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ETI : taille intermédiaire, gros potentiel

Institut Montaigne - mer, 24/01/2018 - 10:50
ETI : taille intermédiaire, gros potentiel Institut Montaigne mer 24/01/2018 - 10:50 Language Français

ETI :
taille intermédiaire,
gros potentiel

Janvier 2018 Président du groupe de travail 
  • Arnaud Vaissié, co-fondateur et président-directeur général, International SOS 
Groupe de travail 
  • Emmanuelle Barbara, senior partner, August Debouzy
  • Philippe Chalon, directeur des relations institutionnelles, International SOS
  • Aulde Courtois, directeur général adjoint, Spallian
  • Vanessa Lamorre-Cargill, Innovation Champion Director / directrice innovation, Sodexo
  • Daniel Laurent, conseiller du président, Chargeurs
  • Jacky Lintignat, alors directeur général, KPMG
  • Alexandre Montay, délégué général, METI
Rapporteurs 
  • Marc-Antoine Authier, responsable des argumentaires, de la synthèse et des partenariats, METI
  • Ambre Limousi, assistante chargée d’études, Institut Montaigne
  • Victor Poirier, chargé d’études senior, Institut Montaigne
  • Simon Weill, économiste

Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes, ni les institutions qu’elles représentent.

  • Nicolas Baverez, économiste, avocat à la cour d’appel de Paris
  • Augustin Bourguignat, secrétaire confédéral, CFDT
  • Marie Esnault-Bertrand, directrice des entreprises et de l’emploi, Région Ile-de-France
  • François Germinet, président de la commission formation et insertion professionnelle, CPU
  • Michaël Fribourg, président-directeur général, Chargeurs
  • Bruno Grandjean, président-directeur général, Redex
  • Stéphane Guinchard, associé fondateur, Héraxis
  • Bertrand Joab-Cornu, co-fondateur, Wingly
  • Hervé Joulia, secrétaire du club des ETI, Région Nouvelle Aquitaine
  • Ludovic Le Moan, directeur général et fondateur, Sigfox
  • Déborah Levy, chargée de mission formation, CPU
  • Isabelle Martin, responsable du service confédéral économie et société, CFDT
  • Bertrand Martinot, économiste, ancien DGEFP et Senior Fellow de l’Institut Montaigne 
  • René Ricol, trésorier et associé fondateur de Ricol Lasteyrie Corporate Finance
  • Frédéric Sanchez, président, Fives
  • Ulrike Steinhorst, président, Nuria Consultancy, et administrateur indépendant

Ce n’est pas la taille qui compte ! Entre les grandes et les petites entreprises, il existe tout un tissu économique : les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME) de croissance. Ces organisations créent des emplois, génèrent de la richesse, innovent, sont ancrées dans les territoires, ouvrent des filiales à l’étranger... mais subissent rapidement les blocages et rigidités administratives, réglementaires et fiscales de l’écosystème entrepreneurial français. 

C’est parce que les PME de croissance et les ETI portent en elles les ressources vitales pour notre économie que nous avons choisi d’y consacrer un rapport. C’est aussi parce que ces entreprises sont le baromètre des difficultés de l’économie française.

Au cours des derniers mois, l’Institut Montaigne et le Mouvement des Entreprises de taille intermédiaire (METI) ont rencontré des entrepreneurs français afin d’identifier les principaux blocages et freins qui pèsent sur ces organisations. Forts de ces échanges, nous formulons des propositions pour que la France capitalise sur ce vivier d’entreprises stratégiques pour notre croissance et notre compétitivité.

ETI, PME de croissance : de quoi parle-t-on ? Définition et caractéristiques des ETI 

Les ETI recouvrent toutes les entreprises de 250 à 4 999 salariés qui remplissent au moins l’un des deux critères suivants :

  • le chiffre d’affaires se situe entre 50 millions et 1,5 milliard d’euros ;
  • le total du bilan se situe entre 43 millions et 2 milliards d’euros.

 Le profil type d’une ETI s’articule autour de trois caractéristiques principales :

  • leur taille les rapproche plus des PME que des grandes entreprises (la moitié des ETI ont moins de 500 salariés) ;
  • leur capitalisation est majoritairement patrimoniale, voire familiale ;
  • leur distribution par secteur d’activité révèle une surreprésentation de l’industrie (elle représente une ETI sur trois, contre une sur dix pour l’ensemble des entreprises).
Définition et caractéristiques des PME de croissance

Les PME de croissance sont des entreprises qui n’entrent pas encore dans la catégorie des ETI mais qui y aspirent par leur dynamique de développement. Leurs principales caractéristiques sont les suivantes :

  • leur nombre de salariés se situe entre 20 et 250 ;
  • leurs dépenses de personnel ont crû d’au moins 15 % par exercice sur deux exercices consécutifs ;
  • elles répondent aux critères européens de la PME, notamment en termes de taille, de chiffre d’affaires, de bilan et d’indépendance ;
  • elles sont assujetties à l’impôt sur les sociétés.
Pourquoi les rassembler ?

Dans la suite de notre développement, nous évoquerons les ETI, mais nous considérerons que les PME de croissance peuvent être incluses dans cette catégorie des ETI, et ce pour trois raisons :

  • les problématiques qu’elles rencontrent dans leur croissance les confrontent aux mêmes obstacles que les ETI ;
  • les bénéfices qu’elles apportent à l’économie et à la société se confondent avec ceux qu’apportent les ETI : propension à l’innovation, création d’emplois, projection à l’international ;
  • comme les ETI, elles sont profondément ancrées dans le territoire.
Les ETI, des atouts stratégiques pour notre pays... Ancrage local et présence internationale

Les ETI et les PME de croissance sont implantées dans tout l’Hexagone et y ancrent des savoir-faire, notamment industriels. Elles structurent ainsi l’activité à l’échelle régionale et participent à l’intégration économique de l’ensemble des territoires. 78 % des sites de production des ETI se situent en régions et 41 % des salariés qu’elles emploient travaillent dans l’industrie (contre 25 % pour l’ensemble des entreprises).

Cet ancrage local ne les empêche pas de se projeter à l’international, à la fois par l’exportation et par l’implantation de filières de production et de distribution à l’étranger. Ainsi, trois ETI sur quatre exportent, on compte 12 000 filiales à l’étranger et elles représentent le tiers des exportations françaises, contribuant de ce fait au rétablissement de la balance commerciale française.

Capacité d’innovation, projection dans le temps long

Les ETI se caractérisent également par une capitalisation patrimoniale et familiale : 64 % d’entre elles ont un capital détenu par des personnes physiques et 45 % sont familiales. Cette particularité les encourage à dépasser la seule rentabilité à court terme pour viser un développement à plus long terme.

L’innovation constitue un moteur essentiel de leur croissance. Hors de nos frontières, ces dernières font face à la concurrence internationale. Elles n’ont d’autre choix que d’innover pour rester compétitives et gagner des parts de marché. En 2016, près de trois ETI sur cinq ont innové en investissant dans la R&D, en déposant un brevet, en lançant un nouveau produit ou en acquérant une licence.

Création d’emplois et source de croissance

Même si les ETI sont peu nombreuses en France, elles stimulent la croissance. Elles emploient 24 % des effectifs salariés en France et elles sont les seules catégories d’entreprises à avoir créé des emplois en France entre 2009 et 2015
 

...mais qui rencontrent des obstacles à leur déploiement en France Un déficit de notoriété 

Les ETI sont moins célèbres que les grands groupes, moins en vogue que les startups et moins connues que les petites entreprises. En conséquence, elles restent sous le radar des pouvoirs publics. Concrètement, les réformes économiques ne sont jamais orientées spécifiquement vers le développement de ces entreprises Elles se concentrent sur les grands groupes ou les petites entreprises dont les problématiques divergent nettement.

La France compte environ 5 800 ETI sur son territoire. La dynamique de création et de croissance existe bel et bien, mais elle n’est pas suffisante pour rattraper le retard vis-à-vis de nos voisins européens : en l’espace de deux quinquennats, la France n’a donné naissance qu’à 1 200 ETI nouvelles.

Mais il n’y a pas de fatalité ! En 1981, la France comptait le même nombre d’ETI que l’Allemagne. Outre-Rhin, ce tissu d’entreprises, que l’on appelle le Mittelstand, constitue le moteur de l’économie, notamment pour ce qui concerne le commerce extérieur. Il est à l’origine de 35 % du chiffre d’affaires total en Allemagne, propose 60 % de l’ensemble des emplois et 82 % des postes de formation en apprentissage. 

Un cadre juridique et réglementaire inadapté

Les PME de croissance et les ETI subissent plus que les grands groupes les lourdeurs réglementaires et fiscales qui peuvent bloquer l’activité économique de notre pays : si elles franchissent rapidement les seuils qui déclenchent de nouvelles réglementations, elles n’atteignent pas forcément la taille critique qui leur permettrait de franchir ces obstacles.

Un autre frein important à l’agilité des ETI réside dans la volatilité du droit. Le régime juridique et fiscal évolue régulièrement et peut bloquer certaines organisations dans leur déploiement. L’exemple du Crédit Impôt Recherche (CIR) est à ce titre éclairant : plus de la moitié des entreprises ont dû attendre le second semestre 2016 pour obtenir le remboursement de leur CIR 2015. Ces retards de paiement peuvent porter préjudice au développement des petites structures.

Des formations inadaptées à ces structures

Les ETI sont des structures moins “formatées” que les grands groupes et permettent ainsi d’accorder plus rapidement une autonomie et des responsabilités managériales. La formation initiale pourrait intégrer davantage les compétences indispensables au travail en entreprise telles que la capacité à mener un projet en équipe, la prise de parole en public ou la maîtrise parfaite d’un anglais opérationnel. 

Cinq champs d’action pour un développement rapide et ambitieux des ETI 1 Détails Agir sur le champ culturel Détails

Réaffirmer le lien qui existe entre profitabilité des entreprises et pérennité du modèle social.
 
Proposition 1 Faire connaître les ETI et l’ensemble des métiers qu’elles recouvrent auprès des lycéens et des étudiants.

Proposition 2 Adopter un discours positif sur la création d’emplois en mettant en avant les réussites individuelles sur le plan local et régional.

2 Détails Agir sur le champ social Détails

Associer les salariés à la réussite de l'entreprise et à sa pérennité. Evaluer la mise en œuvre des nouvelles obligations législatives et créer une culture de la confiance entre entreprises et administrations.

Proposition 3 Développer l'actionnariat salarié, l'intéressement et la participation.

  • Exonérer de forfait social, actuellement à 20 %, les politiques volontaristes d’intéressement (c’est-à-dire tout accord d’épargne salariale supérieur au minimum imposé par la loi) ainsi que les politiques volontaristes de participation qui vont au-delà de la participation légale.
  • Harmoniser les dispositifs de participation et d’intéressement.

 
Proposition 4 Laisser la possibilité aux PME et aux ETI d'expérimenter un "Conseil d'entreprise" à l'allemande.
 
Proposition 5 Encadrer et évaluer la mise en œuvre des nouvelles obligations législatives et réglementaires en direction des entreprises. Publier à la fin de chaque année un rapport faisant état de l’évolution quantitative du code du travail en termes de pages et d’articles.
 
Proposition 6 Créer un "passeport croissance" pour accompagner l’entreprise dans son développement.
 

3 Détails Agir sur le champ fiscal Détails

Pour garder les centres de décision en France et soutenir les stratégies de conquête internationale de nos ETI, assurer la continuité du capital et en faciliter la transmission.
 
Proposition 7 Aménager la fiscalité des transmissions d'actions afin de sanctuariser le capital productif avec :

  • un sursis d’imposition pour la transmission aux descendants ;
  • une restriction de l’imposition aux cas de cession effective.

 
Proposition 8 Simplifier les Pactes Dutreil : simplification et renforcement de la sécurité juridique des "Pactes" (suppression des attestations annuelles, élargissement du paiement différé fractionné, élargissement des actifs éligibles aux Pactes notamment immobilier et actifs immatériels).

4 Détails Agir sur le champ territorial Détails

Développer des hubs de croissance dans les régions.
 
Proposition 9 Confier aux régions la cartographie des ETI présentes sur leur territoire afin de mieux connaître les besoins et les ressources de ces entreprises. 
 
Proposition 10 Demander aux régions de structurer et d'animer le triangle d'or "recherche - université - entreprise", en lien avec les structures patronales locales. Les régions doivent agir comme catalyseurs dans l’écosystème collaboratif de l’innovation technologique au service des entreprises. Il s’agit d’associer les universités, les PME, les ETI et les grandes entreprises mais aussi les pôles de compétitivité, les Instituts de Recherche Technologiques (IRT) et les branches industrielles en région (par exemple l’UIMM et son Fonds d’Innovation pour l’Industrie).
 
Proposition 11 Afin de rendre les collectivités locales et le site France attractifs, supprimer la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) qui grève le capital productif avant même que toute valeur économique n'ait été générée. La suppression de la CVAE serait un accélérateur de croissance au niveau régional. A l’heure où les collectivités locales recherchent à attirer très activement les investissements sur leurs territoires, il est paradoxal d’avoir un impôt qui pénalise ces mêmes investissements.
 
Proposition 12 Transférer aux régions l’ensemble du pilotage de la formation professionnelle initiale (apprentissage et lycées professionnels) et prendre appui sur les ETI pour développer l’apprentissage en :

  • Simplifiant le cadre juridique de l’alternance (avec des contrats alignés sur le CDD et une harmonisation progressive des contrats de professionnalisation et ceux d’apprentissage).
  • Basculant la majeure partie de l’enseignement secondaire professionnel vers l’apprentissage.
5 Détails Agir sur le champ numérique Détails

Les PME de croissance et les ETI sont résolument engagées dans la transformation digitale. Ce mouvement doit être amplifié et accéléré à travers la mise en place d’un environnement davantage incitatif.
 
Proposition 13 Ecrire la stratégie de la transformation numérique de l’économie. Cette stratégie numérique nationale est essentielle pour structurer ensuite les budgets publics et les dispositifs fiscaux de soutien à l’innovation. Les outils doivent être au service de cette stratégie qui aura été validée au préalable par les grandes branches industrielles. La "stratégie numérique 2025" du gouvernement allemand peut certainement constituer une source d’inspiration.
 
Proposition 14 Mettre en œuvre un dispositif de "suramortissement numérique de 150 %" (comme cela a été réalisé avec succès pour le suramortissement productif) favorisant, sans plus attendre, les investissements dans le numérique et le rapprochement des ETI et PME avec les start-up innovantes.
 
Proposition 15 Adapter le CIR au défi de la transformation digitale en créant le CIMENT (Crédit d’Impôt pour la Modernisation des Entreprises) pour en faire un crédit d’impôt nouvelle génération rendu accessible à toutes les tailles d’entreprise, notamment les PME et les ETI.
 
Proposition 16 Dans le cadre de la formation professionnelle dans les PME de croissance et dans les ETI, créer les conditions pour la formation des hommes et des femmes aux nouveaux métiers du numérique.
 
Afin de créer un environnement propice à l’acquisition et au développement des compétences digitales, il est nécessaire :

  • de favoriser le développement en région de partenariats entre les ETI et les entreprises sociales agréées solidaires comme Simplon qui permettent à des chômeurs de se former au métier du digital ;
  • d’exonérer temporairement l’entreprise de charges salariales pour tous les profils recrutés (apprentissage et CDI) via ces formations et qui sont effectivement affectés à des métiers "digitaux" ;
  • de favoriser l’émergence "d’écoles du digital" créées par une ou plusieurs ETI avec une structure comme Simplon et de défiscaliser les investissements consacrés à la mise en place et au fonctionnement de ces structures. Ces écoles seraient ouvertes à des demandeurs d’emploi ou à des étudiants souhaitant réorienter leur formation.
ETI : taille intermédiaire, gros potentiel Les Entreprises de Taille Intermédiaire sont des atouts stratégiques pour notre pays. Mais elles font face à des obstacles qui freinent leur développement... Cinq champs d’action pour un développement rapide et ambitieux des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) Rapport Enrichie Rapport 122 eti-taille-intermediaire-gros-potentiel-rapport.pdf Résumé exécutif 18 eti-taille-intermediaire-gros-potentiel-resume-executif.pdf Blanc mer 24/01/2018 - 10:50 Auteurs

Libérer l’islam de l’islamisme

Fondapol / Général - mer, 24/01/2018 - 10:38

Depuis la mort du Prophète Mohammed, le récit islamiste a kidnappé la foi musulmane, pour en faire un projet politique dominant des esprits et des territoires. Après quatorze siècles, ce même panislamisme s’emploie à imposer son agenda à l’Orient et à l’Occident. Sa branche armée se charge de l’accélérer via une stratégie sanguinaire du « […]

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Opération « Rameau d’olivier » : un embrasement prémédité ?

IRIS - mer, 24/01/2018 - 10:31

Avec le lancement de l’opération « Rameau d’olivier » dite « de sécurisation », le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis à exécution les menaces qu’il réitérait depuis de nombreux mois. La montée en puissance d’une entité kurde à la frontière turco-syrienne à la faveur des victoires militaires contre Daech constituait pour la Turquie un casus belli. Marginalisées diplomatiquement dans la région, les puissances occidentales n’ont pu enrayer cette marche à la guerre alors même que les milices kurdes de Syrie ont constitué leur fer de lance militaire dans la région. Le point de vue de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS

Recep Tayyip Erdogan a mis sa menace à exécution avec le lancement d’une offensive à la frontière turco-syrienne. Comment comprendre l’intervention turque ? Celle-ci ne vient-elle pas rajouter du chaos dans une situation déjà passablement complexe ?

Depuis maintenant de nombreux mois, les autorités turques affirment leur forte préoccupation quant aux avancées des Forces démocratiques syriennes (FDS). Celles-ci sont structurées par les milices liées au Parti de l’Union démocratique (PYD), dont les Unités de protection du peuple (YPG) constituent la branche armée. La cause des multiples avertissements turcs réside dans le fait qu’Ankara considère que le PYD et les YPG sont la franchise syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le PKK est en guerre contre l’État turc depuis 1984, conflit dont on peut évaluer qu’il a fait près de 50 000 victimes au total. Cette organisation est qualifiée de terroriste par Ankara ainsi que par la plupart des puissances occidentales, dont l’Union européenne, la France et les États-Unis. Pour les autorités turques, les zones passées sous le contrôle du PYD, dans le nord de la Syrie, constituent « une entité terroriste » située à leur frontière. Il y a donc la perception d’une menace existentielle par le fait même de l’existence de cette entité de facto autonome au nord de la Syrie. À cela s’ajoute, facteur aggravant pour la Turquie, le fait que ces milices ont été entraînées et approvisionnées en armes et en argent par les États-Unis.

Cependant, les événements se sont accélérés, il y a de cela une dizaine de jours, lorsque Washington a publiquement déclaré sa décision de créer une « armée », une force de sécurisation, composée d’environ 30 000 hommes qui serait dans le nord de la Syrie sur une partie des 920 kilomètres de la frontière turco-syrienne. Or, cette force serait structurée autour des Forces démocratiques syriennes et donc du PYD. Depuis l’annonce de cette décision, on assiste à une escalade progressive des tensions, avec en point d’orgue, la mise en œuvre de l’opération « Rameau d’olivier » le 20 janvier.

Dans cette offensive, la marge de négociations avec R. T. Erdogan est extrêmement faible, car la Turquie considère, à tort ou à raison, que cette « entité terroriste » constitue un problème existentiel. Elle craint que la cristallisation de cette « entité terroriste » puisse influer sur les aspirations des Kurdes de Turquie liées au PKK. La marge de manœuvre des réponses de Washington et Moscou est limitée, car ni les Russes ni les Américains, qui avaient été prévenus par le gouvernement turc du déclenchement de l’opération, n’ont été en situation de l’empêcher.

La situation est donc très préoccupante. Alors que la situation en Syrie – sans ignorer bien sûr les combats actuels dans la région d’Idlib, ou les faubourgs de Damas de la Ghouta orientale – tendait à voir décroître les opérations militaires, la dynamique engendrée par l’offensive turque est source d’une potentielle résurgence du chaos dans le nord du pays.

Comment expliquer la faiblesse des réactions de la part des États-Unis, de la France et de la Russie ? Que retenir de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU de ce début de semaine ?

Cette faiblesse s’explique avant tout par la détermination sans failles des autorités turques à mener à bien cette opération. James Mattis, le ministre américain de la Défense, a d’ailleurs publiquement reconnu avoir été mis au courant de la décision turque, mais les États-Unis se trouvent actuellement, pour de multiples raisons, dans une situation de tensions extrêmes avec Ankara et ne sont donc guère en situation de pouvoir peser sur cette dernière.

Moscou, a contrario, entretient des relations normalisées avec Erdogan depuis maintenant un an et demi. Les deux pays coopérèrent étroitement pour tenter de mettre en œuvre une solution politique au conflit syrien, notamment à travers les rencontres d’Astana et de Sotchi. Pour autant, ils sont en profond désaccord sur l’attitude à adopter envers les forces kurdes de Syrie organisées par le PYD. Les Russes considéraient déjà à l’époque soviétique que les dossiers kurdes – car ne se déclinant pas de manière identique en Turquie, Syrie, Irak ou Iran – pouvaient constituer un instrument au service du déploiement de leurs intérêts dans la région. Rappelons que le PYD a ouvert un bureau de représentation à Moscou en février 2016 et que Moscou souhaite aujourd’hui inclure ce parti dans les pourparlers de Sotchi, au grand dam des dirigeants turcs.

Concernant la tenue d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, à la demande de la France lundi 22 janvier, elle a été sans aucun effet sur Ankara. La demande aux autorités turques de faire preuve de retenue, comme l’ont d’ailleurs déjà fait les Russes et les Américains depuis le début des opérations, relève plus d’un vœu pieux que d’une réelle capacité à infléchir la résolution d’Ankara.

À cela s’ajoutent, il est important d’en prendre la mesure, les divergences bien connues entre les membres du Conseil de sécurité sur la Syrie. Les Russes qui possèdent incontestablement les meilleurs atouts diplomatiques, politiques et militaires sur le terrain ne feront, à ce stade, aucune concession aux Américains, totalement démonétisés sur ce dossier. En ce sens, on peut considérer, qu’au moins tacitement, les Russes ont fourni leur aval à l’opération « Rameau d’olivier ».

Quels sont les objectifs de la force de sécurisation de 30.000 hommes voulue et soutenue par les États-Unis en Syrie, mais à laquelle s’oppose la Turquie ?

Cette force de sécurisation – qui a été l’étincelle des combats en cours comme évoqué précédemment – a pour principale fonction de renforcer la puissance du PYD et de ses milices. Les États-Unis, considérablement affaiblis par leur succession d’erreurs en Syrie depuis 2011, ont certainement cherché à se doter d’un point d’appui solide pour tenter de reprendre pied dans des négociations qui, il est vrai, ont actuellement quelques difficultés à se décanter. Au vu de l’instabilité qui persiste en Syrie, les Américains considèrent que s’appuyer sur le PYD, dont ils sont actuellement proches, constitue un moyen de peser dans les discussions.

Mais les Kurdes du PYD doivent pour leur part être conscients qu’ils peuvent être lâchés à tout moment par Washington. L’histoire des Kurdes de Turquie, de Syrie, d’Irak ou d’Iran est une longue succession de trahisons. Il est de bon ton, pour une partie des puissances occidentales, de les soutenir dans leur combat, présenté comme émancipateur, jusqu’au jour où cela ne sert plus leurs intérêts…

C’est un objectif parfaitement assumé par les Américains d’instrumentaliser des forces qu’ils contrôlent militairement et qui, avec le concours du PYD et du YPG, ont permis les défaites militaires de Daech. Pour autant, cela ne vaut pas soutien définitif et l’on peut considérer que d’un point de vue stratégique Ankara restera plus important que Kameshli aux yeux de Washington.

Quelles nouvelles du Liban ? L’éclairage de Joseph Bahout

Institut Montaigne - mer, 24/01/2018 - 10:28
Quelles nouvelles du Liban ? L’éclairage de Joseph Bahout Institut Montaigne mer 24/01/2018 - 10:28

Deux mois après les turbulences politiques qui ont secoué le Liban et placé son Premier ministre sous les projecteurs du monde entier, la politiqu

La economía mundial ante 2018

Real Instituto Elcano - mer, 24/01/2018 - 07:38
ARI 9/2018 - 24/1/2018
Federico Steinberg y José Pablo Martínez

Aunque la economía mundial parece estar superando definitivamente la Gran Recesión, durante 2018 tendrá que hacer frente a diversos riesgos que podrían amenazar dicha recuperación.

So funktioniert Fluchtursachenbekämpfung

Konrad Adenauer Stiftung - mer, 24/01/2018 - 00:00
Die Supporting Syria and the Region-Konferenz 2016 in London hat inmitten der syrischen Flüchtlingskrise einen entscheidenden Paradigmenwechsel in der europäischen Entwicklungszusammenarbeit eingeläutet. Dabei wurden nicht nur neue Finanzquellen mobilisiert, sondern der entwicklungspolitische Fokus auch auf eine längerfristige Stärkung der Resilienzen der Erstaufnahmeländer gelegt. Dieser Artikel zeigt anhand des EU-Jordan Compact, inwieweit sich der vielversprechende Ansatz eines Compact in der Praxis bewährt hat.

Capital Markets Summit 2018

Institut Montaigne - mar, 23/01/2018 - 13:59
Capital Markets Summit 2018 Institut Montaigne mar 23/01/2018 - 13:59

Ne manquez pas la conférence internationale organisée par POLITICO et L'AGEFI Capital Markets Summit 2018, qui se tiendra à Paris le 8 février 2018.

En participant à ce rendez-vous incontournable, vous pourrez :

  • BENEFICIER des meilleures analyses politiques et financières sur le futur des marchés de capitaux en Europe
  • ECHANGER avec le ministre français de l'Economie et des Finances, 
  • Bruno Le Maire, et les meilleurs experts de toute l’Europe, parmi lesquels les plus hauts représentants de la Commission européenne, de la Banque de France, de l'ESMA, du Fonds européen d'investissement…
  • RENCONTRER + de 130 leaders du secteur bancaire et financier venus de toute l'Europe et des Etats-Unis

Parmi les intervenants de cette journée

  • Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, France
  • Jyrki Katainen, Vice-Président chargé de l'Emploi, de la Croissance, de l'Investissement et de la Compétitivité, Commission européenne
  • Denis Beau, Sous-Gouverneur, Banque de France
  • Rodolphe Blavy, Directeur adjoint, Bureaux Europe, FMI
  • Pier Luigi Gilibert, Président, Fonds Européen d'Investissement
  • Steven Maijoor, Autorité Européenne des Marchés Financiers (ESMA)
  • Valérie Pécresse, Présidente, Région Île-de-France
  • Paul S. Stevens, Président & Directeur général, ICI Global Président,

Accédez au programme et découvrez le panel complet des orateurs.

Blanc 8 février 2018 https://diievents.dii.eu/capital-markets-summit/inscription/ Désactivé

Hôtel des arts et métiers
75116 Paris

Evénement co-organisé par POLITICO et l'AGEFI Ouvert Non Non

Le parquet antiterroriste, réponse judiciaire au djihadisme

Institut Montaigne - mar, 23/01/2018 - 12:53
Le parquet antiterroriste, réponse judiciaire au djihadisme Institut Montaigne mar 23/01/2018 - 12:53

Le 18 décembre dernier, le gouvernement a annoncé la création d’un parquet national antiterroriste. Le ministère de la Justice travaille actuellement à la définition de ses compétences et de sa place future dans l’ordre judiciaire français.

Visões e Trajetórias: os lugares de Portugal e Espanha na União Europeia

Real Instituto Elcano - mar, 23/01/2018 - 11:13
ARI 8/2018 - 24/1/2018
António Goucha Soares

Portugal e Espanha na União Europeia. A crise económica de 2008 e os seus impactos na moeda única: a crise do euro. As trajetórias de saída da crise dos países ibéricos.

Accord nucléaire avec l’Iran : après les ultimatums de M. Trump, un plan B européen ?

Institut Montaigne - mar, 23/01/2018 - 10:38
Accord nucléaire avec l’Iran : après les ultimatums de M. Trump, un plan B européen ? Institut Montaigne mar 23/01/2018 - 10:38

Il y a beaucoup de raisons de penser que les annonces faites le 12 janvier par la Maison Blanche au sujet de l’accord nucléaire avec l’Iran constituent une nouvelle étape vers une sorte de démantèlement programmé depuis Washington de l’accord EU3+3 conclu à Vien

New Tasks for EU-NATO Cooperation

SWP - mar, 23/01/2018 - 00:00

In recent years, difficult relations with Russia and the instability of the Southern Mediterranean have presented the EU and NATO with new challenges. They both put a stronger emphasis on countering hybrid threats, territorial defence and counterterrorism. In the course of this development, the EU and NATO have deepened their cooperation at staff level, while failing to harmonize their basic political and strategic objectives. EU Member States do not yet share a common understanding of the role of the EU and NATO in European defence. The EU could align the Permanent Structured Cooperation (PESCO), incorporated in the Union’s Common Security and Defence Policy (CSDP), more closely with the objectives of NATO. This would be in line with the German idea of an inclusive EU defence policy.

Die Stimmungslage in der Ukraine

SWP - mar, 23/01/2018 - 00:00

Seit geraumer Zeit stellen sowohl Ukrainer und Ukrainerinnen als auch Beobachter im Ausland die Frage, ob die Zeit reif sei für einen »dritten Majdan«. Die Proteste, die am 17. Oktober 2017 und in den Wochen danach stattgefunden haben, sind der Startschuss dafür nicht. Sie sind eher auf die Initiative politischer Akteure zurückzuführen und haben nicht das Potential für eine Massenmobilisierung. Allerdings vermitteln diese Proteste wichtige Botschaften über die politische und gesellschaftliche Lage im Land. Vor dem Hintergrund der Entwicklung der letzten Jahre sind sie ein Zeichen dafür, dass sich die Situation in den kommenden Monaten gefährlich aufheizen könnte.

Die OSZE zwischen Konfrontation und »Strukturiertem Dialog«

SWP - mar, 23/01/2018 - 00:00

Konfrontative Rhetorik überschattete das 24. Ministerratstreffen der Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa (OSZE), das am 7./8. Dezember 2017 in Wien stattfand. Die Tagung spiegelte die Krise der europäischen Sicherheitsordnung, die sich seit 2014 gefährlich zugespitzt hat – als Russland in der Ukraine intervenierte und die Krim annektierte, die Nato wiederum mit der militärischen Rückversicherung ihrer östlichen Frontstaaten reagierte. Zwar bekannten sich in Wien alle Teilnehmenden zu Souveränität und territorialer Integrität der Ukraine, zur dortigen OSZE-Beobachtungsmission und zu den Minsker Abkommen. Doch werden Letztere nach wie vor unterschiedlich interpretiert, und auch in Grundsatzfragen der europäischen Sicherheitsordnung besteht weiter Dissens. Zudem zeigen sich neue Konflikte unter den westlichen Staaten, etwa beim Thema Terrorismusbekämpfung. Chancen bietet indes der »Strukturierte Dialog«, den der deutsche OSZE-Vorsitz 2016 angeregt hatte. Das Format eröffnet Möglichkeiten, um die Faktenbasis von Bedrohungsperzeptionen zu überprüfen, die Sicherheitskooperation wiederzubeleben und zur konventionellen Rüstungskontrolle zurückzukehren.

Eine Hassliebe: Trump und die Medien

Hanns-Seidel-Stiftung - lun, 22/01/2018 - 16:36
Das Verhältnis zwischen Donald Trump und den Medien war von Anfang an gespannt. Trumps Karriere war eng mit den Medien verbunden, er war über Jahre der Showmaster einer erfolgreichen Fernsehsendung auf NBC mit dem Titel The Apprentice/Der Lehrling. Junge Business-Novizen präsentierten in zwei Teams ihre Ideen. Donald Trump senkte den Daumen, wenn er sie für Versager hielt oder vermittelte ihnen Arbeit, wenn er deren Potential sah.Seriöse Medien nahmen Trump nicht ernst. Sie machten sich über seine geringe politische Bildung lustig, verachteten den New Yorker mit seinen Immobiliengeschäften und hielten ihm charakterliche Schwächen vor.

Contraindre ou inciter ? L’installation des médecins dans les déserts médicaux à nouveau en débat

Institut Montaigne - lun, 22/01/2018 - 11:25
Contraindre ou inciter ? L’installation des médecins dans les déserts médicaux à nouveau en débat Institut Montaigne lun 22/01/2018 - 11:25

Comment en finir avec les déserts médicaux ? Cette question n’a pas fini d’alimenter le débat public.

Iran-Tunisie : la diagonale de la colère

Institut Montaigne - lun, 22/01/2018 - 10:46
Iran-Tunisie : la diagonale de la colère Institut Montaigne lun 22/01/2018 - 10:46

L'Iran et la Tunisie sont tous deux touchés par des mouvements de contestation. Ils doivent affronter un même défi : la colère de leur population, et en particulier de leur jeunesse, confrontée à des conditions de vie toujours plus dures.

Faut-il désigner des « cultes représentatifs » en France ?

Fondapol / Général - lun, 22/01/2018 - 09:58

Pour faciliter les relations entre l’État et les responsables religieux, un rapport de Fondapol suggère de créer des « cultes représentatifs » en fonction de « critères objectifs ». Les récentes rencontres avec des religieux à l’Élysée ont montré la nécessité pour les pouvoirs publics de se donner des règles pour savoir qui inviter. Quelle est […]

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Globaler Handel per Mausklick: Die granulare Revolution der Plattformökonomie

Ein Video vom Urlaub zusammenschneiden für 7 Euro, die Bewerbungsmappe auf Englisch übersetzen für 30 Euro oder ein Logo für die neue Firma entwerfen für 6 Euro – das Internet macht es möglich. Auf Plattformen wie Fiverr.com, Proz.com, Upwork.com oder Amazon’s Mechanical Turk (MTurk) werden Jobs weltweit vermittelt. Bearbeitet werden sie in Manila, Bangalore oder auch San Diego. Andere Dienstleistungen per Mausklick finden direkt vor unserer Tür statt: Die Taxifahrt mit Uber, die Unterkunft via Airbnb, das Essen von Deliveroo. Diese physischen Dienste konkurrieren mit etablierten Taxizentralen, Hotelketten und Lieferdiensten. Gemein ist beiden Formen der Plattformökonomie lokal wie global jedoch eins: Sie sind dabei den Handel zu revolutionieren. Das schnelle Wachstum der Plattformökonomie – weltweit wird es auf jährlich 25 Prozent geschätzt – bereitet bestehenden Firmen aller Branchen viel Kopfzerbrechen. Das Prinzip hat der Ökonom Ronald Coase bereits lange vor dem Internetzeitalter verstanden und dafür einen Nobelpreis erhalten: Der Grund, warum Firmen überhaupt existieren sind Transaktionskosten. Nun konnte das Preiskomitee der Schwedischen Reichsbank im Jahr 1991 kaum voraussehen, wie heute Internetplattformen eine Branche nach der anderen umkrempeln. Kunden finden geeignete Dienstleister auf den digitalen Plattformen im Handumdrehen, und Transaktionskosten reduzieren sich auf einen Mausklick. Immer mehr Firmen, vom Übersetzungsbüro bis zur Taxizentrale, braucht der Markt plötzlich nicht mehr. Etwa ein Viertel der Internetwirtschaft besteht bereits heute aus solchen Transaktionsplattformen. Das entspricht einer Marktkapitalisierung von 1,1 Billionen US-Dollar (engl.: trillion) und hat spürbare Auswirkungen auf den Arbeitsmarkt. Die USA führt den Trend an. Dort erwartet man bis 2020 einen Anstieg des Freelancer-Anteils auf 40 Prozent der Erwerbstätigen. In Entwicklungsländern hingegen stellt sich der Trend aus einer anderen Perspektive dar. Dort, wo informelle Beschäftigung nicht die Ausnahme, sondern die Regel ist, ist der Schritt auf die Online-Plattform ein Schritt in Richtung Formalisierung des Arbeitsverhältnisses. Arbeiter erhalten hier mehr Vertragssicherheit und genießen größere Freiheit bei der Auswahl der Kunden. Die Plattformarbeit kann außerdem der Karriereentwicklung dienen. Die Freelancer auf Upwork.com nähmen über die Zeit immer komplexere Aufträge an, konstatiert eine Studie der LMU München. Unter Umständen profitiert sogar der Staatshaushalt. Das Einkommen auf der Plattform wird meist elektronisch bezahlt und ist daher für Steuerbehörden besser nachvollziehbar. Führend im globalen Markt der Online-Dienstleistungen sind Indien, die Philippinen und die Ukraine. Auch Malaysia setzt auf starkes Wachstum. Gemäß der nationalen Beschäftigungsstrategie des südostasiatischen Staates sollen bis zum Jahr 2020 340.000 sogenannte „Clickworker“ einen Umsatz von 500 Millionen Dollar erwirtschaften. Die Nachfrage dieses globalen Marktes kommt jedoch vorwiegend aus Nordamerika und Europa. Daraus leitet sich eine Verantwortung ab. In Deutschland nimmt zum Beispiel der Nationale Aktionsplan für Wirtschaft und Menschenrechte deutsche Unternehmen in die Pflicht, für die Einhaltung der Menschenrechte auch in ihren Lieferketten im Ausland zu sorgen. So wie das Textilbündnis der deutschen Wirtschaft sich für die Textil-Lieferketten einsetzt, könnte ein neues Bündnis für faire Plattformökonomie für bessere Arbeitsbedingungen bei Clickworkern sorgen. Um wirksam zu sein, muss so ein Bündnis allerdings global aufgestellt sein, und auch die Plattformbetreiber aus San Francisco und Bangalore miteinschließen. Denn die wichtigsten Regeln stecken in den Vertragsbedingungen der Plattform selbst. Ein Ethik-Kodex der Plattformbetreiber könnte Plattformarbeitern beispielsweise mehr Sicherheit geben, die Zahlungen für ihre Leistung auch zu erhalten. Die internationale Arbeitsorganisation ILO, sowie nationale Arbeitnehmervertreter wie Verdi und IG-Metall, stellen sich mit zaghaften ersten Schritten jenseits der Arbeitnehmer auf die neue Zielgruppe der Plattform-Freelancer ein – an Plattformbetreiber erheben sie Forderungen für mehr Vertragssicherheit, Mindestlohn, Versicherungsschutz, und Haftungsregeln. Sie haben die Vision von Plattformen, auf denen Auftragnehmer eine kollektive Interessensvertretung erhalten. Gleichzeitig müssen sich nationale Regierungen auf das Zeitalter technologischer Disruptionen auf dem Arbeitsmarkt einstellen. Dänemark, Schweden und vielleicht auch bald Frankreich dienen hier als Vorbild: Statt Jobs zu schützen werden dort die Menschen geschützt. Statt Kündigungsschutz setzen die nordischen Länder auf großzügige Sozialleistungen, Umschulungs- und Vermittlungsangebote. Das gibt nordischen Unternehmen einen Vorsprung, da sie sich personell flexibel auf die sich immer schneller wandelnden Rahmenbedingungen des digitalen Zeitalters anpassen können. Die Politik stellt weltweit fest: Die Zeit lässt sich nicht zurückdrehen. Während die Wirtschaft sich wandelt, müssen wir auch die Arbeitsmarktpolitik vom industriellen Zeitalter in das digitale Zeitalter überführen. Franz von Weizsäcker ist Lead Disruption Strategist und Head of GIZ Blockchain Lab bei der Deutschen Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).

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