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Diplomacy & Defense Think Tank News

Briefing note focuses on the domestic political situation in Kosovo

ELIAMEP - jeu, 05/01/2017 - 09:44

Briefing Note 50/2016 of ELIAMEP South-East Europe Programme focuses on the domestic political situation in Kosovo. It investigates the phenomenon of extreme polarisation between the government and the opposition in Pristina, which hampers the process of state building as well as the adoption of reforms and agreements considered necessary by the international community.

Kranzniederlegung: "Adenauer gab uns den Kompass und legte die Gleise"

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 05/01/2017 - 00:00
Am Konrad-Adenauer-Charles de Gaulle-Denkmal in Berlin erinnerte Bundeskanzleramtschef Peter Altmaier an den Altkanzler und Namensgeber der Stiftung.

Irak : les enjeux stratégiques de la visite de François Hollande

IRIS - mer, 04/01/2017 - 19:04

François Hollande était en visite, le 2 janvier, à Bagdad et à Erbil, capitales de l’Irak et de la région autonome du Kurdistan. Quel est le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme dans la région ? En quoi cette visite était-elle stratégique pour Paris ?

La France est l’un des premiers pays à avoir pris conscience du danger que représentait Daech dans la région. François Hollande a rapidement réagi et répondu positivement à l’appel à l’aide du gouvernement irakien, après l’offensive de Mossoul par les djihadistes, en juillet 2014. Dès septembre, l’opération Chammal est lancée. Les raids aériens doivent alors à tout prix empêcher Daech d’avancer vers Badgad et Erbil.

Deux ans et demi après l’apparition de Daech en Irak, force est de constater que la France a vu juste. A partir de 2015, l’organisation terroriste est devenue une menace globale. Elle a la capacité de commettre des attentats partout dans le monde. Son influence s’est étendue en Afrique, au Maghreb, en Asie centrale, notamment en Afghanistan. L’onde djihadiste s’est propagée en Asie du Sud-Est jusqu’aux Philippines.

La visite de François Hollande en Irak et dans la région autonome du Kurdistan irakien est stratégique. En effet, la France est la deuxième puissance militaire présente dans la région. L’armée française mène des raids aériens, forme les forces d’élites irakiennes et les peshmergas kurdes tout en leur fournissant de l’artillerie lourde. Contrairement à la Syrie, dont le destin semble aujourd’hui entre les mains de la Turquie, de la Russie et de l’Iran, la France est en mesure de faire valoir ses arguments quant au devenir de l’Irak.

Alors que l’Etat islamique est devenu une menace concrète pour la France en la frappant sur son sol, son objectif est rapidement devenu celui de la destruction de Daech. En ce sens et contrairement à d’autres puissances, elle a rapidement pris conscience que la victoire militaire contre Daech ne rimera pas avec la fin de l’organisation terroriste. C’est pourquoi François Hollande, lors de sa visite à Bagdad, a évoqué la « reconstruction » de l’Irak. Elle sera aussi bien civile, politique qu’économique. Il faudra notamment rapatrier des centaines de milliers de réfugiés qui ont fui les villes où se sont déroulés les combats comme Falloujah, Ramadi et aujourd’hui Mossoul. Sur le plan politique, une entente devra être trouvée entre les communautés chiites et sunnites. Sur le plan matériel, de nombreuses villes devront être reconstruites et l’Irak n’a pas les moyens d’agir seule.

En marge de la visite de François Hollande, un attentat perpétré par l’Etat islamique a tué 32 personnes. Où en est la lutte contre le terrorisme en Irak ? Daech y perd-il du terrain ?

Depuis 2014, une part importante de territoire a été reprise à Daech. Aux premières conquêtes des djihadistes, l’Irak se dote d’un nouveau gouvernement. Le Premier ministre de l’époque, Nouri al-Maliki, est très critiqué par la communauté sunnite d’Irak, une partie de la communauté chiite ainsi que par la communauté internationale pour sa mauvaise gestion du pays. Il est remplacé par Haïder al-Abadi. Celui-ci met d’emblée d’importants moyens à disposition pour reconstruire l’armée irakienne, reconstruction à laquelle la France prend part. Dès la fin 2014, la contre-offensive est lancée, Daech est chassée de Tikrit. En 2015, Ramadi est libérée. Quelques mois avant la bataille de Mossoul les kurdes et l’armée irakienne reprennent Falloujah aux djihadistes.

En deux ans, la contre-offensive a permis à l’armée irakienne de repousser Daech jusqu’à Mossoul. La reprise de cette ville de deux millions d’habitants sera longue et difficile. D’une part, à cause d’une forte densité de civils présents dans la ville, d’autre part, parce que Mossoul est la capitale de Daech en Irak. Les djihadistes ont préparé leur défense, ils tiendront leurs positions jusqu’à la mort.

Malgré les difficultés, Mossoul sera reprise et Daech vaincue sur le plan militaire. L’enjeu sera alors d’éliminer l’organisation terroriste sur le plan politique. La tâche sera ardue car les djihadistes tenteront de s’implanter parmi les tribus arabes sunnites d’Irak. Malgré une future défaite, Daech ne disparaitra pas totalement et continuera à perpétrer des attentats. Le gouvernement irakien et ses alliés devront mener une lutte implacable contre Daech sur le plan idéologique. L’Arabie saoudite et les pays qui ont, un temps, soutenu Daech devront également prendre part à la lutte.

Comment se dessine l’Irak de demain une fois l’Etat islamique vaincu ? Des tensions entre communautés chiites, sunnites et kurdes risquent-elles à nouveau de diviser le pays ? Le gouvernement irakien acquiert-il la légitimité suffisante pour s’imposer et régir l’ensemble du territoire ?

La reconstruction économique, politique et sociale de l’Irak sera compliquée et dépendra également de facteurs extérieurs. Depuis plusieurs années, l’Irak est le théâtre d’une bataille d’influence entre l’Iran et l’Arabie saoudite. La naissance de Daech n’est pas indifférente à la rivalité entre les deux puissances chiites et sunnites. En effet, l’Arabie saoudite n’a jamais accepté l’influence iranienne en Irak après la chute de Saddam Hussein. La communauté internationale, notamment les pays qui ont une influence, tels que la France et les Etats-Unis, doit convaincre également les Saoudiens de changer leur politique.

Le gouvernement actuel, issu des élections, est composé, pour l’essentiel, de membres de la communauté chiite considérés proches de l’Iran, même si des Arabes sunnites et des Kurdes participent également au pouvoir. Le premier ministre chiite al-Abadi, est conscient de la nécessité d’intégrer d’avantage les sunnites au pouvoir irakien. Le gouvernement irakien doit trouver le moyen de proposer une participation politique aux communautés sunnites et de les convaincre de rejeter Daech.

En plus d’une entente politique, reste à reconstruire le pays et reloger les centaines de milliers de réfugiés irakiens. Selon les estimations, le coût des reconstructions s’élèveraient entre 200 et 300 milliards d’euros. Malgré une augmentation des revenus du pays suite à la hausse des prix du baril de pétrole, l’Irak ne dispose pas des moyens nécessaires pour assumer seul sa renaissance, elle aura besoin de l’aide de la communauté internationale. En ce sens, la visite de François Hollande était hautement importante.

Vladimir Poutine : le vainqueur de l’année 2016 ?

IRIS - mer, 04/01/2017 - 18:28

Le point de vue de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS.

Hommage à Jean-Christophe Victor

IRIS - mer, 04/01/2017 - 10:05

Jean-Christophe Victor est né en 1947 et il aurait pu être écrasé par le poids de son ascendance. Pas facile d’être à la fois le fils de l’explorateur mondialement connu Paul-Émile Victor, et d’Éliane Victor, l’une des premières femmes productrices de la télévision à une époque où le statut des femmes dans la société française était plus que mineur. Elle a lancé plusieurs émissions dont « Les femmes aussi » qui, dès les années 60, promouvait la place des femmes dans une société française qui leur refusait l’accès à la contraception, à l’avortement, au simple droit de signer des chèques et où le divorce par consentement mutuel n’existait pas. Paul-Émile, le père, a ouvert, après la guerre, les terres polaires arctique et antarctique à la France, en y faisant installer des bases scientifiques permanentes, et en fondant l’Institut Polaire Français, qui porte aujourd’hui son nom.

Jean-Christophe Victor est parvenu à se distinguer d’eux en leur demeurant fidèle par une philosophie commune : les médias sont utiles à condition d’avoir des choses intéressantes à dire et si possible à apporter, en se mettant au service du plus grand nombre, et en se méfiant de tout ce qui ressemble à de la notoriété. Il avoue que lorsqu’il était jeune, ses interlocuteurs changeaient d’attitude lorsqu’ils apprenaient qui était son père. Il en a gardé une aversion profonde pour tout comportement vaniteux, une distance vis-à-vis de ce qui relève de l’ostentation, privilégiant une attitude réservée, voire discrète. Selon lui, son père aurait légué à ses enfants quatre ou cinq principes fondamentaux. « Demeurer libre, notamment vis-à-vis des pouvoirs qu’ils soient politiques ou financiers, ouvrir de nouveaux chemins et inventer, respecter l’autre en s’intéressant à tout ce qui peut être différent ».

Mauvais élève, il rate son bac. Son père l’embarque alors pour l’Antarctique où il restera cinq mois – la saison d’été – comme manœuvre bénévole à la base française de Dumont–d’Urville. C’est au cours de ce séjour qu’il dit avoir réellement fait connaissance avec ce père si absent et si présent à la fois !

Après le voyage en Antarctique, le mauvais élève devient bon étudiant. Il passe trois ans aux Langues Orientales, décroche un diplôme de chinois, puis part à Taiwan à l’université Da Shui. Il s’inscrit ensuite en ethnologie, entame un doctorat sur les réfugiés tibétains du Nord Népal et part un an s’installer dans un village himalayen de 1200 habitants à douze heures de marche de la frontière tibéto-chinoise. Espérant être nommé en Chine, il devient contractuel du Quai d’Orsay à 26 ans mais il est envoyé à Kaboul. Il apprend le persan, parcourt le pays, y découvre l’islam, la diversité ethnique, la difficulté de vivre en zones arides, et à son retour en 1980, il est contacté par le Centre d’Analyse et de Prévision du ministère des Affaires étrangères. Le CAP est alors au faîte de sa gloire et de son efficacité, c’est la boîte à idées du ministère. Du fait de l’invasion par l’Union soviétique, l’Afghanistan devient un pays central sur le plan stratégique. Pour le CAP, Jean-Christophe Victor y retourne donc fréquemment, contribue à la création de l’association Action internationale contre la faim, participe à des missions au Pakistan pour l’aide aux réfugiés afghans.

Puis le CAP lui demande de se pencher sur le Pacifique où une fois encore le hasard de l’histoire le rattrape. La persistance des essais nucléaires français dans la zone, la révolte kanak et la violence déclenchée par la France lors de la prise d’otages dans la grotte d’Ouvéa le conduisent à faire de nombreuses missions dans la zone, auprès des États-Îles du Pacifique, Fidji, Vanuatu, en Nouvelle Calédonie, en Nouvelle Zélande, en Australie.

Au tournant de la fin de la guerre froide, il crée avec quelques amis un bureau d’étude privé, le Laboratoire d’études prospectives et d’analyses cartographiques, spécialisé dans l’analyse des relations internationales, l’enseignement de la géopolitique pour étudiants ou dirigeants d’entreprises. Il va bientôt imaginer, en s’appuyant sur les recherches du LÉPAC, un magazine de géopolitique qu’il nomme Le Dessous des cartes. Référence en matière de géographie appliquée, le succès est immédiat, durable, et l’émission devient emblématique de la chaîne Arte. Il publiera dans la foulée de ses émissions des Atlas du Dessous des cartes[1], qui sont des best-sellers.

Outre ce projet télévisuel, le LEPAC a une action de formation à l’international auprès d’entreprises, de collectivités locales et de l’Union européenne. Jean-Christophe Victor multiplie les conférences dans les universités et les instituts culturels à l’étranger. Lorsqu’il intervient, il s’efforce de présenter les faits, les logiques adverses, les thèses en présence et les différentes interprétations que l’on peut en faire. Il se méfie de la « fabrication des ennemis », qu’il s’agisse de la Chine, de l’islam, des migrants, ne croit pas que le monde occidental continuera à dominer le monde et estime que ce dernier a trop souvent une attitude arrogante « qui est non seulement stupide, mais désormais tout à fait obsolète ».

Jean-Christophe Victor prépare avec le Département du Jura dont son père était originaire, la région Franche-Comté et l’Union Européenne, l’ouverture pour 2014 d’un Espace des mondes polaires[2]. Ce sera en France le premier centre d’interprétation des mondes glacés consacré aux nombreux enseignements qu’ils dispensent.

[1] Avec Virginie Raisson, Frank Tétart et Robert Chaouad.

[2] Avec Stéphane Niveau et la communauté de communes des Rousses, maître d’ouvrage.

Thesenpapier zur: Hochschulautonomie

Konrad Adenauer Stiftung - mer, 04/01/2017 - 00:00
Wissenschaft bestimmt in zunehmendem Maße Gesellschaft und Wirtschaft. Ihre Ergebnisse sind entscheidend für die Bewältigung der großen Zukunftsaufgaben.

Le baroud d’honneur de Barack Obama

IRIS - mar, 03/01/2017 - 17:58

Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, revient sur les décisions prises par Barack Obama dans ses derniers jours de mandat.

Amérique latine 2016-2017 : sur les voies de Jésus et de ses interprètes

IRIS - mar, 03/01/2017 - 16:11

L’Amérique latine en crise globale s’en remet de plus en plus au Dieu des chrétiens. Pour trouver une issue à ses problèmes, qu’ils soient politiques et sociaux, identitaires, familiaux ou de simple survie personnelle. Il y a bien quelques foyers musulmans épars du Chiapas mexicain, à Cuba, qui va bientôt inaugurer sa première grande mosquée. Mais pour l’essentiel, le reflux idéologique des forces progressistes, après le fiasco tragique des dictatures militaires, fait les beaux jours du christianisme dans ses différentes options.

A gauche, le moral est au fond des urnes. Argentine, Brésil, Pérou, Venezuela ont brutalement viré leur cuti à droite. Le plus souvent en respectant les formes démocratiques, parfois comme au Brésil, en les manipulant. Beaucoup, à gauche, regardent dans le rétroviseur pour chercher et trouver explications et responsables. Les puissances économiques et médiatiques locales sont montrées du doigt et critiquées. Mais aussi « le Grand Satan » nord-américain, qui serait, comme hier et avant-hier, derrière les changements politiques en cours. A droite, quelques nostalgiques de l’époque où le sabre était la Loi, du type Jair Bolsonaro au Brésil, sont opportunément sortis des oubliettes de l’histoire. Ils font le délice des adeptes de la politique spectacle, et des croyants aux complots, nombreux sur les réseaux sociaux.

Mais le gros de l’échec, les progressistes le doivent à eux-mêmes. Pour l’essentiel. Même si ces échecs produisent un effet d’aubaine, non négligé à Washington. Le retournement de la conjoncture mondiale a cassé la machine à dollars qui valorisait de façon exceptionnelle cuivre chilien, pétrole équatorien, mexicain et vénézuélien, fer brésilien, soja argentin et brésilien, etc. Les gouvernements de ces pays avaient relativement bien réparti socialement les retombées de cette manne, dans les années 2000. Mais ils n’avaient pas préparé d’éventuels lendemains qui déchantent. En créant des fonds spéciaux pour les générations futures, en développant une économie de valeur ajoutée, assurant la pérennité de la croissance. La bise venue, les cigales, progressistes aujourd’hui, se retrouvent à nu. Le désenchantement électoral et idéologique a suivi la courbe d’économies ayant piqué du nez.

Pourtant, la droite d’hier peine à capitaliser la panne progressiste. Au Venezuela, elle se perd en querelles de clochers, divisée par des ambitions parallèles et des références idéologiques incompatibles. Le pouvoir en joue et en abuse. En Argentine et au Pérou, elle est gênée par le ralliement de formations historiques de centre gauche, APRA au Pérou, radicalisme en Argentine, ayant rallié le camp des droites pour préserver leur espace de pouvoir. Au Brésil, la droite a mis en marche une machine judiciaire infernale qu’elle peine à enrayer. Destinée à éliminer le Parti des travailleurs, elle menace de broyer PMDB, PSDB et autres alliés de la curée anti-Rousseff et Lula.

Dans les coulisses des urnes, un lapin inattendu a émergé du Brésil à la Colombie, en passant par le Mexique et le Pérou. Une droite, certes libérale pur sucre, mais qui affiche de façon autonome et sans complexe, la prééminence des valeurs morales. Elle impose progressivement sa place dans les parlements. Elle bouscule les priorités au nom d’une éthique chrétienne minimale. Les batailles menées et gagnées par ces chrétiens sans complexes l’ont été au nom de la dénonciation du mariage entre personnes de même sexe, de la théorie dite du genre, et de la libéralisation de l’interruption de grossesse. Tout cela grâce à un accord minimal entre catholiques encore majoritaires et pentecôtistes évangélistes en phase ascendante.[i]

L’examen des évènements courants, en lumière avant est éclairant. L’ordre alphabétique des pays, pas plus arbitraire qu’un autre sera par commodité ici privilégié. Donc pour commencer, « B » comme Brésil. Le 30 octobre 2016, les Brésiliens ont voté pour renouveler leurs autorités locales. Cette consultation au cœur d’une crise économique et politique a révélé un état des lieux inattendu. La gauche a été sanctionnée. Mais la droite institutionnelle n’a pas ramassé la totalité de la donne. 105 municipalités ont été gagnées par le PR, le parti républicain, émanation de l’Eglise universelle du Royaume de Dieu. Rio aura été la cerise sur le gâteau pentecôtiste. Le nouveau maire, Marcelo Crivella était il y a peu encore, évêque de cette confession émergente. Il a mené et gagné sa croisade politique, en centrant sa campagne électorale non pas sur la crise et ses effets sur le budget municipal, mais sur l’avortement, le genre, le mariage entre personnes de même sexe. L’archevêque catholique de Rio de Janeiro, la confession concurrente, rompant avec rivalités et polémiques a adressé une lettre d’encouragement pendant la campagne à Marcelo Crivella. « C » comme Colombie. Mettant fin à cinquante ans de conflit, FARC et gouvernement ont signé un accord de paix le 26 septembre 2016. Quelques jours plus tard le 2 octobre, ce compromis soumis à referendum était rejeté par les électeurs. Les églises pentecôtistes avaient appelé leurs fidèles à voter non. Pourquoi ? Parce que, selon elles, cet accord validait la théorie du genre. Inscrit dans la Constitution, il allait donc, selon ces églises, ainsi donner force de Loi à une remise en question « de la famille traditionnelle ». Ici encore en dépit d’un soutien apporté par le Pape à ces accords, la conférence épiscopale catholique a discrètement soutenu le point de vue défendu publiquement par la maison concurrente évangéliste. « G » comme Guatemala. Dans ce pays dramatiquement marqué par des accidents naturels, séquelles d’une longue guerre intérieure, délinquances liées au trafic de stupéfiants, la dernière élection présidentielle, le 25 octobre 2015, a été gagnée par un candidat de droite, au profil évangéliste, Jimmy Morales.

« M », « N » et « P », comme Mexique, Nicaragua et Pérou. Dans ces pays, l’Eglise catholique reste la puissance spirituelle dominante. C’est donc elle qui est à la manœuvre pour mobiliser le peuple chrétien sur une éthique minimale commune, rejetant tout aggiornamento sociétal. Les gouvernements ont pris en compte les attentes critiques de l’Eglise. Au Mexique, le Pan, Parti d’action nationale a été requinqué par la puissante intervention de l’Eglise contre le mariage homosexuel. La majorité, le PRI, -Parti de la révolution institutionnelle-, a reçu le message « cinq sur cinq », et a obtempéré. « N » comme Nicaragua. Daniel Ortega, président sandiniste, a passé un accord de gentilhomme avec son ennemi d’hier, le cardinal Miguel Obando y Bravo. En échange de son soutien, il a fait abolir une loi de libéralisation de l’avortement adoptée… en 1893. Au Pérou, après avoir défrayé la chronique en stigmatisant la mode féminine qui inciterait au viol, le cardinal Juan Luis Cipriani a imposé, en décembre 2016, sa médiation au président et à son opposition, en cohabitation conflictuelle.

La leçon de cette rupture électorale en dominos chrétiens, a été tirée de la façon suivante par Marcelo Crivella, maire pentecôtiste de Rio de Janeiro. Elle s’applique à la diversité brésilienne, mais elle a une incontestable portée latino-américaine : « Je vois une convergence dans les succès remportés par João Doria (PSDB) à São Paulo, Alexandre Kalil (PHS) à Belo Horizonte et moi-même à Rio. (…) Les valeurs traditionnelles de la civilisation chrétienne occidentale, (..) démocratie, refus de légaliser l’avortement, refus de la libéralisation des drogues ou de l’enseignement dans les écoles de l’idéologie du genre”[ii]. Ainsi soit-il ?

[i] Tendance signalée par Véronique Lecaros in « Conversion à l’évangélisme. Le cas du Pérou », Paris, L’Harmattan, 2013

[ii] In O Globo, 2 novembre 2016

« La mondialisation malheureuse » – 3 questions à Thomas Guénolé

IRIS - mar, 03/01/2017 - 14:51

Thomas Guénolé, politologue, enseigne la science politique à Sciences Po Paris et la démographie à Paris II. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage : La mondialisation malheureuse : inégalités, pillage, oligarchie, aux Éditions First.

Pour vous, la mondialisation à laquelle nous assistons est avant tout une entreprise de prédation des ressources humaines et matérielles de la planète. Pouvez-vous développer ?

Ce que j’ai appelé « mondialisation malheureuse » est l’entreprise politique actuelle de pillage des ressources matérielles et humaines de la planète, au profit d’une infime minorité de l’humanité. Les prétextes affichés pour accomplir ce pillage varient d’un pays à l’autre. Lorsque le pays-cible est un pays pauvre, par exemple d’Afrique subsaharienne, c’est prétendument pour sortir les populations locales de la pauvreté. L’argument est alors néocolonialiste : c’est le même qu’à l’époque des colonies, lorsqu’on justifiait l’esclavage et le pillage des richesses par la « mission civilisatrice ». Lorsque le pays-cible est un pays émergent, c’est au nom de la modernisation de l’économie. Mais, concrètement, cela donne, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), notamment dans l’Amérique du sud des années 1990, la vente à la découpe des biens collectifs et des entreprises publiques, la compression des salaires, et le recul des protections socio-économiques de la population active. Lorsque le pays-cible est un pays riche, c’est au nom de la « compétitivité », c’est-à-dire l’autodestruction du modèle de protection sociale au nom de la compétition globale par le coût du travail.

Toujours est-il qu’au bout du compte, ces politiques ne profitent qu’aux oligarques : les 0,1% les plus riches de la planète, caste hors-sol qui aspire les richesses collectives. On aboutit ainsi à ce que les soixante-deux personnes les plus riches du monde détiennent autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3,5 milliards d’êtres humains ; pendant ce temps, l’économie-monde compte près de 36 millions d’esclaves – autant que la moitié de la population de la France – et un être humain sur neuf souffre de la faim.
J’insiste sur l’escroquerie intellectuelle qui accompagne ce programme : contrairement à ce qu’affirment ses partisans, ce n’est pas du libéralisme économique. Je montre en effet dans mon livre, citations à l’appui, que les pères fondateurs de cette pensée, en particulier Adam Smith et Léon Walras, n’ont jamais été des partisans du marché-roi et des privatisations tous azimuts. Les partisans de la « mondialisation malheureuse » ne sont donc pas des libéraux. Ce sont des oligarchistes – des partisans de l’oligarchie – qui usurpent le vrai libéralisme.

Vous écrivez qu’instaurer le revenu de base pour chacun est pertinent économiquement et socialement. Pourquoi les mentalités résistent-elles à sa mise en œuvre ?

Le revenu de base, ou revenu universel, est inconditionnellement garanti à tous, sans exception, de la naissance à la mort. Il repose sur l’idée que chaque être humain a droit, du simple fait qu’il est homme, à une part minimale incompressible de la richesse collective. Il a déjà été expérimenté : notamment au Canada, en Alaska, et dans des communautés rurales de l’Inde par le sociologue Guy Standing. Cela fonctionne. Contrairement aux préjugés, cela ne provoque pas un boom du chômage volontaire. Sa mise en place fait reculer la criminalité et améliore la santé publique. Il contribue en outre beaucoup mieux à la prospérité collective que des baisses d’impôts sur les très riches, car ces derniers épargnent leur surcroît de revenu alors que les plus pauvres, eux, le dépensent pour leurs besoins de base – et plus encore pour ceux de leurs enfants. Accessoirement, adopter le revenu de base, passer du besoin de travailler à l’envie de travailler, sont des évolutions rendues inéluctables par la robotisation massive que nous promet l’impression 3D.

Si les résistances sont néanmoins encore très fortes contre sa mise en place, c’est simplement une affaire de pouvoir, de domination. Partout où le revenu de base inconditionnel sera instauré, les couches dominantes ne pourront plus utiliser le chantage permanent au déclassement social et à la précarisation pour faire stagner les salaires et reculer les droits socioéconomiques des populations. A partir du moment où un revenu inconditionnel est assuré à chacun, ces mêmes couches dominantes devront mieux traiter les précaires pour pouvoir bénéficier de leur capacité de travail. Derrière les blocages anti-revenu de base, il y a donc simplement le refus des couches dominantes d’avoir à mieux payer ceux qui continueront à travailler.

Comment, selon vous, la Chine va devenir la première puissance économique de la planète, tout en faisant le contraire de ce que les adeptes de la mondialisation attendent d’un État ?

La doctrine pro-« mondialisation malheureuse » exige des États qu’ils laissent le marché des changes fixer la valeur de leur monnaie : au contraire, la monnaie chinoise est arrimée au dollar, d’une façon qui empêche le marché des changes de spéculer sur elle en Bourse. Cette doctrine attend des États qu’ils ouvrent grand leur économie aux va-et-vient des capitaux financiers globalisés et qu’ils laissent les grandes firmes mondialisées y prendre pied librement : au contraire, la Chine pratique le contrôle des afflux et reflux de capitaux ; elle impose à toute firme étrangère de s’associer à des firmes chinoises pour s’implanter chez elle ; et, plus largement, l’économie chinoise est mixte entre un secteur public très puissant et le secteur privé. Cette doctrine demande aux États de comprimer leurs protections sociales et d’amoindrir le rôle du gouvernement dans l’économie : au contraire, la Chine accroît ces protections et pratique très régulièrement des relances keynésiennes, via la consommation des ménages et les grands travaux.

La Chine sera donc devenue la nouvelle première puissance économique de la planète en faisant exactement le contraire des préconisations du FMI, des économistes de la pensée dominante, et plus largement des avocats de la « mondialisation malheureuse », en matière de rôle économique de l’État. Ce devrait être une leçon à méditer pour toutes les puissances européennes qui s’obstinent à faire ce que leur dit le FMI.

Climat : une occasion pour l’UE de repenser son approche.

Fondapol / Général - mar, 03/01/2017 - 11:57

Maître de recherches à Columbia et Groningue, Albert Bressand est l’auteur de L’Europe face aux défis du pétro-solaire. Tribune libre. LA LUTTE contre le réchauffement climatique est l’une des grandes priorités du siècle. La COP21 de Paris a renforcé les Européens dans la conviction que la solution consistait à développer les énergies renouvelables pour remplacer […]

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Attaque à Istanbul : « Ça devient compliqué pour Erdogan »

IRIS - lun, 02/01/2017 - 18:09

Les autorités turques recherchent toujours ce lundi l’auteur de l’attaque contre une boîte de nuit d’Istanbul qui a fait au moins 39 morts dans la nuit du réveillon. Quelques heures avant la revendication de l’attentat par Daech, Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient, soulignait que l’organisation terroriste avait multiplié les attaques sur le sol turc depuis juillet 2015.

Le PKK kurde a nié toute implication dans cet attentat. C’est donc Daech ?

Le mode opératoire tout comme la cible semblent en effet désigner Daech. Les séparatistes kurdes s’en prennent généralement aux policiers et aux militaires, même si leurs actions tueDidier Billion, directeur adjoint de l’Iris, spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.nt aussi des civils. Attaquer une boîte de nuit rappelle évidemment les attaques du 13 Novembre à Paris. Daech frappe les imaginaires, aveuglément. Une boîte de nuit est à leurs yeux un endroit de perdition, symbole de la décadence occidentale. Et facteur aggravant : en terre d’islam.

Pourquoi l’organisation cible autant la Turquie, qui l’a pourtant longtemps ménagée ?

Dans son obsession de vouloir renverser Assad en Syrie, le pouvoir turc a fait preuve de complaisance avec les djihadistes. Mais il y a deux ans, le président Erdogan, constatant qu’il était de plus en plus isolé, a révisé sa stratégie, allant même jusqu’à accepter depuis cet été qu’Assad participe au processus de transition ! Ankara s’est alors mis à cibler Daech qui se venge depuis juillet 2015 en multipliant les attentats sur le sol turc. C’est d’autant plus facile pour les djihadistes que la Turquie, qui abrite 3 millions de réfugiés syriens, a 900 km de frontière commune avec la Syrie.

Cette volte-face sur la Syrie est-elle liée à la question kurde ?

Clairement. Erdogan s’inquiète de voir les Kurdes syriens alliés au PKK turc, marquer des points en Syrie. Pas question pour Ankara de laisser se former un territoire autonome kurde à cheval sur les deux pays. Entre eux, c’est une course contre la montre, qui va notamment se jouer dans la prochaine bataille de Raqqa, le fief syrien de Daech.

La Turquie est donc prise dans un étau…

Le pouvoir est aux prises avec trois ennemis, ce qui fait beaucoup : Daech, le PKK kurde et les partisans du prédicateur Fethullah Gülen (accusés d’avoir voulu renverser Erdogan le 15 juillet). Le pouvoir turc a beau se prétendre très fort et museler les médias, il est extrêmement fragilisé par ces trois fronts. D’autant plus que les purges spectaculaires dans l’administration, l’armée et la police qui ont suivi le putsch raté n’arrangent pas la situation. Tout comme l’économie qui se dégrade depuis quelques mois. Pour Erdogan, cela devient très compliqué. Et personne, surtout pas l’Europe, n’a intérêt à ce que la Turquie soit trop affaiblie.

Propos recueillis par Charles De Saint Sauveur

Quel est le poids de la France dans la lutte contre Daech ?

IRIS - lun, 02/01/2017 - 17:04

La marge de manœuvre de la France en Irak et surtout en Syrie est très limitée. Après les attentats de Paris, François Hollande a expliqué qu’il allait renforcer les bombardements aériens contre Daech à Rakka. C’est une erreur. La multiplication des frappes touche la population civile et aboutit, au final, à sa radicalisation. L’outil majeur contre Daech reste un travail de renseignement pour infiltrer les réseaux djihadistes.

Ceci posé, il est certain que la visite du président français à Bagdad est une bonne chose. Elle représente un soutien à des autorités irakiennes qui essaient d’inclure toutes les composantes du pays. Ce gouvernement fonctionne bien mieux que le précédent. Mais la société irakienne est fragmentée, affaiblie économiquement, victime quotidienne d’attentats. Le pouvoir irakien doit aussi composer avec les revendications des Kurdes d’Irak, même s’ils n’ont pas de velléité sécessionniste.

La tâche est autrement plus difficile avec Damas. Les autorités françaises ont longtemps expliqué que la solution ne pouvait passer que par un départ de Bachar Al Assad. Aujourd’hui, cette ligne s’est infléchie. La position du président syrien s’est considérablement affaiblie, mais il fait partie de la solution politique qui sera discutée à Astana, sous l’égide de la Russie. À ce stade, aucune puissance occidentale n’est conviée dans la capitale kazakhe. C’est la première fois depuis des décennies que les États-Unis sont absents d’un conflit au Moyen-Orient.

Depuis le début du conflit syrien, Moscou a une position claire. Ses analyses ont été confirmées par les faits. Dans ces conditions, la France n’est pas plus faible que les États-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne. Elle essaie de marquer de son empreinte la situation régionale, en tentant d’être active sur le dossier antiterroriste. En Irak, elle a considéré que la solution contre Daech passait par un règlement politique, par un gouvernement plus inclusif, ce qui est maintenant le cas. En Syrie, la France a eu l’illusion qu’une solution strictement militaire était possible.

Ce qui importe maintenant, c’est que le signal fort d’une relance du processus politique soit envoyé à Astana. Un compromis permettrait alors d’organiser les combats au sol contre Daech. Ils seraient menés conjointement par les forces armées syriennes, les Kurdes, les rebelles modérés. L’opération pourrait débuter dans quelques mois. C’est la seule solution pour en finir avec cette organisation. Les Russes n’ont aucun intérêt à participer à ces combats au sol. Mais il faudra ensuite soigner les fractures de la société syrienne. Elles sont immenses. Astana ne pourra donner qu’un cadre théorique qu’il sera difficile de mettre en œuvre dans un pays ravagé.

Recueilli par Pierre Cochez

Gründungskanzler und Wegbereiter: Gedenken an Konrad Adenauer

Konrad Adenauer Stiftung - lun, 02/01/2017 - 00:00
Anlässlich seines fünfzigsten Todestags am 19. April 2017 plant die Konrad-­Adenauer-­Stiftung verschiedene Projekte, um ihres Namens­gebers zu würdigen.

Le jeu de massacre n’est pas fini

Fondapol / Général - dim, 01/01/2017 - 11:54

PRÉSIDENTIELLE ­­| Selon le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et professeur des universités à Sciences-Pô, Marine Le Pen pourrait être la prochaine victime du grand chamboule-tout entamé en 2016. Il y a un an, les sondages sur l’élection présidentielle imaginaient François Hollande en candidat du PS; Cécile Duflot devait représenter EELV ; […]

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Historische Ereignisse im Februar 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - dim, 01/01/2017 - 08:20


05./06.02.1947 vor 70 Jahren

41 Delegierte aus allen Bundesländern konstituieren in Königstein i. Taunus die "Arbeitsgemeinschaft CDU/CSU Deutschlands". Es wird eine Geschäftsordnung genehmigt, fünf Arbeitsausschüsse werden errichtet und ein Vorstand mit Josef Müller als Vertreter Bayerns gebildet. Die erste Tagung des Vorstands findet vom 13. bis 15.3.1947 in Berlin statt.

07.02.1992 vor 25 Jahren

Bundesfinanzminister Theo Waigel und Bundesaußenminister Hans-Dietrich Genscher unterzeichnen den Vertrag von Maastricht.

08.02.2002 vor 15 Jahren

Die Berliner Wahlkampfzentrale wird in "Team 40 plus" umbenannt. Ihr gehörten neben dem Kanzlerkandidaten der Union und CSU-Vorsitzenden Edmund Stoiber und Michael Spreng, die CDU-Vorsitzende Angela Merkel, der CSU-Landesgruppenvorsitzende Michael Glos, die beiden Generalsekretäre Thomas Goppel und Laurenz Meyer sowie die zwei stellvertretenden CSU-Vorsitzenden Jürgen Rüttgers und Christian Wulff an.

Februar 2017

Hanns-Seidel-Stiftung - dim, 01/01/2017 - 00:00

04.02.1937
80. Geburtstag Roswitha Riess

06.02.1947
70. Geburtstag Peter Schmid

10.02.1987
30. Todestag Anton Donhauser

12.02.1987
30. Todestag Therese Frohnhöfer

19.02.1927
90. Geburtstag Friedrich Bauereisen 

25.02.1937
80. Geburtstag Dieter Görlitz

28.02.1997
20. Todestag Günther Müller 

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