La Caisse des Dépôts, la Fondation Jean Jaurès, la Fondation pour l’innovation politique, l’Institut Montaigne et Terra Nova s’associent en 2019, autour de trois colloques dédiés aux enjeux de la cohésion territoriale.
…Du 27 au 29 janvier prochain, Emmanuel Macron se rend en Egypte, dans une région aux multiples conflits où les émotions sont les plus fortes et souvent irréconciliables.
"Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples. Je savais que, au milieu de facteurs enchevêtrés, une partie essentielle s'y jouait. Il fallait donc en être." C'est par cette phrase si souvent citée que s'ouvre le chapitre Orient du tome I des…
Dans le monde des machines sous vide, les modèles et les marques sont légion. Cependant, chaque marque dote ses modèles de caractéristiques qui les différencient des autres modèles d’autres marques.
Certaines personnes se sont données pour mission de comparer quelques modèles de machines sous vide disponibles sur le marché. L’une d’entre elles est Camille, qui nous fait part de ses expériences. Lisons-la !
Bonjour Camille. Dis-nous ce que tu penses des machines sous vide ?Les machines sous vide sont une véritable révolution dans le monde de la cuisine. Elles sont intervenues au moment où nous avions le plus besoin d’elles. Certes, les réfrigérateurs et les congélateurs étaient bien là, mais les machines sous vide sont venues les compléter.
Avec elles en effet, les aliments, et surtout, toutes les sortes d’aliments se conservent mieux. Ils se conservent aussi plus longtemps que s’ils étaient mis au congélateur ou au réfrigérateur. Ce faisant, les tâches sont plus allégées dans tous les foyers, et on assiste à moins de gaspillage du fait que les aliments ne sont plus jetés.
Penses-tu donc que sur le marché, il y a du bon ?Bien sûr, il y a de très bonnes machines sous vide sur le marché. Il suffit de bien chercher. En effet, comme tout article disponible, vous aurez droit à trois gammes : mes machines sous vide en entrée de gamme, celles en milieu de gamme, puis celles en haut de gamme.
Le choix vous reviendra en fonction des caractéristiques dont vous avez besoin pour la conservation de vos aliments. Le choix sera également fait en fonction de ce que vous préférez comme marque et en fonction de l’argent dont vous disposez. Il est par ailleurs important de prendre en compte le rapport qualité/prix.
Nous recommandes-tu une machine sous vide particulière ?Je suis comparatrice de machines sous vide, il est bien évident que c’est mon rôle de vous diriger vers telle ou telle autre marque. Cependant, comme j’ai eu à le dire tout à l’heure, les marques sont diverses et c’est à vous que revient le choix. Je vous dirigerai néanmoins vers l’une de ces marques : Magic, Kitchen Chef, FoodSaver ou encore Crenova.
L’article On a interviewé Camille, comparatrice de machine sous vide est apparu en premier sur RMES.
Vous venez de vous offrir cette machine sous vide dont vous rêviez tant. Cependant vous vous demandez comment l’utiliser, à quelles occasions et à quelle fréquence. Si vous voulez profiter de tous les avantages de la cuisson sous vide, vous devez connaître les aliments que vous devez y cuire absolument et quand.
ConservationSi vous comptez vous occupez le dimanche de votre ration de la semaine seul ou en famille, la cuisson sous vide est un excellent moyen de conserver vos repas car il permet de garder intactes les caractéristiques organoleptiques de vos aliments à l’abri au maximum des bactéries.
Pour une durée de conservation supérieure à 3 mois, par exemple, le produit devra avoir été cuit à une température de 65°C pendant au moins 1 heure. Ensuite, cette température doit être réduite le plus rapidement possible à 5°C.
FêtesSi vous comptez servir par exemple les fameux œufs pochés à Pâques pour une foule de personnes, votre cuiseur sous vide sera le parfait allié pour réaliser cet exploit. Tout ce que vous aurez à faire, c’est de régler votre machine à 67°C puis de les laisser cuire environ une heure.
Viandes avec beaucoup de tissu conjonctifTout ce qui contient beaucoup de collagène à l’avantage d’être bien cuit à basse température et lentement dans un environnement de cuisson très humide. De ce fait, votre thermoplongeur est l’outil idéal pour le faire.
Assurez-vous simplement d’utiliser des sacs spéciaux sous vide ou des sacs Ziploc qui supportent des températures supérieures à 60°C et recouvrez votre bain-marie pour éviter l’évaporation.
Les œufsÀ l’exception des œufs frits, vous pouvez utiliser votre thermoplongeur pour préparer presque tous les types d’œufs.
Pour approfondir : comment cette confiserie varoise mets en valeurs les chataîgne locales.
BrouillésCe ne sont pas que des œufs brouillés normaux. En plus d’être beaucoup moins caillé que ceux de la poêle, ils sont plus crémeux; presque comme une crème pâtissière. Il est aussi préférable de les servir dans un bol.
Vous pouvez aussi en cuire un bouquet entier à la fois. Lorsqu’il est placé dans un bain à 67°C, un lot de trois œufs prend 15 minutes à cuire, un lot de six œufs en prend 30, une douzaine d’œufs en prend 40.
À lire …… Comment choisir sa cocotte minute ?
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Dans un Moyen-Orient en proie à tant de convulsions, ce sont plutôt de bonnes nouvelles qui viennent pour l’instant d’Irak : la grande ville de Mossoul a été reconquise sur l’Etat islamique, ce qui redonne un sentiment de fierté nationale aux Irakiens ; les dissensions apparues entre les Kurdes et le reste du pays au lendemain du référendum d’indépendance de septembre de 2017 se sont apaisées ; les élections parlementaires dont dépendait la reconstruction politique…
Lors de la quatrième édition des ateliers Parlons Psy, rencontres participatives autour de la santé mentale organisées par l’Institut Montaigne et la Fondation de France, Philippa Motte a pris la parole en tant qu'invitée inspirante. Formatrice, consultante et spécialiste de la santé mentale et du handicap psychique au travail, elle nous livre…
Après le rejet au Parlement britannique de l’accord sur le Brexit passé entre Londres et Bruxelles, Theresa May doit présenter un “plan B” d’ici au 21 janvier. Mais en prévision d’un éventuel Brexit “dur”, le Premier ministre français, Edouard Philippe a lancé un plan d’urgence. De quoi relève-t-il ? Ces plans d’“accord sans accord” pourraient-ils se généraliser pour maintenir les relations avec le Royaume-Uni ? Avec quelles conséquences ? Le point de vue de Rémi Bourgeot, chercheur associé à l’IRIS.
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a annoncé, jeudi 17 janvier, à l’issue d’une réunion à Matignon, son plan d’urgence pour faire face à un Brexit sans accord. Que contient ce plan et quels sont ses objectifs ?
Ce plan prévoit en particulier d’investir dans les infrastructures portuaires et aéroportuaires pour répondre à l’accroissement des procédures douanières qu’impliquerait une sortie sans accord du Royaume-Uni fin mars, tout en prévoyant de ne pratiquer que les contrôles les plus minimaux. La période de transition, qui prévoit une continuation de l’essentiel des conditions actuelles, marquée par une extrême fluidité des échanges, ne peut s’enclencher que dans le cadre d’un accord de sortie.
Une sortie sans accord se traduirait par des échanges régis par les règles de l’OMC. Les tarifs extérieurs pratiqués par l’UE dans le cadre du système de l’OMC sont faibles sur la plupart des marchés, et ce serait également le cas de ceux que mettrait en place le Royaume-Uni. L’ordre de grandeur de ces tarifs est inférieur aux variations de change euro/sterling auxquelles sont confrontées les entreprises des deux côtés de la Manche. Cependant, ce cadre reste évidemment bien plus lourd en termes de procédures douanières et réglementaires que les échanges dans le cadre du marché unique. C’est ce qui fait craindre une situation chaotique sur le plan logistique, si près de l’échéance.
La sortie sans accord n’est pas nécessairement catastrophique en tant que telle, à condition qu’elle soit mise en place avec une certaine visibilité qui permette une préparation adéquate autant au niveau des entreprises que des États. Or, il est très tard désormais. Au-delà du chaos des négociations entre Londres et l’UE et sur la scène politique à Westminster, l’ensemble des responsables politiques au Royaume-Uni et en Europe s’accordent sur la nécessité de préserver les liens économiques et humains. Le principal ennemi aujourd’hui, commun à toutes les parties prenantes, c’est le temps qui nous sépare du 29 mars.
Constatant le caractère particulièrement épineux de la question du « backstop » irlandais (qui prévoit un statut commercial particulier pour l’Irlande du Nord en fonction de l’évolution des négociations sur la future relation avec l’UE), les deux parties auraient pu travailler à un scénario contournant les tabous liés à la conclusion d’un accord général tout en évitant une rupture commerciale.
Si proche de l’échéance du 29 mars, le plan du gouvernement Philippe répond ainsi à l’urgence logistique qui risque de paralyser une partie des infrastructures, notamment dans le nord de la France, comme ce serait également le cas en Belgique et aux Pays-Bas, pays par lesquels transite une grande partie des marchandises asiatiques destinées au Royaume-Uni.
Le plan d’urgence du gouvernement ne se limite cependant pas aux infrastructures douanières et indique une volonté plus générale de préservation des liens. Il traite aussi de la question des citoyens britanniques résidant en France, qui continueraient à bénéficier de leurs droits sociaux et disposeraient d’une année pour obtenir un titre de séjour, le tout étant conditionné à une certaine réciprocité de la part du gouvernement britannique. Par ailleurs, le plan prévoit que les entreprises britanniques puissent continuer à pratiquer le transport routier en France, mais aussi que le secteur financier britannique puisse en partie continuer à servir le marché français, en particulier en ce qui concerne les contrats d’assurance. Enfin, la coopération en termes d’équipement militaire était également couverte par ce plan d’urgence.
Ce modèle de plan d’urgence pourrait-il devenir la base d’une sorte “d’accord sans accord” généralisé à l’ensemble de l’Union européenne ?
Étant donnée l’expression d’un fond de panique à Londres et de par le continent, on ne peut que constater le souhait unanime de maintenir les relations. Le « backstop irlandais » a été conçu, au cours de ces longues négociations, comme une contrepartie à l’idée d’un cadre commercial éventuel n’incluant rien de ce qui se rapprocherait de l’idée d’union douanière. Cette approche est à la fois de nature politique, avec l’idée de préserver le projet européen en accroissant le coût politique d’une sortie, mais en sous-estimant le rejet massif de la part des députés britanniques, et suit une lecture qui se veut mathématique des différents types de relations commerciales. Les accords commerciaux dans le monde et en Europe suivent en réalité une logique plus complexe, qui inclut d’inévitables contradictions, qu’il s’agisse de la Norvège (qui participe au marché unique sans même être en union douanière avec l’UE, et qui n’a pas pour autant de frontière dure avec la Suède), la Suisse (avec sa multitude d’accords particuliers avec l’UE, dont l’accès des citoyens au marché du travail suisse a été remis en cause ces dernières années), la Turquie (dont les termes de l’union douanière avec l’UE excluent d’importants marchés), le Canada ou l’Ukraine…
Les accords commerciaux se rattachent à de larges notions, voire à des idéaux comme le libre-échange. Derrière ces objectifs, un accord commercial, quel que soit le nom qu’on lui donne, reste souvent la somme d’une multitude d’accords sur des marchés très variés.
Theresa May a travaillé à la conclusion de ce qu’elle pensait être le meilleur accord de sortie atteignable avec l’UE, comprenant une condition sur l’Irlande du Nord qui est jugée inacceptable à Westminster. Des idées circulent aujourd’hui pour s’orienter vers un cadre encore plus général qui règle à la fois la sortie et la relation future sous la forme d’une union douanière ou du marché unique, voire même un nouveau référendum qui pourrait consacrer l’annulation du Brexit. Il s’agirait naturellement d’une rupture avec l’interprétation du vote du Brexit qu’avait proposée la Première ministre dans les semaines qui avaient suivi le vote.
Si l’on se met d’accord sur un ensemble de règles pour maintenir les liens économiques, on se rapproche en réalité d’une forme d’accord, tout en évitant les tabous et des concessions politiques inacceptables de part et d’autre. Un « accord sans accord » aurait un caractère labyrinthique sur le plan politique, mais l’UE n’a plus à démontrer son excellence dans ce domaine. Derrière des artifices potentiellement complexes sur le plan politique, l’important serait avant toute chose que, à l’échelle des entreprises et des individus concernés, la situation reste simple et prévisible.
Que signifie un Brexit dur en matière économique tant pour le Royaume-Uni que pour l’Union européenne ? Quid de la frontière nord-irlandaise ?
Un Brexit sans accord, mais surtout dans la précipitation, signifie de l’incertitude sur les opérations commerciales entre le Royaume-Uni et les pays de l’UE dans un premier temps. Les plans d’urgence que vont adopter les divers pays concernés devraient permettre de neutraliser un certain nombre de risques, mais on restera confronté à certaines inconnues, notamment en ce qui concerne les opérations financières complexes, Londres étant la capitale financière de l’UE et même de la zone euro en particulier, si l’on considère le volume de contrats financiers en euros. D’un côté l’urgence force les diverses parties à affirmer plus concrètement leur souhait de maintenir les relations commerciales ; ce qui indique en fait un fond de convergence entre les capitales européennes et Londres et pourrait conduire à une nouvelle base pour une entente plus discrète. De l’autre, l’imminence du Brexit pose un ensemble de problèmes très concrets, qui amènent à réfléchir à l’idée de repousser la sortie formelle pour en préparer les conditions.
En ce qui concerne la frontière nord-irlandaise, Dublin souhaite naturellement préserver les liens économiques considérables avec l’Irlande du Nord, et avec l’ensemble du Royaume-Uni plus généralement. Au-delà des aspects tactiques des échanges en cours, on peut s’attendre à ce que le gouvernement irlandais mette en place un vaste plan d’urgence pour fluidifier autant que possible les échanges, en l’absence d’accord de sortie le 29 mars.
A l’occasion de la parution de son dernier ouvrage Requiem pour le monde occidental aux éditions Eyrolles, Pascal Boniface publie une série d’articles d’analyse portant sur l’hégémonie libérale et la politique extérieure de Donald Trump.
La critique de l’hégémonie libérale par Trump est bienvenue mais les solutions alternatives qu’il propose sont aussi, voire encore plus, néfastes que cette hégémonie.
Trump pose les bonnes questions, mais apporte les mauvaises réponses.
La méthode tout d’abord, tans sur le retrait de Syrie annoncé que sur les autres décisions : aucune consultation avec aucun autre allié. Trump décide seul à partir d’un agenda qui lui est propre et sans tenir aucunement compte des effets collatéraux directs ou indirects sur la situation stratégique. Trump n’a pas non plus de réflexion globale sur les intérêts américains ni sur les conséquences régionales (qui pourtant ne peuvent pas n’avoir aucun effet en retour sur les États-Unis). Il s’agit plutôt d’une réaction épidermique de nature à satisfaire les soifs émotionnelles, apparemment prise sans réflexion globale.
Retrait de Syrie ? Pourquoi pas. Mais ne faut-il pas dans ce cas le programmer et ne pas le précipiter ? La décision sur l’Afghanistan est plus compréhensible. Depuis des années, l’État-major réclame sans cesse des effectifs supplémentaires pour un « dernier effort » dans ce qui est devenu la plus longue guerre jamais menée par les États-Unis. Obama a été le premier à accepter le « surge », l’augmentation des troupes américaines après une forte réduction. Or, malgré les milliers de vies perdues, les centaines de milliards de dollars dépensées, en 2018, les Talibans sont toujours aux portes du pouvoir en Afghanistan et la présence militaire américaine toujours indispensable pour les empêcher de s’en emparer.
Mais plus encore, Trump veut en fait poursuivre, par d’autres moyens, la politique hégémonique libérale américaine. Il veut substituer une hégémonie illibérale à l’hégémonie libérale. Car la fin de l’hégémonie libérale ne débouche pas sur une politique multilatéraliste. Trump veut rationaliser l’impérialisme américain, en réduisant les coûts et maximisant les profits.
Personne ne peut avoir l’illusion d’une politique prenant en compte l’existence ou les intérêts des autres Nations. Pour Trump, les États-Unis doivent diriger le monde. Ils n’ont ni alliés ni amis, ils n’ont que des vassaux. Kim Jong-un est mieux traité qu’Angela Merkel parce que Trump a abandonné la politique des droits de l’homme pour satisfaire les besoins de sa propre diplomatie. Mais était-ce mieux avant ? Non. Les apparences étaient plus douces, mais les États-Unis ont toujours, dans leurs dénonciations des violations des droits de l’homme, fait prévaloir le niveau d’alliance sur la réalité du respect des droits de l’homme. La définition des États « voyous », dans les années 1990, censés ne pas respecter les règles de vie commune dans la société internationale, se concentrait sur les adversaires géopolitiques des États-Unis, pas sur le niveau de respect des droits humains.
Trump veut réduire la facture militaire et baser la domination stratégique américaine sur la menace de cette dernière (en tout dernier recours). Mais surtout, il veut profiter de ce qu’il reste encore de la suprématie économique américaine pour faire plier les autres pays, mettant dans un même panier ses alliés, ses rivaux. Il exacerbe les menaces des conséquences des lois extraterritoriales pour faire plier ceux qui naturellement n’auraient pas suivi la voie de Washington.
Le 13 janvier 2019, Trump a menacé de « détruire économiquement la Turquie », si celle-ci s’en prenait aux Kurdes syriens. Il ne s’embarrasse donc même pas d’une justification de non-respect d’une norme internationale. Il s’agit simplement du bon vouloir des États-Unis.
La gestion de l’accord nucléaire iranien est emblématique. Non seulement contre l’avis des cosignataires (alliés comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, ou rivaux comme la Russie et la Chine) et l’avis de la quasi-totalité des autres États (à l’exception d’Israël et de l’Arabie saoudite), Trump a rompu l’accord. Mais surtout, il a décidé de sanctionner les sociétés étrangères qui continueraient à commercer avec l’Iran. Quel que soit l’avis du gouvernement français, Total, Air France, Peugeot et d’autres se sont retirés du marché iranien. Parce qu’aussi prometteur que soit ce marché, il ne peut pas valoir le risque de se voir interdire l’accès au marché américain. Mais si Trump pousse à l’extrême la menace de l’extraterritorialité, il ne l’a pas inventée. C’est entre autres exemples sous Obama que la BNP Paribas (accusé d’avoir contourné l’embargo sur le Soudan et l’Iran) a été condamnée à 9 milliards de dollars d’amende par le département de la justice américaine. Et c’est sur la base de cette législation qu’Alstom est passé sous contrôle américain.
À partir d’une législation d’abord adoptée pour lutter contre la corruption (à la suite du scandale de l’affaire Lockheed dans les années 1970) d’abord à l’encontre des sociétés américaines, il y eut un glissement vers les entreprises étrangères pour des motifs de non-distorsion de la concurrence, on est parvenu à donner au département de la Justice américaine un pouvoir de niveau international. Les États-Unis refusent la justice internationale, à l’image de la CPI, mais ils veulent que leur justice nationale puisse s’exercer à l’échelle mondiale. Mais cet impérialisme économique n’est pas né avec Trump. L’affaire Alstom – General Electric ou le cas de la BNP Paribas sont là pour le prouver.
L’Institut Montaigne publie, en coopération avec Ethik IA, une note intitulée IA et emploi en santé, quoi de neuf docteur ? dont l’objectif est de mesurer l’impact de l’IA sur l’emploi en santé, et de proposer une stratégie d’accompagnement et de transformation des métiers du secteur. Elle vise à contribuer à une prise de conscience quant à la…
Jeudi 19 janvier, un débat était organisé autour de Thierry Millon (Kantar TNS), Emmanuel Rivière (Kantar Public France) et Laurent Bigorgne (Institut Montaigne) pour un briefing de rentrée animé par Isabelle Gounin-Levy (journaliste LCI). Ils ont pu échanger sur les événements qui ont animés les Français au cours de l’année 2018 et sur les perspectives politiques et économiques de 2019.
Ancien ambassadeur de France au Tchad, en Irak, en Tunisie et en Italie, Yves Aubin de la Messuzière répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage « Profession diplomate – Un ambassadeur dans la tourmente » aux éditions Plon.
Vous avez écrit ce livre notamment parce que vous estimez que l’action diplomatique est caricaturée et ignorée, pourquoi un tel constat ?
Les préjugés sur la diplomatie et les diplomates peuplent la littérature et sont parfois relayés par les politiques et même la publicité. Dans « A la recherche du temps perdu » de Proust, le personnage du marquis de Norpois « ambassadeur au langage suranné, déversant une provision de sottises », alimente encore cette image préconçue, tandis que la publicité de Ferrero Rocher véhicule une image de luxe et de sensualité de la confiserie, supposée préférée des diplomates. Le mythe des dorures et de la tasse de thé a la vie dure. L’idée maîtresse de mon livre consiste à montrer, à travers une partie de mon parcours, notamment au Tchad et en Irak, la diversité et la complexité de l’action diplomatique, plus particulièrement dans les zones de crise. Le métier diplomatique a beaucoup évolué dans ce monde hyper connecté et il s’est encore davantage complexifié. A l’heure des réseaux sociaux et des « fake news », l’ambassadeur doit être un décrypteur des situations complexes, dont les analyses permettent d’anticiper les crises. La compétition économique mondiale lui impose de s’engager encore davantage dans la défense des intérêts commerciaux de notre pays, tandis que la multiplication des crises et des actions terroristes en fait un protecteur des communautés françaises expatriées.
Au moment où l’unilatéralisme de Trump est largement critiqué, vous qui étiez ambassadeur en Irak à la fin des années 1990, vous rappelez que la politique de Clinton et Albright à propos de l’Irak n’avait rien de multilatéraliste, pour quelles raisons ?
Sous le mandat de Clinton, la stratégie américaine consistait à contenir le régime de Saddam Hussein et non pas à le renverser. « We let him in his box », proclamait Madeleine Albright. Tout était fait pour empêcher la levée des sanctions et la commission chargée de découvrir les armes de destruction massive était instrumentalisée par Washington, qui n’avait de cesse de contourner l’ONU et son conseil de sécurité. Je raconte dans mon livre comment l’administration démocrate avait monté de toutes pièces des preuves de reprise d’un programme d’armements chimiques dans un palais présidentiel. J’ai contribué à démonter ce mensonge en visitant ce palais. L’initiative de Jacques Chirac de convaincre Kofi Annan de se rendre à Bagdad, en février 1998, pour convaincre Saddam Hussein d’ouvrir ses palais aux inspecteurs s’est heurtée, dans un premier temps, à l’hostilité des Américains. C’est en vain qu’ils ont fait pression sur le Secrétaire général de l’ONU pour qu’il ne signe pas le « Memorandum of understanding » qui a permis de résoudre la crise des Palais présidentiels.
Vous avez également été ambassadeur en Tunisie. Vous vous êtes depuis élevé contre l’idée selon laquelle la diplomatie française n’avait rien vu venir de la révolution de 2011. En quoi cette critique n’est-elle pas recevable ?
Effectivement, au lendemain du renversement de Ben Ali et de Moubarak, Nicolas Sarkozy s’en est pris « aux diplomates qui n’ont rien vu venir ». Critique gratuite, qui m’a amené à écrire un livre « Mes années Ben Ali » dans lequel j’ai publié, avec l’autorisation du Quai d’Orsay, plusieurs télégrammes diplomatiques analysant les risques encourus par le régime tunisien. L’un d’entre eux, adressé en mai 2003, s’intitulait « Réflexion prospective sur la Tunisie en 2010 ». Bien sûr, nous n’avions pas anticipé le scénario tel qu’il s’est déroulé en 2011, mais nos correspondances soulignaient les dérives du régime, son système de prédation de l’économie et surtout le mal-être de la jeunesse. Ils prévoyaient que l’alternance, le moment venu, serait islamiste. D’autres postes diplomatiques dans les pays arabes ont exercé leurs capacités d’analyse et d’anticipation qui forment le cœur du métier diplomatique. Le plus souvent, le problème vient des politiques installés dans leurs certitudes et ne prenant pas en compte les correspondances des ambassades.