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Diplomacy & Defense Think Tank News

Birmanie, Thaïlande, Sri Lanka : la réconciliation nationale en échec ?

IRIS - ven, 14/04/2017 - 10:00

Comment réconcilier une société en constante déchirure depuis des décennies ? La Birmanie, la Thaïlande et le Sri Lanka ont en commun d’avoir un gouvernement actuel chargé, ou auto-proclamé porteur de cette mission de réconciliation nationale. Mais d’Aung San Suu Kyi à Rangoun à la junte militaire de Bangkok, en passant par la fragile démocratie de Colombo, l’entreprise est souvent entravée, sinon réduite à une coquille vide.

En bonne comptable des évolutions politiques de son temps, la communauté internationale revient en avril vers la Birmanie post-junte d’Aung San Suu Kyi, pour dresser l’état des lieux de sa première année au pouvoir*. Par nature peu portée sur la patience et le fond des choses, l’opinion publique extérieure en profite pour laisser poindre quelques critiques et déceptions à l’endroit de l’ancienne opposante et prix Nobel de la paix, aujourd’hui Conseillère d’État et ministre des Affaires étrangères, Première ministre de facto**. Parmi les objectifs prioritaires que cette opiniâtre icône démocratique affectait à son administration (novice et hésitante), figurait en très bonne place la réconciliation nationale. Un projet comme un mirage distant en ces terres du Sud-Est asiatique, lézardées par de profondes lignes de fractures ethniques, politiques, religieuses et sécuritaires. En l’espace de douze mois et une cohorte de signaux contraires***, cet objectif identifié n’a pas connu d’avancées très spectaculaires, pour dire le moins. Non pas que la faute doive être uniquement rejetée sur ce gouvernement démocratique encore en phase d’apprentissage/rodage. Le concours douteux de la (toujours) très influente institution militaire, son regard plus distant (euphémisme) sur la nécessité de parvenir à court terme à une paix nationale, n’auront guère agi au profit d’une réconciliation nationale pourtant appelée de ses vœux par une majorité de Birmans.
La difficulté rencontrée en la matière dans cet État longtemps (1962-2011) aux mains d’une inflexible junte militaire est très loin de constituer, dans l’Asie contemporaine, une rareté. Ce n’est pas le voisin thaïlandais et son hybride administration civilo-militaire du moment (Conseil National pour la Paix et l’Ordre du Premier ministre et ex-chef des armées Prayuth Chan-ocha) qui démentira ce postulat. Moins encore l’à peine plus lointaine nation insulaire sri-lankaise qui, tout en célébrant en mars dernier le huitième anniversaire de la fin d’un interminable conflit ethnico-religieux (1983-2009) peine encore, pour employer de nouveau un bel euphémisme, à mettre en musique son projet de réconciliation nationale*.

Birmanie : La réconciliation nationale, cette abstraction du moment

Dès l’intronisation de son gouvernement (LND), Aung San Suu Kyi avait annoncé la couleur en la matière : nonobstant une feuille de route nationale d’une belle densité, la poursuite du processus de paix entamé en 2011 sous la présidence de Thein Sein et l’engagement immédiat d’efforts en faveur d’une réconciliation nationale – dans cet État aux 135 groupes ethniques distincts, au demi-million de moines bouddhistes… et de militaires – feraient l’objet de soins particuliers et mobiliseraient prioritairement les ressources et les énergies. Au plus fort des réserves de la communauté internationale sur l’opération contre-insurrectionelle menée par l’armée birmane en Arakan (octobre 2016 – mars 2017), La « Dame de Rangoun » rappelait combien cette réconciliation nationale lui était chère et « inévitable » (The Hindu, 1er décembre 2016).

La mobilisation des énergies et les efforts déployés en faveur du complexe processus de paix ne sauraient se discuter. Réunions, médiations, négociations et conférences entremêlant une impressionnante pléiade d’acteurs se sont succédé sur le territoire birman, en Thaïlande, en Chine – dans une relative disharmonie – sans relâche lors de l’année écoulée. Les résultats en furent très relatifs au regard des attentes et efforts consentis. La paix – et le dialogue politique actuellement élaboré par les parties prenantes – n’est donc a priori ni pour ce printemps, ni pour cet été au vu notamment de l’âpreté des combats dans les États Shan et Kachin et de l’irrédentisme de l’armée régulière. La réconciliation nationale, pour sa part, devra se montrer plus encore patiente…

Thaïlande : la paix et l’ordre pour priorité

En février dernier, les autorités thaïlandaises – le Conseil National pour la Paix et l’Ordre (CNPO) sous l’autorité de l’austère Premier ministre et ex-général Prayuth – annonçaient la création d’un ensemble d’entités. Ces committees seraient en charge de la stratégie nationale, des réformes, de l’administration, enfin, de la réconciliation nationale. De nouvelles structures administratives œuvrant directement sous l’autorité du chef de gouvernement et majoritairement composées de personnels militaires ; un ADN commun particulier qui en dit long sur les orientations du pouvoir – en place depuis le coup d’État militaire (pacifique) de mai 2014 -, et sur la matrice de la réconciliation nationale. A l’automne 2015, l’ancien chef des armées avait eu l’occasion de rappeler dans un discours à la nation combien importait aux autorités la réalisation d’une telle réconciliation nationale. Une métaphore actuellement bien mince dans ce royaume malmené depuis une quinzaine d’années par une grave crise politique opposant un establishment historiquement tout puissant (palais royal, élites urbaines, milieux d’affaires, armée) face à une Thaïlande plus modeste, rurale, moins influente, mais arithmétiquement à son avantage lors des scrutins organisés depuis 2001.

En dépit de ces appels répétés du CNPO à la réconciliation nationale, on ne peut toutefois s’empêcher de douter de la réalité de son engagement : les restrictions aux libertés publiques encore en place pour les 68 millions de citoyens, la rédaction d’un nouveau cadre constitutionnel restreignant grandement l’exercice de la démocratie, enfin, l’organisation d’élections législatives reportées à présent à minima courant 2018, militeraient a priori davantage en faveur d’une désunion nationale prolongée…

Sri Lanka : huit années de paix et de timides avancées

Dans l’ancien Ceylan, cette perle de l’Océan Indien où prévaut depuis le printemps 2009 une paix longtemps hypothétique, la réconciliation nationale est en permanence au cœur du discours des autorités. Dans ce pays insulaire que balafra durant un quart de siècle un meurtrier conflit civil ethnico-religieux (entre 60 000 et 100 000 victimes ; jusqu’à 800 000 personnes déplacées par les violences et les combats) existe notamment un ministère de l’Intégration nationale et de la Réconciliation. Du 8 au 14 janvier dernier, le gouvernement a organisé une « National Integration & Reconciliation Week » pour « promouvoir entre les diverses communautés ethniques, religieuses et culturelles l’unité, la paix, l’empathie et la fraternité ». Des initiatives nobles en soit qu’il s’agit de louer.

Le mois dernier pourtant, assez loin de cette relative euphorie, les Nations Unies ont laissé poindre une réserve évidente quant aux avancées et chances de succès de ces efforts de réconciliation. Le Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme s’est notamment interrogeait sur la lenteur avec laquelle la justice sri-lankaise instruit les cas de crimes de guerre et autres violations diverses des droits, toujours observées huit ans après le terme du conflit. Des plaintes soumises principalement par une minorité ethnique tamoule (environ 15 % de la population) encore très peu à son aise dans le paysage post-conflit national. En adoptant par consensus la résolution 34/L1, l’instance onusienne genevoise a alloué deux années supplémentaires (jusqu’en 2019) au gouvernement pour réaliser ses engagements de 2015 en matière de réconciliation nationale et de justice. Dont acte.

Ainsi donc et sans surprendre, pas plus en Asie qu’ailleurs, la réconciliation nationale ne saurait aussi aisément se décréter depuis les palais présidentiels ou le quartier général des forces armées. La Birmanie post-junte sous le joug plus doux d’Aung San Suu Kyi, la Thaïlande post-Bhumibol (Rama IX) aux ordres d’un ancien commandant en chef de l’armée royale, le Sri Lanka post-conflit civil du Président Maithripala Sirisena ne constituent – hélas pour les populations concernées – aucune exception à ce sévère postulat. Dans ce trio disparate de pays asiatiques quelque peu tourmentés par une douloureuse histoire récente, bien des années – des décennies peut-être – s’écouleront encore avant que les cicatrices et meurtrissures ne laissent finalement la place à une sérénité intérieure retrouvée. N’en déplaise à la communauté internationale.

« Son artillerie peut raser Séoul en quelques heures »

IRIS - ven, 14/04/2017 - 09:57

Quelle est la capacité militaire réelle de la Corée du Nord ?

L’armée nord-coréenne est organisée pour la défense du territoire, bien plus que comme une force de projection. Chaque jour, depuis 1953, le pays tout entier se prépare à une attaque de l’extérieur. C’est pour cette raison que la république démocratique compte 1 million de militaires, pour une population totale de 25 millions. A titre de comparaison, la France compte moins de 300.000 soldats pour 70 millions d’habitants. La nation tout entière est formée à la défense du territoire, tout le monde est mobilisable en permanence. Le nombre de réservistes, qui englobe une grande partie de la population, effectue des périodes d’entraînement via leur entreprise ou leur village. Du côté du matériel, les chiffres peuvent paraître impressionnants comme, par exemple, les 4.700 chars de combat ou les 950 avions de chasse. Mais il faut bien voir que ce matériel n’est pas à la pointe de la technologie, certains datant encore de l’ère soviétique. D’où des problèmes de maintenance, de pièces détachées et même de carburant. Pour les chasseurs par exemple, les exemplaires les plus modernes sont des MiG-29, un modèle développé au début des années 1970. Le constat est le même pour les forces navales : le pays affiche 70 sous-marins mais il est incapable de faire débarquer des troupes sur les côtes de la Corée du Sud. Et ne dispose ni de porte-avions ni de croiseur. Cela étant, si un conflit survenait réellement avec le voisin du sud, l’artillerie nord-coréenne est capable de raser Séoul en quelques heures.

Après une cinquantaine de tirs de missile, Pyongyang finit-il par puiser dans ses stocks ?

Les stocks sont conséquents et on peut dire aujourd’hui que la Corée du Nord est une nation balistique crédible. Elle dispose d’un nombre important de missiles d’une portée s’échelonnant, selon les modèles, entre 300 et 1.300 kilomètres. Autant dire que ces engins, qui embarquent des charges conventionnelles, peuvent atteindre tout point en Corée du Sud et au Japon.

Le programme nucléaire est-il vraiment développé ?

Chaque année, la Corée du Nord ajoute des kilogrammes supplémentaires d’uranium enrichi pour étayer son arsenal nucléaire. Et ce, en dehors de tout contrôle de l’Agence internationale à l’énergie atomique. Depuis son arrivée au pouvoir, Kim Jong-un a déjà supervisé trois tirs. Avec, chaque fois, une gradation supplémentaire dans la sophistication technologique. Et le régime n’est pas près de dénucléariser.

« L’emprise » – 3 questions à Achraf Ben Brahim

IRIS - jeu, 13/04/2017 - 17:21

Achraf Ben Brahim, chef de projet multimédia et consultant, est l’auteur « d’Encarté », une enquête remarquée sur la crise des partis politiques français. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son second livre, « L’emprise : enquête au cœur de la djihadosphère », aux éditions Lemieux.

Comment les médias occidentaux sont-ils tombés dans le piège tendu par l’État islamique ?

Le traitement médiatique de l’État islamique (EI) reste à mon sens lacunaire, principalement par peur de « faire le lit du djihadisme ». Nous sommes incapables d’avoir un traitement dépassionné de la question, si bien qu’en dehors des images d’exactions ou d’attentats, peu de choses sont retenues. Chaque fois que les bureaux médiatiques de l’EI mettent en scène des exécutions qui se concurrencent par le degré de cruauté, les rédactions se jettent dessus et commentent en boucle. Le problème de ces images est de ne représenter qu’une infime partie de la communication djihadiste. Le gros de la propagande est composé de scènes de combats et, surtout, de thématiques religieuses, économiques, sociétales et politiques. C’est avant tout cet aspect-là qui explique l’attraction de l’EI. Mais il est peu traité ou déconstruit par les différents médias.

La ruse a fonctionné car ces images ont servi de leurres. Pendant que les commentateurs s’en horrifiaient, l’EI a pu tranquillement déployer son véritable arsenal médiatique sur la toile, à savoir des productions très bien montées sur le dinar-or, l’obligation du califat ou encore la charia et vanter la solidité de ses politiques publiques à Raqqa et Mossoul. Ce qui fut d’une redoutable attractivité.

Plus grave encore, c’est qu’ironiquement, certains médias n’ont fait qu’augmenter la crédibilité de l’EI auprès des aspirants djihadistes. C’est en effet ces premiers qui ont permis au second de se forger une réputation afin d’opérer par la suite une véritable « OPA du djihad », au détriment des autres groupes djihadistes, ignorés par les médias. L’EI s’est ainsi payé à peu de frais une campagne de publicité pour cibler les « radicalisés » occidentaux. Ce qui a manifestement porté ses fruits puisque pendant plusieurs mois, le groupe a absorbé des arrivées massives de toutes sortes et de toutes nationalités.

Pourquoi, alors que beaucoup accuse les Frères musulmans et organisations dérivées de faire le lit des djihadistes, écrivez-vous qu’ils sont leurs ennemis ?

Les mouvements djihadistes, à commencer par l’EI, sont hostiles aux Frères musulmans. À titre d’exemple, l’EI n’a pas hésité à déclarer apostat le président égyptien déchu, Mohamed Morsi, dans un numéro de Dar-Al-Islam, leur magazine.

Il y a également beaucoup de divergences entre ces derniers sur les volets religieux, politique et sociétal. En effet, l’EI a une vision bien plus rigoriste de l’islam. Cela se traduit par l’application d’une charia sans compromis quel que soit le contexte, le bannissement de la femme du champ politique et une rupture totale avec le monde extérieur. Il prône un califat islamique, modèle politique en contradiction avec les régimes politiques que nos sociétés connaissent et considère la démocratie et le vote comme une innovation et une mécréance. Les Frères musulmans, quant à eux, s’inscrivent dans ce processus pour arriver au pouvoir. Mais les divergences ne s’arrêtent pas là.

L’EI prône le djihad armé, les Frères musulmans le condamne et veulent convaincre par des campagnes de bienfaisance et des politiques sociales envers les populations. Ainsi, en Égypte, il n’est pas rare de voir des villes entières être dépendantes des aides de la confrérie.  De ce fait, les Frères musulmans sont perçus par les djihadistes comme au mieux laxistes, au pire – et le plus souvent – apostats. À l’inverse, les Frères musulmans perçoivent l’EI comme des fanatiques aux pratiques éloignées de l’islam.

CFCM, UOIF, EMF, conférence des imams et même Tariq Ramadan sont jugés apostats par l’État islamique. Pourquoi ?

A partir du moment où une figure religieuse diverge sur l’obligation de la charia, du djihad, du califat ou de la Hijra (émigration vers un pays musulman), aux yeux de l’EI, elle apostasie. C’est le cas des personnalités comme Tariq Ramadan, qui appelle au vote, reconnait la démocratie et encourage l’ascension sociale pour former un « micro-lobbying musulman ». Ce qui suggère donc le maintien du musulman dans un pays jugé mécréant. De la même manière, le désormais célèbre imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, présenté comme le fer de lance de l’islamisme en France, est considéré apostat et menacé de mort en permanence par l’EI, en raison de sa condamnation des attentats et de son appel à s’inscrire dans le processus civique français.

Concernant l’UOIF et ses mosquées, le djihadiste Rachid Kassim, instigateur de plusieurs attentats et tentatives d’attentats, affirmait – lors des entretiens effectués pour l’ouvrage – regretter de ne pas pouvoir revenir dans sa ville natale pour y mettre le feu, considérant les mosquées françaises comme des « temples républicains ».

C’est pourquoi l’EI est avant tout aux prises avec sa propre communauté́ religieuse et demeure en conflit permanent avec ces personnalités que les djihadistes excommunient et affublent du titre de « serpillères de la République ». Il faut donc sortir de ce carcan qui consiste à apposer le label « islamiste » à tort et à travers. N’est pas islamiste ou djihadiste qui veut. Cette appellation, jetée à tour de bras au hasard des discours, a des conséquences très négatives.

On ne débat plus, on ne compare pas les discours. On fait peur en faisant appel aux bas-instincts de l’individu, consistant à le dissuader de toute pensée critique puisqu’il suffit de dire « c’est un islamiste fondamentaliste ». La formulation ainsi jetée, avec ce qu’elle suggère, à savoir attentats et assassinats, entrave la réflexion. Surtout quand ceux présentés comme islamistes sont pour l’EI de vulgaires apostats à éliminer.

En réalité, ces confusions arrangent un large pan de la sphère politico-médiatique. D’un côté, il y a une paresse médiatique qui ne formule pas de raisonnement critique par ignorance du sujet. Et de l’autre, des politiques qui, faute de pouvoir se saisir véritablement du problème (preuve avec le fiasco de la déradicalisation), se rabattent sur ces entités pour donner l’impression de combattre le phénomène.

L’adage veut que faute de grives, on mange des merles. C’en est ici l’illustration.

Relations Etats-Unis/Russie : Donald Trump « a changé du tout au tout »

IRIS - jeu, 13/04/2017 - 16:08

Le président russe Vladimir Poutine a reçu mercredi 12 avril au Kremlin le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, dans un climat tendu. Les relations entre Washington et Moscou se sont détériorées, après la frappe américaine sur une base aérienne syrienne, en réponse à une attaque chimique présumée dans une zone rebelle de Syrie attribuée au régime de Bachar al-Assad. Sur franceinfo, Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), estime que le président américain Donald Trump « a changé du tout au tout » et qu’il y a « une reprise en main des structures militaires sur Donald Trump ».

A-t-on mal compris Donald Trump ou bien est-ce lui qui a changé du tout au tout ?

Pascal Boniface : C’est lui qui a changé du tout au tout, sur l’intervention des États-Unis dans le monde, sur l’Otan et la Syrie. Il y a une reprise en main des structures militaires sur Donald Trump. C’était prévisible mais c’est plus rapide que prévu.
Ce sont des généraux dans son entourage qui pèsent le plus. Les idéologues comme Steve Bannon ont été écartés. Les généraux sont à la fois un élément pour tempérer le caractère intempestif de Donald Trump, mais en même temps les anciens logiciels américains classiques reviennent.

C’est l’armée américaine qui pèse sur Donald Trump, alors qu’elle fait partie de l’establishment qu’il avait dénoncé pendant sa campagne ?

Exactement. Il avait également sur le plan financier dénoncé dans la campagne le secteur bancaire, qui revient en force dans son entourage. Il avait pris ses distances sur l’establishment militaire et l’industrie de défense et là il augmente le budget de la défense de 10%. Il fait tout à l’envers de ce qu’il avait dit comme candidat.

Les Russes sont-ils aussi désarçonnés par ce Donald Trump qu’ils n’attendaient pas vraiment ?

Les Russes aiment bien ce qui est prévisible. Ce qui est imprévisible leur déplaît fortement. Ils avaient misé beaucoup sur un rapprochement, un axe Moscou-Washington. Ce rapprochement n’existe pas, n’a pas eu lieu et il s’éloigne encore un peu plus. La rencontre entre le secrétaire d’État américain Rex Tillerson et le président russe Vladimir Poutine n’a débouché sur aucun résultat tangible.

« Le sport condamné à vivre sous protection »

IRIS - jeu, 13/04/2017 - 15:45

En quoi le sport peut-il être pris pour cible par les terroristes ?

Historiquement, le sport est une cible prisée des terroristes comme en attestent la prise d’otage de Munich en 1972 ou l’attentat mené contre le marathon de Boston en 2013. Dans la mesure où les évènements sportifs attirent les caméras, ils amènent également les terroristes qui veulent frapper les opinions. De fait, ces manifestations très médiatisées deviennent des cibles de choix. Et ce quelque soit le positionnement géopolitique des pays où ils se déroulent. Par exemple, le budget sécurité des derniers Jeux Olympiques de Rio était le plus important de l’organisation. Le déploiement militaire et policier y était très fort. Pourtant, le Brésil n’est pas impliqué dans les affaires du Proche-Orient. Ce qui intéresse les terroristes, c’est la combinaison d’une foule compacte et la médiatisation. Ce phénomène n’est donc pas spécifique au sport comme en témoigne l’exemple des attentats contre la salle de concert du Bataclan, qui rassemblait des conditions similaires.

La notoriété du football en fait-elle une cible privilégiée ?

Oui, on se rappelle des attentats du 13-novembre visant le Stade de France et des mesures de sécurité prises pour l’organisation de l’Euro-2016. Ce championnat d’Europe de football qui s’est déroulé sans incident, y compris dans les fans zone, montre que l’on peut sécuriser ces évènements. De même qu’il n’y a pas eu d’attentat à Rio, malgré les craintes initiales. Les rencontres sportives sont visées à la hauteur de leur notoriété, mais on peut néanmoins les protéger, sachant qu’ici comme ailleurs il ne peut y avoir de sécurité absolue.

La France a-t-elle développé une expertise particulière avec l’Euro ?

Oui, bien sûr. Il n’y a eu aucun incident alors que cette compétition qui braquait tous les regards. Mais on peut également ajouter le Mondial de hand qui s’est déroulé dans de bonnes conditions peu après. Mais, même avant l’Euro-2016, Jacques Lambert, président de la société organisatrice, avait annoncé que la sécurité serait le défi essentiel. Les attentats qui sont survenus ensuite n’ont fait que renforcer cette préoccupation.

Le sport est-il condamné à vivre sous protection ?

Malheureusement oui. C’est à craindre dans la mesure où c’est l’une des choses les plus médiatisées au monde.

Recueillis par Benoît Rouzaud

Großstadtsicherheit im Visier

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 13/04/2017 - 12:37
Ainring im Berchtesgadener Land ist jährlich Ort einer internationalen Polizeikonferenz. Heuer drehte sich der Austausch um die Sicherheit in Großstädten und Ballungszentren. Die Hanns-Seidel-Stiftung organisierte die Tagung zusammen mit dem Fortbildungsinstitut der Bayerischen Polizei.

Quelle réponse à la crise d’accueil des réfugiés en Europe ?

IRIS - jeu, 13/04/2017 - 11:46

Jean-François Corty est directeur des opérations internationales de Médecins du monde. Il répond à nos questions à l’occasion de sa participation aux Internationales de Dijon organisées le 1er avril 2017 par l’IRIS et la ville de Dijon, en partenariat avec RFI et France 24.
– En quoi les politiques migratoires françaises et européennes sont-elles un échec ?
– Quelles évolutions observe-t-on concernant les profils des réfugiés ?
– Quel rôle jouent les ONG ? Ne risquent-elles pas de se substituer aux responsabilités de l’État ?

« Mahmoud Ahmadinejad souhaite montrer qu’il peut encore exister politiquement »

IRIS - jeu, 13/04/2017 - 11:23

Le 5 avril, l’ancien président de la République islamique donnait une conférence de presse et affirmait qu’il « n’avait pas l’intention de participer à l’élection ». Une semaine plus tard, il décide de se présenter. Comment expliquez-vous ce revirement ?

Avec cette annonce, Mahmoud Ahmadinejad s’aligne sur les personnages politiques imprévisibles qu’on a pu observer ces derniers temps. Sa candidature, en contradiction avec la promesse qu’il avait faite au guide suprême, est un défi aux autorités. Si, dans son discours, il annonce vouloir soutenir son ancien vice-président Hamid Baghaie et respecter ainsi son engagement auprès de Khamenei, la réalité est tout autre. Il a franchi la ligne rouge, et cette offensive obéit à un calcul profondément individuel. Mahmoud Ahmadinejad souhaite en fait s’emparer d’un espace politique laissé vacant. Muni de sa casquette de populiste, il se positionne encore une fois contre la corruption, contre l’establishment. Il souhaite montrer que la candidature de son ancien vice-président Hamid Baghaie n’était qu’une substitution à la sienne et qu’il peut encore exister politiquement.

Quelles seront les conséquences de cette candidature sur la scène politique iranienne ?

La candidature de Mahmoud Ahmadinejad doit encore être validée par le Conseil des gardiens de la Constitution, le conseil veillant à la fidélité des candidats aux idéaux révolutionnaires. Le guide suprême peut d’ailleurs jouer de son influence et veiller à ce que la candidature de l’ancien président ne soit pas validée. Les relations entre les deux hommes s’étaient déjà dégradées à la fin du mandat de l’ancien dirigeant qui avait tenu un discours de plus en plus nationaliste. Si Ahmadinejad obéit à sa stratégie officielle, il peut penser que, même si sa candidature est invalidée, les autorités ne pourront pas invalider celle de Hamid Baghaie. Mais cette hypothèse reste bancale compte tenu du passé de l’autre candidat, emprisonné sept mois en 2015.

Quel est l’avenir politique de Mahmoud Ahmadinejad ?

Mahmoud Ahmadinejad compte jouer sur la base sociale iranienne la plus défavorisée, celle qui l’avait fait élire en 2005. En prenant le contre-pied des politiques de libéralisation économique amorcées par son successeur, il se fait promoteur de la justice sociale et du revenu universel. Une partie de la population adhère à cette rhétorique et se reconnaît dans la personnalité d’Ahmadinejad, « l’homme du peuple ».
Mais il ne faut pas oublier que cette couche sociale ne représente pas l’ensemble de la population. Aujourd’hui, l’ultraconservateur est détesté par les jeunes et la classe urbaine moyenne. Les jeunes le détestent du fait de son insensibilité aux questions de démocratie et de défense des libertés individuelles. La classe moyenne exècre son nationalisme exacerbé. C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons que le guide suprême l’avait empêché de mener campagne. D’un autre côté, Ahmadinejad n’est pas du tout populaire au sein de son clan. Durant son second mandat, les conservateurs avaient vivement critiqué sa politique économique. Aujourd’hui, ils ont leur propre candidat, Ebrahim Raissi, à la tête du « Front populaire des forces de la révolution islamique », nouveau groupe créé en décembre dernier. Face à ces difficultés, difficile d’envisager un avenir politique pour ce personnage controversé.

Stadtpolizei von Buenos Aires: Kooperation mit bayerischen Hochschulen

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 13/04/2017 - 09:44
Seit November 2014 ist die Stadtpolizei von Buenos Aires (Policía de la Ciudad de Buenos Aires) ein Kooperationspartner der Hanns-Seidel-Stiftung. Ziel der Zusammenarbeit ist es, eine erfolgreich arbeitende, bürgernahe und die Menschenrechte achtende Polizei aufzubauen.

Iran und Russland

SWP - jeu, 13/04/2017 - 00:00

Das iranisch-russische Verhältnis hat sich qualitativ verändert. Spätestens seit die Islamische Republik im August 2016 ihren Luftstützpunkt Nojeh für russische Kampfflugzeuge zur Verfügung stellte, ist deutlich geworden, dass die bilateralen Beziehungen in eine neue Phase eingetreten sind. Die Unterstützung beider Länder für die syrische Regierung hat die Frage aufgeworfen, ob das iranisch-russische Bündnis eine grundlegende geopolitische Verschiebung im Nahen und Mittleren Osten einläutet oder lediglich eine Zweckgemeinschaft auf Zeit darstellt. Charakter und Intensität russisch-iranischer Kooperation haben sowohl sicherheitspolitische Auswirkungen als auch Konsequenzen für den Handlungsspielraum Deutschlands und der EU in der Nahostregion.

Wie wird in Iran die Frage einer stärkeren Anbindung an Russland diskutiert und wie werden die Aussichten auf eine »strategische Partnerschaft« beurteilt? Zwar weichen Irans und Russlands geopolitische Interessen in der Region voneinander ab, schließen sich aber nicht gegenseitig aus. Dadurch ergeben sich für beide Seiten Anknüpfungspunkte. Trotz anhaltenden Misstrauens gegenüber Moskau ist Teheran daher fest entschlossen, die bisherige Zusammenarbeit deutlich auszubauen. Unter der derzeitigen iranischen Führung ist eine prioritäre Partnerschaft mit Russland, die fallbasierte Allianzen auf Zeit ermöglicht, die wahrscheinlichste Option. Deutschland und die EU müssen sich darauf einstellen, dass Teheran im Nahen und Mittleren Osten auch weiterhin machtpolitische Bündnisse mit Moskau eingehen wird, deren geopolitisches Gewicht nicht ignoriert werden kann.

Interview mit Jürgen Hardt: Türkei vor dem Verfassungsreferendum

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 13/04/2017 - 00:00
Der außenpolitische Sprecher der Unions-Bundestagsfraktion hofft auf einen dem europäischen Wertekonsens entsprechenden Ausgang.

ICM Policy Paper: The New Primacy of Partnerships Between the UN, Regional Organizations, Civil Society, and the Private Sector

European Peace Institute / News - mer, 12/04/2017 - 22:12

Over the past few years, the world has been confronted with a series of crises that have challenged perceptions of global stability. Whether a moment of high risk or great opportunity, this is without a doubt a moment of growing complexity. More actors, institutions, and networks of interests are engaged in the international sphere than ever before.

This policy paper explores three groups of these actors: regional organizations; civil society and NGOs; and the private sector. It also asks how the UN can better leverage relations with and among these actors for a more efficient and legitimate multilateral system. Based on extensive consultations with representatives of states, various UN entities, and civil society, as well as subject-matter experts, this paper details recommendations laid out in the ICM’s final report, published in September 2016. These include to:

  • Set out a strategic vision for UN partnerships;
  • Strengthen UN partnerships with regional organizations, especially the African Union;
  • Build and sustain civil society involvement in the UN; and
  • Create new platforms for UN engagement with the private sector.

To stand with those who are committed to working multilaterally and reforming the international community, we are asking people to use the hashtag #MultilateralismMatters. For more, including sample tweets and graphics, read IPI’s Social Media Toolkit here.

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Für Werte und Interessen: Bayerische Delegation in Washington

Hanns-Seidel-Stiftung - mer, 12/04/2017 - 16:41
Unterwegs in transatlantischer Mission waren deutsche Politiker bei ihrem Besuch in Washington Anfang April. Die transatlantischen Beziehungen, sicherheitspolitische Zusammenarbeit und die Wirtschaftsbeziehungen waren unter anderem Themen der Arbeitsreise. Aber auch für ein angemessenes Bild von Deutschland machten sich die Delegierten stark.

La propuesta de cosoberanía para Gibraltar: beneficios para todos

Real Instituto Elcano - mer, 12/04/2017 - 12:23
ARI 33/2017 - 12/4/2017
Martín Ortega Carcelén

Tras el referéndum sobre el Brexit, España presentó al Reino Unido una propuesta de negociación sobre Gibraltar en la que se plantea una soberanía conjunta, la doble nacionalidad para los gibraltareños y el respeto de su autonomía.

Descubrir el Mediterráneo (y aprovechar su europeísmo)

Real Instituto Elcano - mer, 12/04/2017 - 06:22
Comentario Elcano 17/2017 - 12/4/2017
Ignacio Molina

Si se lo propone, el grupo de siete países del sur de la Unión Europea que acaba de celebrar una cumbre en Madrid podrá moldear decisivamente el debate sobre el futuro de Europa.

Cote d’Ivoire: A Success Story for UN Peacekeeping Missions

European Peace Institute / News - mer, 12/04/2017 - 03:46

On April 11th, IPI together with the Permanent Mission of Côte d’Ivoire to the United Nations cohosted a high-level policy forum and reception entitled Côte d’Ivoire, a Successful Case of Crisis Management: A Look Back at the Experience and Lessons Learned.

After thirteen years, the United Nations Operation in Côte d’Ivoire (UNOCI) is set to end in June 2017, leaving behind a stable country on the path to economic development, (the annual average growth rate stands at 9 percent) reconciliation, and sustainable peace.

UNOCI is the first peacekeeping operation to close since the United Nations Integrated Mission in East Timor ended. Its transition toward closure comes at a time when exit strategies are being considered for UN missions in Liberia and Haiti—providing an opportunity to examine lessons learned from this unique operation.

In efforts to resolve the Ivorian crisis, the Security Council adopted various crisis management instruments including: diplomatic engagement through regional mediation efforts and the deployment of a regional force; the simultaneous deployment of a French force (Opération Licorne); the implementation of an arms and diamonds embargo, targeted sanctions against troublemakers; the establishment of a commission of inquiry for human rights abuses; threats to resort to the International Criminal Court; Security Sector Reform (SSR), Disarmament, Demobilization and Reintegration (DDR); and the establishment of a UN election certification mandate.

All these instruments have, at some point, helped initiate dialogue between various stakeholders. Although contested at its outset, the UN’s election certification role ultimately led the international community to unite in support of full respect for the results of the November 2010 presidential elections. This allowed for crisis recovery and the stabilization of Cote d’Ivoire, and more broadly, of the subregion.

As Côte d’Ivoire launches its campaign for a non-permanent member seat on the UN Security Council, this high-level panel will offer the opportunity to reflect on the management and resolution of this crisis, and the lessons that can be learned from the long-running United Nations Operation in Côte d’Ivoire.

Panelists:
H.E. Mr. Marcel Amon-Tanoh, Minister of Foreign Affairs, Côte d’Ivoire
Mr. Jean-Pierre Lacroix, United Nations Under-Secretary-General for Peacekeeping Operations
Mrs. Elisabeth Lindenmayer, Director, International Organization and UN Studies Specialization, School of International and Public Affairs, Columbia University

Moderator:
Dr. Youssef Mahmoud, Senior Adviser, International Peace Institute

Sahel-Beauftrage reist nach Afrika: Julia Klöckner in Mali und Niger

Konrad Adenauer Stiftung - mer, 12/04/2017 - 00:00
Die Sahel-Beauftragte der Konrad-Adenauer-Stiftung, Julia Klöckner, besucht Mali und Nigeria, um sich ein Bild von der Situation vor Ort zu machen.

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