par la mobilisation des partenaires financiers. Vu le contexte actuel, il y a certains partenaires qui de par la situation politique, n'interviennent pas directement ou ont réduit leur portefeuille de financement dans notre pays. Ce sont des défis mais je pense que nous pourrons compter aussi sur la capacité des membres pour travailler à cette mobilisation des ressources financières », a-t-il relevé.
Mathieu Sawadogo, président d'honneur du CNABio remettant une attestation de reconnaissance à Abdoulaye Ouédraogo, président sortant du CNABio« L'autre défi, c'est l'adhésion des membres. Il faut reconnaître que c'est une structure qui est en pleine croissance et nous devrons travailler à passer une très bonne communication pour avoir une visibilité des actions du CNABio au niveau national, sous-régional et même international pour inciter d'autres acteurs à rejoindre la faîtière », a-t-il ajouté.
Les participants à cette cérémonie de passation de serviceTout en remerciant les membres pour l'avoir porté à la tête du CNABio, Sayouba Bonkoungou, président entrant, les appelle à rester toujours à ses côtés afin de relever les différents défis. « Nous devons travailler en synergie, il y a des acteurs qui sont dans les engrais organiques, des acteurs dans la commercialisation des produits écologiques, d'autres qui sont dans la production des produits écologiques. Donc, il faut dire que le CNABio regroupe une panoplie d'acteurs qui interviennent sur toute la chaîne de l'agroécologie et de l'agriculture biologique. Donc, je pense que si nous fédérons nos forces, nous pourrons relever ces défis », a-t-il indiqué.
En marge de cette cérémonie de passation de service, des attestations de reconnaissance ont été remises au président sortant du CNABio et à toute son équipe.
Mamadou ZONGO
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Longtemps réclamée par les populations koudougoulaises, la fibre optique d'Orange Burkina Faso est désormais disponible dans la ville de Koudougou (région du Centre-ouest). Son lancement officiel s'est tenu dans la matinée du samedi 27 juillet 2024, en présence de la première responsable Nafy Silue Coulibaly.
Chose promise, chose due. C'est désormais officiel. La cité du cavalier rouge, Koudougou, est la 3e ville du Burkina Faso, après Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, à bénéficier de la connectivité de la fibre optique. Le lancement officiel a eu lieu le 27 juillet 2024, avec l'accompagnement des opérateurs économiques.
Exprimant sa satisfaction de voir la fibre optique disponible à Koudougou, la directrice générale de Orange Burkina Faso, Nafy Silue Coulibaly, s'est réjouie de pouvoir offrir à la ville une connexion à la pointe de la technologie, facilitant ainsi leur accès au reste du monde.
Nafy Coulibaly Silue, directrice générale d'Orange-Burkina« Les professionnels pourront facilement travailler sans souci de lenteur de connexion, les ménages pourront connecter leurs familles, les étudiants pourront facilement faire leurs recherches. En un mot, nous sommes heureux de mettre l'expertise d'Orange en matière de connectivité au service de toute la population de Koudougou », a affirmé la directrice.
Hubert Compaoré, responsable de la fibre optique d'Orange-BurkinaPour ce lancement officiel, 200 box ont été offerts gracieusement à la ville de Koudougou, selon le responsable de la fibre optique chez Orange Burkina Faso, Hubert Compaoré.
Vue des participants au lancement officiel de la fibre optiqueSelon ses explications, cette solution est proposée par Orange depuis une trentaine d'années dans les autres pays, mais depuis trois ans au niveau du Burkina Faso, elle apporte la connexion la plus rapide, la plus fiable et elle offre plus que les concurrents, à travers une connexion enrichie. En somme, il s'agit, selon lui, d'une connexion illimitée. Et en matière d'offre, elle commence à partir de 14 900 FCFA.
Photo de familleQuant à la box qui accompagne les offres, il a fait savoir qu'elle coûte 10 000 FCFA. Et même si toute la ville n'est pas encore couverte, une grande partie est déjà couverte et les autres zones se feront au fur et à mesure, a-t-il souligné.
Yvette Zongo
Lefaso.net
L'association Pax voice–culture et social a occupé, du 22 au 28 juillet 2024, une soixantaine d'enfants de la ville de Dédougou par des activités musicales, pastorales et de protection de l'environnement à travers son camp vacances pour enfants, autour du thème « Music- (é)cologie ». L'activité a consisté à inculquer l'amour de la culture aux enfants et à leur apprendre des techniques pastorales et des bonnes manières de préserver le cadre de vie. Le camp vacances s'est refermé le dimanche 28 juillet 2024 au collège privé Saint Gabriel de Dédougou au détour d'une cérémonie.
Disons avec l'association Pax voice-culture et social que son premier camp vacances pour enfants a tenu « toutes ses promesses ». Les enfants l'ont, en tout cas, démontré par le slam, des chants, de la musique, des danses, des playbacks, des ballets, des récitals et bien d'autres formes d'expression artistique. Ces connaissances et aptitudes théoriques et pratiques acquises, le temps d'une semaine d'intense apprentissage, ont permis aux campeurs de donner à voir du spectacle à l'occasion de la cérémonie de clôture de la première édition qui a eu pour marraine, la secrétaire générale de la région de la Boucle du Mouhoun, Adjara Kientega/Ouédraogo.
Le président de l'association Pax voice-culture et social, abbé Bernard Sama, (micro en main et lui-même musicien) ambiance la soiréeAu-delà du spectacle qui atteste que ces jeunes enfants étaient à l'école de l'art et de la culture durant ce camp vacances, le président de l'association Pax voice-culture et social, abbé Bernard Sama, a déclaré qu'ils ont été aussi initiés à diverses activités. « Nous avons appris aux enfants comment on entretient un jardin et les plantes qui s'y trouvent », a confié le prêtre. Celui-ci précise qu'en pratique, les gamins sont allés sur le terrain où ils ont appris à arroser des parcelles de choux, de salade, etc.
La marraine a remis symboliquement un plan d'arbre à l'un de ses filleulsDes gamins motivés par l'apprentissage
Le professeur d'allemand au collège privé Saint Gabriel de Dédougou a noté avec satisfaction que ce camp vacances pour enfants a été un cadre d'apprentissage des techniques d'élevage de porcs, de lapins et de la pisciculture pour les participants. « Ils ont eu un contact direct avec un lieu où se trouve tout ce dispositif qui leur a permis de s'exercer au-delà de la théorie », a-t-il martelé. L'éducateur d'avouer que les enfants ont aimé. « On a vu leur engouement. On sentait qu'ils étaient intéressés », a-t-il lâché avant de justifier le choix du thème relatif d'abord à la musique. « La musique permet de faire passer des informations et beaucoup d'autres éléments », a relevé l'abbé Sama. Et ensuite à l'écologie parce que « l'environnement dans lequel nous vivons souffre de la mauvaise gestion et de la dégradation de l'écosystème », s'est alarmé ce professeur qui enseigne aux enfants de se mettre au sérieux pour protéger l'environnement qui est comme pour les hommes une couverture sans quoi, alerte-t-il, « l'avenir est menacé ».
La campeuse Latifatou Zoungrana en mode playback« La mère des enfants », puisque c'est par ce nom que la marraine est désignée par ses filleuls, débordait de joie pour avoir vu son image associée à cette activité qui met l'enfant au-devant de la scène. Adjara Kientega a souligné l'intérêt crucial du camp vacances en ce sens qu'il a renforcé les capacités des enfants dans divers domaines. La secrétaire générale régionale a par ailleurs interpelé les parents à inscrire ou à faire participer dorénavant leurs enfants à de telles initiatives qui contribuent à leur formation et à leur plein épanouissement.
Une soirée aussi dansanteC'est dans l'allégresse totale que la soirée a été vécue par la soixantaine d'enfants soutenus par la présence de certains de leurs parents. « C'est la fête ! », a répondu une fillette du nom de Jocelyne, sachant à peine parler la langue de Molière, à la question de savoir la raison de sa présence à la cérémonie.
Marie Ange Faho à travers son slam intitulé « La voix d'un enfant » a contribué à l'animationChacun des campeurs est reparti chez lui avec un plant d'arbre fruitier dont il devra prendre soin car la marraine a promis de primer celui ou celle qui réussira le mieux à entretenir son plant.
Yacouba SAMA
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Le samedi 27 juillet 2024, se sont tenus concomitamment le lancement officiel et la finale de la 2e édition de Orange football pour la ville de Koudougou (région du Centre-ouest), opposant l'équipe Stars FC de l'université Norbert Zongo à celle de l'Amphi 500. C'est l'équipe Stars FC qui a décroché son ticket avec un score de 1-0 pour la grande finale qui se tiendra dans la capitale burkinabè, Ouagadougou. C'était en présence de la directrice générale de Orange Burkina Faso, Nafy Silue Coulibaly, et des autorités régionales.
La finale Maracaña qui a opposé les équipes Stars FC et Amphi 500 s'est achevée avec une victoire des Stars FC. Malgré un score de 0-0 en première mi-temps, en seconde mi-temps, l'équipe d'Amphi 500 a encaissé un but. Elle va essayer d'égaliser, mais n'y parviendra pas jusqu'au coup de sifflet final. C'est l'équipe des Stars FC qui sort victorieuse de la 2e édition de Orange football de la ville de Koudougou.
L'équipe gagnante Stars FC recevant son trophéeElle représentera la vile de Koudougou pour la grande finale qui se tiendra à Ouagadougou. Selon l'entraîneur des Stars FC de Koudougou, Léon Kam, le secret de leur victoire, c'était la communication, la complicité et la cohésion des joueurs qui ont permis de remporter.
Pour Assimi Diero, directeur marketing et communication de Orange Burkina Faso, c'est une compétition que Orange Burkina Faso organise pendant les vacances pour permettre aux jeunes d'allier le sport et le bien-être, mais également de rassembler les communautés dans un espace.
Assimi Diero, directeur marketing et communication d'Orange-BurkinaAu-delà de rassembler les jeunes autour du football, il a aussi souligné que Orange Burkina Faso est sponsor officiel des Étalons, il est donc de son ressort de pousser le football burkinabè à aller de l'avant. « Il y a beaucoup de Maracaña, mais un Maracaña de cette taille est rare, si nous réussissons à réunir les jeunes, je suis sûr que notre étoile continentale tant attendu passera par ce genre d'initiative », a-t-il laissé entendre, tout en soulignant que la grande finale se tiendra à Ouagadougou pour designer l'équipe qui remportera le 2e trophée de Orange Football, édition 2024, et une enveloppe d'1,5 million de FCFA.
Yvette Zongo
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La troisième édition de la Semaine communale de Dédougou (SECOD) a été officiellement lancée très tôt dans la matinée du mardi 30 juillet 2024. Un cross populaire suivi d'aérobic a permis d'introduire l'édition 2024 qui s'étale du 30 juillet au 3 août 2024 et va servir de cadre de déroulement de diverses activités à même de contribuer au développement local, selon le président de la délégation spéciale communale de Dédougou, Dieudonné Tougfo.
Les populations de la cité du Bankuy se sont réveillées avec des « cris », pas de détresse, mais de joie, dans les artères de la ville. Du bruit qui célèbre l'entrée en matière de la troisième édition de la semaine communale de Dédougou (SECOD). Une manifestation qui a lieu chaque année et dont l'ambition est de promouvoir la participation citoyenne et la cohésion sociale entre acteurs de développement de la commune. Comme surpris par l'événement, il n'était pas rare de voir des Dédougoulais qui passent la tête par le mur qui se pointent devant la porte pour voir passer les participants au cross populaire en direction du stade régional de Dédougou. Là, une séance d'aérobic attendait la foule de sportifs d'un matin.
Dieudonné Tougfo, président de la délégation spéciale communale de DédougouSelon le président de la délégation spéciale de la commune de Dédougou, Dieudonné Tougfo, le commencement par le cross populaire suivi de la séance d'aérobic rappelle qu'il faut être en bonne santé pour mener des activités. Des activités effectivement, il y en aura de diverses sortes au cours de cette troisième SECOD, à en croire M. Tougfo qui a informé que juste après la séance d'aérobic, interviendra le lancement du tournoi maracana. Aux différentes activités sportives, il convient d'ajouter entre autres des activités culturelles, de formation, de récréation au profit de la jeunesse, de promotion de la solidarité, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Le président Tougfo a souligné qu'une délégation du Mali est annoncée pour participer à cette édition de la SECOD avant de confier que le budget prévisionnel est de l'ordre de 52 millions de nos francs.
Hélène Sawadogo (foulard blanc sur la tête) avec la secrétaire générale de la Boucle du Mouhoun, dit s'être dégraissée par ce sport matinalPour la citoyenne Hélène Sawadogo, la SECOD est une manifestation au cours de laquelle la commune rend compte des activités menées par les autorités communales au profit des populations et du développement local. Elle estime donc que l'activité est à perpétuer afin de rendre davantage visible les initiatives locales et susciter la participation des populations aux actions de développement.
Les forces vives ont répondu à l'appel de la commune.À noter que cette édition se déroule sous le thème "Participation citoyenne et développement local : défis et perspectives". Le ministre Émile Zerbo en charge de l'administration territoriale assure le patronage tandis que ses collègues Bassolma Bazié chargé de la fonction publique et Mikaïlou Sidibé de l'urbanisme sont coparrains. Le chef de canton de Dédougou, Albert Lombo Dayo, est le parrain spirituel de la troisième édition de la SECOD. Quant à la présidence, elle est assurée par le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga.
Yacouba SAMA
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